No.1  juin 2006  
 Perspectives de l'alimentation
  Analyse des marchés mondiaux

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LES MARCHÉS EN BREF

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

MANIOC

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET FARINES D’OLÉAGINEUX

SUCRE

VIANDE ET PRODUITS CARNÉS

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

PRÉVISIONS À COURT TERME DES MARCHÉS DES PRODUITS: ÉTABLIR UN LIEN ENTRE LES ÉVOLUTIONS DES MARCHÉS

LA HAUSSE DES PRIX DU PÉTROLE BRUT STIMULE LA DEMANDE DE PRODUITS AGRICOLES DANS LE SECTEUR DE L’ÉTHANOL

PERSPECTIVES À MOYEN TERME: L’AFRIQUE DEVRA IMPORTER DE PLUS GRANDES QUANTITÉS DE PRODUITS ALIMENTAIRES

ENGRAIS

TAUX DE FRET MARITIME

Appendice statistique

INDICATEURS DU MARCHÉ ET FACTURES DES IMPORTATIONS VIVRIÈRES

Annonce

PRÉVISIONS À COURT TERME DES MARCHÉS DES PRODUITS: ÉTABLIR UN LIEN ENTRE LES ÉVOLUTIONS DES MARCHÉS

La FAO propose un nouvel outil pour améliorer l’analyse des marchés

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La présente édition des Perspectives de l'alimentation présente le Modèle de cohérence à court terme (MCCT), outil conçu pour guider et améliorer les analyses des marchés de la FAO. Le MCCT complète et consolide les prévisions qualitatives des analystes de produits de plusieurs manières. Premièrement, il tient explicitement compte des divers liens et interactions existant entre les marchés des produits à l’échelle mondiale et de ce fait, apporte une cohérence aux perspectives. Deuxièmement, en recherchant une solution d’équilibre, il permet de vérifier la plausibilité des prévisions. Par exemple: les prévisions de la FAO relatives aux échanges, à la consommation, aux stocks de clôture et aux prix sont-elles compatibles avec l’estimation du volume de production? Troisièmement, la robustesse des prévisions qualitatives peut être mesurée en simulant des chocs ou des perturbations sur certains marchés, puis en examinant comment les prévisions varient en tendance et en ampleur. Enfin, le MCCT peut servir de plate-forme pour l’ analyse de scénarios à court terme. Il a été ainsi récemment utilisé pour évaluer les conséquences à court terme de la peste aviaire et d’autres flambées de maladies animales1/ sur les marchés internationaux

Comment le MCCT est-il constitué et comment fonctionne-t-il?

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Le MCCT se fonde sur une série de relations comportementales destinées à appréhender les réactions à court terme (un an) de divers agents intervenant sur le marché. Ces relations décrivent l’activité commerciale d’environ 15 produits dans 50 pays et régions2/. Il est permis de penser que la production est l’une des principales forces influant sur les perpectives du marché, en particulier à court terme. À partir des activités d’évaluation des récoltes et de l’élevage réalisées par la FAO, y compris de missions, de réponses aux questionnaires de l’Organisation et d’informations provenant d’autres sources, les estimations de production sont établies, puis intégrées au modèle. Des informations actualisées sur les taux de change, la démographie, les revenus et les taux d’inflation sont également incluses dans le modèle en tant que variables exogènes. Dans la mesure où de nombreuses variables reflètent à la fois les comportements antérieurs et les tendances temporelles, le MCCT donne une représentation dynamique. Ainsi, si les habitants des pays rizicoles traditionnels consomment une certaine quantité de riz pendant une année donnée, il est probable que le volume de consommation sera quasiment identique l’année suivante. Les relations intégrées dans le MCCT tiennent compte de ce type de dynamique comportementale. Pour construire un MCCT, des méthodes d’optimisation numérique recherchant le prix d’équilibre pour lequel la demande mondiale coïncide avec l’offre du marché international sont utilisées. En bref, ce sont à partir de ces prix de réajustement que les perspectives à court terme concernant les échanges (importations, exportations), l'utilisation et les stocks de clôture sont produites.

Mise en application du MCCT: perspectives mondiales du commerce à court terme

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La méthodologie décrite ci-dessus a été appliquée au MCCT pour obtenir les perspectives 2006. Les résultats ont déjà servi à orienter les sections consacrées aux produits dans la présente édition de Perspectives de l'alimentation. Toutefois, en tant qu’outil indépendant, le modèle prévoit l’émergence de certaines caractéristiques durant l’année en cours:3/

    une contraction des approvisionnements en 2006 par rapport à 2005 pour un grand nombre de produits entreposables;

    un raffermissement des prix, notamment des récoltes entreposables, mais un fléchissement général des prix des produits de l’élevage; enfin,

    un retour à la croissance de l'utilisation des cultures fourragères dans l’alimentation animale et une poursuite de l’augmentation de l'utilisation industrielle, notamment pour la production de biocarburants.

