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Le travail de la FAO


Programme de la FAO concernant les forêts et les produits forestiers
Commission latino-américaine des forêts et produits
Mission de la FAO au Nicaragua

Programme de la FAO concernant les forêts et les produits forestiers

Examen d'ensemble par la cinquième session de la Conférence de la FAO

A la cinquième session de la Conférence de la FAO tenue d'Washington en novembre 1949, le Directeur Général de la FAO et le Directeur de la Division des Forêts et des Produits forestiers a soumis aux délégués un certain nombre de documents esquissant l'oeuvre - passée, actuelle et future - de l'Organisation en ce qui concerne les forêts et les produits forestiers. Un condensé de ces documents est présenté aux lecteurs d'Unasylva pour leur information.

Le domaine des forêts est extrêmement vaste par rapport aux ressources dont dispose la FAO; d'autre part les sessions successives de la Conférence de la FAO, les conférences régionales et les réunions de spécialistes ont recommandé l'exécution de très nombreux travaux; il a donc fallu procéder à la sélection la plus rigoureuse pour établir le programme actuel de travail.

Le Directeur général a choisi un nombre relativement restreint de projets-clefs mettant l'accent sur ceux dont on peut attendre des résultats rapides et pratiques et qui permettent à la FAO de jouer un rôle utile. Après une discussion serrée par les Délégués à la dernière Conférence de la FAO, le programme de travail pour 1950 fut approuvé caps son ensemble.

Le tiers de la population mondiale concentrée en Europe, en Amérique du Nord, en Océanie et dans l'Union Soviétique consomme 80 pour cent du bois et 90 pour cent de la pâte produits dans le monde. Même dans ces régions, la demande pour la construction et l'amélioration des maisons d'habitation et pour l'accroissement dos disponibilités en papier ne cessera de devenir plus insistante. Les 1.500 millions d'hommes vivant dans les régions à faible développement ont également besoin de bois. Les progrès économiques qui seront réalisés au cours de plusieurs dizaines d'années s'accompagneront d'un accroissement de la demande effective en produits forestiers de tous ordres de la part des pays moins développés. Un accroissement progressif des disponibilités mondiales en bois, grâce à l'aménagement satisfaisant des ressources forestières mondiales, constitue donc l'objectif essentiel de la FAO.

Pour des raisons pratiques, les méthodes principales permettant d'augmenter progressivement les disponibilités en bois peuvent être groupées en trois catégories:

1. Réduction du volume des déchets et des pertes grâce à une protection forestière suffisante à l'amélioration des méthodes d'exploitation, de transformation industrielle et de préservation, à un accroissement d'efficacité de la distribution nationale et internationale et à l'utilisation scientifique des matières premières. Les conséquences combinées de ces mesures permettraient de doubler les approvisionnements actuels en produits forestiers, sans pour cela agmenter le volume total des coupes.

2. Augmentation du rendement dans les forêts existantes grâce à l'application de pratiques sylvicoles améliorées à des forêts actuellement aménagées, à la mise en exploitation et au développement rationnel de forêts aujourd'hui inaccessibles, à l'amélioration de la productivité des forêts dégradées et à l'aménagement rationnel de toutes les forêts conformément aux principes forestiers.

Jusqu'à présent on n'a exploité qu'un tiers des forêts mondiales et par suite des défectuosités de l'aménagement le rendement moyen à l'hectare n'atteint pas une tonne par an, alors qu'on pourrait doubler ce chiffre.

3. Augmentation de la production par la création de nouvelles forêts en boisant des sols pelés (ce qui permettrait également de rétablir la fertilité du sol, de maintenir un approvisionnement suffisant en eau et de contrôler l'érosion) et en reboisant des terrains forestiers dénudés. On estime que ces travaux de boisement et de reboisement pourraient et devraient affecter plusieurs centaines de millions d'hectare.

Presque tous les pays du monde offrent des possibilités d'application des méthodes principales sus-mentionnées. Cependant les programmes varient beaucoup d'un pays et surtout d'une région à l'autre. La FAO a mis au point un plan d'action qui comporte trois étapes: tout d'abord, voyages effectués par des membres du personnel afin d'étudier et de délimiter les problèmes de la région; ensuite convocation d'une conférence régionale qui permette aux Gouvernements d'unifier leurs vues concernant les problèmes forestiers de la région et d'adopter les solutions voulues; enfin, création d'une organisation intergouvernementale permanente qu'assiste un groupe régional de travail dont le personnel est composé de membres de la FAO.

MISE AU POINT DES PROGRAMMES FORESTIERS NATIONAUX

Réduction du volume des déchets et des pertes

Activités de la FAO en 1949

La FAO a joué un rôle consultatif auprès de plusieurs Gouvernements en leur indiquant gomment protéger efficacement les forêts et en les aidant à gréer des organisations de lutte contre les incendies de forêt.

La FAO a reçu et analysé des états de besoins en matériel d'équipement pour les industries forestières que lui ont communiqués divers Etats Membres, elle a rassemblé des données concernant tous les types de matériel d'exploitation et de transport et de machines de transformation produits par les grands pays industriels. Cette documentation a été utilisée par les représentants de nombreux pays qui envisageaient la modernisation de leurs méthodes d'extraction.

Une étude sur «l'utilisation plus rationnelle du bois» a été effectuée par le Président du Comité de la technologie mécanique du bois de la FAO. Cet ouvrage étudie les méthodes suivies par les pays européens pour éliminer les déchets au cours de la transformation et de l'utilisation du bois; il indique me série de mesures permettant d'économiser le bois dans la construction et le bâtiment grâce à des plans et des méthodes améliorés. Si elles sont adoptées par les Gouvernements les recommandations contenues dans ce rapport contribueront grandement à faire diminuer les besoins en bois, tout en permettant d'utiliser plus efficacement les disponibilités.

