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Nouvelles du monde


Généralités
Science pure
Sylviculture
Dendrométrie et inventaires
Industrie et commerce
Les produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière

Les articles paraissent ici sont des résumés de nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays, suivant I ordre alphabétique, sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts. L'éditeur serait heureux de recevoir directement de ses lecteurs des articles intéressants et nouveaux pour cette partie de la revue. La FAO n'accepte aucune responsabilité pour les articles reçus en toute bonne foi de ses collaborateurs de l'extérieur.

Généralités

CEYLAN

· Le numéro du 8 septembre de Sri Lanka, publié à Colombo, est consacré tout entier à la description, très bien illustrée, des recherches et de l'enseignement forestiers clans l'île de Ceylan. Le rapport expose la richesse que représentent les forêts pour le pays, la nécessité et la portée de l'enseignement on matière forestière, v compris le programme actuel de la Forestry Field Training School (Ecole pratique L'enseignement forestier), ainsi que le travail accompli dans les domaines de la sylviculture, de l'utilisation et des recherches sur le bois. Ce dernier groupe d'études, spécialement en ce qui concerne le séchage, la préservation et le travail des bois d'essences jusqu'alors peu utilisées à Ceylan, présente un intérêt tout particulier.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Le Dr Raphaël Zon, ancien directeur de l'American Journal of Forestry, et directeur de la Station expérimentale de Lake States, à University Farm, a reçu la médaille Gifford Pinchot. La remise lui en a été faite à Montreal, lors d'une réunion commune de la Société des forestiers américains (Society of American Foresters) et de l'Institut forestier canadien (Canadian Institute of Forestry). Elle lui a été décernée pour les services éminents qu'il a rendu à l'industrie forestière.

Le Dr Zon est le créateur de la grande ceinture forestière qui traverse les états de la plaine et a été plantée pendant la période de sécheresse de 1930 pour prévenir l'érosion de la couche superficielle du sol. Né en Russie, il émigra aux Etats-Unis en 1897 et sortit de l'Université de Cornell avec un diplôme de foresterie. Il était un ami de Théodore Roosevelt, de Gifford Pinchot et autres protagonistes de la conservation.

JAPON

Le système d'enseignement du Japon a été réformé comme suit dans les années d'après-guerre:

1) 6 ans d'études dans les écoles élémentaires (Elementary School);

2) 3 ans dans les écoles secondaires du premier cycle (Junior School);

3) 3 ans dans les écoles secondaires du second cycle (Senior High School); y compris les écoles spécialisées;

4) 4 ans clans les universités.

Dans les écoles élémentaires et, secondaires du premier cycle, on s'attache tout particulièrement à développer la compréhension de la notion de forêt à l'aide de la campagne de «la vendure» et des forets scolaires. Des écoles secondaires agricoles et forestières du second cycle ont pour but de former de jeunes techniciens forestiers. Dans quelques écoles, la sylviculture et les connaissances forestières générales font partie des cours d'agriculture, tandis que les spécialistes forestiers ne sont formés qu'au niveau universitaire. Le nombre des universités enseignant la foresterie est de:

Universités d'Etat

18 (diplômes de fin d'études annuels 506)

Universités publiques

3 (diplômes de fin d'études annuels 100)

Universités privées

2 (diplômes de fin d'études annuels 230)

MEXIQUE

· El Servicio Forestal de los Estados Unidos (Le Service forestier des Etats-Unis) par Ing. G. Borgo, forestier mexicain, est le résultat de 12 mois de travail environ avec le Service forestier des Etats-Unis, pendant lesquels l'auteur a parcouru 28.000 kilomètres, et visité différentes régions de ce pays. Il n'a paru en espagnol aucune autre étude aussi complète sur l'organisation et le travail du Service forestier des Etats-Unis; il devrait intéresser et aider les forestiers d'Amérique latine et fournir à ceux qui parlent la langue espagnole un manuel classique commode pour plusieurs branches de la foresterie. Il donne une description objective de ce que l'auteur a vu pendant son séjour aux Etats-Unis et est divisé en quatre parties:

1) organisation du Service forestier aux Etats-Unis;

2) sylviculture et autres activités diverses dans les forêts domaniales;

3) recherches forestières;

4) suggestions au sujet de la conservation et d'une meilleure utilisation des ressources forestières au Mexique.

NÉPÂL

· Voici la description d'un jour de voyage au sud de Khatmandu, par m fonctionnaire de la FAO: «Vers 10 h. du matin, nous nous mîmes en route pour escalader le sommet du Chandragiri (2.500 m). La forêt avait été surexploitée et réduite à de la broussaille aux altitudes inférieures et sur les pentes les plus douces; à mesure que nous nous éloignions du village (Thankot) les arbres étaient moins clairsemés, mais ils étaient rabougris, et ne pouvaient fournir que du bois de chauffage. A 2.000 m, altitude à laquelle commence la zone des brouillards, les arbres étaient couverts de mousses et de lichens, et appartenaient, pour la plupart, à des essences de climats secs, en particulier des chênes à feuilles persistantes (Quercus semi-carpifolia, Q. lanuginosa).

