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600. Le bois d'énergie


610. Analyse des besoins au niveau de BZV et PNR
620. Possibilités existantes


Plusieurs études ont été entreprises sur les besoins en bois d'énergie pour le Congo, les ressources et les différentes possibilités pour satisfaire la demande ainsi que pour éventuellement développer une activité commerciale extérieure. Nous retiendrons de ces études et de notre propre appréciation les points essentiels suivants:

- les ressources forestières congolaises sont surabondantes pour satisfaire la demande nationale en bois d'énergie, mais des problèmes particuliers importants existent pour l'alimentation des grandes agglomérations, notamment Pointe Noire mais surtout Brazzaville.

- le calcul de la masse ligneuse disponible au Congo entre les plantations et les forêts denses naturelles montre un excédent énorme: 100 Mio de m³ (total théorique) pour un besoin global national de 3 à 4 Mio m³ grand maximum.

- l'essentiel du bois d'énergie consommé l'est sous forme de bois de chauffe. Cette forme d'utilisation est préférée et on peut dire préférable à celle du charbon de bois car:

* la transformation en charbon est une opération spécialisée qui demande une technique, des équipements et la proximité d'une source importante dont la fourniture doit être régulière. Ces conditions sont rarement réunies.

* le charbon de bois a globalement un rendement calorifique 4 fois inférieur à celui du bois car l'opération de carbonisation s'effectue à faible rendement (qu'il serait possible d'améliorer par des techniques appropriées mais de type industriel).

En effet, le bois a un pouvoir calorifique moyen de l'ordre de 3900 kcal/kg alors que le charbon de bois donne 7000 kcal/kg qui se réduisent à 900 kcal/kg d'équivalent bois car il faut environ 8kg de bois pour 1 kg de charbon de bois.

On estime ainsi que l'évaluation des besoins en bois d'énergie doit être basée à:

- 75% en bois pour 25% de charbon en zone urbaine,
- 95% en bois pour 5% de charbon en zone rurale.

Le problème principal à résoudre est celui de la fourniture et de la distribution notamment au niveau des 2 villes principales.

610. Analyse des besoins au niveau de BZV et PNR

Nous ne pensons pas qu'il y ait un intérêt quelconque à prendre en considération le cas des besoins en énergie des zones rurales qui pour l'essentiel peuvent s'approvisionner à proximité à partir des massifs forestiers ou des forêts de galerie existantes sans pour autant mettre en danger les forêts dans la majorité des cas.

Toutefois des études plus détaillées et ponctuelles pourraient être entreprises pour quelques cas particuliers notamment à proximité des agglomérations moyennes ou des zones non pourvues de forêts.

Les besoins actuels et potentiels de PN et BZV s'établissent comme suit:



1991

2000

Popul.

Bois m³

Charbon de bois T

Popul.

Bois m³

Charbon de bois T

BZV

760000

940000

18000

1250000

1650000

35000

PNR

390000

485000

9000

730000

960000

20500

total

1150000

1425000

27000

1980000

2820000

55000

Base équivalent 1,25T/an/habitant dont 85% utilisé en bois

Base équivalent 1.125T/an/habitant dont 80% utilisé en bois

620. Possibilités existantes


621. Possibilités venant de plantations type eucalyptus pour bois de chauffe
622. Sources éventuelles issues de l'exploitation des forets dense
623. Possibilités immédiates venant des plantations


Pour PNR il existe aujourd'hui les possibilités résultant de l'exploitation des bois d'eucalyptus de l'UAIC. Quelles sont-elles? Il semble qu'on puisse pouvoir compter sur les données suivantes:

* 15m³/ha disponibles et utilisables pour la production de charbon de bois, soit 1,5T/ha,
* 5m³/ha disponibles et utilisables sous forme de bois de chauffe,

L'exploitation de l'UAIC devrait s'effectuer annuellement sur des surfaces de l'ordre de 3000 ha/an maximum jusqu'en l'an 2000, il serait possible de pouvoir compter annuellement sur environ:

* 15.000 m³ de bois de chauffe,

* 4.500 T de charbon de bois, soit à peine 3% de la production de bois de chauffe mais près de 30% du charbon de bois. Il semble d'ailleurs qu'il y aurait globalement intérêt à récupérer davantage de bois de chauffe quitte à réduire la production de charbon de bois. En tout état de cause le volume produit présente un intérêt mais reste insuffisant.

