2.1 Catégorisation des organismes nuisibles
2.2. Évaluation de la probabilité dintroduction et de dissémination
2.3. Évaluation des conséquences économiques possibles
2.4 Degré dincertitude
2.5 Conclusion de létape dévaluation du risque phytosanitaire
Le processus dévaluation du risque phytosanitaire se subdivise, en gros, en trois étapes interdépendantes:
- catégorisation de lorganisme nuisibleLa plupart du temps, ces étapes se succéderont durant lARP mais il nest pas nécessaire de suivre un ordre particulier. Lévaluation du risque phytosanitaire ne doit pas être plus complexe que ne lexigent les circonstances au point de vue technique. En vertu de la présente norme, une ARP déterminée est jugée daprès les principes suivants: nécessité, impact minimal, transparence, équivalence, analyse des risques, gestion des risques et non-discrimination, figurant dans la publication NIMP n. 1 Principes de quarantaine végétale liés au commerce international (FAO, 1995).
- évaluation de la probabilité dintroduction et de dissémination
- évaluation des conséquences économiques potentielles (y compris lincidence environnementale).
2.1.1 Éléments de catégorisation
2.1.2 Conclusion de la catégorisation des organismes nuisibles
Au départ, on ne distingue pas toujours clairement quel(s) organisme(s) nuisible(s) identifié(s) à létape 1 doivent faire lobjet dune ARP. Le processus de catégorisation envisage, pour chaque organisme nuisible, si les critères de la définition dun organisme de quarantaine sont remplis.
Dans lévaluation dune filière associée à une marchandise, un certain nombre dARP individuelles peuvent être nécessaires pour les divers organismes nuisibles potentiellement associés à cette filière. Le fait de ne pas tenir compte dun ou plusieurs organismes avant leur examen approfondi constitue une caractéristique utile du processus de catégorisation.
Lun des avantages de la catégorisation des organismes nuisibles est quelle peut être effectuée avec relativement peu dinformations, mais celles-ci seront toutefois suffisantes pour que la catégorisation soit effectuée correctement.
2.1.1.1 Identité de lorganisme nuisible
2.1.1.2 Présence ou absence dans la zone ARP
2.1.1.3 Situation réglementaire
2.1.1.4 Possibilités détablissement et de dissémination en zone ARP
2.1.1.5 Possibilités de conséquences économiques dans la zone ARP
La catégorisation dun organisme nuisible comme organisme de quarantaine inclut les principaux éléments suivants:
- identité de lorganisme nuisible- présence ou absence dans la zone ARP
- situation réglementaire
- possibilités dintroduction et de dissémination dans la zone ARP
- possibilités de conséquences économiques (y compris les conséquences pour lenvironnement) dans la zone ARP.
Lidentité de lorganisme nuisible sera définie clairement pour garantir que lévaluation est bien effectuée sur un organisme distinct, et que les informations dordre biologique et autres utilisées dans lévaluation sont pertinentes pour lorganisme en question. Si ce nest pas possible car lagent étiologique des symptômes particuliers na pas encore été totalement identifié, il faut alors pouvoir démontrer quil produit des symptômes uniformes et quil est transmissible.
Lunité taxonomique de lorganisme nuisible est généralement lespèce. Lemploi dun niveau taxinomique supérieur ou inférieur sera étayé par des principes scientifiques et, dans le cas de niveaux inférieurs à lespèce, par des preuves démontrant que des facteurs comme les différences de virulence, la gamme de plantes hôtes ou les relations avec les vecteurs sont suffisamment significatifs pour influer sur la situation phytosanitaire.
Lorsquun vecteur est en cause, ce dernier peut aussi être considéré comme un organisme nuisible dans la mesure où il est associé à lorganisme étiologique et où il est nécessaire pour la transmission de lorganisme nuisible.
Lorganisme nuisible sera absent de la totalité ou dune partie donnée de la zone ARP.