Programme pour 1950

Des dispositions seront prises pour que les bureaux forestiers régionaux assurent la centralisation des renseignements sur l'apparition et l'évolution des épidémies et avertissent tous les pays qui pourraient se trouver menacés.

La FAO a réuni et analysé des informations sur des méthodes de protection contre les incendies de forêt utilisées dans divers pays. Les données réunies seront publiées en 1950 Pour aider le cas échéant les Gouvernements à établir et mettre en œuvre des programmes de protection contre les incendies de forêt.

A l'heure actuelle, les noms locaux de nombreuses essences et de leurs bois présent beaucoup à confusion ce qui entrave considérablement les efforts pour créer des marchés pour de nombreuses essences utiles Avec l'aide de divers experts, la FAO s'efforcera d'unifier la nomenclature d, es essences les plus importantes. Ces travaux seront extrêmement précieux pour les pays à faible développement et faciliteront beaucoup l'utilisation des feuillus tropicaux.

La FAO s'est donnée pour tâche de poursuivre les efforts pour normaliser les classifications selon la résistance, les dimensions et les noms commerciaux des bois de construction. Une réunion spéciale sera organisée dans le Proche-Orient vers la fin du premier semestre de 1950. En Amérique latine les divers pays poursuivront leurs études sur la normalisation des dimensions de sciages féuillus et résineux.

La Division procèdera à une étude sur les résultats qu'à donnés l'utilisation des déchets de bois à l'alimentation dix bétail; elle examinera dans quelle mesure il sera possible d'étendre à de nouvelles régions la production de tels éléments et estimera le coût de l'opération. Les informations rassemblées seront publiées dans une brochure.

Lors de sa cinquième session, la Conférence de la FAO a approuvé les travaux de l'Organisation, concernant l'équipement et les produits nécessaires à la production: elle a demandé que ces travaux soient poursuivi et soient étendus à toutes les phases de l'exploitation, du transport, du premier traitement. car les renseignements concernant les types et les sources d'approvisionnement d'un tel matériel peuvent être extrêmement utiles aux Etats Membres, dans le cadre du programme élargi d'assistance technique. Des dispositions préliminaires seront prises polir publier le, renseignements réunis.

Augmentation du rendement dans les forêts existantes

Travaux accomplis en 1949

Plusieurs gouvernements ont bénéficié de conseils techniques concernant des projets d'utilisation forestière. Les missions FAO en Pologne et en Thaïlande comprenaient des experts forestiers qui ont formulé des recommandations concernant tous les aspects du développement forestier. Une mission se trouve actuellement au Nicaragua pour étudier les possibilités de développement forestier de ce pays. Des membres du personnel ont établi des rapports spéciaux sur les perspectives de développement forestier dans la zone du Pin de Parana au Brésil et dans certaines régions de Colombie ainsi que sur les possibilités générales de développement agricole et forestier des régions de Tingo Maria et de Pucalpa ait Pérou en abordant les problèmes de colonisation qu'elles comportent. Les possibilités de colonisation et de développement du Bassin de l'Amazone ont également fait l'objet d'un rapport. Des membres du personnel de la FAO se sont rendus dans la plupart des pays d'Extrême-Orient, d'Amérique latine, d'Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande pour discuter les programmes forestiers nationaux avec les autorités locales.

En Europe les travaux du Comité du Bois FAO/CEE ont abouti à un résultat tangible: le projet dit «d'équipement forestier», ayant pour objet de faire augmenter les exportations européennes de résineux, en procurant à certains pays producteurs plusieurs millions de dollars d'équipement forestier. Ce projet, mis au point par la FAO, le Comité du Bois de la CEE et la Banque internationale, a abouti à des prêts totalisant cinq millions de dollars accordés par la Banque à la Yougoslavie et à la Finlande. En même temps. il a provoqué la conclusion d'accords bilatéraux entre pays européen, fabriquant du matériel d'une part et produisant du bois de l'autre.

Dans le cadre d'un projet qui est encore à l'état d'ébauche, la FAO a établi un fichier de 400 à 500 techniciens désireux d'émigrer d'Europe et figurant parmi les «personnes déplacées» enregistrées par l'Organisation internationale pour les réfugiés. La FAO fait circuler parmi un certain nombre de pays d'Extrême-Orient et d'Amérique latine un questionnaire leur demandant quels sont leurs besoins en techniciens. Dès reception des renseignements demandés, des listes nominatives seront soumises aux Gouvernements intéressés qui pourront alors prendre directement des dispositions avec l'OIR s'ils sont désireux d'employer les personnes dont les noms leur auront été soumis.

La Commission latino-américaine des forêts et produits forestiers a examiné la question de la création d'un Institut latino-américain de recherche et de formation comme l'avait recommandé en 1948 la Conférence de Térésopolis. Elle a formulé les recommandations suivantes:

- concevoir l'Institut comme une institution technique avec un programme complet de recherches et le fonder aussitôt que possible.

- borner ses activités éducatives à l'enseignement supérieur et à une formation spécialisée.

- créer un service central dans un lieu facilement accessible et y adjoindre cinq stations régionales de recherches pour l'Amérique centrale, les Andes tropicales, la vallée de l'Amazone, les Rios de la Plata et du Paranà et les Andes méridionales.

