No.2  avril 2009  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

Pays en crise ayant besoin d'une aide extérieure (total: 31 pays)

Le point sur les crises alimentaires

Dossier spécial: un nouvel outil sur les prix nationaux des produits alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Dossier spécial: les prix nationaux restent très élevés dans les pays en développement

Examen par région

Annexe statistique

Note

Examen par région

Afrique

Top

Afrique du Nord

Top

La production céréalière devrait se redresser au Maroc

Top

La récolte des céréales d'hiver de 2009 doit commencer à partir de juin dans la plupart des pays de la sous-région. Les perspectives de récolte sont globalement favorables, en particulier au Maroc où, si les conditions météorologiques restent normales au cours des prochains mois, la production devrait se redresser encore après le niveau réduit par la sécheresse de 2007. La superficie totale exploitée en blé et en orge au Maroc est estimée à quelque 5,1 millions d'hectares, comme l'an dernier, et les rendements devraient fortement augmenter, ce qui laisse présager une récolte exceptionnelle cette année. En Égypte, qui est le premier producteur de la sous-région et où les rapports indiquent des conditions météorologiques favorables dans l'ensemble, les perspectives sont également bonnes, et une production céréalière moyenne à supérieure à la moyenne est escomptée. En revanche, en Tunisie, malgré les incitations du gouvernement visant à augmenter la production intérieure pour atténuer les effets négatifs sur les consommateurs de la hausse des prix internationaux, les perspectives restent incertaines. Cette situation est attribuable pour l'essentiel à l'insuffisance des réserves d'humidité des sols à l'époque des semis, qui a entraîné une réduction de la superficie exploitée. Malgré une nette amélioration de la pluviosité en janvier et février, la production agricole ne devrait pas enregistrer de reprise notable. Pour résumer, selon les prévisions de la FAO, la production totale de blé de la sous-région se chiffrerait à quelque 17,9 millions de tonnes, soit 13 pour cent de plus que l'année précédente, tandis que celle d'orge atteindrait 5 millions de tonnes environ, en hausse de 50 pour cent.

La récolte céréalière moyenne rentrée en 2008, associée aux perspectives de récolte favorables en 2009 et à la forte diminution des cours mondiaux des produits de base, a contribué à réduire l'inflation et à améliorer l'accès à la nourriture. En Égypte, pays le plus touché, où le taux d'inflation d'une année sur l'autre dans les zones urbaines a atteint 23,6 pour cent en août 2008 (contre 6,9 pour cent en décembre 2007), on constate une tendance à la baisse depuis septembre avec un net recul de l'inflation à 14,3 pour cent en janvier 2009. L'inflation est principalement imputable à la fluctuation des prix dans le secteur de l'alimentation, où son taux d'une année sur l'autre est passé de 30,9 pour cent en août 2008 à 16,3 pour cent en janvier 2009.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Tableau 8. Production céréalière de l'Afrique ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Afrique 19.2 22.7 24.7 99.8 111.3 112.1 22.3 26.3 25.9 141.3 160.3 162.7
Afrique du
Nord
13.4 15.8 17.9 10.9 11.2 13.2 6.9 7.3 7.3 31.2 34.2 38.5
Égypte7.48.08.07.97.78.06.97.27.322.222.923.3
Maroc1.63.75.20.91.52.80.00.00.02.55.28.1
Afrique de
l'Ouest
0.1 0.1 0.1 40.7 46.7 45.5 8.9 11.4 10.9 49.7 58.2 56.5
Nigéria0.00.10.123.926.026.03.24.24.027.230.230.0
Afrique
centrale
0.0 0.0 0.0 2.9 3.0 3.0 0.4 0.4 0.4 3.4 3.4 3.5
Afrique de
l'Est
3.5 4.5 4.6 27.9 28.3 29.3 1.8 1.8 1.8 33.2 34.7 35.7
Éthiopie2.53.23.212.512.912.90.00.00.015.016.116.1
Soudan0.60.90.94.74.95.30.00.00.05.35.86.2
Afrique
australe
2.2 2.4 2.2 17.3 22.1 21.0 4.2 5.3 5.4 23.7 29.8 28.5
Madagascar0.00.00.00.40.40.43.94.95.04.35.35.4
Afrique du Sud1.92.11.97.813.612.20.00.00.09.715.714.1
Zimbabwe0.10.00.01.10.80.90.00.00.01.30.80.9
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Afrique de l'Ouest

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En Afrique de l’Ouest, la préparation des sols est en cours dans les pays côtiers, en vue des semis de céréales de la campagne principale de 2009, tandis qu'au Sahel, les semis devraient avoir lieu en juin.

Les produits alimentaires sont toujours chers dans la sous-région

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Bien que la plupart des pays aient rentré une bonne récolte céréalière en 2008, la sécurité alimentaire continue de susciter des préoccupations en raison de la cherté persistante des produits alimentaires. Après avoir accusé un repli pendant près de deux mois au moment des récoltes, les prix des céréales secondaires, qui dépendent étroitement de l'offre et de la demande, ont progressé dans la plupart des pays en novembre-décembre 2008. Par conséquent, en février 2009, les prix des céréales secondaires restaient bien supérieurs à leur niveau d'un an auparavant. Par exemple, en dépit d'un fort recul par rapport au sommet atteint en août-septembre 2008, les prix de gros du mil sur les marchés du Mali (Bamako), du Niger (Niamey) et du Burkina Faso (Ouagadougou) en février 2009, affichaient toujours respectivement 16, 19 et 20 pour cent de plus qu'en février 2008. Au Ghana (Accra), le prix au détail du maïs en mars avait grimpé de 54 pour cent par rapport à un an auparavant. Toutefois, les prix de détail du mil au Sénégal (Dakar) en février 2009 étaient similaires à leur niveau d'il y a un an, ce qui semble indiquer que la demande régionale, en particulier celle des industries alimentaires et du secteur de la volaille au Nigéria, pourrait être un facteur de tension sur les marchés de l'est de la sous-région.

La situation n'est guère plus brillante pour le riz importé dont le prix, déterminé par les cours mondiaux, a subi les fortes fluctuations constatées sur le marché international. Au Burkina Faso, au Sénégal et au Niger, les prix du riz restent très élevés, en hausse de 60, 48 et 41 pour cent respectivement en février 2009 par rapport à un an auparavant. Par comparaison, le prix à l'exportation des brisures de riz thaïlandais était en recul de 22 pour cent en février 2009 par rapport à son niveau d'il y a un an. L'inflation des prix du riz dans les pays francophones d'Afrique de l'Ouest a été activée dans une certaine mesure par la dépréciation du franc CFA (qui est aligné sur l'euro) par rapport au dollar EU depuis le début de l'année. De même, le prix du riz devrait continuer de grimper dans les autres pays de la sous-région, du fait de la dépréciation continue des monnaies nationales sous l’effet de la crise économique mondiale. Au Nigéria, le naira s'est fortement déprécié ces dernières semaines, perdant 25 pour cent de sa valeur entre fin novembre et janvier, la chute des prix du pétrole se répercutant sur l'économie. Au cours de l’année passée, le cedi ghanéen a perdu plus de 30 pour cent de sa valeur. Cette situation entraînera probablement une hausse constante des prix, avec des retombées négatives sur l'accès à la nourriture, en particulier dans les pays de l’ouest de la sous-région qui sont tributaires des importations.

