Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 1 Rome, février 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Céréales

DE GRAVES PÉNURIES ALIMENTAIRES SUBSISTENT DANS LA MAJEURE PARTIE DES RÉGIONS DU MONDE

Production actuelle et perspectives de récoltes

Commerce

Stocks de report

Prix à l’exportation

Poisson et produits halieutiques

Engrais

Annexe statistique

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Commerce1/

Compte tenu de l’accroissement des importations de l’UE, la FAO revoit ses prévisions sur le commerce mondial de 2002/03 à la hausse

Top

D’après les prévisions de la FAO, le commerce mondial de céréales en 2002/03 serait de 240 millions de tonnes, soit près de 4 millions de plus que le dernier rapport, mais quelque 3 millions de tonnes de moins que le record de la campagne précédente. La révision à la hausse de ce mois tient au fait que l’UE a acheté plus de blé que prévu. Néanmoins, le commerce mondial de blé resterait inférieur au niveau estimé de la campagne précédente. Les importations de céréales des pays en développement dans leur ensemble augmenteront probablement quelque peu, tandis que les importations totales des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) ne devraient pas varier par rapport à la campagne précédente.

Vue d'ensemble des importations mondiales de céréales

 BléCéréales secondairesRiz (usiné)Total
 2001/022002/03
prévis.
2001/022002/03
prévis.
20022003
prévis.
2001/022002/03
prévis.
 (. . . . . . . millions de tonnes . . . . . . .)
Asie47,344,156,855,313,813,4118,0112,8
Afrique24,926,215,117,97,87,547,851,7
Amérique centrale6,77.012,514,02,02,021,222,9
Amérique du Sud11,811,76,26,31,01,019,019,0
Amérique du Nord2,92,26,57,20,70,710,110,1
Europe13,313,47,56,91,71,722,422,1
Océanie0,40,50,10,20,40,40,91,1
MONDE 107,4 105,2 104,7 107,8 27,4 26,8 239,4 239,8
Pays en développement80,578,968,771,723,322,7172,4173,3
Pays développés26,926,336,036,14,14,167,066,5
Source: FAO 1/ Très provisoire.
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Le commerce mondial de blé2/ en 2002/03 est actuellement estimé à 105 millions de tonnes, soit 2,7 millions de tonnes de plus que le rapport précédent, mais 3,4 millions de tonnes de moins qu’en 2001/02. Les importations totales de blé de 2002/03 en Asie sont estimées à 44 millions de tonnes, soit 3 millions de tonnes de moins que celles de la campagne précédente. L’essentiel de ce fléchissement devrait avoir lieu en République islamique d’Iran où, après une récolte de blé exceptionnelle en 2002, on prévoit des importations de 3 millions de tonnes, en recul de 2,6 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente et le niveau le plus bas depuis 1998/99. Une production supérieure à la moyenne en Turquie devrait se traduire par une réduction d’environ 600 000 tonnes des importations, et le pays pourrait nourrir encore l’espoir de redevenir un exportateur net de blé après une brève interruption durant la précédente campagne. Le relèvement de la production devrait également aider le Bangladesh à réduire sa dépendance à l’égard des importations de blé cette année d’au moins 400 000 tonnes. Les importations de blé de la plupart des autres pays asiatiques resteront probablement similaires à celles de la campagne précédente, à l’exception des Philippines, où une forte demande de bétail et de viande de volaille a accru la demande de céréales fourragères , se traduisant par des importations plus volumineuses de blé fourrager d’Inde à meilleur marché en remplacement du maïs.