Si lorganisme nuisible est présent mais nest pas largement disséminé dans la zone ARP, il fera lobjet dune lutte officielle ou il doit être prévu de ly assujettir dans un proche avenir.
Des données pertinentes doivent indiquer que lorganisme nuisible pourrait sétablir ou se disséminer dans la zone ARP. Celle-ci doit présenter des conditions écologiques/climatiques, y compris sous abri, propices à létablissement et à la dissémination de lorganisme nuisible et, selon le cas, des espèces hôtes (ou proches), des hôtes alternes et des vecteurs doivent être présents dans la zone ARP.
Il doit y avoir des signes indiquant clairement que lorganisme nuisible est susceptible davoir une incidence économique (y compris les conséquences environnementales) inacceptable dans la zone ARP.
Si lon a pu déterminer que lorganisme nuisible est potentiellement un organisme de quarantaine, le processus dARP continuera. Si lorganisme nuisible ne remplit pas tous les critères dun organisme de quarantaine, le processus dARP peut sarrêter. En labsence dinformations suffisantes, les incertitudes seront identifiées et le processus dARP se poursuivra.
2.2.1 Probabilité dentrée dun organisme nuisible
2.2.2 Probabilité détablissement
2.2.3 Probabilité de dissémination après établissement
2.2.4 Probabilité dintroduction et de dissémination: conclusion
Lintroduction dun organisme nuisible comprend son entrée et son établissement. Lévaluation de la probabilité dintroduction nécessite une analyse de chacune des filières auxquelles un organisme nuisible peut être associé depuis son origine jusquà son établissement dans la zone ARP. Dans une ARP amorcée par une filière déterminée (généralement une marchandise importée), la probabilité dentrée de lorganisme nuisible est évaluée pour la filière en question. Les probabilités dentrée de lorganisme nuisible associées à dautres filières doivent être prises en compte également.
Pour les analyses du risque entreprises pour un organisme nuisible déterminé, sans envisager une marchandise ou une filière particulières, les possibilités de toutes les filières probables seront examinées.
Lévaluation de la probabilité de dissémination repose essentiellement sur des considérations biologiques analogues à celles de lentrée et de létablissement.
2.2.1.1 Identification des filières pour une ARP amorcée par un organisme nuisible
2.2.1.2 Probabilité que lorganisme nuisible soit associé à la filière à lorigine
2.2.1.3 Probabilité de survie au transport ou à lentreposage
2.2.1.4 Probabilité quun organisme nuisible survive aux procédures de lutte en vigueur
2.2.1.5 Probabilité de transfert à un hôte approprié
La probabilité dentrée dun organisme nuisible dépend des filières allant du pays exportateur jusquaux points de destination et de la fréquence et de la quantité des organismes nuisibles qui leur sont associés. Plus les filières sont nombreuses, plus la probabilité dentrée dun organisme nuisible dans la zone ARP est grande.
Les filières qui ont été documentées pour lentrée de lorganisme nuisible dans de nouvelles zones seront notées. Les filières potentielles, qui nexistent peut-être pas actuellement, seront évaluées. Les données relatives à linterception dun organisme nuisible peuvent fournir des preuves de laptitude dun organisme nuisible à être associé à une filière et à survivre au transport et à lentreposage.
Toutes les filières pertinentes seront examinées. Elles peuvent être identifiées principalement par rapport à la répartition géographique et à la gamme de plantes hôtes de lorganisme nuisible. Les envois de végétaux et de produits végétaux faisant lobjet dun commerce international sont les principales filières concernées et la structure actuelle de ces échanges déterminera, en grande partie, les filières pertinentes. Les autres filières comme dautres types de marchandises, les matériaux demballage, les personnes, les bagages, le courrier, les moyens de transports et les échanges de matériel scientifique seront prises en compte, le cas échéant. Lentrée par des moyens naturels sera également examinée, car la dissémination naturelle est susceptible de rendre les mesures phytosanitaires moins efficaces.
