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Le travail de la FAO


Troisième conférence sur la technologie du bois
Groupe de travail mixte FAO/ECE des techniques, d'abattage et de la formation des ouvriers forestiers
Assistance technique
Protection contre les avalanches
Sous-commission de coordination pour l'étude des questions forestières méditerranéennes «Silva Mediterranea»

Troisième conférence sur la technologie du bois

Des deux groupes d'experts - conseils de la FAO qui s'occupent des produits forestiers, l'un est chargé de la chimie du bois et l'autre de la technologie mécanique du bois. Le Groupe d'experts en technologie mécanique du bois a plus précisément pour mission de favoriser, dans le domaine de la construction et des propriétés mécaniques, les échanges de renseignements sur les questions techniques et sur les résultats des recherches, l'unification aussi poussée que possible des méthodes de recherche, et la mise au point de techniques améliorées d'utilisation des produits forestiers. Composé d'ingénieurs, de technologues et autres spécialistes, il constitue en fait un organisme international créé par le Directeur général de la FAO avec l'accord des Etats Membres, pour fournir des avis à l'Organisation sur des problèmes précis, à propos desquels des échanges internationaux de documentation et un accord international sont au plus haut point souhaitables.

Ces problèmes comprennent la détermination des propriétés physiques et mécaniques des différentes espèces de bois, y compris les bois tropicaux, l'examen des propriétés des placages, contreplaqués, panneaux de fibre, bois améliorés et autres bois et matériaux à base de bois, et, dans la mesure du possible, l'unification des méthodes d'essai. Parmi les autres sujets d'étude, on peut citer: méthode et matériel de transformation mécanique, nomenclature et définitions, méthodes d'échantillonnage et d'analyse, principes de classement du bois de construction, contraintes admissibles dans les projets d'ouvrages en bois, méthodes de séchage et de conditionnement des matériaux, méthodes de préservation et leurs effets sur la résistance, bâtiment, assemblages et organes d'assemblage, charpente lamellée collée, usages industriels, exigences requises pour des emplois tels que poteaux, traverses et bois de mine (étais).

En 1947, peu après la création de la FAO, des réunions du Groupe d'experts en technologie mécanique du bois furent organisées à Zurich et à Washington. Une nouvelle réunion, convoquée à Genève en 1948, permit d'accomplir des progrès considérables pour les accords relatifs aux méthodes d'essai des bois. Le Groupe n'ayant pas qualité pour formuler des recommandations à l'adresse des gouvernements en ce qui concerne ces accords, il parut alors nécessaire de modifier le caractère des réunions de la FAO consacrées à la technologie mécanique du bois, afin qu'elles puissent acquérir cette autorité, et d'inviter les Etats Membres à déléguer leurs représentants à des conférences spéciales, que ces représentants fussent ou non membres du Groupe.

C'est ainsi qu'en 1949 le Directeur général de la FAO invita tous les Etats Membres à envoyer des délégués à la première Conférence sur la technologie mécanique du bois à Genève. Une deuxième Conférence semblable fut convoquée à Igls (Autriche) en 1951; enfin, une troisième Conférence sur la technologie du bois a eu lieu à Paris du 17 au 26 mai 1954. Dans l'intervalle de ces conférences, des groupes de travail, formés de membres de la Commission technique de technologie mécanique du bois, ont effectué des travaux qui leur avaient été spécialement confiés par les Conférences et ont rédigé des rapports sur les résultats de leurs travaux.

A la troisième Conférence assistaient 54 participants de 26 pays membres, à savoir: Allemagne, Autriche, Belgique, Canada, Corée, Costa Rica, République Dominicaine, Espagne, Etats-Unis d'Amérique, Finlande, France, Irak, Iran, Italie, Japon, Norvège, Pakistan, Pays - Bas, Philippines, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Turquie et Viet-Nam.

La Conférence fut officiellement ouverte le 17 mai à la Chambre de commerce internationale par M. Leloup, au nom du - Directeur général de la FAO. Il rappela le travail accompli par les précédentes Conférences, et, dans les intersessions, par les divers groupes de travail, et souligna le but des délibérations de la - présente session. Répondant au nom du Gouvernement français, M. J. de Vaissière (de la Direction générale des Eaux - et - Forêts) souhaita la bienvenue aux délégués et insista sur le fait que leurs conclusions et recommandations présenteraient un grand intérêt pour tous ceux à qui il incombe de soutenir la popularité et le pouvoir de concurrence du bois et des matériaux à base de bois sur les marchés mondiaux.

