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4. BIOLOGIE DE LA SARDINE


4.1 Généralités
4.2 Moyenne vertébrale
4.3 Analyse par électrophorèse
4.4 Croissance
4.5 Composition par âge des captures
4.6 Rapport longueur-poids
4.7 Unité de mesure de la longueur
4.8 Ponte et maturité
4.9 Distribution et migrations
4.10 La sardine sur la côte du Sénégal
4.11 Conclusions sur la séparation des stocks

4.1 Généralités

Le Groupe a note que l'on n'a guère de renseignements sur les sardines dont l'habitat se trouve au nord de Casablanca et aux environs des Iles Canaries. Il est vraisemblable que ces sardines appartiennent à de petits stocks isoles et le Groupe a décidé de limiter ses travaux aux ressources principales qui se trouvent entre Casablanca et les eaux situées au sud du cap Blanc.

4.2 Moyenne vertébrale

Si a la précédente session l'on n'a pas trouvé de différences sensibles entre le nombre de vertèbres indiqué pour les sardines capturées entre Casablanca et le cap Blanc, un document communiqué à la réunion du Groupe de travail ad hoc sur les stocks de poissons pélagiques en Mauritanie et au Libéria (Dakar, 1978) (Domanevski et Barkova, 1979) a distingué deux races de sardines, la race marocaine et la race saharienne, précisant qu'elles diffèrent par le nombre de vertèbres. Les participants soviétiques sont convenus de fournir des renseignements sur le nombre de vertèbres observé dans les différentes parties de la région.

Fig. 1 - Les principaux lieux de pêche a la sardine (zones A, B et C)

4.3 Analyse par électrophorèse

On n'a aucun renseignement nouveau sur l'identification des populations de sardines par électrophorèse ou par d'autres études biochimiques.

4.4 Croissance

Le Maroc, l'Espagne, la Pologne et l'URSS ont soumis des données sur la croissance. Les valeurs moyennes de la longueur a chaque âge sont indiquées dans le tableau 1.

Tableau 1

LONGUEURS MOYENNES PAR GROUPES D'AGE DES CAPTURES PAR PAYS ET PAR ZONES DE PECHES

Pays

Zone de pêche

Années d'observation

Age

I

II

III

IV

V

VI

Maroc

A

1973-1978

16.2

17.8

19.2

20.0

20.8


Espagne

B

1975-1978

14.8

18.8

20.4

21.2

21.7

22.0

URSS1/

C

1971-1977

12.1

11.8

20.7

22.1



Pologne

C

1973-1976
(2ème trimestre)

14.2

17.4

19.7

21.2

22.3

23.0

1/ Conversion des données indiquant la longueur a la fourche en mesures de la longueur totale.
Les données disponibles révèlent des écarts assez sensibles. Toutefois, il convient de noter que certains écarts peuvent être lies a des différences entre les principales campagnes de pêche et donc entre les principales périodes d'échantillonnage. Alors que, par exemple, les données polonaises se réfèrent au deuxième trimestre de l'année, les données marocaines sont plus représentatives du second semestre. Compte tenu de cette observation, l'on ne peu! constater aucune différence systématique de la longueur moyenne des groupes d'âge I-III entre: les zones échelonnées du nord au sud, tandis que celle des groupes plus âgés semble augmenter a mesure que l'on se déplace vers le sud.

Domanevski et Barkova (1979) ont signalé dans leur document des augmentations du taux de croissance de plusieurs groupes d'âge de 1970 a 1975 dans la zone. Ces modifications du taux de croissance semblent coïncider avec la variation de l'upwelling: plus forte est la remontée des eaux, plus élevé est le taux de croissance.

Lors de ces années, cet accroissement est apparent dans les données de l'URSS et de la Pologne sur la longueur des poissons du groupe d'âge 1 dans la zone C (tableau 2). Les données espagnoles Sur la longueur par groupe d'âge dans la zone B accusent des fluctuations pour les poissons âgés d'un an, en manifestant peut-être une certaine tendance a l'accroissement pendant la période 1970-1975, et les données marocaines relatives a 1973-1975 dans la zone A indiquent pour le moins une diminution (annexes 3, 4 et 8). Cependant les gains de croissance pour les groupes plus âgés, calculés sur la base de la longueur moyenne a chaque âge signalée par l'URSS pour la zone C a cette réunion (annexe 8) et par la Pologne a la réunion de Dakar, n'ont pas indiqué d'augmentation de la croissance pour les groupes plus âgés (tableaux 3 et 4). Par ailleurs, les données figurant au tableau 3 dénotent une réduction marquée de la croissance de 1974-75 a 1976-77. Une telle réduction est moins apparente dans les données polonaises. Les spécialistes soviétiques sont convenus d'apporter des renseignements plus détaillés concernant les données de Domanevski et Barkova relatives à la croissance a la prochaine réunion du Groupe de travail COPACE sur l'évaluation des ressources, organise a Dakar.

