1) Principes de travail pour lanalyse des risques (Point 3.1 de lordre du jour)
2) Objectifs en matière dinnocuité des aliments (Point 3.2 de lordre du jour)
8. Le Comité a rappelé que la dernière session avait examiné les Principes de travail pour lanalyse des risques et était convenue de plusieurs amendements aux sections relatives à lanalyse des risques et à lévaluation des risques; aucun consensus ne sétait dégagé sur lintroduction dune référence à ce que certains membres ont appelé le Principe de précaution dans la section sur la gestion des risques.
9. Le Comité avait décidé de renvoyer lAvant-projet de Principes de travail à létape 3 pour complément dobservations, notamment les propositions spécifiques relatives au principe ou à la démarche de précaution, et avait demandé au Secrétariat de préparer un projet révisé et une analyse des questions liées au principe ou à la démarche de précaution, en fonction des observations reçues[4].
10. Le Comité a examiné les Principes de travail révisés section par section et formulé les observations suivantes.
CHAMP DAPPLICATION
11. La délégation de la Malaisie a proposé dinclure une référence aux pratiques commerciales loyales dans le contexte de lanalyse des risques, outre la protection de la santé des consommateurs, afin de refléter les objectifs généraux du Codex (par. 2). Certaines délégations ont fait observer que lapplication de lanalyse des risques ne devait pas se traduire par la création dobstacles déguisés au commerce et que ce point devait figurer dans le texte. Dautres délégations ont estimé que les objectifs généraux de lanalyse des risques représentaient un sous-ensemble des objectifs généraux du Codex et que lobjectif essentiel de lanalyse des risques était la protection de la santé. Le Comité a reconnu que la principale préoccupation devait rester la protection de la santé, mais que les aspects relatifs à la loyauté des échanges devaient être pris en compte dans le processus. Le texte a donc été modifié pour faire apparaître que lobjectif de lanalyse des risques consistait à protéger la santé des consommateurs tout en garantissant des pratiques loyales dans le commerce des denrées alimentaires.
12. Le Comité est convenu de supprimer systématiquement et une analyse des risques approfondie dans le paragraphe 3[5] puisque ces termes napportaient pas de précision supplémentaire; il a été décidé que les normes Codex et les textes apparentés destinés à protéger la santé des consommateurs sappuyaient sur lanalyse des risques.
13. Au cours du débat, le Comité a fait observer quétant donné que le projet de principes était destiné à être appliqué dans le cadre du Codex et, le cas échéant, par les gouvernements, linterprétation de certains articles pouvait prêter à confusion. Il a néanmoins décidé de conserver ce double champ dapplication.
ANALYSE DES RISQUES - ASPECTS GENERAUX
14. La délégation des Etats-Unis a proposé de préciser que le par. 1 indique clairement que lanalyse des risques devrait reposer sur des fondements scientifiques et le Comité a longuement débattu de cette question. Certaines délégations ont estimé que la science ne devrait pas être mentionnée en ce qui concerne lanalyse des risques dans son ensemble, puisque les décisions de gestion des risques étaient des décisions politiques comme en témoigne la définition actuelle de la gestion des risques dans le Manuel de procédure; en outre, la question des autres facteurs légitimes, encore à lexamen, navait donné lieu à aucune conclusion. Dautres délégations ont fait observer que lanalyse des risques sappuyait sur la science puisque le processus dévaluation des risques se fondait sur des données scientifiques. Elles se sont référées à la première Déclaration de principe, qui stipule que les textes du Codex doivent reposer sur une analyse scientifique, et ont rappelé que les autres facteurs étaient mentionnés dans la seconde Déclaration de principe et quils étaient pris en compte dans le processus de gestion des risques lorsque cela se justifie; il devrait être clair, cependant, que les fondements scientifiques constituent un élément essentiel du processus de décision.
15. Le Comité na pas pu parvenir à une conclusion précise et est convenu que lexpression des fondements scientifiques solides devait être réexaminée et devrait être incluse dans le paragraphe 1 entre crochets. Le Comité a pris note du fait que cette question était liée à la formulation du deuxième paragraphe de la section sur la gestion des risques (par. 27, maintenant paragraphe 25 - voir le paragraphe 33 du rapport).