«Nous trouvâmes ici, comme dans beaucoup d'autres districts de cette partie du Népâl, des formations de zones sèche et humide, croissant côte à côte - en particulier sur les pentes pluvieuses et dans la zone des brouillards. Ceci s'explique par le fait que pendant trois mois de l'année, il tombe environ 2.500 mm de pluie sur les pentes occidentales, mais pendant sept mois il pleut à peine, sauf de temps à autre, une pluie d'hiver. Il est évident qu'un tel mélange d'essences ne peut se rencontrer que dans une forêt suffisamment dense pour rester humide pendant la plus grande partie de l'année. Cependant, même dans les parties les plus denses il n'existait pas de vraies forêts. Les chênes étaient utilisés comme arbes d'émonde pour le fourrage pendant la saison sèche; ils étaient par suite déformés, étant chaque année dépouillés de leurs feuilles et de leurs branches, et, en général, étaient vieux et incapables de fournir de bonnes graines. En réalité, la régénération était inexistante, et la forêt, dans l'ensemble, ne produisait pas de bois, son rôle principal étant de fournir une pâture pour le bétail.

«Après que nous eûmes atteint le col, la forêt se transforma en une forêt plus xérophile, composée uniquement de chênes formant un prébois, les arbres se raréfiant à mesure que l'on se rapprochait des zones habitées. En général, les sommets montagneux de cette région consistent en terrains de parcours, et ceci pour deux raisons:

1) la présence du brouillard au-dessus d'une certaine altitude, qui assure le degré d'humidité nécessaire pour maintenir l'herbe fraîche une période assez longue;

2) la pente relativement douce des versants vers les sommets permet la formation d'un bon sol perméable.

Au long de cette route se trouvaient plusieurs peuplements de Pinus longifolia, bien venants, mais peu étendus. En descendant la vallée, la forêt disparaissait peu à peu, cédant la place à de maigres pâturages, ravagés chaque année par le feu. Toutefois, je ne remarquai aucune trace d'érosion dans la vallée, même pas de dénudation du sol, du fait que le bétail au pacage avait trace un réseau de pistes suivant les courbes de niveau, ralentissant ainsi le ruissellement des eaux.

«Après trois heures de marche dans la vallée, nous commençâmes à escalader le Chisapani (8.000 ft.-2.400 m). La forêt commence à environ 6.000 ft. (1.800 m) et était principalement composée de Quercus associés à Alnus nepalensis, dans les fonds plus humides et à différentes espèces de Michelia et de rhododendrons dans les régions les moins humides. Comme sur le Chandragiri, les arbres étaient déformés, et il n'y avait aucune régénération».

Le fonctionnaire continue en décrivant les difficultés de transport au Népâl, dont cette région fournit un exemple typique. La route qu'il a parcourue est la seule qui existe entre Khatmandu et l'Inde; elle est, en majeure partie, inaccessible aux véhicules motorisés, et les marchandises doivent être transportées à dos de coolies. En conséquence, le Népâl est clans l'impossibilité d'exporter aucun des produits des régions de haute montagne, en particulier, ses produits forestiers. Le luxe des transports par camions à Khatmandu et dans la vallée représente pour l'état une dépense de 60 millions de roupies par an, soit approximativement la moitié du montant de ses exportations.

Science pure

AUSTRALIE

· Après des succès rapides et spectaculaires obtenus en Australie sur de bons sols avec Pinus radiata et P. pinaster, les plantations furent étendues à des sols pauvres, plus fréquents et plus facilement disponibles pour la foresterie en face des exigences concurrentes de l'agriculture. Après le délai voulu, beaucoup de ces nouvelles plantations se révélèrent mal venantes et de croissance très lente. De telle sorte que, il y a plus d'un quart de siècle, des recherches furent commencées en Australie occidentale pour découvrir les causes des déficiences et les moyens d'y remédier, sous la forme d'apport de matières minérales. Environ 30 substances ont été essayées, dont deux, le phosphore et le zinc, se révélèrent efficaces.. Des essais furent effectués, tant pour remédier aux déficiences et améliorer les peuplements mal venants, quo préventivement, pour créer de nous elles plantations sur des sols pauvres, on particulier, dans les sables littoraux. Au cours de ce travail, les méthodes d'application, qui varient suivant qu'il s'agit de peuplements déjà installés ou de plantations nouvelles, ont été étudiées, et un nombre considérable d'indications ont pu être obtenues au sujet des dosages optima à employer suivant les sols et les essences, mais il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.

L'effet du traitement correctif est durable, s'il provoque une croissance suffisante pour amener la fermeture du couvert et transformer complètement la station, et un traitement unique a pu se traduire par la persistance d'une croissance suffisante pendant 16 ans. De même, la régénération naturelle de Pinus radiata a été rapide clans une région détruite par l'incendie, et préalablement traitée au zinc, tandis que sur des sols semblables, mais non traités, la régénération échoua.

Une activation de la croissance a pu être constatée à la suite d'un traitement chimique dans plusieurs peuplements de rapport qui, sans traitement, seraient restés stationnaires ou auraient péri sans avoir atteint plus que quelques feet (0,30 m) de hauteur; on peut en particulier, citer le rapide développement de 3.000 acres (1.200 ha) de plantations sur les sables de la ente, succès dû entièrement à l'application de superphosphate, dont le prix de revient n'est que de un pour cent du prix de revient total actuel du peuplement.

Etant donné que la foresterie sera surtout limitée aux sols pauvres tant à cause de la concurrence de l'agriculture que parce que de tels sols sont très nombreux près des principaux centres d'échange, les résultats de ces études présentent la plus grande importance pour l'Australie, et le zinc et le superphosphate sont maintenant d'un usage courant lorsqu'il s'agit de traiter les types de sols dans lesquels leur application s'est avérée bienfaisante.

UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· Les botanistes physiologistes connaissent depuis un certain temps l'existence de substances, se trouvant surtout dans les bourgeons terminaux, l'extrémité des racines et les graines, et qui favorisent la croissance. Ce n'est que lorsque ces substances, désignées sous le nom d'hétéroauxines, eurent été isolées à l'état pur et qu'on put les fabriquer synthétiquement, que leur emploi pour stimuler la croissance des végétaux prit une importance pratique. L'hétéroauxine a pu être identifiée comme étant de l'acide indol-b -acétique, déjà connu des chimistes. Après quelques expériences, on a vite reconnu que la croissance des végétaux peut également être stimulée par d'autres acides organiques, tels que les acides alpha-naphtylacétique, dichlorphénoxyacôtique et autres.

En 1947, l'Institut de physiologie végétale de l'Académie des sciences Timiriazev à MOSCOU, entreprit des expériences systématiques pour déterminer l'effet des substances de croissance sur la régénération et le développement du système radiculaire des arbres transplantés et sur la vitesse de croissance de l'arbre tout entier. Les expériences portèrent sur de jeunes sujets de tilleul, de chêne, de frêne, de mélèze et d'autres essences et sur des tilleuls de 18 à 40 ans. L'hétéroauxine et les acides dichlorophénoxyacétique et a -naphtylacétique furent reconnus comme les plus efficaces pour la régénération des racines endommagées par la transplantation, pour l'augmentation de la survie et la stimulation de la croissance des jeunes plants ainsi que des arbres adultes. Dans le cas des jeunes plants de tilleul, de chêne, de frêne et autres arbres transplantés et traités par ces acides, les racines, à la fin de la première saison de végétation, s'étaient développées deux à trois fois plus que celles des arbres non traités.

Le système radiculaire plus développé avait à son tour affecté la vitesse d'accroissement de l'arbre tout entier. Les plants de tilleul, par exemple, manifestaient, après le traitement, un accroissement en hauteur et en diamètre supérieurs de 40 pour cent à celui des arbres non traités. Cette accélération de l'accroissement persista pendant la seconde et la troisième années. L'effet du traitement fut particulièrement prononcé dans le cas de tilleuls de 18 ans qui avaient été transplantés. Le volume de leurs racines fut décuplé, leur hauteur s'accrut de 147 pour cent, et leur accroissement en diamètre de 300 pour cent, par rapport à ceux qui n'avaient pas été traités. Cette accélération persista pendant les trois années suivantes. Des résultats positifs semblables furent obtenus en traitant environ 1.500 tilleuls de 40 ans transplantés.

Le traitement lui-même est relativement simple. Dans le cas de semis de petites dimensions, les bottes de plants sont, avant la transplantation, immergées pendant 24 heures jusqu'à hauteur du collet, dans une solution d'hétéroauxine ou d'acide dichlorophénoxyacétique à 0,001 pour cent (un gramme d'acide pour 100 litres d'eau). Un gramme de ce stimulant est suffisant pour traiter 5000 petits plants. S'il s'agit d'arbres plus âgés, ou utilise, au lieu d'une solution, une pâte d'argile et de tourbe. Plus l'arbre est grand, plus la pâte doit être épaisse. S'il s'agit de très grands arbres, toutes les racines tranchées lors de l'arrachage et qui émergent de la motte qui les entoure, sont enduites de cette pâte. Après plantation, une solution est versée dans le sol, environ 10 à 20 litres pour un petit arbre, et 50 litres pour les arbres de plus grandes dimensions. L'utilisation des substances de croissance prend grande importance pour les plantations en station défavorable ou dans des régions à précipitations insuffisantes.

Sylviculture

CAMBODGE

· Les forets du Cambodge peuvent SE répartir en:

1) Forêts inondées, comprenant la mangrove à Rhizophora conjugata et R. mucronata, en bordure de la mer, l'arrière mangrove (Melalenca lencadendron); forêts situées sur les rives du Grand Lac; et forêts ripicoles.

2) Forêts non inondées, comprenant des forêts de basse altitude, subdivisées en forêts denses et claires, et les forêts de haute altitude. La forêt dense de basse altitude est considérée comme la forêt type du Cambodge; elle comporte 1 million d'ha de forêt équatoriale (rain forest) et 2 millions d'ha de forêts de mousson (forêt tropophile) et fournit tous les bois de grandes dimensions utilisés au Cambodge.

De graves problèmes de régénération se présentent dès que l'équilibre naturel de la forêt vierge est rompu par l'action humaine, et une étendue d'environ 3 à 4 millions d'ha a ainsi été transformée en forêt claire, dont la superficie totale est maintenant de 5 millions d'ha et qui est sujette à de fréquents incendies et à la latéritisation du sol. Dans les forêts de haute altitude (400-1.000 m) les peuplements les plus remarquables sont ceux de Pinus merkusii, qui couvrent 50.000 ha, et de Podocarpus cupressinus (ou equisetifolia) et Dacrydium elatum (800-1.000 m.) couvrant également près de 50.000 ha.

Le problème de la régénération des forêts claires de bambou, mais plus particulièrement celui des forêts denses, ainsi que la transformation des associations à teck en forêts de teck pur et l'aménagement des forêts de pin sont actuellement à l'étude.

