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3. MESURES DE LUTTE CONTRE LA POLLUTION ET PROBLEMES AFFECTANT LES PECHERIES - RAPPORTS PAR PAYS (continuer)

3.3 Conclusions

3.3.1 Conclusions générales

Il y a dix ans, on estimait que la pollution des eaux dans certains pays d'Afrique ne soulevait pas de problèmes sérieux pour les pêches continentales (FAO, 1971). Mais comme on l'avait prévu alors, l'urbanisation et l'industrialisation se sont intensifiées et on a utilisé de plus en plus largement les pesticides à des fins agricoles et sanitaires, et le résultat en a été dans certains pays l'apparition de problèmes locaux aigus, avec notamment des destructions de poissons. Il y a d'autres problèmes moins évidents mais on n'en connaît pas l'ampleur, car aucune étude n'a été effectuée à ce sujet, que ce soit au laboratoire ou sur le terrain.

De manière générale, les principales sources de pollution sont les eaux usées, les effluents d'eaux usées et les déversements d'autres déchets hautement oxydables résultant de la production et de la transformation des produits agricoles et forestiers, notamment des industries textiles, de celles du cuir, du café, du sucre, du sisal et de la pâte et du papier. En outre, les déchets des tanneries contiennent du chrome, et le cuivre et d'autres substances minérales sont importantes dans un ou deux pays. Il n'y a pratiquement pas d'industries lourdes et il est peu probable qu'elles se développent très vite sur une grande échelle. Les utilisations des pesticides, qui ont également été la cause de destructions de poissons, ont suscité des préoccupations quant aux effets à long terme et aux effets sublétaux possibles sur les poissons, notamment l'accumulation de composés chimiques dans les tissus comestibles.

Pour faire face à cette évolution, un certain nombre de mesures correctives ont été prises et nous indiquons ci-dessous (mais non obligatoirement par ordre d'importance) celles qui semblent avoir été utiles pour contrôler la pollution des eaux.

Pour les déversements d'eaux usées et de déchets industriels, on peut citer:

  1. l'évacuation des matières fécales autrement que par voie d'eau dans les petites agglomérations et les zones rurales;

  2. l'établissement d'inventaires des déversements dans les eaux superficielles et dans les égouts;

  3. la conduite d'enquêtes sur la qualité des eaux courantes;

  4. la classification des cours d'eau en fonction de la qualité de leurs eaux et des utilisations prévues;

  5. la synthèse des données sur le débit des cours d'eau et des données sur la qualité des eaux;

  6. la révision de la législation concernant le contrôle de la pollution des eaux et des dispositions institutionnelles d'application;

  7. l'utilisation des effluents pour l'irrigation, l'élevage du poisson et la récupération ou la fabrication de sous-produits utiles;

  8. l'élaboration et la mise en application de normes pour les déversements d'effluents dans les cours d'eau, compte tenu de la qualité et du volume des effluents ainsi que de l'eau réceptrice (sur la base du débit par temps sec), des utilisations de l'eau en aval et de la capacité d'auto-épuration naturelle de l'eau réceptrice;

  9. la mise en place des moyens nécessaires pour effectuer des tests de toxicité des effluents pour les poissons;

  10. le contrôle des déversements dans les égouts;

  11. la définition de critères de qualité des eaux pour des usages spécifiques, en particulier la pêche;

  12. la promotion de l'utilisation d'étangs d'oxydation pour l'épuration des eaux usées, y compris les recherches à ce sujet;

  13. la mise au point de méthodes d'épuration des eaux usées, en collaboration avec l'industrie;

  14. l'établissement de spécifications pour l'équipement de lutte contre la pollution et le subventionnement de son achat et de son installation;

  15. la mise en place de moyens de surveillance continue des effluents et de la qualité des eaux;

  16. la régulation de la qualité des eaux sur la base de bassins hydrographiques, dans un contexte national;

  17. la coordination entre la mise en valeur des ressources en eau et le développement de l'industrie, compte tenu des intérêts de la pêche et autres intérêts pertinents;

  18. la création d'un petit organe national de coordination “l'Agence pour la protection de l'environnement”, indépendante des ministères existants;

  19. l'examen de procédures permettant d'évaluer les effets sur l'environnement de nouveaux projets.

Pour les pesticides, on peut citer les mesures correctives suivantes:

  1. l'établissement d'une législation en vue d'homologuer tous les pesticides utilisés et évaluer les données sur la toxicité pour les poissons et autres organismes aquatiques, et donner des avis sur les utilisations sans danger;

  2. la conduite de tests de toxicité sur les espèces indigènes de poisson;

  3. la supervision des opérations de pulvérisation par des équipes spéciales d'observateurs;

  4. l'utilisation d'insecticides peu toxiques pour les poissons;

  5. la mesure des concentrations de pesticides et de leurs métabolites dans les poissons et dans d'autres éléments de l'environnement aquatique;

  6. l'élaboration de programmes de lutte intégrée contre les ravageurs où les pesticides n'ont pas obligatoirement un rôle prépondérant. A cette fin, on a utilisé le poisson pour lutter contre les insectes et les gastropodes hôtes de parasites humains.

