2.1 Caractéristiques des fonds de pêche et des ressources piscicoles
2.2 Evaluation des stocks
2.3 Aquaculture et pêches continentales
Dans lensemble, la plate-forme continentale de lAfrique de lOuest a moins de 20 à 30 milles nautiques de large, sauf dans la zone située entre 24 et 20° de latitude Nord et la région située entre Dakar (16° Nord) et Freetown (8° Nord), où elle atteint environ 100 milles.
Les deux principaux courants de la région sont des courants froids; le courant des Canaries est dirigé vers le sud et part de lAfrique du nord-ouest tandis que le courant du Benguela part de lAfrique du sud-ouest et monte vers le nord; les deux courants prennent progressivement la direction de louest à environ 10° Nord et 10° Sud. Entre ces deux courants, on trouve le contre-courant équatorial, qui est continué par le courant de Guinée. Ce dernier coule vers lest jusquau golfe de Guinée. Cest entre les courants froids des Canaries et du Benguela que la mer atteint des températures de 27°C. Il existe des upwellings saisonniers, essentiels aux fins de la distribution des ressources, dans certaines parties du système des Canaries (en gros, de 20 à 10 Nord), au large de la Côte-dIvoire, du Ghana, du Togo, du Bénin et au large du Gabon méridional, du Congo et du Zaïre.
Tableau 1.1 Indicateurs économiques (1974)
Pays |
Population1/ (millions) |
Exportations1/ (millions de dollars
E.-U.) |
Importations1/ (millions de dollars
E.-U.) |
PNB individuel2/ (dollars E.-U.) (1973)
|
Maroc |
16.88 |
1 780 |
1 996 |
320 |
Mauritanie |
1.29 |
187 |
177 |
200 |
Sénégal |
4.32 |
387 |
485 |
280 |
Gambie |
0.32 |
42 |
47 |
130 |
Cap-Vert |
0.26 |
··· |
··· |
340 |
Guinée-Bissau |
0.56 |
··· |
··· |
330 |
Guinée |
4.08 |
··· |
··· |
110 |
Sierra Leone |
2.71 |
122 |
189 |
160 |
Liberia |
1.67 |
400 |
288 |
310 |
Côte-dIvoire |
4.77 |
1 314 |
1 046 |
380 |
Ghana |
9.61 |
1 000 |
1 100 |
300 |
Togo |
2.17 |
203 |
129 |
180 |
Bénin |
3.03 |
50 |
125 |
110 |
Nigeria |
61.27 |
9 770 |
2 779 |
210 |
Cameroun |
6.28 |
517 |
472 |
250 |
Guinée équatoriale |
0.29 |
··· |
··· |
260 |
Gabon |
0.52 |
1 000 |
400 |
1 310 |
Sao Tomé-et-Principe |
0.06 |
··· |
··· |
470 |
Congo |
1.31 |
250 |
141 |
340 |
Zaïre |
24.22 |
1 300 |
1 400 |
140 |
Total ou moyenne |
145.62 |
17 611 |
10 774 |
306 |
Source:De tous les pays riverains, le Maroc a la côte la plus étendue (1 750 km). Dautres côtes dépassent 300 km de long. Les pays dont les côtes sont les plus exiguës sont le Zaïre (41 km), le Togo (48 km), la Gambie (70 km), le Bénin (120 km), et le Congo (156 km). Les ports sont rares sur la côte de lAfrique de lOuest, cependant, la plupart des pays côtiers disposent dun bon port au moins offrant des installations de déchargement appropriées ainsi que des facilités de radoub.1/ Estimations FMI
2/ Estimations BIRD
Les poissons les plus fréquemment capturés dans la région sont les espèces surtout pélagiques (sardinelles et chinchards (Trachurus)). On trouve Sardinella aurita (la sardinelle ronde) dans les zones dupwelling froides, à des profondeurs de 70 à 90 mètres, lorsque les eaux superficielles se réchauffent. Sardinella eba (la sardinelle plate ou hareng) habite les zones de faible salinité, souvent à proximité de lembouchure des fleuves; on la rencontre rarement à des profondeurs dépassant 40 m et elle subit des migrations plus limitées que Sardinella aurita. Le chinchard (Trachurus trachurus) hante surtout les eaux entre 25 et 19° Nord et lhabitat de T. trecae est un peu plus méridional, à des latitudes allant de 22° à 14° Nord. Ces deux dernières espèces forment des concentrations denses, que lon peut capturer au chalut de fond à grande ouverture verticale, jusquà 200 mètres de profondeur. Le maquereau espagnol (Scomber japonicus) vit essentiellement entre 28° et 15° Nord et entreprend des migrations limitées en association avec le chinchard. Ces deux espèces sont souvent entremêlées avec de petits thons (espèces Euthynnus), des tassergals (espèces Pomatomus), et des carangues (Caranx ronchus). On trouve la sardine (Sardina pilchardus) au large de la côte méridionale du Maroc. Le bonga (Ethmalosa fimbriata) peuple les eaux peu profondes et les lagunes, du Sénégal à la Sierra Leone et du Nigeria au fleuve Congo. Les céphalopodes (encornets, seiches et poulpes) abondent au large du Maroc méridional et du nord de la Mauritanie (Sahara ex-espagnol). Autre stock pélagique important dans la région: les anchois (Anchoa guineensis), que lon trouve surtout dans le golfe de Guinée.
