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BANANE

Les marchés de la banane se sont caractérisés par des prix élevés au cours du dernier trimestre 2005, en particulier aux États-Unis et dans l'UE. Cette situation s'explique par la conjugaison d'une demande ferme et d'une offre réduite. La production de la banane a souffert des mauvaises conditions météorologiques en Amérique latine. Plus précisément, une série d'ouragans et de tempêtes tropicales ont dévasté les plantations au Guatemala, au Mexique et au Honduras, tandis que des pluies violentes se sont abattues sur le Panama. La hausse des prix du pétrole a aussi contribué à l'augmentation des prix à l'importation. Dans l'UE, l'augmentation a été encore accentuée par la moindre production intérieure et l'insuffisance des licences d'importation. Les prix à l'importation ont atteint leur plus haut niveau depuis les années 1990. En ce qui concerne les premiers mois de 2006, il semble que la situation actuelle se maintiendra, à savoir des disponibilités tendues et des prix élevés.

Après que la commission d'arbitrage de l'OMC a décidé en août 2005 que le tarif envisagé par l'UE, à savoir 230 euros par tonne de bananes importées en provenance des nations les plus favorisées, ne permettrait même pas de maintenir l'accès de ces dernières aux marchés, la Commission européenne a proposé un tarif de 187 euros la tonne, jugé trop élevé par les pays d'Amérique latine. Suite à l'échec des négociations, la CE a demandé en septembre un nouvel arbitrage de l'OMC pour déterminer si sa nouvelle proposition était conforme à la dispense prévue en vertu de l'Accord de Doha. Cet arbitrage a de nouveau été défavorable, à la suite de quoi la CE a entamé de nouvelles négociations avec les pays concernés, sans toutefois parvenir à un accord. Le 29 novembre 2005, l'UE a adopté un système uniquement tarifaire, comprenant un tarif renégocié de 176 euros la tonne et un contingent tarifaire à droit zéro de 775 000 tonnes pour les bananes en provenance de l'ACP. Ce nouveau système devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2006.

CAFÉ

Les marchés du café se sont considérablement redressés en octobre, après avoir chuté de mai à septembre, en raison essentiellement de facteurs saisonniers tels que le ralentissement des activités de brûlage et, dernièrement, par la liquidation entreprise par les fonds d'investissement. En octobre, le prix moyen était de 82,5 cents EU la livre, soit une hausse de 35 pour cent par rapport à un an auparavant; ainsi, le prix moyen pour les dix premiers mois de l'année civile a été porté à 90 cents EU la livre, ce qui représente 50 pour cent de plus qu'à la même époque en 2004. Le marché du café reste marqué par un resserrement des disponibilités par rapport à la demande: la production devrait diminuer en 2005/06, tandis que la consommation devrait augmenter et que les réserves mondiales de café vert diminueront. La production mondiale de café en 2005/06 (octobre/septembre) devrait atteindre 6,3 millions de tonnes, chiffre inchangé par rapport aux précédentes prévisions qui marque un recul de 6,2 pour cent par rapport au niveau de 2004/05. La production de café du Brésil devrait reculer de 15 pour cent pour s'établir à 1,9 million de tonnes en 2005/06, principalement du fait que les arabicas doivent récupérer après avoir donné une récolte abondante en 2004/05, tandis que la production du Viet Nam, deuxième producteur mondial, devrait diminuer de 25 pour cent par rapport aux 750 000 tonnes obtenues en 2004/05, en raison de la sécheresse.