16. Dans la section relative à la documentation (par. 2), le Comité a étudié une proposition concernant laccessibilité de la documentation aux consommateurs, destinée à être ajoutée au texte actuel qui mentionne les parties intéressées. Afin de clarifier le texte et de le rendre plus général, il a été décidé de se référer à toutes les parties intéressées. Cette expression a également été ajoutée au paragraphe 3 sur la communication et la consultation.
17. Au paragraphe concernant lincertitude et la précaution (par. 5), le Comité a admis que la précaution était un élément essentiel de lanalyse des risques et est convenu dintégrer une mention à cet effet au début de la section, conformément à la proposition de la délégation des Etats-Unis, en se fondant sur la Conférence de la FAO sur le commerce international des denrées alimentaires au-delà de lan 2000 (Melbourne, 1999). Il a été convenu que ce point était particulièrement important lorsque les preuves scientifiques étaient insuffisantes et que les effets négatifs sur la santé étaient difficiles à évaluer.
18. Examinant le paragraphe concernant les pays en développement (par. 6), le Comité est convenu quoutre leurs besoins, il faudrait tenir compte de la situation de ces pays. Ce point est particulièrement important pour obtenir des données pertinentes, telles que lévaluation de lexposition, en provenance de toutes les régions du monde. Les délégations du Zimbabwe et du Maroc ont estimé que ce paragraphe devait préciser les responsabilités pour la prise en considération des besoins des pays en développement et indiquer si elles incombent aux pays développés ou aux organisations internationales. Le Comité a fait observer que toutes les recommandations du texte étaient rédigés en termes généraux puisquelles étaient destinées à sappliquer à la FAO, à lOMS, aux comités du Codex, aux Groupes dexperts chargés de lévaluation des risques et aux gouvernements au niveau national. Le Comité a introduit dans le texte une référence générale aux organes responsables, conformément à la proposition du représentant de lOMS.
19. La délégation du Chili sest référée à la recommandation de la Commission selon laquelle les comités du Codex devraient désigner un coauteur dun pays en développement pour les documents de synthèse lorsque lauteur principal était originaire dun pays développé. Le Comité a fait observer que cette recommandation de la Commission navait pas le caractère dun principe pour lanalyse des risques et ne devrait pas figurer dans le présent texte; elle devrait néanmoins être suivie par les comités compétents lors de lexamen des questions concernant lanalyse des risques.
20. Le Comité a fait observer quil fallait harmoniser les différentes versions linguistiques en particulier pour ce qui est de lemploi de devrait, devra et doit.
EVALUATION DES RISQUES
21. Le Comité est convenu que le texte de la première Déclaration de principe sur le rôle de lévaluation des risques en matière de salubrité des aliments devrait servir à définir lobjet de lévaluation des risques (par. 8 maintenant par. 7)), comme la proposé la délégation du Portugal et dans un souci de cohérence.
22. Le Comité est convenu de restructurer et de reformuler les paragraphes relatifs aux quatre étapes de lévaluation des risques, à lidentification des incertitudes et à la nécessité dune documentation (par. 11 à 13, maintenant par. 10 à 12) dans un but de clarification, comme la proposé la délégation de la Malaisie. Le Comité est convenu quil y avait lieu didentifier les contraintes ayant une incidence sur lestimation des risques et que lexpression de lincertitude ou de la variabilité devrait être clairement documentée, et le texte correspondant a été retenu.
23. Le Comité a approuvé la proposition de la délégation indienne dutiliser le texte de la recommandation formulée par la Commission sur les données globales pour lévaluation de lexposition (par. 16, maintenant par. 15). La délégation des Etats-Unis a contesté lemploi de lexpression données globales car celle-ci nétait pas clairement définie. Le Comité a fait observer quau commencement de son élaboration, lanalyse des risques en matière de salubrité des aliments était en général davantage axée sur la contamination chimique, mais que les concepts étaient quelque peu différents lorsquil sagissait des dangers microbiologiques. Le Comité a décidé de se référer aux données dévaluation de lexposition en provenance de différentes parties du monde, conformément à la proposition de la délégation de la Suède.
