perspectives alimentaires No.4, décembre 2005 
système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture(SMIAR)

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FAITS SAILLANTS

Bilan

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

Encadré: Légumineuses

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET TOURTEAUX

SUCRE

Autres denrées agricoles pertinentes

Taux de fret maritime

Engrais

Dossier spécial

Annexe statistique

NOTE SUR LES STATISTIQUES

RIZ

PRODUCTION

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Tableau 5. Production de riz (millions de tonnes)

  2004
estim.
2005
prévis.
Variation de 2004
à 2005 (%)
Asie 547.0 562.3 2.8
Afrique 19.5 20.2 3.8
Afrique du Nord6.46.0-5.5
Afrique de l’Ouest8.28.87.3
Afrique australe3.33.610.6
Amérique centrale
(y compris les Caraïbes)
2.4 2.4 0.4
Amérique du Sud 23.3 23.8 2.1
Amérique du Nord 10.5 10.0 -4.4
Europe 3.4 3.4 -1.0
UE 2.82.6-6.3
Océanie 0.6 0.3 -41.3
Total mondial 606.7 622.5 2.6
Pays en développement580.8596.82.8
Pays développés26.025.7-1.0

 

Une production record de paddy en 2005 du fait de l’amélioration des récoltes dans les principaux pays producteurs

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La campagne de 2005 touche à sa fin et les pays de l’hémisphère nord rentrent leurs récoltes de paddy de la campagne principale. Dans l’hémisphère sud, les récoltes de 2005 ont pour l’essentiel été rentrées pendant la première moitié de l’année et les agriculteurs sont en train de préparer les sols pour les semis directs ou le repiquage du paddy de la première campagne de 2006. Les prévisions concernant la production mondiale de paddy de 2005 ont été relevées de 7 millions de tonnes depuis septembre pour atteindre 622 millions de tonnes, soit 2,6 pour cent (ou près de 16 millions de tonnes) de plus qu’en 2004. Cette dernière révision est le reflet d’une amélioration des perspectives dans certains grands pays producteurs d’Asie.

En Asie, la récolte de paddy de 2005 s’annonce meilleure depuis la dernière analyse et la production totale de la région s’établirait, selon les prévisions, à quelque 562 millions de tonnes, dépassant ainsi le volume record de l’an dernier (547 millions de tonnes). En Chine (continentale), les dernières prévisions semi-officielles font état d’une production de 182,8 millions de tonnes, soit le volume le plus élevé depuis 2000 et 2 pour cent de plus qu’en 2004. Cette hausse faisait suite essentiellement aux mesures d’incitation prises par le gouvernement pour accroître la superficie sous riz, des prix intérieurs relativement faibles ayant prévalu pendant l’année. En Inde, les perspectives sont plus favorables depuis le dernier rapport, la production devant s’élever à 130,5 millions de tonnes pendant la campagne en cours, soit 2,5 millions de tonnes de plus qu’en 2004. En Indonésie, selon la troisième prévision du Ministère de l’agriculture, près de 54 millions de tonnes de paddy ont été rentrées en 2005, soit un volume qui correspond pratiquement à la récolte exceptionnelle de l’an dernier. La production devrait augmenter au Bangladesh, les pluies de mousson ayant été propices et les prix intérieurs relativement élevés pendant l’année, ce qui a encouragé les agriculteurs. Au Cambodge, les précipitations abondantes tombées au mois de septembre ont mis un terme à une sécheresse prolongée et ont favorisé un accroissement des semis, ce qui pourrait entraîner une reprise partielle de la production. Les perspectives en ce qui concerne la production de riz au Myanmar sont également positives. Les Philippines devraient enregistrer une production record pendant la campagne de 2005 (juillet 2005-juin 2006), du fait des très bonnes récoltes auxquelles l’on s’attend entre novembre et février. Au Japon, les estimations officielles de la production de riz ont également été révisées à la hausse, une enquête sur le terrain menée en août ayant jugé l’état des cultures "supérieur à la normale" ; le pays devrait rentrer 11,4 millions de tonnes de paddy, soit 4,6 pour cent de plus que la dernière campagne. En République démocratique de Corée, les excellentes conditions de végétation et l’amélioration des livraisons d’intrants font davantage espérer que la récolte sera exceptionnelle. Au Sri Lanka, les estimations officielles de la production de 2005 ont été revues la hausse et font état désormais d’une augmentation de 19 pour cent par rapport aux mauvais résultats de la campagne de 2004. En Thaïlande, la production devrait enregistrer une reprise du fait d’un retour à des conditions de végétation normales pendant la campagne en cours. Le 1er novembre, le gouvernement a lancé un nouveau cycle d’achats d’intervention en vue d’acquérir jusqu’à 9 millions de tonnes de riz à un prix minimum de 7 000 baht environ (171 dollars EU) la tonne. Le programme d’achats a permis de soutenir les prix intérieurs du riz à la production. En Turquie, les estimations officielles de la production ont été relevées pour s’établir à 525 000 tonnes, un niveau exceptionnellement élevé pour le pays. Les producteurs bénéficient depuis 2004 d’un plan d’absorption des récoltes, qui oblige les négociants à acheter le riz localement s’ils veulent obtenir des permis d’importation.

