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E. Les modules et sous-modules


Module 1: Introduction
Module 2: La mauvaise gestion actuelle des ressources naturelles
Module 3: La dimension
Module 4: L'environnement naturel
Module 5: L'organisation
Module 6: La technologie
Module 7: L'économie
Module 8: L'intégration


On trouve ci-après, sous-module par sous-module, des considérations et conseils fournis à l'intervenant sur la base de l'expérience de l'auteur, en particulier à partir des leçons tirées des enseignements-tests. Pour chaque sous-module, on trouve:

- les objectifs pédagogiques spécifiques,
- des recommandations sur la phase d'observation,
- des indications sur le déroulement du sous-module,
- des réponses indicatives aux questions et exercices du sous-module,
- la liste des ouvrages (extraite de la bibliographie générale) particulièrement pertinents pour le sous-module.

Module 1: Introduction

Module 1: Introduction et définitions (1/2 j)

Objectifs pédagogiques spécifiques de ce module

Rendre le stagiaire capable de:

- comprendre le sujet d'ensemble de l'enseignement
- faire le point sur ses connaissances de départ,

Phase d'observation

Pour cette entrée en matière, il s'agit surtout d'une phase de prise de connaissance réciproque de l'intervenant et des stagiaires.

On demandera d'abord à chacun des stagiaires de se présenter en donnant rapidement son nom, sa formation initiale, ses formations complémentaires éventuelles, son expérience professionnelle (nombre d'années, pays/régions, types de postes occupés), ainsi que ses premières questions par rapport à l'enseignement.

L'intervenant devrait prendre note de ces questions au fur et à mesure, puis y répondre en bloc avant de passer au questionnement ci-après.

L'intervenant doit se présenter plus longuement que les stagiaires, donner les grandes lignes de cadrage de son enseignement (durée, calendrier en particulier) et bien expliciter les principaux enjeux de cet enseignement (en particulier, faire ressortir les phases entraînant une sanction - notation, par exemple - pour le stagiaire).

L'intervenant demande ensuite à chaque stagiaire de réfléchir individuellement aux questions suivantes:

- dans le domaine de la gestion des ressources naturelles, quelles sont les politiques et les projets connus des stagiaires (si possible pour y avoir été impliqués directement):

- quels sont les principaux succès de ces projets et politiques?

- quels sont les principaux échecs de ces projets et politiques?

- existe-t-il des causes de ces succès suffisamment générales pour qu'on les traite - au moins provisoirement - d'universelles?

- idem avec les causes d'échecs?

- y a-t-il une évolution récente dans l'évaluation des échecs et succès des projets et politiques? Laquelle? Comment s'explique cette évolution? Quelle est sa durabilité?

L'intervenant procède ensuite à une restitution d'ensemble des réponses apportées, question par question.

En conclusion, l'intervenant fera remarquer que l'on observe actuellement des succès et des échecs des projets et des politiques de développement. Une nouvelle école de pensée tente de maximiser les succès (et de minimiser les échecs) en préparant, exécutant, suivant et évaluant les projets avec de nouvelles méthodes prenant en compte la durabilité des actions, des groupes et le respect du milieu environnant. C'est l'objet de l'ensemble de l'enseignement de montrer quelques outils et quelques applications de ces nouvelles méthodes.

Voyons d'où viennent les motivations de ces changements et l'origine de ces méthodes.

Passer à la phase d'apprentissage (livre du stagiaire - module 1)

Indications sur le déroulement du module

La phase d'observation se fera à partir de l'explicitation des expériences professionnelles des stagiaires, en faisant ressortir les observations directes effectuées par les participants. Avec un public sans aucune expérience professionnelle, cette accroche sera beaucoup plus difficile à mettre en oeuvre, et il faudra faire référence à des éventuelles études de cas présentées précédemment au stagiaire.

Il n'y a pas à proprement parler pour ce module de phase d'utilisation des connaissances.

Une fois les questionnaires du test initial distribués, il est sans doute souhaitable de laisser les stagiaires seuls pour remplir les tests afin de les laisser interpréter les questions selon leur propre culture.

Il est souhaitable que l'enseignant fasse le dépouillement du test en deux temps:

- à chaud pour donner ses réponses personnelles et commenter les différences avec les réponses des stagiaires,

- à tête reposée pour tirer des enseignements de chaque partie du test (ex. technologie) pour l'introduction dans la partie ad hoc.

Eléments complémentaires

Une excellente lecture de culture générale pour cette partie comme pour le module 2 est Ressources Mondiales 1992-93 du World Resources Institute ainsi, évidemment, que le rapport Brundtland «Notre avenir à tous» (voir références bibliographiques dans le volume des données de base).

Réponses indicatives aux questions du test initial (numéro de la question)

1. Première ministre de Norvège, présidente de la Commission Mondiale sur l'Ennvironnement et le Développement qui a produit le rapport Our common future (Notre Avenir à Tous), lequel a consacré le terme de développement durable.

2. (a) Gestion des taillis d'eucalyptus en gardant le stock constant
(b) Production d'électricité d'origine photo-voltaïque

3. application de la règle des 69: ce chiffre, divisé par le taux de croissance net de la population en % donne (pour des taux normaux, c'est à dire compris entre 0 et 5%) la durée au bout de la laquelle la population double. Ici: 23 ans

4. Tous les impacts liés à la pression humaine: pression sur l'extension des terres cultivables, prélèvements abusifs de combustibles ligneux, demande grandissante d'eau potable et d'assainissement, en particulier.

5. Une politique globale

6. Energie solaire, énergie éolienne, eau de mer

7. Peut-être une mode, on le saura bientôt. Parmi les raisons cependant pour lesquelles l'environnement est ici pour rester:

- inertie de l'évolution historique
- existence de pollutions excessives un peu partout
- poursuite de la croissance démographique dans les pays pauvres
- poursuite et accélération de la déforestation et, plus généralement, de la dégradation des ressources naturelles, en particulier dans les pays pauvres

8. On ira moins loin, sauf si la batterie se vide. Eventuellement, en profiter pour expliciter les notions de:

- input (essence)
- throughput (électricité produite par l'alternateur ou la dynamo)
- output (déplacement et autres services comme la climatisation)

9. Non, car cette réglementation devra d'abord être applicable dans ses conditions concrètes d'application. Ce n'est pas toujours le cas. Par ailleurs, l'intervention réglementaire relève le plus souvent de l'approche bâton, qu'il faut alterner avec l'approche carotte. Enfin, on assiste à une crise croissante de l'autorité

10. Coupe à blanc: il suffit de contrôler les quelques industries forestières responsables, par exemple en changeant les règles du jeu (contrats d'exploitation). Dans le cas de la déforestation par culture familiale itinérante, on est face à une myriade de ménages, tous décideurs individuellement, tous pressés par la survie, souvent difficiles à atteindre (analphabétisme, méfiance généralisée envers le pouvoir).

11. Accélérée, comme les chiffres récents de la FAO en attestent.

Déforestation moyenne annuelle (Mha/an) dans trois continents

Période

1976-80

1980-90

Afrique

1,33

4,80

Amérique Latine

4,12

7,30

Asie

1,82

4,70

Total

7,27

14,80

12. Etat de l'environnement européen: des mieux (protection des espaces et des espèces, par exemple) et des pires (production de déchets, par exemple), et plutôt une dégradation globale. Environnement africain: pratiquement que des pires (voir Ressources Mondiales 1992-93).

13. Laissé à la liberté de chacun. Noter surtout le nombre de critères utilisés (très rarement un seul). En déduire que les choix de technologies se font le plus souvent de manière multi-critères, même inconsciemment.

Voir la place des considérations économiques (achat et fonctionnement-entretien) dans les critères.

14. Voici un ensemble de réponses possibles:

- adaptation aux conditions locales (climat, stations)
- connaissance par les populations concernées
- sensibilité aux maladies
- productivité
- compatibilité avec les autres usages de la terre
- coût d'implantation et d'entretien initial
- multi-services et multi-produits
- revenus espérés, au bout de combien de temps?

Comparer le nombre de réponses avec celui de la réponse précédente

15. Préférer la réponse peut parfois contribuer. Dire que le cours est justement sur ce sujet, mais que tout cela est bien expérimental.

16. Préférer ici aussi la troisième réponse en relevant bien encore que c'est bien la stratégie la plus complexe.

17. Le prix environnemental, forcément arbitraire en l'absence de prix de marché, sera une des solutions, mais jamais la seule. Annoncer que ce sujet sera traité en détail dans la partie économique (module 7).

18. La page en question juxtapose un article sur les transports aériens en Europe et la critique d'un groupe de bruit actuel. Le plus important est de bien faire ressortir le manque de passerelles entre langages spécialisés. Ceci permet de conclure en disant que l'enseignement du présent kit est destiné à permettre aux stagiaires de lancer une passerelle entre le langage de l'aménagement/développement et le langage de la gestion de la nature et vice versa.

Utilisation indicative des résultats du test initial pour l'introduction des modules ultérieurs

Il peut être intéressant, par exemple (expérience propre de l'auteur du kit) de démarrer le module 6 (dimension technologique du développement durable) par un rappel du nombre de critères utilisés pour le choix de la voiture et pour celui des techniques de plantation et d'attirer l'attention à la fois sur l'aspect multi-critères et sur le caractère non économique de la plupart des critères.

Module 2: La mauvaise gestion actuelle des ressources naturelles


Historique de la prise en compte de l'environnement
Les grands problèmes et les grandes tendances
Le développement durable et quelques stratégies proposées


Module 2: Les résultats planétaires de la mauvaise gestion actuelle des ressources naturelles (là 1½ journée)

- historique de la prise en compte de l'environnement
- les grands problèmes et les grandes tendances
- le développement durable et quelques stratégies proposées

Objectifs pédagogiques globaux du module

Rendre le stagiaire capable de:

- placer l'approche d'ensemble dans une perspective historique
- comprendre l'ampleur des problèmes et la lourdeur des tendances
- replacer les problèmes planétaires dans un contexte local
- identifier quelques stratégies planétaires et en appréhender les avantages et les limites

Historique de la prise en compte de l'environnement

Module 2: Les résultats planétaires de la mauvaise gestion actuelle des ressources naturelles (1 à 1½ journée)

- historique de la prise en compte de l'environnement
- les grands problèmes et les grandes tendances
- le développement durable et quelques stratégies proposées

Objectifs pédagogiques spécifiques du sous-module

Rendre le stagiaire capable de:

- comprendre les évolutions ayant conduit à la situation actuelle de l'environnement, dans les pays riches comme dans les pays pauvres,

- mettre en perspective les parts respectives des données scientifiques et des réactions sociales dans l'importance actuelle des facteurs environnementaux,

- juger de la lourdeur des soucis environnementaux pour l'avenir.

Phase d'observation

Phase de travail d'une demi-heure environ.

Demander aux stagiaires de positionner leur expérience de l'environnement selon la grille suivante:

- engagement actuel dans la gestion de l'environnement:

· pas du tout
· un peu
· beaucoup

- ancienneté de la position actuelle par rapport à l'environnement

· plus de vingt ans
· dix à vingt ans
· cinq à dix ans
· moins de cinq ans

- ce qui a déterminé la position actuelle par rapport à l'environnement

· position familiale antérieure,
· positions d'amis/relations personnelles
· lectures (journaux, livres?)
· expérience personnelle directe

- jugement sur la place actuelle de l'environnement dans les médias

· pas assez important
· trop important
· juste comme il faut

A partir de ces divers positionnements, faire se confronter cordialement des points de vue aussi opposés que possible (caricaturalement: vieux militants de l'environnement et vieux antienvironnement).

Conclure sur la présentation de plusieurs données objectives sur l'histoire de la prise en compte de l'environnement dans le développement et l'aménagement. Encourager les stagiaires à intervenir sans passion en cours de présentation de cet historique.

Passer à la phase d'apprentissage (livre du stagiaire - module 2, sous-module historique)

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Petit exercice simple:

Faire retracer par les stagiaires les événements présentés ci-dessus sur diverses échelles spatiales:

· événements nationaux (ex. loi de 1976 en France),
· événements régionaux au sens de groupes de pays (ex. Directives Communautaires),
· événements mondiaux (conférence de Rio)

Faire le travail par trois groupes de stagiaires et comparer les approches chronologique (celle exposée auparavant) et géo-chronologique (celle effectuée par les stagiaires).

Indications sur le déroulement du module

Le fait de laisser la liberté aux stagiaires d'intervenir pendant la présentation magistrale de l'historique est en pratique un bon moyen - en fonction de la qualité des stagiaires - de compléter le squelette historique présenté dans le sous-module.

L'intervenant sera sans doute bien inspiré de prendre note de ces éléments pour compléter la présentation historique par la suite.

Par contre, il est possible que la présentation historique tende à se transformer en confrontation idéologique entre pro- et anti- environnement. L'intervenant devra veiller à calmer le jeu pour pouvoir présenter les éléments d'information ci-dessus.

Eléments complémentaires

Le Rapport sur les Ressources Mondiales 1992-1993, ainsi que le Rapport sur le Développement dans le Monde (Banque Mondiale) de 1992 Spécial Environnement sont des lectures précieuses.