CANADA

· Une note parue dans Unasylva, Vol. VI, N° 2, page 90 1, décrivait un inventaire de régénération pratiqué au Canada. Cet inventaire fut réalisé par la Section forestière du Ministère des ressources et de la mise en valeur (Department of Resources and Development), et les résultats en sont condensés dans la Note sur la recherche sylvicole N° 92 «Reproduction on Cut-over and Burnedover Land in Canada» (La régénération dans les terres coupées à blanc et incendiées au Canada). En réalité, aucun travail ne fût fait dans les régions montagneuses, côtières ou colombiennes, et aucun échantillonnage ne fût entrepris à l'intérieur des plaines, des formations herbacées contenant des graminées et des buissons d'armoires, ni dans les toundras.

UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

Les trois années (1949- 1951) qui se sont écoulées depuis la mise en exécution du vaste plan de boisement, constituent un trop court délai pour pouvoir juger du succès de ce plan cependant certains points faibles provenant de la trop rapide extension de ce programme commencent à se manifester, et s'affirmeront avec le temps. Le véritable travail est d'assurer une longue survie aux arbres plantés et de fournir des soins constants à ces plantations pendant de nombreuses années. A la lumière des dures leçons de l'expérience, on constate un changement des points dont l'importance était soulignée et une nouvelle manière de procéder. Bien qu'on ne perçoive pas de ralentissement dans le rythme annuel des nouvelles plantations, les efforts sont maintenant portés vers une intensification des soins donnés aux plantations déjà installées. Le slogan d'aujourd'hui est: «Sans soins intensifs prodigués aux jeunes plantations, on ne peut reboiser avec succès les steppes».

A l'actif, le total des plantations réalisées pendant ces trois dernières années est élevé, et atteint 2.066.000 ha, dont 1.033.200 ha en rideaux protecteurs autour des champs cultivés, 45.300 ha en barrières forestières traversant le pays; 56.200 ha en plantations de chêne en vue de la production du bois; 216.000 ha de zones ravinées ou en proie à l'érosion; 220.300 ha de sables mobiles et 495.300 ha d'autres plantations variées. De plus, environ 15.000 millions de plants ont été obtenus et 127.000 tons (115.189 tonnes) de graines de différentes essences récoltées.

Au passif de ce tableau, nous relevons: dans les plantations de rideaux protecteurs, là où le chêne est la principale essence plantée, et dans les autres plantations de chêne 54 pour cent seulement des surfaces plantées sont d'une densité satisfaisante (5.000 plants à l'hectare); 21 pour cent des plantations de chêne n'ont qu'une densité passable (de 2.500 à 5.000 chênes à l'hectare) et ont exigé des regarnis au printemps de 1952: 14 pour cent des surfaces plantées sont insuffisamment peuplées (moins de 2.500 plants à l'hectare), et 11 pour cent doivent être entièrement replantées; de telle sorte que 46 pour cent de la superficie totale exigent soit des regarnis, soit une nouvelle plantation intégrale. A la lumière de ces résultats, les équipes de travailleurs ont reçu l'ordre, à partir de 1952, de pousser moins activement les nouvelles plantations, mais de reporter tous leurs soins sur les plantations précédentes et de les amener à une densité normale. Le projet de boisement entre donc ainsi dans une nouvelle phase de son application.

Dendrométrie et inventaires

ALLEMAGNE

· Les tables de volume (Massentaffeln) de Grundner-Schwappach, qui servent depuis plus d'un demi-siècle et ont toujours été considérées comme la base la plus sûre pour l'établissement des inventaires forestiers et toutes les recherches scientifiques qui s'y rattachent, viennent d'être rééditées pour la dixième fois. L'édition actuelle est le résultat d'années de recherches détaillées effectuées dans les instituts de recherche forestière d'Autriche et d'Allemagne, et, outre les tables ordinaires de cubage, contient des tables auxiliaires pour l'établissement de différents lots de grumes, l'estimation d'arbres isolés et de peuplements, et la production du bois de qualité supérieure. Il comporte également des tables d'application de courbes de hauteur, qui simplifient la mesure des hauteurs, ainsi que de nouvelles tables de volume pour le chêne rouge et le mélèze du Japon.

Industrie et commerce

AUSTRALIE

· En 1950, la consommation australienne de produits ligneux bruts de toutes catégories a été d'environ 420 millions de cubic feet (12 millions de m3), exprimés en volume grume réel, dont approximativement 31 million R de cubic feet (900.000 m3) ont été importés. Environ 240 millions de cubic feet (7 millions de m3) consistaient en sciages, dont la plus grande partie a été utilisée pour la construction de maisons d'habitation et autres bâtiments. Les industries de transformation, telles que industrie du meuble, fabrique d'instruments agricoles, tournage, tonnellerie, etc... utilisèrent environ 38 millions de cubic feet (1 million de m3) et la caisserie environ 30 millions de cubic feet (850.000 m3). De plus, approximativement 7 millions de cubic feet (200.000 m3) furent utilisés pour le plaqué et le contreplaqué, et environ 12 millions de cubic feet (340.000 m3) pour les traverses sciées ou équarries. Environ 14 millions de cubic feet (400.000 m3) furent utilisés pour la fabrication de la pâte et du papier, et autres produits dérivés de la pâte, y compris les panneaux de fibre durs. Le restant fut utilisé sous forme de bois rond ou fendu, y compris les bois de mine, bois équarris et bois de chauffage. On estime actuellement que la consommation de bois de chauffage doit être bien supérieure aux chiffres donnés dans les rapports existants.

