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ANNEXE III


DEUXIÈME FORUM MONDIAL FAO/OMS DES RESPONSABLES
DE LA SÉCURITÉ SANITAIRE DES ALIMENTS

Bangkok (Thaïlande), 12-14 octobre 2004

Observations liminaires

de Mme Kerstin Leitner
Sous-Directrice générale, Développement durable et environnement sain
Organisation mondiale de la santé, Genève

M. Chaturon Chaisang, Vice-Premier Ministre
M. Apichart, Secrétaire général
M. de Haen, mon collègue de la FAO,
Mesdames, Messieurs,

Au nom de l'Organisation mondiale de la santé, je vous souhaite la bienvenue au deuxième Forum mondial des responsables de la sécurité sanitaire des aliments et je m'associe à mon collègue de la FAO pour remercier le Gouvernement thaïlandais d'avoir accueilli cette réunion. J'aimerais également saisir cette occasion pour remercier les donateurs dont les contributions ont rendu possible cette manifestation.

La sécurité sanitaire des aliments n'a pas toujours été considérée par le passé comme une question de santé publique. Ces dernières années, la perception des questions de sécurité sanitaire des aliments par le public, a été totalement bouleversée.

Le système de notification des causes de décès mis en place à l'OMS montre que chaque année les diarrhées provoquées par les aliments et l'eau entraînent un nombre terrifiant et inacceptable de décès: 1,8 million, surtout des nourrissons et des enfants vivant dans les pays en développement. Dans les pays industrialisés, les maladies d'origine alimentaire provenant de microorganismes touchent à elles seules jusqu'à 30 pour cent de la population, sur une moyenne annuelle, sans compter les maladies provoquées par les substances chimiques dans les aliments.

Certains pays sont parvenus ces dernières années à réduire le nombre de cas de maladies d'origine alimentaire traditionnelles comme la salmonellose. Toutefois, si nous considérons les tendances plus générales, l'augmentation de l'incidence des infections par salmonella chez l'homme durant les années 80 et 2000 s'élève à un facteur allant jusqu'à 20 dans de nombreux pays d'Europe et d'Amérique du Nord. De plus, la présence de campylobactères dans les aliments devient rapidement l'une des principales causes de maladies d'origine alimentaire.

Un autre exemple de problème naissant au niveau mondial, résultant d'une certaine manière de nos nouveaux systèmes de production agricole, est la résistance aux agents antimicrobiens qui empêche de traiter certains des cas les plus graves de maladies d'origine alimentaire.

Les grands problèmes de santé publique qu'a connu cette région récemment, comme la peste aviaire, le virus Nipah et le SRAS dépendent aussi en quelque sorte de la manière dont nous exploitons les animaux pour la consommation humaine.

Les maladies d'origine alimentaire compromettent les systèmes de santé et réduisent la productivité économique. D'après des estimations récentes, les États-Unis estiment leur coût annuel à plus de 6 milliards de dollars pour l'économie américaine. Bien entendu, ces chiffres n'incluent pas les pertes économiques ultérieures au sein même des systèmes de production et d'échange. L'incidence de ces maladies sur le commerce et les économies nationales peut être énorme, car les obstacles au commerce et les interdictions d'importation motivées par des questions de sécurité sanitaire des aliments entraînent des pertes économiques considérables pour les pays exportateurs et portent atteinte aux moyens d'existence de millions de personnes.

Nos filières d'approvisionnement alimentaire comprennent de nombreuses étapes et chacune d'entre elles présente de nombreux risques de contamination des aliments. Cette conférence arrive à point nommé et il faut espérer qu'elle permettra de faire avancer cette question importante qui devra devenir une priorité nationale.

Dans nos travaux à venir, nous devrons veiller à ce que les consommateurs obtiennent des réponses aux questions qu'ils se posent sur les aliments qu'ils consomment.

La protection de la santé des consommateurs est au cœur du mandat de l'OMS. Un environnement rural stable, des villes saines et des aliments sans danger tout au long de la chaîne alimentaire depuis le producteur jusqu'au consommateur, sont des éléments déterminants pour la santé. L'OMS estime donc que pour avoir une influence positive sur le développement, il est important que le secteur de la santé s'associe étroitement à tous les autres secteurs intéressés pour régler les questions de sécurité sanitaire des aliments et collabore avec les différents départements gouvernementaux, la société civile, les groupements de consommateurs, les organismes privés et les médias.

De nombreux problèmes rencontrés dans le passé provenaient de l'inaptitude des autorités publiques à collaborer.

Certains pays ont montré la voie en créant ces derniers temps des organismes de sécurité sanitaire des aliments chargés de surveiller l'ensemble de la chaîne alimentaire. Ces organismes travaillent en toute indépendance vis-à-vis des ministères responsables, mais sous la surveillance collective de ces ministères, habituellement ceux de l'agriculture, de la santé et du commerce. De plus, ces organismes sont soutenus par des comités scientifiques indépendants qui leur fournissent les avis nécessaires. Les autorités locales gèrent les services d'inspection et conseillent les organismes de sécurité sanitaire des aliments lorsqu'un problème se pose, afin de définir la réponse la plus appropriée.

Tout cela est encourageant.

Le deuxième Forum mondial des responsables de la sécurité sanitaire des aliments bénéficie du soutien conjoint de la FAO et de l'OMS.

Outre le Forum mondial, le partenariat FAO-OMS a créé ces dernières années de nombreuses initiatives nouvelles et importantes pour améliorer la sécurité sanitaire des aliments. En collaboration avec la Banque mondiale, l'Organisation mondiale du commerce et l'Organisation mondiale de la santé animale, la FAO et l'OMS ont élaboré un Mécanisme pour l'élaboration des normes et le développement du commerce. Ce Mécanisme visera à renforcer la capacité des pays à mettre en œuvre et utiliser les normes de sécurité sanitaire des aliments convenues sur le plan international.

Au cours de ce Forum, plusieurs autres initiatives importantes entreprises sous l'égide de la FAO et de l'OMS seront lancées. L'une d'entre elles est le nouveau réseau mondial de toutes les autorités de sécurité sanitaire des aliments, auquel les États Membres accordent un grand intérêt. À l'heure actuelle, 102 pays se sont inscrits pour participer à ce réseau (INFOSAN) qui permettra aux pays et aux autorités de répondre conjointement et rapidement aux crises d'origine alimentaire.

Mesdames et Messieurs les délégués, l'heure est venue de renforcer nos efforts collectifs en matière de sécurité sanitaire des aliments, de recueillir des témoignages, d'entreprendre une surveillance au niveau des pays et de mettre en œuvre des réponses efficaces, ainsi que de veiller à ce que la question reste au premier plan des priorités politiques partout dans le monde. Nous devons échanger nos expériences - bonnes et mauvaises - pour qu'à l'avenir des systèmes de sécurité sanitaire des aliments puissent être améliorés afin de surmonter les erreurs passées.

Je vous souhaite plein succès dans vos travaux et je suivrais avec grand intérêt vos délibérations dans ce domaine critique de la santé publique.

Merci.


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