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3. DESCRIPTION DE LA PECHERIE


3.1 Côte-d'Ivoire
3.2 Ghana
3.3 Togo

3.1 Côte-d'Ivoire

On rencontre deux types de pêcheries pélagiques en Côte-d'Ivoire.

3.1.1 La pêche industrielle

Elle est prédominante et utilise des senneurs de 18 à 26 m de long en moyenne. Depuis 1975, 21 sardiniers participent à la pêche. La pêche de S. aurita par les sardiniers s'est exercée principalement au Ghana et dans le secteur est de la Côte-d'Ivoire jusqu'à la fin de 1972, année où le stock s'est effondré.

3.1.2 La pêche artisanale

Elle est pratiquée par des Ghanéens, Fanti et Ewé; elle utilise des pirogues mesurant de 9 à 12 m de plus en plus fréquemment motorisés. Cette activité est soumise à de fortes migrations des pêcheurs, situation constatée dans les deux autres pays voisins, Togo et Ghana. Les prises issues de la pêche artisanale ne sont pas enregistrées, mais on peut cependant penser qu'elles sont essentiellement constituées de S. maderensis, les piroguiers étant concentrés à l'ouest de la Côte-d'Ivoire, zone à dominance de cette espèce.

3.2 Ghana

Divers auteurs (Kwei, 1964; Ansa-Emmim, 1968 et 1973; Dinglasan, 1972; Dykhuizen et Zei, 1970; Oren et Ofori-Adu, 1975) ont décrit la pêche de la sardinelle (S. aurita et S. maderensis) au Ghana. La pèche de S. aurita est saisonnière (de fin juin à septembre/octobre) et coïncide avec le principal upwelling. Pendant cette période, S. aurita se rapproche des côtes et se déplace par bancs dans les eaux de surface. La pêche s'effectue essentiellement aux abords du Cap des Trois Pointes et du Cap St. Paul, à des profondeurs de 18 à 50 m. L'autre saison de pêche coïncide avec l'upwelling, moins prononcé, de décembre à février. La pèche de S. maderensis s'étale virtuellement sur toute l'année.

Les sardinelles sont pêchées par les flottes de senneurs et par les piroguiers utilisant divers engins. Il y a un chevauchement important des zones où ces deux types de flottes opèrent.

3.2.1 La pêche artisanale

Pour cette pêche, on utilise la pirogue "ali" qui mesure 12 m de long et au maximum 1,50 m de large. La flotte artisanale exploitant la sardinelle compte quelques 3 000 pirogues ali, presque toutes équipées de moteurs hors-bord de 25 CV.

Le filet de pêche traditionnel est le filet ali, un filet maillant dérivant de 600 m de long et 40 m de profondeur. Le maillage dépend de l'espèce recherchée et est de 40 mm pour S. aurita et de 45 mm pour S. maderensis. Le filet permet la pêche en eau, de surface et jusqu'à mi-profondeur, soit entre 15 et 50 m. Il faut de 10 à 14 hommes pour manier le filet.

Avec l'apparition en 1959 de la senne tournante, le filet ali fut modifié et notamment doté d'anneaux. Ce nouveau modèle s'est finalement substitué au filet ali traditionnel.

Entre 1973 et 1975, la baisse de production de S. aurita a remis en usage le filet traditionnel ali plus adapté pour pêcher les quelques poissons éparpillés dans les eaux de surface. La version modifiée du filet ali fut encore utilisée mais avec un maillage plus serré pour pouvoir capturer les petites sardinelles et l'anchois. Le type de filet "poli/sieve" était utilisé dans la région de Kormantsin (un village de la région centrale du Ghana) avant 1972. Il fut utilisé largement après l'effondrement de la pêche de S. aurita.

Un engin intermédiaire entre le ali et le poli est appelé "atsiki no yé". Ce dernier est un engin démodé, mais certaines de ses caractéristiques se retrouvent dans les deux filets ali et poli. Ce nouveau filet fut baptisé de noms divers tels que poli, sieve, etc.; il est utilisable en eaux peu profondes. D'une longueur de 450 m et d'une profondeur de 45 m, il comporte plusieurs rangs de rets superposés dont les deux principaux ont un maillage de 1 cm et 1,5 cm.

La pêche des deux variétés de sardinelles se fait également à l'aide de sennes de plage, surtout dans les zones de concentration des jeunes, qu'il s'agisse des espèces démersales ou pélagiques. Le filet est posé à une distance de 1 à 2 km du rivage. Il faut de 30 à 50 hommes pour tirer un filet de petites dimensions et de 50 à 100 hommes pour les grands filets. La senne de plage a en effet des dimensions très variables, allant de 480 m de long (sans les enceintes) et de 8 m de profondeur, à 1 640 m de long et 22 m de profondeur.

3.2.2 La pêche industrielle et semi-industrielle

Dans ce secteur de la pêche de la sardinelle, on distingue deux types de bateaux, ceux mesurant moins de 12 m de long et ceux mesurant entre 12 et 24 m de long.

Les bateaux de moins de 12 m sont polyvalents et, selon la saison, sont équipés de chaluts pour la pêche démersale ou de petites sennes tournantes pour la pêche pélagique.

La petite senne tournante appelée "ringnet" au Ghana mesure 400 m de long et 40 m de profondeur; son maillage moyen est de 25 mm. Avec ces bateaux, la pêche se pratique à des profondeurs variant entre 18 et 50 m.

Les bateaux de plus grande dimension sont, en général, également polyvalents et utilisent le chalut et la senne. Cette dernière mesure de 700 à 800 m de long et 70 m de profondeur. Les bateaux pèchent à des profondeurs de 20 à 50 m.

3.3 Togo

Au Togo, la pêche de la sardinelle est pratiquée surtout par la flotte artisanale, en partie motorisée. Les filets utilisés sont les mêmes qu'au Ghana. La saison de pêche se situe entre fin juin et septembre/octobre pour S. aurita, tandis que celle de S. maderensis s'étale sur toute l'année. Les zones de pèche sont concentrées à l'est du pays, dans les eaux peu profondes (10 à 15 m). Les pêcheurs sont le plus souvent des Ghanéens, migrant le long du littoral.


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