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Rapport sur les produits


Produits forestiers. Situation et prévisions 1949-50

Produits forestiers. Situation et prévisions 1949-50

Cet article a été écrit avant que soit annoncée la récente dévaluation. Il n'est pas possible, actuellement de prévoir exactement dans quelle mesure cette dévaluation affectera les produits forestiers.

Le principal problème concernant l'approvisionnement en produits forestiers réside aujourd'hui dans le domaine du commerce international, et est intimement lié au mauvais fonctionnement des échanges internationaux. Une réduction de l'afflux des dollars à l'étranger, dû à la réduction générale des importations aux Etats-Unis, a été cause de ce que d'autres pays, en particulier la Grande-Bretagne, ont réduit leurs importations en bois de sciage en provenance du Canada et des Etats-Unis et ont cherché à s'approvisionner hors de la zone dollar. La production dans les pays au change moins onéreux et capables de produire suffisamment pour exporter, s'en est ainsi trouvée stimulée, tandis que les stocks avaient tendance à s'accumuler en Amérique du Nord. Il y eut en même temps un arrêt virtuel des achats des Etats-Unis en pâte de bois en provenance de la Suède, de la Finlande et de la Norvège, qui comptaient beaucoup sur leurs exportations de pulpe pour équilibrer leur balance en dollars. Ces pays fournissent plus de 60 pour cent de l'approvisionnement mondial exportable de pâte, et de la fermeture des marchés américains, pourrait résulter un transfert, temporaire ou permanent, vers d'autres marchés.

La production mondiale de bois ronds en 1949 sera probablement légèrement inférieure aux 1.440.000.000 de mètres cubes 1 prévus en 1948, la diminution de la production en Amérique du Nord et en Extrême-Orient ² dépassera probablement les gains en Russie, en Europe, et dans les territoires dépendants de nations européennes, plus un minime accroissement de production en Australie et en Nouvelle-Zélande.

1 Voir F. A. O. «Annuaire de Statistiques des Produits Forestiers 1949» (sous presse).

² La diminution de production en Extrême-Orient reflète le trouble des conditions politiques et sociales.

Les traits caractéristiques de la situation en 1949 seront probablement les suivants: La production mondiale de bois de sciage sera légèrement inférieure à la moyenne de 1948, car la diminution de production en Amérique du Nord ne dépassera pas l'accroissement de production des autres pays. Il y aura une importante réduction de production de bois de papeterie, les stocks des usines étant très importants. Une partie de ce bois sera utilisée pour la production des bois de mine, qui sera légèrement supérieure à la moyenne de 1948. Les autres productions, telles que poteaux, traverses, poutres et articles en bois feuillus, resteront sensiblement au niveau de 1948. La production de placages et contre-plaqué sera probablement supérieure à celle de 1948, mais celle de pâte de bois sera au total inférieure à celle de 1948, bien que quelques nouvelles usines aient commencé à fonctionner.

Les stocks intérieurs de produits forestiers non transformés en Amérique du Nord, représentant normalement la production de trois à neuf mois, suffiront largement, vu le niveau probable de la consommation intérieure, à faire face à tout déficit de la production en fin d'année 1949 et en 1950. La transformation du marché de vente en marché d'achat a entraîné une légère chute des prix intérieurs, mais l'accumulation des stocks pourrait amener une campagne de vente, d'où pourrait résulter une nouvelle chute des prix, ce qui pourrait en retour stimuler les activités constructrices et la consommation du papier.

Le déclin général de la production forestière sera, si ces prévisions sont justes, probablement modéré. Il se produira dans des pays qui pourraient aisément accroître leur production de pair avec une expansion de leur activité économique, et quoiqu'il puisse n'y avoir que de minimes changements en 1950, les rapports envoyés à la FAO par ses gouvernements-membres font prévoir un relèvement de la production en 1951. A ce moment, on devra tenir compte d'une nouvelle force avec la réapparition comme importants pays d'importation, à la fois de l'Allemagne et du Japon (qui seront également exportateurs de produits manufacturés). Les besoins de la Bizone allemande en tant qu'importations pour 1949-1951, suivant les rapports adressés à la FAO, seront les suivants:


Mille mètres cubes

Sciages bois résineux

366,1

Sciages bois feuillus

58,8

Bois de mine

720,0

Pâte de bois

810,0

Placages et contre plaqués

3,8

Poteaux et pilots

30,3

Autres industries du bois

2,4

TOTAL

environ 2.000

Les besoins japonais pour 1950 sont prévus comme devant être de l'ordre de 240.000 m³ de bois de sciage et de placage, mais seulement d'environ 25.000 m³ pour les sciages. Avant la guerre, le Japon importait annuellement environ 1.400.000 mètres cubes de sciages. Mais il faisait aussi appel à la Corée et à la Mandchourie pour son approvisionnement, ce qui n'entrait pas en ligne de compte dans les importations.

Poussant plus loin nos prévisions, nous verrons que, si les besoins en bois des pays non développés devaient approcher des niveaux moyens de la Suisse ou de la Nouvelle-Zélande par exemple, il serait nécessaire de doubler l'actuelle production mondiale de bois ³. Les forêts du monde entier, soumises à un aménagement rationnel, pourraient progressivement fournir une quantité aussi importante de produits.

³ Le progrès dans les pays non encore développés est étroitement lié à leur industrialisation. Nul pays n'a encore atteint le succès en tant que nation industrielle, sans un approvisionnement en combustible abondant, économique et sûr. Beaucoup de nations non encore développées font encore, dans une large mesure, appel aux bois, pour leur production d'énergie; mais le bois n'est pas un combustible de grand rendement, et dans bien des pays il doit être amené de distances chaque année croissantes. Il est évident que l'on doit prendre des mesures pour développer d'autres sources d'énergie.

Le Canada seul, déjà le plus grand exportateur de produits forestiers du monde, pourrait à la longue plus que doubler sa production présente 4.

4 Voir rapport du Troisième Congrès forestier mondial, n° 2, «Les Ressources forestières et les besoins de l'humanité en bois».

La politique proclamée de la plupart des gouvernements d'aujourd'hui est de porter à son maximum l'utilisation des ressources forestières et de ne pas les laisser inutiles et inexploitées. C'est l'objectif des Etats-Unis d'Amérique, de l'URSS, de l'Empire Britannique, et du Brésil, qui dans l'ensemble, sont les détenteurs responsables de plus de 85 pour cent de la zone forestière productive du monde entier. Il n'est toutefois pas évident que l'équilibre désiré entre les besoins des consommateurs et la production s'établira de lui-même. Les nations doivent continuellement accroître la production forestière mondiale afin de pouvoir satisfaire aux besoins d'une population toujours croissante.