Le bois papetier équivalent à la pâte et au papier importés en 1950 représentait une consommation supplémentaire d'environ 50½ millions de cubic feet (1.400.000 m3).

L'industrie du sciage représente la principale industrie utilisatrice de produits forestiers en Australie. Il existe environ 2.700 scieries, dont la capacité de débit est d'environ 300 millions de cubic feet (8.500.000 m3) de grumes. La consommation actuelle est d'environ 70 pour cent de la capacité estimée. Environ 70 pour cent des scieries sont très peu importantes et ne produisent qu'environ 25 pour cent de la production totale. Une amélioration relativement récente, est l'utilisation après immunisation de plusieurs essences vulnérables aux Lyctus qui n'étaient pas employées auparavant.

Un mouvement semble se dessiner vers l'établissement dans quelques localités de scieries plus importantes de manière à procurer des installations à une main d'œuvre permanente et à arriver à une plus complète utilisation du bois grâce à la production de bois de dimensions données et d'une plus grande diversité de produits.

L'industrie du contreplaqué, qui comprend actuellement environ 50 usines, s'est d'abord développée dans le Queensland, exploitant principalement le hoop et bunya pine (Araucaria cunninghami et A. bidwellii). Les usines de contreplaqué sont encore très nombreuses dans le Queensland, mais avec la diminution des ressources en grumes de hoop pine (Araucaria cunninghami), d'autres essences, y compris les grumes importées, sont maintenant très employées. Beaucoup d'usines de contreplaqué existent aussi maintenant dans d'autres états, principalement dans la Nouvelle Galles du Sud.

La fabrication de pâte et de papier de différents types, cartons et panneaux de fibre dure, utilise des quantités croissantes de bois, pour la plupart de basse qualité, et occupe une main-d'œuvre considérable dans les forêts et dans les usines.

Le nombre total des personnes employées en forêt et dans les industries du bois en 1950 fût d'environ 125.000. Ceci ne comprend pas le nombre très considérable des professionnels de l'industrie du bâtiment, qui utilise la majeure partie des sciages.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Une analyse de l'économie de l'industrie des panneaux durs met en évidence les faits suivants: les panneaux durs sont des panneaux synthétiques d'une densité de 0,9 à1,2, faits de fibres de bois, généralement épais de 1/8 à ¼ d'inches (0,3 à 0,6 cm) avec un module de rupture de 5.000 à 6.000 par square inch (775 à 930 par m2), et un module d'élasticité de 500.000 à 600.000 par square inch (77.500 à 93.000 par cm2). On obtient environ une ton (907 kg) de panneaux par cord de bois. Une usine de dimensions économiques a une capacité de production de 50 tons (45,35 tonnes) et, d'après les prix actuels, coûte approximativement 1 ½ à 2 ½ millions de dollars. Les charges fixes sont de 36 pour cent, les frais de conversion de 38 pour cent, et le coût des matières premières de 26 pour cent.

Les frais de transport sont un facteur très important lorsqu'il s'agit de choisir l'emplacement des usines, car les frais de transport jusqu'aux principaux points de consommation des panneaux provenant du Nord-Quest Pacifique sont environ le double de ceux des panneaux provenant du Delta du Mississippi, et environ le triple de ceux des panneaux provenant de la côte Atlantique. Des ressources en bois abondantes et bon marché ne doivent donc pas être le facteur déterminant lorsqu'il s'agit d'examiner les conditions économiques d'établissement d'une usine et son emplacement.

Les produits forestiers et leur utilisation

BRÉSIL

· Nous extrayons ce qui suit du livre The Amazing Amazon (L'Etonnante Amazone) par Willard Price (William Heinemann, Ltd,, Editeur).

«On a calculé que le Brésil brûle actuellement autant de bois que les Etats Unis en utilisent. Soixante et onze pour cent de l'énergie thermique du Brésil provient du bois (2 pour cent aux Etats-Unis). J'ai VU des centaines de cords de bois précieux: acajou et bois de rose, embarqués à bord des bateaux de la navigation fluviale comme combustible pour les chaudières. Du bois de qualité supérieure au noyer circassien fournit les pilotis des débarcadères et les montants des cabanes. Les grumes jetées en travers des torrents se révèlent être des bois supérieurs au coûteux bois de teck. L'ouvrier isolé sur une plantation de caoutchouc ayant besoin d'une planche, et n'ayant, pas de scierie à sa portée, abat un bel arbre et pendant des semaines le taille et l'équarrit à la hache jusqu'à ce qu'il l'ait amené à l'épaisseur désirée. Des bois sans prix pourrissent sur le sol.

· Le nombre des essences connues de l'Amazone atteint plus de huit mille - dix fois plus que le nombre des essences des Etats-Unis. Un dendrologue compta 117 essences distinctes en moins d'un demi-mile (800 m). Un expert en bois estime que, tandis qu'un acre (4.046 m2) de forêt de l'Etat de New York fournirait à peine plus d'une demidouzaine d'essences commerciales, la même superficie, dans une forêt typique de l'Amazone, en produirait plus de cinquante variétés.

«Tout ceci a une importance vitale pour le pionnier et lui ouvre une profession assez nouvelle dans le monde - celle de fermier-forestier.

