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IV. La localisation des espaces d'approvisionnement des villes en légumes


IV.1. La complémentarité des espaces en termes de produits
IV.2. La complémentarité des espaces en termes de saisons

Les enquêtes sur les marchés montrent que les légumes proviennent à la fois de systèmes de culture urbains spécialisés, avec culture sur planches ou sur billons, et de systèmes de culture villageois où les légumes sont cultivés avec peu d'intrants, en complément d'autres cultures vivrières. Il y a une bonne complémentarité entre ces deux types de systèmes de culture, en termes de productions ou de saisonnalité. Les importations touchent principalement l'oignon, ainsi que les légumes de type tempéré commercialisés par les supermarchés.

IV.1. La complémentarité des espaces en termes de produits

Dans toutes les situations la production de légumes-feuilles se fait de préférence autour des villes, du fait de leur caractère particulièrement périssable. La part du péri-urbain dans l'approvisionnement en légumes-feuilles est de 80% pour Brazzaville; 100% pour Bangui; 90% pour Bissau et Antananarivo. Par contre, il y a un fort avantage comparatif à la production de solanacées en milieu de faible pression foncière qui permet des rotations et diminue la pression phytosanitaire; la part des champs villageois dans l'approvisionnement en tomate est de 80% à Brazzaville, 60% à Bangui et 50% à Bissau.

Au Congo, en RCA et en Guinée-Bissau, les oignons proviennent d'importations du fait de contraintes climatiques à la production[3]. A Madagascar, ils sont cultivés dans des zones rurales spécifiques. Au Nord-Cameroun, ils proviennent à la fois de zones péri-urbaines et rurales.

IV.2. La complémentarité des espaces en termes de saisons

L'accès à des terrains non inondables est plus aisé en milieu rural, d'où une plus forte production de saison des pluies, du moins pour les variétés locales. Ainsi, à Bangui, la part des champs villageois passe de 40% à 50% entre la saison sèche et la saison des pluies. Pour Bissau, cette part varie de 10 à 20%.

La connaissance des zones qui jouent un rôle important dans l'approvisionnement aux périodes actuelles de pénurie est un préalable indispensable à la mise en place d'un programme de développement du secteur légumier[4]. Ainsi, en Guinée-Bissau, les régions de l'est (Djabicunda-Bafata-Gabu) et du Nord (Cô-Bula) ont été identifiées comme zones privilégiées pour une amélioration de l'approvisionnement de saison des pluies. Dans ces régions, l'action prioritaire est la constitution d'un réseau fiable de fourniture de semences adaptées à la saison des pluies et la maîtrise des pépinières de mai (fin de saison sèche).

La prise en compte de la complémentarité des zones dans l'approvisionnement permet également de relativiser l'importance du péri-urbain. Hormis le cas de Bangui, où la pression foncière est encore limitée, le péri-urbain ne peut à lui seul assurer les besoins des capitales.


[3] Importations du Cameroun au Congo et en RCA; du Sénégal et de Hollande en Guinée-Bissau.
[4] Notons qu'O. Kuperminc avait souligné l'importance de la prise en compte des complémentarités des zones de production de plantain pour un approvisionnement régulier de la ville d'Abidjan. (Kuperminc, 1988)

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