Lichtyofaune démersale est variable suivant la nature du fond de la mer et la température. Au centre de la zone tropicale, où les eaux sont toujours chaudes, et à moins de 50 mètres de profondeur, on trouve une faune de sciaenidés et de lutjanidés. La faune de sciaenidés a une affinité pour les fonds meubles et se compose de sciaenidés, de pomadasydés, de drepanides, de polynemidés et de soles (Cynoglossidae). Parmi les sparidés, qui peuplent les fonds durs, on trouve essentiellement des sparidés, des lutjanidés, des serranidés et des triglidés. Si la faune de sciaenidés est en général présente au-delà du thermocline, les lutjanidés vivent aussi bien en deçà quau delà du thermocline. Dans les eaux peu salées, et notamment au voisinage des lagunes et de lembouchure des fleuves, la faune démersale se compose de gros sciaenidés (Pseudotolithus) et de mâchoirons (espèces Arius).
Dimportants stocks localisés de crevette (Penaeus duorarum) existent, surtout à proximité des embouchures des grands fleuves ou de louverture des lagunes vers la mer (exemples: au large du fleuve Sénégal, du fleuve Gambie, du Sénégal méridional et de la Guinée Bissau, de la Sierra Leone et du Nigeria). On trouve Penaeus atlantica, plus petite, dans les eaux peu profondes de la côte et Parapenaeopsis longirostris vit au large du Congo et du Gabon. Parapenaeopsis atlantica peuple la plateforme en sa partie la plus profonde, ainsi que la pente qui va de la Méditerranée à lAtlantique du Sud-Est.
On trouve des thons dans toute la région. Les espèces le plus fréquemment capturées sont la bonite à ventre rayé, le germon, lalbacore et le thon obèse.
On se trouve inévitablement confronté à une pénurie de données sur la plupart des stocks régionaux de poisson, aussi toute évaluation des stocks même simple est-elle précaire; cependant, en dépit de lincertitude de nos connaissances actuelles, certaines tendances importantes se font jour, qui auront une incidence sur laménagement et la planification des ressources et sur le développement des pêches de la région. Les stocks de thonidés, que ni le mandat du COPACE ni le projet COPACE ne mentionnent, ne seront pas examinés.
Les connaissances présentes sur les stocks piscicoles de la région sont le fruit dun certain nombre de prospections financées internationalement, entreprises au cours des années soixante et qui se sont poursuivies pendant les années soixante-dix. Les informations de base sur les ressources démersales ont été recueillies au cours de lenquête sur le chalutage en Guinée, réalisée sous légide de la commission de lOrganisation pour lUnité africaine chargée des questions scientifiques, techniques et de recherches. Les renseignements sur les ressources pélagiques ont été recueillis au cours du projet PNUD/FAO au Ghana, entrepris en 1963, et par les projets PNUD/FAO réalisés vers la fin des années soixante et au début des années soixante-dix sur les ressources côtières pélagiques au Sénégal, en Sierra Leone, en Côte-dIvoire et au Congo, enfin, par lenquête régionale PNUD/FAO sur les pêches, exécutée à partir dAbidjan. Un projet plus récent, qui a fait suite aux enquêtes antérieures a été mené à bien par le PNUD/FAO au Maroc. Dans lensemble, des prospections beaucoup plus importantes ont été réalisées par les institutions nationales de pays situés aussi bien dans la région quen dehors; évaluer équitablement les différentes contributions se révèle cependant difficile, quels que soient les critères appliqués.
