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Le monde forestier


Une meilleure utilisation des forêts tropicales
Davantage d'usines a pâte pour faire face a une demande croissante de papier
M. Börje Steenberg prend sa retraite


Une meilleure utilisation des forêts tropicales

Réunion internationale au Brésil

Des spécialistes se réuniront en septembre-octobre 1975

L'aménagement, la protection et l'utilisation des forêts tropicales humides du monde retiendront l'attention d'une conférence internationale FAO qui sera organisée l'an prochain au Brésil.

La Conférence technique sur la mise en valeur des forêts dans les zones tropicales humides aura lieu du 29 septembre au 10 octobre 1975 à Rio de Janeiro ou à Brasilia. Elle doit réunir des sylviculteurs, des spécialistes de l'environnement, des biologistes de la faune sauvage et des experts de l'exploitation forestière ainsi que de la technologie et de l'économie industrielle des bois tropicaux. Des voyages d'étude dans la forêt amazonienne doivent avoir lieu avant et après la conférence.

Utilisation des terres

La conférence étudiera en particulier l'utilisation des terres dans les forêts tropicales. Elle cherchera, par exemple, à distinguer les écosystèmes tropicaux de valeur exceptionnelle qui doivent être transformés en réserves ou parcs nationaux et ceux qui se prêtent à un aménagement systématique à long terme pour la production de bois et la récolte d'autres produits forestiers. La conférence étudiera aussi la transformation des forêts naturelles en forêts artificielles et la nécessité de libérer des terres pour augmenter la production alimentaire dans les tropiques.

Les spécialistes de l'environnement étudieront l'influence des interventions humaines sur les différentes sortes d'écosystèmes tropicaux et chercheront à déterminer à l'intérieur des écosystèmes le degré de tolérance des forêts tropicales aux activités de l'homme.

Etant donné qu'il n'a jamais été procédé à un inventaire forestier mondial complet, on ne peut présenter que des chiffres très approximatifs. Selon les estimations, le monde contiendrait 4 milliards d'hectares de forêts, dont environ 2 milliards dans la zone tropicale. Sur ce total partiel, environ 700 millions d'hectares appartiennent à la forêt tropicale humide. La conférence limitera son champ d'étude aux forêts tropicales humides ne dépassant pas la cote des 1300 mètres.

Sous-utilisation

Les forêts tropicales, bien qu'intensément exploitées dans certaines parties du monde, sont dans l'ensemble sous-utilisées. Le fait que les forêts tropicales contiennent une plus grande variété d'essences que les forêts tempérées rend l'exploitation et l'aménagement plus difficiles et plus coûteux. En outre, la plupart des forêts tropicales du monde sont éloignées des grands marchés et se situent dans des pays en développement qui ne possèdent pas les infrastructures (routes, ports, services et industries auxiliaires) indispensables pour leur pleine exploitation économique.

Les forêts disparaissent

Les forêts tropicales qui, à l'heure actuelle, apportent la plus grande contribution au commerce mondial sont celles de l'Asie du Sud-Est, suivies par celles de l'Amérique latine et celles de l'Afrique. Les autorités des pays appartenant à ces régions ont souvent exprimé dans les réunions internationales tenues à la FAO leur désir d'être plus renseignées sur les meilleures façons d'aménager et d'utiliser leurs forêts.

L'expansion agricole sans frein et l'abattage irrationnel des bois ont souvent entraîné des phénomènes d'érosion, des sécheresses et des inondations catastrophiques dans les zones tropicales du monde. Beaucoup d'experts prédisent même l'anéantissement final des forêts tropicales humides si cette évolution se perpétue. D'un autre côté, de nombreux gouvernements estiment qu'ils ne peuvent pas s'offrir le luxe de laisser les forêts sans aménagement et sous-utilisées.

Consciente de cet état de choses, la conférence s'efforcera de poser les règles d'une utilisation et d'un aménagement plus rationnels des forêts tropicales humides.

M. Kenneth F.S. King (Guyane) devient directeur du Département des forêts à la FAO

M. Kenneth F.S. King, ancien ministre du développement économique de Guyane, a été nommé sous-directeur général, chargé du Département des forêts à la FAO.