Les travaux qui semblent avoir fait défaut, alors qu'ils auraient été indiqués, sont les suivants:

  1. une analyse coûts/bénéfices, dont McAuslan (1980) a souligné l'importance pour décider s'il convient ou non de prendre une mesure déterminée en vue de protéger l'environnement;

  2. l'exercice actif d'une pression en faveur des pêches commerciales jugées potentiellement rentables, comme recommandé par Bernacseck (1981);

  3. la concrétisation de l'idée de “plans directeurs pour les poissons” (Bernacseck, 1981) des divers bassins hydrographiques, à envisager parallèlement aux plans de développement des villes, de mise en valeur des ressources en eau et de développement de l'industrie (ce point a également été évoqué par R.A. Borthwick à l'ouverture de la quatrième session du CPCA);

  4. l'étude approfondie, au laboratoire et sur le terrain, de la corrélation entre la qualité des eaux, telle qu'affectée par la pollution, et celles des poissons et des pêcheries dans les conditions est-africaines.

Ces activités ont été poursuivies à des degrés divers dans chaque pays, mais elles ont déjà progressé suffisamment ou le contraire, selon le cas, pour justifier des confrontations plus détaillées des renseignements et des résultats d'expérience concernant les divers pays africains qu'il n'a été possible d'en faire dans le présent rapport. Il est donc recommandé que le CPCA encourage officiellement une liaison de ce type, afin que soient entrepris des efforts en commun pour identifier plus précisément les priorités et combler des lacunes importantes dans les informations disponibles.

En attendant, nous examinerons brièvement ici certaines des activités précitées pour nous rendre compte de leurs mérites et de la manière dont elles pourraient avantageusement être poursuivies. Des détails à leur sujet ont déjà été donnés au sections 3.1 et 3.2.

En premier lieu, il est clair que la plupart de ces activités ne touchent pas tant à la question des poissons et des pêcheries (quoique celles mentionnées aux points 9, 11, 21, 23 et 24 aient sur eux une incidence directe) qu'aux questions plus larges du contrôle de la pollution des eaux et de l'aménagement de l'environnement - dont les pêcheries ne représentent qu'un élément - qui exigent absolument une approche multidisciplinaire. A cette fin, une étroite collaboration s'impose entre les personnes qui s'intéressent principalement aux pêches et celles qui s'intéressent principalement, par exemple, au contrôle de la qualité des eaux, chaque groupe devant être capable d'apprécier le rôle de l'autre.

3.3.2 Evacuation des matières fécales autrement que par voie d'eau

Les fosses d'aisance, les puissards et les puits absorbants sont largement utilisés dans les petites agglomérations et dans les zones rurales et, quoique l'on s'occupe d'améliorer l'approvisionnement en eau potable sous conduite dans beaucoup d'entre elles et que l'on y installe quelquefois aussi en même temps des réseaux d'assainissement et des installations d'épuration des eaux usées, il n'est pas obligatoire que cela entraîne une intensification des évacuations par voie d'eau; de fait, il pourrait y avoir des avantages à conserver les méthodes traditionnelles d'évacuation ou, peut-être à les adapter pour la production de biogaz. Ce mode d'utilisation des matières fécales est déjà courant dans quelques pays en développement, mais jusqu'à présent, il ne s'est guère développé en Afrique de l'Est. La question est en dehors du domaine qui intéresse directement le CPCA, mais les personnes qui s'occupent de la prévention et du contrôle de la pollution des eaux devraient être informées sur les techniques actuelles (voir par exemple Rybczynski, Polprasert et McGarry, 1978).

3.3.3 Inventaires des déversements

Une première étape indispensable pour le contrôle de la pollution des eaux par les effluents et par les déchets industriels doit être l'inventaire de tous les déversements. Il y a plusieurs moyens d'y parvenir. Au Kenya par exemple, ce travail a été fait avec l'aide de l'OMS pour les déversements dans les eaux de surface; au Burundi, il est actuellement effectué par les pouvoirs publics; en Tanzanie, il est en cours avec l'aide de consultants, au fur et à mesure de la préparation de chaque grand plan de développement urbain; au Soudan enfin, c'est l'Université qui envisage de se charger de cette tâche. Dans plusieurs pays, par exemple au Kenya, en Tanzanie, au Malawi et en Zambie, l'octroi de licences pour le captage de l'eau suppose plus ou moins directement la fourniture de renseignements sur la qualité et le volume des effluents qui pourront résulter de l'utilisation de l'eau; mais les déversements dans les égouts publics sont fréquemment placés sous le contrôle des autorités locales.