En pratique, chaque intervenant sur un sujet comme celui-ci a sa propre histoire et sa propre bibliothèque sur cet historique.

Les grands problèmes et les grandes tendances

Module 2: Les résultats planétaires de la mauvaise gestion actuelle des ressources naturelles (1 à 1½ journée)

- historique de la prise en compte de l'environnement
- les grands problèmes et les grandes tendances
- le développement durable et quelques stratégies proposées

Objectifs pédagogiques spécifiques du sous-module

Rendre le stagiaire capable de:

- mieux percevoir la gravité des problèmes et la lourdeur des tendances,
- démystifier les interprétations fantaisistes des phénomènes observés actuellement,
- démystifier les solutions simplistes.

Phase d'observation

Séance de travail d'une demi-heure environ.

Chaque stagiaire, à la demande de l'enseignant, consigne en dix minutes sur une feuille de papier les principaux problèmes environnementaux tels qu'il les perçoit. L'enseignant fait ensuite la compilation des résultats individuels et classe ces résultats en 12 grandes catégories:

- qualité de l'air (en particulier pluies acides)
- qualité des eaux continentales (fleuves, rivières, lacs)
- disponibilité quantitative des eaux de surface (sécheresse)
- qualité des eaux marines et épuisement de ressources marines
- assèchement des mers closes (mer d'Aral)
- déforestation
- désertification
- utilisation minière des énergies fossiles
- risques industriels et nucléaires
- dégradation du cadre de vie urbain
- qualité des sols
- envahissement par les déchets

L'enseignant doit bien cadrer la présentation par chaque stagiaire, en ne retenant comme problème que ce qui touche à la qualité du milieu et en abandonnant provisoirement tout ce qui a trait aux causes ou aux conséquences de ces problèmes (ex. dette des pays pauvres, démographie galopante,....).

Il s'ensuit une discussion sur les différentes catégories de ces problèmes en traitant successivement:

- du noyau dur qui a été proposé par la majorité des stagiaires
- des spécificités individuelles,
- de la pertinence des problèmes identifiés par rapport à ce qui est exposé par la suite.

Passer à la phase d'apprentissage (livre du stagiaire - module 2, sous-module grands problèmes).

Phase d'utilisation des connaissances acquises

L'intervenant pourra demander aux stagiaires, à partir de la liste des problèmes présentés, et si le temps est suffisant, déjuger de la gravité des divers problèmes.

Une méthode de travail pourrait être de faire trois ou quatre groupes selon le nombre de stagiaires, d'affecter à chaque groupe une série de problèmes, de leur demander de faire un travail de concertation pour ensuite présenter devant l'ensemble des stagiaires l'argumentaire montrant à quel point leurs problèmes sont importants.

Passer à la phase de synthèse

Indications sur le déroulement du module

La présentation des problèmes dans ce sous module peut encore donner lieu à des polémiques sur la portée exacte des affirmations de l'intervenant. Il y a à l'évidence deux manières extrêmes de présenter ces problèmes: l'alarmiste et la minimaliste. Ces deux extrêmes semblent également peu pédagogiques.

L'intervenant devra donc trouver la juste approche tout en restant à l'écoute des compléments éventuels des stagiaires qui peuvent avoir des apports pertinents et intéressants.

De fait, la présentation des problèmes devrait idéalement être aussi interactive que possible.

Eléments complémentaires

Outre les lectures recommandées pour le premier sous-module historique, plusieurs ouvrages peuvent être consultés avec fruit:

- Jean DORST (1978) Avant que Nature meure, Editions Delachaux et Niestlé, Collection Beautés de la Nature

- Coopération Française (1992) Environnement et Développement Rural,

- FAO (1989), chapitre spécial de l'Etat de l'Alimentation et de l'Agriculture - (références bibliographiques complètes dans le volume des données de base).

Le développement durable et quelques stratégies proposées

Module 2: Les résultats planétaires de la mauvaise gestion actuelle des ressources naturelles (1 à 1½ journée)

- historique de la prise en compte de l'environnement
- les grands problèmes et les grandes tendances
- le développement durable et quelques stratégies proposées

Objectifs pédagogiques spécifiques de ce sous-module

Rendre le stagiaire capable de:

- trouver des points de repère dans le domaine nouveau et bourgeonnant du développement durable,
- identifier des expériences existantes de stratégies nationales ou régionales de développement durable.

Phase d'observation

L'intervenant peut demander aux stagiaires de reprendre les travaux faits en utilisation des connaissances du sous-module précédent. A partir des principaux problèmes étudiés et présentés, en reformant trois à quatre groupes sur la même base que précédemment, demander aux stagiaires de faire des propositions stratégiques pour s'attaquer à ces problèmes.

Après restitution, faire le tri suivant:

- mettre de côté toutes les propositions non stratégiques (tactique, réalisations concrètes, voeux pieux et autres déclarations creuses,....)

- classer les propositions stratégiques en cinq catégories:

· politique
· démographique
· économique/financier
· socio/organisationnel/juridique
· technologique

Conclure en précisant que d'autres ont déjà fait cet exercice et que leurs démarches vont être exposées.

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Repartir du tableau initial réalisé avec les stagiaires à partir de leurs propres perceptions des problèmes.

Faire effectuer

(i) une comparaison entre les problèmes identifiés par les stagiaires et les problèmes présentés dans les transparents.

(ii) une mise en rapport des problèmes identifiés par les stagiaires et les éléments de stratégie UICN. Problème par problème:

- le problème est il pris en compte dans la stratégie?

- si oui, à une hauteur cohérente avec l'ampleur du problème?

- si le problème n'est pas pris en compte à une hauteur cohérente, comment faire?

- quelles sont les implications de cette intensification de la stratégie sur les moyens (humains, financiers, réglementaires,..) à mettre en oeuvre?

Passer à la phase de synthèse

Indications sur le déroulement du module

Ce sous-module devra utiliser le plus possible de présentations par transparents.

L'enseignant devra, dans la mesure du possible, puiser dans sa propre expérience (de préférence expérience directe de terrain) des exemples concrets et parlants pour illustrer les grands problèmes.

Pour la partie historique, l'enseignant ajoutera ses propres références et sera le bienvenu de demander aux stagiaires de contribuer leurs propres visions de cette évolution historique: chacun porte en lui-même son histoire de la prise en compte de l'environnement et du développement durable.

Eléments complémentaires

Pour les enseignants comprenant l'anglais, ils pourront se reporter avec profit au Teacher's Guide accompagnant le World Resources 92-93 du World Resources Institute (non fourni avec le présent kit).

Voir également Jean-Roger MERCIER (1991) - La déforestation en Afrique - EDISUD

Réponses aux questions

Exercice sur la déforestation en Afrique:

Note de l'auteur: on utilisera systématiquement les notations mathématiques suivantes dans le présent guide:

* = multiplié
/ = divisé
^ = puissance

(i) Déforestation 1995 = Déforestation 1985 * (1,03)^10 = 4,8*1,34=6,43 M ha/an

(ii) Dépenses requises pour bloquer la déforestation à son niveau actuel: sans dépense, la déforestation en 1996 serait de 3% supérieure à celle de 1995, soit une déforestation supplémentaire de 6,43*0,03 =0,19 Mha. Les dépenses correspondantes, à 120 US$/ha, sont de 0,19*120 = 22,8 M US $/an (valeur 1991), à continuer sur une longue période pour garder la déforestation à son niveau actuel.

(iii) On veut désormais passer du niveau de 6,43 M ha/an en 1995 à 3,2 M ha/an en 2000, puis rester à ce niveau.

En supposant une économie linéaire et en arrondissant les valeurs, on vise les objectifs suivants de déforestation annuelle (unité = M ha/an):

1995

6,4

1996

5,8

1997

5,2

1998

4,6

1999

4,0

2000

3,2

II faudra dépenser les sommes suivantes:

Année

Eviter extension 3%

Gagner sur déforestation 1995

Total MUS$

1996

22,8

0,6*120=72

94,8

1997

5,8*0,03*120=20.9

1,2*120=144

164,9

1998

5,2*0,03*120=18,7

1,8*120=216

234,7

1999

4,6*0,03*120=16,6

2,4*120=288

304,6

2000

4*0,03*120=14,4

3,2*120=384

398,4

Total



1197,4

(iv) En comptant une dépense de 200 M US$ sur cinq ans, soit 40 M US$/an, voici une simulation des déforestations évitées:

Année

Déforestation supplémentaire spontanée

Déforestation évitée

Déforestation réelle

1996

6,4*0,03=0,19

40/120=0,33

6,4+0,19-0,33=6,26

1997

6,26*0,03=0,19

40/120=0,33

6,26+0,19-0,33=6,12

1998

6,12*0,03=0,18

40/120=0,33

6,12+0,18-0,33=5,97

1999

5,97*0,03=0,18

40/120=0,33

5,97+0,18-0.33=5,82

2000

5,82*0,03=0,17

40/120=0,33

5,82+0,17-0,33=5,66

Déforestation supplémentaire spontanée: la déforestation supplémentaire de 3% par rapport à l'année précédente, qui se produirait si les 40 M US$/an n'étaient pas dépensés

Déforestation évitée: la déforestation annuelle évitée grâce aux 40 M US$/an

Avec cette dépense de 200 M US$ en cinq ans (en supposant qu'elle est effectivement investie de manière optimale), on est passé de 6,4 à 5,66 M ha/an, soit une baisse de près de 12% de la déforestation annuelle. Toutefois, malgré cet effort, il faut noter que près de 30 M ha ont disparu sur la période.

Module 3: La dimension

Module 3: La dimension démographique du développement durable (1 à 2 journées)

Objectifs pédagogiques d'ensemble du module

Rendre le stagiaire capable de:

- comprendre les mécanismes démographiques quantitatifs de base
- monter un petit modèle de simulation démographique avec les moyens du bord
- prendre conscience des effets dévastateurs des accroissements exponentiels,

Phase d'observation

Faire trouver aux stagiaires des situations dans lesquelles le déséquilibre population-ressources a eu des conséquences néfastes et importantes:

- en milieu rural,
- en milieu urbain.

(méthode des dix minutes de réflexion individuelle et de la restitution en groupe).

Si les exemples manquent, on peut les forcer en évoquant des situations caricaturales: Mexico-City pour le milieu urbain, les abords des grandes villes Sahéliennes pour le milieu rural. Si les matériaux audio-visuels existent, montrer ces réalités par des diapositives (non fournies actuellement dans le kit).

Demander aux stagiaires de remonter aux causes de ces dégradations, en leur demandant de classer:

- facteurs démographiques (naturels, immigration),
- facteurs comportementaux (gaspillage)
- facteurs climatiques
- choix technologiques
- effets cumulatifs (déforestation qui réduit l'offre)

Si le niveau de réflexion des stagiaires est bon, indiquer que les notions qui suivent sont simplement un approfondissement et une quantification des données qu'ils viennent de fournir.

Si le niveau de réflexion des stagiaires est médiocre, annoncer que de nouveaux faits et de nouvelles données et méthodes vont être fournis.

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

### Voir exemples-exercices en cours de phase d'apprentisage

### Premières manipulations de données démographiques:

Exemple de la Thaïlande a posteriori:

Population en 1950: 20 M habitants
Taux de croissance en 1950: 2,9%
Population projetée en 1990 à partir des éléments ci-dessus: à calculer
Population réelle en 1990: 55,7 M habitants
Comparer ces deux derniers indicateurs.

Exemple de l'Egypte:

Population 1990: 52,4 M habitants
Taux de fécondité: 4,0
Proportion de femmes dans les 15-60 ans: 29,1%
Taux de mortalité: 1,6%
Solde migratoire: nul (hypothèse)
Nombre d'années: 20 ans
Surface totale: 995.450 km2
Surface cultivée: 25.710 km2
Indicateurs à calculer:
Population à l'arrivée (2010):
Densité de population totale (habitants/surface totale) en 2010: hab/km2
Densité de population par rapport à la surface cultivée en 2010: hab/ha

Exemple du Sénégal par éco-régions: voir modèle de simulation SENEGAL plus loin.

Passer à la phase de synthèse

Indications sur le déroulement du module

Cet ensemble a été conçu pour introduire les grands concepts de base de l'analyse démographique, dans une optique extrêmement opérationnelle, ainsi qu'un modèle population-ressources sur l'exemple du Sénégal pour progressivement ouvrir le débat sur la gestion des ressources naturelles au niveau micro puis au niveau macro.

Aucune ressource naturelle n'est privilégiée à ce niveau, même si les exemples sont souvent pris par rapport aux ressources arbustives et forestières.

