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VII. Conclusions et recommandations concrètes pour des programmes d'action


VII.1. Des actions possibles sur la production
VII.2. Des actions possibles sur la distribution

La régularisation de l'offre locale doit être la priorité de l'appui au secteur horticole. Cette action répond à la fois à la demande urbaine et aux objectifs de revenus des producteurs et commerçants. Elle doit s'appuyer sur la mise en évidence de zones d'approvisionnement complémentaires.

VII.1. Des actions possibles sur la production


VII.1.1. Faciliter l'accès à un terrain non inondable
VII.1.2. Améliorer l'accès aux semences et plants adaptés
VII.1.3. Faciliter l'accès aux petits abris
VII.1.4. Faciliter l'accès à l'eau en saison sèche

VII.1.1. Faciliter l'accès à un terrain non inondable

L'accès au foncier est le premier facteur de différenciation des revenus. C'est aussi le facteur qui détermine la capacité à prendre des risques, en particulier pour produire en saison des pluies. Pour faciliter l'accès à un terrain non inondable, l'appui aux producteurs peut prendre la forme d'une aide juridique ou d'un accompagnement à la recherche de terrains adaptés au maraîchage.

VII.1.2. Améliorer l'accès aux semences et plants adaptés

Cette action doit tenir compte des réseaux existants d'accès aux semences:

a) pour les maraîchers produisant une partie de leurs semences eux-mêmes, un appui à la sélection de semences est préconisé;

b) un catalogue de variétés recommandées peut être diffusé auprès des vendeurs d'intrants et des producteurs (D'Arondel de Hayes et Moustier, 1994);

c) les échanges variétaux entre zones agro-écologiques similaires doivent être facilités. Afin de protéger ce potentiel d'échange, une conservation des espèces indigènes s'avère indispensable;

d) enfin, il convient de signaler l'expérience très intéressante de production de plants-mottes à partir de déchets organiques de l'abattoir de Thiès (Sénégal), permettant une meilleure résistance de la plante aux dégâts physiques et phytosanitaires de saison des pluies (Farinet et Copin, 1994).

VII.1.3. Faciliter l'accès aux petits abris

Le matériel doit là aussi épouser la diversité des capacités financières des producteurs:

a) les abris plastique mis au point par le projet Agricongo (11,6 x 3,5 mètres), d'une valeur de 90 000 FCFA en 1990, sont plutôt adaptés aux capacités financières des fonctionnaires urbains;

b) les techniques d'abris traditionnels en paille et bambou aménagés par les maraîchers congolais et centrafricains, pourraient être proposées auprès des maraîchers de Bissau qui ne les connaissent pas.

VII.1.4. Faciliter l'accès à l'eau en saison sèche

La production de légumes-feuilles souffre particulièrement des manques d'eau de fin de saison sèche. Plusieurs types d'intervention sont possibles:

a) aménagement de bassins versants et système de distribution gravitaire au tuyau:une subvention est donnée à l'installation et des cotisations permettent l'entretien de la motopompe (cas d'Agricongo);

b) amélioration des techniques traditionnelles de puisage (cas du projet NEP au Nord-Cameroun).

VII.2. Des actions possibles sur la distribution

L'analyse du système de commercialisation révèle une organisation, à l'amont et à l'aval, adaptée à un contexte de forte incertitude, à un marché du crédit et à une information sur l'offre très imparfaits. Les réseaux commerciaux atomisés, où les relations personnalisées permettent une bonne circulation de l'information entre producteurs et vendeurs et des relations de crédit, sont plus efficaces qu'une organisation centralisée et anonyme. D'autre part, l'existence de points de vente en gros, souvent informels, permettent une confrontation des transactions, même si elle souffre de transparence. Les marges commerciales ne sont d'ailleurs pas spéculatives.

Les interventions visant à régulariser l'approvisionnement sont donc d'autant plus efficaces qu'elles respectent la profession commerciale existante et l'aident à dépasser les contraintes de son environnement:

a) amélioration des infrastructures de transport; au Nord-Cameroun, l'état des communications entre Ngaoundéré et Yaoundé-Douala est le premier frein au développement du commerce d'oignons du nord au sud du pays;

b) appui aux entreprises de froid pour location en service aux détaillantes des marchés: un entrepreneur national banguissois a développé une telle initiative qu'il qualifie de succès et qu'il serait intéressant d'évaluer dans le détail;

c) protection et viabilisation des marchés de gros. La limitation dans le temps des transactions sur ces marchés devrait être favorisée. Elle est effective à Brazzaville où les transactions cessent vers 8 heures pour éviter les taxes municipales. En revanche à Bissau, les taxes frappent indistinctement grossistes et détaillantes, ce qui ne favorise pas un partage des tâches entre ces deux types de commerçants;

d) amélioration de l'accès à l'information sur l'état du marché des producteurs en zones enclavées. C'est un objectif important de l'observatoire mis en place par Agricongo en collaboration avec le CIRAD (CIRAD/AGRICONGO, 1994);

e) amélioration du conditionnement des produits; par exemple, le conditionnement en paniers malgaches (les soubiques), fabriqués à partir d'une graminée locale, et les caisses en bois du sud-Cameroun pourraient être diffusés aux pays, comme le Congo, qui utilisent des sacs en fibre ou des caisses en raffia.

f) mise en place de projets d'épargne-crédit non fléchés pour répondre aux besoins d'investissement des commerçants.


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