Le groupe (le travail latino-américain des forêts et produits forestiers de la FAO a préparé depuis lors un projet de rapport sur l'organisation et le fonctionnement de l'Institut, y Compris son budget.

Programme pour 1950

Il est nécessaire d'aboutir à lui accord sur l'homologation de façon à garantir aux autorités forestières qui achètent à l'étranger des semences et sciais, l'origine et la qualité des produits qu'elles acquièrent. Les règlements établis par les divers pays, en ce qui concerne la quarantaine de plants, se justifient par le souci d'éviter l'introduction d'insectes et maladies s'attaquant aux végétaux; il arrive pourtant que ces règlements entravent la circulation de semis d'arbres forestiers dont on a un besoin urgent. La FAO étudie l'état actuel de la législation en matière d'homologation et de quarantaine et prépare des projets d'accords qui seront soumis polir étude aux Commissions régionales des forêts et des produits forestiers.

La FAO poursuivra sa coopération avec l'Organisation internationale polir les réfugiés, l'Organisation internationale du travail et d'antres Institutions, afin de mettre en oeuvre la recommandation de la Conférence de Térésopolis demandant qu'on aide les forestiers et techniciens désireux d'émigrer d'Europe à s'établir en Amérique latine. L'enquête systématique sur les besoins des pays d'Amérique latine en tel personnel sera poursuivie.

La FAO poursuivra ses efforts pour créer d'ici deux ans, l'Institut latino-américain de recherche et de formation forestières.

La FAO procèdera à une étude des emplacements possibles pour, la création d'industries forestières combinées, en particulier en Amérique latine.

Une étude systématique sur les méthodes modernes d'inventaire forestier, en 1949, sera poursuivie. Elle portera sur les reconnaissances au sol, les reconnaissances aériennes et les méthodes mixtes. A la demande de nombreux Etats Membres, les données rassemblées seront publiées rapidement.

La FAO poursuivra soit oeuvre d'assistance aux Gouvernements (Brésil notamment) ayant présenté des demandes concernant certains plans de développement forestier.

Augmentation de la production par la création de nouvelles forêts

Travaux entrepris en 1949

Les recommandations de la Conférence de Mysore ont souligné l'importance des mesures concernant la conservation du sol. de contrôle du pacage, du droit de pâturage pour éviter de compromettre la croissance des forêts, la réglementation de l'agriculture transhumante pratiquée par les populations nomades et les populations sédentaires et soit emplacement progressif par des systèmes d'agriculture permanente, enfin le boisement et le reboisement sur une grande échelle, ainsi que l'amélioration et la modernisation des méthodes sylvicoles en général.

La FAO a donné des conseils concernant la création de Corps civiques de conservation qui permettraient de mettre en oeuvre certains programmes de boisement et de reboisement.

En Europe la Commission européenne des forêts et produits forestiers étudie la question du reboisement sous l'angle de la défense contre des avalanches et de la régularisation des torrents. La Sous - Commission des problèmes méditerranéens envisage l'introduction d'espèces exotiques pour reboiser les pays méditerranéens.

Programme pour 1950

Une étude est actuellement entreprise sur les méthodes de régénération artificielle que certains pays ont élaborées en détail et qui visent en particulier à l'introduction d'essences nouvelles et précieuses, à l'obtention de semences, à l'organisation de pépinières et à la conduite des opérations de plantation. Les données réunies seront publiées si possible en 1950.

La Division étudiera les problèmes que posent les dommages causés aux forêts par le pacage libre afin d'améliorer l'utilisation des terres en coordonnant le pacage et la sylviculture. L'étude soulignera l'importance de l'utilisation rationnelle des terres et d'une couverture végétale suffisante, non seulement du point de vue de la production de tourrage pour le bétail, mais aussi du point de vue de la protection des bassins. La Conférence sur l'utilisation des terres dans les régions tropicales, qui se tiendra à Ceylan au cours de l'été 1950, permettra, espère-t-on, de discuter en détail, outre les problèmes agricoles. les diverses questions forestières qui y sont liées.

Au début de l'année 1950 la FAO organisera à Chypre des démonstrations polir former des techniciens des pays du Proche-Orient en ce qui concerne le reboisement et la conservation du sol. Une mission consultative se rendra également dans divers pays de la région en 1950 et peut-être aussi dans des pays de l'Europe méditerranéenne.

PROGRÈS DES POLITIQUES FORESTIÈRES RÉGIONALES

Europe - Travaux accomplis jusqu'à la fin 1949

En Europe, le problème qui s'est posé après-guerre semblait être à première vue le suivant: les besoins réels en bois étaient énormes, mais du fait que la plupart des pays, par suite du manque de devises, avaient dû ramener leurs demandes d'importation à un chiffre inférieur à la moitié de leurs besoins, une grave crise du bois semblait inévitable.

Pour contribuer à la solution du problème, la FAO a organisé la Conférence internationale du bois de Marianske-Lazne, qui a réuni les représentants de 27 pays européens. Cette Conférence a établi qu'en 1948 l'Europe aurait besoin de trois millions de standards (13.500.000 m3) de bois en sus des quantités maxima qu'elle pourrait se procurer dans des conditions normales. Des mesures hardies devaient être prises. Les pays représentés ont décidé d'augmenter les coupes de 10 pour cent au-dessus du chiffre prévu et de n'employer le bois que dans les cas où ce produit était absolument nécessaire. Cette mesure a permis à l'Europe de disposer de deux millions et demi supplémentaires de standards (11.300.000 m3) de bois, dont elle avait cette année-là un besoin pressant.