En ce qui concerne les ressources naturelles, les principaux messages à faire passer sont:

- on connaît très mal les stocks et les flux de ressources naturelles, d'autant que les flux dépendent eux-mêmes du mode d'exploitation,

- cette connaissance serait pourtant indispensable à une bonne planification de la gestion de ces ressources,

- il existe des ordres de grandeur indiquant l'existence ou l'inexistence d'équilibres entre ressources et activités humaines,

- la question démographique doit être apprise dans une approche dynamique. Dans la plupart des pays pauvres auxquels il est fait référence ici, les taux de croissance démographique sont tels que des déséquilibres population-ressources sont prévisibles à moyen terme même s'ils n'apparaissent pas actuellement,

- la plupart du temps, l'observation montre le déséquilibre a posteriori. On s'aperçoit que la population croissante détruit les ressources au moment où cette destruction est bien entamée. Il faut cependant tenter de gérer ce déséquilibre de manière proactive en prévoyant ces déséquilibres par des raisonnements simples.

Le manuel d'utilisation du modèle de simulation Sénégal fait partie du présent kit in fine.

Ce module devra être particulièrement interactif. La vitesse d'assimilation des stagiaires peut ici être très variable (on a vu des stagiaires niveau Bac + 3 caler pendant une demi-heure sur le passage entre densité humaine au km2 et densité humaine à l'hectare!). Il convient donc de bien s'adapter à ces vitesses différentielles.

Ce module peut, le cas échéant, être l'occasion pour les stagiaires de faire connaissance avec un tableur informatique. Il faudra donc inclure dans l'emploi du temps de la séance le temps nécessaire pour acquérir des connaissances en matière de fonctions (exponentielles, logarithmiques, par exemple) et de possibilités (génération de séries, recopie de formules, par exemple) des tableurs, indépendamment de la simulation démographique, sauf à l'évidence si ces techniques sont déjà maîtrisées par les stagiaires.

Eléments complémentaires

A condition d'être bien présenté, l'exemple Thaïlande a posteriori peut être extrêmement riche. Il peut permettre de faire prendre conscience aux stagiaires que, avec une politique appropriée, la Thaïlande ne compte que 56 M d'habitants, alors qu'elle aurait dû en compter 62 M s'il n'y avait pas eu de politique de population.

Ceci étant, tout exemple démographique, national, régional est bon à prendre s'il est familier à l'enseignant.

Réponses indicatives aux questions

· Déchets de la ville de Blagnac:

- Production d'ordures 1960: 6*0,6*365=1.314 t/an
- Production d'ordures 1990: 17 * 1 * 365 = 6.205 t/an
- Production fictive 1990 (si la production unitaire restait 0,6 kg/h/j): 17* 0,6* 365 = 3.723 t/an
- Effet augmentation des consommations unitaires: 6205 - 3723 = 2.482 t/an (tous les ans!) 2482/3723: 67% d'augmentation

· Projection de population Sénégal

Taux de natalité = 6,2*0,26/37 = 4,4%
Taux de croissance net = 4,4%-1,7%
Population 2010 = Population 1988 * (1,027)^22= 6,88*1,797 = 12,363 Millions d'habitants

· Rétro-projection de la population Thaïlandaise

Population 1990 si le taux de croissance 1950 s'était maintenu: 20*(1,029)^40 = 62,755 M habitants, soit environ 7 M de plus qu'actuellement.
Faire réfléchir sur ces habitants évités par un programme de population efficace.

· Projection future Egypte

Population 2010: 52,4*(1+(4*0,291/37-0,016))^20 = 71,217 M habitants
Densité sur surface totale: 71,2/0,995 = 72 habitants/km2
Densité par surface cultivée: 71,2/0,025 = 2.848 habitants/km2 = 28,5 hab/ha
Faire réfléchir en demandant de visualiser près de 30 habitants sur un hectare cultivé.

Module 4: L'environnement naturel


Les définitions de base
Les outils micro-environnementaux
Les outils macro-environnementaux
Conclusions sur les politiques environnementales


Les définitions de base

Module 4: La dimension environnementale du développement durable (2 à 3 journées)

- les définitions de base
- les outils micro-environnementaux
- les outils macro-environnementaux
- conclusion sur les politiques environnementales

Objectifs pédagogiques spécifiques du sous-module

Rendre le stagiaire capable de:

- situer l'étude des ressources naturelles dans le cadre plus vaste de l'analyse systémique de l'environnement,

- comprendre quelques éléments du vocabulaire environnemental de base,

- collaborer avec un environnementaliste pour bien appréhender les enjeux des mécanismes environnementaux observés.

Phase d'observation

Demander collectivement aux stagiaires de reconstituer le cycle de l'eau dans une société utilisant l'eau à la fois pour l'agriculture, l'industrie, l'énergie et l'aqua-pisciculture, la consommation humaine.

Bien faire faire la différence entre les prélèvements de l'eau avec restitution en surface et les prélèvements sans restitution de surface (évaporation, par exemple).

Identifier les endroits où l'eau est polluée par les activités humaines

Répondre aux questions suivantes:

a- la pollution que l'on retrouve dans l'eau en fin de cycle est elle égale, inférieure ou supérieure au total des pollutions déversées dans cette eau?

b- peut-on réellement penser un cours d'eau en le limitant au seul flux de matière eau qui le compose? Une rivière est-elle plus qu'un cours d'eau? Comment fixer les limites d'une rivière lorsqu'on l'étudié comme ressource naturelle?

c- que peut provoquer l'accroissement de l'activité humaine sur la rivière considérée comme une ressource naturelle?

Découvrir en quoi une rivière peut être considérée comme un système.

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Utilisation partielle du modèle Sénégal pour une analyse des impacts des demandes alimentaires et énergétiques sur les ressources naturelles du pays (principalement les formations ligneuses).

Problématique: à cause de l'accroissement de population, les demandes sur les terres forestières vont augmentant:

- demandes de terres agricoles pour l'alimentation,
- demandes de produits ligneux qui se traduisent, à terme, par un déstockage des zones forestières (déforestation).

Deux groupes travaillent en parallèle sur le sujet:

- un groupe aliments étudie l'effet de l'accroissement de la population sur les demandes alimentaires, puis sur les surfaces cultivées, selon le schéma suivant:

Population ® (Consommations unitaires) ® Demande de céréales et de riz ® (Rendements) ® Surfaces cultivées (Surfaces de départ) ® Recul des surfaces forestières.

- un groupe énergie étudie l'effet de l'accroissement de la population sur les demandes énegétiques, puis sur les surfaces forestières, selon le schéma suivant:

Population ® (Consommations unitaires) ® Demande de bois ® (Rendements durables et stocks) ® (Surfaces de départ) ® Recul éventuel des surfaces forestières (si offre durable<demande).

Voici les données de départ:

Eco-région

Régions administratives

Pop_88 1000

Croissance 76-88

Dakar

Dakar

1500

3,90%

Fleuve

St Louis

651

1,96%

Louga

Louga

490

1,28%

Ouest Sénégal

Thies, Diourbel

1553

2,87%

Sine Saloum

Fatick, Kaolack

1312

2,22%

Casamance

Kolda, Ziguinchor

992

2,54%

Sénégal Oriental

Tambacounda

384

2,41%

Total


6882

2,70%

Eco-région

Demande alimentaire


Céréales +++1,000

Paddy t/y++++

Dakar

68,3

206,0

Fleuve

75,5

55,3

Louga

63,2

36,8

Ouest Sénégal

177,4

133,8

Sine Saloum

165,1

101,8

Casamance

121,2

79,6

Sénégal Oriental

49,1

29,2

Total

719,8

642,5

Eco-région

Combustibles ligneux


Offre durable ++++++++1,000

Consom. m3/an ++++++

Dakar

2

1083

Fleuve

400

362

Louga

220

257

Ouest Sénégal

83

870

Sine Saloum

382

699

Casamance

1575

537

Sénégal Oriental

1853

203

Total

4514

4012

Comparer les résultats des évolutions sur la période 1990-2010.

Répondre aux questions suivantes:

a- peut-on assurer l'équilibre des combustibles ligneux à l'intérieur de chaque éco-région?

b- quand les surfaces forestières commencent-elles à régresser?

c- quels sont les phénomènes qui font le plus reculer les surfaces forestières: les demandes alimentaires ou les demandes énergétiques?

d- est-il vraisembable que les seules demandes sur les terres forestières seront limitées aux demandes alimentaires et les demandes énergétiques?

e- que se passera-t-il dans la pratique? Evolution parallèle des demandes alimentaires et des demandes énergétiques ou effets cumulés? - s'il y a des effets cumulés, peut-on continuer la même méthode d'estimation de l'évolution des surfaces?

Passer à la phase de synthèse

Indications sur le déroulement du sous-module

Ce module n'a pas été intégralement utilisé dans les enseignements tests. Il est cependant une pièce essentielle du puzzle d'ensemble. Il réclamera beaucoup de pédagogie de la part de l'intervenant, ainsi qu'un minimum de connaissance des fonctionnements des écosystèmes naturels.

Eléments complémentaires

· SEMA (1982): Energies renouvelables pour le Sahel - Ministère de la Coopération
· Antoine LOOS (1992) Cours de formation sur les systèmes (non publié)
· Joël de ROSNAY (1977) - Le Macroscope - Collection Points Essais n° 80
· Norbert WIENER (1972) - Cybernétique et société, l'usage humain des êtres humains -10/18 - Edition Synoptique, Union Générale d'Edition

Réponses indicatives aux questions

Phase d'observation:

a- la pollution retrouvée en fin de cycle est inférieure au cumul des pollutions, car il se produit une auto-épuration dans le cours d'eau. Cette auto-épuration est cependant inférieure au total des pollutions déversées.

b- la rivière est beaucoup plus qu'un simple cours d'eau. C'est un système complexe, essentiel, par exemple, pour l'avifaune aquatique, mais aussi pour les hommes (pêche, tourisme, paysages, .......)

c- l'accroissement de l'activité peut commencer par être supportable grâce, en particulier, au pouvoir auto-épurateur. Mais, à terme, les pollutions l'emportent.

· Exercice sur la vision projectocentique du planificateur

Phase du projet

Types d'impacts négatifs

Construction des infrastructures

Impacts génériques des routes (érosion, réseaux hydrographiques,.....), éventualité de la traversée de zones sensibles.

Transports des intrants

Risques d'accidents.

Manipulation des intrants

Risques pour la santé humaine, risques de pollution des cours d'eau et des nappes.

Travaux d'aménagement

En général: défrichement, déforestation, érosion.
Irrigation: risques de salinisation des sols, bilan énergétique,....
Drainage: risque de destruction de zones humides,....

Autres travaux agricoles

Risques d'érosion, de coupes de haies,... risques d'accidents en cas de grosse motorisation

Récolte et transports des produits

Risques d'accidents, risques de gaspillage si pertes, e.p. stockage

Transformation éventuelle des produits

Bilan énergétique, pollution par les industries

Utilisation des sous-produits

Pollution des nappes et cours d'eau, risques de gaspillage (pertes de matières organiques)..

Les logiciels ECOZONE et K2 (ce dernier en cours de développement) de la FAO contiennent des outils d'analyse d'impacts génériques d'activités agricoles sur les ressources naturelles.

Phase d'utilisation des connaissances

a- non, à l'évidence (ne serait-ce que Dakar)
b- les surfaces forestières reculent dès la première année de la simulation
c- c'est d'abord les demandes de produits ligneux, mais ensuite les effets se cumulent
d- non, les besoins pastoraux seront sans doute une demande supplémentaire
e- dans la pratique, on aura un mélange de causes sur le terrain. Si le Sénégal s'avise de chercher la solution dans les importations (ce qui est le cas actuellement), qui paye la facture toujours grandissante?

Les outils micro-environnementaux

Module 4: La dimension environnementale du développement durable (2 à 3 journées)

- les définitions de base
- les outils micro-environnementaux
- les outils macro-environnementaux
- conclusion sur les politiques environnementales

Objectifs pédagogiques spécifiques

Rendre le stagiaire capable de:

- juger de la qualité d'une Etude d'Impact sur l'Environnement (EIE) et d'autres outils micro-environnementaux,

- rédiger les termes de référence d'une EIE et la suivre

- connaître quelques données de la gestion environnementale de terrain.

Phase d'observation

On envisage de bitumer une route existante dans un pays Africain. Les principaux travaux à effectuer consisteront en:

- élargissement localisé de la route et mise en conformité (angles des virages, par exemple)
- enrochement de la route et bitumage,
- signalisation de la route par rapport à ses nouvelles utilisations

Quels sont les éléments à prendre en compte pour le calcul de rentabilité économique et financière de ce projet?

Quels sont, a priori, les principaux impacts sur l'environnement que peut avoir de tels travaux? Les informations ci-dessus suffisent-elles pour en juger? Faut-il d'autres informations? Si oui, lesquelles? Comment les récolter?

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Exemple de l'EIE de l'amélioration de la roule Gilarama-Kibuye au Rwanda

Chaque stagiaire travaille individuellement sur les demandes suivantes (20 minutes):

· Faire une liste des compétences requises pour mener à bien l'étude des impacts sur l'environnement du bitumage d'une route au Rwanda.