M. Kenneth F.S. King

M. King, nommé par M. A.H. Boerma Directeur général, a pris ses fonctions le 1er septembre. Il remplace M. B.K. Steenberg (Suède) qui a pris sa retraite en août dernier. M. Steenberg reprendra son poste à l'institut royal de technologie de Stockholm.

Le nouveau directeur du Département des forêts a fait ses études en Grande-Bretagne. Après avoir étudié le droit à l'université du pays de Galles, et la foresterie à l'université de Londres, il présente avec succès, à l'université d'Oxford, une thèse sur l'utilisation des sols en pays tropicaux, particulièrement en Guyane.

M. King a commencé sa carrière de forestier en Guyane en 1949, où il a occupé différents postes de responsabilité. En 1964 après avoir reçu une bourse de la FAO qui lui permet d'étudier la foresterie de différents pays, il entre dans l'Organisation qui l'envoie à l'université d'Ibadan (Nigeria), où il donne des cours et conseille le gouvernement nigérian sur sa politique forestière. En 1968, il revient au Siège où il dirige la planification du développement des forêts, puis participe au Programme de coopération FAO/Banque mondiale comme spécialiste des forêts et de l'utilisation des sols.

M. King est l'auteur de nombreux articles sur la politique forestière et la politique des sols.

Acquisition de semences forestières indonésiennes

L'institut de recherche forestière de Bogor, Indonésie, reçoit souvent de l'étranger des demandes de semences forestières. A ce propos, un document officiel qui vient de paraître rappelle que:

- La réglementation nationale n'autorise la délivrance que de petites quantités de semences forestières, à titre d'échange et aux fins de recherche.

- Dans le cas de certaines essences, l'autorisation du ministère de l'agriculture est nécessaire.

- Toutes les demandes de graines ou plants d'arbres forestiers doivent être adressées par la voie du ministère des affaires étrangères, bureau des relations économiques avec l'étranger, Djakarta.

Pêche au bois dans un lac du Canada

Des pins immergés dans l'eau pendant 50 ans à plus de 10 mètres de profondeur sont encore capables de donner des sciages, des copeaux, du bois de chauffe.

Les grumes ont été repêchées par la Crown Zellerback Canada Ltd. au fond du Monte Lake, dans la vallée du Chanagan en Colombie britannique. La plu part des grumes ramenées à la surface par les plongeurs ne présentaient aucun signe de détérioration. La société espère faire quelques bénéfices en récupérant au moins 5 millions de boardfeet au fond du lac. Les opérations ont été entreprises dans le cadre de la remise en service d'une scierie autrefois en exploitation dans cette zone.

Pour résoudre les problèmes de la culture itinérante: nécessité de l'approche multidisciplinaire

Il faut employer davantage les formules multidisciplinaires pour résoudre les problèmes de la culture itinérante en forêt tropicale.

Telle a été l'opinion des spécialistes qui ont participé à la troisième session du Comité FAO de la mise en valeur des forêts dans les tropiques. Ce comité a recommandé que l'on organise une conférence multidisciplinaire sur les politiques d'aménagement territorial dans les zones tropicales et que l'on reconnaisse l'importance spéciale du problème de la culture itinérante dans les forêts tropicales.

Soixante délégués et observateurs représentant 19 gouvernements et neuf organisations internationales ont participé à cette réunion qui s'est tenue à Rome en mai dernier et qui a fait un large tour d'horizon des problèmes de la foresterie tropicale.

Entre autres recommandations, le Comité a demandé que la FAO intensifie l'étude des propriétés techniques des essences tropicales peu connues.

En outre, le comité:

- A donné son appui à la Conférence technique sur la mise en valeur des forêts dans les zones tropicales humides que la FAO doit organiser au Brésil du 29 septembre au 10 octobre 1975.

- A recommandé que l'on inscrive à l'ordre du jour de sa prochaine session la question de savoir s'il convient d'organiser une conférence technique sur la foresterie des zones arides.

- A recommandé la reprise d'échangés de vues entre la FAO, le PNUD et d'autres institutions de financement en vue de la création d'un bureau des bois tropicaux.

Le groupe de travail IUFRO sur les systèmes d'information fera la liaison avec le programme forestier AGRIS

De création récente, le groupe de travail sur les systèmes d'information de l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO) a tenu sa première réunion en mai dernier, en liaison avec le Programme forestier AGRIS de la FAO.

