perspectives alimentaires No.4, décembre 2005 
système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture(SMIAR)

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FAITS SAILLANTS

Bilan

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

Encadré: Légumineuses

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET TOURTEAUX

SUCRE

Autres denrées agricoles pertinentes

Taux de fret maritime

Engrais

Dossier spécial

Annexe statistique

NOTE SUR LES STATISTIQUES

CÉRÉALES SECONDAIRES

PRODUCTION

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Tableau 4. Production de céréales secondaires (millions de tonnes)

  2004
estim.
2005
prévis.
Variation de 2004
à 2005 (%)
Asie 230.0 232.5 1.1
Extrême-Orient205.8206.80.1
Proche-Orient en Asie19.720.75.2
CEI en Asie4.34.78.9
Afrique 82.7 92.2 11.6
Afrique du Nord12.810.0-22.2
Afrique de l’Ouest28.137.433.1
Afrique centrale2.92.90.2
Afrique de l’Est21.522.86.2
Afrique australe17.319.110.2
Amérique centrale
(y compris les Caraïbes)
33.5 32.4 -3.3
Amérique du Sud 74.5 71.6 -3.9
Amérique du Nord 346.6 321.7 -7.2
Europe 244.1 207.1 -15.2
UE 152.3130.0-14.7
CEI en Europe59.251.6-13.0
Océanie 11.2 13.1 17.5
Total mondial 1 022.6 970.6 -5.1
Pays en développement405.8410.71.2
Pays développés616.8559.9-9.2

 

De meilleures récoltes aux États-Unis relèvent la production céréalière mondiale de 2005

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Les prévisions de la FAO concernant la production mondiale de céréales secondaires ont été relevées de près de 13 pour cent pour passer à 970,6 millions de tonnes après avoir reculé en septembre; elles restent toutefois inférieures au niveau de l'an dernier. La plupart de cette augmentation est attribuable à l'importante révision à la hausse en ce qui concerne les États-Unis, les résultats ayant été meilleurs que prévu aux derniers stades de la récolte de maïs.

En Extrême-Orient, la production de céréales secondaires de 2005 devrait légèrement augmenter par rapport au volume exceptionnel de l'an dernier. En Chine, la moisson des cultures de la campagne principale est terminée. Les estimations établissent désormais la récolte totale de céréales secondaires à 139 millions de tonnes, soit 1,4 million de tonnes de moins que le bon niveau de 2004, du fait du retour à des rendements moyens après les niveaux exceptionnels de l'année précédente. La récolte est bien avancée en Inde, où la production totale de 2005 devrait atteindre 34 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de plus que l'an dernier, suite à la progression de la superficie ensemencée.

Au Proche-Orient, à l'instar de celle de blé, la récolte de céréales secondaires a été exceptionnelle en 2005 grâce aux conditions météorologiques propices et à la progression de la superficie consacrée à l'orge, qui est la principale culture. Des augmentations considérables ont été enregistrées en Syrie, en Iraq et en Afghanistan. Les cultures de 2006 sont déjà en terre en de nombreux endroits et les conditions ont été dans l'ensemble favorables. En Turquie, le temps sec qui a régné début novembre après une période pluvieuse a favorisé les semis, tout comme l'arrivée des premières pluies de la saison dans le nord-ouest de la République islamique d'Iran, qui jusque-là était trop sec.

Dans les pays asiatiques de la CEI, la production totale de céréales secondaires de 2005 est estimée à 4,7 millions de tonnes, soit environ 400 000 tonnes de plus que l'année précédente.