· Ecrire le cahier des charges de cette prestation, selon le plan suivant:

OBJET DE L'INTERVENTION: EIE du bitumage d'une route au Rwanda

PERIODE COUVERTE

OUTILS A DISPOSITION:

OBJECTIFS DE L'INTERVENTION

DESCRIPTION DES TACHES REQUISES

NOMBRE APPROXIMATIF D'HOMMES-MOIS DE TRAVAIL DES CHARGES D'ETUDES

RESULTATS ATTENDUS DE L'INTERVENTION

CHRONOGRAMME DE L'INTERVENTION

DOCUMENTS A FOURNIR

OUTILS METHODOLOGIQUES A UTILISER

CRITERES D'EVALUATION DE LA QUALITE DE L'INTERVENTION

PRINCIPALES DIFFICULTES ATTENDUES

Restitution des travaux de la manière suivante (10 à 20 minutes selon la taille du groupe):

- le premier stagiaire expose ses résultats,

- les autres stagiaires, à tour de rôle, complètent l'information proposée par le premier, puis les suivants.

- en cas de désaccord, l'animateur note les points de divergence, les synthétise et propose des arbitrages.

Selon le temps et les moyens dont dispose l'intervenant et son expérience des Etudes d'Impact sur l'Environnement, il est possible à ce stade de proposer aux stagiaires une étude-exercice problème-solution du type étude d'impact sur l'environnement d'un petit projet proche géographiquement du lieu de stage.

Cette intervention peut être effectuée en deux ou trois jours en suivant la méthode décrite plus haut et en demandant aux stagiaires de s'attacher surtout à:

- la description systémique du milieu
- l'analyse des fragilités de ce milieu
- la description des travaux prévus
- l'identification des principaux impacts prévisibles
- des grandes lignes de recommandations selon le plan ci-dessus

Il semble important que chaque stagiaire soit impliqué dans l'ensemble des phases de cette étude-exercice.

Passer à la phase de synthèse

Indications sur le déroulement du module

La phase d'observation initiale est destinée à faire prendre conscience aux stagiaires que:

- l'évaluation de la rentabilité d'un ouvrage comme une route doit prendre en compte non seulement les travaux eux-même, mais aussi l'utilisation qui est faite de ces ouvrages et le développement économique qu'ils génèrent. On en déduit qu'il est logique que l'Etude d'Impact sur l'Environnement englobe également l'utilisation et le développement.

- toute Etude d'Impact sur l'Environnement doit se faire en référence à une réalité concrète sur laquelle on a besoin de données de terrain, et non seulement à partir de son bureau climatisé. En ceci, l'approche environnementale oblige évidemment à concevoir les projets spécifiquement par rapport à une situation concrète donnée (pas de MacDonaldisation).

Eléments complémentaires

· Banque Mondiale (1989 et 1991) Operational Guidelines 4.01 sur les EIE.
· Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (1992) - La BERD et l'environnement.

Réponses indicatives aux questions

Les compétences requises pour une intervention type EIE de l'amélioration d'une route au Rwanda dépendent évidemment des moyens d'ensemble mis à la disposition de cette intervention. Le noyau dur d'une telle EIE comprendrait:

- écologiste spécialiste des systèmes tropicaux,
- pédologue,
- hydrologue ou ingénieur hydraulicien,
- ingénieur routier, sinon dans l'équipe, au moins étroitement associé côté aménageurs.
- sociologue (au minimum pour la partie audition publique).

Si les moyens le permettent, des compétences supplémentaires peuvent être mobilisées:

- ingénieur forestier,
- paysagiste,
- géologue,
- médecin,

Voir ci-joint un guide pour les termes de référence de l'EIE de l'amélioration de la route Gitarama-Kibuye.

OBJET DE L'INTERVENTION: EIE du bitumage d'une route au Rwanda

PERIODE COUVERTE six mois

OUTILS A DISPOSITION:

- Enquêtes de terrain,
- Sources documentaires existantes
- Etudes techniques et économiques préalables sur les travaux

OBJECTIFS DE L'INTERVENTION

Fournir une description de l'état initial de l'environnement
Identifier les principaux impacts négatifs des travaux prévus sur l'environnement
Recommander des mesures atténuant ces principaux impacts

DESCRIPTION DES TACHES REQUISES

Balayage des impacts:

- zone géographique affectée par les travaux,
- durée de l'étude des impacts.

Analyse de l'état initial de l'environnement:

- description des principaux facteurs environnementaux et démographiques,
- identification des principaux écosystèmes affectés,
- identification des écosystèmes les plus précieux

Analyse de l'évolution probable de la zone sans projet

- évolution des facteurs démographiques,
- évolution de l'économie de la zone,
- évolution du trafic routier.

Description des travaux

- création d'une emprise supplémentaire et impacts/terres cultivées,
- défrichement pour élargissement,
- extraction de matériaux pour le bitumage,
- bitumage proprement dit,
- gestion des remblais et déblais,
- accroissement et modification du trafic routier,
- développement général de la zone.

Prédiction des impacts probables

- principaux éléments environnementaux affectés par le projet

- paysages
- terres agricoles
- sols
- habitats humains
- hydrologie de la zone
- destruction directe de zones par prélèvements de matériaux
- pression générale sur les ressources par augmentation de la pression démographique

- principaux écosystèmes menacés (voir après analyse)
- matrice travaux*éléments de l'environnement

Audition publique

- publicité préalable
- organisation matérielle de l'audition
- dépouillement des résultats

Recommandations

- modification des travaux

· protection des sols
· protection des eaux
· protection du patrimoine
· protection des paysages

- modifications éventuelles de tracés localement
- recherches et études complémentaires
- relogement des paysans expropriés
- éducation et développement économique autour de la route
- autres mesures compensatoires requises (ex. financières)

NOMBRE APPROXIMATIF D'HOMMES-MOIS DE TRAVAIL DES CHARGES D'ETUDES

Ingénieur écologue-chef de mission:

20 jours

Economiste agricole:

10 jours

Pédologue:

8 jours

Ingénieur hydraulicien:

8 jours

Sociologue

10 jours

Total

56 jours, soit environ 3 homme*mois.


(1 homme*mois = 22 jours de travail).

RESULTATS ATTENDUS DE L'INTERVENTION

C'est essentiellement, pour un surcoût aussi modeste que possible, une meilleure intégration de l'environnement dans cet aménagement, de manière pratique et adaptée au site précis.

CHRONOGRAMME DE L'INTERVENTION

II peut être proposé comme suit

Date par rapport au démarrage de l'EIE

Mois 1

Mois 2

Mois 3

Mois 4

Mois 5

Balayage

XX





Etat initial


XXXXX




Description des travaux


XXXX




Prédiction des impacts



XXX



Audition publique




XX


Recommandations





XXXX

DOCUMENTS A FOURNIR

- rapport initial de balayage justifiant les choix effectués

- rapport d'analyse de l'état initial de l'environnement et d'évolution probable de la zone en l'absence de projet

- rapport de description des travaux et de prédiction des impacts

- rapport des résultats d'audition publique et de recommandations,,

- autant de présentation cartographique que possible.

OUTILS METHODOLOGIQUES A UTILISER

- analyse systémique de l'environnement de la zone
- matrice travaux*impacts
- animation de l'audition publique par interrogation des participants,
- éventuellement mini-Système d'Information Géographique,
- éventuellement analyse économique des ressources naturelles (voir module 7)..

CRITERES D'EVALUATION DE LA QUALITE DE L'INTERVENTION

- globalité des informations prises en compte,
- transparence de la procédure d'audition publique,
- authenticité de l'inter-disciplinarité,
- qualité pédagogique du rendu des informations.

PRINCIPALES DIFFICULTES ATTENDUES

- communications initiales avec les ingénieurs routiers,

- manque ou dispersion des données scientifiques de base,

- manque global de moyens pour réaliser l'EIE (en réalité, elle a été effectuée avec moins d'un honne*mois au lieu des 3 h*m raisonnablement requis),

- temps requis pour présenter et discuter les recommandations finales.

Les outils macro-environnementaux

Module 4: La dimension environnementale du développement durable (2 à 3 journées)

- les définitions de base
- les outils micro-environnementaux
- les outils macro-environnementaux
- conclusions sur les politiques environnementales

Objectifs pédagogiques spécifiques

Rendre le stagiaire capable de:

- comprendre les enjeux opérationnels d'une procédure nationale de planification environnementale,

- identifier les compétences et les coopérations requises pour préparer un Plan National d'Action Environnementale,

- participer activement à la préparation d'un Plan National d'Action Environnementale ou à sa mise en oeuvre,

Phase d'observation

Demander aux stagiaires, sur la base de leurs expériences professionnelles de:

- identifier les actions les plus urgentes à mener dans la lutte contre la déforestation d'un pays Africain,

- faire le tri entre les actions qui peuvent connaître leur pleine efficacité de manière autonome sur le terrain et celles qui réclament une intervention nationale ou supranationale, en remplissant le tableau suivant

Toutes actions à mener contre la déforestation dans un pays Africain

Actions locales

Actions nationales

Ex. Plantation d'arbres

Ex. Taxe sur le prélèvement de bois



- étudier de près les actions nationales et les classer en deux grandes catégories:: non rentables financièrement pour l'Etat et rentables financièrement pour l'Etat.

Actions nationales à mener contre la déforestation dans un pays Africain

Actions non rentables pour l'Etat

Actions rentables pour l'Etat

Ex. Formation des charbonniers aux techniques améliorées

Ex. Taxes sur le bois



- identifier les divers secteurs auxquelles appartiennent les actions proposées, celles qui relèvent du secteur forestier, mais aussi celles qui relèvent de l'intervention agricole ou pastorale, voire industrielle ou urbaine. Montrer la nécessité et la pertinence d'une approche multi-sectorielle,

- réfléchir sur les manières de choisir une priorité parmi les actions à mener pour l'Etat, notamment les actions non rentables

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Demander aux stagiaires de rédiger les termes de référence de la préparation d'un plan national d'action environnemental sur l'exemple d'un pays à choisir en commun avec eux.

OBJET DE L'INTERVENTION: Préparation du Plan National d'Action Environnementale du pays???????

PERIODE COUVERTE:

OUTILS A DISPOSITION:

OBJECTIFS DE L'INTERVENTION DESCRIPTION DES TACHES REQUISES

COMPOSITION DE L'EQUIPE ET NOMBRE APPROXIMATIF D'HOMMES-MOIS DE TRAVAIL DES CHARGES D'ETUDES

RESULTATS ATTENDUS DE L'INTERVENTION

CHRONOGRAMME DE L'INTERVENTION

DOCUMENTS A FOURNIR

OUTILS METHODOLOGIQUES A UTILISER

CRITERES D'EVALUATION DE LA QUALITE DE L'INTERVENTION

PRINCIPALES DIFFICULTES ATTENDUES

Découper le groupe de stagiaires en quatre ou cinq sous-groupes préparant les termes de référence selon un domaine particulier de l'environnement pour le pays concerné.

Dans la restitution, faire remplir la grille ci-dessus à partir d'une synthèse des contributions des stagiaires.

Passer à la phase de synthèse

Indications sur le déroulement du sous-module

Ce sous-module est très méthodologique et les stagiaires y restent plutôt passifs II convient de lui donner autant de vie que possible en faisant bien ressortir le besoin d'approches globales et cohérentes au delà de l'action de conservation de terrain. L'expérience propre de l'intervenant sera très importante pour donner du concret à cette partie de l'enseignement.

Eléments complémentaires

- Gouvernement Malgache (1988): Plan d'Action Environnemental de Madagascar

- Gouvernement des Seychelles (1990): Environmental Management Plan for the Seychelles (Plan de Gestion de l'Environnement des Seychelles),

- Banque Mondiale (1990): Les PAE en Afrique (réunion de Dublin)

- UICN (1992) Sustainable development stratégies

Réponses indicatives aux questions

OBJET DE L'INTERVENTION: Préparation du Plan National d'Action Environnementale du pays???????

PERIODE COUVERTE: Une année entière au minimum, deux à trois années dans les cas les plus complexes.

OUTILS A DISPOSITION:

- informations existantes sur l'environnement dans le pays,
- approches méthodologiques développées dans les pays ayant déjà préparé un PAE,
- expertise nationale,
- expertise internationale

OBJECTIFS DE L'INTERVENTION

Préparer, à partir des outils existants, une synthèse opérationnelle permettant de fournir les grandes lignes d'actions pour les 10 ans à venir dans le domaine de la gestion de l'environnement, notamment en:

- identifiant les problèmes environnementaux actuels et à moyen terme,

- identifiant les causes principales de ces problèmes,

- identifiant les secteurs d'intervention, les interventions elles-mêmes, ainsi que les arrangements socio-organisationnels permettant d'éradiquer ou de contrôler ces causes,

- établir le plan d'action qui en découle, plan à considérer dans le temps et dans l'espace.

DESCRIPTION DES TACHES REQUISES

- Diagnostic des problèmes actuels

- Prospective sur l'évolution probable des problèmes dans l'avenir,

- Identification et description des objectifs de l'intervention,

- Identification et description de la stratégie à mettre en oeuvre, nationalement et par région dans le pays,

- Identification et description du plan d'action,

- Description des tâches à effectuer pour opérationnaliser le plan ultérieurement.