La probabilité que lorganisme nuisible soit associé, dans lespace ou le temps, à la filière à lorigine sera déterminée. Les facteurs à prendre en compte sont les suivants:
- prévalence de lorganisme nuisible dans la zone dorigine- présence de lorganisme nuisible à un stade de développement qui serait associé aux marchandises, aux conteneurs ou aux moyens de transport
- volume et fréquence du mouvement le long de la filière
- calendrier saisonnier
- moyens de lutte, procédures culturales et commerciales mises en uvre au lieu dorigine (application de produits phytosanitaires, manutention, élimination de végétaux atteints, classement qualitatif).
Les facteurs à prendre en compte sont notamment les suivants: vitesse et conditions de transport et durée du cycle biologique de lorganisme nuisible compte tenu de la durée du transport et de lentreposage vulnérabilité des stades de développement pendant le transport et lentreposage prévalence des organismes nuisibles ayant des probabilités dêtre associés à un envoi procédures commerciales (par exemple réfrigération) appliquées aux envois dans le pays dorigine, le pays de destination, ou pendant le transport ou lentreposage.
Les procédures de lutte en vigueur (y compris les procédures phytosanitaires) appliquées aux envois, contre dautres organismes nuisibles de lorigine jusquà lutilisation finale, seront évaluées au point de vue de leur efficacité contre lorganisme nuisible en question. On estimera la probabilité que lorganisme nuisible ne soit pas détecté durant linspection ou survive à dautres procédures phytosanitaires existantes.
On examinera: les mécanismes de dispersion, y compris les vecteurs qui permettent le passage de la filière à un hôte approprié la question de savoir si la marchandise importée doit être envoyée à quelques-uns seulement ou à de nombreux points de destination dans la zone ARP la présente dhôtes appropriés à proximité des points dentrée, de transit et de destination lépoque de lannée à laquelle limportation a lieu lutilisation prévue de la marchandise (par exemple plantation, transformation ou consommation) les risques que présentent les sous-produits et les déchets.
Certaines utilisations présentent de beaucoup plus fortes probabilités dintroduction (la plantation) que dautres (la transformation). On examinera également la probabilité dintroduction associée à la production, à la transformation ou à lélimination de la marchandise dans le voisinage dhôtes appropriés.
2.2.2.1 Présence dhôtes, dhôtes alternes et de vecteurs appropriés dans la zone ARP
2.2.2.2 Caractère approprié de lenvironnement
2.2.2.3 Pratiques culturales et mesures de lutte
2.2.2.4 Autres caractéristiques de lorganisme nuisible influant sur la probabilité détablissement
Pour estimer la probabilité détablissement dun organisme nuisible, des informations biologiques fiables (cycle biologique, gamme de plantes hôtes, épidémiologie, survie, etc.) seront recueillies dans les zones où lorganisme nuisible est actuellement présent. La situation de la zone ARP peut alors être comparée avec celle des zones où lorganisme nuisible est actuellement présent (en tenant compte également des environnements protégés, par exemple les serres) en ayant recours au jugement dexperts pour évaluer la probabilité détablissement. On peut examiner avec profit dautres études concernant des organismes nuisibles comparables. Les facteurs à prendre en compte sont, par exemple, les suivants:
- présence, quantité et répartition des hôtes dans la zone ARPLorsquon examinera la probabilité détablissement, on notera quun organisme nuisible transitoire (voir NIMP n.8: Détermination de la situation dun organisme nuisible dans une zone) peut ne pas être en mesure de sétablir dans la zone ARP (en raison, par exemple, de conditions climatiques contraires) mais pourrait néanmoins avoir des conséquences économiques inacceptables (voir CIPV, Article VII.3).
- caractère approprié ou non de lenvironnement dans la zone ARP
- capacité dadaptation de lorganisme nuisible
- stratégie de reproduction de lorganisme nuisible
- méthode de survie de lorganisme nuisible
- façons culturales et mesures de lutte.