En Afrique du Nord, la récolte des céréales secondaires d'hiver de 2005 était pratiquement terminée à la mi-novembre. Selon les prévisions, la production devrait s'élever au total à 9,9 millions de tonnes environ, soit quelque 22 pour cent de moins qu'en 2004, la superficie ensemencée ayant diminué à cause de la sécheresse. En Égypte, qui est le plus gros producteur, selon les prévisions officielles, la récolte de maïs devrait tomber à 6,2 millions de tonnes, du fait d'une réduction de 6 pour cent de la superficie ensemencée. Les semis des céréales secondaires d'hiver (principalement orge), à récolter en 2006, sont en cours et les perspectives sont dans l'ensemble favorables. Les précipitations saisonnières tombées depuis la mi-octobre ont amélioré les réserves d'eau des sols pour les semis et le démarrage des cultures après la sécheresse enregistrée précédemment.

En Afrique de l'Ouest, la récolte de céréales est maintenant bien avancée. La production totale de céréales secondaires des neuf pays du Sahel pour 2005 est estimée à 13,38 millions de tonnes, niveau record qui marque une hausse de quelque 35 pour cent par rapport à la récolte de l'an dernier. Des volumes supérieurs à la moyenne sont attendus dans tous les pays, à l'exception du Cap-Vert. La production devrait aussi augmenter dans la plupart des pays riverains du golfe de Guinée. Au Nigéria, qui est le plus grand producteur, selon les estimations officielles, la production de céréales secondaires a augmenté de plus de 42 pour cent par rapport à la récolte de l'an dernier, qui avait souffert de la sécheresse.

En Afrique centrale, la récolte des céréales secondaires de 2005 est en cours. Au Cameroun, les perspectives sont favorables, grâce aux précipitations abondantes et généralisées, malgré les épisodes de sécheresse localisée signalés dans le nord de la zone sahélienne. En revanche, l'insécurité persistante continue d'avoir des effets négatifs sur la production vivrière en République centrafricaine.

En Afrique de l'Est, la récolte des céréales secondaires de la campagne principale de 2005 est terminée dans le sud de la sous-région mais vient juste de commencer dans le nord. Selon les prévisions, la production totale de 2005 dans la sous-région atteindrait environ 22,8 millions de tonnes, soit environ 6 pour cent de plus que l'an dernier et au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Au Kenya, la récolte de maïs des "longues pluies" est estimée à environ 2,5 millions de tonnes, soit 20 pour cent de plus que la moyenne. De même, en Tanzanie, la production de céréales secondaires de 2005 est estimée à 4,3 millions de tonnes, chiffre bien supérieur à la moyenne, tandis qu'en Ouganda, une récolte proche de la moyenne est attendue. En revanche, en Somalie, la récolte de la campagne principale "gu" de 2005, qui s'est prolongée jusqu'en septembre, a été estimée à tout juste 115 000 tonnes, soit environ 37 pour cent de moins que la moyenne d'après-guerre. Ce recul est dû à l'insuffisance des précipitations dans les principales régions productrices du sud de la Somalie. En Érythrée et en Éthiopie, la récolte de céréales secondaires s'annonce bonne du fait des précipitations favorables tombées ces derniers mois; la production devrait donc se redresser par rapport au niveau réduit par la sécheresse de l'an dernier en Érythrée, tandis qu'elle resterait supérieure à la moyenne en Éthiopie. Au Soudan, les dernières prévisions laissent entrevoir une amélioration de la récolte par rapport au bas niveau de l'an dernier.

En Afrique australe, la récolte de céréales secondaires de 2005 rentrée en début d'année est estimée à 19 millions de tonnes, chiffre largement supérieur à la moyenne des cinq dernières années, principalement du fait d'une récolte record de maïs en Afrique du Sud, qui a plus que compensé les volumes réduits rentrés dans la plupart des autres pays. Les semis des cultures de la campagne principale - qui seront récoltées en 2006 - ont commencé, mais les travaux sont entravés en certains endroits car les pluies tardent à venir. Les perspectives préliminaires concernant les céréales secondaires de 2006 sont aussi incertaines, car certains rapports sur les intentions de semis en Afrique du Sud laissent entrevoir (à la fin octobre) une forte réduction de la superficie ensemencée du fait de l'humidité insuffisante des sols et de la faiblesse des prix du maïs. Toutefois, le relèvement des prix en novembre, en particulier celui du maïs blanc qui est désormais supérieur à ce qui était pratiqué un an auparavant, devrait modifier les intentions de semis des agriculteurs. L'incertitude règne également au Zimbabwe, où les problèmes de disponibilités d'intrants ainsi que l'inflation galopante pourraient gravement entraver la production.