La création du groupe de travail S 6.03-03 sur les systèmes d'information avait été recommandée par le Conseil d'administration de l'IUFRO siégeant à Canberra en octobre 1973. Le nouveau groupe de travail doit servir de lien entre AGRIS foresterie et les membres de l'IUFRO et a recommandé la participation à AGRIS.

M. S. Schrader, de la Bundesforschungsanstalt für Forst-und Holzwirtschaft Reinbek bez. Hamburg (Rép. féd. d'Allemagne), et Miss Mary O'Hara, du service forestier des Etats-Unis, ont été nommés directeur et vice-directeur du groupe de travail.

Pour plus d'informations, s'adresser à:
M. S. Schrader
Bundesforschungsanstalt für Forst-und
Holzwirtschaft
Dokumentation
2057 Reinbek bez. Hamburg
Schloss
République fédérale d'Allemagne

Une série d'affiches et de timbres sur les arbres

La British Forestry Commission a publié, pour la décoration des écoles et des bureaux, une série de quatre belles affiches en couleurs représentant le chêne rouvre (Quercus robur), le bouleau argenté (Betula pendula), le pin sylvestre (Pinus sylvestris) et le sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii). Le format est de 51 x 76 centimètres, le coût de 40 pence la pièce, 1,50 livre la série. L'adresse de la British Forestry Commission est 25 Savile Row, Londres WIX 2AY.

Les postes britanniques, de leur côté, ont publié deux timbres dédiés à des arbres, le chêne rouvre (9 pence) et le marronnier (Aesculus hippocastanum) (10 pence).

Du nouveau dans le statut des forestiers aux Philippines

Les forestiers de la République des Philippines seront désormais agréés par une commission d'examen. L'institution de cette épreuve légale a été demandée par la société des forestiers philippins, désireuse d'améliorer le statut de la profession.

La loi organisant le statut professionnel du forestier prévoit aussi une refonte des écoles forestières et une surveillance de l'éthique professionnelle.

Les candidats au titre de forestier professionnel doivent être titulaires d'un diplôme supérieur ou subir l'examen de la commission professionnelle. Les contrevenants sont passibles d'une amende. La commission pourra destituer les forestiers qui violent l'éthique de la profession.

Davantage d'usines a pâte pour faire face a une demande croissante de papier

Les pays en développement doivent être autosuffisants

Si la demande de papier continue à augmenter au rythme actuel, le monde entier risque de connaître des pénuries graves dans deux ans, selon un groupe d'experts réuni chaque année en consultation à la FAO. Les pays en développement souffrent déjà d'une sévère pénurie de papier.

Le Comité consultatif FAO de la pâte et du papier, auquel 21 pays sont représentés, estime que la situation difficile de l'offre et de la demande de papier est essentiellement due à l'insuffisance de la capacité de production de pâte. Pour satisfaire la demande, il serait nécessaire d'investir dans des usines nouvelles, d'utiliser davantage les papiers de récupération et d'employer des qualités plus légères et plus minces.

La capacité de production de pâte limite la production de papier et de carton, estime le comité. Les renforcements de capacité prévus d'ici 1973 ne permettront pas de dépasser un taux théorique d'expansion de 4 pour cent. Cette capacité englobe toutes les installations qui pourront être mises en service au cours des deux prochaines années. Si les besoins en papier et carton continuent à s'accroître au taux moyen des 10 ou 15 dernières années - 5,5 pour cent - on arrivera à un déficit théorique annuel de près de 8 millions de mètres cubes en 1976, sauf transformation des méthodes de production.

Il faut au moins trois ans pour qu'une usine de pâte entre en production.

Selon un rapport de la FAO sur la session du comité, la pénurie risque d'augmenter dans les années qui vont venir si l'on ne consacre pas des investissements substantiels à la création de nouvelles usines.

Selon la FAO, la situation difficile des pays en développement confirme le fait bien connu que ces pays doivent augmenter leur autosuffisance en pâte et papier pour le commerce, l'information et l'enseignement.

Le comité a pris aussi connaissance de l'étude annuelle du Secrétariat de la FAO sur la capacité mondiale de production de pâte et de papier. Suivant ce rapport, la capacité mondiale de papier et carton est de 167 millions de tonnes pour 1974, soit 4,5 pour cent de plus qu'en 1973.

