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Nouvelles du monde


Généralités
Scince pure
Sylviculture
Exploitation et travaux
Agents destructeurs et protection des forêts
Aménagement des forêts
Industrie et commerce
Les produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière

Les articles qui paraissent ici sont des résumés des nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays suivant l'ordre alphabétique sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts. L'éditeur serait heureux de recevoir directement de ses lecteur des article intéressants et nouveaux pour cette, partie de la revue.

Généralités

CEYLAN

· Le dernier rapport annuel du chef du Service forestier de Ceylan annonce l'ouverture d'une «Ecole de Formation forestière sur le terrain» (Forestry Field Training School) destinée aux «Rangers»qui, pour des raisons diverses, ne peuvent suivre les cours du collège forestier de Coimbatore, et aux agents techniques débutants. Au cours de deux sessions, chacune de trois mois, l'Ecole, qui dispose de deux centres différents, l'un dans la zone sèche et l'autre dans la zone humide, a formé 17 chefs de districts ou chefs de districts adjoints et 35 agents techniques.

CHILI

· Un fonctionnaire de la FAO décrit un voyage aérien de Santiago à Balmaceda, dans la province de Aysen, au cours duquel il a pu faire un certain nombre d'observations. Il remarque qu'il existe encore des étendues considérables de forêts naturelles, apparemment de Nothofagus obliqua, peu atteintes par les incendies sur les contreforts des Andes, atteignant au nord jusqu'aux provinces de Linares et Nable, entre le 36éme et 37éme degrés de latitude sud. L'exemple le plus grave de destruction par l'incendie observé au nord de Valdivia, était situé au 38éme degré de latitude sud, immédiatement à l'ouest de la forêt nationale de Malleco, dans la province de Malleco. Au sud de la région de Villarica Volcano des forêts pures de Nothofagus pumilio apparaissaient à haute altitude, immédiatement en-dessous de la limite supérieure de la forêt et très visibles grâce au feuillage, rutilant dans ses couleurs d'automne, de ces essences.

Après Lago todos los Santos, la configuration du terrain devint plus montagneuse et entrecoupée de fjords étroits, profonds, aux parois abruptes partant de la mer et s'enfonçant assez profondément dans les terres, et, encore plus à l'intérieur, une masse confuse de hautes montagnes, coiffées pour la plupart de dômes de glace, et séparées par des vallées profondes Dans cette région, partie orientale de Llanquihus, se trouve une bande côtière relativement étroite peuplée d'une forêt d'essences à feuilles les persistantes, qui couvraient également les ballons des chaînes inférieures. A l'intérieur, où les montagnes étaient beaucoup plus hautes, avec leurs sommets dénudés et rocheux, et fréquemment couverts de petits glaciers ou de neige, situés au-dessus de la limite supérieure de la forêt, les forêts d'essences à feuilles persistantes étaient limitées aux vallées et remplacées, à une certaine altitude, par des forêts à feuilles caduques de Nothofagus pumilio et N. antartica. On trouvait des forêts éparses, composées de ces essences jusqu'à la limite supérieure des arbres, et la végétation était beaucoup plus abondante aux ubacs qu'aux adrets. Dans les vallées, une grande partie de la forêt avait été détruite par le feu, probablement pour obtenir des pâturages. Quoique les montagnes de cette région soient d'aspect redoutable, le climat, dans les vallées, est assez doux, mais les difficultés de communication ont jusqu'à présent retardé le développement agricole. En plusieurs endroits, également, le fond des vallées aurait besoin d'être drainé. En dehors des vallées, le reste de la région consiste en versants dont les pentes inférieures pourraient être maintenues à l'état boisé, alors que la végétation forestière est pratiquement exclue des pentes supérieures.

Plus au nord, dans le Chili continental, et dans la partie septentrionale de la province de Aysen, où la chaîne principale des Andes se rapproche de la côte, et à l'intérieur, au-delà des pies élevés couverts de neige ou de glace, c'est-à-dire du côté oriental ou de l'Argentine, la topographie était beaucoup moins accidentée, et là, le fonctionnaire de la FAO observa des reliefs relativement peu élevés, à pentes plus douces, beaucoup de larges vallées, des lacs et de vastes forêts, paraissant également être composées principalement de Nothofagus pumilio et N. antartica. Cette région intérieure, comprenant l'amont des vallées qui se frayent un passage vers l'ouest à travers la chaîne principale, avait une population beaucoup plus dense que la région du nord et de l'ouest. On y voyait beaucoup d'îlots de colonisation épars, tant au fond des vallées que sur les basses collines ainsi que de nombreuses scieries dévorant peu à peu la forêt, et laissant derrière elles des espaces désolés. Les larges vallées de cette région possèdent de vastes étendues de marécages. Les forêts couvraient surtout les pentes inférieures, tandis que le sommet des collines n'offrait qu'une végétation clairsemée, et était débarrassé de neige pendant les mois d'été.

Balmaceda, but du voyage, est un petit village situé dans une plaine nue balayée par le vent près de la frontière de l'Argentine, à la limite orientale-climatique de la végétation arborescente. Au sud et à l'est de Balmaceda, il n'existe pas de végétation arborescente, mais au nord-ouest, se trou vent des forêts de Nothofagus antartica et N. pumilio (principalement des forêts pures de cette espèce), qui sont d'abord rabougris, mais atteignent une belle taille sur les hauteurs situées entre Balmaceda et Coyhaique.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· La bibliothèque du Département de l'Agriculture des Etats-Unis a publié plusieurs bibliographies spécialisées. L'une d'elles comporte toutes; les publications d'économie forestière, avec 3.821 titres pour les Etats-Unis et le Canada pour les années 19401947, mettant à jour toutes les bibliographies précédentes. Le travail est conçu pour faire ressortir l'intérêt et l'aspect économique des questions suivantes:

1) forêts, utilisation et régime de possession des sols boisés;

2) aménagement des forêts pour le bois, l'eau, le fourrage, la faune, les loisirs et autres produits forestiers;

3) industrie dépendant directement des produits forestiers;

4) commerce des produits forestiers;

5) consommation des produits forestiers.

Une seconde bibliographie déjà mentionnée dans Unasylva, englobe les forêts de l'Amérique latine continentale, avec un choix de 1.957 titres pour la période 1920-1950. La bibliographie comprend des articles d'intérêt général, et séparément pour chaque pays, la description des forêts, arbres, bois et utilisation des essences.

Une troisième bibliographie, qui traite du classement des grumes et des arbres comporte à la fois ce qui a été publié en Amérique du Nord, un choix de ce qui a été publié dans les autres continents, et beaucoup d'études encore inédites.

· L'Etat de Wisconsin insiste depuis longtemps sur l'éducation à donner à des groupements de jeunes et d'adultes au sujet de la conservation.

Un questionnaire fut récemment distribué à plusieurs milliers d'individus appartenant à des groupes choisis, afin d'essayer de se rendre compte des résultats actuels du programme d'éducation, et de déterminer les régions dans lesquelles il devrait et pourrait être renforcé.

Le résultat capital fut de découvrir que ni les élèves sortant des écoles secondaires, ni le citoyen moyen n'étaient encore pénétrés de notions suffisantes sur la conservation, ni sur les principes que recouvre ce mot. Des améliorations pourraient être obtenues dans plusieurs directions:

1) en intensifiant et en élargissant par tous les moyens possibles la formation des professeurs en ce qui concerne la conservation;

2) en insistant sur l'enseignement de la conservation sur le terrain;

3) en développant le système déjà établi des forêts scolaires;

4) en attachant plus d'attention à la formation des professeurs, spécialement en procurant des conseillers, des assistants et des experts occupés en permanence à l'enseignement de programmes portant sur la conservation;

5) en augmentant les subventions accordées à l'enseignements de la conservation;

6) en travaillant à la création de cours de conservation distincts dans les écoles secondaires supérieures.