M. M. du Vignaux, Inspecteur général des Eaux - et - Forêts, prit la parole à la séance plénière de clôture, le 26 mai. A cette occasion, les délégués exprimèrent officiellement au Gouvernement français leur reconnaissance pour sa généreuse hospitalité, ainsi que pour les facilités qu'il leur avait accordées à la Conférence de Paris, et remercièrent de leur contribution les Directeurs et le personnel du Centre technique du bois, et du Centre technique forestier tropical.

M. J. Campredon (France) fut élu Président à l'unanimité, et MM. L. J. Markwardt (E. - U.) et B. Thunell (Suède) Vice - présidents.

Les discussions techniques portèrent sur les sujets suivants:

1. Méthodes d'essai - récapitulation des recommandations exprimées au cours des précédentes Conférences de la FAO et proposition de nouvelles méthodes acceptables sur le plan international, concernant:
a) le bois d'oeuvre;
b) les panneaux de fibre, y compris les panneaux de copeaux;
c) le placage, le contreplaqué et autres éléments de placages collée.

2. Classement des bois par résistance et par contraintes admissibles.

3. Méthodes d'essais de résistance au feu du bois et matériaux à base de bois traités et non-traités.

4. Progrès et évolution des techniques du sciage et de l'usinage.

5. Progrès réalisés dans la production de nouveaux matériaux de construction à base de bois.

6. Mesures destinées à encourager les échanges internationaux d'idées et de documentation entre les chercheurs.

Les groupes de travail suivants furent constitués et placés sous la présidence des délégués dont les noms sont indiqués entre parenthèses:

1. Essais sur les propriétés mécaniques des bois (H. Kühne, Suisse).

2. Essais sur les propriétés physiques des bois (F. F. P. Kollmann, Allemagne).

3. Méthodes d'essai pour les panneaux de fibre et panneaux de copeaux (L. J. Markwardt, E.U.).

4. Méthodes d'essai pour les placages, contreplaqués et autres éléments à base de placages collés (F.H.Armstrong, Royaume-Uni).

5. Classement des bois de construction (B. Thunell, Suède).

6. Méthodes d'essai au feu pour les bois et matériaux à base de bois (O. Brauns, Suède).

7. Sciage et usinage (B. Thunell, Suède).

8. Classification des matériaux à base de bois (F. F. P. Kollmann, Allemagne).

Le rapport de la Conférence est disponible, au Service de vente des documents de la FAO.

Groupe de travail mixte FAO/ECE des techniques, d'abattage et de la formation des ouvriers forestiers

Le travail en forêt, l'un des plus pénibles et des plus épuisants qui soient, est pratiqué, dans les conditions climatiques les plus diverses, et souvent avec une main - d'oeuvre occasionnelle, non qualifiée on saisonnière. En bien des cas, il utilise des outils qui se sont à peine modifiés au cours des deux on trois cents dernières années. Non seulement le niveau de la production tend à rester faible, mais les conditions de vie des ouvriers en sont également affectées: les salaires sont bas, et le recrutement difficile.

Dans une ère de mécanisation, les industries forestières, en beaucoup de régions, n'ont pas suivi le mouvement. Par suite, l'élaboration de meilleures techniques de travail, qui facilitent le travail et améliorent le rendement, et en même temps abaissent les frais d'exploitation, présente une grande importance. Une telle transformation doit aller de pair avec la formation d'un personnel qualifié, bénéficiant de salaires convenables et de conditions de travail satisfaisantes.

Certains des nombreux problèmes soulevés par l'amélioration des techniques du travail en forêt ont été discutés en juin dernier à Genève par des spécialistes qui assistaient à un congrès technique réuni sur l'initiative commune de la FAO et de la Commission économique pour l'Europe des Nations Unies. Ce congrès avait pour origine les travaux déjà accomplis par un Comité - pilote de huit membres créé en 1952 par la Commission forestière européenne de la FAO1.