3.3.4 Législation

La législation en matière de contrôle de la pollution des eaux est en cours d'élaboration rapide dans plusieurs pays, et elle est encore à l'examen dans la plupart. Dans quelques cas cependant, on est déjà parvenu au stade où elle est effectivement appliquée pour contrôler la pollution, par exemple au Kenya et au Malawi où l'octroi de licences pour le captage de l'eau est étroitement lié au contrôle de la qualité des effluents. Au Kenya, une infraction aux conditions dans lesquelles est autorisé le déversement de l'effluent peut entraîner le retrait de la licence d'utilisation; au Malawi, le système de redevances prévoit que le montant perçu augmente lorsque le volume et la qualité de l'effluent excèdent certaines normes. En général, une législation permettant d'imposer des conditions en fonction de la qualité et du volume des effluents est préférée à des normes rigides incorporées dans la législation elle-même, et une proposition isolée (faite en Zambie) tend à prévoir dans la législation une notation numérique de la qualité de l'environnement et des effluents, mais elle n'a pas reçu l'assentiment général.

Etant donné que la question n'a pas encore été résolue, il semblerait qu'un échange d'informations et d'idées entre pays africains serait utile et permettrait à chacun de tirer parti de l'expérience des autres. Il est donc recommandé que cette question soit examinée par le CPCA, et on suggère que la méthode la plus simple serait d'organiser un échange des textes des dernières législations en vigueur, ainsi que des avant-projets librement accessibles sur le moment, accompagnés dans chaque cas d'un commentaire du pays donateur, faisant ressortir les avantages et les inconvénients.

3.3.5 Utilisation des effluents

Cette question n'entre pas non plus strictement dans le mandat du CPCA, mais les possibilités d'utilisation des effluents présentent généralement de l'intérêt pour les personnes qui s'occupent de la pollution et des pêches, d'autant plus que la pisciculture est à prendre en considération dans certains cas. Le Centre de recherches pour le développement international a parrainé un projet entrepris dans un certain nombre de pays (notamment le Kenya), prévoyant la production de poisson dans des lagunes alimentées par des eaux d'égout et, en tout état de cause, on constate souvent la présence de poissons dans les derniers étangs d'une série. Même si ces poissons ne servent pas à la consommation humaine ou animale, il est clair qu'ils peuvent jouer un rôle très utile pour surveiller la qualité de l'effluent final. Semblable utilisation des poissons vivant dans la dernière lagune d'un système d'épuration a également été envisagée lorsque l'on a étudié les solutions possibles pour l'évacuation des déchets d'une usine de pâte qu'il est proposé d'installer au Malawi.

Parmi les autres faits nouveaux dans ce domaine, on peut citer l'utilisation des effluents aux fins de l'irrigation, comme au Soudan, et la conversion des déchets des raffineries de sucre en méthanol, comme on le fait déjà au Malawi par exemple et comme il a été proposé au Kenya. Parmi les questions qui justifieraient des recherches, comme indiqué par Stout et al. (1980), on peut citer l'étude des possibilités de conversion des déchets des parcs d'engraissement en produits d'oxydation ayant des utilisations industrielles, et la mise au point d'un équipement plus efficace de contrôle des effluents pour les usines d'engrais.

3.3.6 Normes applicables aux effluents et à l'environnement

En ce qui concerne l'élaboration de normes pour les effluents, une préférence générale est exprimée pour des normes adaptées aux cas individuels, plutôt que pour une norme d'ensemble prescrivant des valeurs uniformes pour chacune des caractéristiques qualitatives des eaux, sans tenir compte des conditions locales. Néanmoins, des directives sont souvent jugées nécessaires et il en existe sous forme provisoire, dans plusieurs pays par exemple en Tanzanie et au Malawi, et on en élabore actuellement dans d'autres; les suggestions tendant à les incorporer de façon rigide dans la législation, se heurtent généralement à une résistance.

De manière générale, on s'accorde à reconnaître que pour l'établissement de normes sur les effluents, il faut tenir compte de la qualité et du volume de l'effluent et de l'eau réceptrice, des utilisations de l'eau en aval et de la capacité d'auto-épuration naturelle. La mesure dans laquelle ces éléments sont effectivement pris en considération varie toutefois d'un pays à l'autre. Un préalable indispensable est le rassemblement de données sur le débit des cours d'eau, spécialement par temps sec, qui exige une étroite coordination entre les hydrologistes et les personnes qui s'occupent du contrôle de la qualité des eaux. Pour les cours d'eau saisonniers, l'entreposage périphérique a été envisagé pour certains effluents au Kenya. Au Malawi, le volume de l'effluent est également pris en considération indépendamment de sa dilution, dans le but d'encourager la recirculation de l'eau de traitement.