Bois de sciage

Durant la plus grande partie de l'année 1948, la production mondiale en bois résineux et feuillus continua à montrer une tendance à la hausse, caractéristique des années d'après-guerre. La production s'est accrue de quelque 135 millions de mètres cubes en 1946 à environ 175 millions de mètres cubes en 1947 et 186 millions de mètres cubes en 1948, niveau supérieur à la moyenne d'avant-guerre. Environ 75 pour cent de la production mondiale en bois de sciage est représenté par des bois résineux.

En Europe, à la fin de l'année 1948, les marchés du bois de sciage ont été comparativement aisés, à l'exception des importations provenant des zones à change élevé. Le développement de la situation, durant la première moitié de 1949, indique que les sources, au moins pour les qualités supérieures, sont encore insuffisantes. La preuve en est dans la fermeture prématurée des marchés d'exportation. Au 1 er juillet, les pays scandinaves avaient conclu des marchés pour 90 pour cent du montant prévu des exportations. De gros efforts avaient également été faits par les importateurs pour conclure des marchés avec l'URSS.

En Amérique du Nord, les ressources disponibles, tant en bois résineux qu'en bois feuillus, paraissent avoir dépassé la demande effective de 1948 et de la première moitié de 1949, situation qui peut être attribuée principalement à la diminution de l'activité économique.

Dans l'ensemble, la demande effective a été influencée, dans le commerce international, par les difficultés de change, et dans le commerce intérieur, par une répugnance générale à acheter, en prévision d'une baisse des prix. La tendance à la baisse, dans l'industrie du bois de sciage, a été bien moindre que dans les industries de la pâte de bois et du papier, et n'a affecté jusqu'à présent que le prix des seules qualités inférieures.

TABLEAU 1. - INDICES DES PRIX DU BOIS DE SCIAGE, 1946 à 1949

Pays et articles

1946

1947

1948

1949 mai

(Base: 1938 = 100)

Etats-Unis (Intérieur) 1

204

318

356

326

Grande-Bretagne (Importation) ²

318

405

411

³397

Canada (Exportations) ³

316

366

377

...

1 Tous bois de sciages.
² Bois de sciage résineux.
³ Moyenne, janvier mai.

Les pourcentages suivants, établis d'après les chiffres reçus par la FAO indiquent les niveaux prévus de la production du bois pour 1950, dans des pays couvrant environ 80 pour cent de la production mondiale.


Production en 1950
(1948 = 100)

Europe

103

U.R.S.S.

180

Etats-Unis et Canada

94

Australie et Nouvelle-Zélande

109

Japon

85

Indice pondéré

112

Europe

La production de bois de sciage résineux en Europe (à l'exclusion de l'URSS) fut en 1948 d'environ 33.900.000 m³, soit un accroissement d'environ 5 pour cent sur l'année précédente. La production de bois de sciage feuillu s'éleva à 8.000.000 de m³, en augmentation d'environ 10 pour cent.

Au début de 1948, les urgents besoins en bois d'œuvre de l'après-guerre ayant été satisfaits, la demande effective d'importation en sciages résineux (comprenant les sciages équivalent aux grumes) des principaux pays déficitaires d'Europe fut fixée à 10.000.000 de m³ compte tenu du manque de disponibilités en devises étrangères et d'autres considérations financières. Les «besoins essentiels» définis par les pays participant aux travaux du Comité du Bois de la Commission Economique pour l'Europe comme demandes virtuelles furent estimés à un chiffre supérieur: 16.200.000 m³.

A la fin de l'année, les importations européennes en bois résineux atteignirent 10.406.000 m³ dont 8.100.000 provenaient d'Europe même et 1.800.000 contre 3.600.000 en 1947 du Canada et des Etats-Unis. Ainsi le large écart entre l'offre et la demande sur le marché européen du bois, qui semblait évident depuis la fin de la guerre, s'est transformé en un équilibre temporaire en 1948. Devant cette facilité générale, le Comité du Bois de la CEE recommanda qu'aucune restriction d'achat ne soit imposée aux nations importatrices en 1949. Mais cet équilibre est instable. Les «besoins essentiels» n'ont pas encore pu être satisfaits. Dans bien des pays, tels que la Belgique, les Pays-Bas, la France, l'Italie et la Grèce, la construction, au début de l'année 1949, a souffert d'un sérieux ralentissement, ou s'est même trouvée complètement arrêtée. Tous les gouvernements européens ont encore aujourd'hui à faire face à une grave insuffisance de logement.

Il y a, de plus, un important changement en ce qui concerne l'Allemagne. L'arrêt des exportations allemandes de bois sciés et de grumes de sciage après 1949 diminuera probablement les exportations européennes de 2.250.000 m³ et l'urgente demande d'importation de l'Allemagne pour 1949 a déjà été estimée à bien plus de 900.000 m³. Un premier pas vers la réouverture des marchés allemands aux importations de bois d'œuvre fut pris en juin 1949 quand 11.250.000 dollars américains furent réservés pour l'achat en Suède d'environ 295.000 m³ de bois sciés et rabotés par l'Allemagne occidentale. Ceci a été suivi d'achats en Finlande, et il est prévu que suivront des importations d'Autriche (laquelle a déjà fait plusieurs tentatives pour regagner le traditionnel marché allemand) et peut-être de Tchécoslovaquie.

RÉGIONS FORESTIÈRES IMPORTANTES DU GLOBE

Carte publiée avec l'autorisation de «Pulp and Paper», Tome 23, n° 5, 30 avril 1949.

La production pourrait s'améliorer grâce à certains arrangements spéciaux de crédit, actuellement négociés, et destinés à permettre à certains pays l'achat d'équipement forestier contre l'engagement d'augmenter leur production et leurs exportations de bois 6. Ces négociations sont conduites, d'une part, par la Banque Internationale pour la reconstruction et le développement en liaison étroite avec les secrétariats de la FAO et de la CEE et, d'autre part, par un certain nombre de nations européennes, importatrices et exportatrices de bois.

6 La Banque Internationale a accordé des prêts de 2.300.000 $ à la Finlande et 2.700.000 $ à la Yougoslavie le 17 octobre pour financer l'achat d'équipement de scieries. Ces deux prêts font partie de la série de prêts envisagés par la FAO, le Comité du Bois de la CEE dans le cadre du projet d'équipement pour le bois, Des négociations avec la Tchécoslovaquie pour un prêt similaire, sont actuellement en cours et l'Autriche a indiqué son désir de participer à ce projet. La Pologne a été en mesure de satisfaire elle même à l'achat d'équipements de scieries dont elle avait besoin sans aide financière extérieurs.