Récemment, dans plusieurs pays, les prix des produits alimentaires sont même supérieurs à ceux observés dans la sous-région en 2005, lors de la dernière crise alimentaire, ce qui suscite de graves inquiétudes quant à la sécurité alimentaire. Toutefois, tandis que la crise de 2005 avait été déclenchée par l'effet combiné des infestations acridiennes et d'une pluviosité insuffisante, occasionnant de graves pertes de cultures et de pâturages, la campagne agricole de 2008 s'est caractérisée par une pluviosité satisfaisante, une récolte record et des pâturages abondants dans la plupart des pays. Ainsi, la cherté des produits alimentaires risque de se répercuter le plus fortement au niveau des ménages ruraux à déficit vivrier et des consommateurs urbains. Par conséquent, des interventions de protection sociale sont recommandées durant la période de soudure, telles que des ventes à prix subventionnés, des activités vivres-contre-travail ou espèces-contre-travail, en fonction du volume des disponibilités alimentaires dans chaque région.



Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Afrique centrale

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Les semis de céréales de la campagne 2009 viennent tout juste de commencer. Au Cameroun, bien qu'une récolte céréalière supérieure à la moyenne ait été rentrée en 2008, les prix continuent d'augmenter sous l'effet de différents facteurs, à savoir le net redressement de l'industrie de la volaille, durement touchée par la peste aviaire en 2006, ainsi que la dépendance du pays à l'égard des importations de riz. Afin d'essayer d'endiguer l'inflation des produits alimentaires, le gouvernement aurait signé en janvier un accord avec les négociants, en vue de stabiliser le prix des produits de base importés (riz notamment). Pour compenser les importateurs des coûts que cette mesure risque d’entraîner, le gouvernement s'est engagé à accélérer le paiement des crédits d’impôt et à réduire les frais de manutention. Cet accord devrait rester en vigueur jusqu'en juin 2009. En outre, en République centrafricaine, la reprise de l'agriculture continue d'être perturbée par les troubles civils persistants et par le manque d'intrants agricoles, notamment dans le nord où près de 300 000 personnes auraient été chassées de leur foyer au cours des deux dernières années. L'insécurité persistante tant au Tchad que dans la région du Darfour au Soudan menace de créer une situation encore plus instable dans le nord du pays.

Afrique de l'Est

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Les pluies qui sont tombées récemment ont fourni un répit bienvenu aux cultures céréalières de 2009 après la sécheresse précédente.

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Les cultures céréalières de la campagne principale de 2009 sont actuellement mises en terre et/ou au stade de maturation en Somalie, au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, tandis qu'en Éthiopie, en Érythrée et au Soudan, les semis ne devraient pas commencer avant mai-juin.

Les précipitations tardives et inférieures à la moyenne enregistrées dans toute la région depuis le début de l'année ont retardé les semis et eu des effets négatifs sur les cultures mises en terre précocement; toutefois, elles ont été abondantes fin mars et début avril, améliorant les perspectives concernant les récoltes céréalières de cette année. Au Kenya et en Tanzanie, on attend de meilleures récoltes au cours de cette campagne suite aux initiatives prises par le gouvernement pour subventionner le coût des engrais et des semences.

Dans les régions pastorales et les zones marginales du sud de la Somalie, du nord et du nord-est du Kenya et de l’est et du sud-est de l'Éthiopie, le temps sec qui règne ces derniers mois suscite de graves préoccupations. Plusieurs campagnes consécutives caractérisées par une pluviosité inférieure à la moyenne, ce à quoi il faut ajouter la cherté des intrants et les troubles civils, ont déjà compromis la production agricole et animale, avec des conséquences dévastatrices sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance.

Récolte de céréales secondaires réduite en 2008/09

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La récolte de la campagne secondaire 2008/09 est terminée dans la plupart des pays de la région, sauf en Éthiopie, où les cultures de la campagne "belg" devraient être récoltées à partir de juin. Au Soudan, la moisson du blé est en cours.

La récolte des petites pluies qui vient de se terminer au Kenya s'annonce en baisse en raison des pluies insuffisantes, de la diminution de la superficie ensemencée et de la cherté des intrants. Selon les estimations, la production de maïs de la campagne des petites pluies n'a atteint que 130 000 tonnes, tandis que la production de maïs de la campagne 2008/09 s'élève à 2,34 millions de tonnes au total, soit 15 pour cent de moins que la moyenne à court terme. Les plaines agricoles marginales du sud-est, qui dépendent étroitement de la saison des petites pluies, ont gravement souffert de l'insuffisance répétée des précipitations. De même en Somalie, les précipitations mal réparties et insuffisantes, associées à l'insécurité civile persistante et à la cherté des intrants, ont entraîné une baisse de la production au cours de la campagne "deyr" de 2008/09. Au total, la production deyr (sorgho et maïs) est estimée à 54 000 tonnes, soit 54 pour cent de moins que le niveau d'après-guerre (1995-2007). En République-Unie de Tanzanie, les rapports initiaux concernant la récolte "vuli" de 2008/09 qui vient de s'achever indiquent que la production céréalière a reculé en raison des pluies saisonnières insuffisantes dans la région du nord-est à régime bimodal. En revanche, selon les premières estimations, la "deuxième" campagne de maïs de l’Ouganda serait en hausse d'environ 200 000 tonnes.

Les récoltes céréalières de la campagne principale de 2008, rentrées à la fin de l'année, ont été bonnes dans les plus importants pays producteurs, tels que l' Éthiopie et le Soudan. Toutefois, en Érythrée, la pluviosité inadéquate au cours de la principale campagne de végétation "kremti" a entraîné une diminution du volume récolté. En Afrique de l'Est, la production céréalière totale de 2008 (campagnes principale et secondaire) est estimée à 34,7 millions de tonnes, soit environ 4 pour cent de plus qu'en 2007.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Les prix restent supérieurs aux niveaux de l'an dernier

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Même s'ils ont reculé quelque peu au cours des derniers mois, suite à la récolte céréalière de la campagne principale de 2008, les prix restent élevés dans la région. Un certain nombre de gouvernements ont supprimé les taxes intérieures et les droits d'importation sur les ventes de céréales, pour tenter de faire baisser les prix.