621. Possibilités venant de plantations type eucalyptus pour bois de chauffe

Sur la base de l'expérience des plantations eucalyptus, on peut estimer possible la mise en oeuvre de plantations spécialisées orientées vers la production unique de bois de chauffe; les données techniques pourraient être les suivantes:

- rotation sur 3 ans,

- rendement possible estimé à 25m³/ha/an,

- coût d'établissement et d'entretien de la plantation jusqu'à maturité 250-000F/ha, soit un coût du m³ sur pied avant exploitation de 3500F/m³ ou 3 à 4F/kg, soit une valeur inférieure au prix actuel moyen (voisin de 15 à 20F).

Compte tenu des besoins exprimés, il faudrait mettre en oeuvre:

- 15 à 25000 ha dans la région de BZV (coût 4 à 7 Md),

- 7 à 10000 ha dans la région de PN (compte tenu des possibilités de l'UAIC) soit un coût de 1,7 à 2,8 Md.

On voit mal comment échapper à un tel programme qui par ailleurs, en particulier au niveau de Brazzaville, pourra déboucher sur une évolution en étudiant de plus près les possibilités d'écoulement sur la ville de KINSHASA.

622. Sources éventuelles issues de l'exploitation des forets dense

L'utilisation des déchets en provenance des forêts denses ne peut sérieusement être envisagée étant donné les moyens importants qu'il faudrait mettre en oeuvre pour récolter et transporter un produit dont les dimensions ne correspondent pas directement aux besoins exprimés.

Par contre il existe en général une source intéressante en bois d'énergie au niveau de chaque unité de transformation du bois. Le rendement matière moyen étant situé entre 30 et 45%, il existe potentiellement 55 à 70% de déchets sous des formes diverses (sciures, bois massifs, placages, dosses, tronçons, culées, etc...).

Les unités de transformation situées à proximité de villes peuvent ainsi écouler la quasi totalité de ces sous-produits:

- les sciures servent aux opérations de fumage,
- le bois massif est redébité comme bois de feu,
- parfois les déchets sont utilisés pour faire du charbon de bois.

Par contre les usines situées en zone rurale sont encombrées et gênées par ces déchets dont ils n'ont que rarement l'utilisation. Dans les unités intégrées, utilisant une source d'énergie calorifique pour produire de l'eau ou de la vapeur, ces déchets sont utilisés. L'expérience montre que le volume de déchets produit dans ce cas est toujours largement excédentaire.

Quoiqu'il en soit, les grosses unités de transformation et notamment les scieries du Nord Congo pourraient réfléchir à la récupération de tout ou partie de leurs déchets de production et profiter de leur concentration pour envisager des opérations du type production de charbon de bois.

Si on élimine les sciures qui pourtant pourraient faire l'objet de production de briquettes agglomérées utilisables comme bois de feu (mais peu rentable) on peut estimer à un niveau de 1,7m³ le volume de déchets solides utilisables pour la production de charbon pour chaque m³ de grumes consommé.

Soit pour une scierie comme celle de CIB par exemple, 30 à 35000m³/an capables de produire 2 à 3000t de charbon/an, ce qui est loin d'être négligeable.

30.000m³ de bois récupérés évitent 400 ha de plantations dont le coût représente 100 Mio CFA!! Il y a donc lieu de se demander si l'Etat n'aurait pas intérêt à participer aux coûts de transport de ces produits car c'est ce poste qui risque de rendre l'opération non rentable pour le producteur du Nord.

Une étude plus détaillée de cette éventualité en liaison avec les opérateurs de cette région semble s'imposer.

623. Possibilités immédiates venant des plantations

Compte tenu du peu d'intérêt et des possibilités d'avenir quasi nulles qu'offrent certaines plantations, nous recommandons leur utilisation comme source de bois d'énergie pour alimenter les agglomérations importantes. Une analyse plus technique pourra seule déterminer quelles plantations présentent un intérêt pour l'avenir et quelles sont celles qui peuvent être détruites pour une consommation ponctuelle.

Cependant comme déjà signalé, nous recommandons d'éviter l'exploitation de ces plantations pour la production de bois d'oeuvre qui va à l'encontre des intérêts des exploitants/transformateurs locaux, sauf bien évidemment ce qui peut être récupéré pour le marché des poteaux.


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