On estime la capacité mondiale de pâte à 133,8 millions de tonnes en 1974, soit 5,7 millions de tonnes ou 4,5 pour cent de plus qu'en 1973.

Papier d'impression fabriqué dans une usine italienne qui alimente les marchés intérieur et d'exportation. La pâte de fibres longues utilisée est importée de Scandinavie et d'Amérique du Nord. Un certain nombre de pays en développement veulent créer des usines de pâte et papier qui utiliseraient des feuillus tropicaux mélangés, source abondante de pâte en fibres courtes, peu exploitée jusqu'à ce jour.

Conférence sur la préservation des bois à Vienne

La protection des bois contre les bactéries et cryptogames, la préservation des bois de marine, le traitement des bois de charpente et des panneaux en bois ont été étudiés, entre autres sujets, à la dernière réunion du Groupe international sur la préservation des bois.

Au cours des trois journées de la conférence organisée en juin dernier à l'institut autrichien des recherches sur le bois (Vienne), le groupe s'est longuement intéressé aux recherches et travaux d'application en cours dans plusieurs pays au sujet des bactéries et des cryptogames.

Pour ce qui est de la préservation des bois de marine, le groupe a fait observer que la communauté internationale ferait bien d'installer, pour des essais de durabilité des bois naturels, un réseau de six stations expérimentales au Canada, en Italie, en Guyane, en Nouvelle-Zélande, en Inde et en Papouasie/Nouvelle-Guinée.

Les délégués du Royaume-Uni et des Pays-Bas ont donné des indications sur les agents de préservation utilisés dans des essais de menuiserie.

La réunion est convenue que l'on n'avait pas suffisamment étudié le traitement des panneaux dérivés du bois.

La FAO a souligné l'importance de ces travaux étant donne que les panneaux dérivés du bois sont de plus en plus utilisés en construction pour les éléments extérieurs et structurels et que l'on commence à utiliser des espèces relativement peu connues pour la fabrication des panneaux. On pense que la question sera étudiée au cours de la prochaine consultation mondiale de la FAO sur les panneaux dérivés du bois (New Delhi, février 1975).

Le groupe a été mis au courant de certains projets FAO en Afrique et en Amérique latine, où l'on emploie des méthodes de traitement par diffusion. La simplicité et: le bon marché du traitement par diffusion le rendent particulièrement intéressant pour les pays en développement.

Les résultats de questionnaires relatifs aux agents de préservation du bois et à la pollution du milieu ainsi qu'aux risques pour la santé humaine ont été présentés par M. Willeitner, membre de la Bundesforschungsanstalt für Forst-und Holzwirtschaft, Reinbek bez. Hamburg, République fédérale d'Allemagne. Le questionnaire, auquel 31 pays ont ré pondu, montre également que le mode d'utilisation de divers agents de préservation varie d'un pays à l'autre.

B.N. Prasad
FAO, Rome

Recherches au Pakistan sur les plantes forestières fixatrices de l'azote

A l'université d'Islamabad (Pakistan), une équipe de savants a entrepris l'étude des espèces d'arbres autres que les légumineuses qui ont le pouvoir de fixer l'azote. Les plantes fixatrices de l'azote, dont les plus connues sont les légumineuses, assimilent et fixent l'azote libre de l'atmosphère avec le concours des bactéries vivant sur les nodosités radiculaires.

L'aptitude de certaines plantes fixatrices de l'azote autres que les légumineuses, par exemple diverses espèces d'aunes, à prospérer dans des régions peu propices à l'agriculture est d'autant plus importante qu'elle peut offrir des avantages dans une association avec des espèces différentes. Une meilleure connaissance des plantes fixatrices de l'azote autres que les légumineuses rendrait de grands services pour la colonisation naturelle des terres incultes, le reboisement et la lutte contre les maladies végétales dans les zones où la carence en azote constitue un facteur limitant et où l'application d'engrais peut ne pas être rentable.

Le financement des études est assuré par un don des Etats-Unis, qui ont accordé une subvention de 1171830 roupies (118367 dollars) pour 5 ans.

Le COFO étudie le programme forestier de la FAO

Le Comité des forêts de la FAO (COFO) a examiné le programme forestier de l'Organisation au cours de sa deuxième session (Rome, mai 1974), qui a réuni les représentants de 62 services forestiers nationaux.