Au Kenya, le prix du maïs, qui a atteint des niveaux record en février 2009, a reculé légèrement en mars pour atteindre 381 USD la tonne à Nairobi, soit encore 43 pour cent de plus que l'année précédente. En Somalie, les prix du sorgho et du riz importé ont chuté au cours des deux derniers mois, mais en mars 2009, ils se situaient encore à 72 et 32 pour cent au-dessus du niveau d’un an auparavant. En Éthiopie, à Addis-Abeba, le prix du maïs, qui est la céréale la plus consommée, et celui du sorgho, aliment de base dans la plupart des régions de plaines du pays, ont amorcé une tendance à la baisse depuis septembre 2008. Cette tendance a coïncidé avec la récolte et en mars 2009, le prix du maïs se situait à seulement 4 pour cent de plus que l’année précédente, tandis que celui du sorgho avait perdu environ six pour cent. De même, le prix du blé, principalement consommé dans les centres urbains, était en hausse de 18 pour cent en février 2009 par rapport à la même époque l'an dernier. En Ouganda, le prix du maïs a progressé de 11 pour cent en mars, niveau supérieur à celui de mars 2008. La forte demande régionale en maïs ougandais devrait entretenir la surévaluation des prix intérieurs. En revanche, en République-Unie de Tanzanie, les prix du maïs ont reculé au cours des derniers mois et en mars 2009, leurs niveaux étaient identiques à ceux d'il y a un an, tout en ayant doublé par rapport à mars 2007.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Au Soudan, les prix du sorgho, principale denrée de base, étaient en hausse de 68 pour cent en février 2009 par rapport à ceux enregistrés sur la même période en 2008. En revanche, les prix du blé à Khartoum, la plus grosse région consommatrice, ont reculé de 35 pour cent depuis février 2008. Cette diminution est manifestement liée aux fluctuations des cours mondiaux, en raison de la forte dépendance du Soudan envers les importations de blé. À Djibouti, les prix des céréales sont en recul depuis le début 2009, ceux du sorgho ayant chuté de 31 pour cent en janvier 2009, tandis que ceux du riz de basse qualité (belem) sont en baisse depuis octobre 2008.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

En Érythrée, les prix de la farine de blé et de sorgho sont en nette augmentation depuis février 2008, mais ils se seraient quelque peu stabilisés en janvier et février 2009, après la récolte de la campagne principale rentrée à la fin de l'an dernier. Entre septembre 2008 et février 2009, le prix de la farine de blé, essentiellement importée, a augmenté de 6 pour cent dans la principale ville portuaire de Massawa. Sur la même période, celui du sorgho a lui aussi grimpé de 20 pour cent. Cette forte augmentation des prix aura des incidences considérables sur le pouvoir d'achat des ménages, compromettant la sécurité alimentaire, en particulier dans les zones rurales où le sorgho est la principale denrée de base. En outre, les prix locaux convertis en dollars EU en fonction du taux de change officiel sont beaucoup plus élevés que dans les pays voisins.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Afrique australe

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Les perspectives concernant les récoltes céréalières de 2009 en Afrique australe sont en général favorables, sauf au Zimbabwe

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En Afrique australe, les récoltes céréalières sont en cours ou imminentes. Bien que l'arrivée tardive des pluies saisonnières à la fin de 2008 ait quelque peu retardé les semis et entraîné des sécheresses prolongées par la suite en février, touchant certaines parties de la sous-région, les perspectives concernant la prochaine récolte restent généralement bonnes dans l'ensemble de la sous-région. Le régime des pluies saisonnières est illustré à la figure 13, qui indique la pluviosité prévue dans les principales régions productrices de certains pays. Toutefois, les intempéries et l'accès réduit aux intrants essentiels en certains endroits en raison des prix élevés ont assombri les perspectives de production. Selon les dernières indications, la production totale de céréales secondaires de 2009 perdrait 5 pour cent par rapport à l'an dernier, tout en restant supérieure à la moyenne des cinq dernières années.

La superficie sous maïs commercial en Afrique du Sud au cours de cette campagne est officiellement estimée à 2,42 millions d'hectares, soit 13,5 pour cent de moins que l'an dernier, principalement en raison de la baisse des prix SAFEX et des cours mondiaux du maïs au moment des semis, ainsi que des pluies tardives et mal réparties tombées dans les principales zones productrices (le triangle du maïs). Selon les prévisions provisoires, la production s'établirait à 11,2 millions de tonnes, en baisse de 12 pour cent par rapport à la récolte record de l'an dernier. De grands programmes de subvention des intrants ont de nouveau été mis en œuvre en Zambie, au Malawi, en Angola et à Madagascar, ce qui a permis aux petits agriculteurs d'utiliser des semences de qualité et des engrais et devrait avoir un effet positif non négligeable sur le volume total de céréales récoltées. En revanche, l'épisode de sécheresse qui a duré 20 à 40 jours environ dans la plupart des régions du Zimbabwe, associé aux pénuries et au renchérissement d'intrants essentiels tels qu'engrais, semences, carburant et machines de labour, devrait se traduire par une nouvelle récolte réduite pour cette campagne. La réforme annoncée récemment, portant sur les prix et la commercialisation, l'adoption du dollar EU en tant que monnaie locale et la libéralisation du marché des céréales, faisant de l'Office national de commercialisation des céréales l'acheteur de dernier recours, sont arrivées trop tard pour avoir une influence notable sur la récolte de cette année. L’irrégularité des pluies et la sécheresse prolongée ont également eu des effets négatifs sur les cultures dans le sud du Mozambique et de l’ Angola, où les rendements devraient diminuer.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Les importations céréalières continuent d'arriver au compte-gouttes

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Durant la campagne de commercialisation en cours (2008/09), les importations céréalières des pays déficitaires de la sous-région ont quelque peu ralenti par rapport à l'année passée (voir le tableau 9), probablement en raison du renchérissement global des produits importés en 2008/09, en particulier en ce qui concerne le blé et le riz. Les chiffres disponibles à la mi-mars 2009 (soit presque au terme de la campagne commerciale) montrent que seulement 68 pour cent des besoins d'importations céréalières estimatifs (contre 82 pour cent l'année précédente) ont été reçus et/ou commandés/annoncés depuis le début de la campagne commerciale en avril 2008. Au Zimbabwe, au Mozambique, en Angola et dans d'autres pays, soit les importations actuelles ont chuté bien au-dessous des besoins estimatifs d'importation, soit les données concernant les livraisons sont encore incomplètes. Étant donné que la période de soudure a commencé en janvier 2009, des importations supplémentaires doivent être organisées de toute urgence afin d'éviter des pénuries alimentaires et une nouvelle flambée des prix sur les marchés locaux.