Les dernières estimations relatives à la production et aux exportations à l'intérieur du continent durant les années 1949 et 1950 promettent une amélioration définitive dans l'équilibre du marché européen du bois. La production pourra s'accroître de 2.250.000 mètres cubes en 1949 et d'une quantité égale, ou même supérieure, en 1950. Un léger accroissement pourra se produire dans les exportations scandinaves et finlandaises. Le programme de construction suédois prévoit une réduction progressive de l'emploi du bois dans la construction des habitations de 27 m³ environ par habitation à 22 m³ en 1951, ce qui libérera des quantités supplémentaires de bois pour l'exportation. Un appoint de bois de sciage pourra être obtenu de la Finlande, par suite d'une tendance à passer de la production de la pâte de bois à celle du sciage.

Vu la probabilité d'un accroissement des exportations de l'URSS et d'exportations en provenance du Brésil, tout écart entre l'offre et la demande en Europe sera suffisamment minime pour être comblé par les exportations de l'Amérique du Nord. Mais c'est ici que réside le principal problème.

La Grande-Bretagne, où l'écart entre l'offre et la demande probable est le plus grand et où la moyenne de la consommation courante de bois résineux est inférieure d'environ 45 pour cent à celle de 1934-1938, fut forcée, au cours de l'été 1949, de réduire d'un quart ses achats dans la zone dollar. Ce nouveau programme d'austérité, par conséquent, semble interdire l'accroissement des importations en provenance de l'Amérique du Nord, à moins que des arrangements spéciaux n'interviennent. Cela signifie toutefois que les perspectives du marché exportateur européen de bois demeurent favorables.

La liste des prix d'achat du Royaume-Uni pour les denrées suédoises et finlandaises approuvée en avril 1949 a confirmé une tendance à rétablir l'éventail des prix des bois entre les qualités inférieures et les qualités supérieures. En moyenne, les prix baissèrent de 4 à 5 pour cent par rapport à ceux de 1948, la chute des prix de certaines qualités inférieures allant de 7 à 15 pour cent. Comme toujours, les prix pratiqués par le Royaume-Uni ont également influencé les prix pratiqués sur les autres marchés.

Cette dépression relativement minime sur le marché du bois a été fortement ressentie par l'industrie de sciage dans plusieurs pays où toute tendance ultérieure à une baisse des prix d'exportation pourrait amener une diminution de salaire des ouvriers du bois.

U. R. S. S.

Au cours de la période 1935-1938, l'URSS exporta une moyenne annuelle de 5 millions de m³ de bois résineux. Depuis la guerre, ses exportations ont été presque négligeables, l'offre de sciages de bois résineux sur le marché européen par les Soviets n'ayant été que de 250.000 m³ en 1948.

La position de l'Union Soviétique dépend naturellement des énormes besoins de la reconstruction et du logement auxquels le gouvernement doit encore faire face. Suivant les estimations soviétiques 7 la diminution de production durant la dernière guerre (comparée avec la production courante) correspond à 64.000.000 de m³ abattus, soit 27 pour cent de la production totale de 1940. Calculée sur les mêmes bases, la diminution de la capacité de production des scieries atteint 11.400.000 m³ soit 34 pour cent de la production de 1940.

7 Cité dans «l'Union Soviétique depuis la deuxième Guerre Mondiale», Annales de l'Académie américaine des Sciences Politiques et Sociales, mai 1949.

Le plan quinquennal en cours avait prévu une production d'environ 23.000.000 de m³ de bois en grume pour 1948. Suivant les statistiques officielles, ce but a été dépassé. La production prévue pour 1950 doit atteindre 47.500.000 m³ soit 109 pour cent de la production de 1940.

La production intérieure de bois en grume a été complétée par des importations considérables de Finlande et probablement aussi par d'autres quantités importantes tirées de la zone soviétique d'Allemagne et d'ailleurs. Depuis 1945 jusqu'en juin 1948, - époque à laquelle cessèrent les livraisons de bois au titre des réparations, la Finlande avait expédié 7.600.000 m³ de sciages résineux et 1.220.000 mètres cubes de bois rond en URSS au titre de réparations et restitutions. De plus, les exportations finlandaises, conformément aux traités de commerce courants avec l'URSS comprenaient près de 235.000 m³ de sciages résineux en 1947 et plus de 325.000 m³ en 1948.

Le rééquipement de l'industrie du sciage en Russie est en bonne voie, et la réorganisation des transports a rendu possible l'exploitation de forêts auparavant inaccessibles. Une grande partie des besoins intérieurs en bois de sciage a été apparemment satisfaite et l'accroissement de la production a permis la constitution de réserves substantielles. Quoique la reprise des exportations à l'échelle d'avant-guerre ne puisse être atteinte que graduellement, il n'est pas impossible que l'Union Soviétique soit en mesure, dans un proche avenir, d'augmenter ses exportations, d'une manière considérable.

Etats-Unis et Canada

La production combinée de sciages résineux et feuillus des Etats-Unis a atteint 82.500.000 m³ en 1948, contre 81.000.000 en 1947. Dans ce total, suivant les estimations officielles, les résineux entrent pour 65.000.000 de m³ contre 64.000.000 en 1947.

Suivant les estimations des Ministères du Travail et du Commerce des Etats-Unis le coût total de toutes les nouvelles constructions, tant publiques que privées, aux Etats-Unis, atteindra le chiffre de 19.000.000.000 de dollars en 1949. Néanmoins, on s'attend à ce que les besoins intérieurs en bois résineux et feuillus qui doivent atteindre 56.000.000 de m³ en 1949, soient de 13,5 pour cent inférieurs à ceux de 1948. Une explication est que le total prévu de la construction privée sera inférieur de 5 pour cent au niveau de 1948, tandis que la construction publique, qui consomme relativement moins de bois, s'accroîtra de plus de 22 pour cent.

Les exportations de bois de sciage des Etats-Unis ont aussi baissé de plus de 50 pour cent entre 1947 et 1948. Pendant le premier semestre de 1949, les exportations, tant en bois résineux qu'en bois feuillus, ont été de 15 pour cent inférieures au niveau de 1948; les exportations vers la Grande-Bretagne, l'Argentine, la Chine et l'Union Sud Africaine ont décliné considérablement, quoique certaines autres aient augmenté.

La diminution de la demande a eu pour résultat une légère baisse de la production de bois de sciage et dérivés, qui passe de 145 pour cent de celle d'avant-guerre en 1948 à 127 pour cent durant le premier semestre de 1949.

