Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 1 Rome, février 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Céréales

DE GRAVES PÉNURIES ALIMENTAIRES SUBSISTENT DANS LA MAJEURE PARTIE DES RÉGIONS DU MONDE

Production actuelle et perspectives de récoltes

Commerce

Stocks de report

Prix à l’exportation

Poisson et produits halieutiques

Engrais

Annexe statistique

NOTE SUR LES STATISTIQUES

DE GRAVES PÉNURIES ALIMENTAIRES SUBSISTENT DANS LA MAJEURE PARTIE DES RÉGIONS DU MONDE 1/

Au début de l’année 2003, près de 36 pays du monde étaient confrontés à de graves pénuries alimentaires et ont besoin de l’aide de la communauté internationale.

En Afrique de l’Est, d’importantes pertes de récoltes et de bétail, dues principalement à la sécheresse, ont considérablement réduit les approvisionnements. La situation alimentaire est très préoccupante en Érythrée et en Éthiopie, qui ont besoin d’urgence d’importations substantielles, sous forme notamment d’aide alimentaire. En Érythrée, plus d’un tiers de la population est menacée par une grave crise alimentaire consécutive à une longue sécheresse. Il faut également apporter une aide humanitaire aux nombreuses personnes déplacées par le conflit frontalier avec l’Éthiopie qui s’est déroulé de 1998 à 2000 ainsi qu’aux réfugiés revenant du Soudan. En Éthiopie, la production céréalière a fléchi d’environ 25 pour cent en 2002, du fait de la sécheresse. Une grande partie du cheptel a péri et les taux de malnutrition, surtout parmi les enfants, ont considérablement progressés. Le gouvernement a lancé un appel à la communauté internationale pour mobiliser 1,44 million de tonnes d’aide alimentaire en faveur de plus de 11 millions de personnes. Au Soudan, la production céréalière a reculé de quelque 30 pour cent en 2002 par rapport à l’année précédente, ce qui a aggravé les difficultés d’approvisionnement des groupes vulnérables, en particulier des personnes déplacées à l’intérieur du pays par le conflit qui se poursuit depuis des années. D’après les estimations, près de 3,5 millions de personnes ont besoin de secours alimentaires. Au Kenya, en dépit de l’amélioration des pluies dans les zones jusqu’alors touchées par la sécheresse, l’insécurité alimentaire persiste dans les districts septentrionaux. En Ouganda, la recrudescence du conflit dans le nord a déplacé de nombreuses personnes alors que la sécheresse dans certains secteurs a dégradé la situation alimentaire. Quelque 1,5 million de personnes bénéficient actuellement de l’aide du PAM. En revanche, de bonnes récoltes ont permis d’améliorer la situation alimentaire en Somalie et en Tanzanie, mais quelques pénuries subsistent localement. En Afrique australe, la crise alimentaire s’aggrave car les pays viennent d’entrer dans la période critique de soudure (de janvier à mars) où la faim est la plus menaçante. Compte tenu des perspectives peu favorables pour la prochaine campagne principale dans de nombreuses zones de production, la crise risque de se prolonger pendant une bonne partie de 2003. Quelque 14,4 millions de personnes dans six pays de la sous-région ont aujourd’hui besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Au Zimbabwe, on continue de signaler de fortes pénuries de vivres tant dans les villes que dans les campagnes alors que des secours alimentaires sont déjà fournis à près de la moitié de la population. La situation est également inquiétante en Zambie où les distributions d’aide alimentaire destinées à 2,9 millions de personnes sont très insuffisantes pour couvrir les besoins. Elle est également difficile pour 2,3 millions de personnes au Malawi ainsi qu’au Lesotho, au Swaziland et dans certaines zones du Mozambique. En Angola, 1,9 million de personnes, victimes de la guerre civile qui a duré plusieurs années, auraient besoin d’une aide alimentaire. À Madagascar, des milliers de personnes ont été récemment déplacées par des inondations alors que 394 000 personnes, touchées par la crise politique actuelle et par les mauvaises récoltes de 2002, reçoivent des secours alimentaires. En Afrique de l’Ouest, la Mauritanie souffre de graves pénuries alimentaires mais l’aide internationale tarde à venir. La situation alimentaire est également critique au Liberia, en Guinée, au Cap-Vert, en Côte d’Ivoire et en Sierra Leone, du fait principalement des troubles intérieurs. En Afrique centrale, les rivalités intestines en République démocratique du Congo, en République du Congo, en République centrafricaine et au Burundi continuent à déplacer un grand nombre de personnes auxquelles il est nécessaire de fournir un secours alimentaire.

En Asie, la mission FAO/PAM qui s’est rendue en République populaire démocratique de Corée en octobre dernier a estimé que le déficit vivrier est encore supérieur à 1 million de tonnes (soit environ 20 pour cent du total des besoins de consommation), malgré l’augmentation de la production agricole en 2002. Jusqu’à présent, les secours alimentaires ne parviennent pourtant au pays qu’en infime quantité. Le PAM a donc annoncé qu’il retirerait plus de 3 millions de personnes vulnérables de ses listes de distribution. En Mongolie, l’hiver extrêmement rigoureux, suite à la sécheresse de l’été, a réduit les moyens d’existence de près de 665 000 personnes et l’on s’attend à ce que 2,3 à 2,5 millions de têtes de bétail périssent avant le printemps prochain. La Fédération internationale de la Croix rouge et les Sociétés du Croissant rouge ont lancé un appel pour réunir 2,85 millions de dollars E.-U. afin de porter secours à 115 000 personnes, particulièrement éprouvées, pendant dix mois. Dans les pays de la CEI situés en Asie, une aide alimentaire ciblée est fournie aux populations vulnérables en Géorgie et au Tadjikistan, récemment touchés par la sécheresse. Au Proche-Orient, en dépit de la forte reprise de la production céréalière en 2002, une grande partie de la population en Afghanistan a besoin de secours alimentaires, du fait de l’érosion du pouvoir d’achat et du nombre inopinément élevé de réfugiés regagnant le pays.

En Amérique centrale et dans les Caraïbes, une aide alimentaire doit être fournie à de nombreuses familles rurales à El Salvador, au Guatemala, en Honduras et au Nicaragua, en raison de la baisse de revenus consécutive à la crise qui affecte le secteur du café. La communauté internationale distribue des secours alimentaires en collaboration avec les autorités locales. En Europe, il faut continuer à distribuer une aide alimentaire d’urgence aux réfugiés, aux personnes déplacées et aux populations vulnérables en République fédérale de Yougoslavie et en Tchétchénie dans la Fédération russe.


1. Mise à jour des informations publiées dans le numéro de novembre  2002 de Cultures et pénuries alimentaires. Les pays confrontés à une crise alimentaire exceptionnelle sont soulignés.

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