Tableau 9. Besoins d’importations et situation effective des importations pour l’Afrique australe (non compris l’Afrique du Sud et Maurice) en 2008/09 et comparaison avec 2007/08 1
  Besoins d’importations en 2008/09 Besoins d’importations en 2008/09 couverts 2 à la fin mars 2009 Besoins d’importations en 2007/08 couverts 2 à la fin mars 2008
 (milliers de tonnes)(milliers de tonnes)(%)(%)
Total des céréales
Total 4 540 3 096 68 82
Achats commerciaux3 9192 6796883
Aide alimentaire6214176778
Maïs
Total 2 177 1 614 74 84
Achats commerciaux1 8891 4677889
Aide alimentaire2881485167
Source: Estimation FAO/SMIAR.
1 Les données d’importations disponibles varient de avril 2008 à la fin mars 2009.
2 Contractés/annoncés/reçus.
Note: Année commerciale avril/mars pour la plupart des pays.

Les prix actuels des céréales restent élevés dans certains pays malgré le recul des cours régionaux et mondiaux.

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En mars 2009, les prix des principales céréales se sont envolés par rapport à la même époque l'an dernier dans certains pays de la sous-région, en raison des importations tardives au cours de la campagne commerciale 2008/09 (avril/mars dans la plupart des cas). Les prix du maïs, principale denrée alimentaire de base de la sous-région, étaient supérieurs aux niveaux enregistrés un an auparavant (voir la figure 14). En Afrique du Sud, principal pays exportateur de la région, le prix de mars 2009 (prix au comptant à Randfontein en rand) était en recul de 4 pour cent par rapport au début de la campagne commerciale en mai 2008, tandis qu’à la même période un an auparavant, il avait gagné 13 pour cent. De mai 2008 à mars 2009, les prix en dollar EU ont chuté de 30 pour cent, suite à la dévaluation du rand. Au Mozambique, le prix relevé en mars 2009 (prix de gros à Maputo) était de 12,95 MZN (métical du Mozambique) le kilogramme, soit 41 pour cent de plus que pour le même mois en 2008. Étant donné que la nouvelle récolte a commencé en avril, les prix devraient retomber à leur plancher saisonnier dans la plupart des pays. D'avril 2007 à mars 2008, le prix moyen du riz - principale denrée alimentaire de base à Madagascar - se situait à environ 12 pour cent de plus que la moyenne relevée à la même époque un an auparavant. Il a encore augmenté d'environ 4 pour cent en 2008/09 et devrait fléchir lors de l'arrivée de la nouvelle récolte à partir d'avril-mai.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Asie

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Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Extrême-Orient

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Les conditions de végétation se sont améliorées pour les cultures de blé d'hiver de 2009

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En Chine (continentale), les cultures de blé d'hiver, qui assurent environ 95 pour cent de la production annuelle de blé du pays, devraient être récoltées en mai-juin. Après la grave sécheresse qui a sévi cet hiver, touchant gravement près de 50 pour cent des cultures, les précipitations bénéfiques qui sont tombées à la fin février et en mars, associées à une irrigation intensive grâce à l'aide du gouvernement, ont permis aux cultures de reprendre. Les températures supérieures à la normale qui ont régné cet hiver ont également été propices aux cultures. Selon les prévisions provisoires, la production de blé de 2009 s'établirait à 109 millions de tonnes environ, soit quelque 3 pour cent de moins qu'en 2008, en dépit d’un léger accroissement des superficies ensemencées. En Inde, les cultures de blé d'hiver sont actuellement moissonnées et la production de 2009 est officiellement prévue à 78 millions de tonnes, chiffre proche du record de l'an dernier. Les rendements devraient progresser dans l'Uttar Pradesh et le Bengale occidental, tandis qu'ils resteraient identiques à ceux de l'an dernier dans l’Haryana, l'Uttaranchal et l'Uttarakhand. Le gouvernement devrait lever l'interdiction qui frappe les exportations de blé après les élections fédérales d'avril-mai, en raison des prévisions favorables concernant la production et des achats record de blé dus à la hausse des prix d'achat fixés par l'État (en début d'année, le gouvernement a augmenté le prix d'achat officiel, qui est passé de 10 000 INR la tonne à 10 800 INR la tonne). L'Inde a interdit les exportations de blé en 2007 pour augmenter les disponibilités locales et empêcher la flambée des prix intérieurs. Au Pakistan, l'état des cultures de blé sur le point d'être récoltées demeure satisfaisant en raison des pluies favorables qui sont tombées pendant la période de végétation. La production de blé de 2009 devrait atteindre un niveau record de 23,5 millions de tonnes. Le gouvernement s'est engagé à maintenir le prix minimum garanti à la production à 950 PKR les 40 kg (soit 11,8 USD les 40 kg) et les achats de blé ont été fixés à 6,5 millions de tonnes pour 2009/10. En République islamique d'Iran, le temps sec, associé à des températures supérieures à la normale, a favorisé la croissance précoce des céréales d’hiver. Selon les prévisions, la récolte de blé d'hiver de 2009 ne devrait se redresser que partiellement par rapport au niveau réduit par la sécheresse de l'an dernier. Le pays est devenu presque autosuffisant en blé en 2007, mais les besoins d'importation en 2008/09 (avril/mars) s’élèveraient au total à 5,6 millions de tonnes, suite à la sécheresse de 2008.

Les prix ont grimpé à des niveaux historiques dans plusieurs pays

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Les prix des denrées alimentaires de base ont reculé au cours du premier trimestre, mais ils sont restés nettement supérieurs par rapport à la moyenne à long terme dans certains pays. L'impact des prix sur la consommation alimentaire totale des groupes de populations vulnérables reste considérable.

À Sri Lanka, le prix au détail du riz à Colombo a fléchi pour s'établir à 61 roupies le kg en mars 2009, soit quelque 6 pour cent de moins que le mois précédent et 8 pour cent de moins que le sommet atteint en juin 2008. Toutefois, ce prix dépasse encore de 78 pour cent celui qui avait été relevé le même mois deux ans auparavant. Au Pakistan, le prix au détail de la farine de blé à Karachi s'établissait à 26,3 roupies le kg en mars 2009, soit 23 pour cent de moins que le sommet atteint en août 2008, mais encore 48 pour cent de plus que celui de mars 2007. En Thaïlande, le prix de gros du riz (5 pour cent de brisures) à Bangkok a reculé pour passer à 18,27 bahts le kg en février 2009, soit 28 pour cent de moins que son plus haut niveau enregistré en avril 2008, mais encore 74 pour cent de plus qu’en février 2007.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Production de riz record en 2008 et perspectives globales de production optimistes pour 2009

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La campagne de paddy de 2008 s'est achevée dans la sous-région avec des résultats bien supérieurs aux prévisions. Selon les dernières estimations, la production aurait atteint le niveau record de 621,3 millions de tonnes de paddy en 2008, soit quelque 3,5 pour cent de plus que l'année précédente.