1Voir Unasylva, Vol. VII, No 2, p. 91

Des experts d'Allemagne occidentale et orientale, d'Autriche, du Danemark, de Finlande, de France, d'Italie, de Norvège, des Pays - Bas, de Pologne, du Royaume-Uni, de Suède, de Suisse, de Tchécoslovaquie, d'U.R.S.S. et de Yougoslavie participaient a cette réunion, à laquelle assistaient également des représentants de VOIT, un observateur de Birmanie et des conseillés techniques du Canada et des Etats-Unis. M. H. Winkelman (Suisse) présidait.

Méthodes et techniques de travail

Après discussion d'une étude sur la comparaison internationale des essais d'exécution des travaux d'exploitation par H. Hilf (Allemagne occidentale), le congrès recommanda d'effectuer en Europe des essais comparatifs portant à la fois sur la futaie et le taillis dans des groupes de pays présentant des conditions analogues de climat et de peuplement forestier, etc... Le congrès décida également de faire procéder à une étude du travail pouvant être effectué par un seul homme (y compris le travail utilisant mi matériel mécanique), et souligna la nécessité de faciliter l'échange d'experts entre différents pays afin d'étudier les nouvelles méthodes de travail. Une étude sur les critères des techniques correctes d'exploitation et des meilleures méthodes de travail dans les pays européens, présentée par H. Gläser (Allemagne occidentale), fut approuvée; les pays devraient accorder plus d'attention à la coopération étroite de la recherche et du travail pratique.

Le congrès approuva l'organisation d'un cours pour la formation de chronométreurs à Zurich sous les auspices de l'Institut fédéral de recherches forestières. Ce cours, le second de ce genre, a eu lieu en juillet - et a été suivi par 22 élèves appartenant a 9 nations européennes.

Mécanisation

Après examen des rapports sur les scies mécaniques, le chargement et les tracteurs, le congrès décida de réunir et de diffuser d'autres informations sur les recherches en cours, ainsi qu'une nouvelle documentation. Un groupe de travail fut nommé pour étudier la normalisation des essais de tracteurs (à laquelle s'intéressait également l'Organisation internationale de normalisation) et les méthodes de calcul du coût d'exploitation des tracteurs forestiers. Parmi les nouveaux projets proposés figurent des recherches sur l'écorçage chimique et mécanique, le débardage des arbres entiers, le liage d'arbres de petites dimensions, et la manutention et le transport du bois en montagne.

Formation des ouvriers forestiers

Les délégués soulignèrent la nécessité de former des instructeurs pour les ouvriers forestiers. On proposa que VOIT, qui avait collaboré avec le Comité - pilote primitif pour la formation professionnelle, prit l'initiative de créer des bourses de voyage et de fournir des spécialistes pour conseiller les fonctionnaires chargés de la formation des ouvriers forestiers. Les modalités d'échange de matériel d'enseignement, films, projections, etc... furent arrêtées. Après discussion des problèmes de l'hygiène et de la sécurité des ouvriers forestiers, on décida de poursuivre, en collaboration avec l'OIT, une étude internationale sur cette importante question.

L'assemblée approuva le travail accompli en vue d'établir un annuaire des instituts de recherche et d'enseigrement professionnel, ainsi que de la documentation et de la bibliographie. La nécessité d'établir un glossaire multilingue sur la science du travail en forêt serait examinée en collaboration avec l'Union internationale des organisations de recherche forestière (UIORF) et le Comité mixte FAO/UIORF pour la bibliographie.

Tournée d'études

Au cours d'une tournée d'études organisée par le Gouvernement italien, les délégués visitèrent la Station d'essai du Centro Nazionale Meccanico Agricolo de Turin, où ils examinèrent le matériel d'essai des tracteurs et assistèrent à quelques essais. Près de Piacenza, ils assistèrent à des travaux d'exploitation et de plantations mécaniques, et, à Domodossola, à des travaux de vidange par câble en pays de montagne.

Publications

Les études suivantes, consacrées à la technique du travail en forêt et à la formation professionnelle, ont été publiées:

BIT. La formation professionnelle des ouvriers forestiers. FA/EFC/LOG/15, Rev. 1.

FAO. Du choix de tracteurs pour le débardage. Collection «Mise en valeur des forêts», No 1.

FAO. Répertoire européen des instituts de recherche et d'enseignement s'occupant de la rationalisation des travaux forestiers dans le domaine de l'abattage, du façonnage et du transport du bois. FA/EFC/LOG/14, Rev. 1.

GLAESER, H. Bibliographie sur la technique du travail forestier. 2 vol. MEFAO/3/54.