Toutefois. cette solution radicale rendait nécessaires de nouvelles coupes dans les forêts européennes déjà sévèrement touchées. C'est pourquoi la FAO a créé une Commission européenne des forêts et produits forestiers qui a polir mission d'encourager, sous toutes leurs formes, la mise en oeuvre de principes forestiers rationnels. Les grands travaux de régénération et de reboisement forestiers recommandés à, Marianske-Lazne, afin de compenser l'augmentation temporaire mais considérable des coupes, sont maintenant en vole d'exécution.

Tandis que le programme de la FAO était ainsi mis en oeuvre, la FAO et la Commission économique pour l'Europe ont créé, dans le cadre de cette dernière, un Comité du bois chargé de poursuivre l'étude des problèmes urgents posés par l'approvisionnement du continent en bois. A. la fin de l'année 1949, le déséquilibre entre les besoins immédiats de l'Europe en bois et les approvisionnements, qui, deux ails auparavant, apparaissait comme l'un des problèmes les plus alarmants de la reconstruction,. européenne, était considérablement réduit. A l'heure actuelle, le problème consiste à produire davantage de bois pour les besoins à plus long terme des populations européennes.

Amérique latine - Travaux entrepris en 1948-49

En Amérique latine, le même programme a été suivi. La situation du bois fait l'objet d'une évaluation générale. Il fut estimé que le forêts vierges de l'Amérique latine, composées de nombreuses essences, couvraient plus de 850 millions d'hectares, mais que malgré ces richesses, le continent importait peut-être un volume double de celui des exportations. Le problème consistait à découvrir un moyen de développer ces régions forestières. En mai 1948, 18 pays se sont fait représenter à la Conférence latino-americaine des forêts et produits forestiers qui eut lieu à Térésopolis (Brésil).

La Conférence de Térésopolis eut pour résultat un accord unanime de tous les gouvernements de l'Amérique latine qui décidèrent d'activer la mise au point de programmes concrets de développement. Avec l'aide de la FAO les divers pays entreprirent de dresser la liste de leurs besoins immédiats en matériel et en crédits. Ils se rendirent compte de la nécessité de procéder à des inventaires complets de leurs ressources forestières, de développer leurs services forestiers nationaux et de créer, sur le plan international, des institutions de recherches et de formation ouverts à tous les pays d'Amérique latine. La nature des obstacles à surmonter est illustrée par le problème de la formation d'un nombre suffisant de forestiers. L'Amérique latine a besoin de plus de 1.000 forestiers professionnels et de plus de 2.000 forestiers semi-professionnels pour assurer l'aménagement rationnel de ses ressources forestières. Pourtant, le continent n'emploie aujourd'hui qu'environ 300 professionnels et 450 semi-professionnels, dont un grand nombre devrait encore suivre des cours de formation intensive.

Pour se tenir constamment au courant des plans forestiers nationaux, la FAO a établi au début de 1949 un Bureau permanent des forêts et produits forestiers pour l'Amérique latine à Rio-da-Janeiro. Avec la création d'une Commission latino-américaine des forêts et produits forestiers, laquelle a déjà tenu deux sessions, la FAO a pris toutes les mesures préparatoires concernant cette région.

Lors de sa première réunion, cette Commission a adopté un rapport préliminaire relatif au volume de capital et de matériel nécessaires au développement des forêts du continent. De nouvelles recherches ont fait ressortir qu'un autre aspect du problème, à savoir l'absence de matériel; ne constituait pas un obstacle réel au développement Avant de pouvoir utiliser du matériel il faut créer une industrie capable d'y avoir recours. A l'heure actuelle une telle industrie n'existe que dans un nombre très réduit de localités et sur une très petite échelle.

On espère organiser une ou deux entre prises types de combinats sylvicoles à l'échelle commerciale. Pour cela, il convient de créer progressivement une série d'industries complémentaires telles que scierie usine de contreplaqué, usine de pâte et peut-être usines de fabrication d'un certain nombre de produits chimiques. De cette façon les déchets d'une usine servent de matière première aux autres et le rendement qui dans le cas d'industries isolées atteint à peine 20 pour cent du volume du bois coupé peut être porté à 60 ou 80 pour cent.

Cette méthode permettrait d'exploiter l'une des réserves mondiales les plus importantes de ressources renouvelables, capables de fournir presque tous les produits nécessaires aussi bien aux populations de l'Amérique du Sud qu'à celles des autres continents.

Asie et Extrême-Orient - Travaux exécutés en 1949

L'Extrême-Orient est caractérisé par des zones d'abondance et par un nombre beaucoup plus élevé de zones oh les ressources forestières sont extrêmement pauvres. Les populations très denses de certains pays de la région doivent se contenter d'une petite fraction du bois que consomment les populations d'Europe ou du continent américain. Cette pénurie de bois est due surtout à des destructions de forêts et à des siècles de mauvais aménagement. De nombreux pays se sont trouvés en présence d'une si grave crise de l'alimentation qu'ils ont essayé de pratiquer des cultures alimentaires sur des pentes montagneuses que l'on n'aurait jamais dû déboiser. Souvent les forêts ont été coupées à blanc et le terrain qu'elles occupaient jadis est maintenant dénudé et infertile. L'érosion des terrains agricoles qui en est résulté atteint aujourd'hui des proportions alarmantes et rend nécessaire un reboisement massif. Entre temps, grâce à la mise en valeur des forêts inexploitées qui subsistent, grâce à l'augmentation des exportations de bois, des régions à forêts plus denses vers d'autres parties du continent et grâce à l'utilisation plus rationnelle des approvisionnements existants, une oeuvre considérable peut être accomplie pour répondre aux deux besoins les plus urgents, à savoir le bois de combustion et le bois bon marché pour le logement et diverses constructions.