Les importations totales de blé par pays en Afrique devraient atteindre 26 millions de tonnes, soit une hausse de plus d’1 million de tonnes par rapport à 2001/02. Cependant, l’Égypte, le plus grand importateur de blé du continent, devrait importer 500 000 tonnes de moins cette année, compte tenu d’un accroissement de sa production. En revanche, les achats de blé par l’Algérie et la Tunisie durant cette campagne devraient augmenter fortement à cause de la sécheresse. Les importations de la Libye devraient également augmenter sensiblement, sous l’effet d’une demande grandissante pour les produits issus du blé. Dans la région subsaharienne, les importations totales de blé (y compris l’aide alimentaire) devraient se rétablir au niveau de 2000/01 d’environ 9 millions de tonnes. Les importations du Nigeria, le principal importateur de blé de la sous-région, devraient demeurer stables à environ 1,7 million de tonnes. Toutefois, en Éthiopie, les importations devraient augmenter durant cette campagne, compte tenu de la baisse générale de la production céréalière en 2002.

Les importations de blé de la plupart des pays d’ Amérique latine et Caraïbes devraient demeurer au même niveau que la campagne précédente. Le Brésil, principal importateur de la région, maintient ses importations à un niveau d’environ 7 millions de tonnes. Les achats de blé ont été limités durant cette campagne par la dévaluation du Real qui rend les importations plus coûteuses. Compte tenu durenchérissement du blé intérieur au Brésil, le Gouvernement a réduit les tarifs douaniers sur les importations de blé des marchés hors MERCOSUR de 11,5 pour cent à 10 pour cent , même si l’Argentine restera vraisemblablement le principal fournisseur de blé du Brésil. Les importations de blé du Mexique, le deuxième importateur de la région, devraient augmenter légèrement, sous l’effet d’une forte demande de blé transformé.

En Europe, les importations totales de blé, encore une fois probablement supérieures à la normale, dépasseront 13 millions de tonnes, le record de la campagne précédente. L’UE a déjà importé des quantités exceptionnelles de blé de la Mer Noire. Alors qu’on prévoyait initialement une réduction des importations de l’UE en 2002/03 grâce à une récolte de 2002 quasi-record, les prévisions d’importations sont désormais de 10 millions de tonnes, presque autant qu’en 2001/02. L’introduction d’un contingent d’importation de blé à partir de janvier 2003, visant essentiellement à limiter les importations de blé fourrager de la Fédération de Russie et d’Ukraine, pourrait restreindre les importations quelque peu mais l’impact se fera surtout sentir à partir de la prochaine campagne de commercialisation.

En ce qui concerne les exportations, l’exceptionnelle progression des disponibilités exportables parmi les exportateurs non traditionnels continue à attirer l’attention sur les marchés mondiaux, en particulier les abondantes exportations de l’Inde, de la Fédération de Russie et de l’Ukraine, qui ont atteint, au total, plus de 13 millions de tonnes durant la précédente campagne de commercialisation.

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Leurs exportations en 2002/03 devraient augmenter davantage, dépassant 20 millions de tonnes, s’accaparant ainsi 20 pour cent du marché mondial, contre 12 pour cent en 2001/02. L’accroissement escompté des disponibilités exportables des exportateurs non traditionnels coïncide avec une forte réduction des disponibilités au Canada et en Australie, tous deux exportateurs traditionnels de premier ordre. En outre, les prix plus compétitifs des nouveaux fournisseurs se sont traduits par une importante désaffection des achats des États-Unis, le premier exportateur mondial. Toutefois, un recul de la production de blé des États-Unis en 2002 s’est traduit par une balance plus tendue et une hausse accélérée des prix à l’exportation. En revanche, on prévoit que les vastes disponibilités de l’UE porteront à un relèvement sensible des ventes à l’exportation , même si l’UE pourrait devoir recourir davantage aux subventions à l’exportation au cours des prochains mois pour maintenir la compétitivité, étant donné le raffermissement continu de l’Euro par rapport au dollar EU.

Le commerce mondial des céréales secondaires en 2002/03 est estimé à 108 millions de tonnes, légèrement mieux que le niveau réduit de la campagne précédente. Parmi les principales céréales secondaires, le commerce mondial de maïs devrait s’établir à 79 millions de tonnes. Cependant, les exportations d’orge et de sorgho sont désormais en léger recul, tandis qu’on entrevoit une expansion des perspectives d’échanges de seigle et d’avoine.

