Les problèmes posés par l'aménagement des ressources de merlus et de crevettes sont abordés dans certains des documents présentés et en particulier dans les travaux préparés par l'ISPM de Casablanca (annexe 3), par l'IEO de Ténérife (annexe 7) et par le Secrétariat (annexe 19). L'IEO a, en particulier abordé les problèmes de l'analyse conjointe des stocks de merlus et de crevettes sous l'angle économique, conformément aux recommandations du Comité.
Les travaux de l'ISPM confirment les résultats antérieurs : le stock de merlu exploité avec une maille trop petite et un effort trop important. La situation serait plus préoccupante au Nord du Maroc qu'au Sud et il y aurait plus à gagner à protéger les juvéniles qu'à réduire l'effort de pêche et le Nord bénéficierait davantage que le Sud.
Fig. 14 - Vecteurs de F en fonction de la taille pour M = 0,4 et 3 valeurs de F rterminal (F12 = 0,3 - 0,5 - 0,7) Merluccius senegalensis + M. polli/Div. (34.1.3 + 34.3.1)
Fig. 15 - Vecteurs de F en fonction de la taille pour M = 0,25 et 3 valeurs de F terminal (F12 = 0,3 - 0,5 - 0,7) Merluccius senegalensis + M. polli/Div. (34.1.3 + 34.3.1)
Les travaux de l'IEO sont préliminaires et visent surtout à établir une méthodologie utilisable pour une analyse conjointe. Ils indiquent que les pertes immédiates dues à un élargissement de la maille des crevettiers espagnols au-delà de 40 mm iraient de 14% pour le merlu et 29% pour la crevettes, à 41% et 67% pour la crevette si la maille passe à 50 mm ou 67 mm d'ouverture (résultats en valeur au débarquement). Les pertes économiques totales à court terme varieraient de 25 à 60%.
Les travaux sus-cités reposent tous les deux sur des analyses classiques (de rendement par recrue ou par la méthode de Codima) dont les hypothèses de base sont malheureusement infirmées par les résultats produits pendant la réunion. En particulier il est clair que les hypothèses de mortalité par pêche constante avec l'âge ne sont pas valides. Les conclusions sont donc à revoir à la lumière de nouvelles données.
Les travaux préliminaires du Secrétariat basés sur des vecteurs de F plus conformes à la réalité que par le passé, indiquent au contraire la possibilité d'un bénéfice important pour la flotte marocaine même avec sa structure actuelle, si les poissons juvéniles de 6 à 12 cm étaient protégés. Cette analyse ne porte bien entendu que sur le merlu et doit être considérée plutôt comme un exemple de méthodologie à suivre. Les résultats théoriques sont si importants que l'approche mérite un examen critique particulier.
En résumé, les analyses classiques ont confirmé les conclusions antérieures, mais les nouvelles données obtenues par l'analyse des prospections et des captures par classes de taille doivent conduire à examiner le problème sous un angle nouveau. Il convient de considérer que le problème posé est celui de la protection des juvéniles au sens large et non pas seulement celui de la mise en place d'un maillage réglementé. Si cette protection pouvait être assurée par une fermeture saisonnière de la pêche et/ou par des cantonnements, le problème du conflit créé par la petite taille de la crevette et sa grande valeur pourrait être résolu de manière satisfaisante.
Il est important de noter les progrès réalisés sur les stocks de merlus blancs/Division 34.1.1 ces deux dernières années. L'amélioration très sensible des données a couvert la voie à une analyse plus rigoureuse et plus approfondie. D'autre part, le maillage des chalutiers crevettiers espagnols sera passé à 50 mm à partir d'Août 1984. Enfin, il a été prévu une réduction progressive de l'effort de pêche espagnol au Maroc de 40% en 4 ans depuis Août 1983.
Le Groupe n'a pu discuter en détail les problèmes posés par l'aménagement de ces stocks faute de données pertinentes. Compte tenu des fluctuations importantes de la pêche et des stocks dans les zones concernées, la situation ne peut être considérée comme satisfaisante et il reste des progrès à accomplir.