Dans cette région, la FAO a achevé les deux premières phases de son programme de développement forestier: étude des problèmes de la région et convocation d'une conférence régionale pour examiner ces problèmes et leur solution. Après des échanges de vues avec des fonctionnaires des services forestiers des pays d'Extrême-Orient, une conférence des forêts et de l'utilisation du trois a été organisée à Mysore (Inde) en 1949; elle a constitué la première réunion internationale des problèmes forestiers de l'Asie et du Pacifique.

En ce qui concerne le problème immédiat de l'amélioration de l'approvisionnement des villages en bois de combustion et en charbon de bois, les délégués à cette Conférence se sont mis d'accord sur un grand nombre dé mesures que leurs gouvernements devront mettre en oeuvre. Il existe dans la région beaucoup plus de bois qu'on ne s'accorde généralement à le reconnaitre, mais ce bois doit être transporté des régions d'abondance à celles de pénurie et doit être utilisé de façon économique. Des fours modernes à charbon de bois et des scieries modernes permettraient de réduire le volume des déchets et par conséquent d'économiser les quantités disponibles

En ce qui concerne le problème capital de la lutte contre l'érosion, la Conférence a demandé à chaque gouvernement de la région de créer un service central ayant pour mission de mettre au point et d'appliquer des mesures rationnelles d'utilisation des terres et de conservation du sol. Elle a proposé que chaque pays adopte des lois permettant au gouvernement de sévir lorsque ces méthodes ne sont pas appliquées, soit sur les terres domaniales, soit dans les propriétés privées. Elle a également demandé la mise au point de projets hardis peur protéger les forêts dans les aires d'alimentation des grands fleuves de la région et l'exécution de vastes plans de reboisement. L'application de toutes ces mesures sera activement encouragée lors de la troisième phase du programme qui commence en 1950 avec la création de la Commission des forêts et produits forestiers pour l'Asie et l'Extrême-Orient.

Programme pour 1950

Les sessions des trois Commissions régionales des forêts et produits forestier auront lien vers la fin de 1950. Un ordre du jour comportera entre autres l'examen préliminaire des moyens permettant de coordonner les politiques régionales forestières.

A l'heure actuelle, la FAO prépare un exposé des principes de base de politiques forestières, dans le but d'aider les Etats Membres à formuler leurs politiques forestières nationales et à mettre en œuvre ces principes dans leurs programmes forestiers. Cet exposé sera soumis à l'examen des Commissions régionales lors des sessions de 1950 et sera presenté, accompagné de leurs commentaires, à la prochaine session de la Conférence de la FAO.

La Sous-Commission des problèmes méditerranéens de la Commission européenne tiendra sa deuxième réunion à Alger au mois de mai 1950.

La FAO poursuivra ses travaux en vue de définir les principes auxquels devraient se conformer les gouvernements pour délimiter et définir la zone du domaine forestier national qui devrait constituer une «forêt aménagée» dans les intérêts de l'économie nationale.

SERVICES GÉNÉRAUX

Il n'est pas possible de formuler des plans rationnels visant à l'accroissement systématique de la production de bois ou à l'aménagement efficace des forêts sans disposer de renseignements d'absolue véracité, publiés périodiquement, concernant les ressources forestières, les disponibilités en produits forestiers, les besoins actuels et futurs des divers pays et les progrès généraux de la technique. C'est pourquoi la FAO a pour devoir d'assurer certains services généraux.

Statistiques

Travaux accomplis jusqu'à la fin de 1949

Dans le domaine des forêts et produits forestiers, la FAO a entrepris la publication d'un inventaire des ressources forestières mondiales, de trois annuaires statistiques concernant la production, la consommation et le commerce international des produits forestiers de plus, en coopération avec la CEE, elle a publié trimestriellement des statistiques du bois relatives à l'Europe.

Programme pour 1950

Des questionnaires statistiques relatifs aux produits forestiers seront envoyés à tous les gouvernements au début de l'année; l'annuaire statistique des produits forestiers (Edition 1950) sera publié à la fin de l'année.

Les numéros trimestriels du bulletin des statistiques du bois seront publiés à Genève par la FAO et la CEE. Outre des données statistiques chaque numéro contient des rapports intéressant les marchés de la plupart des pays europeéns.

A fin de remédier à l'absence actuelle de statistiques directes, qui entraîne de sérieuses difficultés pour estimer les besoins des hommes en produits forestiers, des études seront faites concernant la consommation du bois dans certains pays. Ces études seront entreprises parallèlement à d'autres activités permanentes dans le domaine des statistiques et des recherches.

Une Conférence européenne des statistiques des forêts et produits forestiers sera organisée au début de 1951, afin de mettre au point des méthodes améliorées adaptées à certains besoins particuliers à l'Europe pour permettre l'inclusion des résultats statistiques dans le cadre général d'une méthode statistique applicable au monde entier A la lumière des conclusions de cette conférence et compte tenu des désirs exprimés par les gouvernements d'autres régions, il est possible que d'autres conférences régionales soient organisées ultérieurement.

Dans le cadre du recensement mondial de l'agriculture de 1950, on rassemblera des données concernant les forêts paysannes et les industries utilisant des produits forestiers.