En Amérique centrale et dans les Caraïbes, au Mexique, la récolte du maïs d'été de la campagne principale de 2005 (essentiellement pluviale) est en cours. Selon les prévisions officielles, la production atteindrait quelque 16 millions de tonnes, ce qui est similaire aux très bons résultats obtenus l'an dernier pour cette même campagne. Les semis du maïs d'hiver de 2006 viennent de commencer dans les états de Sonora et de Basse Californie Sud, au nord-ouest du pays. Dans le reste de la région, la récolte des céréales secondaires de la deuxième campagne de 2005 est sur le point de commencer. Les violentes précipitations qui ont accompagné l'intense saison des ouragans ont eu des effets négatifs sur les cultures en certains endroits. Toutefois, la récolte des céréales secondaires de la campagne principale, qui a eu lieu en début d'année, a été satisfaisante dans la plupart des pays de la région. Au total, la production devrait augmenter en 2005 au Nicaragua, au Honduras et à El Salvador, tandis qu'elle reculerait au Guatemala, où les pluies excessives de ces derniers mois ont eu un impact plus important.

En Amérique du Sud, la production de céréales secondaires de 2005 est estimée en recul de 4 pour cent, principalement du fait d'une forte réduction de la production du Brésil suite à la sécheresse prolongée qui a touché les régions productrices du sud. Les semis du maïs de 2006 sont bien avancés dans les principaux pays producteurs du sud. Les perspectives sont pour l'instant mitigées. En Argentine, les semis ont été entravés par l'insuffisance des réserves d'eau des sols et selon les rapports concernant les intentions de semis, 3 millions d'hectares seraient consacrés au maïs, soit environ 9 pour cent de moins que les années précédentes. La superficie sous sorgho devrait aussi reculer. Au Brésil, la superficie ensemencée et les rendements devraient se redresser considérablement par rapport à l'an dernier, pour augmenter respectivement de 6 et 12 pour cent; selon les prévisions provisoires, la production annuelle passerait ainsi à plus de 40 millions de tonnes. Au Chili, les sources officielles estiment que la superficie sous maïs a reculé d'environ 10 pour cent, les faibles prix pratiqués en 2005 ayant poussé à reconvertir les terres à des cultures plus lucratives, telles que l'orge ou les légumes.

En Amérique du Nord, les conditions sont restées essentiellement bonnes pour la maturation et la moisson du maïs semé tardivement aux États-Unis et les estimations concernant la production ont donc été révisées en légère hausse depuis le dernier rapport, pour passer à 280 millions de tonnes; ce chiffre, qui est nettement supérieur à la moyenne des cinq dernières années, marque cependant encore un recul de 20 millions de tonnes par rapport au record de l'an dernier. Au Canada, les estimations officielles établissent désormais la production de céréales secondaires de 2005 à 24,8 millions de tonnes, soit un peu moins que prévu et en baisse par rapport au bon niveau enregistré l'an dernier mais toujours au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Un certain recul était déjà attendu du fait de la diminution de la superficie ensemencée, mais les rendements ont été en outre plus mauvais que prévu. De plus, le temps défavorable qui a régné pendant la moisson a entraîné une moindre qualité des cultures cette année.