La campagne de paddy de 2009 est bien avancée dans certains pays. Les perspectives sont bonnes en Indonésie (campagne principale), en Chine (riz précoce), à Sri Lanka (Maha) et au Bangladesh (boro). En revanche, au Népal, la sécheresse compromet les cultures de blé de 2009 qui sont sur le point d'être récoltées et les pertes de récolte sont estimées par endroits à plus de 30 pour cent des superficies ensemencées. Les précipitations et les chutes de neige qui sont tombées en février dans les districts de l’extrême-ouest et du centre-ouest et en mars dans le centre et l'est, sont arrivées un peu trop tard et en trop faible quantité pour améliorer l'état des cultures. Dans de nombreuses zones agricoles marginales des districts de collines et de montagnes de l'extrême-ouest et du centre-ouest, les pertes de récolte devraient atteindre entre 50 et 70 pour cent de la superficie ensemencée.

Plusieurs pays de la sous-région ont adopté de nouvelles stratégies pour appuyer la production de riz en 2009. Le Gouvernement thaïlandais a fixé les prix garantis aux producteurs pour le paddy de la deuxième récolte bien au-dessus de ceux du marché - 11 800 THB (332 USD) la tonne - dans le cadre du nouveau plan d'intervention mis en oeuvre à partir du 16 mars jusqu'à la fin juillet. Le Gouvernement vietnamien a demandé aux grandes entreprises alimentaires publiques d'acheter tout le riz commercial aux agriculteurs afin de leur garantir 30 pour cent de bénéfices au moins. Le pays a l'intention d'exporter de 3,4 à 3,5 millions de tonnes de riz au cours du premier semestre et quelque 5 millions de tonnes pour l'ensemble de l'année 2009, soit un niveau analogue à celui de l'an dernier. Le 28 janvier 2009, le Gouvernement du Bangladesh a fortement réduit le prix des engrais en vue de stimuler la production agricole et de stabiliser les prix des produits de base. Les prix au détail de trois engrais à base de composants autres que l'urée - superphosphate triple, murate de potasse et phosphate de diammonium - ont été réduits de moitié.

Tableau 10. Production céréalière de l'Asie ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Asie 285.5 277.5 281.4 268.7 276.5 274.7 600.6 621.3 625.3 1 154.8 1 175.3 1 181.4
Extrême-Orient 212.0 216.4 214.0 242.5 255.3 250.9 595.5 616.6 620.3 1 050.0 1 088.3 1 085.1
Bangladesh0.70.91.00.50.50.543.446.546.844.647.948.3
Chine109.3112.5109.0163.6175.5172.2187.4194.5194.7460.3482.5475.9
Inde75.878.477.840.537.735.6145.0148.3149.2261.3264.5262.6
Indonésie0.00.00.013.316.317.057.260.360.970.476.677.9
Pakistan23.321.823.53.73.73.78.39.89.535.335.336.7
Thaïlande0.00.00.04.14.44.232.131.431.136.235.835.3
Viet Nam0.00.00.03.63.73.735.938.639.039.542.342.7
Proche-Orient 45.9 35.9 41.6 20.6 16.6 19.0 4.3 4.0 4.3 70.8 56.5 64.9
Iran (République
islamique d’)
15.09.811.85.12.93.42.82.62.722.915.317.9
Turquie17.217.818.711.410.812.30.60.80.829.229.331.8
Pays asiatiques
de la CEI
27.5 25.1 25.8 5.7 4.6 4.7 0.7 0.7 0.7 33.8 30.4 31.2
Kazakhstan16.514.014.53.32.32.50.30.30.320.116.617.3
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Des difficultés d'approvisionnements vivriers et d'accès aux marchés persistent dans plusieurs pays

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Bien que la situation des disponibilités alimentaires soit globalement satisfaisante dans la sous-région, les populations vulnérables d'un certain nombre de pays continuent de souffrir de graves difficultés d'approvisionnement. La République populaire démocratique de Corée continue de souffrir d'une insécurité alimentaire chronique et reste tributaire de l'aide alimentaire extérieure. Toutefois, elle a décidé récemment de refuser l'aide alimentaire en provenance des États-Unis, qui ont livré environ 170 000 tonnes de vivres (céréales essentiellement) depuis mai 2008. Selon les rapports, les rations alimentaires auraient diminué de moitié depuis avril de cette année. Au Népal, le renchérissement des denrées alimentaires et la mauvaise récolte de blé de 2009 rentrée en certains endroits ont entraîné une nette augmentation de l’insécurité alimentaire des ménages. La sécurité alimentaire est également durement touchée par la crise financière qui a entraîné une réduction des envois de fonds dont bénéficiaient de nombreux ménages vulnérables. Au Myanmar, une assistance agricole demeure nécessaire pour la campagne secondaire de 2009 et la prochaine campagne de mousson pour permettre aux petits agriculteurs de relancer la production et de recouvrer leurs moyens de subsistance dans les zones touchées par le cyclone Nargis (mai 2008). Des pénuries alimentaires ont été signalées dans l'État de Rakhine, attribuées aux campagnes agricoles médiocres de 2007 et 2008, au renchérissement des denrées alimentaires et des intrants agricoles, ainsi qu'à la baisse des offres d'emploi à l'intention des pauvres sans terre. À Sri Lanka, la sécurité alimentaire continue de se ressentir de la résurgence du conflit civil. Plus de 5 000 civils auraient été tués et 220 000 personnes auraient souffert des affrontements entre les Tigres tamouls rebelles et les forces de l'ordre depuis janvier 2009.

Proche-Orient

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Les pluies tombées récemment ont amélioré les perspectives concernant les récoltes céréalières de 2009 et la production devrait se redresser par rapport au niveau réduit par la sécheresse de l’an dernier

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Les perspectives concernant les récoltes de blé d'hiver et d'orge, qui commenceront en mai-juin, se sont considérablement améliorées dans la majeure partie de la sous-région par rapport à l'an dernier où les cultures avaient été dévastées par l’extrême sécheresse. Après le temps sec qui a régné en début de campagne, des précipitations abondantes sont tombées en février et en mars, favorisant le développement des céréales d'hiver au stade de végétation dans de nombreuses régions productrices, en particulier en Turquie, en République arabe syrienne et au Liban. Les images satellite ont également signalé la présence de pluies favorables dans le nord de l' Iraq, contribuant à la montaison et à l'épiaison précoce du blé d'hiver. En Israël, la grave sécheresse qui menaçait le pays en début d'année a disparu suite aux fortes pluies qui sont tombées fin février et début mars. De même, en Jordanie, les averses de février, extrêmement abondantes vers la fin du mois, ont été particulièrement bénéfiques tant pour les cultures que pour le bétail.