Les facteurs suivants sont à prendre en considération: des hôtes et des hôtes alternes sont-ils présents, abondants ou largement disséminés des hôtes et des hôtes alternes sont-ils présents dans une zone géographique suffisamment proche pour permettre à lorganisme nuisible de compléter son cycle biologique dautres espèces végétales pourraient-elles constituer des hôtes appropriés en labsence des espèces hôtes habituelles si un vecteur est nécessaire à la dispersion de lorganisme nuisible, est-il déjà présent dans la zone ARP ou susceptible dy être introduit une autre espèce vectrice est-elle présente dans la zone ARP.
Le niveau taxinomique auquel les hôtes sont examinés sera normalement lespèce. Lemploi de niveaux taxinomiques supérieurs ou inférieurs sera justifié par des preuves scientifiques.
On identifiera les facteurs de lenvironnement (climat, sol, concurrence organisme nuisible/hôtes) qui sont déterminants pour le développement de lorganisme nuisible, de son hôte et, le cas échéant, de son vecteur, et pour leur aptitude à survivre à des périodes de contraintes climatiques et à achever leur cycle biologique. Il est à noter que lenvironnement a probablement différents effets sur lorganisme nuisible, son hôte et son vecteur. On en tiendra compte pour déterminer si linteraction entre ces organismes dans la zone dorigine est conservée dans la zone ARP à lavantage ou au détriment de lorganisme nuisible. On déterminera aussi la probabilité détablissement dans un environnement protégé, comme des serres.
Des systèmes de modélisation climatique peuvent être utilisés pour comparer les données climatiques de la zone de répartition connue dun organisme nuisible avec celles de la zone ARP.
On comparera les pratiques culturales de production pour les plantes cultivées hôtes afin de déterminer sil existe des différences entre la zone ARP et la zone dorigine de lorganisme nuisible qui pourraient influer sur son aptitude à sétablir.
On peut examiner les programmes de lutte ou les ennemis naturels de lorganisme nuisible qui existent déjà dans la zone ARP et réduisent la probabilité de son établissement. Les organismes nuisibles pour lesquels la lutte nest pas faisable seront considérés comme présentant plus de risques que ceux pour lesquels il est aisé deffectuer un traitement. On examinera également la présence (ou labsence) de méthodes appropriées déradication.
Ces caractéristiques sont les suivantes:
- Stratégie de reproduction et méthode de survie de lorganisme nuisible. On identifiera les caractéristiques qui permettent à lorganisme nuisible de se reproduire efficacement dans le nouvel environnement, comme la parthénogénèse/autocroisement, la durée du cycle biologique, le nombre de générations par année, la période de dormance, etc.- Adaptabilité génétique. Lespèce est-elle polymorphe et dans quelle mesure lorganisme nuisible a-t-il prouvé quil était capable de sadapter aux conditions de la zone ARP, par exemple par lexistence de races spécifiques à leurs hôtes ou adaptées à une plus vaste gamme dhabitats ou à de nouveaux hôtes? Cette variabilité génotypique (et phénotypique) favorise une aptitude potentielle de lorganisme nuisible à supporter les fluctuations de lenvironnement, à sadapter à une plus large gamme dhabitats, à développer une résistance aux pesticides et à surmonter la résistance de lhôte.
- Population minimale nécessaire à létablissement. Si possible, on estimera le seuil de la population de lorganisme nuisible nécessaire à létablissement.