Quoique les pêches puissent être considérées comme une utilisation légitime des eaux en aval, dont il devrait être tenu compte dans tout système de classification des cours d'eau, l'utilisation effectivement prise en considération pour la formulation de normes sur les effluents est le plus souvent soit l'approvisionnement en eau potable uniquement comme au Kenya, soit l'approvisionnement en eau potable expressément lié aux pêches et aux déversements dans les lacs (les exigences relatives à la qualité de l'eau atteignant alors leur maximum) comme au Malawi. Une partie de la difficulté provient de ce qu'il n'a pas encore été établi de critères de qualité des eaux pour les poissons africains, que ce soit sur la base d'expérimentations sur les espèces indigènes faites au laboratoire dans des conditions contrôlées (quelques travaux préliminaires ayant toutefois été effectués sur leurs besoins d'oxygène dissous et leur survie lors de l'exposition à des concentrations létales aiguës de certains pesticides), sur la base d'observations des poissons et des pêcheries faites en milieu naturel en égard à la qualité et à la pollution de l'eau, ni sur la base d'un examen critique des données pertinentes disponibles pour des espèces apparentées. Au Kenya, les données concernant la truite servent actuellement de guide, mais on estime qu'il serait nécessaire de poursuivre les efforts dans ce domaine, de la même façon que le fait la Commission européenne consultative pour les pêches dans les eaux intérieures (CECPI) pour les poissons d'eau douce européens, dont les travaux ont été mis à jour et récapitulés par Alabaster et Lloyd (1982). Il est donc recommandé que le CPCA prenne l'initiative d'entreprendre des études critiques de la documentation sur les critères de qualité des eaux applicables aux poissons d'eau douce africains et qu'il examine également les besoins en matière de recherche. Les questions qui revêtent un intérêt de premier plan pour l'Afrique de l'Est sont les besoins d'oxygène dissous (OD) des poissons et les effets du chrome (présents dans les déchets des tanneries), du cuivre et des effluents de la fabrication de la pâte et du papier. L'OD et le cuivre ont déjà été étudiès par la CECPI, mais il y a eu beaucoup d'autres publications, spécialement au sujet du cuivre, depuis que le rapport a été mis à jour en 1979; le chrome est inscrit au programme de travail actuel de la CECPI. Il est donc également recommandé qu'une étroite liaison soit instaurée entre le CPCA et le Groupe de travail CECPI sur les critères de qualité des eaux pour les poissons d'eau douce européens.

La capacité d'auto-épuration naturelle des cours d'eau est considérée comme un critère important pour déterminer dans quelles conditions seront autorisés les déversements d'effluents, et elle doit être spécialement envisagée en rapport avec les modifications de la teneur en oxygène dissous imputables aux effluents d'eaux usées et autres déchets hautement oxydables. Toutefois, on ne peut expressément en tenir compte que dans une mesure très limitée, parce qu'on n'est pas très bien renseigné à ce sujet pour ce qui concerne les cours d'eau africains. A la connaissance du consultant, un seul projet de recherche a été entrepris sur la question (au Kenya) dans les pays d'Afrique qu'il a visités. En outre, un modèle simulatoire a été utilisé pour prévoir l'équilibre oxygéné dans un cours d'eau (en Tanzanie), mais on n'avait pas la preuve de son applicabilité (pour déterminer l'effet d'un déversement envisagé des effluents d'une usine de papier sur les bords du fleuve Rufiji). Il est clair qu'il faudrait évaluer les résultats des recherches pertinentes conduites en Afrique et ailleurs, en vue de préparer un manuel contenant des lignes d'orientation sur la meilleure façon de prévoir l'équilibre oxygéné des cours d'eau dans les conditions rencontrées en Afrique, et, de la sorte, établir des normes réalistes pour la demande biochimique en oxygène et autres caractéristiques qualitatives des eaux en ce qui concerne les effluents contenant des matières oxydables. Il est donc recommandé que le CPCA prenne des dispositions pour satisfaire à cette exigence et qu'il envisage également les recherches nécessaires dans ce domaine.

3.3.7 Tests de toxicité

La conduite de tests de toxicité sur les poissons indigènes est jugée utile aux fins des recherches visant à repérer des sources de déchets toxiques par ailleurs difficiles à identifier et à mesurer, aux fins de la surveillance qualitative de ces sources, et aux fins de l'évaluation préliminaire des pesticides pour déterminer leur toxicité aiguë, et on considère également qu'il s'agit d'une nécessité fondamentale pour l'établissement de critères de qualité des eaux. Des recherches sur les effluents ont été conduites occasionnellement (par exemple par le Kenya) ou sont prévues dans ce but (par exemple pour les déversements dans le lac Victoria en Tanzanie), ainsi qu'en vue de surveiller les déversements envisagés d'effluents d'usines de pâte à papier (par exemple en Tanzanie et au Malawi); en Tanzanie, on s'intéresse à l'utilisation d'un test normalisé de toxicité des effluents, ce pour quoi il serait souhaitable de se tenir en liaison avec l'Organisation internationale de normalisation, car des projets de méthodes normalisées en sont à un stade avancé de préparation. Des épreuves en vue de déterminer la toxicité à court terme des pesticides ont déjà été effectuées dans une certaine mesure (par exemple au Soudan) ou bien sont prévues (par exemple en Tanzanie et au Malawi); elles présentent un intérêt particulier en raison de l'intensification probable des applications de pesticides dans l'avenir, notamment de l'introduction de nouveaux herbicides, et en raison du fait que des effets plus qu'additifs des mélanges de pesticides sont plus fréquents avec cette catégorie de composés qu'avec les contaminants plus communément présents dans les eaux d'égout et les déchets industriels, tels que l'ammoniac et les métaux lourds (CECPI, 1981). Il est recommandé que le CPCA se tienne en liaison avec la CECPI pour suivre l'évolution dans ce domaine en Afrique.