Au 9 juillet 1949, les stocks dans les scieries des principaux centres producteurs des Etats du sud et de la côte ouest des Etats-Unis étaient de plus de 35 pour cent supérieurs à ceux de l'année précédente. A la même époque, le nombre des commandes en attente dans ces usines état d'environ 32 pour cent inférieur à celui de l'année précédente.

Le prix des bois de sciages indigènes aux Etats-Unis ont légèrement baissé, mais la plupart des prix pour les qualités supérieures sont restés fermes. Suivant les prévisions officielles, la consommation intérieure en 1950-1951 n'atteindra qu'environ 77.000.000 de m³ soit environ 76.000.000 de m³ pour la production et 4.000.000 de m³ pour les importations seules.

Au Canada, en 1948, la production de bois résineux et feuillus a décliné d'environ 14 pour cent sur l'année précédente et pour l'ensemble de l'année 1949, on s'attend à ce qu'elle soit d'environ 2 à 3 pour cent inférieure à celle de 1948.

L'industrie du sciage au Canada est tributaire du commerce d'exportation et lui fournit de 30 à 40 pour cent de sa production totale, les Etats-Unis étant son principal marché. Entre 1947 et 1948, les exportations canadiennes en bois de sciage tombèrent de presque 10 pour cent au-dessous du niveau de 1947, soit environ 5.400.000 m³ dont 98 pour cent de résineux. Les exportations vers les Etats-Unis passèrent de 2.450.000 m³ en 1947 à 3.700.000 m³ en 1948, compensant ainsi pour la plus grande part le sérieux ralentissement des exportations vers d'autres destinations. Le Royaume-Uni venant immédiatement après les Etats-Unis comme acheteur des bois du Canada ne prit que 1.280.000 m³ contre 2.580.000 en 1947. Durant le premier trimestre de 1949, les exportations de bois du Canada tombèrent encore de 31 pour cent au-dessous du niveau de la période correspondante en 1948.

Les prix du marché intérieur des bois résineux au Canada restèrent fermes pendant toute l'année 1948, mais les prix du marché d'exportation, particulièrement vers les Etats-Unis, baissèrent légèrement durant le dernier trimestre de l'année. Quoique les prix intérieurs et les prix d'exportation de bois feuillus fussent demeurés fermes, on sentit une répugnance à accepter les qualités inférieures. Durant le premier semestre de 1949, il y eut une légère dépression dans les prix des bois de qualité inférieure. Au Canada comme aux Etats-Unis un grand nombre de scieries durent cesser le travail.

S'il n'était les difficultés de paiement, les expéditions des Etats-Unis et du Canada pourraient contribuer largement à assurer les besoins de l'Europe pour la reconstruction. Suivant les estimations officielles, la quantité minima de bois disponible pour l'exportation aux Etats-Unis en 1950 s'élèvera à environ 2.250.000 m³ et celle du Canada à 3.600.000 mètres cubes déduction faite des expéditions vers les Etats-Unis d'une quantité de bois correspondant à la moyenne de 1948. Une forte tendance à activer les exportations vers l'Europe se manifeste dans ces deux pays. Le Canada fait plein usage des services très efficaces qu'il a organisés pour l'écoulement de ses produits forestiers à l'étranger avec la représentation active à la fois du gouvernement fédéral et des associations du commerce privé et se trouve favorisé par des qualifications normalisées.

Extrême-Orient et Océanie

Le Japon d'aujourd'hui, comme dans les années d'avant-guerre, est un des plus grands fournisseurs du monde en bois de sciage résineux, mais son taux de production actuel, 9.000.000 de m³ en 1948, est réalisé au dépens de ressources forestières limitées, ses forêts étant sérieusement surexploitées. Avant la guerre, le Japon importait annuellement 1.350.000 m³ de bois de sciage, pour la plus grande partie résineux, mais faisait aussi appel à des pays voisins pour des fournitures qui n'étaient pas considérées comme importations. Il ne lui est plus possible maintenant de compter sur ces ressources, et comme on prévoit une réduction de la production forestière, les importations nécessaires vont s'accroître d'une manière considérable.

En Australie, la production de bois scié en 1948 a atteint le chiffre record de presque 4.500.000 m³ et l'on s'attend à ce qu'elle s'accroisse encore en 1950 et 1951. La Nouvelle-Zélande espère être en mesure d'exporter quelque 320.000 m³ en 1955, sans pour cela épuiser ses ressources forestières. N'étant pas un pays à change onéreux, elle semble devoir, dans quelques années, être en mesure de satisfaire en partie la demande de l'Asie en bois résineux.

La Conférence sur les Forêts et l'Utilisation des Produits Forestiers, tenue sous les auspices de la FAO à Mysore, aux Indes, au printemps de 1949, a appelé l'attention sur les moyens de remédier à la pénurie des produits forestiers qui sévit actuellement dans cette région, en accroissant la production actuelle, complètement insuffisante, de bois de sciage. Le développement de la production et du commerce forestiers à l'intérieur de la région sera encouragé par la future Commission Régionale des Forêts et des Produits forestiers.

Amérique Latine

L'Amérique Latine, avec une production brute de 7.200.000 m³ de bois de sciages en 1948, a un taux de consommation relativement peu élevé. Dans l'ensemble, cette région est une zone importatrice de bois. Les seules contrées exportatrices de quelque importance sont à l'heure actuelle le Brésil, le Chili et le Mexique.

La production du Brésil en bois résineux a été de 1.700.000 m³ en 1948, dont 760.000 furent exportés, 90 pour cent allant vers l'Amérique du Sud. Le commerce intérieur du bois et le commerce avec les pays d'outre-mer se ralentirent vers la fin de 1948 et le commencement de 1949, par suite des difficultés financières de l'Argentine de plus important acheteur de bois d'Amérique du Sud, et de la pénurie de devises étrangères sur le marché européen. Si le Brésil pouvait développer une industrie du sciage capable de produire des bois de haute qualité pour l'exportation, la production pourrait avantageusement être accrue. Une attention croissante va être accordée au développement des grandes ressources forestières en bois feuillus de la vallée de l'Amazone.

Afrique

L'Union Sud-Africaine a importé en 1946 deux fois plus de bois résineux qu'elle n'en produisait, soit 540.000 m³. Les importations en provenance de la zone dollar ont été depuis sévèrement réduites afin de réduire la perte de devises et un contrôle serré a également été imposé sur les importations des autres zones.

Dans les territoires français et belges et dans quelques territoires britanniques d'Afrique la production des billes de bois feuillus ou des bois équarris est en voie d'accroissement et des quantités considérables en sont exportées vers l'Europe et les Etats-Unis.