KENYA

· Un programme révisé de recherches forestières a récemment été mis au point, portant surtout sur la sylviculture, et s'intégrant dans le programme de l'Organisation de Recherches agricoles et forestières de l'Etat africain. Les grandes lignes des travaux pour les années à venir seront:

1) recueillir, analyser et diffuser toute la documentation disponible actuellement très dispersée et inutilisable. Ce travail comprendra la rédaction d'un manuel des arbres de l'Afrique orientale, l'établissement d'une liste d'essences exotiques introduites, la rédaction d'un bulletin sur les graines d'essences indigènes et introduites, la constitution d'une bibliographie forestière, et la rédaction d'un glossaire de termes techniques;

2) normalisation des méthodes de recherches;

3) étude des problèmes concernant les résineux, y compris les problèmes des graines et des pépinières. Ce travail englobera les problèmes de la plantation et l'essai de nouveaux exotiques;

4) inventaire ou dénombrement;

5) amélioration des méthodes actuellement peu satisfaisantes, dé régénération des feuillus;

6) détermination des effets des coupes à courte révolution des acacias et des gommiers sur la dégradation du sol;

7) établissement de tables de production pour les essences importantes, d'après les résultats fournis par les parcelles d'expériences.

De plus, l'organisation poursuit des travaux sur la pathologie forestière, particulièrement celle du cyprès indigène.

Scince pure

CANADA

· Parmi les différents systèmes de classification des stations, il en est peu qui aient pris en considération sur le plan pratique, l'ensemble du complexe stationnel. Une méthode récente et mise à l'essai sur le terrain, de classification et d'estimation des stations forestières d'Ontario, a permis d'entreprendre l'étude des stations dans leur ensemble (Ontario Department of Lands and Forests, Division of Research (Ministère des terres et forêts d'Ontario, Section de recherches) Research Report, N° 24).

Les principaux éléments de la station peuvent être groupés en:

a) physiographie, caractères physiques du milieu, en dehors des travaux des hommes
b) biologie, éléments vivants, à l'exception de l'homme et des animaux domestiques;
c) culturaux, l'homme avec ses travaux, modifiant les caractères physiques, et les animaux domestiques.

Le groupe le plus stable, sinon le plus important, est la physiographie, et constitue par conséquent la base de référence toujours applicable, que le système de classification soit local régional ou national. Les principaux groupes des éléments de la physiographie sont:

a) l'écoclimat, le climat au niveau du sommet des arbres;
b) le régime d'humidité du sol
c) le régime des substances nutritives.

Chacun peut être commodément subdivisé en onze classes, allant du minimum au maximum.

Les caractères biologiques comportant le stade d'évolution et la composition génétique de la population végétale; à savoir, si les graines existantes donneront une régénération améliorée ou dégradée. Par suite de la corrélation être les caractères physiographiques et biologiques et les effets de l'action culturale en ce qui concerne l'association et les modifications apportées à l'ensemble du milieu, il est possible de calculer la capacité de production des essences et types importants avec des aménagements variés dans les principales stations physiographiques. Une meilleure adaptation de la récolte forestière à l'ensemble de la station comporte, de plus, la prise en considération des conditions économico-sociales à prévoir jusqu'au moment de l'exploitation.

La cartographie des stations, à l'échelle de la région, comme à celle de circonscriptions plus réduites, semble possible à l'aide de ce système. Cette façon d'aborder la question et cette classification devraient fournir au forestier un instrument qui lui faciliterait la tâche complexe d'utiliser au mieux le potentiel de chaque station. Il y a là également beaucoup d'idées précieuses pour les forestiers des autres pays.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Une étude très complète a été effectuée par la Station expérimentale forestière du Sud-Est sur les variations héréditaires pouvant servir de base au choix d'arbres forestiers d'élite. Ce problème est de première urgence, car, bien que plus de 200 millions de jeunes arbres soient plantés annuellement, les graines utilisées sont récoltées là où elles sont le plus abondantes et les moins chères, et non sur des arbres ou dans des peuplements d'élite, et la pratique forestière courante consiste à exploiter les plus beaux arbres, plutôt que de les réserver pour la régénération future. Le résultat général de ces pratiques tend donc à une dégénérescence des forêts futures.

Pour maintenir la qualité génétique des peuplements actuels, et pour améliorer ceux de l'avenir, les mesures suivantes sont nécessaires:

1) création de nouveaux peuplements, par plantation ou régénération naturelle, à l'aide de graines provenant des plus beaux arbres des meilleurs peuplements;

2) essais, à l'aide de matériel semé ou greffé, des arbres, peuplements et races les plus beaux, afin d'isoler les meilleures types et d'obtenir, dans l'avenir, des graines de qualité supérieure;

3) programme d'amélioration visant à créer de nouveaux types.

Les deux premières mesures supposent qu'il existe des variations héréditaires parmi les arbres et qu'on peut les reconnaître. Ces hypothèses sont valables, et sont actuellement basées sur une expérience mondiale. Dans la controverse traditionnelle sur l'hérédité et le milieu, les forestiers de la région inclinent trop fortement à accepter la prédominance du milieu, et ne tiennent pas suffisamment compte des possibilités d'améliorations offertes par les variations génétiques à l'intérieur d'une espèce.

Des variations héréditaires, ainsi qu'on a pu le constater grâce aux travaux effectués dans beaucoup de pays, peuvent apparaître à partir de différentes combinaisons de gènes qui déterminent la croissance et la forme soit par mutation - c'est-à-dire par variation brusque - soit par des variations dans une population. Le procédé de la sélection pour l'amélioration des arbres peut être appliqué soit sur une population, soit sur des individus, et l'ensemble de ces méthodes générales, avec leurs modalités secondaires, peut être pratiqué en foresterie. La sélection peut s'appliquer soit à un seul caractère, soit, de préférence, à un ensemble de caractères souhaitables, et ces buts différents exigent des manières de procéder quelque peu différentes, quoique les caractères pris individuellement soient à la base de toute combinaison.

On a constaté que la vigueur, mesurée par le diamètre, la hauteur, et la surface terrière, est très variable à l'intérieur d'un peuplement équienne de pins du sud, et peut être aisément déterminée. La sélection au point de vue qualité est plus complexe, car elle comporte des facteurs tels que rectitude du tronc, importance de l'empattement, qualités d'élagage naturel, rapidité de croissance, rectitude du fil, formes de la ramification et autres facteurs. Chez les essences cultivées en vue d'un usage particulier tel que le placage, d'autres facteurs interviennent dans la sélection de la qualité, tels que la figuration, la durabilité du bois, etc... La sélection au point de vue de la résistance aux maladies et aux insectes nuisibles est de la plus grande importance pour certaines essences.

Dans l'application de la sélection à la sylviculture en général, l'accroissement en volume est peut-être plus important que la qualité, mais la vigueur à laquelle il correspond est un facteur sur lequel il est plus difficile d'agir par les méthodes culturales que sur la qualité, et dans le choix des graines d'arbres et des réserves, les forestiers devraient prendre en considération la vigueur, la qualité et la résistance. Les points de vue et les techniques génétiques étant plus largement appliqués dans la région, on espère pouvoir identifier et marquer des arbres et des peuplements d'élite, afin qu'ils puissent servir de sujets d'étude pour un travail plus poussé de l'Institut régional de génétique forestière. Comme les praticiens, ceux qui procèdent aux opérations de martelage et de récolte des graines apprennent à chercher, identifier et mettre en pratique les constatations déjà faites, l'amélioration des vastes peuplements de la région devrait donc s'ensuivre.

UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· Une étude effectuée par l'Institut Dokoutchaev, Institut de recherches pédologiques de la région centrale des «Chernozem» (terres noires), concernant l'influence des rideaux boisés sur le micro-climat, a comparé le micro-climat de la stoppe avec celui des terres entourées de tous côtés de rideaux comportant un mélange d'ormes, de frênes, de bouleaux, et, surtout, de chênes. La hauteur moyenne des arbres variait de 16,50 m à 21,50 m, et la largeur de ces rideaux boisés de 10 à 43 m, excepté vers l'est où elle était uniformément de 106 m. Les champs entourés par ces rideaux mesuraient environ 600 × 400 m.

Dans la région étudiée, tous les domaines agricoles étaient soumis - à un assolement identique - fourrage, jachère et céréales - et les champs étaient soit en jachère, soit en blé d'hiver.