La production de blé d'hiver de 2008 a fléchi dans la plupart des pays de la sous-région, en raison de la mauvaise campagne agricole de l’an dernier (voir la figure 19). En Iraq, la récolte de blé, estimée à 1,5 million de tonnes, a reculé d'environ 36 pour cent par rapport à 2007, et représente le plus faible volume enregistré ces derniers temps. En République arabe syrienne, la production totale de blé de 2008 est estimée à 2 millions de tonnes, ce qui est moitié moins que la mauvaise récolte de l'an dernier et nettement inférieur à la moyenne.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Amérique latine et Caraïbes

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Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Tableau 11. Production céréalière de l’Amérique latine et des Caraïbes ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Amérique latine
et Caraïbes
26.8 22.1 23.0 128.2 137.0 119.1 24.5 26.5 27.0 179.5 185.7 169.1
Amérique
centrale et
Caraïbes
3.6 4.2 3.6 34.8 35.8 34.2 2.5 2.5 2.6 40.8 42.5 40.4
Mexique3.64.23.630.431.629.90.30.30.334.336.133.8
Amérique
du Sud
23.2 17.9 19.4 93.4 101.3 84.8 22.0 24.0 24.4 138.6 143.2 128.7
Argentine16.38.311.026.627.017.91.11.21.344.036.630.2
Brésil4.16.05.153.961.453.711.312.112.569.379.571.3
Colombie0.00.00.01.81.81.82.42.62.64.24.44.4
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Amérique centrale et Caraïbes

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Au Mexique, la récolte de blé d'hiver (essentiellement irrigué) de 2009 est imminente au nord-ouest dans les États de Sonora et de Basse-Californie et au centre dans l’État de Guanajuato. La superficie ensemencée est officiellement estimée à 700 000 hectares et, selon les prévisions, la production de la campagne d'hiver, qui représente environ 95 pour cent de la production nationale annuelle devrait avoisiner 3,4 millions de tonnes. La récolte des céréales secondaires mineures d'hiver de 2009 vient à peine de démarrer dans les États de Sinaloa, Veracruz, Tamaulipas et Chiapas et, en dépit de pertes localisées dues à l'humidité réduite des sols, la production serait légèrement supérieure aux bons niveaux de 2008 et de 2007 en raison d'une légère augmentation de la superficie ensemencée. Au Costa Rica, en El Salvador, au Guatemala, au Honduras et au Nicaragua, la récolte des deuxième et troisième campagnes de maïs et de haricots de 2008 s’est achevée fin mars. En dépit des programmes gouvernementaux visant à soutenir la production locale face à la hausse des cours mondiaux des produits alimentaires, la production totale de maïs de 2008 de la sous-région (Mexique excepté) est provisoirement estimée à 3,7 millions de tonnes, soit quelque 135 000 tonnes de moins que le bon niveau de 2007. Ce résultat représente quelque 200 000 tonnes de moins que prévu, en raison des pertes dues aux fortes précipitations qui sont tombées en fin d'année, touchant en particulier les cultures de la campagne secondaire dans le nord du Guatemala, les départements de Cortés, Olancho et Choluteca au Honduras et plusieurs régions de plaines sur la côte Pacifique au Nicaragua. En revanche, on signale une production record de maïs, de sorgho et de paddy en 2008 en El Salvador, où les précipitations abondantes sont arrivées au bon moment et ont été bien réparties tout au long de la campagne, favorisant les rendements dans l’ensemble.

En Haïti, la récolte des petites cultures de maïs, de haricots et de tubercules de la campagne d’hiver de 2008 s'est achevée fin mars dans les zones de plaines irriguées et les régions montagneuses humides, et la production est jugée moyenne. Au total, la production de denrées de base de 2008 aurait reculé de 10 à 15 pour cent par rapport à 2007, du fait des pertes de cultures dues aux fortes précipitations qui sont tombées au printemps et en automne (saisons qui représentent à elles deux entre 65 et 75 pour cent de la production annuelle). Les rapports signalent de fortes pertes dans la péninsule méridionale et la vallée de l'Artibonite, où environ 800 000 personnes continuent de recevoir une aide alimentaire de la communauté internationale. Les bons résultats enregistrés pour les cultures d'hiver, la réduction des prix locaux et des cours mondiaux des denrées alimentaires, associés à la mise en oeuvre de Programmes gouvernementaux intensifs pour l'emploi dans plusieurs départements ont permis de faire quelque peu reculer le nombre de personnes exposées à l'insécurité alimentaire, qui sont passées de 3,3 millions à la fin de la saison des ouragans à 2,8 millions actuellement.

Dans les principaux États producteurs de Jalisco, Chiapas et Michoacan au Mexique et dans d'autres pays d'Amérique centrale et des Caraïbes, les sols sont en cours de préparation en vue des semis de maïs et de paddy (cultures essentiellement pluviales) de la campagne principale d'été/printemps de 2009, qui commenceront en mai avec l'arrivée des premières précipitations.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Prix

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Au Costa Rica, en El Salvador, au Guatemala, au Honduras, et au Nicaragua, les prix de détail nominaux du riz ont enregistré un record historique en septembre-octobre 2008, avec un retard de quelques mois par rapport au sommet atteint sur le marché international. Depuis le début 2009, les prix nationaux du riz donnent des signes de fléchissement, mais ils restent encore environ 25 à 30 pour cent supérieurs à ceux d'un an auparavant. Les prix de gros du maïs blanc présentent une tendance saisonnière plus marquée; ils atteignent des sommets en juillet/août, au cours de la période de disette qui précède l'arrivée sur le marché de la production de la campagne principale et retombent au plus bas en début d'année. Cette situation tient surtout au fait que le maïs blanc utilisé pour préparer les tortillas (denrée alimentaire essentielle) est presque entièrement produit localement et que son prix n’est guère influencé par les marchés internationaux. Dans tous les pays, les prix nominaux du maïs blanc en février 2009 se situent entre 20 et 25 pour cent au-dessus de ceux enregistrés le même mois en 2008. El Salvador, où les prix actuels du maïs ont perdu environ 7 pour cent sur un an en raison de la récolte abondante rentrée récemment, constitue une exception. En Haïti, les prix de détail des principales denrées de base reculent constamment, ce qui améliore l'accès des ménages à la nourriture; le prix du riz importé est passé du niveau record de 72 gourdes le kg en août 2008 à 46 gourdes le kg en mars 2009, soit presque le même niveau que 16 mois auparavant.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Amérique du Sud

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La récolte de céréales secondaires de la campagne principale de 2009 a commencé fin février et selon les premières estimations, la production totale atteindrait 84,8 millions de tonnes. Ce chiffre représente une baisse de 16 pour cent par rapport au record de 2008, en raison de la réduction de la superficie ensemencée (-6 pour cent) et de la sécheresse prolongée qui a compromis les rendements (-11 pour cent) dans plusieurs grandes régions productrices.