Un organisme nuisible ayant un fort potentiel de dissémination peut aussi avoir un fort potentiel détablissement et les possibilités de parvenir à lenrayer et/ou à léradiquer sont plus limitées. Pour pouvoir estimer la probabilité de dissémination de lorganisme nuisible, on recueillera des informations biologiques fiables sur des zones dans lesquelles celui-ci est fréquemment présent. La situation de la zone ARP peut alors être comparée attentivement avec celle des zones où lorganisme nuisible est actuellement présent en ayant recours au jugement dexperts pour évaluer la probabilité de dissémination. On peut examiner avec profit dautres études concernant des organismes nuisibles comparables. Les facteurs à prendre en compte sont, par exemple, les suivants:
- lenvironnement naturel ou aménagé convient-il pour la dissémination naturelle de lorganisme nuisibleLes données concernant la probabilité de dissémination servent à estimer la rapidité avec laquelle limportance économique potentielle de lorganisme nuisible peut se concrétiser dans la zone ARP. Cela est important également si lorganisme nuisible est susceptible dentrer et de sétablir dans une zone de faible importance économique potentielle, puis de se disséminer dans une zone de forte importance économique potentielle. De plus, cette information peut être importante au stade de la gestion du risque lorsquon examine la faisabilité de lenrayement ou de léradication dun organisme nuisible introduit.- la présence dobstacles naturels
- les possibilités de déplacement avec des marchandises ou des moyens de transport
- lutilisation prévue de la marchandise
- les vecteurs potentiels de lorganisme nuisible dans la zone ARP
- les ennemis naturels potentiels de lorganisme nuisible dans la zone ARP.
2.2.4.1 Conclusion relative aux zones menacées
La probabilité générale dintroduction sera exprimée de la manière qui convient le mieux aux données, aux méthodes utilisées pour lanalyse, et aux destinataires visés. Il peut sagir de données quantitatives ou qualitatives, car le résultat général est quoi quil en soit lassociation dinformations quantitatives et qualitatives. La probabilité dintroduction peut être exprimée sous forme de comparaison avec les résultats dARP effectuées pour dautres organismes nuisibles.
On identifiera la partie de la zone ARP dans laquelle les facteurs écologiques favorisent létablissement de lorganisme nuisible, afin de définir la zone menacée. Il peut sagir de tout ou partie de la zone ARP.
2.3.1 Effets de lorganisme nuisible
2.3.2 Analyse des conséquences économiques
2.3.3 Conclusion de lévaluation des conséquences économiques
Les prescriptions pour cette étape indiquent les informations quil faut recueillir sur lorganisme nuisible et ses plantes hôtes potentiels et proposent des niveaux danalyses économiques qui pourraient être effectuées au moyen de ces informations pour évaluer tous les effets de lorganisme nuisible, à savoir les conséquences économiques potentielles. Le cas échéant, on rassemblera des données quantitatives fournissant des valeurs monétaires. Des données qualitatives peuvent également être employées. Il peut être utile de consulter un économiste.
Bien souvent, lanalyse détaillée des conséquences économiques estimatives nest pas nécessaire, si lon dispose de preuves suffisantes ou sil est généralement reconnu que lintroduction dun organisme nuisible aura des conséquences économiques inacceptables (y compris limpact sur lenvironnement). Dans ce cas, lévaluation du risque portera essentiellement sur la probabilité dintroduction et de dissémination. Il faudra, toutefois, examiner les facteurs économiques plus en détail lorsque le niveau de conséquences économiques est en cause, ou que le niveau de conséquences économiques est nécessaire pour évaluer la sévérité des mesures utilisées pour la gestion du risque ou pour évaluer le rapport coûts-avantages de lexclusion ou de la lutte.
2.3.1.1 Effets directs de lorganisme nuisible
2.3.1.2 Effets indirects de lorganisme nuisible
Pour estimer limportance économique potentielle de lorganisme nuisible, des informations seront recueillies sur des zones où il est naturellement présent ou a été introduit. Ces informations seront comparées avec celles concernant la situation dans la zone ARP. On peut examiner avec profit dautres études concernant des organismes nuisibles comparables. Les effets examinés peuvent être directs ou indirects.
