novembre 2007  
 Perspectives de l'alimentation
  Analyse des marchés mondiaux

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LES MARCHÉS EN BREF

CÉRÉALES

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

GRAINES, HUILES ET FARINES D’OLÉAGINEUX

SUCRE

VIANDES ET PRODUITS CARNÉS

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

POISSON ET PRODUITS DE LA PÊCHE

ENGRAIS

TAUX DE FRET MARITIME

Dossiers spéciaux

Appendice statistique

Indicateurs du marché et factures des importations vivrières

Annonce

VIANDES ET PRODUITS CARNÉS

PRIX

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Une demande oscillante, des approvisionnements tendus et des coûts de production croissants soutiennent les prix de la viande en 2007

L’indice FAO des prix de la viande s’est rétabli de sa faible valeur de 112 en mars 2006 pour se situer à 123 en août 2007 (1998-2000=100), ce qui reflète un accroissement des prix pour les trois grandes catégories de viande, c’est-à-dire bovine, porcine et volaille. Avec l’augmentation des coûts de production dans les grands pays producteurs, la hausse des prix devrait persister. En août, les prix du bœuf étaient en hausse de presque 6 pour cent par rapport aux niveaux précédemment enregistrés durant l’année, soutenus par une forte demande d’importations et des disponibilités exportables limitées, en particulier en Australie. Malgré une légère tendance à la fermeté des prix de la viande porcine au cours de l’année, l’indice FAO des prix de la viande porcine en août 2007 s’établissait à seulement 99 points, en hausse par rapport aux 96 points d’août 2006. L’essentiel de cette croissance était imputable à des évolutions en Chine où de faibles approvisionnements intérieurs ont muté cet exportateur net en importateur net. Actuellement, la croissance de l’indice FAO des prix mondiaux de la viande porcine est essentiellement imputable à une hausse d’environ 12 pour cent des prix de gros du filet de porc provenant des États-Unis entre janvier et août 2007. En ce qui concerne l’offre, le régime des prix a également subi l’influence de la hausse des coûts du fourrage et de l’énergie. De janvier à août 2007, les prix d’exportation moyens de la volaille au Brésil et aux États-Unis 1/ s’étaient accrus de 21 et 30 pour cent respectivement, par rapport à la même période en 2006. La fermeté des prix d’exportation reflète largement la reprise soutenue de la demande mondiale d’importations de volaille en 2007, malgré des épisodes répétés de grippe aviaire dans différentes régions du monde et des coûts du fourrage et de l’énergie nettement plus élevés. Ces évolutions spécifiques du marché ont été prises en compte par l’indice FAO des prix de la volaille, qui s’est considérablement renforcé depuis janvier, atteignant 136 points en août 2007, le plus haut niveau des dix dernières années.

Perspectives de l'alimentation

 

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VIANDE BOVINE

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De fortes expansions en Asie et en Amérique du Sud soutiennent la production mondiale de viande bovine en dépit du coût élevé du fourrage, de mauvaises conditions climatiques et de la reconstitution des troupeaux en Amérique du Nord

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La production mondiale de viande bovine en 2007 actuellement projetée devrait s’établir à 67 millions de tonnes, soit une hausse de 1,3 pour cent par rapport à l’an dernier. Cette croissance sera intégralement imputable à une production plus importante dans les pays en développement, qui est actuellement estimée en expansion de 3,2 pour cent, pour s’établir à 37,5 millions de tonnes. Elle permettre de compenser la contraction anticipée de 1 pour cent de la production de viande bovine dans les pays développés. En Amérique du Nord, la production de viande bovine est prévue en déclin de 0,7 pour cent. Aux États-Unis, la chute prévue devrait provenir d’une protection des génisses en vue du renouvellement des troupeaux et d’un poids à l’abattage inférieur dû à de mauvaises conditions de pâture associées à de moindres céréales fourragères. De même, des quantités d’abattage inférieures sont projetées au Canada, où les troupeaux se réduisent en raison d’une faible rentabilité et de coûts du fourrage plus élevés, ainsi qu’un taux de change supérieur. En ce qui concerne l’Amérique du Sud, la production de l’ Argentine est prévue en hausse de 7 pour cent, car de mauvaises conditions de pâture et certaines mesures politiques2/ ont stimulé l’abattage. La production au Brésil, l’un des fournisseurs mondiaux les plus concurrentiels, s’accroît plus lentement qu’elle ne l’a fait récemment, en raison de réserves en animaux réduites. Une tendance amplifiée mais analogue des réserves s’applique à l’ Uruguay, qui est également confronté à des déficits du bétail de remplacement. La production de viande bovine dans l’Union européenne maintient une tendance à la baisse, reflétant la réduction structurelle des troupeaux laitiers à double finalité, limités par des contingents de production de lait et des rendements en hausse. Ce déclin traduit également l’impact du découplage du soutien du gouvernement de la production actuellement en cours. Des récents épisodes de fièvre aphteuse et de fièvre catarrhale du mouton auront également une incidence négative sur la production dans l’Union européenne. La sécheresse persistante en Australie a eu des conséquences sur la rentabilité du secteur et a diminué la production de viande. Cependant, si un processus de liquidation de troupeau était engagé avant la fin de l’année, la production pourrait reprendre en 2007. L’expansion soutenue du cheptel laitier en Nouvelle-Zélande, qui contribue encore pour une large part à la production de bœuf, laisse entrevoir une diminution de la production cette année. La production de la Chine devrait augmenter d’environ 5 pour cent, reflétant une expansion régulière des troupeaux, des pratiques génétiques et d’alimentation améliorées, ainsi qu’un appui conséquent et régulier du gouvernement. La production de viande bovine augmentera probablement aussi en Inde et au Pakistan, en réponse à une demande intérieure croissante et à des industries laitières en expansion.