On a constaté que la vitesse du vent à 2 un du sol était, en moyenne, pendant la période d'observation, de 1,7 à 2,4 pour cent plus élevée sur les stoppes nues. On a observé que l'influence d'un rideau d'arbres de 10 ans se fait sentir jusqu'à 300 m, tandis que celle d'un rideau d'arbres de 50 ans est encore très sensible à 400 m, et décelable jusqu'à 1.000 m. La vitesse d'un vent du sud de 4,80 m par seconde, sur la stoppe, tombe de 10 pour cent près du rideau méridional d'un champ protégé pal des rideaux d'arbres, et ne dépasse pas 70 pour cent de cette vitesse entre deux rideaux éloignés d'environ 600 mètres.

Les rideaux protecteurs réduisent, la température maxima de 1 à 2° élèvent la température nocturne minima et le taux d'humidité de 10 pour cent. On constata que la température du sol, jusqu'à 20 cm de profondeur, était supérieure au printemps, entre les rideaux protecteurs, à celle de la stoppe nue, et pendant l'été on observa l'effet inverse.

L'influence des rideaux protecteurs sur la fonte des neiges et le ruissellement consécutif a également été étudiée par une station dépendant de l'Institut gouvernemental d'hydrologie. La couche de neige entre les rideaux protecteurs était, en moyenne, une fois et demi supérieure à celle de la stoppe nue, et les réserves d'eau étaient proportionnellement plus élevées. Si la couche du sol située immédiatement sous la neige n'est pas gelée, un sol suffisamment perméable peut absorber aisément l'eau provenant de la fonte d'une couche de neige relativement épaisse. D'un autre côté, si le sol est gelé la première fonte se congèle à son contact, et les fontes suivantes risquent de donner lieu à un ruissellement intense, même si la couche de neige n'est pas très épaisse.

L'Institut a calculé que le couvert forestier prolonge la période de fonte d'environ 20 pour cent par rapport à celle des terrains découverts. Si un rideau protecteur est établi en travers d'une pente, l'eau provenant de la fonte de la neige des terrains situés au-dessus de ce rideau est absorbée par la neige qui subsiste encore sous ce rideau. Lorsque cette dernière fond à son tour, le ruissellement est absorbé par le sol dégelé des champs découverts, situés en aval.

Sylviculture

CHILI

· Un fonctionnaire de l'Assistance technique de la FAO, dressant un inventaire de la Réserve forestière de Malleco envoie le rapport suivant sur les forêts situées dans la vallée d'un des affluents importants du Rio Esconditos: «A l'amont, la vallée est abondamment peuplée d'Araucaria, apparaissant soit en mélange avec des coigüe, soit purs. La plupart des arbres mesurent de 4 à 6 feet (1,20 à 1,80 m) de circonférence à 1,30 m du sol, et de 60 à 80 feet (18 à 24 m) de hauteur, mais quelques arbres, dans des stations favorables sont beaucoup plus grands. Un Araucaria chablis avait les mesures suivantes: longueur totale: 120 feet (37 m) longueur du fût sous la première branche: 80 feet (24 m) circonférence à 1,30 m du sol: 18 feet (5,50 m); circonférence à 80 feet (24 m): 12 feet 8 inches (3,90111); circonférences à 110 feet (34 m): 5 feet 10 inches (1,80 m).

Un incendie avait creusé une cavité à l'intérieur de cet arbre, à sa base et on raconte qu'il servait d'abri aux gens qui venaient en automne ramasser les graines d'Araucaria, produit comestible très apprécié. Incidemment L'abondance de jeunes cônes indique que cette année sera vraisemblablement, dans cette région, une bonne année de fructification pour l'Araucaria. La régénération naturelle était abondante dans ce peuplement, et l'accroissement moyen annuel en hauteur des jeunes plants était de 10 inches (25 cm).

Ce fonctionnaire transmet également au Service forestier des demandes de graines de Fitzroya cupressoides (alerce), émanant de la Commission forestière du Royaume-uni, des jardins botaniques de l'université de Californie et du propriétaire de plantations en Afrique du Sud. Le Royaume-Uni a également demandé des graines de Nothofagus obliqua et N. procera.

SOMALIE

· Le seul type de végétation de Somalie qui puisse être décrit comme forêt apparaît sur les montagnes les plus élevées, à une altitude située entre 4.500 et environ 8.000 feet (1.400 à 2.400 m). Les essences dominantes sont Juniperus procera, Olea chrysophylla, Buxus hildebrandtii, Cadia purpurea, et, localement, certaines autres essences.

Cette formation est probablement une relique d'une période à précipitations plus abondantes. L'enregistrement exact des précipitations ne remonte pas très loin, mais la forêt de Juniperus paraît appartenir à une zone où elles varient considérablement, certaines parties ne dépassant pas 6 inches (150 mm) certaines années, et dépassant 30 inches (760 mm) en d'autres années. Les montagnes s'élèvent jusque dans une couche de brume, et sans elle, la forêt n'existerait probablement pas. La forêt est semblable à celles que l'on rencontre dans le Kenya et plusieurs autres parties de l'Afrique orientale en remontant au nord jusqu'à l'Erythrée.

Cette formation va de la brousse dans les parties les plus exposées jusqu'à la forêt à couvert complet à environ 40 feet (12 m) de hauteur, avec un sous-étage d'arbustes et une couverture vivante distincte. La plu part des arbres sont hors d'âge, avec de grosses branches mortes. Très souvent, un côté de l'arbre est mort. Cet état de chose résulte parfois des feux allumés par les habitants pour récolter le miel, mais pour la plupart, ces arbres sont morts ou en train de mourir de vieillesse plutôt que d'autres causes.

On trouve des arbres plus jeunes croissant habituellement en groupes équiennes, indiquant que l'ensemble des conditions favorables à l'installation de jeunes semis ne se trouve réalisé que certaines années seulement. Ces groupes sont trop peu importants ou trop largement espacés pour remplacer le peuplement hors d'âge, et il semble qu'il n'y ait que deux, peut-être trois, classes d'âge. Les circonstances favorables à l'établissement d'une nouvelle régénération semblent donc ne s'être reproduites qu'à de longs intervalles, 40 ou 50 ans peut-être.

Ce défaut de régénération peut être dû au fait que la forêt non seulement est située ici hors de son optimum climatique, mais encore souffre des dommages continuels que lui infligent l'homme et ses troupeaux; le seul remède est la mise en défends (si elle est politiquement possible), et la reconstitution progressive d'un meilleur état du sol et de la roche mère superficielle. Il peut être nécessaire de préparer le terrain, par exemple, en faisant de petits ados de bourrées et de pierres, ou en défonçant la surface du sol avec un pic ou avec la barre à mine avant la chute des graines. Les graines peuvent aussi nécessiter un traitement. On dit que J. procera se régénère plus facilement après un loger incendie.

UNION DES RÉPUBLIQUES SOVIÉTIQUES SOCIALISTES

· A la fin de 1951, un recensement général des chênes plantés en bouquets ou «nids»à titre d'essai en 1949 (signalé dans Unasylva, Vol. III N° 6, p. 185), dans les régions les plus varices des stoppes et stoppes boisées de la Russie d'Europe, fut effectué sous le contrôle de la Direction générale des Plantations pour la protection agricole. Cet inventaire a porté sur 3.184 ha, dont 938 ha de domaines de fermes collectives («kolkhozes»), 302 ha de domaines de fermes d'Etat («Sovkhozes»), et 1.944 ha de domaines forestiers («Lesklozes»). Cette enquête a montré que le nombre moyen de jeunes chênes obtenus était de 10,3 par bouquet et de 15 sur 55 pour cent de la sur" face recensée, et a confirmé que le chêne était l'essence la mieux adaptée aux conditions steppiques. Les stations qui avaient persisté à planter des acacias, du Gleditsia et des érables, n'ont obtenu que des résultats très médiocres. De plus, le chêne s'il est convenablement semé et soigné, ne peut être rangé ici dans la catégorie des essences à croissance lente; on a constaté, par exemple, que les arbres, au cours de leur troisième année, doublaient et triplaient de hauteur. Dans certaines expériences, des chênes de trois ans ont atteint 1,92 à 2,16 m de haut quelques-uns mêmes 2,42 m, la croissance moyenne au cours de la troisième année étant de 80 à 90 cm.