Contreplaqué

La fabrication du contreplaqué qui juste avant-guerre, avait été estimée à 2.000.000 de m³ par an, s'est rapidement relevée et accrue au cours de ces dernières années. En 1948, elle a été estimée à environ 3.200.000 m³. La grande masse de la production est toujours concentrée aux Etats-Unis, au Canada, en Finlande et au Japon. Les deux premiers pays fournirent à eux seuls presque les deux tiers de la production mondiale totale pour 1948.

La Finlande, avec une production de 210.000 m³ en 1948, a presque atteint son niveau de production d'avant-guerre, sa production sera encore accrue en 1949. La Grande-Bretagne, l'Italie, les Pays-Bas et la Tchécoslovaquie ont dépassé leur niveau d'avant-guerre et la France a retrouvé le sien. Quelques pays, la Suisse en particulier, ont monté de nouvelles industries du contreplaqué, utilisant leur propres ressources forestières; mais les grandes industries de contreplaqué des nations occidentales européennes sont plus spécialement tributaires de la matière première importée.

L'industrie du contreplaqué en Amérique du Nord a pris une grande extension durant ces dix dernières années 8. Depuis la fin de la guerre, l'industrie du contreplaqué en sapin de Douglas a augmenté sa production de 10 pour cent. Cependant il est improbable que les 1.738.000 m³ produits par l'industrie américaine des contreplaqués résineux en 1948, puissent être dépassés en 1949. De même, d'après les estimations officielles, la production du Canada en contreplaqué sera légèrement inférieure en 1949 à celle de 1948, qui était de 293.500 m³ bien que plusieurs nouvelles compagnies aient commencé leurs fabrications; on estime que la production canadienne de contreplaqué atteindra en 1950 et 1951 la moyenne de 266.000 m³.

8 Des produits secondaires, tels que «panneaux sandwich» avec des faces externes minces et résistantes, une âme relativement épaisse et de faible résistance, légers et économiques, se répandent également rapidement pour des usages variés, tels que les constructions d'habitations, de bateaux et d'avions. La production commerciale de différents types de bois lamellés prend de plus en plus d'extension, avec l'amélioration des colles et des techniques de collage.

La production de l'industrie japonaise du contreplaqué depuis la guerre a été entravée par le manque de matière première; en 1948, elle atteignit seulement 200.000 m³, moins d'un tiers de la production maximum de 1940. Si l'on peut obtenir des importations de déroulage de billes, la production de 1950 pourra atteindre environ 250.000 mètres cubes dont 26 pour cent doivent être exportés.

Aucun renseignement précis ne peut être obtenu sur la production courante de contreplaqué en URSS; toutefois, la production de placages en 1948 a été supérieure de presque 35 pour cent à celle de 1947 et il est prévu qu'elle doit atteindre 810.000 mètres cubes en 1950.

Le Brésil a donné une grande extension à sa fabrication de contreplaqué durant la guerre, avec l'encouragement des Etats-Unis, désireux de voir intensifier la production de ces produits essentiels aux fabrications de guerre. La production a atteint plus de 70.000 m³ en 1946, mais cette capacité de production reste depuis lors inemployée car le marché des Etats-Unis a disparu et le Brésil n'a pu encore s'orienter vers de nouveaux marchés d'exportation. La guerre a aussi encouragé les efforts de quelques territoires français, britanniques et belges d'Afrique à créer des manufactures de placages et de contreplaqués en bois feuillus qui donnent actuellement de bons résultats. Il paraît y avoir en ce moment une forte tendance dans tout pays disposant de ressources forestières suffisantes, à créer des fabriques de contreplaqué dans le pays même et à réduire l'exportation des billes de placage.

La consommation du contreplaqué en Europe est encore inférieure à la moitié de son niveau d'avant-guerre, la restriction du pouvoir d'achat ayant limité la demande effective. La Grande-Bretagne, suivie par les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark ont été les principaux importateurs.

Les exportations de contreplaqué n'ont pas encore atteint leur niveau d'avant-guerre, car l'URSS, avec les anciennes nations baltes et la Pologne, sont toujours hors du marché. Maintenant que les livraisons à l'URSS au titre de réparations et restitutions sont terminées, la Finlande, le plus grand exportateur de contreplaqués, devrait être en mesure de porter ses exportations à 210.000 m³ en 1949. Les exportations des Etats-Unis et du Canada sont en baisse. En 1950, il devrait y avoir une vive concurrence sur les marchés du contreplaqué, quand la Pologne, le Japon, le Brésil et peut-être l'Union Soviétique auront de grandes disponibilités pour l'exportation.

Bois de mine

D'une manière générale, les importantes zones consommatrices de bois de mine et d'étais en Amérique du Sud, en Rhodésie, en Afrique du Sud, en Australie, en Inde, au Japon et en URSS produisent assez pour satisfaire leurs propres besoins ou font appel à la production de régions voisines. Les Etats-Unis, les plus grands producteurs de charbon du monde, produisent environ un tiers de l'approvisionnement mondial en bois de mine, sans toutefois prendre une grande part aux échanges commerciaux. Le Canada exporte la plus grande partie de sa production. L'Europe est de beaucoup la plus grande région de production et de commerce international de bois de mine; elle fournit environ la moitié de la production totale du globe et environ les deux tiers du total des échanges commerciaux.

Dans ces conditions, seuls les besoins en bois de mine de l'Europe posent un problème d'importance internationale. La demande dépend de l'activité des mines; les fluctuations qui les affectent aussi la production et le commerce des bois de mines. Après la guerre, la demande européenne en bois de mine fut largement couverte par les ressources forestières nationales des pays qui importaient normalement leur bois de mine et par des expéditions considérables en provenance du Canada. L'Union Soviétique, un des plus importants fournisseurs des années d'avant-guerre, n'a pas encore reparu sur le marché des bois de mine. La Pologne, après l'acquisition des mines de Silésie, s'est transformée de pays exportateur en pays importateur, tandis que l'Allemagne se suffit à elle-même pour l'instant.

Avec ces changements survenus dans la répartition de l'offre et de la demande, la production européenne, avec l'appoint d'importations en provenance du Canada, a été en mesure de satisfaire aux besoins des mines d'Europe en 1947 et 1948. La production des bois de mine en Europe en 1947 s'est augmentée d'environ 8 pour cent de 1947 à 1948 tandis que les importations en provenance du Canada diminuaient parallèlement de 12 pour cent. Le Comité du bois de la CEE a constaté que, en face d'une estimation des besoins de l'importation pour 1949 s'élevant à 5.342.000 mètres cubes, on peut évaluer à 5.524.000 m³ les disponibilités pour l'exportation; ce qui indique, compte tenu de la situation nettement améliorée des stocks au début de l'année, que les ressources seront largement suffisantes.