24. Le Comité a procédé à un échange de vues sur la nécessité de fournir de plus amples détails sur les différentes étapes de la chaîne alimentaire prises en compte dans lévaluation des risques (par. 17, maintenant par. 16). Le Comité a décidé dinclure une référence générale aux processus de production et de manipulation, couvrant ainsi tous les aspects de la chaîne alimentaire depuis le producteur primaire jusquau consommateur, ainsi quune référence spécifique aux pratiques traditionnelles.
25. En ce qui concerne les documents concernant lévaluation des risques (par. 19, maintenant par. 18), le Comité est convenu dintroduire une référence aux opinions minoritaires et a fait observer que les règles de conduite des groupes dexperts exigeaient particulièrement de disposer dun tel document.
POLITIQUE DEVALUATION DES RISQUES
26. La délégation de la Norvège a rappelé quune définition de la politique dévaluation des risques avait été examinée lors de la dernière session et a proposé dintégrer cette définition dans le texte pour des raisons de clarification, bien que sa rédaction nait pas été complètement achevée. Le Comité est convenu dinclure, dans un paragraphe distinct (nouveau par. 20), une description du processus fondée sur cette précédente définition et de fusionner les paragraphes relatifs à la détermination de la politique dévaluation des risques et à la communication (par. 21 et 22, maintenant par. 21), puisquils se réfèrent tous deux au même processus. Le texte a été modifié afin de préciser que la politique dévaluation des risques devait être définie par les responsables de la gestion des risques en consultation avec les responsables de lévaluation des risques et toutes les parties intéressées, et que les propositions des parties intéressées devaient être analysées selon les besoins.
27. Le Comité est convenu de supprimer les exigences relatives au champ dapplication et à lobjectif de lévaluation des risques ainsi quà la sélection des responsables de lévaluation des risques (par. 23), qui sont déjà prises en compte dans les paragraphes concernant lévaluation des risques.
28. Le Comité a procédé à un échange de vues sur le paragraphe traitant du mandat confié aux responsables de lévaluation des risques (par. 24, maintenant par. 22). Il a été proposé de supprimer ce paragraphe puisque ses dispositions figurent déjà dans la section sur lévaluation des risques. Le représentant de lOMS a souligné limportance des contacts entre les responsables de lévaluation des risques et les responsables de la gestion des risques, ce qui pourrait impliquer de devoir redéfinir le mandat donné aux responsables de lévaluation des risques, en particulier lorsquil est question de dangers microbiologiques. Le Comité est convenu que lintérêt de ce paragraphe en ce qui concerne la politique danalyse des risques appelait un examen approfondi, et il a été maintenu entre crochets.
29. Le Comité est convenu que les responsables de la gestion des risques pourraient demander aux responsables de lévaluation des risques dévaluer les possibilités de réduction des risques découlant des différentes options de gestion des risques (par. 25, maintenant par. 23) Le Comité a fait observer que cette disposition ne figurait pas ailleurs dans le document et a décidé de conserver le texte actuel.
GESTION DES RISQUES
30. Le Comité a examiné la nécessité de disposer dun paragraphe se référant à la méthode structurée en matière de gestion des risques et décrivant ses différents éléments (par. 27, maintenant par. 25). La délégation du Portugal, sexprimant au nom des membres de lUnion européenne présents à la session et soutenue par dautres délégations, a estimé que les éléments de la gestion des risques introduisaient de nouveaux concepts qui nétaient pas définis et que ceux-ci ne devaient pas figurer dans le texte. La délégation de Singapour a estimé que la méthode à suivre en matière de gestion des risques ne devait pas être normative et devait être du ressort des gouvernements au niveau national.