En Argentine, la production de maïs devrait, selon les prévisions, atteindre 13,5 millions de tonnes, soit quelque 40 pour cent de moins que les niveaux excellents obtenus en 2008 et 2007 et 28 pour cent de moins que la moyenne quinquennale. Les précipitations insuffisantes et mal réparties et les températures élevées qui ont régné jusqu'à la fin janvier, associées à la cherté relative des intrants, ont retardé les semis et souvent découragé les agriculteurs de les mener à bien. S'agissant des variétés mises en terre précocement, les précipitations tombées en février et mars sont arrivées un peu trop tard pour favoriser les rendements, car pour la plupart, les dégâts causés par le manque d'humidité des sols durant les phases cruciales de floraison et de pollinisation, étaient déjà irréversibles. Dans plusieurs cas, les agriculteurs ont déjà décidé de convertir leurs cultures en pâturages. Cette situation difficile risque d'entraîner une réduction des excédents exportables de maïs en Argentine pour la campagne commerciale 2009/2010 (mars/février), lesquels ne devraient atteindre que 7,5 millions de tonnes, soit environ 60 pour cent du volume moyen commercialisé ces cinq dernières années.

On attend également une forte baisse de la production de maïs au Brésil, où la récolte de la première campagne est estimée à 33,7 millions de tonnes, soit 15,7 pour cent de moins que le record de 40 millions de tonnes environ enregistré en 2008. Les plus grosses pertes de rendement sont signalées dans les principaux États du sud de Paraná, Rio Grande do Sul et dans les zones du centre et de l'ouest de Santa Catarina, où les précipitations tombées en novembre et décembre ont diminué de moitié par rapport à la normale. Par exemple dans l'État de Paranà, qui représente presque un quart de la production nationale de maïs, la sécheresse a duré près de 40 jours et les rendements sont actuellement prévus à 4,7 tonnes/ha seulement, soit bien au-dessous du niveau record de 2008 qui était de 7,1 tonnes/ha. S'agissant du maïs de la campagne secondaire (zafrinha) de 2009 récemment mis en terre, en dépit des bonnes conditions météorologiques qui favorisent les rendements depuis janvier - précipitations abondantes et températures supérieures à la moyenne dans le nord du Paraná jusqu'au Mato Grosso -, les prévisions officielles établissent la production à 17,6 millions de tonnes, soit presque 1,2 million de tonnes de moins que le niveau record de 2008.

En revanche, en Uruguay, une production de céréales secondaires exceptionnelle est encore attendue en 2009 malgré les effets négatifs de la sécheresse sur les rendements. Ces résultats s'expliquent essentiellement par la nette augmentation des superficies ensemencées en maïs et en sorgho, lesquelles sont passées au total de 120 000 hectares en 2008 à 200 000 hectares en 2009.

Au Chili, la récolte de maïs de 2009 est bien avancée et les rendements devraient être inférieurs à la moyenne en raison des réserves d'humidité limitées des sols et des températures élevées, qui ont compromis la formation des grains en plusieurs endroits. La production de maïs est provisoirement estimée à 1,25 million de tonnes, soit environ 10 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans. Les parcours sont aussi en diminution dans le sud, en raison du temps sec, ce qui a des effets négatifs sur la production de viande et de lait.

Au Pérou, les semis du maïs jaune de 2009 sont pratiquement achevés dans les départements andins de San Martín et au nord dans les départements côtiers de La Libertad, Lambayeque, Lima et Piura, tandis que la moisson du maïs blanc de 2009 destiné à la consommation humaine vient de commencer. La superficie totale sous maïs pour 2009 est provisoirement estimée à 500 000 hectares, ce qui est très proche des vastes étendues exploitées en 2007 et 2008.

En Bolivie, la moisson des céréales essentiellement pluviales de la campagne d’été de 2009 est en cours dans les principales zones productrices des départements de Santa Cruz, Cochabamba, Chuquisaca et Tarija. Les images satellites montrent que le développement des cultures est satisfaisant, suite aux précipitations abondantes et bien réparties qui sont tombées tout au long de la campagne; cependant, la production des principales cultures vivrières et commerciales a été perturbée, car les agriculteurs n'ont pas été en mesure de concrétiser leurs intentions de semis, faute d’un accès suffisant au carburant diesel. En vue de faciliter les moissons, le gouvernement a récemment émis un décret autorisant les petits agriculteurs à acheter directement le diesel dont ils ont besoin, à hauteur de 400 litres par personne et jusqu'à la fin août.

Au Venezuela, les semis de la campagne importante de maïs de 2009 commenceront en mai avec l'arrivée des premières précipitations saisonnières, et les intentions de semis laissent entrevoir un niveau record de 880 000 hectares (pour les deux variétés de maïs blanc et jaune), ce qui pourrait se traduire, si le temps est favorable, par une production record de 3 millions de tonnes.

La récolte de paddy de 2009 est en cours dans tous les pays méridionaux d’Amérique du Sud, tandis qu'elle devrait commencer entre fin avril et début mai dans les pays andins. Selon les prévisions, la production totale atteindrait un niveau exceptionnel de 24,4 millions de tonnes, soit quelque 2 pour cent de plus que le record de 2008.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Amérique du Nord, Europe et Océanie

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Amérique du Nord

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La production de blé devrait reculer aux États-Unis, mais celle de maïs pourrait rester proche du bon niveau de l'an dernier

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Aux États-Unis, selon les estimations du Rapport sur les perspectives officielles concernant les semis publié à la fin mars, 17,4 millions d'hectares seraient consacrés au blé d'hiver, soit 7 pour cent de moins que l'année précédente, mais légèrement plus que prévu. Toutefois, les perspectives de rendement sont mauvaises dans certaines grandes régions productrices. Dans les plaines du sud, l'état des cultures s'est fortement dégradé en début d'année; début mars, au Texas, l’état de 64 pour cent des cultures était jugé mauvais voire très mauvais, ainsi que 46 pour cent et 15 pour cent dans l'Oklahoma et le Kansas respectivement. S'agissant du blé de printemps (dur et autre), dont les semis viennent à peine de commencer, la superficie serait passée à environ 6,4 millions d'hectares, soit une baisse de 7 pour cent par rapport à l'année précédente. Compte tenu des indications officielles concernant les semis et à supposer que les conditions météorologiques restent normales pendant toute la campagne, les prévisions actuelles de la FAO établissent la production totale de blé des États-Unis à 57 millions de tonnes en 2009, soit près de 16 pour cent de moins que la récolte de l'an dernier.