3.3.8 Méthodes de traitement des déchets

En général, les gouvernements manquent de compétences techniques en ce qui concerne la technologie du traitement des eaux usées, mais ils reconnaissent qu'il serait utile de donner des avis à l'industrie sur la manière de satisfaire aux critères de qualité des effluents qui sont exigés d'elle. Au Kenya par exemple, où on a pu faire appel à des compétences techniques appropriées, la collaboration entre le Gouvernement et l'industrie a permis d'améliorer les méthodes de traitement des déchets de la transformation du café. Etant donné que ces déchets sont les mêmes dans d'autres pays africains, il importe de diffuser plus largement les résultats de cette initiative et de tous autres travaux pertinents et de préparer un manuel donnant des orientations générales.

Il importe également d'étudier des méthodes pour le traitement d'autres déchets susceptibles de revêtir une importance particulière en Afrique, par exemple ceux de la transformation du sisal et de la fabrication de pâte de bois et de papier et, si possible, de donner des avis sur les techniques de traitement les plus appropriées. En outre, une attention spéciale devrait être portée aux lagunes qui, en Afrique, conviennent particulièrement bien pour le traitement des eaux d'égout et autres déchets et sont très utilisées à cet effet, en raison de l'accessibilité générale de terrains à bon marché, de la température ambiante élevée et du rayonnement solaire, ainsi que de la facilité des opérations. Toutefois, les résultats ne sont pas forcément optimaux et il importe de les examiner en corrélation avec les caractéristiques d'aménagement, en sorte qu'il soit possible de formuler des avis appropriés, sur la base des enseignements dégagés.

Il est donc recommandé que le CPCA s'occupe de diffuser des renseignements et des avis sur les méthodes de traitement des déchets; à cet effet, il devrait envisager de préparer:

  1. une liste annotée de publications sur les méthodes de traitement des déchets applicables en Afrique (par exemple pour les eaux d'égout et les déchets de la transformation du sucre et du café, ainsi que des conserveries);

  2. un examen critique de la documentation sur l'utilisation des lagunes pour le traitement des eaux usées en Afrique et la préparation d'un manuel donnant des avis sur la conception et le fonctionnement de ces lagunes;

  3. la préparation d'un manuel sur le traitement des déchets de la transformation du café; et

  4. la préparation d'un manuel sur le traitement et la surveillance des effluents des usines de pâte et de papier en Afrique.

3.3.9 Contrôle de la qualité des eaux dans l'optique des pêcheries

Le concept d'aménagement des ressources hydriques sur la base des bassins hydrographiques, dans un contexte national, est très largement appliqué dans des pays tels que le Royaume-Uni mais il ne l'est que dans une mesure limitée par quelques pays africains. Ainsi, au Kenya, il existe plusieurs administrations chargées de la mise en valeur des bassins hydrographiques, mais le territoire national n'est pas totalement couvert; en Tanzanie, un exemple digne d'être mentionné est celui du bassin du fleuve Rufiji. La valeur de ce mode d'aménagement pour la protection des pêcheries dépend de l'efficacité avec laquelle il fait la part des exigences contradictoires en matière d'utilisation des ressources en eau et permet de résoudre les conflits. Ce qui a compromis cette efficacité a été l'insuffisance des consultations entre les différents groupes d'intérêt - par exemple développement de l'industrie, production d'énergie hydro-électrique, urbanisation, foresterie, agriculture et pêches - mais il est manifeste que l'on voit maintenant beaucoup mieux la nécessité d'une telle coordination.

Au niveau national, on s'intéresse de plus en plus à la création de services de la protection de l'environnement, indépendant des ministères existants; de bons exemples en sont celui qui existe déjà au Kenya et celui qu'il est proposé de créer en Tanzanie (McAuslan, 1980). On s'intéresse aussi au plus haut point à l'élaboration de procédures permettant d'évaluer les effets du développement sur l'environnement. Il est recommandé que le CPCA examine de quelle manière les exigences de la pêche devraient être prises en considération pour la préparation des exposés relatifs aux effets sur l'environnement.

Au niveau international, on a pu observer une collaboration entre divers pays pour la mise en valeur de ressources en eau, par exemple dans le cas du Nil et du bassin hydrographique du Kagera, ainsi que pour l'aménagement de pêcheries, par exemple dans le lac Tanganyika; mais, pour le moment, aucune initiative analogue n'a été prise en ce qui concerne l'incidence possible de la pollution des eaux sur les pêcheries. Il semble toutefois que la question deviendra extrêmement importante dans l'avenir car, en Afrique, nombreux sont les fleuves et les lacs qui délimitent en fait les frontières nationales. A l'heure actuelle, rien n'indique l'existence de graves problèmes de pollution dans les pêcheries de ces eaux, quoiqu'aucune étude détaillée n'ait encore été faite à ce sujet. Néanmoins, des inquiétudes ont déjà été exprimées quant à d'éventuels problèmes futurs, par exemple dans les eaux côtières des lacs Victoria et Tanganyika. Il semblerait donc prudent que les pays africains se mettent d'accord dès maintenant pour protéger les pêcheries de ces eaux internationales des dommages que pourrait leur causer plus tard la pollution. De fait, il a déjà été suggéré (Ssentongo, 1979) qu'il faudrait mettre en place des mécanismes bilatéraux ou régionaux en vue de réduire la pollution en fonction des exigences des pêcheries. La question a été examinée par Portmann (1978) en ce qui concerne le milieu marin; cet auteur, après avoir signalé les inconvénients des protocoles rigides qui ont déjà été promulgués, préconise un accord ou une déclaration internationale de type simple, suffisamment souple, auquel il pourrait être donné suite par les administrations nationales en fonction des besoins.

