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Section 12. Transformation du surimi congelé


12.1 Identification des dangers et des défauts
12.2 Manipulation du poisson frais avant la transformation
12.3 Contrôle de la température
12.4 Opérations de transformation

En résumé, le surimi congelé est une matière première pour aliment composée de protéines myofibrillaires isolées de la chair de poisson par lavage, dont la plus grande partie n’est pas destinée à la consommation humaine directe, mais subit un traitement ultérieur et est consommée sous la forme de produits à base de surimi. Il faut tenir compte du fait que le surimi congelé a été mis au point à l’origine comme matière première pour le gel de surimi qui est produit en tirant parti du pouvoir gélifiant des protéines myofibrillaires. Par conséquent, certaines propriétés spécifiquement requises pour les produits à base de surimi devraient être prises en compte, et il faudrait bien comprendre que c’est sur ce point que le code d’usages pour le surimi congelé diffère des codes d’usages pour tous les autres poissons et produits de la pêche.

Néanmoins, étant donné que la plus grande partie des informations pratiques relatives à la technologie et à l’hygiène de la production du surimi congelé s’appuie sur l’expérience acquise au Japon et aux Etats-Unis, cette section n’est pas destinée à être appliquée strictement dans tous les pays produisant du surimi congelé; il faudra apporter des modifications en fonction des conditions de chaque pays. L’élaboration d’un code dans tout pays, en conformité avec cette section, nécessitera probablement la prise en compte de diverses conditions des goûts des consommateurs dans le pays en question. En d’autres termes, tout pays peut élaborer un code d’usages “national” en se basant sur l’information contenue dans cette section, et le compléter par des éléments comme l’espèce ichtyologique ou les conditions différentes du pays en question.

En outre, cette section a été préparée en se fondant sur le lieu de l’Alaska (Theragra chalcogramma) qui constitue l’essentiel de la production de surimi congelé dans le monde; elle nécessitera une révision périodique, car on prévoit que de plus en plus de surimi sera produit à partir d’autres espèces de poisson et qu’il y aura de nouveaux progrès technologiques.

Cette section ne porte pas spécifiquement sur le surimi non congelé produit dans certains pays car sa production est négligeable, mais elle pourrait s’appliquer à ce type de surimi étant donné que la méthode de production est presque identique à celle du surimi congelé. En outre, cette section est applicable au surimi congelé qui est produit en mer sur des navires usines.

12.1 Identification des dangers et des défauts


12.1.1 Dangers
12.1.2 Défauts

12.1.1 Dangers

Dangers bactériologiques

Le poisson matière première a toujours été considéré comme un réservoir de bactéries pathogènes. Néanmoins, ces bactéries sont tuées ou réduites à un niveau acceptable lorsque le surimi est cuit (chauffé) pour la préparation de produits à base de surimi, de sorte que les bactéries pathogènes ne sont plus un danger. La contamination par Staphylococcus aureus, qui produit des toxines thermostables, devrait être entièrement contrôlée par un programme de conditions préalables concernant l’hygiène du personnel.

Parasites

Le surimi congelé est raffiné et congelé dans le processus de fabrication et, en outre, avant de devenir un produit fini, c’est-à-dire de la pâte de chair de poisson, le matériau est chauffé. Pour cette raison, les parasites présents en quantités négligeables, posent moins de dangers pour la santé que le poisson et les filets de poisson crus. Des parasites typiques qui peuvent être présents dans le poisson matière première du surimi congelé comprennent l’asinakis et le ver de la morue.

L’anisakis et le ver de la morue

L’anisakis est, dans de nombreux cas, parasitaires dans l’enkystement formé sur la membrane externe du foie de la goberge de l’Alaska, alors que le ver de la morue vit bien souvent dans le muscle de la morue du Pacifique et du maquereau Atka en prenant elle-même la forme d’une spirale. La plupart de ces parasites sont désactivés lorsque la chair est séparée du poisson par un séparateur ou raffinée à l’aide d’un raffineur. Par conséquent, la congélation (entreposage) et, plus encore, le chauffage durant le processus de production de la pâte de chair de poisson permettent de prévenir la présence de dangers pour la santé.