Le commerce international de viande bovine prévu pour 2007 devrait s’établir à 7,0 millions de tonnes, en hausse de 2,5 pour cent par rapport à 2006, compte tenu de la reprise soutenue des marchés après le choc causé par les épisodes d’encéphalopathie spongiforme bovine vérifiés en Amérique du Nord et les relatives interdictions aux importations, lesquelles sont progressivement levées. Parmi les grands marchés d’importation, les expéditions vers le Japon devraient augmenter de 4 pour cent, en grande partie imputables à des achats plus importants à l’Australie et aux États-Unis, encouragés par un détournement de la demande intérieure de volaille vers d’autres viandes à cause des épidémies. Un accès amélioré, suite à l’application d’accords de libre-échange, devrait stimuler les importations en République de Corée. Les achats des États-Unis, le plus grand importateur mondial, devraient également augmenter de 5 pour cent, en raison de la révision de règlementations concernant les importations de produits d’animaux de plus de 30 mois. En revanche, les importations de bœuf dans l’ UE des 27 ont connu un déclin dû à une interdiction partielle des importations de bœuf provenant du Brésil ainsi qu’une stagnation de la demande intérieure. Les importations en Fédération de Russie continueront probablement d’augmenter afin de satisfaire une demande croissante due à une baisse de la production.

En ce qui concerne les exportations de viande bovine, les expéditions provenant du Brésil ont flambé récemment, pour pallier les volumes d’exportation limités de l’ Argentine et de l’ Uruguay. Les exportations de viande de buffle par l’ Inde continuent de progresser rapidement en 2007, soutenues par des investissements croissants dans ce secteur et une forte demande d’importations en Malaisie, aux Philippines et dans d’autres pays du Proche-Orient. D’un autre côté, l’Euro fort et des prix internes élevés continuent de peser sur les exportations de l’Union européenne. Les expéditions de bœuf du Canada sont aussi prévues à la baisse, à cause de l’impact négatif de l’introduction de la législation sur l’étiquetage du pays d’origine de la part des États-Unis, leur principal marché.

VIANDE PORCINE

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En 2007, le secteur mondial de la viande porcine est fortement sensible aux évolutions qui ont lieu en Chine

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La production mondiale de viande porcine prévue en 2007 devrait diminuer de 1 pour cent pour s’établir à 105,8 millions de tonnes. Ce déclin est principalement imputable à une plus forte contraction de la production en Chine, secteur ayant été particulièrement touché par une élimination massive de porcs à la suite d’une poussée de syndrome dysgénésique et respiratoire du porc ainsi que par des prix du fourrage élevés. En Amérique du Sud, un accroissement de la production de viande porcine est anticipé dans les principaux pays producteurs. Le Brésil et le Chili, qui ont rentré des récoltes record de soja et de maïs, sont les principaux responsables de l’expansion de la production dans la région. Dans l’Union européenne, la production de viande porcine prévue ne devrait croître que légèrement en 2007, limitée par les coûts du fourrage en hausse et par de récents foyers de peste porcine en Bulgarie et en Roumanie. Dans la Fédération de Russie, la production devrait s’accroître, le nombre de porcs ayant augmenté de plus de 10 pour cent, avec le soutien du gouvernement dont les politiques visent à stimuler la production intérieure et réduire la dépendance vis-à-vis des importations à moyen terme. La production de viande porcine en Australie pourrait augmenter à court terme en raison d’une diminution des réserves, due à une combinaison de facteurs, tels que les augmentations des prix des céréales suite à la sécheresse (les céréales fourragères représentent approximativement 40 pour cent de l’apport fourrager), des importations record et le renforcement du dollar australien. La production de viande porcine au Canada déclinera probablement avec l’élevage porcin, tandis que l’industrie de transformation continue de se consolider sous la pression d’un dollar canadien fort. Aux États-Unis, les perspectives concernant la production de viande porcine sont favorables, considérant que les poids à l’abattage en 2007 sont proches de ceux de l’année précédente, même si le nombre d’abattages augmente. En Amérique du Nord, les prix de détail du porc ont augmenté puisque le secteur a réussi à répercuter une partie des augmentations des coûts de production sur les consommateurs.