La production devrait toutefois reculer dans quelques pays de la région, notamment au Viet Nam, où les perspectives se sont dégradées depuis le passage des typhons Damrey et Kai-Tak en septembre et en novembre, respectivement, dans les provinces du nord et du centre. Par conséquent, selon les estimations officielles, la production devrait chuter de 300 000 tonnes par rapport à la récolte record de 2004, pour atteindre 35,8 millions de tonnes. La République de Corée devrait rentrer une récolte plus petite étant donné que le gouvernement cessera, cette campagne, d’acheter du riz à des prix minimums à la production. La production de paddy au Laos et au Népal pourrait également baisser, les travaux agricoles ayant été perturbés tout d’abord par la sécheresse, puis par les pluies torrentielles et les inondations.

En Afrique, la campagne de riz de 2005 est sur le point de s’achever, les récoltes étant pratiquement terminées dans les sous-régions occidentales et septentrionales. Les conditions de croissance ont dans l’ensemble été favorables, ce qui a permis d’accroître les semis et, par conséquent, les rendements. Compte tenu des dernières indications, la production de la région devrait croître de 3,8 pour cent selon les prévisions, pour s’établir à 20 millions de tonnes.

En Afrique du Nord, la superficie officielle sous riz a reculé de 7 pour cent en Égypte pendant la campagne en cours, mais selon les rapports, les rendements seraient excellents. Dans l’ensemble, la production de paddy pourrait reculer de 6 pour cent par rapport au volume record de l'an dernier, à savoir 6,4 millions de tonnes. La plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest ont bénéficié de conditions de croissance favorables pendant la campagne, avec des précipitations abondantes et une incidence relativement peu élevée de ravageurs, ce qui, conjugué aux prix élevés du riz qui ont prévalu dans la plupart des pays, a entraîné une expansion des semis et une amélioration des rendements. En particulier, le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Tchad devraient tous rentrer des récoltes plus importantes pendant la campagne en cours. La production devrait également augmenter en Mauritanie, bien que la croissance ait été entravée par une pénurie de semences de riz après la mauvaise récolte de 2004. Les perspectives sont bonnes au Nigéria. En Sierra Leone, le retour des réfugiés et l’amélioration de la distribution des intrants auraient, selon les estimations, provoqué un accroissement des semis et des rendements. En Afrique de l’Est, la Tanzanie, qui rentre actuellement la récolte de paddy de la deuxième campagne, devrait engranger, selon les estimations, un million de tonnes de paddy, soit 10 pour cent de plus qu’en 2004 et un volume qui avoisine les résultats records de 2003. En Afrique australe, une récolte sans précédent a été rentrée au début de l’année à Madagascar, premier producteur de la sous-région, et les agriculteurs sont en train de préparer les sols en vue des semis de paddy de la campagne principale de 2006. La production de paddy a également augmenté au Kenya.

perspectives alimentaires

 

En Amérique centrale et aux Caraïbes, plusieurs pays rentraient leur récolte de la campagne principale de 2005 dès mi-novembre. Les perspectives en ce qui concerne la production de la sous-région se sont dégradées depuis le dernier rapport, reflétant, en particulier, le passage de l’ouragan Stan. La production totale de 2005 devrait rester pratiquement inchangée par rapport à l’an dernier. Le Costa Rica, Cuba, El Salvador, le Guatemala et le Honduras pourraient enregistrer une contraction de la production cette année, tandis que l’on s’attend à peu de changements au Mexique et au Nicaragua, contrairement aux prévisions antérieures qui laissaient entrevoir une augmentation. Toutefois, la République dominicaine et le Panama devraient tout de même rentrer des récoltes plus importantes pendant cette campagne.