Scombrotoxine

Les espèces de poissons produisant des scombrotoxines peuvent être utilisées pour la production de surimi congelé. La scombrotoxine est attribuée aux Enterobacteriaceae lorsque de fortes concentrations d’histamine sont produites dans le muscle du poisson. On la trouve principalement chez les scombridés comme le thon, le maquereau, la bonite, etc. mais également chez d’autres espèces. L’intoxication est rarement létale, et les symptômes sont généralement bénins. La réfrigération rapide après la prise et une très bonne manipulation durant la transformation devraient faire obstacle au développement de la toxine.

Ciguatoxine

L’autre toxine importante est la ciguatoxine que l’on peut trouver dans une vaste gamme de poissons principalement carnivores vivant dans les eaux peu profondes sur les récifs coralliens tropicaux ou sub-tropicaux ou à proximité. Peu d’études et d’analyses ont été faites sur cette toxine et la seule mesure de maîtrise que l’on peut raisonnablement prendre consiste à éviter de commercialiser du poisson dont la toxicité a déjà été largement démontrée. Il serait bon d’être particulièrement attentif lorsque des poissons coralliens du sud sont utilisés comme matière première.

Matières étrangères

Des fragments de métal peuvent pénétrer dans le surimi congelé comme matières étrangères durant les opérations de production. L’utilisation d’un appareil détecteur de métal est efficace pour éliminer le produit contaminé par ces fragments. La transformation du surimi comporte de nombreuses opérations mécaniques. Par conséquent, il est très probable que des fragments de métal (par exemple, boulons, rondelles, écrous, etc.) restent dans la chair. La menace à la salubrité de l’aliment doit être évaluée à tout moment.

12.1.2 Défauts

Les défauts potentiels sont décrits dans les spécifications concernant les produits finis figurant à l’Annexe IX du présent code d’usages.

Parasites

La présence de parasites dans le poisson cause souvent des problèmes de qualité, ce qui oblige à faire preuve de prudence. Les parasites typiques qui peuvent vivre dans le poisson matière première du surimi congelé et ceux qui peuvent nuire à la qualité du surimi congelé comprennent les myxosporidies.

Myxosporidies

On trouve des myxosporidies dans la merlu et le merlan du Pacifique, mais il y a lieu de noter que, même si le niveau d’infection parasitaire du poisson matière première est bas, le pouvoir gélifiant de la pâte de chair de poisson peut parfois diminuer à cause de la présence de protéase. Etant donné qu’en général, les myxosporidies ne peuvent être identifiées par l’aspect, il est souhaitable que le poisson matière première présentant le moindre risque d’infection, en jugeant sur la base de l’expérience acquise, soit identifié ou qu’un inhibiteur d’enzymes soit utilisé comme additif alimentaire.

Décomposition

Poisson décomposé

Le poisson décomposé devrait être identifié comme un défaut à la réception de la matière première, car il ne se prête pas à la transformation du surimi, compte tenu du fait qu’il aurait des effets négatifs sur le pouvoir gélifiant. Par conséquent, le poisson décomposé devrait être refusé à la réception.

Prolifération des bactéries de décomposition

Si la température monte jusqu’à plus de 10°C environ durant le procédé “Lavage et essorage”, les bactéries de décomposition peuvent proliférer; il s’ensuit que le produit se décompose, ne répondant plus à ses normes de qualité. Il faudra donc contrôler minutieusement que la température de l’eau de lavage reste basse. Il en sera de même durant l’opération “Mélange avec des additifs alimentaires”, car si la température monte jusqu’à plus de 10°C environ, les bactéries de décomposition pourraient proliférer et provoquer la décomposition du produit.

Protéine résiduelle hydrosoluble

Si le cycle de lavage est insuffisant, la protéine résiduelle hydrosoluble restera dans le surimi, détériorera son pouvoir gélifiant et aura aussi des effets négatifs sur la qualité durant l’entreposage frigorifique. Le cycle de lavage devra donc être exécuté de manière appropriée.

Présence de matières étrangères (élimination des fragments métalliques)

Le surimi congelé ne devrait pas contenir de matières étrangères, telles que petites arêtes et membrane noire, car les produits à base de surimi doivent toujours être exempts d’odeur parasite. Il est important de fabriquer du surimi congelé de bonne qualité, notamment du surimi ne contenant qu’un faible pourcentage de matières étrangères, et satisfaire ensuite aux exigences du producteur. Il faudra donc procéder au raffinage avec le plus grand soin.