Pour identifier et caractériser les effets directs de lorganisme nuisible sur chaque hôte potentiel dans la zone ARP, ou les effets qui sont spécifiques à lhôte, on pourrait tenir compte des éléments ci-après:
- plantes hôtes potentiels ou connus (au champ, en culture protégée, ou dans les conditions naturelles)Pour chaque hôte potentiel, la superficie totale des cultures et la zone potentiellement menacée seront évaluées en fonction des éléments ci-dessus.- types, sévérité et fréquence des dégâts
- perte de récoltes, en rendement et qualité
- facteurs biotiques (par exemple, adaptabilité et virulence de lorganisme nuisible) déterminant les dégâts et les pertes
- facteurs abiotiques (par exemple, climat) déterminant les dégâts et les pertes
- vitesse de dissémination
- vitesse de reproduction
- mesures de lutte (y compris mesures existantes) leur efficacité et leur coût
- effets sur les pratiques de production existantes
- effets sur lenvironnement.
Pour lidentification et la caractérisation des effets indirects de lorganisme nuisible dans la zone ARP, ou des effets non spécifiques à lhôte, les éléments ci-après pourraient être pris en compte:
- effets sur les marchés intérieur et dexportation, notamment sur laccès au marché dexportation. Les conséquences potentielles pour laccès au marché de létablissement éventuel de lorganisme nuisible seront estimées. Cela suppose une prise en compte de la portée de toute réglementation phytosanitaire imposée (ou ayant des probabilités dêtre imposée) par les partenaires commerciaux- fluctuation des coûts de production ou de la demande dintrants, y compris les coûts de la lutte
- fluctuation de la demande de consommation intérieure ou extérieure dun produit résultant de modifications qualitatives
- effets sur lenvironnement et autres effets indésirables des mesures de lutte
- faisabilité et coût de léradication ou de lenrayement
- capacité dagir comme vecteur pour dautres organismes nuisibles
- ressources nécessaires pour dautres recherches et consultations
- effets sociaux et autres (par exemple tourisme).
2.3.2.1 Facteurs spatio-temporels
2.3.2.2 Analyse des conséquences commerciales
2.3.2.3 Techniques analytiques
2.3.2.4 Conséquences non commerciales et environnementales
Les estimations effectuées dans la section précédente concernent une situation hypothétique où lorganisme nuisible est censé avoir été introduit et exprimer pleinement ses conséquences économiques potentielles (par an) dans la zone ARP. Toutefois, dans la pratique, les conséquences économiques sexpriment dans la durée et peuvent concerner une année, plusieurs années ou une période indéterminée. Plusieurs scénarios seront examinés. Les conséquences économiques totales sur plus dune année peuvent être exprimées comme la valeur actuelle nette des conséquences économiques annuelles, et un taux dactualisation approprié est choisi pour calculer la valeur actuelle nette.
On peut établir dautres scénarios selon que lorganisme nuisible est présent à un, plusieurs ou de nombreux endroits dans la zone ARP et lexpression des conséquences économiques potentielles dépendra du taux et des moyens de dissémination dans la zone ARP. La vitesse de dissémination envisagée pourra être faible ou forte; dans certains cas, on peut supposer que la dissémination peut être évitée. Une analyse appropriée permettra destimer les conséquences économiques potentielles pour la période pendant laquelle un organisme nuisible est disséminé dans la zone ARP. Par ailleurs, beaucoup de facteurs ou deffets indiqués ci-dessus pourraient évoluer au fil du temps, ce qui modifierait les conséquences économiques potentielles. Il conviendra de recourir au jugement dexperts et à des estimations.
Comme indiqué ci-dessus, la plupart des effets directs dun organisme nuisible, et certains des effets indirects, seront de nature commerciale ou auront des conséquences pour un marché donné. Ces effets, positifs ou négatifs, seront identifiés et quantifiés. Il peut être utile de prendre en considération les effets suivants:
- effets des variations des profits à la production induites par lorganisme nuisible, qui résultent de changements des coûts de production, des rendements ou des prix- effets des modifications induites par lorganisme nuisible dans les quantités demandées ou les prix des marchandises à la consommation sur les marchés nationaux ou internationaux. Ces effets pourraient inclure des modifications qualitatives des produits et/ou des restrictions commerciales de nature phytosanitaire résultant de lintroduction dun organisme nuisible.