Compte tenu du recul de la production céréalière attendu en 2006, le MCCT prévoit que les prix du blé et des céréales secondaires augmenteront en 2006, respectivement de 10 et 12 pour cent par rapport à 2005, les échanges mondiaux de céréales étant pratiquement inchangés par rapport à l’année précédente. Il sera indispensable d’effectuer des prélèvements sur les stocks céréaliers pour soutenir l’utilisation totale (produits alimentaires, fourrages et applications industrielles). On s’attend toutefois à une réduction des disponibilités, les stocks diminuant beaucoup plus vite que les années précédentes. En ce qui concerne le riz, la faible progression de la production mondiale attendue pour 2006 ne semble pas être suffisante pour suivre l’évolution de la consommation totale prévue par le modèle et l’augmentation des prix, estimée à 15 pour cent, devrait être plus rapide que celle des autres céréales,.

Les perspectives d’évolution des marchés des céréales fourragères (y compris les céréales secondaires) sont cohérentes avec la hausse escomptée de la production de viande, notamment de porc et de bœuf, et de la production laitière. L’expansion de la production et de la consommation de tourteaux de protéines (de soja, de tournesol et de colza) est également conforme à l'expansion de l’élevage et de la production de produits d’origine animale. Les prix des tourteaux d'oléagineux devraient rester fermes malgré une diminution des échanges, la production devant être en grande partie absorbée par la consommation intérieure.

En raison de la fragmentation des marchés internationaux de la viande, les perspectives des prix sont assez mitigées dans le secteur de la viande. Selon le modèle, les prix de la viande bovine et porcine sur le marché Pacifique (où la fièvre aphteuse n’est pas endémique) fléchiront, tandis qu'ils resteront stables sur le marché Atlantique (qui correspond au marché international moins le marché Pacifique). Les prix de référence de la viande de volaille et d’ovin devraient chuter, en conséquence de la compression de la demande sur le marché Pacifique et de l’excès de l’offre sur le marché Atlantique. Les prix des produits laitiers devraient tous accuser une baisse, notamment ceux du beurre et du lait qui pourraient perdre jusqu’à 10 pour cent, la production de ces deux produits devant être supérieure à la consommation.

Que se passe-t-il si la FAO sous-estime ou surestime les chiffres de la production?

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L’un des avantages du MCCT est de pouvoir évaluer la sensibilité de l’évolution des prix par rapport aux incertitudes de production en simulant l’incidence de chocs de production aléatoires, tant positifs que négatifs, à l’échelle mondiale. Pour rendre la situation plus réaliste, des variables historiques de production moyenne sont utilisées pour simuler les chocs. En d’autres termes, si par le passé la production d’une récolte donnée n’a fluctué que de 10 pour cent d'une année à l'autre dans un pays, on peut s’attendre à une variation similaire l’année suivante.

Pour que l’analyse ait encore plus de poids, il est possible de ne simuler des chocs de production que pour les pays producteurs infléchissant les marchés internationaux soit en raison de leurs importations si les disponibilités nationales ne couvrent pas les besoins intérieurs, soit en leur qualité de grand exportateur sur le marché international.

Étant donné qu’il est encore trop tôt dans la campagne pour connaître la production céréalière de nombreux grands pays producteurs de l’hémisphère nord, on s’est servi du MCCT pour donner l’amplitude des variations possibles des cotations des prix indicatifs de trois principales céréales. Les figures 32 à 34 illustrent les fluctuations probables des prix indicatifs internationaux des marchés du blé, du maïs et du riz, conformément aux hypothèses décrites ci-dessus.

La fourchette de variation des prix en 2006, comprise entre une augmentation de 18 pour cent pour le maïs et un recul d’environ 10 pour cent pour le riz, est relativement étendue, avec une tendance plus prononcée à la hausse qu'à la baisse des prix. Il convient toutefois d'être prudent: la fourchette de variation des prix indiquée dans les figures se fonde sur l’hypothèse que l'évolution de la production sera conforme à celle observée dans le passé. En d’autres termes, le modèle ne tient pas compte d’événements imprévus suscités par une instabilité économique, des chocs socio-économiques, etc. Toutefois, cela n’exclut pas la possibilité que ces événements se produisent d’ici la fin de l’année.

Perspectives de l'alimentation

 


1.  “Animal production food safety challenges in global markets”, OIE Scientific and Technical Review, vol. 25 (2), août 2006.

2.  Les produits et la couverture nationale/régionale sont identiques au cadre de modélisation COSIMO à moyen terme.

3. Il est important de noter que les évolutions suivantes du marché, notamment en ce qui concerne les perspectives des prix, portent en moyenne sur 12 mois ou jusqu’à un rétablissement de la production d’équilibre après une année d’ajustement.

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