Le commerce mondial de viande porcine devrait se maintenir de l’ordre de 5,0 millions de tonnes en 2007, pratiquement inchangé depuis l’an dernier. L’arrivée de la Chine sur le marché en tant qu’acheteur a représenté une grande évolution pour le secteur cette année, étant donné que le pays était paralysé par un manque de disponibilités en porc suite à la poussée de syndrome dysgénésique et respiratoire du porc. Parmi les principaux pays importateurs, les achats du Japon devraient se maintenir stagnants cette année, après le déclin de 2006. Les importations de viande porcine par le Mexique ne varieront probablement pas non plus beaucoup cette année. En revanche, les expéditions vers la République de Corée devraient s’accroître, soutenues par une demande intérieure croissante. Les livraisons de viande porcine vers la Fédération de Russie, qui continuent d’être sujettes à des contingents tarifaires, ne devraient augmenter que marginalement, en raison de larges gains de production et conformément à la politique actuelle du gouvernement. La Chine (continentale) devrait importer cette année 100 000 tonnes de porc, plus du double par rapport au niveau de 2006, pour tenter de réduire la pression à la hausse des prix intérieurs. En ce qui concerne les exportations de viande porcine, les ventes du Brésil et du Canada sont prévues en hausse, en partie stimulées par des expéditions accrues vers la Chine. En revanche, un déclin des exportations est actuellement anticipé aux États-Unis, suite à une forte consommation intérieure, et dans l’Union européenne, à cause de l’incidence de l’euro fort.

VIANDE DE VOLAILLE

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Malgré des épisodes répétés de grippe aviaire, la consommation mondiale de volaille continue de croître

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La production mondiale de viande de volaille projetée en 2007 devrait s’établir à 86,2 millions de tonnes, soit une hausse de 3 pour cent par rapport à l’an dernier. Une croissance est attendue dans toutes les régions, sauf en Amérique du Nord. La production stagnera aux États-Unis à cause de coûts du fourrage et de production supérieurs3/, ce qui a encouragé un léger redimensionnement du secteur pour la première fois. La situation au Canada dépendra fortement des résultats des mesures adoptées pour maîtriser les récentes flambées de grippe aviaire, néanmoins le pays devrait augmenter sa production. La production progressera aussi probablement en Amérique du Sud. L’ Argentine et le Brésil font état de la plus forte croissance parmi les pays producteurs traduisant, comme dans le cas de la viande porcine, une situation fourragère relativement favorable et des systèmes de production rentables. La production de volaille en Thaïlande devrait progresser à un rythme plus lent cette année, étant donné que le marché devait écouler de vastes disponibilités reportées de 2006. Cette année, malgré des épisodes répétés de grippe aviaire, la Chine devrait augmenter sa production de volaille grâce à des mesures d’amélioration de la transformation des aliments en viande. Les foyers de grippe aviaire vérifiés au début de l’année au Japon ont eu peu d’impact sur le secteur de la volaille, dont la production est prévue en légère hausse. Tous les autres grands producteurs de volaille, à savoir l’ Australie, la Colombie, l’ Inde, l’ Indonésie, la République islamique d’Iran, la Fédération de Russie, l’ Afrique du Sud et la Turquie, devraient accroître leur production de volaille en 2007, en grande partie pour répondre à une demande intérieure plus importante.

En Afrique, la production totale devrait légèrement progresser, reflétant essentiellement une plus forte production en Afrique du Sud et une reprise en Égypte après la grippe aviaire qui a fortement pesé sur le secteur en 2006. Malgré des réapparitions de grippe aviaire dans certaines zones de l’ Union européenne, les perspectives concernant la production de volaille en 2007 restent relativement optimistes. Des prix compétitifs, par rapport aux autres viandes, la préférence des consommateurs pour la viande blanche et l’utilisation croissante dans les préparations alimentaires ont joué en faveur de la viande de volaille. L’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie au début de 2007 n’a eu qu’un impact mineur sur le secteur de la volaille de l’Union européenne, étant donné que leur production totale ne représente que 4 pour cent, ou 500 000 tonnes, de la production de volaille de l’UE des 27.