Il existe des techniques analytiques pouvant être utilisées en consultation avec des experts en économie qui permettent une étude plus détaillée des effets économiques potentiels dun organisme de quarantaine. Tous les effets qui ont été identifiés y seront incorporés. Ces techniques peuvent notamment être les suivantes:
- budgétisation partielle: elle conviendra si les effets économiques induits par laction de lorganisme nuisible sur les profits à la production se limitent généralement aux producteurs et sont relativement peu importantsLutilisation des techniques analytiques est souvent compliquée par les incertitudes relatives aux données et par le fait que certains effets ne sexpriment que par des données qualitatives.- équilibre partiel: il est recommandé si, au point 2.3.2.2, il y a une modification importante des profits à la production ou de la demande de consommation. Lanalyse déquilibre partiel est nécessaire pour mesurer les modifications des conditions de vie ou les changements nets découlant des effets de lorganisme nuisible sur les producteurs et les consommateurs
- équilibre général: si les changements économiques sont importants au niveau du pays et risquent de modifier des facteurs comme les salaires, les taux dintérêt ou les taux de change, lanalyse déquilibre général peut être employée pour déterminer toute lampleur des effets économiques.
Certains effets directs et indirects dun organisme nuisible visés aux points 2.3.1.1 et 2.3.1.2 seront de nature économique, ou porteront sur certains types de valeur, mais ne concerneront pas un marché existant facilement identifiable. Par conséquent, ces effets peuvent ne pas être mesurés correctement, sous forme de prix sur des marchés de services ou de produits établis. Ce sont par exemple certains effets particuliers sur lenvironnement (tels que stabilité de lécosystème, biodiversité, agréments) et les effets sociaux (tels quemploi, tourisme). Ces effets pourraient être déterminés de façon approximative par une méthode appropriée dévaluation ne portant pas sur les marchés.
Sil nest pas possible de mesurer quantitativement ces effets, on peut fournir des informations qualitatives. En outre, on donnera toujours une explication de la manière dont ces informations ont été incorporées dans les décisions.
2.3.3.1 Zone menacée
Dans les cas qui le permettent, le résultat de lévaluation des conséquences économiques décrites ici sera exprimé en valeur monétaire. Ces conséquences peuvent également être exprimées qualitativement ou au moyen de mesures quantitatives non monétaires. On indiquera clairement les sources dinformation, les hypothèses et les méthodes danalyse employées.
La partie de la zone ARP où la présence de lorganisme nuisible entraînera des pertes importantes sur le plan économique sera, le cas échéant, identifiée, ce qui permet de délimiter la zone menacée.
Lestimation de la probabilité dintroduction de lorganisme nuisible et de ses conséquences économiques comporte de nombreuses incertitudes. En particulier, cette estimation est une extrapolation de la situation dans laquelle lorganisme nuisible est réellement présent, à une situation hypothétique dans la zone ARP. Il importe de documenter les domaines et le degré dincertitude de lévaluation et dindiquer si lon a eu recours au jugement dexperts. Cela est nécessaire pour des raisons de transparence et peut être utile aussi pour identifier les besoins de recherche et les classer par ordre de priorité.
À lissue de lévaluation du risque phytosanitaire, les organismes nuisibles classés peuvent être considérés, tous ou quelques-uns, comme appropriés pour la gestion du risque phytosanitaire. Pour chaque organisme nuisible, tout ou partie de la zone ARP peut avoir été classé comme zone menacée. Une estimation quantitative ou qualitative de la probabilité dintroduction dun ou plusieurs organisme/s nuisible/s et une estimation quantitative ou qualitative correspondante des conséquences économiques (y compris les effets sur lenvironnement) ont été obtenues et documentées et une estimation moyenne à été faite. Ces estimations, et les incertitudes connexes, serviront de données pour létape de gestion du risque phytosanitaire de lARP.