Cette position satisfaisante pour 1949 résulte en partie des fluctuations du marché de la pâte. Il y a une vive compétition entre la pâte de bois et les bois de mine, et le récent déclin de la demande en pâte donnera probablement un regain d'activité à la production des bois de mine.

Le montant des importations de bois de mines canadiens en Grande-Bretagne a beaucoup diminué en 1948, et a continué à baisser durant les cinq premiers mois de 1949. Au nouveau programme britannique d'épargne du dollar, résulteront probablement de nouvelles restrictions de 1949 à 1951.

Des plans ont été établis pour accélérer la production des bois de mine au Japon. La production a atteint 2.100.000 m³ en 1948; elle doit atteindre 3.700.000 m³ en 1949 et 4.000.000 de m³ en 1951. Rien n'a été prévu pour l'exportation.

Traverses de chemin de fer

Suivant de récentes estimations, il y a approximativement 1.250.000 km de voies ferrées dans le monde, ce qui représente environ 3.000.000.000 de traverses, dont 95 pour cent sont en bois. Les besoins pour l'entretien sont annuellement d'environ 5 pour cent, soit 15.000.000 de m³. Les traverses étant rarement mentionnées sous une rubrique séparée dans les statistiques nationales, et les renseignements étant peu nombreux, il est impossible de donner une estimation exacte quant à leur production mondiale.

La production des pays fournissant des compte-rendus à la FAO montrent une tendance à la hausse en 1948, mais dans ces chiffres ne figurent pas quelques-uns des plus importants producteurs, les Etats-Unis et l'Union Soviétique par exemple. Le plan quinquennal soviétique prévoit une production de 185.000.000 de traverses pour la période 1946-1950. En Europe, on s'attend à ce que le déficit en traverses de bois résineux se prolonge, tandis que le déficit en traverses de bois feuillus s'atténuera progressivement et sera probablement comblé en 1951.

Dans le commerce mondial les traverses de chemin de fer ont toujours été de peu d'importance par rapport aux autres produits forestiers. En 1937, elles ne comptaient que pour moins de 2 pour cent des exportations de bois, et en 1948, ce pourcentage était même plus faible. Depuis la seconde guerre mondiale, le commerce européen intrarégional en traverses n'a été repris que sur une petite échelle, les principaux fournisseurs d'avant-guerre, l'Union Soviétique et la Pologne, s'étant tenus hors du marché jusqu'en 1949. Il y a toutefois des indications permettant d'espérer une prochaine intensification des exportations de la part d'un certain nombre de pays de l'Europe orientale.

D'autre part, les exportations de traverses de l'Amérique du Nord vers l'Europe ont considérablement augmenté durant les premières années d'après-guerre, les principaux pays destinataires étant la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Belgique. Toutefois, tandis que les exportations du Canada s'accroissaient de 222.000 m³ à 281.000 m³ le montant total des exportations de traverses des Etats-Unis décroissait d'environ 466.000 m³ en 1947 à 234.000 m³ en 1948. On avait d'abord estimé que les Etats-Unis pourraient livrer 8 à 10.000.000 de traverses sur une demande totale de 50.000.000 pour les nations du Plan Marshall durant la période s'étendant jusqu'en 1951. La différence devait être fournie en premier lieu par l'Europe orientale et aussi peut-être, jusqu'à un certain point, par l'Amérique Latine, notamment le Chili, le Brésil, Costa-Rica, le Nicaragua, la Guyane, et le Surinam. On a ultérieurement constaté que l'on pouvait compter dans une plus grande mesure sur d'autres sources que l'Amérique du Nord.

On tend généralement à penser que beaucoup de pays sont trop exigeants dans leurs spécifications, spécialement pour les traverses en bois feuillus, ce qui entraîne de grandes pertes et un coût élevé de main-d'œuvre.

La pâte de bois et les produits dérivés

Pâte de bois

La production mondiale (à l'exclusion de l'URSS) de toutes qualités de pâte s'élevait en 1948 à environ 28 millions de tonnes métriques (voir Tableau n°2). Sur cette quantité, environ 5.000.000 de tonnes, presque 18 pour cent, passaient au commerce international. Du point de vue des besoins industriels, on ne peut pas dire qu'il y ait eu sous-production de pâte, quoique les besoins des consommateurs des dérivés de la pâte soient, dans presque toutes les parties du monde, à l'exception des Etats-Unis et du Canada, loin d'être satisfaits.

TABLEAU 2. - BILAN DE LA PÂTE DE BOIS (1)

Régions

1937

1948

1950 (Prévisions)

Consommation

Production

Consommation

Production

Besoins

Production

(Mille tonnes métriques)

Europe

9.900

11.590

7.000

8.050

9.400

9.600

U.R.S.S. (Exportations)

...

²145

...

40

...

75

Afrique du Nord et Proche-Orient

15

5

15

10

20

15

Amérique du Nord

12.030

10.950

19.255

20.290

20.290

³20.310

Amérique Latine

245

25

470

190

580

315

Afrique

...

...

15

15

15

15

Asie

1.525

1.180

520

505

715

665

Océanie

50

...

200

160

245

175

TOTAL MONDIAL

23.765

23.895

27.475

27.980

31.265

31.170

Régions

Surplus apparent (+) ou Déficit (-)

1937

1948

1950

(Mille tonnes métriques)

Europe

+1. 690

+1.050

+200

U.R.S.S.

+145

+40

+75

Proche-Orient et Afrique du Nord

-10

-5

-5

Amérique du Nord

-1.080

-245

4+20

Amérique Latine

-220

-280

-265

Afrique

...

...

...

Asie

-345

-15

-50

Océanie

-50

-40

-70

TOTAL MONDIAL

+130

+505

-95

Bibliographie Rapport de la Conférence Préparatoire sur les problèmes de la Pâte, Montréal, 1949.
... Nul, faible, ou non disponible.
1 Les estimations suivantes sont basées sur des suppositions hypothétiques, quant aux conditions économiques dominantes des différentes nations du monde
² Républiques Baltes.
³ Basé sur les prévisions de production maxima pour les Etats-Unis.
4 On s'attend généralement à ce que l'Amérique du Nord continue à montrer une nette tendance à importer. Les calculs sur lesquels s'appuient les chiffres de ces surplus supposent qu'il y aura production maxima, ce qui ne sera pas nécessairement réalisé.