GLAESER, H. Critères des techniques d'abattage rationnelles et des meilleures méthodes de travail dans les pays européens. FA/EFC/LOG/23, TIM/LOG/2.

HILF, H. H. Comparaison internationale des rendements dans l'abattage. FA/EFC/LOG/31, TIM/LOG/10.

KANTOLA, M. Le chargement des billes de résineux sur camions. FA/EFC/LOG/20.

MÉGILLE, X. B. de. Rapport sur les critères forestiers et l'outillage pour les tracteurs. FA/EFC/LOG/28.

SUNDBERG, U. Utilisation des scies mécaniques dans les travaux forestiers. FA/EFC/LOG/19.

Assistance technique

La FA a jusqu'ici adressé aux divers gouvernements plus de cent rapports confidentiels traitant de questions forestières.

Les rapports officiels sont loin de constituer, dans la plupart des cas, la partie la plus importante de l'Assistance technique: n'étant souvent que le résumé des conclusions et recommandations des experts, ils ne sauraient remplacer les avis, les directives et l'enseignement donnés sur le terrain.

L'Assistance technique représente l'élément actif du travail de la FA en matière forestière. Malheureusement, les demandes d'envoi de missions dépassent encore de beaucoup ses possibilités financières.

Inde. A l'exception du cas d'un spécialiste venu étudier le problème de la lutte contre l'avance des déserts, toutes les missions d'assistance technique de l'Inde ont porté sur les divers stades de l'utilisation - sciage, recherches sur la technologie du bois, exploitation en montagne, amélioration de l'industrie du contreplaqué et travaux d'arts en bois. Une étude d'ensemble des aspects techniques et économiques de l'industrie de la pâte et du papier, et des possibilités d'approvisionnement en matières premières a, en conclusion, recommandé l'élaboration d'un programme en deux temps: un programme à court terme s'étendant sur cinq à six ans et visant à accroître de 45.000 tonnes la capacité de production, et un programme à long terme, s'étendant sur une période de quinze à vingt ans, qui pourrait servir à satisfaire la totalité de la demande en papier du pays.

Autriche. De 1951 à 1953, huit spécialistes ont accompli des missions à court terme, prêtant leur assistance pour la renaissance des forêts et des industries forestières et l'établissement de nouveaux instituts de recherche sur les forêts et les produits forestiers. Une mission de plus longue durée fut chargée notamment d'établir la liaison professionnelle entre le Gouvernement et la Mission de coopération économique des Etats-Unis, et, de plus, de donner des conseils sur le reboisement, en particulier sur les méthodes les plus rapides et les moins coûteuses de plantation, y compris la mise en application d'un certain degré de mécanisation des travaux. Une série de cours pratiques destinés aux ouvriers forestiers, aux étudiants complétant leur formation technique et à d'autres groupes, ainsi que de nombreux cours de démonstration sur divers travaux forestiers, s'adressant en particulier aux petits propriétaires forestiers, ont été inaugurés et continuent à fonctionner. L'achèvement de cette mission marque également l'achèvement de la mission d'assistance technique de la FA en Autriche en matière forestière. La photographie ci - contre montre un exemple de région dévastée pendant la guerre par l'explosion d'un dépôt de munitions, et qu'il est nécessaire de reboiser.

Yougoslavie. Un nombre considérable d'experts forestiers ont accompli de courtes missions, et beaucoup de techniciens yougoslaves ont bénéficié de bourses de la FA pour effectuer des stages à l'étranger. Le pays a reçu aide et conseils en matière de politique, forestière, de, conservation des sols, de génétique, de reboisement, de sylviculture, de recherches sur les produits forestiers, d'exploitation en montagne, de fabrication des placages et contreplaqués, de scies à ruban, de séchage artificiel et d'utilisation des bois. Des sacrifices considérables furent exigés des forêts de Yougoslavie au cours des deux guerres mondiales, puis ensuite pour la reconstruction du pays. On a fait largement appel aux forêts, quelquefois jusqu'à l'épuisement, pour reconstruire des milliers d'habitations, des ponts et des voies ferrées, et pour exporter de grandes quantités de bois, afin d'obtenir les devises étrangères si nécessaires au développement industriel du pays. Aujourd'hui, la période de demande étant passée, les forestiers yougoslaves ont à faire face aux difficiles problèmes de la reconstitution de leurs ressources forestières et de la mise en application d'un aménagement rationnel.