Publications

Travaux jusqu'à la fin de 1949

La Division a publié UNASYLVA, revue des forêts et produits forestiers pour maintenir des contacts avec les fonctionnaires, les spécialistes, les industriels et les commerçants du bois dans tous les pays. Publiée en langues anglaise, française et espagnole UNASYLVA joue un rôle multiple comportant a) l'examen des principaux objectifs de la FAO; b) la publication de rapports sur les produits c) la diffusion de renseignements concernant les activités de la FAO et de sa Division des forêts et produits forestiers; d) l'étude des progrès accomplis dans le domaine des forêts et produits forestiers par tous les pays du monde. Ces numéros d'UNASYLVA ont été publiés en 1948 (Volume II) et six autres en 1949 (Volume III). Des dispositions ont été prises pour faire paraître régulièrement une bibliographie internationale des publications intéressant les forêts et les produits forestiers. Cette bibliographie est jointe à UNASYLVA.

Programme pour 1950

UNASYLVA sera publiée trimestriellement en 1950 (Volume IV).

Une étude des centres actuels d'enseignement et de formation en matière de sylviculture, entreprise dans le cadre du programme de 1949, est en voie d'achèvement et sera publiée dans UNASYLVA qui contiendra également des études plus générales sur la vulgarisation et les coopératives forestières.

De plus la FAO publiera en 1950 une étude achevée en 1949 et concernant les principes de base relatifs à la politique, à la juridiction et à l'administration des différents types de forêts domaniales et aux diverses étapes de développement forestier.

La FAO étudie actuellement la possibilité de diffuser des renseignements techniques grâce à leur reproduction sur microfilm tout en s'assurant que ces activités ne se heureteront pas aux réglementations relatives au droit de copyright et aux intérêts légitimes des éditeurs et des auteurs de publications techniques.

Les travaux de cataloguage et d'élargissement de l'ancienne bibliothèque forestière du CIS, actuellement transférée au Palais des Nations à Genève, seront Poursuivis. Cette vaste collection est à la disposition des Etats Membres qui veulent y trouver des références

Consultations techniques

Activités jusqu'à la fin de 1949

Bien que les connaissances nouvelles ne puissent trouver application que sur le plan régional et national, ce sont les services centraux qui doivent être seuls chargés de rassembler et de diffuser les données récemment acquises et les résultats des recherches. Pour ce qui est des services consultatifs en matière technique, la FAO compte fermement sur les comités d'experts indépendants, son personnel régulier n'ayant ni compétence ni mission d'entreprendre des recherches distinctes dans les principaux domaines de la technique. Les comités techniques ci-après, se réunissant lorsque c'est nécessaire, ont été créés: a) Formation technique, b) Recherche forestière, c) Forêts inexploitées, d) Technologie mécanique du bois e) Chimie du bois.

Le Comité de la formation technique a tenu au mois de Juillet 1949, à Helsinki, une réunion non officielle, ayant Pour objet d'examiner une étude sur l'emploi et la formation dans l'industrie forestière faite par les services de la FAO. Le Comité a formulé des propositions concernant les moyens techniques strictement indispensables, à l'organisation d'écoles forestières dans les pays qui n'en possèdent pas actuellement.

Le Comité de la Recherche forestière n'a pas manifesté d'activité et n'en manifestera pas, à moins que la FAO ne soit chargée de missions ne pouvant être exécutées avec les moyens à la disposition de l'Union internationale des Organisations de recherche forestière dont la FAO assure le secrétariat.

Le Comité des forêts inexploitées n'a tenu qu'une session en 1947, il a formulé à l'usage de la FAO des recommandations concernant la mise en valeur des forêts tropicales. Ces recommandations, portant, entre autres, sur les difficultés auxquelles se heurtent la sylviculture et l'industrie, s'adressaient aux bureaux régionaux pour l'Amérique latine et pour l'Extrême-Orient.

Le Comité de la chimie du bois a tenu deux sessions en 1948 et une en 1949, à l'effet d'étudier les récents progrès de la chimie du bois, science susceptible de jouer un rôle important pour augmenter l'approvisionnement en produits nouveaux de tous genres. Le Comité ci-dessus suit de très près les efforts ayant pour but de réaliser des rendements élevés en matière de production de pâte, ainsi que l'utilisation des matières premières nouvelles, telles que les bois exotiques,- les feuillus des régions tempérés, la paille et d'autres matières à fibres. A sa dernière session, le Comité a formulé deux conclusions de haut intérêt pratique: 1) dans de nombreux pays l'intégration des industries forestières progresse rapidement, et sans plus comporter de difficultés techniques 2) l'utilisation des feuillus et des espèces exotiques pour la fabrication de papier s'affirme désormais possible et donne d'excellents résultats. La mise en pratique de ces conclusions dans le cadre du programme d'assistance technique est susceptible de modifier la structure traditionnelle des industries forestières aussi bien que la répartition géographique.

Les travaux préparatoires du Comité de la technologie mécanique du bois ont atteint, en 1948, un stade qui a permis à la FAO de réunir au mois de septembre 1949, la première conférence mondiale appelée à étudier cette question. Cette conférence a pu adopter à l'unanimité des recommandations concernant les principaux essais de résistance du bois. Si les différents pays appliquent ces recommandations, l'utilisation rationnelle du bois aura fait un grand pas en avant.

Des consultations sur le plan international ont eu lieu également en été 1949 à l'occasion du Troisième congrès international de sylviculture organisé par le gouvernement finlandais et la Conférence scientifique des Nations Unies pour la conservation et l'utilisation des ressources naturelles, tenue à Lake Success.