Additifs alimentaires mal utilisés ou mal dosés

Si vous utilisez des additifs alimentaires, tels que des polyphosphates, en quantités inférieures à celles des concentrations spécifiées, le surimi perdra sa qualité durant l’entreposage. Le sucre doit également être ajouté dans de justes proportions afin d’éviter une dénaturation des protéines. Pour les additifs, il serait bon d’ajouter des inhibiteurs d’enzymes, comme le plasma bovin et le blanc d’oeuf quand vous traitez du surimi de merlu ou de merlan du Pacifique, afin de conserver le pouvoir gélifiant du surimi congelé. Par conséquent, les additifs alimentaires devraient être utilisés de manière adéquate sans erreurs dans le mode d’emploi ou le dosage.

Dénaturation des protéines du surimi

Si la température monte jusqu’à plus de 10°C environ durant l’opération “Mélange avec des additifs alimentaires” et se maintient telle pendant un certain temps, la protéine du surimi sera dénaturée. Par conséquent, l’opération “Mélange avec des additifs alimentaires” devrait être rigoureusement effectuée à une température plus basse.

12.2 Manipulation du poisson frais avant la transformation

Voir Section 5.1

12.3 Contrôle de la température

Voir Section 5.2

Figure 7. Example of a flow chart of a frozen surimi production process

Though Frozen Surimi has been manufactured using various methods, this flow chart shows the most typical procedure up to now. For in-factory HACCP implementation, it is requested that each factory prepares the flow chart of its own.
Il existe plusieurs méthodes pour produire du surimi congelé; toutefois, le diagramme ci-dessous illustre la procédure la plus communément suivie jusqu’ici. Pour mettre en œuvre un plan HACCP, chaque usine devra établir son propre diagramme des opérations.

Figure 7: Exemple de diagramme des opérations pour la production de surimi congelé

Points critiques
pour la maîtrise possibles


Points de contrôle
des défauts possibles





Poisson-matière première
(Réception)






Réservoir à poissons
(Entreposage)






Lavage et écaillage

Voir section 5





Etêtage et
éviscération (parage)
Filetage






Lavage





CCP N°1 Gestion du temps

Séparation de la chair

(Poisson haché)






Lavage et essorage
(plusieurs fois)






Raffinage
(Chair raffinée)






Déshydratation






Mélange
(Additifs alimentaires)






Remplissage,
empaquetage et
pesage






Congélation
par contact






Démontage du
bac de congélation






Détection des métaux






Emballage en boîtes






Congélation et
entreposage






Transport


Note: voir l’étape de l’opération de production appropriée pour chaque CCP/DAP numéroté

12.4 Opérations de transformation


12.4.1 Généralités
12.4.2 Manutention des matières premières
12.4.3 Décongélation contrôlée
12.4.4 Eviscération, filetage et lavage
12.4.5 Procédé de séparation mécanique de la chair
12.4.6 Lavage et essorage
12.4.7 Raffinage
12.4.8 Essorage final
12.4.9 Addition d’adjuvants et mélange
12.4.10 Opérations de remplissage, pesage, empaquetage et détection des métaux
12.4.11 Opérations de congélation
12.4.12 Entreposage au froid

Afin de maintenir la qualité des produits, il est important d’adopter une méthode de manutention rapide, prudente et efficace.

12.4.1 Généralités

Voir Section 5.3.1.

12.4.2 Manutention des matières premières

12.4.3 Décongélation contrôlée

Voir Section 5.3.2.

12.4.4 Eviscération, filetage et lavage

Voir Section 5.3.3 et 5.3.4.

12.4.5 Procédé de séparation mécanique de la chair

Voir Section 5.3.5.

12.4.6 Lavage et essorage

12.4.7 Raffinage

12.4.8 Essorage final

Toutefois, la qualité sera meilleure si l’on opère à des températures plus basses.

12.4.9 Addition d’adjuvants et mélange

12.4.10 Opérations de remplissage, pesage, empaquetage et détection des métaux

12.4.11 Opérations de congélation

Voir aussi Section 5.3.9.

12.4.12 Entreposage au froid

Voir aussi Section 5.3.10.


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