31. La délégation de Nouvelle-Zélande, soutenue par dautres délégations, a rappelé que la nécessité dune méthode structurée était généralement admise et actuellement appliquée par le Comité sur lhygiène alimentaire, et que les éléments de la gestion des risques avaient été définis par la Consultation dexperts FAO/OMS sur la gestion des risques et linnocuité des aliments (1997). Certaines délégations ont proposé dinclure les définitions dans le texte ou de les mentionner dans une note de bas de page aux fins de clarification.
32. Le Comité a examiné ces propositions et reconnu que la méthode structurée décrivait les étapes du processus: appréciation des risques, évaluation des options de gestion des risques, mise en oeuvre, contrôle et réexamen. Ces concepts ne sont pas véritablement nouveaux et ne devraient pas être présentés comme des titres ou des concepts dans le texte. Certaines délégations ont fait observer que le terme appréciation des risques restait à éclaircir, notamment pour éviter la confusion avec lévaluation des risques et pour tenir compte des difficultés de traduction. Le Comité est convenu de conserver le texte actuel et de mettre lexpression appréciation des risques entre crochets afin dapprofondir la réflexion sur ce point.
33. Le Comité a examiné la proposition de la délégation des Etats-Unis de préciser que la gestion des risques devrait reposer sur une évaluation des risques sappuyant sur des fondements scientifiques. Plusieurs délégations se sont opposées à cette proposition étant donné que la gestion des risques prenait en compte dautres facteurs que la science comme il ressort de la définition de la gestion des risques, récemment révisée. Certaines de ces délégations ont proposé de mentionner les autres facteurs si la référence à la science était introduite, afin de mettre en évidence la différence entre lévaluation des risques et la gestion des risques. Certaines délégations ont également fait observer que les termes relatifs à lanalyse des risques étant déjà définis dans le Manuel de procédure, il nétait peut-être pas nécessaire dajouter des explications dans le texte actuel.
34. Le Comité a examiné un texte amendé indiquant que la gestion des risques reposait sur une évaluation des risques sappuyant sur des fondements scientifiques et prenait en compte dautres facteurs légitimes, comme il convient; il a décidé de le maintenir entre crochets en vue dun nouvel examen, un consensus nayant pu être dégagé à ce stade.
35. La délégation du Portugal, soutenue par plusieurs délégations, a estimé que la gestion des risques devrait être axée sur la mise au point dobjectifs prédéfinis ainsi que sur les moyens de les atteindre (par. 28, maintenant par. 26). Dautres délégations et le représentant de lOMS ont souligné que le concept actuel de gestion des risques fondée sur des objectifs était essentiel et ont fait remarquer que la phrase suivante établissait clairement que lensemble des processus concernés étaient pris en compte tout au long de la chaîne alimentaire. Le Comité a approuvé la proposition de la délégation de la Nouvelle-Zélande selon laquelle en cherchant à atteindre des objectifs prédéfinis, la gestion des risques devait tenir compte des processus concernés tout au long de la chaîne alimentaire, et il a modifié le texte en conséquence.
36. Le Comité est convenu de supprimer la référence à la reproductibilité au paragraphe 29 (maintenant par. 27).
37. Le Comité est convenu que les options de gestion des risques devraient être évaluées en termes de réduction globale du risque, que le texte actuel faisant référence aux dangers soit modifié (par. 30, maintenant par. 28) et il a supprimé la phrase mentionnant le cadre de gestion des risques, qui est déjà pris en compte au paragraphe 27 (maintenant par. 25) (méthode structurée).
38. En ce qui concerne le résultat du processus (par. 31, maintenant par. 29), référence a été faite à lévaluation des options disponibles en matière de gestion des risques (plutôt quà leur appréciation) et dans la seconde phrase, il a été précisé quil sagissait de décision en matière de gestion des risques et que les autres facteurs légitimes étaient pris en compte comme il convient.
39. Dans le paragraphe concernant les autres facteurs légitimes (par. 32, maintenantè par. 30), la phrase sur lanalyse économique a été supprimée étant donné que le texte actuel mentionnait bien tous les facteurs pertinents pris en compte dans le processus. Le Comité a fait remarquer que cette question serait lobjet dun examen particulier au point 6 de lordre du jour.