Parmi les 49 délégués et les 13 observateurs, il y avait un grand nombre de chefs de services forestiers nationaux. Dix organisations internationales étaient également représentées. M. A. Oseni, chef du service forestier du Nigeria, a présidé la session, d'une durée d'une semaine.

Après avoir étudié les activités forestières de la FAO, le COFO a défini les priorités à moyen terme ci-après: institutions et enseignement forestiers; foresterie tropicale dans les zones sèches et humides; contribution de la foresterie au développement rural intégré; protection de l'environnement et conservation forestière.

En définissant les tâches des commissions forestières régionales, le COFO a recommandé que l'on préserve l'autonomie dont elles jouissent actuellement, sans les subordonner au COFO lui-même ou aux conférences régionales de la FAO.

Au sujet des principes qui doivent régir les congrès forestiers mondiaux, le COFO a recommandé plusieurs dispositions à introduire dans les règlements intérieurs.

Le COFO a souscrit au sous-programme proposé par le Département des forêts pour l'exercice biennal prochain (1976-77) et il a recommandé la nomination d'un deuxième officier forestier pour la région africaine ainsi que l'établissement d'un programme international d'information et d'études sur les produits forestiers et les prix.

Le COFO est un des trois comités techniques du Conseil de la FAO. Les deux autres comités techniques de la FAO s'occupent respectivement de l'agriculture et des pêches.

M. Börje Steenberg prend sa retraite

M. B. Steenberg

Quand M. B. Steenberg est arrivé à Rome en 1967 pour diriger le Programme forestier de la FAO, il se trouvait au faîte d'une carrière scientifique exceptionnellement brillante. Comme professeur de physico-chimie puis comme directeur de la technologie et des recherches papetières au laboratoire national des produits forestiers de Suède, il avait contribué de façon décisive à introduire la science dans l'industrie papetière qui, pendant longtemps, était restée surtout artisanale. Le monde scientifique lui a accordé de nombreuses distinctions, en particulier le diplôme honoris causa dont le collège royal de foresterie de la Suède n'est guère prodigue.

Sitôt arrivé à la FAO, M. B. Steenberg s'est efforcé systématiquement de donner une structure solide à la foresterie. Faisant appel à toutes les ressources de son talent, de sa vigueur, de son énergie inlassable, il s'appliquait à façonner le Département des forêts dans le sens qu'il désirait. Il est parvenu ainsi à lui donner non seulement une structure très claire mais aussi une cohérence interne, qui a été un modèle pour d'autres unités de la FAO. Evidemment, cela lui a valu des adversaires aussi bien que des amis.

Une des préoccupations principales de M. Steenberg a été de renforcer l'élément «industries forestières» de son département. Il se rendait compte que la foresterie et l'industrie forestière dépendent l'une de l'autre et ne peuvent évoluer harmonieusement que si elles sont mutuellement ajustées.

M. Steenberg n'était pas un patron ordinaire. Son acuité d'esprit, son aptitude à comprendre vite, la grande diversité de ses connaissances et de ses curiosités lui permettaient de saisir le fond même des questions les plus compliquées. Sur les choses et sur les gens qui s'y trouvent mêlés, il avait un jugement prompt, direct, critique, parfois contraire à l'orthodoxie.

Il savait assimiler quantité de lectures diverses, les commenter et les citer avec à-propos, talent qui donnait souvent des complexes d'infériorité à ses collègues. Il lui arrivait d'être dur avec les gens, surtout quand on l'avait déçu ou quand on ne lui paraissait pas à la hauteur, mais il lui arrivait aussi d'être patient et bienveillant. Steenberg n'est ni un intellectuel renfermé dans sa tour d'ivoire, ni un savant dépourvu de chaleur. Parmi les trésors culturels de l'Italie, il trouvait toujours une patrie spirituelle. Il comprenait les joies de la vie, grandes et petites, et, Dieu merci, il ne perdait jamais le sens de l'humour.

J'ai essayé d'évoquer un personnage hors du commun qui, en fait, présente bien des traits caractéristiques de l'homme de la Renaissance.

Son adieu à la FAO ne mettra certainement pas un terme à ses activités. Le Département des forêts a une grande dette envers lui.

Hansjürg Steinlin Directeur
Division des ressources forestières de la FAO


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