A la réunion au cours de laquelle les résultats de cet inventaire furent exposés, assistaient les directeurs et contremaîtres des «kolkhozes», qui décrivirent les méthodes employées et les résultats obtenus. D'après ces rapports, il apparaît que les «nids ont donné des résultats bien supérieurs aux plantations en ligne, parce que les arbres se sont mieux défendu contre la concurrence des graminées de la stoppe, leurs principales rivales, et ont mieux supporté les conditions climatiques défavorables, créant à l'intérieur de chaque «nid», dès le début, un véritable micro-climat forestier. De plus, les plantations en «nids» étaient plus économiques, la plantation d'un hectare de rideau protecteur n'a parfois exigé que 6 journées de travail, tandis que, dans les mêmes conditions, les plantations en ligne exigeaient 42 journées. En outre, entre les rangées de «nids» (généralement au nombre de 600 par ha) et dans les intervalles entre «nids» et ce jusqu'à ce que les cimes des jeunes arbres se soient rejointes, on peut cultiver le sol et obtenir d'assez bonnes récoltes agricoles.

Etant donné que les cultures intercalaires protègent les jeunes chênes d'une isolation excessive et de l'action desséchante du vent, et empêchent l'invasion du sol entre les rangées par les mauvaises herbes à fortes racines, elles sont parfois considérées comme indispensables. Les plantes cultivées à haute tige restant sur pied tout l'hiver suivant la récolte sont particulièrement utiles dans ce cas. Ces tiges protègent les jeunes chênes du gel, assurent une bonne couche protectrice de neige et la rétention des eaux de fonte.

La méthode des «nids» est très employée depuis plusieurs années dans les plantations de pins sur sol sableux. La méthode qui a donné les meilleurs résultats est la plantation en placeaux de 50 × 50 cm, sur une couche de 5 à 9 kg de tourbe fraîche étalée sur une profondeur de 25 à 35 cm. Depuis 12 ans, la tourbe était utilisée en couverture sur les plantations de pins en lignes, mais dans ces conditions, il fallait employer de 60 à 80 tonnes de tourbe à l'hectare, la nouvelle méthode n'exige que 2 à 6 tonnes seulement à l'hectare. De plus, lorsque la première méthode était employée, les racines ne pénétraient pas très profondément, tandis que les «nids» sur couches de tourbe pénétrèrent à une profondeur de 90 à 100 cm, et 85 pour cent, ou plus, de ces arbres, prirent racine sur le sable nu. Le problème capital est de choisir les graminées appropriées à installer entre les rangées de «nids» afin de protéger les jeunes pins de la sécheresse, sans entrer en concurrence avec eux pour l'eau, Certaines graminées, dont la saison de végétation se termine en mai, et dont les chaumes, hauts de 30 à 40 cm restent sur pied jusqu'à l'automne, ont déjà été étudiées à ce point de vue.

Exploitation et travaux

INDE

· Un fonctionnaire de l'Assistance technique de la FAO écrit: «Au cours d'une tournée dans les forêts de l'Himalaya en hiver, j'ai constaté que l'équipement moderne d'exploitation et de transport manquait presque complètement dans ces régions écartées, bien que son adoption soit très facile. Le matériel d'exploitation est rudimentaire, la plupart des outils étant fabriquée sur place par quelque forgeron de village. Les routes forestières sont faites en grande partie à l'aide de main-d'œuvre humaine même le forage du roc. L'équipement personnel des bûcherons et de la main d'œuvre forestière, tel que souliers, vêtements et protection contre le froid la pluie, la neige, est i de très basse qualité. Il est évident que s'ils ne sont pas pourvus de vêtements et de matériel de meilleure qualité, ces bûcherons ne seront pas capables d'améliorer la qualité de leur travail. De plus leurs loges et les aménagements dont ils disposent en forêt pour le couchage et la cuisine, consistent uniquement en huttes d'herbe et de branchages, en abris sous les falaises rocheuses, etc. Pendant l'hiver, aucun travail n'est possible dans ces conditions, bien qu'il soit préférable de travailler pendant la saison froide.

J'ai été stupéfait de constater que tous les travaux forestiers cessent à l'apparition de la première neige. Dans d'autres pays, les bûcherons attendent impatiemment la neige, qui leur permet de faire glisser les grumes et de les vidanger au moyen de glissoires sur neige, de traineaux, schlittes, etc. Ici, on n'a jamais vu un traineau, quoique les chemins forestiers existants conviennent parfaitement à ce moyen de vidange. Il me semble tout à fait tragique que les gens de ce pays aient à transporter leur bois depuis les forêts éloignées et situées à haute altitude jusqu'aux vallées pendant les mois d'été, ne profitant pas le moins du monde des facilités que leur offre la neige d'hiver dans des régions situées à plus de 7.000 feet (2.100 m). Il n'y a aucun doute que, dans l'Humalaya, l'exploitation et la vidange pourraient être considérablement améliorées. Mais il faudrait, dans le pays même, faire des démonstrations avec des méthodes et de l'outillage nouveaux. La population locale est très conservatrice,: et ne pourrait être convaincue d'utiliser des outils et des méthodes modernes qu'après avoir assisté à des démonstrations d'emploi réussies. Une équipe de bûcherons entraînés devrait faire la démonstration du matériel d'exploitation moderne, expliquer la manière de l'entretenir et de le réparer, de l'emploi de souliers et de vêtements adaptés aux travaux en montagne et d'abris pour le travail d'hiver (logea préfabriquées, légères et transportables, munies de poêles), sacs de couchage, etc.»

Agents destructeurs et protection des forêts

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Chaque chêne aux Etats-Unis est aujourd'hui menacé de destruction par ce qui est virtuellement le plus dangereux envahisseur que les forêts aient jamais connu. Même le chancre du châtaignier qui ravage cette essence, n'atteint pas la puissance de destruction du «wilt» du chêne. Le châtaignier n'a jamais représenté qu'une petite fraction de la forêt, tandis que dans certaines régions des Etats-Unis le chêne constitue plus de la moitié du couvert végétal. Le «wilt» du chêne, causé par un champignon, Chalara quercina, ou plus exactement le Ceratostomela, est maintenant solidement installé dans certaines régions de dix-huit états, dans certaines zones de l'Iowa et du Wisconsin, la mortalité a atteint 50 pour cent ou plus en quelques forêts. A l'heure actuelle, la maladie est incurable, quoique l'on poursuive actuellement beaucoup de recherches pour essayer de l'enrayer. On étudie particulièrement en ce moment le mode de contagion, car la maladie «saute» à des distances considérables.

Aménagement des forêts

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Le concept des classes de fertilité des sols n'est pas nouveau mais son application à une vaste région offrant des conditions très variées, ainsi que nous le montre une étude intitulée «Know California's Land» (Apprenez à connaître la terre de Californie), de L.R. Wogletz et E.F. Dolder, est précieuse en ce qu'elle montre les limitations assez rigides imposées par la nature aux différentes catégories d'utilisation du sol, le désaccord entre l'utilisation réelle et l'utilisation correcte d'une terre, ainsi que la nature et l'importance des méthodes de conservation qui devraient être appliquées à un pourcentage élevé du territoire pour rendre ces surfaces réellement utiles pour l'agriculture, la foresterie et le pacage.

Les classes de fertilité des terres sont, dans cette étude, divisées en trois groupes principaux:

1) quatre classes de terres propres à la culture: Classe I - très bonne terre, sans restriction d'usages, Classe II - très bonne terre avec de légères restrictions; Classe III -terre assez bonne avec des restrictions importantes; et Classe IV'- terre convenable pouvant occasionnellement être cultivée et sujette à des restrictions importantes;

2) un groupe de trois classes propres aux pâturages et aux forêts: Classe V -convenant aux pâturages et au boisement, sans restrictions; Classe VI - convenant aux pâturages et aux bois, avec de légères restrictions; Classe VII - convenant aux pâturages et aux bois avec d'importances restrictions;

3) terres ne convenant qu'à la protection de la faune et des versants.

Etant donné que l'unité naturelle représentée par un bassin de réception est évidemment le meilleur élément de base pour l'étude comme pour l'action, chacun des huit principaux bassins de réception de l'état est l'objet dans cette étude d'un traitement séparé, et les directives de conservation appropriées y sont indiquées pour chacun. Ceci met en évidence la grande variété des problèmes et les amendements qui restent à apporter dans l'utilisation des terres.