COMPOSITION DE L'EQUIPE ET NOMBRE APPROXIMATIF D'HOMMES-MOIS DE TRAVAIL DES CHARGES D'ETUDES

Le plus gros du travail effectué dans une telle préparation l'est par des commissions de travail nationales. Les intervenants extérieurs requis sont de deux ordres:

- généralistes connaissant bien les méthodes d'enquêtes et d'élaboration de stratégies,
- spécialistes de problèmes techniques ponctuels (ex. érosion des sols).

D'une manière générale, on aura besoin principalement de généralistes, la connaissance technique pouvant être apportée par les commissions de travail nationales, à condition qu'elles soient convenablement guidées dans leur réflexion. On pourra ainsi avoir:

- un généraliste à plein temps sur la durée de la préparation du PNAE,
- quatre à six géographes ou autres généralistes à mi-temps pour les enquêtes et les animations,
- quatre à six spécialistes à temps très partiel pour les interventions et synthèses pointues

Il ne faudra cependant pas oublier un fort soutien logistique, indispensable pour les organisations d'animations, la circulation de l'information, ainsi que la centralisation de l'information. Cette équipe logistique (une demi-douzaine à une dizaine de personnes suffisent en général) peut d'ailleurs préfigurer la partie logistique de la future Agence de l'Environnement. Enfin, il faudra obligatoirement disposer d'un Comité de Pilotage efficace. Ce Comité de Pilotage devra être composé de personnes et de représentants d'organismes ayant une forte influence au niveau du Gouvernement.

RESULTATS ATTENDUS DE L'INTERVENTION

- une synthèse des informations environnementales existantes,. une réflexion prospective sur les problèmes environnementaux,. des objectifs et une stratégie,

- une liste cohérente d'actions (typiquement une quarantaine) à mener sur une période de 10 à 15 ans,

- un calendrier précis de mise en oeuvre des premières actions et études complémentaires.

CHRONOGRAMME DE L'INTERVENTION

Typiquement, la procédure de préparation du PAE se déroulera de la manière suivante (phases qui s'enchaînent, pour simplifier, durées exprimées en mois):

Finalisation de la méthode premier Comité de Pilotage et commissions

2

Phase de diagnostic

4

Phase de prospective

1

Phase de stratégie

2

Phase de définition du Plan d'Action

3

Phase de mise au point des documents, approbation officielle, diffusion

4

DOCUMENTS A FOURNIR

Rapports d'avancement mensuels

Rapports de chaque phase

Document PAE final en suffisamment d'exemplaires pour pouvoir le diffuser largement auprès de l'ensemble des acteurs nationaux et internationaux intéressés.

OUTILS METHODOLOGIQUES A UTILISER

- Dynamiques de réunions de travail (voir module 8),
- Synthèses documentaires,
- Préparation et suivi des décisions du Comité de Pilotage,
- Bases de données informatisées si elles existent.

CRITERES D'EVALUATION DE LA QUALITE DE L'INTERVENTION

- prise en compte de l'avis d'un large éventail de groupes ayant un intérêt dans la gestion ultérieure de l'environnement (concept anglais de stakeholders),

- prise en compte de l'ensemble de l'information scientifique disponible,

- intervention menée jusqu'à sa conclusion opérationnelle,

- caractère pratique et cohérence du programme d'action final,

- clarté de l'exposé des étapes ultérieures de mise en oeuvre.

PRINCIPALES DIFFICULTES ATTENDUES

Dans ce genre d'entreprise, la principale difficulté est celle de faire travailler ensemble, de manière transversale, des organismes ayant parfois des intérêts divergents. Une autre difficulté majeure est le manque d'informations centralisées sur la qualité de l'environnement d'un pays donné, ainsi que le manque de connaissance relative aux mécanismes naturels enjeu. Enfin, il se pose toujours in fine le problème de la priorité nationale de la politique environnementale, et, donc, du soutien politique qui lui est apporté.

Conclusions sur les politiques environnementales

Module 4: La dimension environnementale du développement durable (2 à 3 journées)

- les définitions de base
- les outils micro-environnementaux
- les outils macro-environnementaux
- conclusions sur les politiques environnementales

Objectifs pédagogiques spécifiques

Rendre le stagiaire capable de:

- comprendre la nécessité de rigueur dans les politiques environnementales,
- comprendre la relation entre la gestion de l'espace et la gestion du temps,
- utiliser un modèle de simulation population-ressources pour planifier des actions environnementales.

Phase d'observation

Elle se déroule à l'aide du modèle de simulation Sénégal, sur lequel les stagiaires doivent pouvoir se poser les questions suivantes:

- quelles sont les évolutions démographiques futures au Sénégal, tant pour la population totale que pour l'équilibre population urbaine/population rurale (simple prolongement de tendances, brusques ruptures de tendances, glissement des tendances,....)?

- quels seront les impacts probables de ces évolutions démographiques sur les demandes alimentaires et énergétiques (importations alimentaires en forte croissance - financées avec quelles recettes d'exportation? -, changement de technologies dans l'approvisionnement et les utilisations énergétiques,...)?

- comment risquent d'évoluer les technologies agricoles et, en particulier, les rendements alimentaires nets par unité de surface?

L'attention particulière des stagiaires devra être portée sur les hypothèses à intégrer ultérieurement dans le modèle dans la phase d'utilisation des connaissances. On pourra faire trois groupes correspondant à chacune des questions ci-dessus.

Passer à la phase d'apprentissage

II faudra à l'avance avoir préparé l'exercice Sénégal (nommé SENEGAL WK3 sur la disquette exercices)

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Le modèle Sénégal aura été utilisé pendant toute la durée du module il s'agira en conclusion de fournir des éléments de conception de politique environnementale adaptée au Sénégal.

On visera essentiellement à répondre aux questions suivantes:

- quelles sont les actions qui semblent prioritaires dans chaque secteur (principalement, population, agriculture, élevage, pêches, agro-industries, énergie, développement urbain, forêts),

- quelles sont les principales modalités d'intervention qui semblent prioritaires (éducation, formation, information, réglementation, investissements productifs,....),

- quels sont les besoins de coordination intersectorielle?

- quels sont les horizons de réalisation des objectifs de ces diverses actions?

La conclusion, ouverte, se fera sur les structures sociales et administratives les plus adaptées pour la mise en oeuvre de ces éléments de politique. Ces structures correspondent-elles aux structures actuelles telles qu'on les connaît en Afrique de l'Ouest? Y a-t-il besoin de nouvelles formes d'organisation? Au niveau du terrain? Au niveau des Gouvernements? Ce sera l'objet du module suivant d'apporter des éléments de réponses à ces questions.

Indications sur le déroulement du module

Ce sous-module a été partiellement testé. La présentation de la politique environnementale en cinq étapes est du fait de l'auteur, mais peut en pratique s'appliquer à toutes les politiques dans de nombreux domaines.

Il reviendra à l'intervenant d'adapter sa présentation des politiques d'environnement de la manière la plus vivante possible et de l'illustrer avec autant d'exemples concrets que possible, pour éviter aux stagiaires une impression d'exposé trop théorique.

Eléments complémentaires

Michel GODET (1992) - L'action et l'anticipation - Le Seuil

Module 5: L'organisation


Approche locale
Approche nationale


Module 5: La dimension socio-organisationnelle du développement durable (2 journées)

- approche locale
- approche nationale

Objectifs pédagogiques de l'ensemble du module

Rendre le stagiaire capable de:

- attacher à tout moment de l'importance au montage institutionnel de ses projets et politiques,

- identifier des modes de coopération inter-sectorielle et multi-acteurs débouchant sur une durabilité minimale,

- organiser des montages institutionnels durables.

Approche locale

Module 5: La dimension socio-organisationnelle du développement durable (2 journées)

- approche locale
- approche nationale

Objectifs pédagogiques spécifiques

Rendre le stagiaire capable de:

- comprendre le caractère incontournable des aspects organisationnels et politiques du développement durable,

- identifier quelques projets réussis et les causes de cette réussite

- identifier quelques méthodes d'approche socio-organisationnelle permettant d'assurer plus de durabilité aux projets,

- comprendre les avantages et les difficultés du transfert de l'acquis de ces projets réussis dans ses propres conditions de fonctionnement

Phase d'observation

Demander aux stagiaires de noter individuellement sur une feuille de papier les éléments qui, dans leur expérience, ont constitué des causes socio-organisationnelles d'échecs des projets de terrain (à l'échelle d'une communauté de quelques centaines à quelques dizaines de milliers de personnes).

Faire la synthèse de ces causes d'échecs en les classant selon les catégories suivantes:

- causes individuelles (ex. incompétence d'un directeur de projet),

- causes sociopolitiiques (ex. absence de prise en compte de plusieurs groupes-cibles: femmes, pauvres......),

- causes organisationnelles (ex. absence de logistique dans l'approvisionnement ou la commercialisation des produits),

- causes structurelles (ex. manque de confiance dans les politiques gouvernementales ou des bailleurs de fonds,....),

- autres causes (à fixer de manière ad hoc).

Faire réfléchir les stagiaires sur le thème: quelles sont, parmi les causes supra, celles qui peuvent être traitées au niveau des projets et celles qui peuvent être traitées au niveau des politiques régionales ou nationales?.

Conclure en disant que la gestion durable des ressources naturelles a, d'une part, l'ambition de s'attaquer frontalement à ces causes et, d'autre part, conscience qu'il s'agit d'une oeuvre de longue haleine.

Garder le tableau de synthèse des causes supra à portée de vue des stagiaires (feuille collée au mur, par exemple).

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Les stagiaires reçoivent la publication de Christian BARRIER, de la Caisse Française de Développement (anciennement Caisse Centrale de Coopération Economique) citée en référence. Ils ont une demi-heure pour la lire et pour apporter l'analyse suivante:

- quels sont les traits dominants et distinctifs de l'approche gestion des terroirs par rapport aux autres approches du développement?

- quels éléments sont à extraire en priorité de cette publication et de l'enseignement qui vient d'être dispensé par rapport à un projet de terrain familier aux stagiaires?

- quelles seraient les principales difficultés de mise en oeuvre d'une démarche gestion des terroirs sur cet exemple de terrain?

- quelles seraient les principales mesures à prendre pour surmonter ces difficultés?

- existe-t-il actuellement un lien entre la gestion des terroirs et la décentralisation administrative? Lequel?

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Indications sur le déroulement du sous-module

Ceci est un module difficile à animer. Il faut, d'une part, faire passer le message que la gestion des terroirs contient le ferment de l'approche socio-organisationnelle de la gestion durable des ressources naturelles, d'autre part que les opérations correspondantes n'ont pas encore été suffisamment évaluées sur le terrain et, qu'enfin, la gestion des terroirs ne saurait être la panacée universelle de l'aménagement du territoire.

Eléments complémentaires

· La France et l'Afrique (1993) - ouvrage collectif sous la direction de Serge MICHAILOF - Karthala

· Environnement et développement en Afrique: crise et opportunité (1992) - François FALLOUX et Lee TALBOT - Maisonneuve Larose.

· Christian BARRIER - CCCE - (1990): Développement rural en Afrique de l'Ouest Soudano-Sahélienne, premier bilan de l'approche gestion des terroirs villageois - in Les Cahiers de la Recherche Développement n° 25 - Mars 1990

· Jean-Luc VIRCHAUX (1991) - La gestion des terroirs, document de synthèse in Les microréalisations dans l'approche gestion des terroirs, Ouahigouya 21-26 octobre 1991 -FAO/ESPT

· Félix YANOGO (1991) - La gestion des terroirs villageois de l'Unité de Développement de Rapadama (UP1 Zorgho) in Les microréalisations dans l'approche gestion des terroirs, Ouahigouya 21-26 octobre 1991 - FAO/ESPT

· Maxime COULIBALY (1991) - Projet Aménagement des Terroirs et Conservation des Ressources (PATECORE) dans le Plateau Central in Les microréalisations dans l'approche gestion des terroirs, Ouahigouya 21-26 octobre 1991 - FAO/ESPT

Approche nationale

Module 5: La dimension socio-organisationnelle du développement durable (2 journées)

- approche locale
- approche nationale

Objectifs pédagogiques spécifiques

Rendre le stagiaire capable de:

- identifier les faiblesses institutionnelles empêchant la mise en oeuvre d'actions de gestion durable des ressources naturelles,

- se référer à des expériences en cours tentant de surmonter ces faiblesses institutionnelles,

- proposer quelques montages institutionnels adéquats dans une situation donnée.

Phase d'observation

Vers le milieu des années 80 (ex. 1985 pour Madagascar), de grandes réunions nationales sur la gestion de l'environnement se sont déroulées, sous forme de conférences à ouverture internationale. Très souvent, dans tous les pays concernés, ces Conférences ont donné lieu à la création de Commissions Nationales de l'Environnement, généralement interministérielles, plus ou moins ouvertes, qui étaient chargées de reprendre les conclusions de ces rencontres et de les mener à leur terme.

Tenter de répondre avec les stagiaires aux questions suivantes:

Qu'en est-il aujourd'hui des travaux de ces Commissions? Qu'en est-il de leurs impacts sur le terrain? Certaines de ces Commissions ont-elles mieux réussi que d'autres? Si oui, quelles sont les raisons des succès ou des échecs?