Honduras. Un forestier (Ci-dessus) montre comment manier l'apschot au cours d'une démonstration des méthodes correctes de gemmage des pins. Dans le cadre d'une campagne menée pour réformer les méthodes néfastes de gemmage des pins généralement en usage, ces démonstrations ont été organisées sur une vaste échelle, certaines d'entre elles ayant été suivies par plus de 60 campesinos à la fois. On montre d'abord aux villageois l'outillage approprié, puis on leur explique la manière de s'en servir. Des démonstrations pratiques sont alors données, puis les campesinos essaient eux-mêmes la méthode, dont la simplicité les étonne souvent. Des brochures explicatives sont également distribuées.

Irak. Des experts ont fourni leurs conseils sur la plantation des eucalyptus et la populiculture. Le problème du peuplier en Irak présente deux aspects principaux: d'une part, amélioration de la production actuelle, et d'autre part accroissement de la superficie plantée, qui doivent être étudiés avant d'aborder une troisième question: l'introduction et la propagation d'essences exotiques. Les peupliers sont cultivés dans le nord de l'Irak depuis des siècles. La photo ci - contre montre un boqueteau entourant une habitation dans la campagne généralement désolée de Cham Koshkot. Il faut beaucoup de patience et d'habileté pour persuader les propriétaires de modifier et d'améliorer leurs techniques.

Philippines. Un groupe d'experts de la FA et des Etats-Unis a étudié les perspectives d'expansion de l'industrie de la pâte et du papier aux Philippines. Les enquêtes préliminaires n'ont pas encore reçu de conclusions, ni permis d'évaluer le montant des capitaux à investir, des frais d'exploitation et des bénéfices à prévoir. Le marché intérieur peut absorber environ 30.000 tonnes par an de la nouvelle production de papiers et cartons variés, plus 1.400 tonnes environ de papiers légers, ainsi qu'une production accrue de papiers divers provenant des papeteries existantes. Les matières premières qui semblent devoir donner les meilleurs résultats sont la bagasse de la canne à sucre du Negros occidental, le bois des rain-forests et les déchets de bois de l'île de Mindanao, ainsi que les déchets des plantations d'abaca situées près de Davao. On est loin de pouvoir obtenir à bon compte, dans un avenir assez proche, d'importantes quantités de matières premières indigènes à longues fibres, mais il semble très possible, dans un avenir plus éloigné, de cultiver des pins et autres conifères pour assurer un approvisionnement suffisant. La photographie ci - contre montre un peuplement caractéristique de Pin Benguet (Pinus insularia) dans la province montagneuse de Luzon, source future possible de bois papetier, sous réserve que soient exécutés les travaux nécessaires de mise en réserve des forêts, de protection et de reboisement.

Protection contre les avalanches

Le Gouvernement suisse a accueilli, du 27 juin au 7 juillet 1954, 23 experts d'Allemagne, d'Autriche, d'Espagne, de France, d'Italie, de Norvège, de Suisse et de Yougoslavie, qui ont participé, avec des observateurs de la Croix - Rouge, à un voyage d'études dans les Alpes dont le but principal était l'examen des mesures prises en Suisse pour la protection contre les avalanches. Organisé par l'Inspection fédérale des forêts, chasses et pêches, le voyage commença à Davos, où le Directeur de l'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches et ses collaborateurs expliquèrent l'état actuel des progrès réalisés dans la - lutte contre les avalanches. Le groupe visita ensuite les laboratoires et les champs d'expérience de Weissfluhjoch, situés au-dessus du village, à 2.668 mètres d'altitude. Les métamorphoses de la neige et son comportement dans diverses conditions de compression, de tension et de température sont étudiés dans les chambres froides du laboratoire et dans les conditions naturelles, sur le terrain. Les conclusions de ces recherches sont utilisées pour imaginer et pour construire divers types d'ouvrages destinés à agir sur la masse de neige et à créer des conditions défavorables à la formation d'avalanches. On étudie également les conditions et les méthodes permettant de provoquer artificiellement des avalanches avec le maximum de sécurité; les autorités cantonales et communales reçoivent aide et conseils; des bulletins météorologiques réguliers et des avertissements de danger d'avalanches sont publiés.