Une seule région, si vaste et si varice soit-elle, ne peut servir de modèle exact pour d'autres régions, mais cette analyse approfondie fournit des idées précieuses sur la préparation, les classifications et les méthodes de travail applicables à d'autres régions où l'application de la méthode de fertilité des sols peut signifier qu'une attention impartiale est accordée à toute catégorie de sol et à tout genre d'utilisation des terres.

· Dans le sud-est des Etats-Unis le petit propriétaire d'un peuplement de pins, cherche depuis longtemps une méthode simple qui lui permette de décider s'il est plus avantageux pour lui de vendre ses pins comme bois papetier ou comme bois de sciage. Il existe maintenant des tables qui lui permettent de prendre une décision pour chacune des classes de diamètre qui semble devoir être demandée. Le rapport de conversion de standard cords en milliers de board feet varie pour chaque classe de diamètre, et, ceci posé, une comparaison des prix offerts détermine les dimensions de l'arbre représentant la ligne de démarcation entre le profit plus ou moins élevé de la vente en vue de l'une ou de l'autre utilisation.

Industrie et commerce

ALLEMAGNE

· La tendance et la situation actuelle du marché des feuillus en Allemagne peuvent être estimées d'après les chiffres approximatifs suivants des importations de 1961:

Tonnes


Amérique centrale et Amérique du Sud

20.270

Afrique

158.860

Asie

2.220

Des volumes supplémentaires de feuillus furent importés des Etats-Unis, du Canada et du Japon. Le Brésil fournit 3.680 tonnes, principalement en provenance de l'Amazone les principales essences étant les Louro Vermelho, Quaruba e Assacu. L'intérêt se porte maintenant tout entier sur l'Okoumé d'Afrique. D'autres essences africaines sont reçues en quantités suffisamment importantes pour créer un intérêt permanent sur le marché et méritent une publicité.

De nombreuses recherches sont actuellement en cours, à l'Institut forestier de Reinbek, sur les bois tropicaux, et bien que les bois du Brésil figurent à ce programme, les travaux portent principalement sur les bois africains. On affirme que des bois tropicaux durs et tendres ont été mélangés avec succès dans la même cuisson, et qu'on a obtenu un papier de qualité tout à fait satisfaisante. Les autorités allemandes semblent également s'intéresser à la possibilité d'utiliser des feuillus tropicaux pour les traverses de chemins de fer.

ARGENTINE

· L'importance des importations de bois de l'Argentine est difficile à évaluer par suite du manque de statistique. D'après les rapports, les importations de résineux proviennent principalement du Brésil, de l'Amérique du Nord ou de l'Europe. Les importations de feuillus proviennent surtout du Paraguay, mais il en arrive également des quantités importantes du Brésil, de la Bolivie et du Chili. Le Brésil est bien situé pour le commerce du bois, mais le volume des pins et des feuillus exportés dépend du volume des céréales qui passent de l'Argentine au Brésil. Il existe également d'autres facteurs: insuffisance du tonnage disponible, difficultés de change et intérêts argentins dans le commence du bois de Paraguay.

Il existerait 50 usines de contreplaqué, parmi lesquelles les 37 qui sont recensées ont une capacité de production de 146.000 ma, leur production en 1951 a été de 55.000 m3, chiffre qui dépasse de 25 pour cent les besoins nationaux.

Les consommateurs se tournent également vers les panneaux durs, importés d'Europe en majeure partie, et l'industrie du contreplaqué a perdu beaucoup de terrain. Une usine vient d'être installée en Argentine pour produire des panneaux durs. On espère que, cette année, la qualité de la production sera améliorée; lorsque ce but sera atteint, les efforts porteront rapidement sur la réduction des importations.

BRÉSIL

· On signale que les principaux marchés du bois du Brésil offrent des possibilités d'écoulement pour la production d'une industrie du bois en voie d'expansion dans la vallée de l'Amazone. En réalité, la vallée de l'Amazone pourra consommer elle-même une partie de cette production, car elle constitue un marché actif pour les bois et qualifications secondaires, et la stabilité de cette industrie dépendra vraisemblablement des débouchés qu'elle pourra trouver pour écouler utilement ces matériaux.

Actuellement, l'expansion économique semble en général être plus ralentie dans la vallée de l'Amazone que partout ailleurs au Brésil. Mais c'est cependant une expansion. Avec l'établissement du Comité de mise en valeur (Comissão de Valorização) et les fonds d'équipements qui seront mis à sa disposition, les progrès de la vallée de l'Amazone seront certainement accélérés et deviendront semblables à ceux des autres parties du Brésil. Cette situation exigera un retour des quantités croissantes de bois commerciaux, tant pour la construction d'habitation que pour l'industrie. Il y a donc tout lieu de croire qu'un développement de l'industrie du bois dans la vallée de l'Amazone s'appuiera sur un accroissement suffisant de la consommation de bois commerciaux dans la vallée de l'Amazone elle-même.

A ceci s'ajoute encore l'approvisionnement des ports du Nord-Est jusqu'à Pernambouc. Les livraisons locales de bois feuillus à ces ports ne ont pas importantes. Les feuillus provenant du Rio Doce descendent normalement vers les états du Sud, en particulier vers le Distrito Federal et Rio de Janeiro. Les ressources des forêts du Rio Doce s'épuisent peu à peu, et il semble peu vraisemblable qu'on puisse en détourner une partie vers le Nord-Est. La vallée de l'Amazone est donc la source natulelle d'approvisionnement en feuillus des ports du Nord-Est, et le développement de ces ports a été très rapide et se poursuit au même rythme. Le corollaire est donc un accroissement immédiat et continu de la consommation de feuillus, et c'est vers l'Amazone que ces ports du Nord-Est se tourneront pour y trouver leurs approvisionnements.

Enfin vient l'approvisionnement en feuillus des villes de Rio de Janeiro et de São Paulo. L'Amazone envoie quelques bois, surtout du cédrèle, à Rio de Janeiro, tandis que sa contribution à l'approvisionnement de São Paulo est insignifiante. Jusqu'à ce jour, São Paulo se procure les feuillus dont elle a besoin dans l'Etat de São Paulo même et dans les états voisins mais les autorités compétentes estiment que, au rythme actuel des exploitations, les peuplements économiquement exploitables de ces forêts seront épuisés en dix ans. Il apparaît donc qu'avant longtemps, ces villes qui à elles deux consomment plus de 600.000 tons (544.200 tonnes) annuellement, et se développent rapidement essaieront de trouver de nouvelles sources de feuillus, et qu'il y a toutes chances que ce bois provienne de l'Amazone. Le niveau actuel des exportations de bois de l'Amazone vers les marchés intérieurs et extérieurs, est inférieur à 60.000 tons (54.420 tonnes) par an.

ETATS UNIS D'AMÉRIQUE

· La revue américaine Time essaie actuellement de trouver outre-mer des sources de papier pour les éditions internationales des pays où elle est imprimée, mais hors des Etats-Unis peu d'usines sont outillées pour fabriquer du papier couché en quantités importantes. Toutefois, la plupart des imprimeries achètent leur encre sur place, et les Etats-Unis n'en expédient qu'urne quantité relativement peu importante.

· Six usines de la Weyerhauser Timber Company, sur la côte Pacifique Nord-Ouest, sont interconnectées avec le Northwest Power Pool, et lui fournissent environ 1.500.000 kilowatts-heures par semaine pendant les périodes où l'énergie électrique est insuffisante, alors qu'elles en prélèvent moins de 500.000. La Centrale réalise ainsi un gain net de plus de un million de kilowatts-heures par semaine.

La production d'énergie par les usines de la Weyerhauser résulte de la décision de cette firme d'utiliser au maximum la production forestière. Dans cet exemple, l'énergie électrique est obtenue à partir d'écorce, de sciure de bois et autres déchets de soierie qui, autrement, seraient perdus.