En Europe, le gros des céréales secondaires de 2005 a été moissonné et les céréales secondaires d'hiver (orge et seigle) de la campagne principale ont été généralement mises en terre dans des conditions favorables au nord et à l'est de la région. Dans l'UE, les estimations concernant la production totale de céréales secondaires de 2005 n'ont guère changé depuis septembre, à savoir 130 millions de tonnes, soit près de 15 pour cent de moins que le niveau record de l'an dernier et au-dessous de la moyenne des cinq dernières années. Les résultats ont été moins bons pour toutes les principales céréales, car la superficie ensemencée et les rendements ont diminué. Dans les pays des Balkans, la production de céréales secondaires de 2005 est estimée en nette régression par rapport à la récolte exceptionnelle de l'année précédente. Les précipitations excessives tombées cet été ont nui aux cultures d'orge et aux autres céréales à petits grains; bien que ce supplément d'humidité n'ait pas eu d'effets aussi négatifs sur le maïs d'été, la superficie consacrée à cette culture et les rendements auraient, selon les rapports, néanmoins considérablement baissé par rapport à l'année précédente. Dans les pays européens de la CEI, où seules les dernières récoltes de maïs d'été doivent encore être rentrées par endroits, la production totale de céréales secondaires de 2005 accuse un nouveau recul. Les céréales d'hiver de 2006 sont déjà en dormance dans le nord de la Fédération de Russie et sur le point de l’être dans le sud et en Ukraine.

En Australie, la récolte de céréales d'hiver de 2005 est en cours. Les perspectives concernant la production n'ont cessé de s'améliorer ces deux derniers mois, grâce aux précipitations suffisantes tombées dans la quasi-totalité de la région productrice. Les prévisions établissent désormais la production d'orge - principale céréale secondaire d'hiver - à 8,4 millions de tonnes; ce résultat, qui représente une hausse de 2 millions de tonnes par rapport à l'an dernier et est supérieur à la moyenne, semblait très improbable auparavant étant donné le temps exceptionnellement sec qui a sévi en début de campagne.

COMMERCE

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Le volume des échanges n’évolue guère par rapport à la campagne précédente

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Les perspectives concernant le commerce mondial de céréales secondaires en 2005/06 n'ont guère changé par rapport au précédent rapport de septembre. Les échanges mondiaux de céréales secondaires, chiffrés à 105 millions de tonnes pour 2005/06, seraient légèrement supérieurs aux estimations révisées pour 2004/05 et en hausse de 500 000 tonnes par rapport aux prévisions. Les importations totales de céréales secondaires du groupe des pays en développement devraient atteindre, selon les prévisions, 73 millions de tonnes, soit 1,2 million de tonnes de plus qu'en 2004/05, tandis que celles des pays développés s'élèveraient à 32 millions de tonnes, niveau pratiquement inchangé par rapport à la campagne précédente. S'agissant des différents types de céréales secondaires, les échanges de maïs atteindraient, selon les prévisions, 78 millions de tonnes, en hausse d'un million de tonnes par rapport à 2004/05; ceux d'orge devraient perdre du terrain, mais pour toutes les autres principales céréales secondaires, ils devraient rester en général inchangés par rapport à la campagne précédente.

En Asie, selon les prévisions, les importations devraient passer à 57,6 millions de tonnes, soit 1 million de tonnes de moins qu’en 2004/05. Ce recul s'explique pour l'essentiel par la diminution des achats d'orge de la Syrie, où la production intérieure a augmenté, ainsi que par la diminution des achats de maïs de l'Indonésie, où la production intérieure a là aussi augmenté et où la demande de fourrage a quelque peu fléchi sous l'effet de la grippe aviaire et du renchérissement du carburant. La plupart des autres pays de la région devraient importer le même volume de céréales secondaires qu'en 2004/05; la demande de céréales fourragères devrait rester exceptionnellement forte en Arabie saoudite et en République islamique d’Iran, tout en étant plus ténue au Japon.