Pendant la seconde partie du voyage, les participants purent observer les effets pratiques des travaux de protection établis pour arrêter, briser on dévier les avalanches. Ils sont essentiellement de deux sortes: a) temporaires, au - dessous de la limite supérieure des arbres, et habituellement combinés avec des programmes de plantation pour assurer la protection des villages, des voies de communication, et des jeunes arbres eux-mêmes, jusqu'à ce qu'ils soient devenus suffisamment forts pour former un obstacle an passage ou au départ des avalanches; b) permanents, de modèles et de matériaux très divers, construits au-dessus de la limite des arbres ou dans les endroits où le boisement est impossible.

En certains endroits, les experts purent examiner l'évolution des ouvrages anti-avalanches, depuis les premières terrasses et les restes de vieux murets de pierres sèches, jusqu'aux types les plus modernes de râteliers et de palissades formés de câbles d'acier, d'aluminium ou de béton précontraint. L'industrie collabore activement à l'étude des modèles et matériaux les mieux adaptés pour les ouvrages et leurs fondations.

Chevalet de freinage en béton pré-contraint. - Cliché Vobag, Suisse

Le voyage conduisit d'abord les participants de Davos à Pontrésina, et dans la zone du Schafberg, qui protège le village. L'importance de peuplements forestiers de protection bien installés fut constamment soulignée. (En Autriche, par exemple, en dépit de l'altitude relativement basse de la limite supérieure de la végétation forestière, on a constaté que les trois - cinquièmes des avalanches avaient leur origine au - dessous de cette limite, et, par suite, dans la zone où il est possible de créer des forêts.) On attache en Suisse une grande importance aux caractéristique écologiques de la limite supérieure de la végétation arborescentes elles aident à déterminer les essences qu'il faut utiliser pour les plantations, et indiquent si des plantations préalables d'une autre végétation sont nécessaires pour créer des conditions édaphiques et un microclimat favorables. Tout est mis en oeuvre pour relever autant que possible la limite, supérieure locale des arbres dans toutes les zones éventuellement dangereuses.

Râtelier en béton pré-contraint, avec remblai en terre contre les chutes de pierres. - Cliché Vobag, Suisse.

Dans certains cas, la construction d'une route dans le cadre d'un projet de protection est trop difficile ou trop coûteuse, ou bien l'urgence de la situation la rend impossible, et l'on doit faire appel au transport par câbles. Mais, en général, on estime que les routes sont préférables aux câbles transporteurs, car elles facilitent aussi la surveillance et l'amélioration des pâturages, l'aménagement forestier, le tourisme, le ravitaillement de la population montagnarde et la livraison des produits laitiers sur les marchés.

De Pontrésina, l'itinéraire franchit le col du Julier et passa près de l'installation hydro - électrique de Marmorera, le plus grand barrage de terre de ce genre en Europe. Une loi remontant à 1902 prescrit un boisement de compensation lorsqu'une certaine surface forestière est défrichée pour un autre usage.

Poursuivant vers Sedrun, le groupe visita les murs de déviation et les étraves triangulaires en béton de la Platta - Baselgia. Ces derniers sont une variante des obstacles autrichiens constitués par des monticules d'arrêt coniques, et causent moins de dommages aux pâturages en n'apportant qu'un minimum de perturbation au sol et à son manteau végétal.

L'étape suivante fut Andermatt, dans le canton d'Uri, par le col de l'Oberalp. Dans les ouvrages de protection de Santa-Brida (Tavetsch) et du Kirchberg, visités au passage, un type nouveau et intéressant de réseau de câbles, reliés en triangle, est actuellement à l'essai, avec la collaboration des industries intéressées.

D'Andermatt, avant de se diriger vers l'ouest pour gagner le canton de Berne et le Valais, les participants visitièrent les installations de Vallascia, au col du Saint - Gothard, au-dessus d'Airole, dans le Tessin; ils purent y voir de nouveaux types d'ouvrages en aluminium et en béton précontraint, combinés ou non avec des râteliers de bois ou de métal.

Dans le Valais, des excursions furent organisées dans les vallées du Rhône et de la Saas, où, entre autres points intéressants, se trouvent les tunnels de béton ajourés en cours de construction établis pour protéger certaines sections de la route carrossable récemment ouverte. Le groupe visita encore d'autres établissements où 'l'industrie et les services publics s'efforcent de déterminer les types de construction, de matériaux, de fondation et d'espacement les plus avantageux dans différentes conditions de topographie et de sols.