NOUVELLE-ZÉLANDE

· Le projet le plus vaste de son genre dans l'hémisphère sud, d'industrie utilisatrice de produits forestiers, est en voie d'achèvement à Kinleith, à 144 miles (232 km) au sud d'Auckland, Nouvelle-Zélande,

La N.Z. Forest Products Ltd. (Société des produits forestiers de Nouvelle-Zélande) a investi environ £ 7.000.000 dans une entreprise qui est située au centre stratégique des 176.000 acres (71.000 ha) de Pinus radiata de la compagnie.

La compagnie produira annuellement un volume maximum de 45.000 tons (40.815 tonnes) de pâte au sulfate non blanchie, dont 12.500 tons (tonnes 11.337,5) ont déjà été retenues pour l'exportation en Australie, en vue de la fabrication du papier journal. L'usine produira en même temps 25.000 tons (22.675 tonnes) par an de papier kraft, qui sera utilisé principalement pour la fabrication de sacs à épaisseurs multiples Bates et de récipients en fibre dans les usines de cette compagnie à Auckland, et tout l'excédent restera disponible pour les fabricants de la Nouvelle-Zélande.

La production moyenne journalière de sciages dans la soierie équipée de soies à ruban américaine et la soierie équipée de soies multiples suédoises qui se trouvent dans le même bâtiment est de 180.000 board feet (800 m3) par jour. La production annuelle de sciages des quatre soieries de la compagnie est de 60 millions de board feet (272.000 m3), et elle est plus importante qu'aucune de celle des organisations de l'hémisphère sud.

L'alimentation en eau des usines de pâte et de papier de Kinleith sera assurée par pompage, grâce à des canalisations de 5 ½ miles (8,9 km) et de 32 inch (81 cm) de diamètre soudées en spirale, et fournissant 14 ½ million de gallons (66 millions de litres) d'eau par jour, provenant d'un affluent de la Waikato River.

D'autres industries appartenant également à la N.Z. Forest Products Ltd. à Auckland sont les manufactures de «Pinex», panneaux de fibre pour la construction, caisses et douves en bottes. Une usine de boîtes en carton ondulé doit commencer à fonctionner dès le début de 1953.

Tokoroa, ville qui s'accroît rapidement, située à 4 ½ miles (7,2 km) au nord de Kinleith, est l'emplacement où doit être réalisé le programme de logement de la compagnie. Sur plus de 600 logements d'employés projetés, plus de 300 sont déjà achevés et occupés.

La confiance qu'inspire le pin de Nouvelle-Zélande en tant que matériau est illustré par la N.Z. Forest Products Ltd. qui l'a utilisé dans toutes ses maisons d'habitation et autres constructions on bois.

PORTUGAL

· Le Portugal exporte des bois de mine et du liège, mais manque de feuillus, qu'il importe surtout du Brésil et des territoires portugais d'Afrique.

Le montant des importations en 1951 a été de:

Grumes de feuillus

Tonnes

Valeur en millier d'escudos

Afrique occidentale portugaise

8 022

9 082

Bésil

15 795

18 459

Autres pays

342

826


24 159

28 367

Sciages de feuillus



Afrique occidentale portugaise

604

884

Brésil

984

1 594

Autres pays

1 626

6 003


3 214

8 481

Le Brésil est la source la plus importante des importations de feuillus, les échanges consistant principalement en bois ronds. D'après les rapports, les opérations de change rendent le commerce difficile, et il en résulte que différents arrivages des mêmes essences ou spécifications reviennent à des prix différents.

Il est intéressant de noter que, jusqu'à présent, les bois provenant des territoires portugais d'outre-mer sont vendus à l'étranger, en dépit des droits d'importation sur les bois du Brésil. Toutefois, ces bois, depuis peu, arrivent en plus grandes quantités sur le marché portugais, par suite, probablement, de la situation difficile des feuillus dans le Royaume-Uni et en Allemagne en 1952.

En temps normal, plus de 90 pour cent de la production de bois de Mozambique sont exportés par voies ferrées en Afrique du Sud et dans la Rhodésie méridionale. La production d'Angola et de Guinée dépasse actuellement 30.000 tons (30.000 tonnes) par an. Un quart de cette production part pour le Portugal, et une grande partie en est réexpédiée sous forme de contreplaqué.

La production de l'Afrique occidentale est en hausse, et il semble que, le marché du bois du Brésil soit menacé car le marché portugais est limité. Mais les bois de l'Amazone sont très appréciés et sont, depuis longtemps, consacrés par l'usage.

SUÈDE

· Les exploitations forestières, dans certaines ressemblent aujourd'hui à des opérations militaires plutôt qu'à une pacifique récolte des produits de la nature. L'ensemble des travaux de plantation et des opérations culturales, des coupes et du transport des bois vers les scieries est scientifiquement échelonné. Toutes les phases possibles de ces opérations sont exécutées mécaniquement. Les levées topographiques sont faites par avion, les produits chimiques pulvérisés par hélicoptères, la broussaille brûlée au lanceflammes, des chenilles frayent des pistes dans la neige, des bulldozers tracent des routes, des fossés sont creusés à la dynamite, des radios portatives assurent la transmission des rapports et des ordres, les conditions de vie des travailleurs sont améliorées, et des «lumber jills» ont été adjointes au personnel. Des camions et dés autobus parcourent des routes spécialement construites vers des chantiers lointains pour y déverser ouvriers, chevaux et matériel, souvent accompagnée de cuisines roulantes et de maisons démontables. Hors des chantiers sur le «front intérieur, des savants travaillent activement pour obtenir de meilleures semences, améliorer les méthodes de conservation, les méthodes de travail et perfectionner les outils. Les microphotographies, l'étude des temps et des mouvements figurent parmi les nombreuses méthodes appliquées par les groupes de chercheurs qui déploient leur activité tant au laboratoire que sur le terrain.

Les forêts couvrent plus de la moitié de la superficie de la Suède, et des produits forestiers sont à la base de l'économie. 55 pour cent au moins du commerce d'exportation du pays en dépendent, et 25 pour cent du l'ensemble des industries reposent sur eux. Une production abondante, peu coûteuse et régulière de grumes est d'une importance vitale pour le pays.

Les produits forestiers et leur utilisation

CANADA

· Un Comité de coordination des recherches sur l'utilisation des déchets de soierie pour la pâte à papier a été formé en 1951, avec la participation du gouvernement, des universités et de l'industrie. Jusqu'à ce jour, des rapports ont été envoyés sur Le méthodes et le matériel d'écorçage1 Machines à défibrer portatives ou fixes de petites dimensions et Manutention et transport des déchets de scierie pour la pâte ri, papier, Chaque rapport expose les problèmes posés dans les différentes régions du Canada, les moyens déjà appliqués ou à l'étude permettant de les résoudre et les facteurs économiques en jeu.

1Voir Unasylva, Vol. VI, N° 2, p. 94.

Parmi ces derniers, les deux méthodes possibles de transport sont l'expédition des dosses et des délignures telles quelles vers la fabrique de pâte, ou leur conversion en copeaux à la soierie, et l'expédition des copeaux vers la fabrique de pâte. Lorsqu'une cord de dosses et de délignures est convertie en copeaux, le produit occupe en moyenne 243 cubic feet (6,88 m3), soit presque trois fois le volume du bois avant la conversion, ce qui affecte le prix des transports de quelque nature qu'ils soient. Dé plus, un grand nombre de petites scieris isolées ne possèdent pas, et n'ont pas les moyens d'acheter l'équipement spécial pour la production des copeaux et leur transport, indispensable pour convertir les dosses en copeaux à l'usine même. Il s'ensuit que l'organisation éventuelle de l'utilisation des déchets de scierie pour la production de la pâte variera en fonction de différents facteurs, mais en général, on croit qu'un important accroissement de l'utilisation actuelle peut être envisagé.

· Le Service fédéral des forêts organise des cours annuels de séchage du bois au Laboratoire de produits forestiers à Ottawa. Ces cours ont pour but principal de donner une formation pour le séchage du bois au séchoir à tous ceux dont les fonctions touchent de près ou de loin aux opérations de séchage. Toutefois, leur champ est assez vaste pour intéresser et rendre service à ceux qui s'occupent du séchage des sciages et autres produits ligneux. Les conférences, leçons et travaux pratiques que comporte le programme des cours, ont pour but de faire ressortir les méthodes et les précautions nécessaires pour obtenir et maintenir une haute qualité dans les différentes phases du séchage des bois sciés.