Il est donc recommandé que le CPCA encourage la préparation d'une convention sur le contrôle de la pollution dans les eaux africaines, en vertu de laquelle les pays membres conviendraient de contrôler leurs déversements de déchets dans les cours d'eau et les lacs internationaux, de manière à protéger les ressources halieutiques qu'ils contiennent contre la pollution des eaux.

3.3.10 Les pesticides dans le poisson

Pour les composés chimiques persistants qui sont introduits dans l'environnement, le principe d'un contrôle consistant à identifier les principaux organismes qui pourraient être touchés - homme, poissons ou autres -, à établir des critères appropriés de qualité de l'environnement et à mettre en place un système convenable de surveillance continue, a été bien décrit par Portmann (1978) pour le milieu marin et il s'applique également aux eaux douces.

En Afrique de l'Est, aucun programme régulier de surveillance des pesticides dans le poisson n'a encore été entrepris quoiqu'une étude d'une durée de cinq ans vienne de s'achever au Malawi et que plusieurs recherches isolées aient été faites ailleurs, dont certaines justifient les préoccupations qu'inspirent les effets nocifs possibles sur les pêcheries. D'autres études isolées en sont au stade de la planification, mais il n'est pas certain que l'on dispose du soutien technique et financier nécessaire. Il importerait de faire le point des données existantes sur les concentrations de pesticides dans les poissons, de mettre en place des programmes de surveillance continue liés aux opérations de pulvérisation, et de formuler ou revoir les lignes d'orientation concernant l'utilisation sans danger des pesticides dans l'optique des exigences des pêcheries. Il est donc recommandé que le CPCA prenne l'initiative de promouvoir et coordonner les ativités dans ce domaine en Afrique.

4. EDUCATION ET FORMATION

On reconnaît en Afrique la nécessité d'organiser l'éducation aux questions d'environnement à tous les niveaux de la société (Kenya, National Environment Secretariat, 1979; McAuslan, 1980), et cela malgré les obstacles fondamentaux que sont la pauvreté, l'analphabétisme et le manque de ressources; on reconnaît aussi qu'il faudrait utiliser à cet effet toute une série de méthodes, afin de toucher tous les âges de la population, de l'école à l'université. Mais on manque de personnel qualifié à tous les niveaux et, dans certains secteurs de la société, on a tendance à négliger les conséquences à long terme sur l'environnement de l'extraction des bénéfices immédiats, des programmes de développement.

Les programmes d'enseignement normaux ne sont généralement pas suffisamment spécialisés pour assurer convenablement la formation de ceux qui travaillent dans les domaines de la pollution et des pêches, quoique les moyens de formation existants en chimie, mathématiques et biologie puissent conférer de bonnes bases techniques. A l'échelon supérieur, il existe des cours de niveau post-universitaire dans certains pays. Au Soudan, par exemple, on a créé un Institut d'études sur l'environnement, dont le programme prévoit des activités de recherche et de formation en matière d'“aménagement des écosystèmes d'eau douce”, avec mention spéciale du projet du canal de Jonglei et de ses effets sur les pêcheries. Au Kenya, il existe des cours de niveau universitaire supérieur dans plusieurs domaines utiles, notamment les études techniques sur l'environnement, la chimie analytique de l'environnement, la biologie de la pollution aquatique, la limnologie et la législation applicable à l'environnement. Mais, dans certains cas, par exemple en Zambie, le manque de possibilités d'emploi rend difficile le recrutement d'un nombre suffisant de candidats pour assurer la praticabilité des cours, quoique l'Université soit en mesure d'enseigner les sciences de l'environnement et l'écologie.

Lorsque des cours de spécialisation ont été suivis outre-mer, il semble que leurs bénéficiaires soient promus dans l'administration, plutôt que de pouvoir mettre en pratique leurs compétences nouvellement acquises, et il en est de même apparemment pour ceux qui ont suvis des cours spécialisés de brève durée en Afrique. Néanmoins, ces cours semblent très appréciés. Par exemple, les quelques anciens participants au sixième cours de formation FAO/SIDA, organisé en 1978, avec qui le consultant a pris contact étaient encore en poste; ils ont exprimé leur satisfaction de leur travail, quoique, dans certains cas, les moyens techniques mis à leur disposition dans leur pays aient été trop limités pour leur permettre d'appliquer efficacement leurs nouvelles connaissances. Peut-être sera-t-il possible de résoudre en partie ces problèmes en liant l'acquisition de nouvelles compétences à l'acquisition de l'équipement et des moyens techniques voulus pour permettre de les utiliser plus complètement. Il serait également nécessaire d'enquêter sur la carrière de ces étudiants ayant bénéficié d'une formation et de déterminer plus précisément à quoi ils ont été employés.