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Les importations de céréales secondaires en Afrique subiront une hausse probable de 3 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente, se fixant à quelque 18 millions de tonnes en 2002/03. L’accroissement est essentiellement dû à de fortes baisses de la production dans plusieurs pays de la région subsaharienne où, selon les estimations, des millions de gens ont désormais un besoin pressant d’aide alimentaire. Les importations devraient augmenter essentiellement au Zimbabwe (+ 1,6 million de tonnes), au Kenya (+ 400 000 tonnes), en Éthiopie (+ 400 000 tonnes) et en Zambie (+ 255 000 tonnes). Vu la situation des approvisionnements alimentaires pour la seule Afrique australe, les besoins d’aide alimentaire en céréales (essentiellement de maïs) augmenteront à 1,6 million de tonnes, dont la moitié n’a pas encore été couverte. Au Zimbabwe, où la moitié de la population a besoin d’une aide alimentaire d’urgence, le rythme des distributions est lent. En Zambie, compte tenu de la situation intérieure tendue, le Gouvernement a décidé de renoncer à sa taxe d’importation de 15 pour cent, et les importations commerciales des minoteries privées de 150 000 tonnes devraient également augmenter compte tenu des appels d’offres du Gouvernement pour 300 000 autres tonnes.

En Asie, les importations totales sont estimées à 55 millions de tonnes, en léger recul par rapport à la campagne précédente, compte tenu de la demande réduite d’importations de maïs et d’orge en République islamique d’Iran, de la baisse des achats de maïs en Syrie et de la diminution des importations d’orge en Arabie saoudite, le plus grand importateur mondial d’orge. Les importations de céréales secondaires de la plupart des autres pays d’Asie devraient demeurer au même niveau que la campagne précédente en dépit d’une demande accrue d’aliments pour animaux, due essentiellement à de vastes disponibilités de blé à meilleur marché qui continuent à peser sur la demande de maïs sur certains de ces marchés.

Les importations de l’ Amérique centrale devraient atteindre 14 millions de tonnes, soit 1,5 million de tonnes de plus que la campagne précédente. L’accroissement serait essentiellement dû à des prévisions d’achats importants de maïs et de sorgho au Mexique. Les importations totales de céréales secondaires du Mexique se situeront probablement aux alentours des 11 millions de tonnes en raison d’une légère baisse de la production et, surtout, de l’essor continu de son secteur avicole. En Amérique du Sud, les importations totales devraient être d’environ 6 millions de tonnes, quasiment autant que la campagne précédente. Les importations du Brésil pourraient demeurer à des niveaux relativement faibles, même si la production a régressé et si on prévoit de fortes exportations.

En Europe, les importations totales pourraient atteindre 7 millions de tonnes, légèrement moins que la campagne précédente, car les achats d’orge de l’Union devraient reculer fortement cette année après une remontée  inattendue l’an dernier. Dans les autres régions, les conditions de sécheresse dans les prairies canadiennes ont fait reculer la production et les disponibilités de céréales secondaires, accroissant les besoins d’importations de céréales fourragères. En conséquence, à l’est du Canada, les importations de blé fourrager sont devenues une option attrayante tandis qu’à l’ouest, le maïs des États-Unis est considéré comme la meilleure alternative pour combler les déficits exceptionnels de cette année. De même, une forte baisse de la production de céréales secondaires en Australie a gravement réduit les disponibilités exportables et, pour la première fois depuis la moitié des années 90, incité à acheter du maïs aux États-Unis.