En Afrique, selon les prévisions, les importations totales augmenteraient d'un million de tonnes environ par rapport à la campagne précédente, pour passer à 16,5 millions de tonnes en 2005/06. Plusieurs pays d'Afrique du Nord devraient intensifier leurs achats de céréales secondaires, essentiellement du fait du recul de la production d'orge. Des importations accrues sont aussi attendues en Afrique subsaharienne, où plusieurs pays connaissent de graves pénuries. En Zambie et au Zimbabwe, les importations de maïs devraient augmenter respectivement de près de 200 000 tonnes et de 260 000 tonnes. En Zambie, le Gouvernement a récemment annoncé la prorogation jusqu'en mars 2006 des importations hors taxe, en vue de favoriser les importations; toutefois à la fin novembre, la crise alimentaire a poussé le Gouvernement zambien à déclarer l'état de catastrophe et à solliciter l'aide immédiate des donateurs. Au Malawi, pays qui a été frappé par une grave sécheresse, les importations de maïs devraient plus que quadrupler, passant à près de 800 000 tonnes. À la mi-octobre, le Gouvernement du Malawi a sollicité une aide extérieure après avoir déclaré l'état de catastrophe nationale cette année, du fait de la grave crise alimentaire qui touche des millions de personnes dans le pays. Selon les rapports, début novembre, les donateurs et le gouvernement avaient mobilisé 214 000 tonnes de maïs et 18 000 tonnes de légumes secs. En outre, le Programme alimentaire mondial a lancé un appel en faveur du Malawi, en vue de mobiliser 88 millions de dollars EU; à la mi-novembre, les annonces de contribution s'élevaient, selon les rapports, à 28 millions de dollars EU seulement.

En Amérique centrale, on signale une forte demande intérieure de maïs jaune et blanc au Mexique. Ce pays a annoncé en octobre qu'en vertu de sa nouvelle politique, il autorisait d’importer de jusqu'à 300 000 tonnes de maïs blanc au cours du deuxième semestre 2005 (en vertu des contingents prévus par l’ALENA pour 2004-2007 en ce qui concerne le maïs). Parmi les pays d'Amérique du Sud, une augmentation des importations de maïs est prévue au Brésil, en raison de la production réduite par la sécheresse, de l'épuisement des réserves et de la forte demande du secteur de la viande de porc et de la volaille (pour l’exportation) ainsi que de la croissance rapide de la consommation intérieure de viande.

En Europe, les importations de la plupart des pays devraient rester inchangées par rapport au niveau de la campagne précédente. L’UE devrait toutefois augmenter ses importations de maïs, du fait du fort recul de la production. Cette augmentation devrait cependant être moins importante que ne le laissait présager la baisse de la production. En effet, la demande de céréales secondaires pourrait fléchir, en raison des vastes disponibilités de blé bon marché et de l'éventuelle contraction du secteur de la volaille si les consommateurs se détournent de ce produit du fait de la grippe aviaire.

S'agissant des exportations, les expéditions de maïs des États-Unis devraient fortement progresser, en raison de l’abondance des disponibilités exportables et du relâchement de la concurrence sur les marchés mondiaux, les approvisionnements ayant diminué au Brésil et en Chine. Les exportations de maïs de la Chine devraient passer à 4,5 millions de tonnes; ce recul de 20 pour cent par rapport à la campagne précédente est dû à la forte contraction des disponibilités intérieures. Toutefois, les inquiétudes quant à la grippe aviaire s'étant concrétisées ces dernières semaines (notamment après le premier cas de contamination humaine signalé à la mi-novembre), la demande intérieure d'aliments pour animaux dans le secteur de la volaille pourrait chuter, et les disponibilités exportables seraient donc plus importantes que prévu actuellement. En Afrique du Sud, la récolte exceptionnelle de maïs et la forte demande dans la région stimulent les exportations, qui sont à leur plus haut niveau depuis le milieu des années 1990. Les ventes d'orge de l'Australie, du Canada et de l'UE devraient s'accroître pendant cette campagne, ce qui compenserait la baisse des exportations qui est prévue en Bulgarie et en Ukraine. Toutefois, les expéditions de seigle de l'UE devraient accuser un recul significatif, compte tenu de l'atonie des ventes constatée jusqu'à présent.