40. La mention de la communication a été supprimée (par. 33) puisque cet aspect est abordé en termes plus généraux dans la section relative à la communication sur les risques. Les dispositions concernant la cohérence ont été modifiées pour préciser quil faudrait éviter de créer des obstacles aux échanges et que le paragraphe traitait de la prise en compte dautres facteurs légitimes (par. 34, maintenant par. 31).
41. Le Comité est convenu que le paragraphe 36 (maintenant par. 32) comporterait le texte de la recommandation formulée par la Commission au sujet des conséquences des options de gestion des risques pour les pays en développement, comme la proposé la délégation indienne.
COMMUNICATION SUR LES RISQUES
42. Le Comité est convenu que les informations et les avis devaient être échangés entre les parties intéressées afin de refléter la nécessité dune communication interactive (second paragraphe). Le reste du paragraphe demeure inchangé.
Le recours à la précaution: Principe ou démarche de précaution
43. Le Comité a examiné un texte amendé préparé par les délégations des Etats-Unis, des pays membres de lUnion européenne, la Communauté européenne et plusieurs autres délégations, qui décrit lutilisation de la précaution et est accompagné dune note de bas de page indiquant quil sagit, dans certains pays membres, du Principe de précaution (par. 38, maintenant par. 34).
44. La délégation de lAustralie a estimé que le contenu de la note de bas de page qui est proposée pourrait très bien figurer dans le rapport de la réunion avec les opinions différentes dautres pays.
45. La délégation de la Malaisie sest référée à ses observations écrites et a proposé que lorsque la précaution est employée comme une mesure provisoire, il conviendrait de chercher à obtenir des informations complémentaires et de réexaminer les mesures dans un délai raisonnable en vue dêtre conforme aux dispositions de larticle 5.7 de lAccord SPS. Plusieurs délégations ont appuyé cette proposition et fait observer quil était essentiel de faire référence à un délai limité afin dempêcher la mise en place dobstacles injustifiés aux échanges, ce qui était conforme aux obligations des pays membres au titre de lAccord SPS.
46. Les deux propositions mentionnées ci-dessus sont présentées comme des variantes au paragraphe 34 de lAnnexe III, la proposition de la Malaisie figurant en premier car lautre proposition devrait être lue parallèlement au paragraphe 35.
47. Certaines délégations et observateurs ont fait observer que le concept de principe de précaution, né lors des discussions relatives à lenvironnement, nétait pas généralement admis ni défini en liaison avec linnocuité des aliments, et que la précaution était inhérente au processus danalyse des risques comme le reconnaissent les Principes de travail actuels (par. 5 du texte révisé). De ce point de vue, il nétait pas nécessaire de définir un concept supplémentaire.
48. Plusieurs autres délégations, des observateurs et le représentant de lOMS ont souligné quil était essentiel daborder la question des incertitudes en matière dévaluation des risques; dans certains cas, il existe des difficultés inhérentes pour établir des fondements scientifiques suffisants en raison de la nature du danger pour la santé; lévaluation des risques peut être longue à réaliser ou, une fois achevée, peut garder une large part dincertitude. Dans de tels cas, les responsables de la gestion des risques doivent prendre des mesures pour protéger la santé des consommateurs sur la base de la précaution. La délégation de lEgypte a estimé quen cas de doute au sujet des preuves scientifiques, les responsables de la gestion des risques avaient le devoir de protéger les consommateurs; cest ce qui a été clairement démontré dans le cas de lemploi des pesticides qui ont finalement été interdits ainsi que dans le cas de lESB.
49. La délégation du Royaume-Uni, soutenue par plusieurs délégations et observateurs, a estimé que la référence à un principe était importante et devait être conservée, au moins dans une note de bas de page et quil était essentiel de disposer dune définition du Principe de précaution telle quil est utilisé au Codex pour lévaluation des risques puisque ce terme était utilisé dans plusieurs pays pour accroître la confiance des consommateurs dans les mesures sanitaires prises au niveau national. Ces délégations ont fait observer cependant que pour faciliter le consensus, la référence à la précaution dans le texte révisé serait acceptable.