En Amérique du Sud, la production totale de paddy de 2005 dépasserait légèrement, selon les estimations, celle supérieure à la moyenne de l’an dernier. Plusieurs pays ont déjà commencé à mettre en terre leurs cultures de la première campagne de 2006, dans un climat économique mauvais dans l’ensemble, caractérisé par des prix du marché relativement peu élevés et des coûts de production croissants. Au Brésil, les rapports confirment que la récolte de 2005 atteindra un niveau record. Toutefois, selon des rapports sur les intentions de semis des agriculteurs en 2006, les recettes moins élevées auxquelles l’on s’attend pourraient entraîner une contraction de 12 à 15 pour cent des semis, en particulier dans le Mato Grosso, deuxième grande région productrice, ce qui pourrait provoquer une chute de 9 pour cent de la production nationale. En Argentine, les dernières estimations officielles font état d’une baisse de la production de 3 pour cent en 2005, mais la superficie sous riz devrait croître de 2 pour cent en 2006. En Colombie, la production a également reculé par rapport au record obtenu en 2004. Malgré des problèmes persistants de sécheresse, l’Équateur a rentré une récolte exceptionnelle en 2005, les ressources en eau d’irrigation étant suffisantes. Toutefois, la baisse des prix à la production est préoccupante et la situation est aggravée par les restrictions à l’importation imposées par la Colombie. Les prévisions concernant la production de 2005 de la Bolivie ont été quelque peu révisées à la hausse, de 9 pour cent par rapport à l’an dernier, par suite d’informations officielles relatives à une expansion significative des semis de la campagne principale. En Uruguay, la production aurait chuté, selon les estimations, de 4 pour cent en 2005. Il est probable qu’elle baissera encore en 2006, la superficie devant enregistrer une contraction de 10 pour cent du fait de la hausse des coûts et de la chute des prix.

S'agissant des autres pays, aux États-Unis, la récolte de riz de 2005 est estimée à 10 millions de tonnes, soit 5 pour cent de moins seulement que le volume record de 2004. En revanche, en Australie, la récolte, avec tout juste 345 000 tonnes en 2005, a été médiocre pour la troisième année consécutive. Toutefois, les semis de la prochaine campagne de paddy de 2006 devraient enregistrer une reprise. Dans l’UE, les prévisions concernant la production ont été quelque peu abaissées depuis le dernier rapport, faisant état désormais de 2,6 millions de tonnes, soit 6 pour cent de moins qu’en 2004. Cette contraction rend compte de la réduction des semis à laquelle s’ajoute la baisse des rendements due à la sécheresse qui a sévi dans la Péninsule ibérique. En revanche, en Fédération de Russie, les estimations de la production ont été révisées à la hausse pour s’établir à 620 000 tonnes, soit 32 pour cent de plus qu’en 2004. Cette amélioration significative par rapport à l’année précédente reflète l’expansion des semis et l’amélioration des rendements, imputables essentiellement à l’introduction de mesures de protection plus élevées à l’encontre des importations. Les résultats de la production de 2005 sont également positifs en Ukraine.

COMMERCE

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Les échanges de riz devraient croître de 3 pour cent en 2005

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Les prévisions de la FAO en ce qui concerne le commerce du riz en 2005, qui dépend en grande partie de la production de 2004, ont été relevées de près de 600 000 tonnes pour s’établir à 27,6 millions de tonnes, soit 900 000 tonnes de plus que l’année précédente. L’amélioration des perspectives s’agissant des exportations de l’Inde, du Pakistan, des États-Unis et du Viet Nam a largement compensé le ralentissement des ventes attendu en Chine et en Thaïlande. Sur le plan des importations, les livraisons à destination de Cuba, de Madagascar, du Nigéria et de l’Afrique du Sud seraient, selon les prévisions, plus importantes que prévu initialement.

Accroissement généralisé des importations dans toutes les régions à l’exception de l’Amérique du Sud

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L’augmentation des échanges mondiaux de riz en 2005 est en grande partie stimulée par un accroissement des importations dans toutes les régions à l’exception de l’Amérique du Sud.