Programme de 1950

Une deuxième conférence de la technologie mécanique du bois, qui se déroulera probablement au début de 1951, sera appelée à examiner les progrès de la normalisation dans les essais des panneaux de fibres, contre-plaqués et produits connexes. Elle examinera, en outre, les conclusions des experts collaborant dans ce domaine avec la FAO

Le Comité de la Chimie du bois tiendra une session devant coïncider avec le Congrès mondial de la chimie du bois, si celui-ci, organisé par le gouvernement suédois, a bien lieu en été 1950. Au cours de cette session le Comité examinera l'aide qu'il pourra apporter à la FAO au titre du Programme élargi d'assistance technique.

C'est le Bureau régional européen des forêts qui assurera le secrétariat de l'Union internationale des Organisations de recherche forestière et de la Commission internationale du peuplier, par l'organe du Bureau régional européen des forêts et produits forestiers.

A sa cinquième session, la Conférence de la FAO a recommandé le rapport général du Troisième congrès international des forêts à la plus bienveillante attention de tous les gouvernements. Certaines parties de ce rapport contiennent des recommandations relatives aux mesures à entreprendre sur le plan international. En 1950, la FAO aidera à l'application de ces recommandations par tous les moyens dont l'usage aura démontré l'utilité.

A la suite de la recommandation du Troisième congrès mondial de sylviculture tendant à ce que la FAO convoque une Conférence internationale de la sylviculture tropicale, et étant donné l'importance que cette question présente au regard du Programme élargi d'assistance technique, des consultations préliminaires y relative) réuniront les experts présents à la Conférence de Ceylan de l'utilisation des terres dans les régions tropicales.

QUESTIONS RELATIVES AUX PRODUITS DE BASE

Rien ne sert d'augmenter la production si ce n'est pour améliorer le niveau de consommation. Dans la plupart des cas, l'expansion de la production ne sera réalisé que si les producteurs sont assurés de débouchés intéressants. Malgré toute l'évidence des besoins à long terme en produits forestiers il arrivera un moment où la demande effective ne suffira pas à résorber les quantités disponibles. Les excédents, qu'ils soient réels ou purement apparents, excercent des répercussions très fâcheuses sur l'embauche dans les forêts et les industries forestières, ainsi que sur l'œuvre d'aménagement forestier. C'est clone une tâche essentielle pour la FAO de procurer des informations régulières sur l'offre, la demande et les tendances en matière de produits qui entrent dans son champ d'activité.

Activitës jusqu'à la fin de 1949

On trouvera des éléments d'information sur les produits dans les rapports périodiques qu'UNASYLVA consacre aux résineux, contreplaqués, traverses de chemins de fer étais de mines, panneaux de fibres, pâte ainsi que dans les rapports trimestriels des marchés européens paraissant dans les Statistiques du Bois, publiées par la CEE et la FAO. Des rapports spéciaux ont paru dans les documents de la FAO comme la Situation de l'Alimentation et de l'Agriculture en 1949 et le Rapport sur les Problèmes internationaux en matière de Produits.

Pour réaliser une unité de vues tant soit peu complète au sujet de la situation de la pâte à papier et de ses possibilités d'avenir, la FAO a réuni une Conférence préparatoire des problèmes mondiaux de la pâte qui a eu lieu au mois d'avril 1949 à Montréal. C'était la première conférence importante ayant réuni les représentants de la profession et les délégués gouvernementaux venus des principaux pays producteurs et consommateurs de pâte. Il a été annoncé à la Conférence que la production mondiale de pâte est passée de 24 millions de tonnes en 1937 à 28 millions de tonnes en 1948 cette production atteindra, estime-t-on, 37 millions de tonnes d'ici 1955. On s'attend à voir la demande correspondre à cet accroissement; les évaluations laissent prévoir un équilibre relatif entre la production et la consommation pendant toute la période comprise entre 1948 et 1955.

Programme de 1950

La FAO poursuivra sans relâche l'étude de la situation et des perspectives mondiales en matière de produits forestiers. Des rapports périodiques paraîtront dans UNASYLVA et des rapports sur les marchés des pays européens, dans le Bulletin de statistiques du bois, oublié par la CEE et la FAO.

La FAO continuera à assurer le secrétariat du Comité du bois de la CEE qui projette deux sessions pour 1950.

La Commission latino-américaine des forêts et produits forestiers suivra les questions relatives à la commercialisation des produits forestiers d'Amérique latine. Pour réaliser dans la mesure du possible un équilibre entre l'offre et la demande, la Commission pour l'Asie et l'Extrême-Orient s'efforcera par ailleurs, de chiffrer les besoins en importations et les quantités exportables de cette région.

La situation mondiale de la pâte de bois continuera à faire l'objet d'études. Il est admis que les efforts tendant à augmenter la production en Europe risquent d'être contrecarrés par des difficultés dues à la pénurie de bois à pâte. Cet aspect du problème fera l'objet d'une attention particulière.

Ainsi que cela a été annoncé plus haut on tentera d'améliorer la documentation statistique relative aux problèmes en matière de produits.

Commission latino-américaine des forêts et produits

La deuxième session de la Commission latino-américaine des Forêts et Produits forestiers c'est ouverte le 14 novembre 1949 à Lima (Pérou), en présence de délégués de la Bolivie du Chili de la République Dominicaine, du Salvador, de la France, du Nicaragua, du Paraguay, du Pérou, du Royaume-Uni des Etats-Unis d'Amérique et du Venezuela, et de représentants de l'Organisation des Etats américains, de l'Organisation internationale pour les Réfugiées, de l'Organisation internationale du Travail et du Service coopératif inter-américain de production agricole. Mr. Jorge Succar Rahme, Président de la Sous-Commission des Forêts de la Commission péruvienne de liaison avec la FAO a été élu président de la session.