50. En réponse à une question, la délégation des Etats-Unis a précisé que la référence à une solide évaluation des risques correspondait à la terminologie utilisée dans les statistiques lorsque les données étaient suffisantes, mais que dautres termes comme objective et complète pourraient être utilisés. La délégation a fait observer quen général, lemploi du principe de précaution nétait pas reconnu ni défini et quil était nécessaire dapprofondir lexamen de cette question afin déclaircir les modalités dapplication de la précaution.
51. La délégation de lUruguay a fait observer que la démarche de précaution, telle quelle était décrite dans le texte proposé par plusieurs délégations (voir le par. 46 ci-dessus), pourrait sappliquer aux décisions de gestion des risques prises par les gouvernements mais nétait pas pertinente dans le cadre du Codex où il était essentiel de sappuyer sur des fondements scientifiques pour établir des recommandations internationales. Dautres délégations ont estimé quil sagissait essentiellement dune question concernant les gouvernements nationaux plutôt que le Codex et ont souligné la nécessité déclaircir ce point important.
52. Plusieurs délégations ont insisté pour que les recommandations sur la précaution en matière de gestion des risques soient applicables tant au niveau des gouvernements que dans le cadre du Codex. La délégation de la Suède a indiqué que la précaution était présente dans lélaboration des codes dusages du Codex lorsque lévaluation des risques de certains contaminants nétait pas achevée mais quil fallait résoudre les problèmes de santé publique par le biais de mesures préventives.
53. La délégation de la Nouvelle-Zélande a signalé que le texte nabordait pas convenablement tous les aspects de lincertitude en matière dévaluation des risques. La délégation a fait remarquer en outre que sil est vrai que les mesures provisoires appliquées par les gouvernements nationaux étaient prévues au titre de lAccord SPS, il était très improbable quelles servent à élaborer les normes Codex lorsque lévaluation des risques nétait pas disponible.
54. La délégation du Maroc a indiqué quil conviendrait de préciser la question de la responsabilité de lidentification de lincertitude car ce point ne figurait pas dans le texte amendé, bien que le texte original (par. 38) mentionne que les responsables de lévaluation des risques identifieraient cette incertitude.
55. Certaines délégations ont signalé que les critères proposés dans le texte actuel (par. 39, maintenant par. 35) pourraient servir de point de départ pour approfondir la discussion. La délégation des Philippines a suggéré dinclure dans ce paragraphe la nécessité détablir un délai pour réexaminer les mesures provisoires. Certaines délégations ont proposé que les critères soient examinés en premier afin de déterminer au juste les conditions dapplication de la précaution, alors que dautres délégations ont insisté sur la nécessité de décrire la nature du principe ou de la démarche avant de sélectionner les critères. Le Comité na pas examiné les critères en détail et a reconnu que les deux éléments de ce paragraphe devraient faire lobjet dun examen approfondi lors de la prochaine session.
56. Le représentant de lOMC, rappelant les dispositions de larticle 5.7 de lAccord SPS a indiqué que des lignes directrices concernant le recours à la précaution permettraient peut-être de se mettre daccord sur le sens de lanalyse des risques mais ne devraient pas contredire les droits et obligations des pays membres au titre de lAccord SPS.
57. Le Comité a reconnu quil nexistait aucun consensus à ce stade sur les différentes propositions présentées au sujet du recours à la précaution et a examiné les moyens de progresser. Le président a proposé de créer un groupe de rédaction, qui travaillerait par courrier électronique et préparerait des propositions révisées destinées à être examinées par la prochaine session. Un groupe de travail pourrait également se réunir avant la prochaine session, si nécessaire, afin de faciliter les discussions. Certaines délégations ont refusé que cet examen intervienne dans le cadre dun groupe de travail puisque les questions de principe devaient être abordées pendant la session plénière du Comité.