Tableau 2.1 Données sélectives sur les fonds de pêche
Pays |
Longueur des côtes |
Plateforme continentale (largeur) (milles nautiques)
|
Superficie de la plateforme (milliers de
km2) |
Maroc |
1 750 |
6 - 50 |
60.0 |
Archipel de Madère |
· |
· |
2.0 |
Archipel des Canaries |
· |
· |
3.0 |
Sahara ex-espagnol |
1 100 |
13 - 50 |
55.1 |
Mauritanie |
667 |
13 - 79 |
33.9 |
Sénégal |
718 |
8 - 50 |
23.8 |
Gambie |
70 |
41 - 50 |
3.7 |
Cap-Vert |
· |
· |
3.0 |
Guinée-Bissau |
300 |
40 - 105 |
45.0 |
Guinée |
350 |
70 - 110 |
50.2 |
Sierra Leone |
570 |
15 - 80 |
30.0 |
Liberia |
537 |
10 - 35 |
18.4 |
Côte-dIvoire |
500 |
11 - 20 |
12.2 |
Ghana |
528 |
13 - 50 |
27.3 |
Togo |
48 |
8 - 15 |
1.2 |
Bénin |
120 |
14 - 15 |
3.1 |
Nigeria |
669 |
18 - 35 |
37.9 |
Cameroun |
346 |
17 - 50 |
12.9 |
Guinée équatoriale |
380 |
12 - 30 |
10.5 |
Gabon |
739 |
8 - 40 |
35.4 |
Sao Tomé-et-Principe |
· |
· |
2.0 |
Congo |
156 |
27 - 35 |
8.6 |
Zaïre |
41 |
27 - 54 |
1.1 |
Total |
9 964 |
· |
492.4 |
FAO, Profils de la pêche par paysDautre part, lapport du groupe de travail du COPACE sur lévaluation des ressources a été considérable dans le domaine de la diffusion des informations les plus récentes sur les stocks (les publications y afférentes portent des cotes de la série des rapports FAO sur les pêches).Estimations du projet COPACE
Sardinella aurita et S. eba sont capturées par des navires côtiers armés pour la pêche à la senne coulissante et on ne croit pas que leurs opérations aient eu des répercussions sensibles sur les différents stocks. Par contre, au large du Sahara ex - espagnol, de la Mauritanie et du Sénégal, les opérations intensives des navires battant pavillon étranger nont pas manqué daffecter les stocks de sardinelles; létendue de cette influence ne peut cependant pas être quantifiée actuellement car les données sont insuffisantes. Labondance des stocks de sardinelles au large de la Côte-dIvoire/Ghana/Togo a récemment diminué sensiblement et lune des raisons de cette réduction pourrait être lexploitation intensive en 1972/73 par des navires hauturiers du stock adulte qui se repose saisonnièrement au large.
En dépit dune exploitation intensive, les captures supportées par les stocks de chinchards ne semblent pas avoir diminué; cependant, lefficacité accrue de la pêche pourrait avoir masqué la diminution de labondance. Il faut néanmoins se montrer très prudent et éviter les conclusions hâtives et trop définitives en effet, comme cest le cas pour limportante pêcherie de sardinelles il est actuellement impossible dévaluer convenablement les stocks car certaines informations importantes sur leffort de pêche et le taux de captures par région nont pas été rendues publiques par les pays sassurant la plus grosse part des captures.
Contrairement à ce qui se passe pour la pêche des sardinelles et du chinchard, pour laquelle manquent tant de données fondamentales, létat de la pêcherie marocaine de sardines est relativement bien documenté. Cela est dû principalement au fait que le poisson est surtout capturé par des navires marocains et que le service marocain de surveillance des stocks de poisson recueille depuis de nombreuses années les données essentielles sur les captures totales et le taux de pêche de ces navires. Récemment, les pays dEurope orientale, y compris la Pologne et la Bulgarie, ont accru leurs prises de sardines et leurs opérations de pêche ont été assez bien documentées. En dépit de lexploitation plus intensive des stocks de sardines, on croit savoir que la pêcherie, notamment au large du Maroc central (Safi-Ifni), nest pas surexploitée; on na toutefois pas recommandé daccroître leffort de pêche actuel. Le projet PNUD/FAO au Maroc conclut à la nécessité dencourager une augmentation de leffort de pêche au Maroc méridional (dAgadir à la frontière du Sahara ex-espagnol).
Les stocks de merlu sont exploités par un certain nombre de pays péchant au large du Maroc, de la Mauritanie et du Sénégal. Le Portugal a recueilli la série la plus complète de données sur cette espèce et il en ressort que le taux de captures décline progressivement. Sur la base, notamment de ces données, il a été recommandé quaucune nouvelle augmentation de lintensité da lexploitation de ces stocks ne soit autorisée.
