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 perspectives alimentaires
No. 1 Rome, février 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Céréales

DE GRAVES PÉNURIES ALIMENTAIRES SUBSISTENT DANS LA MAJEURE PARTIE DES RÉGIONS DU MONDE

Production actuelle et perspectives de récoltes

Commerce

Stocks de report

Prix à l’exportation

Poisson et produits halieutiques

Engrais

Annexe statistique

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Stocks de report

Plus forte baisse des stocks céréaliers mondiaux en plus de 20 ans

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Les prévisions de la FAO des stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes se terminant en 2003 n’ont pas varié depuis le dernier rapport. Elles s’établissent à 466 millions de tonnes, soit 111 millions de tonnes, ou 19 pour cent de moins que leur niveau d’ouverture. Ceci représenterait la plus grande variation d’une année sur l’autre jamais enregistrée au cours des vingt dernières années, faisant tomber les stocks mondiaux de céréales à leur plus bas niveau depuis le début des années 70. Outre les politiques adoptées par d’importants pays producteurs de céréales comme la Chine et l’Inde, la réduction des stocks est également due au fait que les cultures ont souffert de la sécheresse dans un certain nombre de grands pays exportateurs.

Les stocks mondiaux de blé à la clôture des campagnes se terminant en 2003 devraient atteindre 170 millions de tonnes, soit quelque 48 millions de tonnes, ou 22 pour cent de moins que leurs niveaux d’ouverture. Les stocks totaux de blé détenus par les cinq principaux exportateurs pourraient tomber à 33 millions de tonnes, soit 13,5 millions de tonnes, ou 29 pour cent de moins que ceux de la dernière campagne, et le plus bas niveau depuis 1997. De ce fait, le coefficient stocks totaux de blé/écoulement (la somme de leur consommation intérieure et de leurs exportations) devrait se détériorer pour la troisième campagne consécutive, tombant à 16 pour cent, c’est-à-dire 5 points de moins que la campagne précédente et 2 points de moins que la moyenne depuis le milieu des années 90. Parmi les principaux exportateurs, seule l’UE devrait clore cette campagne avec des stocks de blé plus élevés (jusqu’à 2 millions de tonnes), grâce à une forte reprise de la production de 2002 et à des importations élevées pour la deuxième campagne consécutive. En revanche, les stocks de blé détenus par les États-Unis devraient diminuer de 9 millions de tonnes, tombant à leur niveau le plus bas en 20 ans, à peine plus de 11 millions de tonnes, compte tenu d’une forte baisse de la production intérieure. De même, avec la grave sécheresse qui afflige les cultures en Australie et au Canada, les stocks de blé devraient subir un fort recul en 2003.

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Stocks céréaliers de report mondiaux

 Campagnes agricoles se terminant en:
20012002
estim.
2003
prévis.
 (......millions de tonnes......)
Blé240,4217,9169,8
Céréales  secondaires:
   dont:
225,9210,7172,5
   Maïs181,2158,7128,4
   Orge25,828,722,8
   Sorgho5,37,05,6
   Autres13,516,315,6
Riz (usiné)163,1148,2123,6
TOTAL 629,3 576,7 465,9
Source: FAO

Les stocks de blé en Chine devraient fléchir à nouveau cette année et tomber à 63 millions de tonnes, soit 24 millions de tonnes de moins que leurs niveaux d’ouverture réduits, qui s’explique en partie par une réduction de la production en 2002. Toutefois, la décision de réduire les stocks abondants a été le principal facteur à l’origine des baisses consécutives des stocks en Chine ces dernières années. En Inde, en dépit d’une amélioration de la production intérieure en 2002, les stocks devraient subir une contraction de 4 millions de tonnes pour s’établir à 28 millions de tonnes, sous l’effet d’un flux continu d’exportations, car le Gouvernement s’efforce de restreindre ses stocks afin d’abaisser les coûts. Malgré la moisson de blé quasiment record au Pakistan, les abondantes exportations et une demande intérieure soutenue se traduiraient par une chute de quelque 3,5 millions de tonnes de ses stocks. On prévoit également d’importants prélèvements dans plusieurs pays d’Afrique, en particulier ceux qui ont vu leur production régresser en 2002, comme l’Algérie et la Tunisie. En revanche, dans la plupart des pays de la CEI, les stocks de blé devraient augmenter. Les stocks totaux de blé de la CEI sont estimés à 17 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de plus que ceux de la campagne précédente et le plus haut niveau depuis 1995. Compte tenu de l’accroissement des exportations, les stocks de la Fédération de Russie pourraient baisser quelque peu durant cette campagne, tandis que les stocks de fin de campagne dans la plupart des autres pays de la CEI, y compris tous les autres grands producteurs de blé comme le Kazakhstan, l’Ukraine et l’Ouzbékistan, pourraient augmenter grâce aux bonnes récoltes de 2002.