58. Certaines délégations ont proposé que la FAO et lOMS organisent un atelier afin dexaminer les questions liées à la précaution, à lincertitude et à linteraction entre la gestion des risques et lévaluation des risques afin de parvenir à une compréhension identique de ces questions. Les représentants de la FAO et de lOMS ont indiqué quils examineraient la possibilité dorganiser un atelier de ce type si tel était le souhait des pays membres et la participation des membres des pays en développement devrait être aussi large que possible. La délégation du Chili a demandé à la FAO et à lOMS denvisager dorganiser un atelier identique au niveau des Comités régionaux de coordination.
59. Certaines délégations ont souligné que la responsabilité de traiter cette question du recours à la précaution incombait au Comité, comme cela avait été décidé à la Conférence de la FAO sur le commerce international des denrées alimentaires au-delà de lan 2000 et ont déclaré que cette responsabilité ne pourrait pas être abordée convenablement dans une autre réunion telle quune consultation dexperts ou un atelier. Il a été signalé en outre quun groupe de rédaction aurait besoin dun mandat bien précis et dun texte initial comme base de discussion.
60. Le Comité est convenu que les deux propositions désignées sous le nom de variantes (voir par. 46 et Annexe III, par. 34) seraient diffusées pour observations, en tant que partie intégrante de lAvantprojet des Principes de travail à létape 3, et quun groupe de rédaction coordonné par le secrétariat français travaillerait par courrier électronique à la préparation dun texte révisé soumis à lexamen de la prochaine session. Tous les pays membres et organisations internationales ont été invités à participer à ce groupe de rédaction électronique. Le Comité a signalé que le secrétariat français veillerait à diffuser rapidement la documentation à tous les membres et observateurs y compris les réponses à la lettre circulaire envoyé à létape 3. Le Comité est convenu quun groupe de travail pourrait se réunir pour mettre au point définitivement une proposition de texte révisé le jour précédant la session plénière, si nécessaire.
61. Le Comité a fait remarquer que dimportants progrès avaient été accomplis sur la plupart des paragraphes de ces Principes de travail; cependant, le recours à la précaution en matière de gestion des risques appelait un complément dexamen, et il était préférable de maintenir le texte à létape 3 en vue den approfondir lexamen.
ETAT DE LAVANT-PROJET DE PRINCIPES DE TRAVAIL POUR LANALYSE DES RISQUES
62. Le Comité est convenu de renvoyer lavant-projet, tel quil a été modifié au cours de la présente session, à létape 3 pour observations complémentaires et examen par la prochaine session (voir lannexe III).
63. Le Comité a fait observer quil avait décidé, lors de sa dernière session[7], dexaminer les aspects généraux de lélaboration et de lapplication des objectifs en matière dinnocuité des aliments à lissue des débats de la 7e session du Comité du Codex sur les systèmes dinspection et de certification des importations et des exportations de denrées alimentaires (CCFICS) et de la 45e session du Comité exécutif.
64. Le Comité sest penché sur la question de savoir sil était nécessaire de définir des objectifs en matière dinnocuité des aliments et la manière de procéder pour examiner ce concept par rapport à lanalyse des risques en particulier. Le Comité a fait observer quà sa 32e session, le Comité du Codex sur lhygiène alimentaire (CCFH) avait examiné lAvant-projet de Principes et Directives pour la conduite de la gestion des risques microbiologiques, qui comprenait une section sur les objectifs dinnocuité des aliments. Il a également fait observer quà sa 8e session, le Comité du Codex sur les systèmes dinspection et de certification des importations et des exportations de denrées alimentaires avait décidé délaborer des Directives sur lappréciation de léquivalence de mesures sanitaires associées aux systèmes dinspection et de certification des denrées en attendant lapprobation, au titre des nouvelles activités, de la 47e session du Comité exécutif.
65. Le Comité a estimé que lapplication du concept des objectifs en matière dinnocuité des aliments était dordre technique et quil était prématuré de généraliser ce concept en donnant une définition spécifique.
66. Le Comité est convenu que le concept des objectifs en matière dinnocuité des aliments pourrait être affiné par dautres comités compétents afin didentifier les modalités de son application aux questions spécifiques dinnocuité alimentaire, et que le Comité devait continuer de surveiller la cohérence de la définition et de lapplication de ce concept.