Les sparidés que lon trouve du Maroc au Zaïre font depuis un certain temps lobjet dune exploitation intensive étant donné leur valeur marchande élevée. Afin de protéger les stocks de sparidés, le COPACE a adopté en 1972 un minimum de 60 mm pour le maillage du cul de chalut. Bien que cette réglementation ne se soit pas révélée aussi efficace quon ne laurait souhaité, les renseignements disponibles montrent que la diminution désastreuse du taux des captures à laquelle on avait récemment assisté a été arrêtée, et la réglementation pourrait bien avoir eu une heureuse influence sur laménagement optimal de ce groupe despèces. Cependant, on ne saurait absolument recommander un accroissement de leffort de pêche.
Les prises de céphalopodes ont également décliné sur les fonds traditionnellement exploités au large de la Mauritanie. Le troisième Groupe de travail du COPACE sur lévaluation des ressources (9-13 février 1976) a recommandé que leffort de pêche exercé sur le stock soit ramené au niveau de 1972 pour permettre aux captures de retrouver leur niveau antérieur.
Les statistiques relatives à létat des stocks de crevettes sont médiocres; on sait toutefois que lefficacité des opérations de pêche à la crevette effectuées au large de Saint-Louis, (sud du Sénégal), en Guinée-Bissau, ainsi que dans dautres zones et notamment au large de la Côte-dIvoire a diminué au point que nombre dobservateurs croient à la nécessité urgente de réglementer leffort de pêche. Les fonds de pêche à la crevette situés au large de la Sierra Leone, du Liberia et du Nigeria supporteraient, semble-t-il, une légère augmentation de lintensité de pêche.
Au large du Maroc, la trompette de mer (espèce Macrorhamphus) pourrait supporter une exploitation accrue. Ce poisson est pélagique et vit en bancs; il est de petite taille et difficile à vendre pour la consommation humaine; il pourrait cependant contribuer à approvisionner les nombreuses usines marocaines de fabrication de farine de poisson. Daprès les conclusions du projet PNUD/FAO au Maroc, le stock permanent de trompettes de mer est égal, sinon supérieur, au stock de sardines. Au large de la Mauritanie, on trouve de grosses concentrations de cochons de mer qui pourraient également convenir à la transformation industrielle en farine de poisson. Cette espèce pourrait être lune de celles qui, localisées autour des côtes, supporteraient une exploitation accrue.
Sur une grande partie de la côte, on rencontre de petits stocks localisés de bonga (Ethmalosa fimbriata). Selon certaines indications, ces stocks ne sont pas exploités au maximum; toutefois leur distribution est limitée (eaux saumâtres dune superficie assez exiguë) et les stocks ne sont peut-être pas très importants. Les captures de Brachydeuterus sp. pourraient sans doute augmenter sur toute la bande côtière au sud du Sénégal. Au large de la Côte-dIvoire et du Ghana, les anchois (Anchoa guineensis) et le maquereau (Scomber japonicus) pourraient être exploités de façon plus intensive.
Tant que les données relatives aux captures et à leffort ne seront pas recueillies de façon systématique à lintention des différentes divisions des pêches, toute évaluation des stocks de la région restera hasardeuse, En fait, tant que la principale nation exploitant ces stocks, lUnion soviétique, ne fournira pas ses données, cette évaluation restera impossible.
Cette inaptitude à recueillir des données satisfaisantes au cours des dernières années a été due en partie à labsence ou à linsuffisance de juridiction sur les fonds de pêche maritimes. Néanmoins, les limites des pêches ont été sensiblement étendues et les importants fonds de pêche situés au large du Sahara ex-espagnol sont maintenant contrôlés par le Maroc et la Mauritanie, et le rassemblement des données devrait saméliorer. De toute évidence, tous les états riverains qui ont passé des accords avec des pays étrangers exploitant leurs eaux pourront faire pression sur les opérateurs de pêche dans le cadre des accords juridiques et exiger des informations plus complètes ainsi que la possibilité de contrôler les données relatives aux captures et à leffort.
Le projet COPACE nest pas tenu de par son mandat, à sintéresser aux pêches continentales; par contre, les pêcheries en eaux saumâtres sont de sa compétence. La production des eaux intérieures est cependant très importante et revêt un intérêt considérable dans la distribution, la commercialisation, les échanges et la consommation de poisson dans toute lAfrique orientale, cest pourquoi on trouvera au tableau 2.2 les données estimatives relatives à la production dulcaquicole de la région du COPACE.