Les principales régions productives de pâte sont l'Amérique du Nord, qui en 1948, fournissait 68 pour cent de la production mondiale (à l'exclusion de l'URSS) et l'Europe, qui donne 27 pour cent de la production mondiale. Les chiffres respectifs pour 1937 étaient 46 pour cent et 49 pour cent.

La production de 1949 ne paraît pas maintenant devoir excéder celle de 1948, d'après ce qui a été envisagé par la Conférence de la Pâte de Montréal. Les prévisions pour 1950 pourraient également ne pas se réaliser, par suite de la demande réduite aux Etats-Unis et au Canada en 1949. Dans ces pays la production de papier de journal montre une augmentation de 7 pour cent durant le premier semestre de 1949 en comparaison de la période correspondante de 1948, mais la production de la pâte chimique et les achats par les autres papeteries ont notablement diminué. Il était évident que les usines n'achetaient que la quantité de pâte nécessaire pour leurs besoins immédiats et leurs stocks de pâte de la fin de mars 1949 montrent une diminution de 18 pour cent par rapport à ce qu'ils étaient à la même époque en 1948. Suivant les rapports, le désir de réduire les stocks semble devoir persister jusqu'au dernier trimestre de 1949, mais à moins que la fabrication de produits papetiers ne se ralentisse, les achats de pâte chimique doivent reprendre au début de 1950.

Le commerce international de la pâte de bois consiste principalement en exportations en provenance du Canada, de la Scandinavie et de la Finlande, et d'une certaine quantité en provenance des Etats-Unis vers l'Amérique Latine ou d'autres destinations. Les importations en provenance de la Suède et de la Finlande vers les Etats-Unis s'élevaient en 1947 à plus d'un tiers du montant des importations des Etats-Unis en pâte de bois et transféraient vers ces pays une quantité appréciable de dollars. Mais ces importations ne couvraient que des besoins marginaux. En 1948, le marché de la pâte aux Etats-Unis étant saturé, le ralentissement de la demande fut suivi d'une baisse des prix, et d'une sévère réduction, les réduisant presque à zéro, des importations de pâte en provenance de la Scandinavie.

TABLEAU 3. - INDICES DES PRIX DE LA PÂTE DE BOIS D'IMPORTATION (SULFITE NON BLANCHI)

Pays

1946

1947

1948

1949

mars

juin

(Base: 1938 = 100)

Grande-Bretagne

225

318

411

404

...

Etats-Unis

190

277

312

292

268

La question se pose de savoir si la réduction des prix et des importations sera temporaire ou permanente et si, quand la demande de pâte reprendra aux Etats-Unis les importations en provenance de l'Europe du nord reprendront également. La baisse de prix rendra difficile pour ces pays, avec leur coût de production relativement élevé, d'entrer en compétition sur le marché des Etats-Unis. La Finlande toutefois, ayant récemment dévalué le markka de 17,7 pour cent et étant relevée de l'obligation de livrer de la pâte et du papier au titre des réparations à l'URSS, va probablement reprendre sa place sur le marché.

Dans la mesure où les producteurs de l'Europe se sentent tenus de donner la priorité à tout ce qu'ils peuvent vendre contre des dollars ou autres devises non européennes, les chances de les voir satisfaire aux demandes européennes de pâte sont par là même réduites. Les besoins européens tendent à s'accroître beaucoup plus rapidement que la production, bien que la demande d'importation soit toujours fortement limitée par les restrictions gouvernementales sur la consommation. Si ces restrictions se relâchaient, la demande européenne pourrait absorber entièrement sa propre production.

La production de pâte et l'industrie papetière en Europe occidentale est bien au-dessous de sa capacité en raison du manque de matières premières.

Les pays d'Europe occidentale, y compris la Grande-Bretagne, espèrent pouvoir rétablir leur approvisionnement en matières premières, afin de pouvoir réduire leurs importations de papier et accroître leurs exportations de papier journal et autres produits papetiers vers les pays non développés. Actuellement, avec la baisse des prix et la plus grande facilité à se procurer la matière première auprès des pays scandinaves, leurs industries se relèvent. Ce relèvement toutefois, pourrait n'être que de courte durée

La principale difficulté est la matière première 9. En Europe, les forêts de plusieurs pays ont été sévèrement surexploitées durant la guerre et l'après-guerre. L'utilisation complète de la capacité de production de la pâte exigerait un accroissement d'environ 60 pour cent des exploitations moyennes de 1947 en bois de papeterie. Cette solution ne saurait évidemment être envisagée et on ne pourrait pas non plus s'assurer le bois nécessaire en le détournant du quota alloué aux autres produits, tels que bois d'œuvre, et bois de mine, puisque la demande est élevée pour chacun d'eux. La situation est rendue encore plus difficile par l'absence d'exportation de pâte de l'URSS.

9 Pour plus amples informations sur les approvisionnements de pâte, voir le «Rapport de la Conférence préparatoire sur les problèmes mondiaux de la Pâte», Montréal, 1949.

Les plans pour les pays retardataires comprennent en bien des cas la création d'une industrie de la pâte, afin de les libérer de la nécessité d'importer. Le rendement étant plus grand si l'on fabrique les produits dérivés par une suite continue d'opérations succédant à la fabrication de la pâte, il pourrait y avoir corrélativement un important déplacement de la capacité de production papetière.

En Amérique Latine et en Afrique, les possibilités d'augmenter les ressources mondiales en pâte sont énormes à condition que les problèmes sociaux, techniques et économiques, liés à l'exploitation des forêts tropicales, puissent être résolus. On étudie actuellement les problèmes de l'adaptation des essences tropicales à la production commerciale de la pâte et un grand nombre de pays font actuellement des recherches approfondies dans ce sens. La France vient de faire récemment des expériences à l'échelle industrielle pour la transformation en pâte d'un nombre considérable d'essences africaines. Des mélanges, allant jusqu'à 24 de ces essences ont été traités avec succès par une manufacture et des échantillons de papier de bonne qualité ont été fabriqués avec cette pâte. Une usine-pilote est en construction en Côte d'Ivoire afin de déterminer les possibilités pratiques à l'échelle commerciale.

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES EXPORTATIONS DE PÂTE - (Moyenne 1936-38, 1947 et 1948)

Tableau reproduit avec l'autorisation de «Index», n° 180, juin 1949.

L'emploi de paille, de bagasse et d'autres fibres similaires comme succédanés du bois pour la fabrication de la pâte ont déjà donné, et peuvent donner dans l'avenir, d'excellents résultats au point de vue technique. Au point de vue économique, leur utilisation dépendra des conditions locales de chaque région.