Tableau 2

LONGUEUR A L'AGE I DURANT LA PERIODE 1970-78 POUR LES ZONES A, B ET C

Zones

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

Zone A

Données marocaines




16.2

14.8

14.6

17.6

16.7

17.1

Zone B1/

Données espagnoles

14.0

14.8

14.3

14.1

14.5

15.1

14.9

14.5

16.4

Zone C2/

Données de l'URSS


10.2

10.7

10.4

10.9

11.4

11.3

11.0


Données polonaises




14.1

14.3

-

15.0

15.4


1/ Données obtenues par scalométrie
2/ Données de l'URSS: longueur a la fourche; toutes autres données: longueur totale

Tableau 3

GAINS DE CROISSANCE DE LA SARDINE DANS LES INTERVALLES ENTRE AGES ET ANNEES CIVILES POUR LES CAPTURES DE L'URSS DANS LA ZONE C

Intervalle entre années

Age

I-II

II-III

III-IV

1971

6.1

1.7

1.8

1972

5.8

2.1

1.5

1973

6.3

2.0

1.4

1974

6.1

2.1

1.4

1975

5.8

1.9

1.3

1976

5.6

1.5

1.1


Tableau 4

LONGUEUR MOYENNE PAR AGES DE LA SARDINE DURANT LA PERIODE 1973-1977 DANS LA ZONE C (D'APRES KRZEPTOWSKI, POLOGNE)

Année

Age

I

II

III

IV

V

VI

1973

14.1

17.4

20.0

21.3

22.5

23.7

1974

14.3

17.4

19.8

21.6

22.7

-

1975

-

-

-

-

-

-

1976

15.0

17.2

19.4

20.8

22.0

22.8

1977

15.4

17.5

19.8

20.8

21.8

22.8

4.5 Composition par âge des captures

La composition par âge des captures réalisées par les diverses flottilles a varie d'une année a l'autre. On trouvera au tableau 5 une ventilation des captures entre les principaux groupes d'âge (données des annexes 3, 4, 8 et données non publiées de Kreptowski).

Tableau 5

GROUPES D'AGE PREDOMINANTS DANS LES CAPTURES

Année

Maroc
(Zone A)

Espagne
(Zone B)

URSS
(Zone C)

Pologne
(Zone C)

1972








II,

III


II,

III


1973

I,

II,

III





II,

III


II,

III


1974


II,

III





II,

III


II,

III


1975


II,

III






III,

IV


III,

IV

1976

I,

II



II,

III,

IV


III,

IV


III,

IV

1977

I,

II



II,

III



III,

IV


III,

IV

1978

I,

II


I,

II










Alors que dans les zones A et B, on a capture ces dernières années des poissons relativement plus jeunes, dans la zone C les prises ont plutôt été constituées de poissons plus âges. Apparemment, cela correspond a l'arrivée dans la pêcherie de classes plus abondantes de poissons plus âges, plutôt qu'à un véritable changement des modes de pêche (voir section 7.3).

4.6 Rapport longueur-poids

M. M. Rami a communique à la réunion de nouvelles données sur le rapport longueur-poids pour la zone A.

1er trimestre 1978: W = 2,95 × 10-6 × L3,19 (n = 215)
2ème trimestre 1978: W = 2,26 × 10-6 × L3,25 (n = 441)
3ème trimestre 1978: W = 8,98 x 10-7 x L3,34 (n = 756)
4ème trimestre 1978:W = 1,03 x 10-6 x L3,40 (n = 657)

W = poids en grammes;
n = nombre de poissons mesures;
L = longueur totale en mm

4.7 Unité de mesure de la longueur

On a fait remarquer que différentes normes sont utilisées dans les divers pays pour mesurer la sardine, comme indique ci-après:

Pays

Dimension mesurée

Unité enregistrée pour la fréquence des long.

Unité enregistrée pour les études sur la crois

Maroc

Longueur totale

1/2 cm, inférieure

mm

Espagne

Longueur totale

1/2 cm, inférieure

mm

Pologne

Longueur totale

cm le plus proche

cm le plus proche

URSS

Longueur à la fourche

cm le plus proche

cm le plus proche

Sénégal

Longueur totale

1/2 cm, inférieure

mm


(La longueur totale est la longueur du poisson dont la queue est repliée sur la ligne médiane)

Bien que l'on puisse utiliser des coefficients pour convertir les données moyennes d'une unité dans l'autre, l'écart entre les dimensions mesurées est tel qu'il est difficile d'établir des distributions de la longueur totale des captures pour l'ensemble des divers pays. Il est donc hautement souhaitable que l'on suive les méthodes de mesure et de déclaration recommandées par le COPACE (voir formule COPACE pour la déclaration de la distribution de fréquence des longueurs).