Le voyage se termina par une réunion de travail au cours de laquelle les participants approuvèrent un certain nombre de recommandations, adressées aux gouvernements, sur les problèmes de la correction des torrents et de la protection contre les avalanches. Les questions discutées comportaient les mesures de première urgence, les assurances, la création de services spécialisés chargés de la prévision des dangers d'avalanches, et la nécessité de comptes - rendus annuels normalisés pour l'échange international de documentation.

Sous-commission de coordination pour l'étude des questions forestières méditerranéennes «Silva Mediterranea»

Le deuxième nom Silva Mediterranea a été adopté pour la Souscommission de coordination pour l'étude des questions forestières méditerranéennes lors de sa quatrième session, qui s'est tenue à Athènes du ler au 5 juin. On a voulu par là assurer la continuité avec la Ligue forestière internationale méditerranéenne d'avant - guerre, qui était connue sous ce nom, et reconnaître en même temps l'importance de ses travaux.

La Sous - commission méditerranéenne organisée par la FA était à l'origine un organisme annexe de la Commission européenne des forêts; elle constitue maintenant une filiale commune de cette commission et de la Commission des forêts pour le Proche-Orient. On espère étendre son champ d'action à tous les pays et régions de climat méditerranéen.

Des représentants de l'Espagne, de la France (France métropolitaine, Maroc, Tunisie), de la Grèce, de l'Italie, d'Israël, du Portugal, du Royaume-Uni (Chypre), de la Turquie et de la Yougoslavie ont participé à la quatrième session. M. A. Pavari (Italie) a été réélu président, avec MM. E. Gonzalez Vazquez (Espagne) et L. Markovic (Yougoslavie) comme viceprésidents. Une tournée d'étude fut organisée après la session dans les régions forestières voisines de Corinthe, de Patras, de Pyrgos, d'Amphissa, de Lamia, de Larissa, de Trikkala, de Volos, et de Livadie. L'excellente organisation de ce voyage préparé par le Service forestier grec permit d'intéressantes discussions sur le terrain au sujet du gemmage des pins, de la correction des torrents, du boisement, de l'emploi des eucalyptus, de l'utilisation des terres, des pâturages forestiers, de l'aménagement forestier, des méthodes d'exploitation et de la construction des routes forestières.

Les délégués firent part de leurs expériences de plantation d'eucalyptus dans les divers pays du bassin méditerranéen. On tomba d'accord sur la nécessité d'entreprendre des études sur les techniques de plantation et d'entretien, et sur l'adaptation des différentes espèces d'eucalyptus à des stations soumises à des hivers particulièrement froids ou à des étés secs, aux sols calcaires, aux terres salées et aux sols très argileux. Un voyage d'étude spécial au Maroc fut décidé pour octobre, et la Sous - commission émit l'espoir que des groupes de travail régionaux chargés d'étudier l'eucalyptus pourraient être créés au sein des Commissions des forêts pour l'Amérique latine et pour l'Asie et la région du Pacifique. On discuta l'idée d'un autre voyage en Australie, dont les grandes lignes seraient semblables à celles du voyage si réussi de 1952.

En ce qui concerne les techniques de boisement en général, il fut décidé, après discussion, de créer un groupe de travail permanent pour étudier les problèmes des régions arides en collaboration avec l'Union internationale des instituts de recherche forestière1.

1 Le nouveau délégué régional de la FA chargé des questions forestières pour le Proche-Orient,' M. J. Moser, qui remplace M. S. A. Vahid, démissionnaire pour raisons de santé, a récemment acquis en Lybie une grande expérience de ce genre de travail.

Au cours de la session de la Souscommission, le Groupe de travail permanent du chêne-liège, sous la présidence de M. J. V. Natividada (Portugal), a tenu plusieurs réunions. Il a estimé que la situation économique actuelle était favorable à une expansion de la culture du chêne-liège. Etant donné qu'une grande partie des terrains à consacrer à la culture du chêne-liège consisterait soit en pâturages naturels ne portant actuellement que peu ou pas de végétation arborescente, soit en terrains très accidentés où la conservation du sol présente une importance primordiale, on a proposé que tous les pays intéressés suivent de très près les études entreprises par la Sous - commission sur les problèmes méditerranéens d'utilisation des terres.


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