UTILISATION

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L’utilisation de céréales secondaires souffre de la contraction de l’utilisation fourragère

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Suite à la forte révision à la hausse des estimations concernant la production mondiale de céréales secondaires ce mois-ci (12 millions de tonnes de plus), les prévisions concernant l'utilisation mondiale de céréales secondaires en 2005/06 ont également été relevées, mais dans une moindre mesure (près de 5 millions de tonnes de plus). Au total, l'utilisation de céréales secondaires en 2005/06 est dorénavant fixée à 982 millions de tonnes, soit 0,5 pour cent seulement de plus qu'en 2004/05, contre une croissance de 3 pour cent lors de la campagne précédente. Cela s’explique essentiellement par le fort recul de l'utilisation fourragère qui est attendu, pour la première fois depuis 2002/03. Selon les prévisions actuelles, l'utilisation fourragère totale des céréales secondaires passerait à 619 millions de tonnes, soit 2 pour cent de moins que pour la campagne précédente. Les États-Unis, l'UE et plusieurs pays de la CEI devraient accuser le plus fort recul, du fait d'une part du ralentissement de la production et d’autre part des vastes disponibilités de blé fourrager. Parallèlement, étant donné les incertitudes grandissantes en ce qui concerne l'impact des maladies animales, notamment la propagation récente de la grippe aviaire en Europe, il est particulièrement difficile de prévoir la demande de fourrage. Les premières indications laissent entrevoir un accroissement limité de la production de viande de volaille, du fait d'une moindre consommation d’œufs et de poulet. Si les habitudes de consommation de viande venaient à changer durablement, on pourrait constater un recul de la production de viande de volaille et de la demande de fourrage au cours des prochains mois.

En revanche, une croissance exceptionnelle d'environ 5 pour cent est actuellement prévue en ce qui concerne la consommation de céréales secondaires alimentaires en 2005/06. La forte progression attendue s'explique pour l'essentiel par la reprise probable de la consommation alimentaire de maïs et de mil en Afrique de l’Ouest, laquelle devrait progresser d'environ 5 millions de tonnes (17 pour cent) après les fortes chutes enregistrées en 2004/05 sous l'effet de la grave sécheresse de l'an dernier. L'utilisation industrielle de céréales secondaires devrait également connaître une forte expansion au cours de la présente campagne, principalement du fait du renchérissement du carburant qui a stimulé la demande de sources d'énergie de remplacement - avec notamment une demande accrue d’éthanol à base de maïs. Alors qu'il apparaît de plus en plus nettement que de nombreux pays de par le monde multiplient les investissements pour créer et développer les usines d'éthanol, les États-Unis font actuellement figure de premier pays producteur d'éthanol à base de maïs. En 2005/06, ils devraient consacrer jusqu'à 40 millions de tonnes de maïs à la production d’éthanol, soit presque le même volume que les 25 États membres de l’UE réunis devraient destiner à la consommation animale.

STOCKS

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Les stocks de céréales secondaires diminuent