4.8 Ponte et maturité

Contrairement aux observations figurant dans le premier rapport qui distinguait deux périodes de reproduction, la principale en hiver et l'autre, secondaire, en mars/avril, un document de Siedletskaya (1979) a indique que dans la zone C la ponte a lieu essentiellement entre novembre et mars, dans l'aire située entre 22° et 29° N, et l'on n'a signale aucune reproduction pendant la période avril/mai. On a constate que l'aire d'hébergement des principales concentrations génésiques variait selon le mois; en décembre, janvier et mars, elle se situait entre 22 et 24°N, et en février elle se déplaçait vers 26° N (données relatives a 1952-77).

Selon Sedletskaia, la ponte prend place a des profondeurs variant entre 110 et 300 m. La taille minimale des poissons observes a l'état génésique variait entre 12 et 13,5 cm de long: a la première maturité, les dimensions étaient dans 50 pour cent des cas de 15,5 cm pour les mâles et de 18 cm pour les femelles (longueur à la fourche).

Rubies a signale à la réunion qu'une prospection sur la reproduction a été effectuée en avril/mai 1974, dans le même secteur et pendant la même période que celle faite en 1973 et dont il a été rendu compte a la précédente session (Rubies et Palomera, en préparation). La prospection de 1973 avait démontré l'existence de deux concentrations importantes d'oeufs de sardine, l'une a proximité du cap Bojador (entre 25° 30N et 26° 30N) et l'autre, beaucoup moins importante, au large de Point Dunford (de 23° 30N à 24° 30N). La prospection de 1974 a confirmé l'existence de ces deux concentrations, qui étaient toutefois localisées un peu plus au sud, respectivement entre 24° 30 et 25° 30N, et entre 22° et 23°N. L'abondance des oeufs et des larves était du même ordre lors des deux études. On a constaté que la ponte se produit au-dessus du plateau continental, essentiellement entre les profondeurs de 25 et de 150 m.

4.9 Distribution et migrations

Les participants ont souligne que l'on peut considérer la description des variations saisonnières de la distribution et des taux de capture de la pêcherie figurant dans le rapport de la première session comme un tableau exact des mouvements des stocks.

Domanevski, et Barkova (1979) ont signale un déplacement progressif de la distribution des concentrations de sardines vers la limite méridionale (de 26°N en 1966 a quelque 19°N en 1974/77), déplacement qui a coïncidé avec un accroissement de la remontée des eaux dans cette aire.

Les renseignements communiques sur la pêcherie polonaise (annexe 7) ont montre que, lors des dernières années, la flottille s'est déplacée vers le nord pendant l'été, passant de la zone C a la zone D jusqu'en septembre-octobre. Durant cette période, la flottille a concentre ses activités sur deux secteurs, le premier de 24°30 à 25°30N et le second de 26°30 à 27°30N.

Lors d'une prospection acoustique et halieutique exécutée par l'URSS dans la division 34.1.1 en décembre 1978, on a observe des concentrations de sardines au long du littoral de la zone A à la zone B.

4.10 La sardine sur la côte du Sénégal

Fréon et Stéquert (sous presse) signalent que depuis 1976 de petites quantités de sardines ont été prises dans les eaux chaudes qui longent la cote sénégalaise. Ces pois; JUS présentaient un indice céphalique très élevé (de 24,5 a 28,3 pour cent) et avaient un très petit nombre de vertèbres (50,45). Le rapport longueur-poids était le suivant: W = 5,6 x 10-3 x L3,21 (W étant le poids en grammes, L la longueur totale en cm). Ces caractéristiques sont sensiblement différentes de celles des sardines trouvées plus au nord.

4.11 Conclusions sur la séparation des stocks

On n'a recueilli aucun renseignement nouveau permettant de tirer des conclusions plus précises sur l'existence d'un ou de plusieurs stocks de sardines dans les principales aires de pêche sardinière de la région relevant du COPACE.

Les récentes observations relatives a la distribution sans discontinuité des sardines de la zone A à la zone B pendant l'étude menée par l'URSS en décembre 1978, et celles ayant trait a l'extension vers le nord jusqu'à la zone B de la distribution des sardines de la zone C en automne, comme indique par la Pologne, démontrent qu'il n'existe aucune séparation spatiale entre les stocks. Ces observations jointes a celles exposées à la section 4.7 du rapport de la première session du Groupe ad hoc permettent de penser que la zone B est un secteur ou se mêlent, du moins en partie, les poissons des trois zones, et que les captures de la zone B ne peuvent être considérées comme prélevées sur un stock entièrement distinct de ceux qui ont leur habitat dans les zones A et C.


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