Quant aux exportations, avec le léger essor prévu du commerce mondial et des disponibilités exportables plus contenues au Canada et en Australie, les expéditions des États-Unis - le plus grand exportateur mondial - devraient légèrement augmenter malgré les fortes baisses de production en 2002. On prévoit également de grosses exportations dans l’Union européenne où les ventes de seigle, d’avoine et d’orge ont de bonnes chances de remonter après le recul de la campagne précédente. En revanche, compte tenu de déficits de production, les exportations de maïs de l’Argentine devraient rester inférieures au niveau de l’année précédente. En plus des grands exportateurs traditionnels cités ci-dessus, la présence de la Chine sur le marché mondial serait encore plus marquée cette année avec des exportations de maïs de 11 millions de tonnes, son troisième record et le volume le plus important après les États-Unis. Les exportations de maïs du Brésil seront plus limitées, environ 2 millions de tonnes, mais tout de même supérieures à la normale, en dépit d’une baisse de la production intérieure. Les exportations de maïs de la Hongrie devraient fléchir à cause d’une diminution de la production, mais les expéditions de la République d’Afrique du Sud, le plus grand exportateur net d’Afrique, ne devraient pas varier par rapport à la campagne précédente. Sur le marché de l’orge, l’Ukraine et la Fédération de Russie renforceront leurs exportations à nouveau cette année, avec un total de plus de 6 millions de tonnes, représentant 36 pour cent du marché mondial. La Turquie devrait également continuer à jouer un rôle de premier plan sur le marché mondial de l’orge, avec des exportations avoisinant les 700 000 tonnes, légèrement plus que la campagne précédente.

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Échanges de riz en 2002

Top

La FAO a relevé ses estimations du commerce mondial de riz en 2002 d’1 million de tonnes, soit 27,4 millions de tonnes en équivalent usiné, niveau proche du record absolu atteint en 1998. L’ajustement à la hausse traduit un net relèvement des estimations d’exportations de l’Inde, qui auraient désormais atteint 6,5 millions de tonnes, en hausse par rapport aux prévisions précédentes de 5,5 millions de tonnes et le volume le plus important jamais exporté par ce pays. Des changements ont été apportés aux chiffres d’exportation d’autres pays pour 2002 sur la base des expéditions communiquées, notamment en Chine, où une forte activité à l’exportation durant les derniers mois de l’année donnerait le même résultat qu’en 2001 de 1,8 million de tonnes, et ce, en dépit de la contraction de la production. De même, les estimations officielles des exportations de la Thaïlande ont été relevées de 300 000 tonnes, se fixant à 7,3 millions de tonnes. À ce niveau, le résultat de 2002 ne serait inférieur que de 200 000 tonnes au record atteint en 2001. En revanche, l’estimation des exportations de riz d’Égypte l’an dernier a été révisée à la baisse, tombant à quelque 400 000 tonnes, soit une réduction de 40 pour cent d’une année sur l’autre, après le niveau exceptionnel de 2001, lorsque les exportateurs avaient bénéficié de subventions du gouvernement. Du côté des importations, le relèvement des estimations des échanges pour 2002 reflète des ajustements à la hausse pour l’Afrique, où les livraisons sont désormais estimées à un record de 7,8 millions de tonnes, en progression de 500 000 tonnes par rapport au chiffre précédent, ainsi que pour l’Amérique centrale et les Caraïbes.

Perspectives d’échanges pour 2003

Top

Les prévisions de la FAO du commerce international de riz en 2003 ont été révisées à la hausse (+ 600 000 tonnes) depuis le dernier rapport et s’établissent désormais à 26,8 millions de tonnes. À ce niveau, les échanges seraient légèrement inférieurs aux estimations actuelles pour 2002, la différence étant essentiellement due à une chute escomptée des exportations de l’Inde et à une réduction des importations vers un certain nombre d’importateurs traditionnels d’Asie qui ont rentré de bonnes récoltes en 2002, ainsi que du Continent africain.