De longues discussions ont en lieu à propos d'un des premiers points de l'ordre du jour: organisation et fonctionnement de l'Institut latino-américain de Recherche et de Formation forestières, dont la création a été envisagée. Le projet établi par la FAO a reçu une approbation de principe, et il est maintenant possible de prendre des décisions concernant le financement de l'entreprise et de poursuivre les négociations avec les gouvernements qui ont offert d'être les hôtes de l'Institut et des stations expérimentales régionales. Lors d'une autre conférence de la FAO il avait été proposé de gréer un Institut de la Conservation du sol; lu Commission a estimé indispensable d'éviter la multiplication d'instituts indépendants et a proposé que les problèmes de conservation du sol soient étudiés par un service de l'Institut de Recherche et de Formation forestières.

La session a été également marquée par des progrès nouveaux dans la recherche de l'orientation à donner au développement de la production forestière et du commerce des bois en Amérique latine. Le Secrétariat a reçu mission de rassembler de nouveaux renseignements concernant les dimensions, les quantités disponibles et les prix du matériel d'exploitation forestière et de l'équipement industriel nécessaires à plusieurs pays, et la Commission a souligné la nécessité impérieuse d'une extension de l'assistance technique que la FAO pourra réaliser entièrement dans le cadre du nouveau programme d'assistance technique des Nations Unies. La Commission a fait ressortir qu'il est indispensable de développer le commerce de tous les produits forestiers non seulement des résineux dont la place prépondérante est sans doute justifiée, mais aussi des feuillus et des produits secondaires pour lesquels il est possible de trouver des marchés intéressants si tous les gouvernements intéressés prennent des mesures concertées. Les pays d'Amérique latine doivent généraliser l'application des méthodes de classification par qualité actuellement suivies en Europe et en Amérique du Nord.

En ce qui concerne la normalisation des dimensions des sciages il fut constaté que dans la plupart des pays d'Amérique latine, le système métrique est officiellement adopté tandis que le commerce du bois utilise le «board foot» comme unité de mesure. La Commission a recommandé l'adoption d'un système unique. après consultation avec le Comité pan-américain des normes techniques. La Commission a formulé des propositions concernant des dimensions commerciales et des termes descriptifs normalisés pour les sciages de feuillus et a établi une liste préliminaire de noms commerciaux uniformes pour les bois de construction les plus communs.

La Commission a consacré un certain temps à l'examen des méthodes permettant d'améliorer les statistiques forestières. Elle a recommandé que les divers pays chargent du rassemblement de ces statistiques un seul bureau ou une seule personne qui puisse se tenir en communication directe avec la FAO. Les questions statistiques feront probablement l'objet d'une réunion spéciale ultérieure conformément à une recommandation de la Conférence de la FAO (cinquième session).

Enfin, la Commission a pris connaissance de propositions des gouvernements français et italien concernant l'envoi de techniciens de ces pays en Amérique latine, l'Organisation internationale pour les Réfugiés se tient également informée des possibilité d'immigration des personnes déplacées ayant une formation professionnelle. Les progrès accomplis dans ce domaine seront examinés lors de sa prochaine session de la Commission qui se tiendra à Santiago du Chili.

Mission de la FAO au Nicaragua

En réponse à une demande du gouvernement du Nicaragua le Directeur général de la FAO a chargé une mission technique d'étudier les problèmes agricoles et forestiers de ce pays. La Mission, dirigée par le Dr. B. C. Trumble (Divison de l'Agriculture de la FAO) était composée du Dr. R. E. Patterson (Texas Agricultural and Mechanical College) spécialiste de l'élevage et des Pâturages, de M. R. C. Garver, Chef des enquêtes forestières du Service forestier des Etats-Unis. M. Horacio Recart, membre de la Division des forêts et produits forestiers de la FAO, était le Sécrétaire technique de la Mission.

La Mission a duré deux mois et s'est terminée en février 1950. Accompagnés de fonctionnaires désignés par le gouvernement du Nicaragua, les membres de la Mission ont accompli de nombreux voyages dans tout le pays, se familiarisant avec la situation agricole et forestière des différentes régions. Ayant effectué d'abord une reconnaissance générale par avion, ils utilisèrent ensuite divers moyens de transport, automobile, jeep, bateau et mule pour se rendre dans la plupart des régions agricoles et forestières du pays. Ils ont rendu visite à de nombreux agriculteurs, industriels et fonctionnaires gouvernementaux locaux qui leur ont donné des renseignements précieux sur les problèmes auxquels se heurtent leurs activités. Dans le cadre de l'étude sur les possibilités d'utilisation des ressources forestières du pays, des voyages ont été effectués dans les vastes forêts couvrant le bassin hydrographique atlantique et les pentes montagneuses du Pacifique, et dans de nombreuses scieries et usines de bois.

Comme le développement de l'agriculture au Nicaragua pouvait utilement profiter de l'expérience acquise dans des pays voisins, la Mission a effectué de courts voyages au Costa-Rica, an Honduras et au Salvador. L'Instituto Interamericano de Ciencias Agricolas du Costa-Rica, l'Escuela Agricola Panamericana du Honduras et le Centro National de Agronomia, dont la direction est assurée conjointement par le Bureau des relations agricoles avec l'étranger (E.-U.) et le gouvernement du Salvador, lui ont donné des renseignements extrêmement précieux concernant les travaux accomplis dans ces pays, dans les domaines de la recherche, de l'assistance technique et de l'enseignement.

Les travaux de la Mission au Nicaragua ont été considérablement facilités par la coopération du Gouvernement, d'institutions non-gouvernementales et de particuliers.

Le rapport et les recommandations de la Mission seront publiés en langues anglaise et espagnole.


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