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Pour la première fois depuis le début de la campagne commerciale en cours, les prévisions de la FAO concernant les stocks mondiaux de céréales secondaires ont été revues à la hausse, essentiellement pour tenir compte du relèvement des estimations concernant la production de 2005 et du recul de l'utilisation fourragère. Les stocks mondiaux de céréales secondaires pour les campagnes agricoles se terminant en 2006 sont actuellement estimés à 181 millions de tonnes, soit 9 millions de tonnes de plus qu'indiqué précédemment, mais 12 millions de tonnes de moins (près de 6 pour cent) que leur niveau d'ouverture. Selon les dernières estimations, les stocks détenus par les principaux exportateurs à la fin des campagnes de 2006 pourraient atteindre 88 millions de tonnes, soit un repli de près de 4 millions de tonnes par rapport à leur niveau d'ouverture élevé. Après les récoltes exceptionnelles de maïs rentrées aux États-Unis ces deux dernières années, les stocks de ce pays atteindront probablement un niveau élevé sans précédent en fin de campagne. Toutefois, l'augmentation prévue des stocks de céréales secondaires détenus par les États-Unis - à savoir 5 millions de tonnes environ - ne suffirait pas à compenser complètement la forte chute qui est attendue dans l'UE, où le recul de la production constaté pour toutes les principales céréales secondaires (maïs et orge en particulier) devrait entraîner une diminution d'au moins 7 millions de tonnes des stocks de fin de campagne par rapport à leurs niveaux d'ouverture.

Ailleurs, la chute de la production dans les pays d'Afrique du Nord touchés par la sécheresse devrait entraîner une forte diminution des stocks. De même en Afrique australe, plusieurs pays où la récolte a été mauvaise en 2005 devraient prélever sur leurs réserves en 2005/06. Toutefois, la plupart des autres pays africains, notamment ceux d'Afrique de l'Ouest qui jusqu'à récemment souffraient de graves pénuries alimentaires, devraient reconstituer leurs stocks, les perspectives de production étant plus optimistes. En Asie, les stocks de la Chine devraient encore diminuer, mais la baisse sera relativement limitée et les stocks de report demeurent importants. Les flambées épidémiques de grippe aviaire pourraient toutefois freiner la demande de fourrage aussi bien en Chine que dans les autres pays asiatiques touchés, et les stocks pourraient donc être en définitive plus importants que prévu pour l'instant. Dans d'autres régions, les stocks de maïs du Brésil et les réserves de maïs et d'orge de la Bulgarie, de la Roumanie et de l'Ukraine devraient accuser un net recul au cours de la présente campagne, principalement du fait d'une moindre production intérieure.

PRIX

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Les fortes ventes ont fait décoller les prix des céréales fourragères mais elles ne devraient plus guère progresser

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Jusqu'à présent, les cours internationaux du maïs ont bénéficié des moindres disponibilités exportables de la Chine et du Brésil ainsi que de la demande vigoureuse dans plusieurs pays d'Afrique australe. Les prix du maïs blanc et jaune en provenance de l'Afrique du Sud sont aussi restés fermes du fait des inquiétudes suscitées par les conditions météorologiques et du fléchissement du rand par rapport au dollar EU ces derniers mois. Ces dernières semaines, l'accélération des ventes suite à la reprise des exportations à partir des ports du Golfe des États-Unis qui avaient été touchés par le cyclone a contribué à maintenir les prix du maïs et sorgho américains.

Depuis septembre, les prix à l'exportation n'ont guère fluctué aux États-Unis malgré la pression exercée à l'époque de la récolte et les vastes disponibilités de blé fourrager. En novembre, les prix à l'exportation du maïs américain (no. 2, jaune) se chiffraient en moyenne à 97 dollars EU la tonne, soit 3 dollars EU de plus que l'an dernier. Toutefois, ils ne devraient guère progresser davantage, car on attend l'arrivée sur les marchés de la deuxième plus importante récolte jamais rentrée aux États-Unis, alors que le raffermissement du dollar EU pèse déjà sur les ventes américaines. Sur les marchés à terme, les contrats portant échéance en mars 2006 négociés au Chicago Biard of Tarde ont perdu 5 dollars EU Depuis septembre, pour avoisiner 81 dollars EU La tonne. Les préoccupations concernant la propagation de la grippe aviaire en Chine et éventuellement aussi en Europe pourraient encore faire baisser les cours des céréales secondaires dans les prochains mois.

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Contexte

Exonération

©FAO, 2005