D’ici la fin de l’année, les pays asiatiques devraient, selon les prévisions, importer 12,8 millions de tonnes de riz, soit près de 800 000 tonnes de plus qu’en 2004, du fait, principalement, des livraisons plus importantes prévues à destination du Bangladesh et des Philippines, qui ont tous deux rentré des récoltes réduites en 2004, mais aussi à destination de la Syrie et de la Turquie. En revanche, en Indonésie, les prévisions en ce qui concerne les importations ont été abaissées à 800 000 tonnes, soit 20 pour cent de moins qu’en 2004, une grande partie d’un achat annoncé de 250 000 tonnes semblant avoir été reporté à l’année prochaine. Les importations de la Chine (continentale) devraient reculer. Elles devraient également baisser en République islamique d’Iran, en partie en raison de l’imposition de droits de douane plus élevés sur le riz depuis mars 2005, et au Sri Lanka, après la récolte exceptionnelle de la campagne en cours. Les importations des pays africains sont estimées actuellement à 8,9 millions de tonnes, ce qui représente une augmentation de 4 pour cent par rapport à l’an dernier. Selon les estimations, l’Afrique du Sud, mais aussi le Kenya, Madagascar et le Mozambique, auraient importé des volumes considérables. Les exportateurs ont fait état d’expéditions plus importantes à destination du Cameroun, mais la hausse semble essentiellement être le fait du Nigéria qui, selon les estimations, aurait importé près de 1,5 million de tonnes, soit 100 000 tonnes de moins qu’en 2004. Le gouvernement encourage l’importation de riz décortiqué pour soutenir l’industrie meunière, les droits de douane étant fixés à 50 pour cent, soit la moitié de ce qui est appliqué au riz usiné. Dans l’ensemble, les livraisons de riz à destination des pays d’Amérique centrale et des Caraïbes pourraient s’accroître et atteindre 2,3 millions de tonnes cette année, soit 2 millions de tonnes de plus qu’en 2004 ; cette hausse serait soutenue par l’augmentation des expéditions à destination de Cuba et du Nicaragua, dont les récoltes ont été compromises par des catastrophes naturelles, mais aussi d’El Salvador et du Mexique. En revanche, les achats des pays d’Amérique du Sud auraient reculé de 37 pour cent, selon les estimations, pour s’établir à 724 000 tonnes, du fait de la réduction des expéditions à destination du Brésil, de la Colombie et du Pérou. En Colombie, la chute a été conjuguée à l’imposition d’une interdiction frappant les importations en provenance de la Communauté andine en juillet. Parmi les autres importateurs, les estimations officielles concernant les importations des États-Unis font état d’une contraction de 14 pour cent en 2005. En revanche, les livraisons à destination de l’Australie et de l’UE seraient plus importantes cette année. Dans l’UE, l’augmentation a été favorisée par une baisse des droits de douane frappant le riz décortiqué.

Les expéditions importantes en provenance de l’Égypte, de l’Inde, du Pakistan et du Viet Nam ont soutenu le commerce international

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L’expansion du commerce mondial en 2005 s'explique aussi par la hausse marquée des exportations de l’Inde et du Pakistan, favorisée par la suspension par le Viet Nam, en octobre dernier, de nouveaux contrats de vente ainsi que par les prix relativement élevés en Thaïlande. Le gouvernement ayant cessé de délivrer des permis d’exportation en 2005, les expéditions du Viet Nam se situeront probablement autour de 4,65 millions de tonnes, soit encore 15 pour cent de plus que l’an dernier. La fermeté de la demande dans les pays d’Europe centrale et du Proche-Orient a relancé les exportations de l’Égypte. Malgré des possibilités réduites de ventes au Brésil, l’Argentine et l’Uruguay devraient accroître leurs exportations et l’on s’attend à des flux considérables en provenance d’Amérique latine et à destination, en particulier, de marchés du Proche-Orient. De même, les expéditions en provenance des États-Unis devraient atteindre des niveaux quasi-records, favorisés par une baisse des prix à l’exportation. En revanche, les livraisons sont moins importantes en provenance de la Chine continentale et, en particulier, de la Thaïlande, où la baisse des disponibilités exportables et les prix intérieurs élevés pourraient faire reculer les ventes de 25 pour cent.