Le commerce de viande de volaille estimé en hausse de 1 à 2 pour cent devrait s’établir à 8,2 millions de tonnes, soutenu par une demande croissante d ’importations, mais limité par des disponibilités exportables insuffisantes aux États-Unis. L’essentiel de la croissance des importations devrait provenir de l’Asie, en particulier de la Chine, de Singapour et du Viet Nam, où les consommateurs ont le plus souvent substitué le poulet de chair au porc après les premiers foyers de syndrome dysgénésique et respiratoire du porc, en mai 2006, en Chine, et la propagation successive dans d’autres zones de la région. Les importations de l’ Angola et de Cuba, provenant principalement des États-Unis, sont aussi prévues en hausse. De même, les importations de la Turquie sont anticipées en reprise après une contraction liée à la grippe aviaire en 2006, reflétant un regain de confiance de la part des consommateurs. En revanche, les importations du Japon devraient connaître un déclin dû à des préoccupations liées à la grippe aviaire de la part des consommateurs et à des stocks élevés de viande de volaille constitués en 2006. Un renforcement des mesures sanitaires sur les importations par la Fédération de Russie ainsi qu’une production intérieure accrue devraient également réduire les expéditions vers cette destination.

En ce qui concerne les exportations, de plus amples ventes de viande de poulet par le Brésil devraient être responsables de l’essentiel de l’expansion du commerce de volaille. Les exportations de ce pays devraient actuellement monter en flèche de 11 pour cent, et s’établir à 3,0 millions de tonnes, suite à une forte demande d’importations de la part des pays de l’Extrême-Orient, de l’Union européenne, du Venezuela et des pays du Proche-Orient, tels que le Koweït et l’Arabie saoudite. Les exportations de volaille de la Thaïlande devraient augmenter fortement, le pays ayant bénéficié du contingent d’importation récemment introduit par l’Union européenne concernant la volaille salée et la viande de poulet cuite. En revanche, malgré de plus importantes ventes vers la Chine, les exportations prévues des États-Unis misent sur une contraction de 5 pour cent par rapport aux 2,9 millions de tonnes de l’an dernier, en raison d’une concurrence croissante avec Brésil, en particulier sur les marchés asiatiques.

VIANDES OVINE ET CAPRINE

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La production mondiale d’ovins prévue devrait progresser malgré des réductions considérables en Océanie

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La production mondiale de viandes ovine et caprine prévue en 2007 devrait atteindre 13,9 millions de tonnes, soit une hausse 2,1 pour cent par rapport à l’an dernier. Cette tendance est confirmée par une expansion continue en Chine, en République islamique d’Iran et au Pakistan, soutenue par une demande intérieure dynamique. La production devrait également progresser en Afrique, reflétant des évolutions au Soudan, mais aussi en Afrique du Sud où la production devrait reprendre avec l’accroissement des troupeaux. En ce qui concerne l’Amérique latine et les Caraïbes, la production de l’ Argentine devrait s’accroître, compte tenu de la disponibilité limitée des aliments pour animaux et de conditions de pâture difficiles qui ont entraîné des augmentations du nombre d’abattages. En revanche, la production est prévue à la baisse dans la plupart des pays développés. En Australie et en Nouvelle-Zélande, une protection constante en vue du renouvellement des troupeaux devrait encore entraîner une baisse de la production. De la même façon, dans l’Union européenne, le découplage des primes annuelles pour les effectifs de brebis continue de peser sur la production.

Les exportations mondiales de viandes ovine et caprine estimées en 2007 devraient décliner pour s’établir à 840 000 tonnes. Les exportations totales de viande ovine de l’ Australie devraient se contracter pour 2007, suite au déficit de production, absorbant ainsi la légère augmentation des livraisons de la Nouvelle-Zélande. Parmi les principaux pays importateurs de viande ovine, les achats par les États-Unis sont prévus en hausse de 4,7 pour cent, en grande partie pour satisfaire la demande des consommateurs. Une demande stable et une production en baisse devraient également encourager une croissance des importations de l’Union européenne, première destination du commerce de viande ovine.


1.  Lesquels alimentent, à eux deux, 70 pour cent des échanges mondiaux.

2.  Par exemple, des taxes à l’exportation et des restrictions imposées sur les exportations de bœuf ont été introduites afin de maintenir les prix intérieurs du bœuf à un niveau abordable et de contenir l’inflation.

3.  Le coût de production pour la volaille est estimé en hausse de 27 pour cent selon Economic Impact of Ethanol on Livestock, Brian L. Buhr, University of Minnesota, 2007.

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