Une partie du tassement escompté des échanges en 2003 tiendrait aux livraisons réduites vers l’Indonésie, désormais estimées à 3,2 millions de tonnes, soit 300 000 tonnes de moins que l’an dernier . Ceci serait dû au résultat favorable de la production en 2002, mais la baisse des importations pourrait être encore plus marquée si l’ambitieux objectif de production pour 2003 se confirmait , notamment à la lumière des nouveaux tarifs douaniers, qui ont été relevés de 430 à 510 roupies le kilo au 1er janvier. Les perspectives sont similaires pour les Philippines, qui devrait réduire ses importations de riz en 2003, conformément à l’attente d’une récolte record en 2002. À compter de 2003, le Gouvernement permettra au secteur privé, y compris les agriculteurs et les négociants locaux, de participer aux importations avec la « National Food Agency », le seul importateur jusqu’à l’an dernier. Toutefois, cette ouverture ne devrait pas promouvoir les achats , car le Gouvernement entend maintenir un contrôle strict sur les flux d’entrée dans le pays par le biais d’obstacles non tarifaires , notamment l’inscription à la cote officielle, un plafond quantitatif par négociant, et des amendes pour toutes importations entrant dans le pays au-delà de certains délais. En République islamique d’Iran , la fin de la sécheresse prolongée qui tenaillait le pays depuis 1999 et le relèvement escompté de la production en 2002 devraient également provoquer une baisse des expéditions de la campagne en cours. D’une façon générale, le commerce de riz avec les pays du Proche-Orient pourrait être interrompu si un conflit militaire éclatait dans la sous-région. Les menaces actuelles d’une attaque de l’Iraq auraient déjà retardé la signature d’accords commerciaux entre les exportateurs et ces pays. L’accroissement prévu des importations de Chine continentale, à la suite de l’ouverture d’un contingent tarifaire préférentiel de l’OMC, ne s’est pas concrétisé en 2002. Même si la situation des disponibilités est encore plus difficile, on ne prévoit pas de forte augmentation des achats de riz cette année, et les importations de la Chine sont désormais estimées à 200 000 tonnes, autant qu’en 2002 mais en retrait sensible par rapport aux prévisions précédentes de 600 000 tonnes. À ce niveau, les importations ne constitueraient qu’une fraction du contingent tarifaire préférentiel de 3,79 millions de tonnes (2,6 millions de tonnes de riz grain long et 1,53 million de tonnes de riz rond et mi-long) . En revanche, la Province chinoise de Taiwan devrait acheter l’ensemble des 150 000 tonnes engagées au titre de l’obligation d’importations minimum de l’OMC. Les achats du Bangladesh, qui était un grand importateur de riz, devraient à nouveau fléchir compte tenu du fort accroissement de la production en 2002.

Selon les prévisions actuelles , les expéditions de riz vers l’Afrique devraient atteindre 7,5 millions de tonnes en 2003, soit 300 000 tonnes de plus que prévu, mais légèrement moins que l’estimation révisée pour 2002. L’ajustement à la hausse en 2003 correspond essentiellement à l’augmentation des prévisions pour le Kenya, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et l’Afrique du Sud, tandis que les prévisions d’importations ont été abaissées pour la Côte d’Ivoire. Les importations de la région sont en hausse depuis 1998, soutenues par de fortes augmentations de la consommation et des régimes d’importation relativement ouverts. La légère baisse des importations prévue pour 2003, qui contredirait cette tendance, se fonde sur un recul prévu du volume d’expéditions à destination de la Côte d’Ivoire et du Nigeria. En Côte d’Ivoire, le commerce devrait être restreint par le conflit militaire qui a divisé le pays sur le plan géographique et entrave les transports intérieurs. Quant au Nigeria, compte tenu de l’accroissement de la production en 2002 et de l’intensification des droits de douane en décembre dernier, le rythme des importations pourrait ralentir. On ne prévoit guère de variations d’une année sur l’autre pour les autres grands importateurs, y compris le Sénégal et l’Afrique du Sud, où les expéditions en 2002 étaient déjà élevées (environ 700 000 tonnes). Toutefois, il règne encore une forte incertitude sur les prévisions ci-dessus, en l’absence d’évaluations officielles des récoltes de paddy en 2002.

Les importations de riz vers l’Amérique latine et les Caraïbes devraient atteindre quelque 3 millions de tonnes en 2003, soit environ 350 000 tonnes de plus que les prévisions précédentes. Ce chiffre est semblable au volume révisé en 2002. Cet ajustement traduit essentiellement un accroissement des expéditions vers Cuba, les États-Unis et le Brésil. Dans le reste du monde, les estimations officielles des importations des États-Unis ont subi un léger recul et sont désormais proches du niveau de l’an dernier, alors qu’elles ont été légèrement relevées pour l’Union européenne.