«Traditionnellement, nous pensons plutôt à un fermier comme à un homme qui défriche les régions boisées pour y produire des légumes des ceréales, des fruits, et du bétail. Le fermier moyen des zones tempérées regarde les arbres plutôt comme quelque chose dont on doit se débarrasser, excepté un petit nombre d'entre eux que l'on peut utiliser pour en tirer du bois de construction ou pour en faire de la pâte à papier pour son journal. Ses arbres mériteraient et obtiendraient plus de respect si, comme ceux de l'Amazone, ils pouvaient lui procurer nourriture, boisson, caoutchouc, courroies, huiles industrielles, cordages et fibres, cires, chewing-gum, isolation, couchage, insecticides, médicaments, boutons teintures et des centaines d'autres articles d'un usage courant.

«Les bois plus précieux utilisés pour le mobilier, l'ébénisterie ou la construction s'y rencontrent à profusion. Il y a du bois d'un grain ravissant, et des bois unis, lisses comme du bourre. Il existe des bois tendres et des bois durs, le pourcentage de ces derniers s'élevant parfois à 70 pour cent. Comment un arbre peut croître aussi rapidement et posséder pourtant me consistance aussi dure est un des mystères de la nature. Certains arbres sont si denses qu'ils s'enfoncent rapidement dès qu'ils sont mis dans l'eau. Leur bois est si dur que la scie circulaire s'y arrête avec un frémissement. Ils valent presque l'acier pour la construction des coques de bateaux et sont d'une durée indéfinie.

«Mais le fermier-forestier n'est pas uniquement un bûcheron. Certes, il abat des arbres lorsqu'il a besoin de grumes, mais il tire son véritable revenu des arbres qu'il laisse sur pied.

· Le castanha majestueux, haut de deux cents et quelques feet (plus de 60 m) et de quarante feet de tour (12 m), laisse tomber un boulet de canon de quatre pounds (1 kg 800) et malheur à la tête qui se trouvera sur sa trajectoire! La balle est formée de noix du Brésil étroitement serrées, extrêmement nourrissantes, deux d'entre elles ayant la valeur nutritive d'un œuf.

«Le grand et beau palmier babassu fournit des noix qui sont expédiées en grandes quantités vers l'Europe et l'Amérique du Nord, et sont transformées en savon, lubrifiants, margarine et produits médicinaux. Même la coque de cette noix est utilisée. On en extrait de l'alcool méthylique, de l'acide acétique, des colorants, de la colophane, du calcium et de l'acétate. Les feuilles fournissent des chapeaux de paille, des paniers, des paillassons, et des tamis.

«Le cocotier est naturellement un arbre qui a des centaines d'usages, ainsi que le savent si bien les habitants des îles des mers du sud. Pour eux, il est indispensable, car rien ne peut le remplacer, mais dans l'Amazone, il y a des douzaines d'autres arbres également utiles. Il est abondant à l'embouchure de l'Amazone, à portée des eaux salines.

«L'acajou à pommes - anacardier - est un arbre aux usages variés, fournissant un fruit qui donne une boisson rafraîchissante et une gelée délectable, une noix populaire dans le monde entier, et une huile utilisée pour les garnitures de freins et les armatures des magnétos d'avions.

«Lorsque la Chine ne peut ou ne veut pas, nous fournir d'huile de tung pour les peintures et les vernis le Brésil y remédie en nous fournissant de l'huile de oiticica qui convient exactement aux mêmes usages.

«Du palmier assai nous vient une huile de cuisine; du bacaba, un succédané de l'huile d'olive; du jupati, une huile qui améliore le savon; de l'inaja, une huile àtourteau; du palmier murumuru, des graisses et des huiles d'une grande valeur nutritive; de l'andiroba, une huile remarquable servant de hase à la fabrication du savon, et l'éclairage, du cupuassu un excellent succédané du bourré de cacao; du jaboti, une graisse qui ressemble à la graisse de rognon; du mamorana et du piquia, des huiles supérieures au lard; du castanha de arara, des huiles médicinales - mais l'espace nous manque pour donner en détail les utilisations des huiles de patawa, bacuri, baratinha, castanha sapucaia, marfinzeiro, copaiba, nhamui, ocotea, copal, muiratinga, pau rosa et bien d'autres.

«Viennent ensuite les arbres qui produisent de précieux grains et baies, noix de tonka pour les parfums gumaru pour le même usage, ivoire végétal pour les boutons, baies du guarana qui donnent ces merveilleuses boissons brésiliennes maintenant populaires en Amérique et en Europe, gousses de vanille, graines du ricin, du café et du cacao, et une liste sans fin de grains aux noms étranges, mais dont les usages sont importants.

«Le problème de savoir comment soigner un arbre quelconque, lorsqu'il est associé avec une douzaine d'autres essences, peut être résolu de différentes façons. Le problème se simplifie si le fermier ne s'intéresse pas uniquement à une espèce, mais à toutes. Il ne passe pas devant une centaine d'arbres pour atteindre un caoutchouc, mais il exploite la carnauba pour sa cire, le cinchona pour sa quinine, le piassava pour ses fibres, le liège pour les produits isolants, et ainsi de suite. A cet effet, il devra d'abord recevoir une instruction très poussée dans une école d'agriculture et de foresterie ·

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Une étude détaillée, étendue à tout le pays, de l'équipement, des matériaux et de la main d'œuvre utilisés par les industries de transformation des produits forestiers a été l'objet d'un rapport du Service forestier aux Etats-Unis. Effectuée en collaboration avec le Service national de la production National Production Authority), cette étude divise le pays en trois groupes d'états: ouest, nord et sud, et les industries en bois de construction, placage, bois papetiers et autres. Il vise à fournir une base permettant l'estimation de la quantité d'équipement, matières premières et main-d'œuvre nécessaires pour maintenir un niveau donné de production dans les industries de transformation des produits forestiers. Ces données très complètes, furent obtenues par des enquêtes faites sur place, auprès de techniciens du bois choisis dans chaque industrie.