Pâte soluble

Quoique le produit appelé «pâte de bois soluble» ne compte que pour environ 5 pour cent de la production totale de bois, les produits manufacturés qui en sont tirés sont d'une grande importance. Un aperçu approximatif pour les restrictions de la consommation de la pâte soluble montre les pourcentages suivants:


Pourcentage

Viscose et rayonne à d'acétate

65

Cellophane

17

Nitrocellulose

3

Matières plastiques

2

Papiers spéciaux, fibres vulcanisées et divers

13

Peu de changements sont prévus pour l'avenir immédiat dans la demande de la pâte de bois soluble à l'exception de la rayonne.

Durant les trente dernières années, l'industrie du fil de rayonne et de la fibre de bois s'est beaucoup développée. La production mondiale de rayonne et de fibre de bois s'est accrue entre 1930 et son année de production maxima, 1941, de 208.000 tonnes à plus de 1.250.000 tonnes. Cet accroissement a été interrompu par la guerre, mais en 1948, la production atteint 1.120.000 tonnes.

Il faut admettre, par suite du relèvement industriel de l'Allemagne et du Japon, que la production en Europe et dans l'Extrême-Orient va certainement revivre, mais elle sera de peu d'importance, à en juger par le niveau d'avant-guerre. Il y a déjà, en Scandinavie, une tendance très marque à utiliser la production de pâte au bisulfite pour faire de la pâte soluble au lieu de pâte à papier. Aux Etats-Unis, l'extension de l'industrie de la rayonne amènera un accroissement continu de la demande de pâte de bois soluble. L'industrie des Etats-Unis en 1948 utilisa 81 pour cent de la pâte de bois à fabriquer de la rayonne contre 19 pour cent de pâte de bourre de coton, les chiffres respectifs étant en 1938, 75 et 25 pour cent.

La pénurie en devises étrangères des principaux importateurs de fibre naturelle encourage également l'usage de la pâte soluble pour la fabrication de la rayonne. La consommation mondiale de la rayonne atteindra probablement 1.400.000 tonnes en 1949 et 1.500.000 tonnes en 1950. Jusqu'en 1949, la production de pâte de bois soluble, excepté aux Etats-Unis, n'a pas suivi la tendance à la baisse qui s'est produite pour la pâte à papier. Il y a eu abaissement des prix pour permettre à la pâte de bois de lutter avec la pâte de bourre de coton.

Panneaux de fibre

La fabrication de panneaux fibres de bois permet d'utiliser les produits forestiers de basse qualité ainsi que les «chutes». Cette industrie a pris beaucoup d'extension depuis la guerre. En 1948, la production européenne s'éleva d'environ 14 pour cent par rapport à celle de 1947 et dans l'Amérique du Nord, elle s'accrut de presque 17 pour cent.

La production mondiale totale pour 1948 est estimée à 2.000.000 de tonnes contre 1.700.000 en 1947.

Cette tendance à la hausse s'accentuera probablement en 1949. La productivité de l'industrie suédoise en panneaux de fibre qui, vers la fin de 1948, était estimée à presque 100.000 tonnes de panneaux isolants et 200.000 tonnes de panneaux durs par an, continuera à s'élever en 1949 et 1950, de nouveaux établissements industriels s'étant montés. Pour la même raison, la productivité de l'industrie finnoise des panneaux de fibre, estimée à environ 75.000 tonnes en 1947 s'élèvera probablement à 110.000 tonnes par an en 1949. Le troisième des grands producteurs européens de panneaux de fibre, la Norvège, qui eut une productivité annuelle d'environ 70.000 tonnes en 1948, va ouvrir prochainement deux nouvelles usines. La production de la zone occidentale d'Allemagne s'accroît d'une manière continue. En outre, on s'attend à ce que la production autrichienne prenne une grande extension. Dans un certain nombre d'autres pays européens, l'industrie des panneaux de fibre se développe d'une manière telle que la plus grande part de leurs besoins peuvent être satisfaits par la production intérieure et quelques-uns même, comme la Hongrie, prévoient la création de nouvelles usines.

On va donner aux Etats-Unis à l'industrie des panneaux de fibre un développement suffisant pour qu'elle puisse fournir en 1950 une production plus importante que celle de 1948, soit 1.150.000 tonnes. Suivant les estimations officielles, la production du Canada, qui était de 143.000 tonnes en 1948, sera supérieure à 163.000 tonnes en 1950 ou 1951. L'Australie, qui produisit environ 11.000 tonnes de panneaux durs en 1947 sera probablement en mesure d'atteindre 18.000 tonnes en 1949; la production de panneaux tendres doit rester au niveau actuel (environ 9.000 tonnes). L'Union Sud-Africaine et au moins deux nations sud-américaines sont parmi les nouveaux venus pour la fabrication de panneaux de fibre.

Les exportations des producteurs européens de panneaux de fibre se sont aussi accrues en 1948, en dépit du fait que la transformation du marché de vente en marché d'achat a été accentuée par l'apparition d'une production intérieure dans de nombreux pays. La demande de panneaux durs s'est élevée proportionnellement plus haut que celle de panneaux isolants.

TABLEAU 4. - EXPORTATIONS DES PRINCIPAUX PAYS FOURNISSEURS DE PANNEAUX DE FIBRE

Pays

1947

1948

(Tonnes métriques)

Suède

76.500

94.300

Finlande

16.000

31.800

Norvège

4.600

10.300

Etats-Unis

43.000

33.700

Canada

47.000

41.000

En 1948, les exportations des 3 pays européens vers la Grande-Bretagne furent presque doublées et le total des achats de la Grande-Bretagne atteignit presque 50.000 tonnes métriques (34.000 tonnes en 1947). Par suite de ces achats massifs, les stocks de panneaux de fibre de Grande-Bretagne, au commencement de 1949, étaient exceptionnellement élevés, le stock de panneaux tendres correspondant à deux ans de la consommation moyenne actuelle. Les exportations vers la Hollande, le second des grands acheteurs, furent plus que doublées en 1948 par rapport à 1947.

La tendance vers une extension géographique des établissements producteurs de panneaux de fibre peut déterminer quelques-uns des principaux pays producteurs à réduire leurs prévisions de production. Les nations exportatrices cherchent de nouveaux marchés qu'elles devraient trouver dans les régions tropicales ou subtropicales.

BOIS ET PRODUITS FORESTIERS - NIVEAUX RELATIFS DE CONSOMMATION EN 1948* - (Nombre de mètres cubes par personne)

* Basée sur des chiffres officiels.


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