Les premières perspectives concernant les échanges de 2006 font état d’une contraction

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Les perspectives en ce qui concerne la production de 2005 étant favorables, ce qui détermine en grande partie les besoins d’importation et les disponibilités exportables en 2006, les échanges mondiaux de riz l’année prochaine sont désormais estimés à 26,1 millions de tonnes, soit 5 pour cent de moins que les estimations actuelles pour 2005.

Baisse probable des importations dans certains grands pays importateurs en 2006

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En Asie, le Bangladesh et les Philippines, dont les disponibilités devraient être abondantes par suite des récoltes exceptionnelles de 2005, ainsi que l’Indonésie, pourraient réduire leurs importations l’année prochaine. De même, les gains importants de production en 2005 devraient entraîner une baisse des besoins d’importation de la République démocratique de Corée. Seuls quelques pays de la région devraient intensifier leurs importations en 2006. En Chine (continentale), où l’essentiel des importations porte sur le riz de haute qualité, une reprise pourrait être enregistrée si la qualité du grain récolté en 2005 a souffert du climat peu clément et des ravageurs. La Chine a également conclu des accords avec un certain nombre d’exportateurs de riz en vue de faciliter l’accès à son marché. On prévoit également une petite augmentation des importations en République de Corée. Toutefois, cette hausse dépendrait de la ratification ou non par le pays d’un accord avec divers pays visant à prolonger les mesures de traitement spécial mises en place par l‘OMC pour le riz. Les expéditions à destination de l’Iraq et de la Turquie devraient également augmenter. En Turquie, les droits de douane appliqués au riz décortiqué et au paddy seront abaissés entre le 1er novembre 2005 et le 31 juillet 2006. Les importations de riz à destination des pays africains en 2006 devraient tomber à 8,5 millions de tonnes, selon les prévisions, avec des expéditions moins importantes à destination de Madagascar, du Nigéria et de l’Afrique du Sud. En Amérique du Sud, le recul de la production prévu en 2006 au Brésil, où l’essentiel de la récolte est rentré au début de l’année, pourrait favoriser une augmentation des achats l’année prochaine. Dans les autres régions, les importations de l’UE devraient croître d’un million de tonnes du fait de l’accord conclu avec la Thaïlande (mais qui n’a pas encore été ratifié) en vue d’abaisser les droits de douane frappant les importations de brisures de riz et de riz usiné. Les expéditions à destination des États-Unis devraient également augmenter, selon les prévisions officielles, tandis qu’elles pourraient reculer en Australie et en Fédération de Russie.

Certains pays exportateurs responsables de la croissance des échanges en 2005 pourraient être moins compétitifs l’an prochain

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La contraction prévue des échanges de riz en 2006 proviendrait essentiellement de la réduction des expéditions de l'Égypte, de l'Inde, du Pakistan et du Viet Nam. Dans tous ces pays, les coûts de production et de transport augmentent, ce qui pourrait rendre les exportations moins attrayantes en 2006. Les expéditions en provenance de la République de Corée devraient également reculer, le gouvernement risquant de réduire les livraisons d’aide alimentaire à destination de la République démocratique de Corée. En revanche, les expéditions de la Chine (continentale), du Myanmar et, notamment, de la Thaïlande pourraient croître. La Thaïlande, en particulier, pourrait chercher à conclure des contrats spéciaux de gouvernement à gouvernement portant sur le riz, ce qui lui permettrait de liquider ses réserves publiques importantes tout en minimisant les effets négatifs sur les prix à l’exportation. Le retour prévu du Brésil en tant que grand importateur pourrait permettre à l’Argentine de maintenir le niveau des ventes aux niveaux proches de ceux de 2005, mais une concurrence plus forte en dehors de l’Amérique latine et des Caraïbes pourrait entraîner des pertes de marché dans le cas de l’Uruguay. Les perspectives officielles en ce qui concerne les exportations des États-Unis font état de résultats similaires à ceux de 2005.