Si les stagiaires ne sont pas du tout familiers avec ces Conférences et ces Commissions, leur demander de se prononcer par rapport à des événements du même genre: lutte contre la désertification dans le Sahel, par exemple.

Dans tous les cas, continuer l'exercice et chercher à identifier avec les stagiaires:

- les politiques nationales efficaces dans la lutte contre la désertification ou la dégradation de l'environnement et les causes de cette efficacité,

- les liens entre les politiques nationales et les projets locaux dans le domaine de la gestion de l'environnement et, plus généralement, du développement durable,

- en particulier, les moyens, au niveau central, de faciliter l'essor sur le terrain d'organisations durables permettant de mieux contrôler l'évolution de l'environnement.

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

ETUDE DE CAS: LE PROGRAMME NATIONAL DE REBOISEMENT EN RÉPUBLIQUE DE CORÉE

On remet aux stagiaires le résumé du document FAO sur le programme national de foresterie villlageoise en République de Corée à la fin de ce sous-module.

Les stagiaires l'emportent et ont pour mission de lire le document d'ici la séance suivante (module 6: la dimension technologique).

Passer à la phase de synthèse

Indications sur le déroulement du module

Ceci est un module particulièrement délicat et difficile à enseigner. D'une part, il est pratiquement indispensable que les stagiaires aient une expérience professionnelle pour pleinement apprécier les difficultés de mise en oeuvre de politiques nationales dans le domaine considéré, d'autre part, il n'est pas sûr que les expériences en cours ailleurs dans le monde puissent s'adapter facilement dans les futurs lieux d'intervention des stagiaires.

Ce module est donc essentiellement un moment et un lieu où des questions -fondamentales pour le développement - se posent et où la relation de confiance intervenant-stagiaires doit être suffisamment forte pour que toutes et tous acceptent de remettre en cause les approches actuelles sans avoir forcément de réponse universelle à apporter.

La discussion du cas République de Corée devrait être la plus ouverte possible. Après tout, les stagiaires auront de multiples nouvelles occasions de discuter les aspects socio-institutionnels par la suite dans l'enseignement.

Eléments complémentaires

· Brèche - (1993) - En quête de méthodes pour la remise en état de territoires dégradés: études de cas Royaume-Uni et Suisse -

· (1983) Développement de la foresterie villageoise en République de Corée - FAO -

· Pierre VENDRYES (1986) - L'homme est un être autonome - in L'homme futur Science n° 1

· (1993) Group set to combat Third-World graft - in The Herald Tribune - Samedi-Dimanche 2-3 octobre 1993

· (1992) Les Organisations Non Gouvernementales et le changement social: la relation micro-macro - Document de travail - Fondation pour le Progrès de l'Homme

· (1989) Women's role in forest resource management: a reader - Regional Wood Energy Development Programme in Asia - FAO - Département des Forêts.

Module 6: La technologie

Module 6: La dimension technologique du développement durable (1 journée)

Objectifs pédagogiques du module

Rendre le stagiaire capable de:

- comprendre que le choix technologique existe et qu'il n'y a pas de fatalité
- comprendre que toutes les technologies ne sont pas égales devant la durabilité
- comprendre que les choix technologiques sont le plus souvent multi-critères
- maîtriser plusieurs critères de choix technologiques cohérents avec les objectifs de développement durable.

Phase d'observation

Au début de ce module, on interroge les stagiaires sur les points suivants relatifs au document FAO:

- comment résumer les réalisations du programme de foresterie villageoise en République de Corée?

- quels sont les principaux atouts au démarrage du programme?

- quelles sont les principales contraintes au démarrage du programme?

- quels sont les principaux facteurs expliquant la réussite?

- quels sont les principaux avantages pour la République de Corée d'avoir reboisé une partie de son territoire?

- quels sont les facteurs de durabilité, en particulier socio-institutionnels, dans le programme étudié?

- le programme étudié est-il purement sectoriel forestier ou est-il plurisectoriel?

- quelles sont les leçons universelles de cette expérience?

- quels aspects retiendriez-vous (vous = stagiaire NdA) pour des projets dans d'autres pays pauvres?

Par la suite, la phase d'observation pourra se continuer en trois étapes complémentaires.

(i) faire le lien avec les réponses au premier questionnaire d'évaluation des connaissances. Dans la réponse relative aux critères de choix d'une voiture personnelle, faire ressortir les aspects suivants:

- le choix est, dans la grande majorité des cas, multi-critères, avec, souvent un grand nombre de critères (une demi-douzaine est une moyenne raisonable),

- le critère financier (micro-économique) n'est que très rarement le critère dominant,

- les critères sont très personnels et varient fortement d'un individu à l'autre,

- les différents jeux de critères, couplés avec les contraintes objectives (moyens financiers) conduisent dans le concret à des choix individuels très différents (heureusement pour les fabricants automobiles).

(ii) Faire le lien entre technologie et environnement, en demandant aux stagiaires de citer une ou plusieurs technologie(s) ayant intégré l'environnement au cours de ces deux dernière décennies (chaque stagiaire sur sa feuille de papier en dix minutes, puis restitution). Classer les technologies citées en fonction de sa diffusion (des chauffe-eaux solaires à diffusion - malheureusement - très confidentielle à l'automobile à faible consommation spécifique ou à l'essence sans plomb).

(iii) Faire le lien avec le modèle population-ressources au Sénégal (voir module 3 ou 4). Clairement, l'un des objectifs de toute politique de développement durable est d'intensifier la production agricole, quelles sont les technologies disponibles? Quels sont leurs avantages et leurs inconvénients? Comment choisir un ordre de priorité entre ces technologies?

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Effectuer un bilan global sommaire de technologies destinées à faire du pompage pour l'irrigation dans un pays pauvre:

- pompe diesel,
- pompe électrique raccordée au réseau,
- pompe électrique photovoltaïque,
- pompe au biogaz.

a- quels sont les éléments qualitatifs et quantitatifs à prendre en compte?
b- quelles sont les informations à rechercher?
c- quelles sont les estimations à effectuer pour comparer les quatre technologies?
d- quelles sont les limites de la comparaison?
e- quelles sont les implications de cette comparaison:

- pour la planification?
- pour la réalisation des équipements?

Passer à la phase de synthèse

Indications sur le déroulement du module

Ce module réclame de l'intervenant une expérience de terrain. Le thème peut sembler mineur, perdu au milieu de ses quatre grands frères (démographique, environnemental, socio-organisationnel, économique) qui ont une importance fondamentale. Toutefois, oublier cette dimension technologique serait une grave erreur. Malgré l'absence généralisée de débats sur ce sujet au cours de la décennie 80, les choix technologiques restent plus que jamais d'actualité dans la conception du développement durable.

Il est désormais sûr que la plupart des pays pauvres, en particulier dans l'Afrique subsaharienne, ne connaîtront pas un mode de développement fondé sur les schémas industriels classiques. Les choix technologiques devront donc pendant plusieurs décennies se faire sur la gestion primaire des ressources naturelles, en agriculture, élevage, pêches et foresterie, avec une prédominance continue des activités à l'échelle familiale.

En ce sens, aucune solution haute technologie (variétés/cultivars miracles) ne viendra à court terme bousculer la donne du développement à la base. Il restera donc à inventer des solutions appropriées à chaque situation concrète, ce qui est bien l'optique du présent module.

Les échecs flagrants de la recherche dans la plupart des pays pauvres ne doit pas décourager et conduire à abandonner la recherche technologique de base. Il faut au contraire coninuer à chercher les meilleurs mécanismes institutionnels pour mener des recherches débouchant dans des délais aussi courts que possible sur des technologies diffusables.

Eléments complémentaires

· A lire absolument: Daniel THERY - Le biais mimétique dans les choix technologiques - CIRED - 1985

· Serge MICHAILOF (1984) - Les apprentis sorciers du développement, myhtes technocratiques face à la pauvreté rurale (en particulier, exemple de l'industrie sucrière indienne) - ECONOMICA -

· John B. RAINTREE (1991) - Socioeconomic attributes of trees and tree planting practices - FAO Community Forestry Paper 9 -

· Monique PEYRIERE (1989) - Inventions, innnovations, transferts; des chercheurs mènent l'enquête - Fondation pour le Progrès de l'Homme - mai 1989

Réponses indicatives aux questions

Dans la phase d'observation, la question relative aux technologies ayant intégré l'environnement a donné lieu à une série de réponses tout à fait intéressantes lors d'une des sessions-tests.

L'auteur pensait qu'une des technologies qui serait privilégiée serait l'automobile, qui a intégré l'environnement dans sa conception à plusieurs titres, en particulier baisse de la consommation spécifique et réduction de la pollution atmosphérique par addition de filtres. L'exemple de la réduction de la consommation spécifique (litres de carburants par distance parcourue) est particulièrement intéressant, car il illustre la possibilité de réduire la pression sur l'environnement à l'avantage financier de l'utilisateur (win win solution): en d'autres temes l'utilisateur dépense moins tout en polluant moins, sans perte d'autres services.

Mais les stagiaires de la session test ont également fourni un grand nombre d'exemples tout à fait intéressants dans le domaine énergétique, mais également agronomique (biocides biodégradables, engrais organiques,....) et autre (emballages, par exemple).

Réponses à la phase d'utilisation des connaissances

Voici quelques éléments de réponse aux questions ci-dessus.

Technologies de pompage à comparer:

- pompe diesel,
- pompe électrique raccordée au réseau,
- pompe électrique photovoltaïque,
- pompe au biogaz.

a- quels sont les éléments qualitatifs et quantitatifs à prendre en compte?

Eléments qualitatifs:

- ancienneté de l'expérience de travail avec ces technologies,
- fiabilité d'ensemble (éventuellement fréquence moyenne des pannes en quantitatif),
- besoin de qualification des opérateurs

Eléments quantitatifs:

- consommations d'énergies fossiles
- production de polluants aériens et hydriques
- frais d'acquisition
- durée de vie
- frais d'entretien et de maintenance
- besoins de main d'oeuvre de divers niveaux de qualification
- gamme de fonctionnement (en débit*hauteur produits)

b- quelles sont les informations à rechercher?

- données techniques fournies par les constructeurs,
- prix des différentes sources d'énergie
- coût de la connection au réseau électrique (pour la solution raccord réseau)
- coût de la main d'oeuvre
- coût de transport (matériels, matériaux,....)
- besoins journaliers et saisonnalité de ces besoins,

c- quelles sont les estimations à effectuer pour comparer les quatre technologies?

- bilan économique et financier
- bilan énergétique
- bilan pollution

d- quelles sont les limites de la comparaison?

- certains appareils produisent plus que de l'énergie (ex. biogaz fournissant aussi des éléments fertilisants),

- effet d'entraînement de la technologie sur une possibilité de production locale plus ou moins industrielle,

e- quelles sont les implications de cette comparaison:

- pour la planification?

· extension du réseau électrique
· sessions de formation des installateurs pour installation/maintenance
· fractionnement des projets en fonction des capacités de gestion,
· sécurité des approvisionnement en énergie,
· études des autres besoins pouvant être satisfaits (ex. électricité),

- pour la réalisation des équipements?

· indicateurs de suivi:
· satisfaction des utilisateurs
· fiabilité de l'installation
· consommation réelle
· émissions réelles dans l'air et dans l'eau
· accompagnement de la réalisation
· possibilité d'utiliser la main d'oeuvre locale,
· contraintes diverses d'approvisionnement.

Module 7: L'économie


Outils macro-économiques
Outils micro-économiques
Outils financiers
Que faire dans chaque cas concret?


Module 7: La dimension économique du développement durable (2 à 3 journées)

- outils macro-économiques
- outils micro-économiques
- outils financiers
- que faire dans chaque cas concret?

Objectifs pédagogiques de l'ensemble du module

Rendre le stagiaire capable de:

- comprendre la complexité et l'enjeu du sujet et prendre conscience du foisonnement actuel des idées et des méthodes

- maîtriser plusieurs outils d'intégration économie-durabilité

- maîtriser plusieurs outils non économétriques pour cette intégration

- s'inspirer de l'exemple de plusieurs financements innovants et créatifs pour ses propres projets ultérieurs

Outils macro-économiques

Module 7: La dimension économique du développement durable (2 à 3 journées)

- outils macro-économiques
- outils micro-économiques
- outils financiers
- que faire dans chaque cas concret?

Objectifs pédagogiques spécifiques

Rendre le stagiaire capable de:

- prendre conscience du lien entre gestion de l'environnement et développement économique,

- comprendre l'enjeu et la complexité d'une gestion économiquement durable des ressources naturelles,

- maîtriser l'application du calcul économique conventionnel à la gestion durable des ressources naturelles,

Phase d'observation

Demander aux stagiaires l'exercice suivant:

- reconstituer les grands éléments permettant la détermination du Produit National Brut d'un pays,

- ne retenir parmi ces éléments que ceux qui concernent des flux matériels (en recettes comme en dépenses),

- voir parmi ces éléments ceux qui entraînent des impacts sur l'environnement, soit par leurs consommations (espace, ressources non renouvelables,....), soit par leurs émissions dans le milieu (pollutions aquatiques, aériennes,.....),

- faire réfléchir sur les modes de croissance du Produit National Brut,

- aider à démontrer que la croissance du Produit National Brut est, en général, une croissance, à la fois, des produits finaux (= consommations finales aux stocks près) et des consommations intermédiaires,

- en déduire que la croissance du Produit National Brut, sans changement de technnologie, entraîne une croissance double sur l'environnement (impacts par les charges et par les recettes).