Le gros des semis de maïs aux États-Unis devrait commencer en avril. Selon le Rapport de l'USDA sur les perspectives de semis, les agriculteurs devraient réduire encore la superficie sous maïs en 2009, mais dans une moindre mesure, à savoir 34,4 millions d'hectares contre 34,8 millions d'hectares ensemencés en 2008, ce qui représente toutefois un niveau relativement élevé. En outre, comme l'an dernier, les terres les plus marginales devraient être consacrées au maïs, car la rentabilité s'annonce plus importante pour le soja, dont la production est moins onéreuse et qui représente un choix plus sûr pour les agriculteurs. Dans les 10 principaux États producteurs de maïs, qui donnent généralement les meilleurs rendements, selon les prévisions actuelles, la superficie totale sous maïs devrait légèrement progresser par rapport à l'an dernier. Compte tenu des premières indications concernant les semis et à supposer que les conditions météorologiques soient normales pour le reste de la campagne, les prévisions de la FAO établissent la production de maïs des États-Unis à environ 305 millions de tonnes en 2009, chiffre pratiquement inchangé par rapport à la récolte de l'an dernier, qui était la deuxième jamais enregistrée en volume.

Au Canada, les semis de céréales de printemps devraient débuter en avril. Après la récolte exceptionnellement abondante de l'an dernier, les semis devraient quelque peu diminuer cette année. Selon les prévisions provisoires, la superficie sous blé devrait passer de 10 millions d'hectares en 2008 à environ 9,2 millions d'hectares, car les agriculteurs consacreront à nouveau les sols à l'exploitation des graines oléagineuses. À supposer que les conditions météorologiques soient normales et les rendements moyens, la production de blé devrait se chiffrer selon les prévisions à 24 millions de tonnes environ, ce qui marque un recul par rapport à la récolte abondante de 2008 (28,6 millions de tonnes) et est inférieur à la moyenne des cinq dernières années.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Tableau 12. Production céréalière de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Océanie
( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Amérique du
Nord
75.9 96.6 81.0 378.9 353.8 347.9 9.0 9.2 10.0 463.8 459.7 438.9
Canada20.128.624.028.027.425.60.00.00.048.056.049.5
États-Unis55.868.057.0350.9326.5322.39.09.210.0415.7403.7389.3
Europe 189.9 248.2 223.0 197.3 251.5 235.3 3.6 3.5 3.6 390.9 503.2 462.0
UE120.2150.5140.5138.0162.5154.62.82.62.8260.9315.7297.9
Serbie2.02.12.14.46.46.40.00.00.06.48.58.5
Pays européens de
la CEI
64.9 92.4 77.5 49.7 76.4 68.4 0.8 0.8 0.8 115.4 169.6 146.7
Fédération de
Russie
49.463.755.030.141.836.00.70.70.780.2106.291.8
Ukraine13.725.920.013.826.424.90.10.10.127.652.445.0
Océanie 13.3 21.7 22.3 9.3 12.7 11.8 0.2 0.0 0.1 22.8 34.4 34.2
Australie13.021.422.08.812.111.20.20.00.122.033.533.3
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Europe

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La production céréalière devrait reculer en 2009, en particulier dans l'est de la région

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Selon les prévisions, la production céréalière de la région reculerait par rapport à la bonne récolte de l'an dernier, tout en se maintenant au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Si les rendements devraient redevenir normaux après les niveaux exceptionnels de l'an dernier, la chute attendue tient aussi à la diminution de la superficie ensemencée en raison du repli important des prix en perspective pour les récoltes de cette année. À ce stade précoce, les prévisions établissent provisoirement le volume total de la récolte céréalière de la région en 2009 à 462 millions de tonnes, soit 8 pour cent de moins que l'année précédente.

Dans l' UE, la superficie totale consacrée aux céréales à récolter en 2009 devrait chuter, suite à la conversion des terres à la culture d'oléagineux et à l'augmentation de la superficie mise hors culture volontairement. La superficie totale sous blé est estimée en recul d'environ 3 pour cent par rapport au niveau élevé de l'an dernier et, à supposer que les rendements n'atteignent pas les records de l'an dernier, la production de blé passerait à quelque 140 millions de tonnes, soit une baisse d'environ 7 pour cent par rapport au résultat exceptionnel enregistré l'an dernier.

Dans les pays européens de la CEI, en Fédération de Russie, alors que selon les estimations, la superficie sous blé d'hiver serait en légère progression par rapport à celle de l'an dernier, on s'attend à une réduction considérable - environ 3 pour cent - des semis de blé de printemps, car la baisse des prix des céréales et les incertitudes sur les marchés financiers devraient peser sur les décisions de semis des agriculteurs. En Ukraine, la superficie consacrée au blé aurait perdu environ 500 000 hectares par rapport à l'an dernier, et à supposer que les rendements redeviennent normaux, on s'attend à une forte diminution de la production par rapport à la récolte abondante de l'an dernier.

Océanie

Top

Les premières indications laissent présager une progression des semis des principales céréales en 2009

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En Australie, la récolte des céréales secondaires mineure d'été (sorgho principalement) a commencé en mars et des résultats satisfaisants sont escomptés. Les précipitations supérieures à la moyenne tombées cet été ont favorisé le développement des cultures et les rendements s'annoncent bons. Selon les prévisions, la production de sorgho s'élèverait à quelque 2 millions de tonnes, ce qui est bien plus que la récolte abondante rentrée l'an dernier, mais proche de la moyenne des cinq dernières années.

Les premières indications concernant les céréales d'hiver de 2009, qui seront mises en terre à partir d'avril, laissent entrevoir une éventuelle augmentation des semis. Bien que les cours céréaliers mondiaux soient beaucoup plus bas qu'un an auparavant, les prix en monnaie locale demeurent relativement attrayants pour les producteurs australiens du fait du net fléchissement du dollar australien par rapport au dollar des États-Unis. Toutefois, même si d'après les intentions des producteurs, la superficie ensemencée pourrait être importante, le résultat définitif dépendra de la pluviosité qui sera enregistrée d'avril à juillet dans les principales régions productrices. Les précipitations bénéfiques tombées cet été dans des régions clés telles que le nord des Nouvelles-Galles du Sud et du Queensland sont de bon augure pour les semis des céréales d'hiver dans ces zones, mais un temps sec continue de sévir dans le sud-est et des pluies abondantes sont absolument nécessaires pour commencer les semis. À ce stade, compte tenu des indications actuelles sur les intentions de semis des agriculteurs et à supposer que les conditions météorologiques soient normales tout au long de la campagne, les prévisions établissent pour l'instant la production de blé du pays de 2009 à environ 3 pour cent de plus que l'an dernier, à savoir environ 22 millions de tonnes, ce qui est proche du niveau record de 2003. On s'attend également à une augmentation de la récolte d'orge.

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