Politique forestière

BIRMANIE

· Des propositions viennent d'être présentées par la Direction des forêts pour la publication d'une déclaration révisée et concise de politique forestière. Une législation spéciale sera indispensable pour mettre en pratique cette politique forestière. Le Burma Forest Act, eut force de loi en 1881, et un code simplifié fut mis en vigueur en Haute Birmanie en 1887. Le Burma Forest Act, dans sa forme actuelle, fut promulgué en 1902, et étendu à toute la Birmanie, y compris les Etats de Shan. Il comportait des dispositions pour la constitution de réserves forestières, et les pouvoirs, droits et devoirs afférents, la protection des forêts et de la production forestière en général, le contrôle des produits forestiers en transit, les peines et la procédure, et la nomination d'officiers forestiers dotés de pouvoirs spéciaux. Le Burma Wild Life Protection Act, 1936, et les règlements d'administration publique correspondants, tendant à la protection de la faune de Birmanie, sont toujours en vigueur, mais la Direction des forêts a soumis des propositions pour leur révision.

CHINE

· D'après les statistiques officielles publiées par le Ministère des forêts, crée en 1950, la superficie totale des forêts est de 50 millions d'hectares, à l'exclusion des fourrés de bambous et des petits bois particuliers, soit 5 pour cent seulement de la superficie totale du pays. Un taux de boisement si faible est dû, en premier lieu au fait qu'une grande partie de la Chine est désertique. Toutefois, une grande partie des forêts a également été détruite par des défrichements, qui se sont poursuivis au cours des siècles et destinés à fournir du bois de construction, des terres pour l'agriculture, du bois de chauffage, et aussi par des incendies. Aujourd'hui, on ne trouve de forêts, plus ou moins vastes, que dans les régions montagneuses de la Chine, et le long de ses frontières - dans le nord-est (Mandchourie), le nord-cuest, le sud-ouest (y compris le Thibet), dans le sud et dans l'île de Formose. Les provinces dans lesquelles se trouvent les plus importantes concentrations de forêts (plus de 4 millions d'hectares), sont: Heilungkiang, Szechwan, Yunnan. Kirin, Mongolie Intérieure et Hunan. Le volume du bois exploité en 1950, a atteint 4.500.000 m3, soit 500.000 m3 de plus qu'en 1949. Les troncs furent coupés à30 cm au-dessus du sol, au lieu de 70 cm en 1949, fournissant ainsi un volume supplémentaire de 250.000 m3. Une utilisation plus rationnelle du bois provenant des branches a encore accru la production de 50.000 m3.

Pendant une période de treize ans (1927-1940), la Chine importa annuellement pour 13 millions de dollars d'argent de bois, mais les besoins actuels du pays sont satisfaits par ses propres ressources. Dans le nordest de la Chine et en Mongolie Intérieure, les deux centres les plus importants del industrie du bois, l'exploitation a pris un essor considérable. Environ 287 km de nouvelles voies ferrées forestières ont été construites pour faciliter le transport des grumes. Actuellement, plus de 2.600 étudiants reçoivent un enseignement forestier dans plusieurs instituts et universités spécialisées.

Il v a plus de 275 millions d'hectares de terres ruinées, tant en montagne qu'en plaine, qui ont besoin d'être reboisées, et des plans sont à l'étude pour réduire cette superficie de moitié dans les 30 prochaines années. En 1950, 123.755 ha furent reboisés: en 1951, 462.670 ha et en 1952, 696.000 ha. Un des plus vastes projets de reboisement est la création de bandes boisées dans une zone qui s'étend sur 1.700 km et mesure 300 km à son point le plus large dans le nord-est de la Chine; cette zone, qui court du nord au sud, commence à Fuyu, dans la province de Hielungkiang et finit à Shanhaikwan dans la province de Hopeh. Elle a une superficie de 20 millions d'hectares (1/5 de l'ensemble du territoire du nord-est de la Chine), dont 3 millions d'hectares seront couverts de plantations forestières.

NYASSALAND

· Le Protectorat britannique du Nyassaland, Terre du Lac bande de territoire d'une superficie de 37.928 square miles (9.800.000 ha), occupe l'escarpement de la Vallée africaine du Rift, sur les rives occidentales du lac Nyassa, le troisième en étendue des grands lacs africains. Contrairement à la plupart des territoires avoisinants de la Rhodésie septentrionale et de l'Afrique orientale portugaise, il a une topographie extrêmement chaotique avec des différences d'altitudes allant de 190 feet (58 m) au-dessus du niveau de la mer à Port-Herald, à l'extrémité méridionale de la vallée du Rift, jusqu'à plus de 7.000 feet (2.100 m) et 8.000 feet (2.400 m) dans les provinces centrale et septentrionale. La montagne la plus élevée est le Mlanje, dans la province méridionale dont plusieurs pies dépassent 8.000 feet (2.400 m), le plus élevé atteignant presque 10.000 feet (3.000 m)

