5.1. Type de conservation
5.2. Laboratoire de semences
5.3. Législation et politiques
5.4. Amélioration génétique
5.5. Aspects socio-économiques
5.6. Formation
5.7. Recherche
La liste des propositions d’action pour les espèces prioritaires est présentée en annexe 8.
Le type de conservation pour chacune des espèces prioritaires sera défini en fonction des critères suivants:
- importance socio-économique de l'espèce;La conservation in situ est plus facile à mener mais si les circonstances ne le permettent pas, il faudra faire de la conservation ex situ dans un environnement plus facile à gérer.
- répartition spatiale de l'espèce;
- représentativité de l'espèce;
- degré et nature de la menace sur l'espèce.
Les régénérations naturelle et assistée sont les modes de régénération les plus faciles à conduire. Elles ne font pas appel à une fourniture de semences mais leur application a des limites surtout quand les espèces à favoriser ne sont pas assez représentatives par rapport à l'unité de surface. Il est évident que pour avoir des rejets, des drageons et des boutures d'une espèce donnée sur une parcelle, il faut absolument un nombre suffisant de pieds de cette espèce sur ladite parcelle.
Dans le cas d'une nouvelle introduction ou d'un enrichissement, on aura recours aux semences soit pour un semis direct soit pour une transplantation à partir de plants élevés en pépinière. C'est aussi le cas pour les reboisements intensifs. Dans ces conditions, la création d'une unité de production de semences s'avère nécessaire. La réalisation de cette idée est possible en zone de savane du Nord de la Côte d'Ivoire, eu égard à l'existence de la Station de recherches forestières Kamonon Diabate et de ses infrastructures (voir §3.2.).
L'absence d'un code forestier adapté aux réalités du terrain, l'insuffisance de sensibilisation des populations rurales et autres acteurs économiques de ce secteur aux dangers des feux de brousse et des systèmes extensifs de l'exploitation de l'espace rural (agriculture et élevage extensif) ainsi que la déforestation abusive sont autant de menaces qui pèsent sur les ressources génétiques forestières dans les savanes de la Côte d'Ivoire.
La conservation et l'utilisation durable des ressources génétiques forestières ne devraient pas être la préoccupation des seuls chercheurs forestiers. Elle doit être une préoccupation nationale. En effet, pour une meilleure prise en charge de la problématique des ressources génétiques forestières, il paraît opportun d'insister sur le besoin de rapprocher les décideurs politiques, les scientifiques, les techniciens, les utilisateurs (paysans, industriels du bois, éleveurs, etc.) et surtout la presse. Tous ces différents groupes doivent effectivement participer dans le processus de conservation et d'utilisation durable des ressources génétiques forestières.
Il faudra également faire le point au niveau national de ce qui existe en matière de législation sur le matériel de reproduction et confier la conservation du matériel de reproduction aux structures compétentes.
En matière de plan national d'amélioration génétique, un accent particulier doit être mis dans les domaines suivants:
- multiplication végétative des espèces prioritaires;
- variabilité génétique de ces espèces;
- biologie de la reproduction;
- goût, taille, forme et couleur (fruits);
- précocité de la fructification pour certains fruitiers d'intérêt socio-économique.
La promotion et la valorisation de certaines essences forestières passent forcement par la maîtrise des aspects suivants:
- accès (pour la population) à la ressource;
- étude de la filière;
- problèmes de conservation, transformation et commercialisation.
La politique nationale de formation doit s'articuler autour de trois points fondamentaux:
- Création d'une équipe nationale pluridisciplinaire composée de généticiens, biotechnologues, agroforestiers, pédologues, socio-économistes, botanistes, phytopathologistes forestiers et entomologistes. Cette équipe, dirigée par un généraliste (agroforestier), aura en charge la formation des personnes impliquées dans la stratégie nationale de conservation et d'utilisation durable des ressources génétiques forestières.- Institution de formations diplômantes (DEA, Thèses, etc.) et qualifiantes (stages et ateliers) des cadres de la structure chargée de conduire la stratégie nationale.
- formation et sensibilisation des populations locales, des élus politiques, des autorités administratives et des chefs de services d'encadrement par le biais des médias en insistant sur l'intégration de la problématique environnementale (dont la conservation des ressources génétiques forestières) dans les manuels scolaires dès le cours préparatoire.
La recherche en matière de conservation et d'utilisation durable des ressources génétiques forestières doit être orientée vers les points suivants:
- Identification des domaines où l'information manque pour les espèces prioritaires:· phénologie de l'espèce- Localisation et quantification de la ressource:
· biologie de la reproduction et conservation des semences
· variabilité morphologique et génétique
· récolte, conservation et transformation
· techniques sylvicoles
· production et productivité
· valeur alimentaire et composition chimique (fruits et fourrage)
· qualité technologiques (bois d'œuvre)
· teneur en huiles essentielles (pharmacopée)· aire de distribution- Régénération naturelle et artificielle:
· densité (abondance/dominance, aspect des peuplements)
· état sanitaire· mode de dissémination des graines (vents, animaux)- Interface arbres/cultures et/ou animaux (pour les espèces forestières en parcs arborés).· émission de drageons
· régénération naturelle assistée
· technologie et physiologie des semences
· technique de conservation in situ/ex situ (conservation sous forme de semences et de parcs à clones)
· technique de production des plants
· comportement en plantation
· aspect phytosanitaire