Dans certains pays, des experts étrangers ont été affectés à des laboratoires nationaux pendant un an ou deux en vue de dispenser une formation spécialisée au personnel local - par exemple pour l'analyse des pesticides en Tanzanie. Dans d'autres, ces experts ont été globalement chargés de dispenser une formation plus générale et de moindre niveau à un nombre relativement important de stagiaires; ainsi, au Kenya, un programme de formation décentralisé, organisé à l'intention des personnes employées à la distribution d'eau dans les zones rurales, a utilisé les infrastructures scolaires existantes et des bâtiments supplémentaires ont été fournis par ceux qui patronnaient le programme.

Les pays seraient en mesure de dispenser eux-mêmes une grande partie de la formation nécessaire au personnel recruté à l'appui des experts scientifiques de niveau supérieur. Au Kenya par exemple, il existe un système consistant à détacher auprès des autorités locales des inspecteurs appartenant au siège administratif, afin de superviser le fonctionnement des installations de traitement des eaux; ce système pourrait être élargi à d'autres activités telles que l'épuration des eaux usées, l'échantillonnage des effluents, l'analyse chimique et les tests de toxicité, sous réserve de disposer d'un noyau de compétences techniques appropriées au sein des services concernés, ou de pouvoir obtenir une aide extérieure à cet effet.

L'importance d'une approche multidisciplinaire du problème des pêches et de la pollution a déjà été soulignée à la section 3.3 et elle est parfaitement reconnue en Afrique. Dans beaucoup de pays, il existe des infrastructures, par exemple, pour les pêches, l'alimentation en eau et les pulvérisations de pesticides, sur lesquelles il serait possible de greffer d'autres branches d'activités utiles. Dans quelques-uns, l'infrastructure des pêches pourrait être mise à profit pour donner des avis en ce qui concerne les normes de qualité de l'environnement et des effluents pour les poissons, et elle bénéficierait elle-même de conseils et d'activités de formation appropriés, notamment pour les tests de toxicité; l'administration des pêches zambienne, par exemple, est particulièrement intéressée par la formation dans le domaine de la pollution des eaux, et l'administration des pêches soudanaise (qui a déjà organisé un cours de formation à l'intention de ses techniciens des pêches) s'en féliciterait également. Les services de distribution d'eau et de traitement des eaux usées, qui sont concernés par la lutte contre la pollution et par l'établissement de normes pour les effluents déversés dans les égouts et dans les eaux superficielles, ont généralement accueilli avec satisfaction la suggestion tendant à améliorer leurs connaissances sur les processus de traitement des eaux usées et sur les processus d'auto-épuration naturelle dans les cours d'eau. Les responsables des programmes de pulvérisation de pesticides sont souvent très conscients du danger que ceux-ci font courir aux pêcheries, et de la nécessité d'éviter des dommages inutiles et de contrôler les doses de résidus présentes dans les poissons et dans d'autres organismes; mais, lorsque la surveillance continue des concentrations de pesticides ne peut pas être incorporée dans le programme lui-même, il serait peut-être nécessaire de former à l'analyse des pesticides les personnes plus directement concernées par les pêcheries et par la pollution.

Il est donc recommandé que le CPCA encourage de nouvelles activités de formation dans ces domaines à tous les niveaux; à cet effet, il devrait stimuler les échanges de renseignements et la confrontation des expériences entre les experts africains et rechercher une aide complémentaire à l'extérieur.

5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

5.1 Conclusions et recommandations générales

(1) Les pêcheries d'eau douce ont une importance déterminante pour l'approvisionnement alimentaire de l'Afrique et elles devraient être protégées des dommages causés par les déchets résultant de l'urbanisation et de l'industrialisation toujours croissantes et du développement de produits agricoles et forestiers; le déversement de déchets a déjà accru le degré de contamination et, dans certains cas, la pollution des eaux superficielles.

(2) La législation et les mécanismes administratifs nécessaires pour prévenir et combattre la pollution se développent rapidement, et un échange de renseignements et de données d'expérience actuellement disponibles en la matière en Afrique présenterait de l'utilité.

(3) Etant donné que la mise en valeur des ressources en eau et autres aménagements peuvent avoir des effets nocifs sur les pêcheries, il faudrait mettre en place des mécanismes consultatifs pour les programmes futurs, afin d'assurer que les préjudices qu'ils seraient susceptibles de causer aux pêcheries soient convenablement évalués et que leur incidence effective sur les pêcheries soit réduite au minimum.

(4) Le recours accru aux pesticides et l'accumulation de ces produits dans le poisson donnent de bonnes raisons de craindre qu'ils ne causent aux pêcheries de plus grands dommages qu'il ne ressort des destructions connues de poissons. Il importerait de mettre sur pied des programmes de surveillance continue et d'en évaluer les résultats.