Quoique s'étendant très à l'intérieur et à plusieurs centaines de miles des côtes de l'océan Indien, le Nyassaland reçoit des précipitations beaucoup plus abondantes que la Rhodésie et que les régions intérieures de l'Afrique orientale portugaise, et en conséquence il est comparativement mieux irrigué, la majorité de ses torrents et de ses rivières étant pérennes. Le climat, d'une manière générale, est sub-tropical plutôt que tropical, avec un été nettement humide, et un hiver sec, quoiqu'il y ait parfois, dans les régions de haute montagne, des chutes de pluie appréciables, accompagnées de brumes et de bruines, pendant les mois d'hiver. Excepté dans la vallée du Rift, ce l'on rencontre des températures d'été maxima de plus de 100° F (38° C), les températures sont généralement modérées et dépassent rarement 95° F (35° C). Des gelées blanches se produisent presque tous les hivers sur le plateau central à 3.500 feet (1.100 m) et sur les sommets plus élevés, dépassant 5.000 feet (1.700 m).

La végétation forestière est riche, et va de la forêt de conifères de la zone tempérée (Widdringtonia, Podocarpus et Juniperus) aux altitudes supérieures, en passant par la forêt montagnarde à feuilles persistantes et semi-persistantes, aux forêts à feuilles caduques et aux bois des plateaux plus secs de la vallée du Rift. Comme les territoires avoisinants, la majeure partie de la région située à plus de 2.000 feet (600 m) d'altitude est couverte, lorsqu'elle n'a pas été défrichée pour l'agriculture, de bois de Brachystegia de densité varice. Les régions de la vallée du Rift et les rives du lac comportent de nombreuses forêts du type sec, allant de la forêt de mopane pur (Colophospermum mopane) aux fourrés denses d'acacia et aux peuplements de palmier (Hyphaene crinita).

La dernière estimation de la superficie boisée est de 6.805 square miles (1.800.000 ha), dont 2.754 square miles (700.000 ha) de forêts domaniales, 720 square miles (186.000 ha) de forêts communales, et 202 square miles (52.300 ha) de forêts particulières. Jusqu'à présent, le restant n'est pas réparti, mais la délimitation des réserves forestières n'est pas encore achevée, et il est probable que la superficie de la forêt domaniale sera considérablement accrue pendant les dix prochaines années.

Jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale en 1945, les activités forestières du gouvernement consistaient principalement à diriger les exploitations des forêts les plus riches telles que les forêts de Widdringtonia sur la montagne de Malnje, à mettre en réserve les principales régions montaneuses et les bassins de réception, à effectuer des études botaniques, et une quantité considérable de travaux expérimentaux concernant l'introduction et l'installation de plantations d'essences exotiques, notamment des eucalyptus et des pins, et l'on a constaté que beaucoup d'entre elles s'étaient très bien adaptées aux conditions du Nyassaland et présentaient un grand intérêt économique.

Depuis la guerre, et particulièrement pendant ces trois dernières années, les activités forestières du gouvernement ont pris un développement rapide. Un personnel réduit consistant en un Conservateur des forêts, et trois Conservateurs-Adjoints, a été augmenté jusqu'à un total de vingt-quatre fonctionnaires européens, répartis en dix stations forestières dans les trois provinces. Des sections spécialisées chargées des inventaires forestiers, de l'utilisation et de la formation du personnel ont été créées l'année passée, et on espère les compléter par la création d'une section de recherche sylvicole dès que cela sera possible. Les principales tâches du Service forestier ainsi élargi sont: poursuite et achèvement des programmes de mise en réserve des forêts, recensement et délimitation de toutes les forêts domaniales construction de routes et de bâtiments dans les forêts les plus riches et les plus accessibles, mesure préliminaire à la mise en vigueur d'un aménagement, boisement, principalement à l'aide d'essences résineuses, indigènes ou exotiques, au rythme de 2.000 acres (809,4 ha) par an, afin de reconstituer et de sauvegarder les ressources en résineux du pays, et mise en valeur des forêts et de l'industrie du bois, généralement tributaire d'une région forestière suffisamment étendue et bien aménagée. Des progrès sensibles ont été réalisés dans toutes ces directions, et les prochaines années devraient voir l'établissement de la foresterie et de toutes les industries qui s'y rattachent devenir un des caractères marquants de la vie du Protectorat du Nyassaland.

PAKISTAN

· Dans le but d'unifier la politique forestière dans l'ensemble du pays, le gouvernement du Pakistan a constitué un Office forestier central sous la présidence du Ministre de l'Agriculture. Les Ministres chargés des forêts du Pakistan oriental, du Punjab, de la province de la frontière du Nord-Ouest, du Sind, du Belouchistan, et du Bahawalpur, compteront parmi les membres de l'Office, qui devra normalement se réunir une fois par an.

ROYAUME UNI

· Une mission de trois membres a parcouru les Indes occidentales, la Guinée britannique et le Honduras britannique, pour étudier les possibilités d'accroître la production et le commerce du bois. Le but de la mission, conformément à la politique du gouvernement, était de promouvoir rapidement une mise en valeur intensifiée des ressources en bois des territoires britanniques d'outre-mer.

La mission a porté tout son effort sur l'accroissement de production d'un grand nombre d'essences qui n'avaient pas encore été totalement exploitées. Elle a étudié leur répartition et leurs capacités productives. Elle examina également les possibilités d'étendre les débouchés de ces bois aux Caraïbes et à l'Europe.


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