Les principaux sujets que comportait le dernier cycle de cinq jours qui eut lieu en février 1953 sont résumés ci-après: importance des industries utilisatrices du bois pour l'économie canadienne; essences commerciales; bois utilisés dans l'est du Canada et leur identification; structure cellulaire du bois et son effet sur le séchage propriétés mécaniques, degré d'humidité, résistance et autres facteurs séchage du bois, avantages d'un bon séchage et facteurs agissant sur le séchage: séchage à l'air, méthodes d'empilement, vitesse de séchage, etc.; séchage au séchoir, types modèles, etc. température, humidité et circulation de l'air dans le séchage au séchoir taux d'humidité, sa mesure, hygromètres électriques, emploi de planches témoins pour mesurer les différents taux d'humidité; instruments de contrôle et autre matériel d'équipement des séchoirs; graphiques de séchage, défauts du séchage et moyens d'y remédier; stockage et expédition des bois secs, autres méthodes de séchage, telles que séchage par des vapeurs, séchage par des solvants, séchage chimique, chauffage par pertes diélectriques, par rayons infra-rouges, à haute température, etc.; pourriture et bleuissement du bois, relations avec le taux d'humidité, effets du séchage etc.; vitesse aux industries du bois.

Ces cours ne sont pas payants, mais étant donné le nombre limité des élèves, on n'accepte qu'un représentant par entreprise.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Depuis plus de 20 ans, le personnel de la Naval Stores Research Division du Département de l'Agriculture des Etats-Unis, Bureau de la Chimie agricole et industrielle, publie de nombreux documents traitant de la production, des emplois, de la composition, des spécifications, des méthodes analytiques, des propriétés chimiques et physiques, et de la documentation scientifique et technique concernant la résine. Une bibliographie relative à ces publications est périodiquement tenue à jour par des suppléments, ne comportant que les documents que l'on croit encore pouvoir être applicables et importants.

JAPON

· Une mission, envoyée par le gouvernement japonais et les industries japonaises de la pâte et du bois, s'est récemment rendue aux Etats-Unis pour y étudier la possibilité d'obtenir de l'Alaska la fourniture de produits forestiers. Au rythme actuel des coupes, les ressources nationales de résineux du Japon seront presque complètement épuisé es d'ici 15 ans, et ce rythme pourrait difficilement être réduit. Il est donc urgent de trouver des ressources complémentaires.

D'après les lois et les coûtumes des Etats-Unis, l'immigration de travailleurs forestiers serait difficile tant que des travailleurs américains sont disponibles. Toute entreprise patronnée par le Japon devrait, conformément aux lois américaines, soumettre des offres concurremment à d'autres preneurs et obtenir l'adjudication de coupes domaniales, et se conformer aux lois, règlements et clauses des contrats comme les firmes américaines.

Politique forestière

CANADA

· Les premières séries statistiques annuelles du Canada, traitant de la production du bois d'œuvre et de pâte à papier, commencèrent en 1908. Par intervalles, jusqu'en 1926, des séries complémentaires furent inaugurées, concernant l'utilisation, l'épuisement, des ressources et les déchets. Les inventaires forestiers continuèrent à ajouter des renseignements sur la surface boisée totale et sa répartition en forêts productives accessibles, et en forêts improductives. Le Gouvernement, par l'intermédiaire de la Division forestière du Ministère des ressources et de la mise en valeur révise périodiquement et met à jour tous ces documents, sous deux for mes; en premier lieu, une série de 28 tableaux statistiques, accompagnés de cartes, et d'autre part, un bulletin comportant quelques tableaux et cartes, mais comprenant des renseignements non fournis par le bulletin statistique.

La superficie boisée totale serait maintenant de 1.300.000 square miles (336.700.000 ha), soit 37 pour cent de la superficie totale du pays. Les forêts productives représentent 20 pour cent de la superficie du pays, dont environ 67 pour cent sont inaccessibles. Environ 40 pour cent de cette superficie ont des arbres de dimensions exploitables, le restant consiste en jeunes peuplements. On estime qu'un accroissement annuel par acre de 11 cu. ft. (0,78 m3 par ha), dans la zone accessible, serait nécessaire pour maintenir la production au niveau actuel. Les terres de la Couronne constituent 67 pour cent des terres boisées actuelles, et les forêts particulières le restant.

La consommation utile, représentant en moyenne 3.615 millions de cubic feet (99.500.000 ma) annuellement pendant ces dix dernières années entre pour environ 80 pour cent dans le prélèvement total annuel moyen, le restant étant détruit par les incendies, les insectes et les maladies. Le nombre des incendies est d'environ 5.400, et détruit plus de 2 millions d'acres (800.000 ha) annuellement dont 1/3 de jeunes peuplements ou dé coupes exploitées.

La tendance de toutes les formes de production forestière, tant en volume qu'en valeur, en nombre d'établissements industriels, en effectifs employés et consommation intérieure apparente, est celle d'une hausse rapide. La production annuelle totale s'est élevée de 2.137 millions de cubic feet (60.500.000 m3) en 1938, à 3.140 millions (89.000.000 m3) en 1949, et de 310 millions à 1.373 millions de dollars dans les mêmes années. La foresterie entre maintenant pour un premier quart dans la production de matières du Canada, et pour environ un sixième des produits transformés. En ce qui concerne la balance commerciale, la foresterie a un solde créditeur d'environ 800 millions de dollars et c'est à elle que l'on doit la balance favorable pour tous les produits, soit d'environ 250 millions de dollars.

La main d'œuvre des industries forestières est passée de 175.000 salariés, touchant 182 millions de dollars en 1938, à 324.000 salariés recevant 754 millions de dollars en 1949. En ce qui concerne la production, les industries du sciage et de la pâte s'équilibraient presque en 1938, avec environ 53 millions de dollars chacune tandis qu'en 1949, l'industrie de là pâte produisait 271 millions de dollars contre 208 millions de dollars pour l'industrie du sciage. La province de Colombie britannique continue à tenir la tête de la production des sciages, suivie par la province de Québec et l'Ontario, tandis qu'en ce qui concerne l'ensemble de la production forestière, la province de Québec est à la tête, suivie par l'Ontario et la Colombie britannique. Le nombre des établissements de l'industrie du sciages est maintenant d'environ 7.500, et a presque doublé depuis 1938; les usines de pâte et de papier sont passées de 99 à 123 pendant la même période. Il existe plus de 3.700 industries utilisatrices de bois et plus de 400 papeteries.

Entre 1938 et 1949, la consommation intérieure apparente de produits forestiers bruts s'est accrue de 1.900 millions à 3.000 millions de cubic feet (54 à 85 millions de ma); celle des sciages, de 2.100 millions à 3.800 millions de board feet (9,5 à 17,2 millions de m3); celle de la pâte de 3,1 millions à 6,3 millions de tons (2.811.700 tonnes à 5.714.100 tonnes), et celle de papier de journal de 2 millions à 4 millions de tons (1.814.000 à 3.628.000 tonnes), toutes reflétant l'économie vigoureuse et en plein expansion du pays.

ISLANDE

· Une note sur la foresterie en Islande a parue dans un des précédents numéros d'Unasylva (Vol. VI, N° 2, p. 97). Depuis lors, la FAO a envoyé, dans le cadre du Programme d'assistance technique, un conseiller technique forestier de l'Alaska, pour discuter le programme de foresterie de ce pays et collaborer à sa rédaction. Ce fonctionnaire a maintenant adressé son rapport au gouvernement.

L'Islande n'a aucune ressource forestière et doit faire appel aux importations pour tout le bois qu'elle consomme. Les importations, entre 1947 et 1951, comptèrent 90 pour cent environ de résineux, s'élevèrent à environ 65.000 ma annuellement, et représentent environ 1,8 millions de dollars U.-S. Le Service forestier, avec le concours de l'Association forestière d'Islande, projette de replanter en conifères d'ici 100 ans, 32.000 ha de broussaille. Avec un taux d'accroissement compatible avec la conservation, ces plantations produiront à peu près l'équivalent des importations actuelles.