Quant aux exportations, le nouveau chiffre pour 2003 tient compte des expéditions plus abondantes de l’Argentine, de la Chine et des États-Unis , qui ont largement compensé les révisions à la baisse pour l’Australie et l’Égypte . Dans le cas de la Chine continentale, les exportations durant l’année civile en cours devraient atteindre 2 millions de tonnes, soit 700 000 tonnes de plus que les prévisions précédentes et 200 000 tonnes de plus qu’en 2002. En dépit du fléchissement de la production au cours des dernières années, les prix intérieurs sont demeurés à des niveaux relativement faibles, car on a puisé dans les stocks . Étant donné que cette même stratégie a toutes chances d’être suivie cette année, ceci devrait permettre au pays de maintenir des ventes relativement soutenues à l’étranger en 2003, à moins d’une forte baisse de la production ou d’un effondrement des cours internationaux. De même, la prévision d’exportations de la Province chinoise de Taiwan a été relevée à 100 000 tonnes après l’annonce de promesses d’aide alimentaire. Les perspectives de récolte favorables en Argentine pour la campagne à venir pourraient également soutenir un relèvement de 25 pour cent de ses exportations, qui sont désormais estimées à 350 000 tonnes, soit 50 000 tonnes de plus que les prévisions précédentes. Compte tenu de l’augmentation escomptée des ventes de riz à certains pays d’Amérique latine, en particulier aux États-Unis et au Brésil, les prévisions officielles d’exportations des États-Unis atteindraient le record de 3,4 millions de tonnes (+ 200 000 tonnes). Ces meilleures perspectives sont en contraste avec la détérioration des prévisions d’exportations de l’Australie et du Cambodge, due au grave déficit de production attendu cette année, et de celles de l’Égypte. Les expéditions prévues de l’Australie ont été diminuées de moitié (200 000 tonnes), ce qui pourrait être le plus bas niveau depuis 1976. Pour le Cambodge , elles sont passées de 100 000 tonnes à 60 000 tonnes. Pour l’Égypte, les exportations sont désormais estimées à 600 000 tonnes, en recul de 150 000 tonnes par rapport au dernier rapport, mais encore 50 pour cent de plus que la campagne précédente.

Ailleurs, les prévisions d’exportations pour 2003 n’ont guère changé. Les expéditions de Thaïlande en 2003 seraient de 7,5 millions de tonnes, autant que le record de 2001, soit un accroissement de 200 000 tonnes par rapport à l’an dernier. Les prévisions pour l’Inde demeurent à 4,5 millions de tonnes, niveau relativement élevé pour le pays mais nettement inférieur au chiffre révisé de 6,5 millions de tonnes expédiées en 2002, qui a propulsé le pays au deuxième rang des exportateurs. La forte baisse de la production en 2002 et l’annonce récente de hausses des prix de vente de la “Food Corporation of India” laissent entrevoir une réduction des exportations cette année. Contrairement à la Thaïlande et à l’Inde, les ventes du Viet Nam devraient enregistrer une forte progression en 2003, à la suite de la récolte record rentrée en 2002. Les perspectives d’exportation pour le Pakistan, à 1,5 million de tonnes, indiquent une légère reprise par rapport au niveau déprimé de l’an dernier, mais nettement moins que les 2 millions de tonnes que le pays a exportées tous les ans de 1997 à 2001. De même, les exportations de l’Uruguay devraient se rétablir partiellement dans le courant de l’année.


1.  Les échanges mondiaux (exportations) de blé et de céréales secondaires se fondent sur une campagne de commercialisation juillet/juin, tandis que le commerce de riz est basé sur l’année civile janvier/décembre.

2. y compris la farine d’équivalent céréales.

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Exonération

©FAO, 2003