5.2 Rôle du CPCA

Compte tenu des conclusions et recommandations générales ci-dessus, qui sont fondées sur les conclusions récapitulées et brièvement examinées à la section 3.3, et sur les renseignements plus détaillés donnés aux sections 3.1 et 3.2, les recommandations spécifiques ci-après sont portées à l'attention du CPCA.

(1) Le Secrétariat du CPCA devrait créer un groupe de travail sur la pollution des eaux et les pêcheries, chargé de mettre au point un programme concret de coopération technique dans ce domaine, après avoir établi une liste de priorités. Cette liste pourrait inclure (les points ci-après ne sont pas forcément donnés par ordre de priorité):

  1. échanges de renseignements sur la législation visant à protéger les pêcheries contre la pollution de leurs eaux et sur les services administratifs compétents;

  2. diffusion de renseignements sur les procédés d'épuration des eaux usées, notamment:

    1. liste annotée de publications sur les processus d'épuration des eaux résiduaires applicables en Afrique (par exemple, plus spécialement, sur les méthodes de traitement des eaux usées et des déchets de la transformation du café et du sisal);

    2. examen critique de la documentation et préparation d'un manuel sur l'utilisation de lagunes pour le traitement des eaux usées en Afrique;

    3. préparation d'un manuel sur le traitement des déchets de la transformation du café; et

    4. préparation d'un manuel sur le traitement des effluents des usines de pâte et de papier en Afrique.

  3. préparation d'un manuel sur les processus d'auto-épuration naturelle dans les cours d'eau africains;

  4. examen critique de la documentation sur les critères de qualité des eaux applicables aux poissons d'eau douce africains et identifications des besoins de recherche;

  5. soutien à des programmes réguliers de surveillance continue des pesticides dans les poissons et évaluation des résultats; et

  6. promotion de programmes de formation à tous les niveaux.

(2) Le Secrétariat du CPCA devrait créer un Groupe de travail chargé de préparer des lignes d'orientation en vue d'évaluer l'incidence sur les pêcheries de la mise en valeur de différentes ressources.

(3) Le Secrétariat du CPCA devrait promouvoir l'établissement d'une Convention sur le contrôle de la pollution dans les eaux africaines, en vertu de laquelle les pays membres conviendraient de contrôler leurs déversements de déchets dans les cours d'eau et les lacs internationaux, afin de protéger les ressources halieutiques qu'ils contiennent contre la pollution des eaux.

Ces recommandations ont été examinées et approuvées par le Séminaire CPCA sur l'aménagement et la mise en valeur des bassins versants, ainsi que par la quatrième session du CPCA tenue au Malawi du 8 au 12 décembre 1980.

6. RESUME

Pour le compte du Comité FAO des pêches continentales pour l'Afrique (CPCA), le consultant s'est rendu au Burundi, au Kenya, au Malawi, au Soudan, en Tanzanie et en Zambie pendant la période allant du 22 septembre au 29 octobre 1980, pour y examiner la nature et l'ampleur des problèmes de pollution des eaux affectant les pêcheries d'eau douce, les mesures actuellement prises pour faire face à la situation et les initiatives complémentaires à prendre dans l'avenir.

Le consultant a été impressionné par l'ampleur des améliorations que les pouvoirs publics, conscients de l'importance des pêches, apportent actuellement à leurs législations et à leurs services techniques spécialisés afin de protéger les pêcheries contre la pollution des eaux. Pour le moment, les problèmes semblent localisés, mais on manque de données quantitatives sur leur ampleur et leur importance. Il est évident que les instruments juridiques destinés à protéger la qualité des eaux et les compétences techniques disponibles pour les mettre en oeuvre, opéraient dans un cadre et avec une efficacité très variables selon les pays visités. Quelques pays en sont à un stade très avancé lorsqu'il s'agit de faire face à des types de problèmes précis, par exemple ceux que pose le déversement des déchets de la transformation du café, tandis que d'autres ne possèdent pas les ressources nécessaires pour mettre en application des moyens de contrôle législatif. On reconnaît généralement que le manque de renseignements techniques détaillés, et celui de moyens de surveillance continue et d'équipement de recherche, sont des obstacles majeurs à une action efficace.

Il serait nécessaire d'organiser des échanges d'informations et de résultats entre tous les pays africains; ce travail pourrait aboutir dans certains cas à la préparation d'examens critiques, de lignes d'orientation, de manuels et de protocoles, applicables au contrôle de la pollution. Il importerait également que les pays développés travaillant en collaboration avec les pays africains fournissent des avis et dispensent une formation.

Des recommandations d'ordre général et d'ordre particulier sont soumises au CPCA afin qu'il approuve ces conclusions et qu'il établisse des groupes de travail en vue d'encourager la poursuite des activités. Les points les plus importants sont les suivants:

  1. diffusion de renseignements sur les législations en matière de contrôle de la pollution et sur les technologies de traitement des déchets applicables en Afrique;

  2. études des processus d'auto-épuration naturelle dans les cours d'eau et des critères écologiques applicables aux espèces africaines de poissons.

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