CACAO

Les cours mondiaux du cacao ont augmenté en septembre 2005, passant à 67,22 cents EU la livre, mais ils sont retombés à 65,9 cents EU en octobre suite aux estimations laissant entrevoir une augmentation des exportations en Côte d'Ivoire. De janvier à octobre 2005, les prix ont avoisiné en moyenne 70 cents EU la livre, en très légère hausse par rapport à la même époque en 2004. Trois grands mouvements ont caractérisé l'évolution des prix jusqu'à présent en 2005. De janvier à mars, les prix ont augmenté de 13,5 pour cent, passant à 79,7 cents EU la livre sous l'effet des interrogations quant à un éventuel déficit de l'offre en 2005/06; ensuite, de mars à mai, les prix ont accusé une tendance à la baisse pour s'établir à 68,5 cents EU la livre en mai. Ils sont restés relativement stables de mai à octobre, avoisinant 67,8 cents EU la livre de mai à octobre, soit une baisse de 3,5 pour cent par rapport aux prix constatés en début d'année. Outre la fermeté du dollar EU, le recul global des prix depuis le début de l'année reflète les inquiétudes quant à l'excédent estimatif de la production mondiale pour la campagne 2005/06, du fait que les principaux pays consommateurs ne devraient que modérément accroître leur consommation. Les dernières estimations laissent entrevoir un excédent mondial de 70 000 tonnes pour la campagne 2005/06, qu'il convient de comparer avec l'estimation révisée de 2004/05, à savoir un déficit d'environ 42 000 tonnes.

THÉ

Le prix composite de la FAO pour le thé a atteint 1,68 dollar EU le kilo en septembre 2005, en hausse de 1,5 pour cent par rapport au mois d'août, la demande saisonnière ayant fait monter les prix sur la plupart des marchés aux enchères. Les prix aux enchères à Colombo ont gagné 8 pour cent par rapport à septembre, tandis qu'à Mombasa et à Cochin, les prix ont augmenté respectivement de 2 pour cent et 4,7 pour cent. Seul le marché de Kolkata a enregistré un recul significatif, les prix reculant en moyenne de 7,5 pour cent tandis que la récolte battait son plein. Une analyse des tendances passées sur le marché aux enchères de Kolkata indique un recul global de 9,5 pour cent en moyenne entre août et septembre.

De janvier à septembre 2005, le prix composite de la FAO pour le thé a enregistré une légère hausse d'environ 0,3 pour cent par rapport à la même époque en 2004, en dépit de la croissance de la production signalée dans les principaux pays producteurs. La production mondiale de thé de 2005 devrait atteindre un nouveau record. L'Inde a signalé une augmentation de 40 pour cent de la production pour les huit premiers mois (janvier-août) de 2005. Une hausse de la production a aussi été signalée au Sri Lanka (+13 pour cent), au Kenya (+6 pour cent), en Indonésie (+3 pour cent) et au Bangladesh (+2 pour cent), mais pour la période allant de janvier à septembre 2005. La légère hausse des cours mondiaux du thé par rapport à 2004 constatée à ce jour s'explique par la demande soutenue des principaux pays importateurs. Les importations du Pakistan et de la Fédération de Russie ont augmenté de 14 pour cent et 8 pour cent au cours respectivement des 8 et 9 premiers mois de 2005, tandis qu'elles se sont également accrues en Ukraine (19,5 pour cent), en Afrique du Sud (21,7 pour cent) et en Turquie (40 pour cent), de janvier à juillet 2005.

Afin de résoudre les difficultés posées par le récent remaniement de la réglementation des principaux pays importateurs relative aux limites maximales de résidus, et suite aux recommandations formulées par le Groupe intergouvernemental sur le thé à sa seizième session, qui s'est tenue à Bali (Indonésie) en juillet 2005, une consultation informelle aura lieu au Siège de la FAO les 6 et 7 décembre 2005. Cette réunion vise à mettre en contact les pays producteurs et les pays consommateurs, ainsi que la Réunion conjointe FAO/OMS sur les pesticides, le Codex Alimentarius et d'autres organismes normatifs, de manière à renforcer la coopération entre les parties prenantes et à harmoniser les politiques de réglementation des limites maximales de résidus pour le thé. Cette manifestation fait suite à la réunion des pays producteurs de thé qui s'est tenue à Kolkata les 30 septembre et 1er octobre 2005.