Le principal producteur de poisson deau douce est le Zaïre, qui a toute facilité daccès aux lacs dAfrique centrale (lacs Mweru, Tanganyika, Kivu, Mobutu Sese Seko et Idi Amin Dada). La production dulcaquicole du Zaïre (110 100 tonnes) domine le commerce piscicole de ce pays, qui ne débarque quenviron 10 000 tonnes despèces marines. Le Nigeria a également une importante production de poisson deau douce car il a accès au Lac Tchad et aux captures du Lac Kainji. Le Lac Volta (Ghana) produit plus de 35 000 tonnes chaque année. Autre importante zone de production de poisson deau douce: la plaine irriguée au voisinage de lembouchure du Sénégal, où des pêcheurs sénégalais et mauritaniens prennent environ 4 000 tonnes de poisson chaque année.
Tableau 2.2 Estimation de la production halieutique intérieure (1973)
|
milliers de tonnes |
Pays |
Captures |
Maroc |
··· |
Mauritanie |
10.0 |
Sénégal |
20.0 |
Gambie |
0.8 |
Guinée-Bissau |
··· |
Cap-Vert |
··· |
Guinée |
··· |
Sierra Leone |
··· |
Liberia |
4.0 |
Côte-dIvoire |
11.0 |
Ghana (Lac Volta) |
35.8 |
Togo |
3.0 |
Bénin |
19.1 |
Nigeria |
49.6 |
Cameroun |
18.0 |
Guinée équatoriale |
··· |
Gabon |
0.4 |
Sao Tomé-et-Principe |
··· |
Congo |
6.0 |
Zaïre |
110.1 |
Total |
287.8 |
Source:Les immenses lagunes situées sur la côte de lAfrique occidentale ont des caractéristiques biologiques extrêmement complexes et peuvent pâtir de tout déséquilibre qui affecterait ces caractéristiques. Ainsi la construction dun port à Cotonou a modifié les courants marins, à tel point que les déversements saisonniers de la lagune voisine sont devenus permanents, ce qui a entraîné une variation de la salinité de la lagune et une diminution des captures de poisson. Ces lagunes côtières fournissent des ressources de poisson extrêmement importantes, qui peuvent être exploitées sans difficulté par les habitants du voisinage, en outre, des pirogues peuvent être construites à peu de frais car elles ne sont pas soumises à laction des lames. Les lagunes font très souvent lobjet dune exploitation intense à la nasse ou avec différents types de filets. Les lagunes connaissent des problèmes particuliers daménagement halieutique du fait de leur facilité daccès et de la densité des populations riveraines.Welcomme (1975)
Estimations du projet COPACE
Laquaculture en eau saumâtre et/ou la mariculture ne sont actuellement guère pratiquées en Afrique de louest. Tous les programmes expérimentaux visent essentiellement au perfectionnement des techniques. Le gouvernement de la Corée du sud a accepte daider lOffice national des pêches marocain à entreprendre un programme expérimental de mariculture. Le gouvernement du Sénégal a lintention dencourager lostréiculture ainsi que lélevage du mulet cabot mais na encore formulé aucun plan daction. La Sierra Leone a pris des accords avec le Centre de recherche pour le développement international (CRDI) canadien concernant un programme commun dostréiculture. Ce programme en est encore à ses premiers balbutiements mais ses résultats actuels sont satisfaisants.
LUnité de recherche halieutique du Département des pêches ghanéen entreprend un projet dans la lagune de Keta pour déterminer les substrats les plus propices pour recevoir du naissain dhuître et se propose de créer une station expérimentale dostréiculture. Elle sefforce également dintroduire dans la lagune les techniques de pêche à la crevette qui se sont révélées satisfaisantes dans les lagunes et estuaires du Sénégal et de la Gambie. Le département fédéral nigérian des pêches administre une station de pisciculture en eau saumâtre à Bugrane, dans le delta du Niger; cette station a entrepris des travaux importants et assuré des publications sur les ormeaux, les mulets, les huîtres, les crevettes ainsi que les poissons osseux marins ou deau saûmatre. Le service FAO de lamélioration des ressources aquatiques et de lenvironnement a proposé pour démontrer les possibilités de production intensive en eau saumâtre, deux modales de gestion des stations piscicoles; dautre part, une proposition de projets, qui doit être financée par le PNUD a été élaboré pour des Etudes de faisabilité dinvestissements en vue de la mise en valeur des marécages aux fins du développement des stations piscicoles dans le Delta du Niger. Le Centre de recherches océanographiques à Pointe Noire (Congo) a obtenu des résultats encourageants à la suite dessais préliminaires de mytiliculture et dostréiculture.