En attendant, la réussite du programme dépend entièrement de l'importation de graines de bonne origine, car les nouvelles plantations ne pourront produire suffisamment de graines indigènes avant 30 ou 40 ans. Entre autres recommandations, le fonctionnaire de }'assistance technique suggère que des accords soient passés pour l'achat de graines de diverses essences de l'Alaska, qui n'ont pas encore été pleinement expérimentées en Islande, particulièrement P. contorta, la pruche de montagne (Tsuga mertensiana), le mélèze oriental de l'Alaska central (Larix laricina), la pruche de l'Ouest (Tsuga heterophylla) et l'épicéa de Sitka des moraines glaciaires. Une période de cinq ans permettrait d'en récolter une quantité suffisante.

La méthode actuelle, consistant à semer des graines en pépinière a donné toute satisfaction, et, jusqu'à présent, les plantations ont bien réussi. Il faudrait faire des expériences contrôlées en ce qui concerne la provenance des graines, le traitement dans les pépinières et les méthodes de plantation dans différentes conditions. Il faudrait installer des clôtures pour protéger les plantations et le couvert de mort-bois de la destruction par les troupeaux de moutons; les terres clôturées retrouvent rapidement leur couvert végétal, tandis que les terres non clôturées sont en proie à l'érosion. En réalité, le problème de l'utilisation de la terre est beaucoup plus vaste en Islande que celui de la production de bois, les troupeaux de moutons et de bovins au pacage ont érodé les terres à un degré incroyable. On pourrait remédier à cet état de choses par un aménagement convenable des pâturages. Des rideaux protecteurs et des brise-vents semblent indispensables pour arrêter le vent qui balaie perpétuellement l'Islande et en est l'ennemi principal. Les essences les plus résistantes et les moins exigeantes, Salix par exemple, pourraient être utilisées pour les premières plantations.

MALAISIE

· Nous donnons ci-après un exposé de la politique forestière provisoire des gouvernements d'état de Malaisie:

I

1) Réserver d'une manière permanente pour le profit de la population actuelle et future du pays une étendue de forêts suffisante pour:

i) assurer au pays des conditions climatiques et physiques saines, la conservation des ressources en eaux et la fertilité du sol, et la protection contre les dommages causés par les inondations, et l'érosion aux rivières, aux rizières et autres terres cultivées; ces réserves sont désignées sous le nom de Réserves de protection.

ii) assurer des ressources permanentes, à des prix raisonnables, de tous les types de produits forestiers qui peuvent être économiquement produits dans le pays et dont la population a besoin pour l'agriculture, les usages domestiques et l'industrie; ces réserves sont désignées sous le nom de Réserves productives.

2) Aménager les forêts domaniales en vue d'obtenir les revenus les plus élevés possibles, compatibles avec une production soutenue et avec les deux objectifs principaux indiqués ci-dessus.

3) Favoriser, par l'éducation et la propagande, parmi les habitants de la Malaisie, une compréhension réelle de la richesse que représente la forêt pour eux et leurs descendants.

II

1) Les réserves de protection ne devraient jamais être aliénées, sauf en des circonstances absolument exceptionnelles, et après une enquête approfondie et impartiale. Un des buts d'une telle enquête sera de s'assurer que des mesures protectrices compensatrices seront possibles et qu'elles pourront être appliquées.

III

1) Afin de pourvoir commodément aux besoins de la population, les réserves forestières productives devront être largement réparties dans tout le pays. Le but actuel devra être de s'assurer que chaque district ait un pourcentage raisonnable de sa superficie réservé comme forêt productive et que, sur l'ensemble du pays, 25 pour cent du sol soit mis en réserve pour la production du bois.

2) Les réserves forestières sont constituées par le gouvernement, après une enquête méticuleuse, dans un but de production ou de protection, et ne pourront être utilisées pour d'autres buts. Des programmes à long terme et la stabilité de la possession sont essentiels pour un aménagement fructueux des forêts domaniales.

3) En conséquence, les demandes de cession de réserves forestières productives ne devront normalement être prises en considération que pour:

a) les cultures irriguées permanentes de riz;

b) l'exploitation minière;

c) la mise en culture de sols qui, suivant avis du Ministère de l'agriculture, sont suffisamment fertiles pour produire des récoltes agricoles permanentes sur une base économique; et ceci à la seule condition que:

i) l'ensemble des réserves forestières de ce district n'en soit pas, par suite, réduit à un niveau inférieur au pourcentage raisonnable, ou que:

ii) une superficie équivalente de terre soit rendue disponible pour être mise en réserve.

Ce n'est qu'en des cas exceptionnels que les demandes de cession de réserves forestières seront prises en considération si elles reposent principalement sur des motifs de facilité d'accès ou de convenances personnelles du requérant.

4) Les concassions relatives à l'exploitation minière devront contenir des clauses appropriées pour préserver de la pollution les ressources en eau nécessaires pour d'autres usages, pour garantir que les mesures indispensables seront prises partout où existent des risques d'érosion grave du sol, et que les opérations d'extraction seront conduites de manière à ce que le couvert végétal soit rétabli.

5) Le gouvernement est responsable de l'aménagement des forêts domaniales, et, pour leur assurer un entretien convenable, il est admis qu'une portion des revenus qu'elles produisent devra être réinvestie sous forme d'opérations culturales et autres travaux d'amélioration. Une somme équivalente à environ 10 pour cent du revenu brut est jugée suffisante à l'heure actuelle pour cest emploi.

6) Etant donné que la politique forestière de la Malaisie fait partie intégrante de la politique des territoires auxquels elle appartient, toute dérogation aux principes reconnus de là part d'une des administrations doit affecter les autres, et le pays dans son ensemble. Il est donc recommandé que tous les états et colonies de la Fédération malaise, en acceptant cette politique provisoire, acceptent également les avis du Service forestier pour la mettre en pratique.

ROYAUME -UNI

· L'intérêt économique qui s'attache aux plantations hors forêt, par exemple, les haies et boqueteaux, est de plus en plus largement reconnu La récente nomination par le Ministre de l'agriculture et le Secrétaire d'Etat pour l'Ecosse d'un comité consultatif auprès de la «Forestry Commission» sur ce problème, en est une nouvelle preuve. La Commision est en effet préoccupée d'assurer le remplacement des arbres de haie, dont une grande partie est hors d'âge, et pour lesquels un grand nombre de licences sont délivrées chaque année.

Les attributions du comité nouvellement créé sont les suivantes:

«En raison de la nécessité qui s'impose au pays de stimuler la production du bois, examiner jusqu'à quel point la culture d'arbres de haies est compatible avec de saines pratiques agricoles; et présenter des recommandations sur les meilleures méthodes susceptibles d'assurer la plantation des arbres de haies et les soins culturaux à leur donner».

VENEZUELA

· Le Conseil du bien-être rural du Venezuela est une société civile, financièrement et administrativement aidée par le gouvernement et dont l'objectif général est de contribuer à l'augmentation de la productions agricole nationale et à l'amélioration des conditions de vie des agriculteurs. En décembre 1951, il fut chargé par le Ministère de l'agriculture d'effectuer une étude sur l'organisation administrative de la Direction des forêts, en collaboration avec M E.W. Loveridge Directeur adjoint du Service forestier fédéral des Etats-Unis.

Ce rapport, publié en juin 1952, contenait les recommandations de l'expert pour la réorganisation de la Direction des forêts, visant à une structure analogue, bien qu'avec quelque simplifications, à celle du Service forestier fédéral des Etats-Unis. La tâche à laquelle l'expert avait à faire face était d'autant plus difficile que la Direction des forêts est chargée au Venezuela d'une très grande variété de fonctions, allant de l'administration de l'Institut botanique à la conservation des sols et des eaux en passant par la recherche forestière l'administration des forêts publiques et le contrôle des forêts particulières, la lutte contre les incendies et la gestion des terrains de parcours. Enfin, elle a sous sa responsabilité la totalité des ressources naturelles renouvables.

Il semble que les déficiences actuelles de la Direction soient dûes essentiellement à l'insuffisance numérique du personnel technique et aux défectuosités de la législation forestière. On remédie à la première grâce à l'activité de la Faculté forestière de l'université de Mérida et aux secondes par une nouvelle législation.


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