Dossier spécial: les prix nationaux restent très élevés dans les pays en développement

La nouvelle base de données de la FAO confirme que les prix nationaux restent très élevés dans les pays en développement

Le SMIAR a lancé récemment la base de données "Prix nationaux des aliments de base - base de données et outil d'analyse”¹ , dans le cadre de l’Initiative de la FAO contre la flambée des prix des denrées alimentaires, afin de faciliter le suivi et l’analyse des tendances des prix des aliments dans les pays en développement. Cette base de données couvre environ 800 prix nationaux de détail/de gros mensuels pour des produits alimentaires de consommation courante² dans 58 pays en développement, ainsi que les cours céréaliers mondiaux à l'exportation.

Une première analyse (avril 2009) des données figurant dans la base de données confirme les rapports précédents, selon lesquels les prix restent très élevés sur les marchés intérieurs des pays en développement, ou atteignent parfois des records. Sur les 790 prix nationaux relevés (prix nominal, en monnaie locale) pour toutes les denrées alimentaires figurant dans la base de données, le tout dernier prix enregistré³ est supérieur à celui de 12 mois auparavant dans 78 pour cent des cas et supérieur à celui de 3 mois auparavant dans 43 pour cent des cas. Dans 17 pour cent des cas, ce prix est le plus élevé jamais enregistré. Cette situation tranche avec l’évolution des marchés alimentaires internationaux, où les prix de la plupart des produits ont fortement chuté depuis les sommets atteints au premier semestre de 2008.

En ce qui concerne les céréales, qui constituent la plus importante denrée alimentaire de base dans les pays en développement, la situation est quasiment identique: les derniers prix nominaux relevés sont nettement supérieurs à ceux enregistrés 12 mois auparavant dans environ 80 pour cent des pays couverts par la base de données et plus élevés qu’il y a 3 mois dans 35 à 65 pour cent des pays, en fonction du type de céréale. Dans 10 à 30 pour cent des pays, selon les renseignements dont disposait le SMIAR à la fin mars, les prix des aliments étaient les plus élevés jamais enregistrés.

La situation est encore plus dramatique dans les pays d’Afrique subsaharienne. Les prix nationaux du riz sont bien supérieurs à ceux pratiqués 12 mois auparavant dans la totalité des pays inclus dans la base de données, tandis que ceux du maïs, du mil et du sorgho sont en hausse par rapport à 12 mois auparavant dans environ 89 pour cent des pays. En ce qui concerne le blé et les produits dérivés, 71 pour cent des pays à l’étude affichent une augmentation des prix par rapport à 12 mois auparavant. À l’exception du mil, les tout derniers prix relevés pour les céréales se situaient bien au-dessus des niveaux atteints lors des crises de 2008 dans environ un tiers des pays, principalement en Afrique orientale et australe.

Toutefois, les prix des aliments restent élevés dans d’autres régions également, en particulier en Asie dans le cas du riz et en Amérique centrale et en Amérique du Sud dans le cas du maïs et du blé.

Contrairement à la tendance constatée pour les prix nationaux des produits alimentaires, les cours céréaliers mondiaux à l’exportation sont bien plus bas qu’en 2008. Les prix à l’exportation du maïs, du sorgho, du blé et du riz se situent respectivement à 31 pour cent, 38 pour cent, 39 pour cent et 30 pour cent de moins que 12 mois auparavant, et ont baissé de 37 à 53 pour cent par rapport aux sommets atteints en 2008.

 

1. Cette base de données peut être consultée sur le site web de la FAO à l’adresse: www.fao.org/giews/pricetool

2. Principalement céréales et produits céréaliers, mais aussi haricots, pommes de terre et manioc, ainsi que certains produits animaux.

3. À quelques exceptions près, les tout derniers prix se rapportent à ceux enregistrés entre janvier et avril 2009