Comment, donc, concilier croissance économique et gestion de l'environnement?

Passer à la phase d'apprentissage

Indications sur le déroulement du module

Ce module a été testé et ne présente pas de difficultés particulières.

Eléments complémentaires

Plusieurs documents de Bob REPETTO - World Resources Institute, dont l'analyse de Produit National Net sur l'Indonésie, qui constitue désormais une pièce historique.

Réponses indicatives aux questions

Exercice vitesse généralisée d'Ivan ILLITCH

Résultats:

On effectue les calculs comme suit: la vitesse généralisée est égale à la distance parcourue divisée par le temps total comprenant le temps de déplacement proprement dit plus le temps passé à gagner les moyens de financer le déplacement. Ce dernier temps est donc égal aux frais de déplacement divisés par le salaire moyen de l'occupant de la voiture.

La meilleure manière de calculer est la suivante avec la nomenclature suivante:

S=Salaire horaire de l'occupant
F=Frais kilométriques du véhicule
T=Temps de déplacement (ici arbitrairement 1 heure, le dénominateur étant la vitesse horaire)
D=Distance parcourue
VMG= Vitesse Moyenne Généralisée

On a VMG=D/(T+F/S)

Ce qui donne comme résultat pour les voitures choisies:

SMICAR: VMG=13,6 km/h, ce qui est plutôt inférieur à la vitesse d'un vélo

Cadre supérieur: VMG=25 km/h

Et Yvan Illitch ajoute: le temps pris en considération ci-dessus n'inclut pas le temps passé à entretenir ou faire entretenir le véhicule, à régler les problèmes de litige ou d'assurance, ni à lire les magazines géniaux permettant de mieux choisir son véhicule la fois suivante

Exercice classement marchand-non marchand

Exercice: Classer les actions suivantes entre secteurs marchand et non marchand


Marchand

N. marchand

- faire des livraisons à vélo rémunérées,



- faire une promenade à vélo,



- aller chercher du bois pour la cuisine pour la famille,



- auto-produire ses légumes,



- produire des légumes et les vendre sur le marché,



- éduquer ses propres enfants,



- enseigner dans une école du Gouvernement,



- faire le métier de tisserand,



- coudre pour la famille,



- produire et vendre du charbon de bois



Exercice coût de la dégradation environnementale à Madagascar.

Au total, les coûts estimés sont les suivants:

Brûlis et défrichements:

Evaluation du coût de la déforestation à Madagascar: coûts globaux
Unité: Million de FMG (MFMG)


Hypothèses


Haute

Basse

pâturages

7.605 MFMG/an

22.815 MFMG/an

dont irrécupérables

3.900 MFMG/an

11.700 MFMG/an


productivité baisse

3.705 MFMG/an

11.115 MFMG/an

collines

8.925 MFMG/an

26.775 MFMG/an

dont irrécupérables

7.500 MFMG/an

22.500 MFMG/an


productivité baisse

1.425 MFMG/an

4.275 MFMG/an

forêts naturelles

105.000 MFMG/an

315.000 MFMG/an

dont bonne qualité

77.500 MFMG/an

232.500 MFMG/an


dont irrécupérables

10.000 MFMG/an

30.000 MFMG/an



en cultures

67.500 MFMG/an

202.500 MFMG/an


dégradées

27.500 MFMG/an

82.500 MFMG/an


dont irrécupérables

5.000 MFMG/an

15.000 MFMG/an



en cultures

22.500 MFMG/an

67.500 MFMG/an

Total

121.350 MFMG/an

364.590 MFMG/an

Impacts sur les infrastructures

Irrigation

7.700 MFMG/an

Routes

1.900 MFMG/an

Ports

1.250 MFMG/an

Total

10.850 MFMG/an

Au total, donc, et avec une majorité écrasante pour les impacts des destructions directes, le coût global de la déforestation serait de 132 à 375 Milliards de FMG/an, soit 5 à 15% du Produit Brut National.

De plus, ces pertes ont été transformées en monnaie internationale au cours officiel du Franc Malgache. Notons au passage une influence indirecte des politiques monétaires sur l'évaluation des pertes dues à la déforestation. Un économiste africain me tenait le raisonnement suivant: les pertes dues à la déforestation sont évaluées tout d'abord en monnaie locale. Ceci est cohérent, car les impacts sont principalement locaux. Ces pertes sont ensuite converties en monnaie internationale (généralement le dollar). Là, on trouve qu'elles sont trop élevées pour être supportées par le pays, et les bailleurs de fonds ont beau jeu d'enfoncer le clou de la dévaluation afin que les pertes ne soient pas irrécupérables dans la fameuse relance de l'économie par les exportations.

Dans le cas de Madagascar en 1988, le taux de change du dollar US était de 1.250 à 1.300 FMG, ce qui donne un coût économique de 100 à 300 Millions de $US à l'époque (600 à 1.800 Millions de Francs Français).

Il faut cependant noter que les estimations ci-dessus devraient faire l'objet de recherches permettant de les préciser. Tous ces chiffres ne sont que des ordres de grandeur vraisemblables.

Réponses indicatives aux questions (suite et fin)

Classification patrimoniale

Comptabilité patrimoniale financière

Elément

Stock

Flux

- Capital d'une société,

X


- Bénéfice net,


X

- Bénéfice brut,


X

- Dettes,

X


- Créances,

X


- Vente d'un service,


X

- Achat d'un billet d'avion,


X

- Achat d'un véhicule de société,

X


- Amortissement,


X

- Assurances,


X

- Achat d'actions,

X


- Vente d'un immeuble,

X


Déforestation Côte d'Ivoire

On considère donc que, sur les 3 Mm3/an exportés de la Côte d'Ivoire en 1980 (en 1992, c'est beaucoup moins), la moitié provient de déforestation, donc d'un déstockage du patrimoine forestier national.

La production renouvelable de bois est donc de (3-1,5) = 1,5 Mm3an

La valeur ajoutée de cette production renouvelable est donc de 120*1,5/3 = 60 Mds FCFA/an

La valeur du destockage de bois, qui est donc un élément de bilan et non de compte d'exploitation, est le complément, soit 60 Mds FCFA/an

La somme qui devrait être normalement être retenue pour le calcul de la contribution au PNB du bois devrait être 60 Mds de FCFA/an, le reste étant simplement une liquidation d'actifs, comme quand vous vendez votre voiture: vous avez plus d'argent, mais vous n'avez plus la voiture. Donc vous n'avez pas gagné d'argent, vous avez échangé un élément d'actif (la voiture) contre un autre élément d'actif (l'argent).

Outils micro-économiques

Module 7: La dimension économique du développement durable (2 à 3 journées)

- outils macro-économiques
- outils micro-économiques
- outils financiers
- que faire dans chaque cas concret?

Objectifs spécifiques

Rendre le stagiaire capable de:

- comprendre la formation de coûts et de recettes environnementaux au niveau microéconomique,

- intégrer, au moins de manière qualitative, la rareté des ressources naturelles de bonne qualité dans l'économie de projets,

- intégrer les impacts sur l'environnement de projets dans les calculs économiques,

Phase d'observation

Un projet minier charbonnier se met en place dans un pays pauvre. Quels peuvent être ses impacts négatifs sur l'environnement? Quels peuvent être les coûts environnementaux? Peut-on envisager des recettes environnementales de ce projet? Comment peut-on intégrer les impacts environnementaux dans l'évaluation économique et financière du projet?

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Réflexion sur les résultats de l'estimation Forêt de Day à Djibouti.

- quels sont les cas où une méthodologie de ce type peut être utilisée?
- quels sont les cas où une méthodologie de ce type ne peut être utilisée?
- quelle stratégie d'estimation à utiliser en général?

Passer à la phase de synthèse

Indications sur le déroulement du module

Ce sous-module requiert une approche vigilante. Les stagiaires intellectuellement paresseux auront tendance à sauter sur l'occasion de prendre les prix environnementaux comme une solution parfaite pour continuer les évaluations comme d'habitude.

Il faudra bien faire comprendre que la réalité est plus complexe et que l'on ne peut pas simplement prendre le coût d'un hectare de forêts et le comparer à la recette paysagère et/ou esthétique à en attendre.

En d'autres termes, à l'ère de l'économisme triomphant, il ne faudrait pas retomber dans le piège du mono-critère financier.

Eléments complémentaires

Ouvrages de Jan BÖJÖ sur l'économie des ressources naturelles. (voir bibliographie) John DIXON et al. Economie de l'environnement - WBI - John Hopkins

Réponses indicatives aux questions

LE FINANCIER ET LE JARDINIER

L'économie annuelle pour la collectivité locale est de:

0,001 (t/j)*365 (jours/an)*3 (personnes)*0.4 (organique)*500 (F/t)=219 F/an

La subvention d'un composteur à 50% coûte 400 F à la collectivité locale.

Cette subvention lui permet d'économiser 219 F/an pendant 5 ans, soit un taux de rentabilité interne financier de 115%! Avec un taux de subvention de 100%, on a encore un taux de rentabilité interne financier pour la collectivité locale de 11%.

Résultats calcul valeur fourrages Forêt de Day à Djibouti

- valeur marchande: c'est la substitution au sorgho importé. C'est un calcul classique d'économiste, décomposé comme suit:

Valeur Sorgho FOB Ports du Golfe

96

US$/t

Fret et assurances

105

US$/t

Total CAF Djibouti

201

US$/t

soit (201*177)

35577

FDj/t

Transport local

5337

Fdj/t

Total rendu Forêt de Day

40,9

Fdj/kg de sorgho

soit 26,8 FDj/kg MS



- productivité du cheptel: c'est la production de viande et de lait divisée par la quantité de fourrage, soit ici 56.500/4.735= 12 FDj/kg, sans comptabiliser les peaux ni la valeur symbolique (très importante localement) des troupeaux.

L'auteur a retenu la valeur inférieure de 12 Fdj/kg pour représenter la valeur de la production fourragère économisée grâce aux actions de protection des sols.

Outils financiers

Module 7: La dimension économique du développement durable (2 à 3 journées)

- outils macro-économiques
- outils micro-économiques
- outils financiers
- que faire dans chaque cas concret?

Objectifs pédagogiques spécifiques

Rendre le stagiaire capable de:

- identifier des sources et des mécanismes de financement disponibles pour des opérations de gestion durable des ressources naturelles sur le terrain,

- maîtriser des procédures de financement dans ce domaine,

- comprendre les objectifs des principaux bailleurs de fonds dans ce domaine.

Phase d'observation

Demander aux stagiaires de lister les obstacles financiers à la mise en oeuvre d'un programme de protection de la flore dans un pays Africain.
Quels sont les moyens à mettre en oeuvre?
Quels sont les coûts correspondants?
Quels sont les financements disponibles?
En général, ces opérations de protection de la flore sont-elles viables et durables?

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Le Fonds Mondial de l'Environnement, comme il a été dit plus haut, a mis en oeuvre une procédure d'aide aux investissements permettant de limiter les émissions de carbone vers l'atmosphère, afin de minimiser l'effet de serre. Une règle explicite d'attribution de la subvention GEF est que la tonne de carbone séquestrée (non émise) doit coûter moins de 50 US$.
Voyons sur un premier exercice le mode de calcul de ce coût.
Cet exercice est présenté dans la-feuille de calcul MODULE73 WK3.

Voyons sur un second exercice l'effet de la taxation sur les incitations à améliorer l'efficacité de la filière carbonisation.

On a vu que, lorsque le coût de renouvellement du bois (par exemple par replantation) n'est pas inclus dans le prix de revient du bois (ce qui fait que le coût de la matière première de carbonisation est limitée à celui de l'abattage des arbres), il y a peu d'incitations pour les charbonniers à utiliser les méthodes améliorées. Voyons où se situe le point où l'incitation à utiliser les méthodes améliorées (et donc à économiser la ressource) se place. Cet exercice est présenté dans MODULE74 WK3.

Passer à la phase de synthèse

Indications sur le déroulement du module

Ce sous-module a été explicitement demandé par les stagiaires des sessions tests de 1992 et 1993. Son administration correspond à la reconnaissance de la gestion durable des ressources naturelles comme une pratique légitime et non plus seulement marginale.

Les stagiaires, dans ce domaine, sont particulièrement demandeurs d'exemples documentés et probants. Malheureusement, beaucoup des mécanismes ci-dessus en sont encore à un stade expérimental, et plusieurs ont gardé une approche fortement technocratique (notamment le GEF). Cette piste de recherche est malgré tout centrale au présent enseignement.