Les stocks mondiaux de céréales secondaires pour les campagnes agricoles se terminant en 2003 devraient s’établir à 172 millions de tonnes, en baisse de 38 millions de tonnes. Parmi les principaux exportateurs, la chute la plus brutale est attendue aux États-Unis, où les récoltes médiocres devraient faire précipiter les stocks de fin de campagne  à 24 millions de tonnes (47 pour cent). Selon les prévisions, ce sont les stocks de maïs qui devraient subir la plus forte régression (19 millions de tonnes), suivis de ceux d’orge et de sorgho. En Australie et au Canada, une baisse de la production d’orge devrait réduire les stocks de céréales secondaires de ces pays, tandis que dans l’UE, des réductions de la production de maïs et de seigle seront essentiellement responsables d’une petite diminution des stocks totaux de céréales secondaires. Dans l’ensemble, le coefficient stocks totaux /écoulement des principaux exportateurs devrait tomber à 11 pour cent, soit nettement moins que les estimations de 16 pour cent de la campagne précédente.

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Ailleurs, les stocks totaux de la Chine continentale sont estimés à 82 millions de tonnes, soit 7 millions de tonnes de moins que la campagne précédente, en dépit de la forte reprise en 2002 de la production de céréales secondaires (essentiellement de maïs). La baisse tient essentiellement à une augmentation des prévisions d’exportations de maïs et à la demande soutenue de céréales fourragères sur le marché intérieur. Les stocks de céréales secondaires dans la plupart des pays de la CEI devraient rester aux mêmes niveaux que ceux de la campagne précédente, mais il est prévu que les stocks d’orge en Fédération de Russie et en Ukraine diminuent, du fait de l’accroissement des exportations. Les stocks d’avoine devraient également régresser fortement en Turquie, compte tenu de la stagnation des disponibilités due à l’accroissement prévu de la demande d’aliments pour animaux et d’exportations. Une baisse de la production de maïs au Brésil devrait se traduire par un prélèvement des stocks dans ce pays, et partant, à une balance intérieure plus tendue que durant la dernière campagne. En Afrique, le recul de la production pourrait expliquer essentiellement les baisses des stocks de report de céréales secondaires dans plusieurs pays, notamment des stocks de maïs au Kenya, en Éthiopie et en Ouganda, ainsi que des stocks de sorgho au Soudan. Au Zimbabwe, qui a normalement d’abondantes disponibilités de maïs exportables, le recul de la production intérieure de maïs pendant deux années consécutives devrait épuiser les stocks.

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Les prévisions des stocks mondiaux de riz à la clôture de la campagne de commercialisation en 2003 ont été révisées à la baisse (près de 2 millions de tonnes) depuis le dernier rapport et s’établissent désormais à 124 millions de tonnes , un des plus bas niveaux, et près de 25 millions de tonnes de moins que leur niveau d’ouverture. La réduction des stocks mondiaux confirme la poursuite de la tendance qui règne depuis 1999, lorsque la Chine a entrepris une politique délibérée de réduction du volume de ses stocks céréaliers. Contrairement aux dernières années, toutefois, la contraction cette année ne tenait pas uniquement à la Chine, mais aussi à l’Inde, qui s’est engagée l’an dernier dans une stratégie analogue de réduction des réserves publiques de riz. Sur la base des nouvelles estimations, les stocks totaux de riz représenteraient désormais 30 pour cent de leur utilisation, en baisse par rapport au record de 42 pour cent en 2000.

La baisse des prévisions des stocks mondiaux depuis le dernier rapport reflète essentiellement la révision à la baisse de la production de l’Inde, qui, combinée à une estimation des exportations plus élevée, s’est traduit par un prélèvement supplémentaire de 2,5 millions de tonnes dans les stocks de riz du pays qui sont tombés à 15 millions de tonnes . Ceci signifierait une réduction d’une année sur l’autre des stocks de l’Inde de près de 10 millions de tonnes par rapport à leurs niveaux d’ouverture. De même, pour la Chine, des expéditions plus importantes que les prévisions précédentes de 2002 ont réduit le volume des stocks de report de riz de 700 000 tonnes pour s’établir à 78,3 millions de tonnes. À ce niveau, les stocks de la Chine seraient appauvris de près de 15 millions de tonnes par rapport à l’an passé et de 35 millions de tonnes depuis 2000. Des ajustements à la baisse ont également été effectués aux stocks du Cambodge, compte tenu de la détérioration des perspectives de production en 2002, et aux États-Unis, du fait de l’amélioration des perspectives d’échanges durant l’année en cours. En revanche, les prévisions de stocks de report de l’Indonésie ont été relevées, compte tenu des meilleures perspectives de récolte de 2002.

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Exonération

©FAO, 2003