UTILISATION

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La croissance démographique devrait être le seul moteur de la hausse de la consommation mondiale de riz

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La consommation mondiale de riz en 2005/06, qui englobe l’utilisation alimentaire, animale et les autres utilisations, devrait augmenter de 1,3 pour cent selon les prévisions, pour s’établir à quelque 417 millions de tonnes. Sur ce total, 368 millions de tonnes devraient être destinées à la consommation humaine, la consommation moyenne par habitant devant demeurer stable (quelque 57 kg). Une certaine reprise de la consommation par habitant est attendue en Afrique et dans plusieurs pays à faible revenu et à déficit vivrier d’Asie où les prix ont flambé l’année précédente. Toutefois, en Asie, la consommation moyenne de riz par habitant devrait, dans l’ensemble, rester pratiquement inchangée, le régime alimentaire tendant traditionnellement à se diversifier dans les économies à croissance rapide. La consommation par habitant devrait, selon les prévisions, continuer d’avoisiner 69 kg par an dans les pays en développement, tandis qu’elle pourrait augmenter légèrement pour atteindre quelque 13 kg dans les pays développés.

STOCKS

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Peu de changements escomptés dans les stocks en raison d’un meilleur équilibre entre la production mondiale et la consommation

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Les prévisions de la FAO en ce qui concerne les réserves mondiales de riz à la clôture des campagnes de 2005 ont été revues à la hausse depuis le dernier numéro pour s’établir à 97 millions de tonnes, du fait de perspectives plus optimistes en ce qui concerne les récoltes de 2005, atteignant désormais des niveaux légèrement inférieurs aux stocks d’ouverture. Si la Chine continentale a été la principale responsable de la réduction des stocks mondiaux les années précédentes, les réserves de ce pays devraient, selon les prévisions, rester pratiquement inchangées. Cela pourrait signifier, dans le cas du riz, que la Chine a pour l’essentiel terminé le processus d’ajustement qu’elle avait amorcé en 2000. Les réserves devraient augmenter au Japon, du fait de la récolte de 2005 relativement importante, en République de Corée et au Myanmar. En revanche, les stocks de clôture en Inde, en Égypte et aux États-Unis devraient décliner, le niveau de production n’étant pas suffisant pour couvrir en totalité la demande intérieure et les exportations prévues. La plupart des autres exportateurs de riz, y compris le Pakistan, la Thaïlande et le Viet Nam, devraient maintenir leurs stocks proches de leurs niveaux d’ouverture.

S’agissant des pays importateurs, le volume relativement peu important des importations auquel l’on s’attend aux Philippines et en Indonésie pourrait donner lieu à des stocks de report moins élevés dans ces pays. Les réserves pourraient aussi diminuer dans l’UE, reflétant essentiellement la baisse de la production et la hausse de la consommation. En revanche, les réserves du Bangladesh et du Brésil finiront probablement par être plus importantes, du fait de récoltes exceptionnelles en 2005.

PRIX

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Les prix du riz restent stables malgré l’arrivée de récoltes importantes sur le marché

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Malgré l’arrivée de récoltes importantes sur le marché des pays de l’hémisphère nord, les prix internationaux du riz sont stables depuis septembre et l’indice FAO des prix du riz, coté à 101, reste pratiquement inchangé. Parmi les variétés de riz, les indices des prix du riz Indica de qualité inférieure et supérieure sont restés stables en septembre et en octobre, mais ont légèrement baissé en novembre, des disponibilités importantes provenant de la récolte principale en Thaïlande ayant fait pression sur les prix. L’indice des prix du riz Japonica a décliné en septembre mais a ensuite regagné des points. Peu de variations sont observées dans l’indice des prix du riz aromatique depuis septembre, bien qu’il ait eu tendance à baisser en novembre du fait d’un recul du cours du riz parfumé en provenance de Thaïlande et du riz basmati en provenance d’Inde.

L’amélioration des perspectives en ce qui concerne les récoltes de 2005 a contribué au pessimisme entourant les prix dans les mois à venir. L’accroissement escompté des disponibilités exportables et la réduction prévue des besoins d’importation dans certains grands pays importateurs signifieraient que les prix pourraient subir une pression à la baisse, du moins pendant le premier trimestre 2006. Cette pression serait particulièrement forte si des disponibilités importantes étaient offertes par le Viet Nam après la levée de l’interdiction frappant ses exportations alors que l’Indonésie continue de restreindre sévèrement les importations. En revanche, le lancement de programmes d’achats gouvernementaux en Thaïlande et en Inde pourrait limiter l’effritement des prix, en particulier dans un contexte de hausse des coûts de production et de commercialisation.

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©FAO, 2005