Eléments complémentaires

Jerry LARSON (1993) - Financial mechanisms for sustainable conservation - World Bank

Réponses indicatives aux questions

Tonne de carbone séquestré

Influence de la taxation sur la rentabilité des méthodes de carbonisation améliorée

Voir les résultats dans MODULE73.WK3 et MODULE74.WK3

Que faire dans chaque cas concret?

Module 7: La dimension économique du développement durable (2 à 3 journées)

- outils macro-économiques
- outils micro-économiques
- outils financiers
- que faire dans chaque cas concret?

Objectifs pédagogiques spécifiques

Rendre le stagiaire capable de:

- décider, sur un cas concret, des méthodes de calcul économique à utiliser,
- utiliser une des méthodes disponibles, ou superviser l'utilisation de cette méthode,
- maîtriser les limites de validité des résultats de cette méthode.

Phase d'observation

Demander aux stagiaires de proposer une méthode d'évaluation pour effectuer un choix, dans une région en cours de déforestation de pays pauvre, entre les options suivantes:

- plantation d'arbres centralisée,
- agro-foresterie,
- campagnes d'économies d'énergie dans l'utilisation, en particulier domestique,
- gestion des forêts naturelles restantes.

Discussion de groupe autour des questions suivantes:

- Dans cette évaluation, quelle part doit jouer le calcul économique?
- Quels sont les éléments quantifiables?
- Quels sont les éléments inqualifiables?
- Quels sont les éléments des méthodes enseignées dans les sous-modules précédents qui sont utilisables pour effectuer cette évaluation?

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Phase d'utilisation des connaissances acquises

Référence à l'exercice sur la stratégie de dépollution de l'eau en Thaïlande

Questions supplémentaires sur cet exercice:

- liste des informations à recueillir
- qui doit supporter le coût de la dépollution?
- est-on toujours dans l'optimum écologique?

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Indications sur le déroulement du module

Ce sous-module n'a pas été testé tel quel dans les sessions tests de 1992 et 1993. Il est pourtant d'une grande importance stratégique, et permet une bonne transition avec les deux derniers modules du kit. Il est possible de placer l'étude de cas Azilal juste après le présent module.

Eléments complémentaires

· Ressources Mondiales 92-93 (1992) - World Resources Institute et Editions Frison-Roche

· Ministère de la Coopération Française (1993) Environnement et développement rural, Guide de la Gestion des Ressources Naturelles - BDPA-SCETAGRI - Editions Frison Roche

· John PEZZEY (1992) - Economics of sustainable development - World Bank working paper. Environmental Department

· OCDE (1992) - Evaluation des avantages et prise de décision dans le domaine de l'environnement

Réponses indicatives aux questions

Référence à l'exercice sur la stratégie de dépollution de l'eau en Thaïlande

- liste des informations à recueillir

· qualité du milieu:

- description précise du réseau hydrologique,
- mesures de qualité des eaux (au moins DBO, Matières en Suspension, densité microbienne),
- évolution dans le temps de cette qualité (saisonnière et d'une année sur l'autre).

· description des activités

- production industrielle,
- production agricole,
- intensité de l'utilisation d'intrants agricoles,
- nombre d'animaux d'élevage et type d'alimentation,
- fréquentation touristique et activités, en particulier aquatiques,
- densité urbaine et mode de traitement des eaux usées.

- qui doit supporter le coût de la dépollution?

· les industriels,
· les agriculteurs,
· les éleveurs,
· les établissements hôteliers,
· les collectivités locales.

- est-on toujours dans l'optimum écologique?

Cet optimum écologique se définirait par un équilibre entre les quantités de polluants rejetés et la qualité du milieu. Dans la situation de départ, cet équilibre est visiblement rompu au détriment de la qualité du milieu.

La mise en oeuvre des techniques de dépollution peuvent conduire,

- soit à un maintien de l'activité économique et donc à une amélioration de la qualité du milieu par diminution des rejets polluants,

- soit à un maintien de la mauvaise qualité du milieu par un développement économique permis par moins de rejets polluants individuels de la part des industries.

Dans une situation-objectif, il serait sans doute raisonnable de chercher un compromis entre ces deux extrêmes avec à la fois de l'amélioration de la qualité du milieu et développement économique accru. Ce qui se passera réellement, cependant, dépendra uniquement du rapport de forces social sur le terrain.

Module 8: L'intégration


Projets
Politiques
Démarches sectorielles


Projets

Module 8: Les outils d'intégration de la gestion durable (2 journées)

- projets
- politiques
- démarches sectorielles

Objectifs pédagogiques spécifiques

Rendre le stagiaire capable de:

- identifier l'ensemble des compétences requises pour monter d'authentiques équipes pluri-disciplinaires et faire un travail utile avec les futurs bénéficiaires dans la préparation de projets,

- comprendre les avantages et les inconvénients, les apports et les limitations, les indications et les contre-indications des méthodes habituelles de préparation de projets,

- intégrer l'ensemble des connaissances acquises dans une approche opérationnelle à partir de l'observation des procédures en cours de mise en place.

Phase d'observation

Demander aux stagiaires quelles sont les méthodes de préparation de projets qu'ils maîtrisent ou ont appris.

Faire une rapide synthèse de ces méthodes sous forme de liste.

Avec les stagiaires, établir les éléments pertinents et non pertinents dans chaque méthode par rapport à la mise en application de l'enseignement tel qu'il a été dispensé jusqu'alors:

Méthode

Eléments pertinents

Eléments non pertinents










Conclure en montrant que la plupart des éléments des méthodes de préparation de projets peuvent s'appliquer à la gestion durable des ressources naturelles C'est le plus souvent le manque de rigueur dans l'application des méthodes qui conduit à une mauvaise préparation des projets.

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Appliquer les outils ci-dessus, en particulier le questionnaire multi-critères sur la durabilité, au projet Azilal tel qu'il aura été élaboré par chaque stagiaire ou groupe de stagiaires et faire ressortir les manques par rapport à ces critères dans l'élaboration effectuée.

Faire remplir le petit tableau de synthèse suivant.....

Projet/durabilité

Environnementale
Socio-organisationnelle
Technologique
Economique

....en faisant préciser, par rapport à chaque critère de durabilité (ex. durabilité environnementale), quel est le statut du projet élaboré selon une échelle à trois valeurs: peu satisfaisant, satisfaisant, optimal.

Indications sur le déroulement du module

Ce sous-module devrait idéalement être traité après l'étude de cas.

Ce sous-module a été traité rapidement dans les sessions tests. Il n'a réellement sa raison d'être que si les stagiaires connaissent mal la mécanique de préparation et d'évaluation de projets. C'est malheureusement souvent le cas: ces mécaniques sont soit mal connues, soit connues de manière théorique et peu appliquées sur le terrain.

Eléments complémentaires

PNUD (non daté) - Handbook and guidelines for environmental management and sustainable development

Caisse Centrale de Coopération Economique (désormais Caisse Française de Développement) - (1991)- Première directive pour la prise en compte de l'environnement

Banque Mondiale (1989 puis 1991) - Operational Guidelines for environmental management - Environmental Department

CEE - Directive Communautaire pour l'introduction des Etudes d'Impact sur l'Environnement (1984)

Politiques

Module 8: Les outils d'intégration de la gestion durable (2 journées)

- projets
- politiques
- démarches sectorielles

Objectifs pédagogiques spécifiques du sous-module

Rendre le stagiaire capable de:

- identifier le besoin d'intégrer les considérations de développement durable le plus en amont possible dans l'élaboration de plans et de politiques

- identifier les succès, et aussi les échecs relatifs, de politiques ayant tenté d'intégrer ces considérations

- connaître les conditions de suivi des impacts des politiques sur l'environnement naturel permettant d'assurer leur efficacité,

Phase d'observation

Voici des statistiques d'ensemble sur Haïti et la République de Saint-Domingue (extraites du Rapport sur le Développement dans le Monde 1993):

Indicateur

Haïti

Saint-Domingue

Population 1991

6,6 Millions

7,2 Millions

Surface (1000 km2)

28

46

PNB/hab. (US$)

380

940

Evolution PNB (%/an)

-2,4

-0,2

Espérance vie

55 ans

67 ans

Analphabétisme (%)

47

17

Energie/hab. (kep)

49

341

Aide/hab (US$/an)

27

9

Forêts (1000 km2)

0

6

Quelles réflexions vous inspirent la comparaison entre ces données?
Quelles sont la validité et les limites de ces comparaisons?

Autre approche possible - plus personnelle - sur la phase d'observation

Demander aux stagiaires individuellement de:

- penser à un projet collectif qu'ils/elles voudraient propulser dans leur territoire habituel (c'est ce que l'on appelera par la suite projet préféré de chaque stagiaire),

- identifier les obstacles à la réalisation de ce projet

- classer ces obstacles en probablement insurmontables, difficilement et facilement surmontables.

Dépouiller collectivement en classant les obstacles probablement insurmontables selon les catégories suivantes:

- obstacles intitutionnels
- obstacles financiers
- obstacles techniques
- obstacles socio-culturels

Choisir un ou deux (selon le temps disponible) projets particulièrement démonstratifs parmi les projets préférés des stagiaires.

Aller plus loin dans l'insurmontablité des projets:

- est-ce parce que d'autres projets sont plus prioritaires?
- est-ce parce que le projet préféré est un tonneau des Danaïdes?
- est-ce par ignorance de l'intérêt du projet préféré?
- est-ce parce que le projet est illégal ou dans une politique non souhaitée?
- est-ce parce que le projet est techniquement difficile à réaliser?

Aller plus loin dans les moyens de faire passer les projets préférés:

- (dé)montrer l'intérêt du projet,
- faire changer les conditions de rentabilité,
- faire changer les procédures et les règlements
- faire changer les caractéristiques techniques du projet préféré
- s'associer à d'autres pour pousser le projet préféré

Passer à la phase d'apprentissage

Phase d'utilisation des connaissances acquises

Faire reconstituer par les stagiaires, sans accès au cours écrit, les grandes étapes du lancement d'une charte d'environnement.

Le cas échéant, le leur faire appliquer à la préparation d'une charte sur un territoire identifié et connu de tous les stagiaires (ex. Azilal), éventuellement sous forme de jeu de rôles (un groupe jouant les élus locaux, un deuxième groupe jouant les fonctionnaires d'Etat, un troisième groupe jouant les consultants en gestion durable des ressources naturelles).

Indications sur le déroulement du module

Ce module n'a pas été testé en tant que tel lors des premières sessions à Montpellier. Il reste que ce module est fondamental par rapport à la capacité des stagiaires à digérer et opérationnaliser leurs connaissances une fois le stage terminé. Dans une version ultérieure, le présent module pourrait être amplifié.

Réponses indicatives aux questions

Dans la phase d'observation, ne pas oublier de rappeler aux stagiaires que Haïti et Saint-Domingue se partagent la même île!

Eléments complémentaires

Ministère de l'Environnement (1992 et 1993) - Les chartes d'environnement en France

Démarches sectorielles

Module 8: Les outils d'intégration de ces quatre dimensions

- projets
- politiques
- démarches sectorielles

Objectifs pédagogiques spécifiques

Rendre le stagiaire capable de:

- identifier les ressources naturelles impliquées dans l'action sectorielle éventuelle du stagiaire,

- identifier des techologies, pratiques et politiques pertinentes pour une gestion plus durable des ressources naturelles concernées par son action sectorielle éventuelle,

- intégrer des principes de gestion durable des ressources naturelles dans sa pratique sectorielle éventuelle,

Phase d'observation

Demander aux stagiaires de lister, pour les actions sectorielles agriculture et foresterie, les ressources naturelles les plus directement touchées par ces actions. Demander, pour un pays donné (par exemple Sahélien), d'effectuer un classement des ressources naturelles dans un ordre d'importance des impacts probables des actions sectorielles, selon le schéma suivant

Ressource

Agriculture

Foresterie

Impacts

Positifs

Négatifs

Positifs

Négatifs

Eau de surface





Eau souterraine





Eaux marines





Sols





Air......





Phase d'utilisation des connaissances acquises

Faire reprendre par les stagiaires le tableau de la phase d'observation du présent sous-module. Par rapport aux principaux impacts négatifs craints sur les ressources naturelles, demander aux stagiaires de positionner les outils à disposition pour garantir la durabilité des ressources.

Faire réfléchir les stagiaires sur le thème la durabilité vient-elle - comme un bonus - en plus lorsque les projets sectoriels sont convenablement préparés, suivis et évalués, ou fait-il quelque chose de plus? Dans ce domaine, existe-t-il une différence marquante entre l'agriculture et la foresterie?

Indications sur le déroulement du module

Seule la partie agricole a été testée lors des deux premiers enseignements de Montpellier. Cette partie s'est déroulée de manière satisfaisante avec une excellente participation des stagiaires et sans difficulté particulière.

Eléments complémentaires

· FAO (1992) - State of Food and Agriculture

· Documents de la Conférence FAO/Pays-Bas sur l'agriculture durable dite de ten Bosch-Pays-Bas- 1991

· FAO, Banque Mondiale, PNUD, UICN, WRI (1987) - Tropical Forests, A Call for Action


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