Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

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L'Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine et le développement agricole: Enjeux et perspectives

L'Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) offre à l'Afrique une occasion unique de déployer son potentiel économique en faveur d'une croissance inclusive et d'un développement durable. Cet accord permettra de créer un marché africain unique de plus d'un milliard de consommateurs avec un PIB combiné de 2,5 billions de dollars des États-Unis. Il a pour objet de promouvoir la transformation et la croissance de l'agriculture en Afrique et de contribuer à la sécurité alimentaire, ainsi que d'améliorer la compétitivité moyennant le développement de chaînes de valeur agricoles régionales et d'encourager les investissements essentiels dans les infrastructures de production et de commercialisation. À travers ses différents protocoles, l'accord sur la ZLECAf aborde le commerce des marchandises (calendriers de libéralisation tarifaire, barrières non tarifaires, règles d'origine), le commerce des services, la concurrence, les investissements et la propriété intellectuelle. Une fois mis en place, il devrait stimuler les échanges agricoles intra-africains, estimés actuellement à moins de 20 pour cent du total des échanges agricoles.

Il est largement admis que l’accord portant création de la ZLECAf devra être étayé par des mesures et des politiques d'accompagnement. Dans de nombreux pays, l'amélioration des capacités de production et la promotion des investissements à valeur ajoutée constituent des conditions préalables pour tirer parti du marché unique créé par la ZLECAf. Il faudra appliquer des politiques complémentaires dans le domaine des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), des obstacles techniques au commerce (OTC) et des mécanismes de facilitation des échanges, notamment en ce qui concerne le respect des exigences des organismes internationaux de normalisation (par exemple la Commission du Codex Alimentarius) et l'introduction d'un régime commercial simplifié et harmonisé, en particulier pour les échanges agricoles transfrontaliers. Certains défis devront être relevés, notamment les pertes après récolte, la pression concurrentielle accrue, les mauvaises conditions de travail et les pertes d'emplois, la progressivité des droits de douane, les écarts en matière d'accès et d'utilisation des intrants et des services productifs entre les jeunes et entre femmes-hommes, et les dommages environnementaux causés par une croissance sauvage.

Certes, la ZLECAf devrait jouer un rôle crucial pour répondre à la demande croissante de denrées alimentaires sur le continent, mais les liens entre le commerce et la sécurité alimentaire et la nutrition sont intrinsèquement complexes, car plusieurs voies d'interaction affectent simultanément les différentes dimensions de la sécurité alimentaire (disponibilité, accès, utilisation et stabilité). Ainsi, le commerce contribue à stabiliser les prix des denrées alimentaires et à améliorer la disponibilité alimentaire grâce au déplacement des denrées alimentaires des régions excédentaires vers les régions déficitaires. Certains considèrent toutefois le commerce comme une menace pour la sécurité alimentaire car il comporte des risques, tant pour les petits producteurs que pour les consommateurs.

Cette discussion en ligne a pour but d'ouvrir un échange d'idées, de bonnes pratiques et de leçons apprises sur les enjeux et les perspectives de la mise en œuvre de la ZLECAf dans le secteur agricole et les incidences sur la sécurité alimentaire et la nutrition. Nous vous invitons à prendre en considération les questions suivantes:

  1. Certains pays africains craignent que la ZLECAf ne porte préjudice aux agriculteurs et aux industries locales. Comment la ZLECAf va-t-elle influer sur la sécurité alimentaire et le développement agricole? Comment minimiser les éventuels impacts négatifs? Pouvez-vous en donner quelques exemples concrets?
  2. Le commerce transfrontalier informel joue un rôle crucial en contribuant à la sécurité alimentaire, mais pose également des défis majeurs pour les commerçants et les entreprises locales.  Comment les politiques commerciales appliquées dans le contexte de la ZLEACf devront-elles aborder ce commerce transfrontalier informel? Quels sont les éléments qui font obstacle à la formalisation inclusive du commerce agricole en Afrique?
  3. Plus de 90 pour cent des acteurs sur les marchés africains sont des micro, petites et moyennes entreprises (MPME). Quels sont les enjeux spécifiques auxquels sont confrontés les opérateurs et les MPME dans le cadre du commerce agricole transfrontalier? Quelles sont les actions qui, selon vous, peuvent contribuer à relever ces défis? Existe-t-il des solutions informatiques numériques éprouvées permettant de répondre à certains de ces enjeux, et peuvent-elles être mises en œuvre à plus grande échelle?
  4. Les SPS/OTC ont un rôle légitime à jouer pour garantir la sécurité alimentaire. Veuillez décrire à l'aide d'exemples comment ces mesures peuvent devenir des entraves aux échanges et partager les bonnes pratiques en illustrant la manière dont ces obstacles aux échanges peuvent être surmontés.
  5. Dans le cadre de la ZLEACf, les pays africains se sont engagés à libéraliser la quasi-totalité des échanges commerciaux moyennant l'élimination des droits de douane sur 90 pour cent des marchandises. Les 10 pour cent restants sont répartis entre les produits sensibles (7 pour cent) et la liste d'exclusion (3 pour cent), à savoir les produits pour lesquels aucune réduction tarifaire ne serait proposée. La liste des produits sensibles et exclus n'est pas encore disponible. Si des denrées alimentaires essentielles figurent sur la liste des produits sensibles et exclus, quelles en seraient les conséquences pour la sécurité alimentaire?
  6. La dépendance vis-à-vis des importations de denrées alimentaires rend les pays africains vulnérables aux fluctuations des échanges commerciaux internationaux causées par COVID19. Quelles sont les mesures politiques et réglementaires qui peuvent être prises au niveau régional et/ou continental pour maintenir les circuits commerciaux ouverts, tout en minimisant les impacts sur les chaînes d'approvisionnement alimentaire? Quel est le rôle de la ZLEACf à cet égard?

 

Les résultats de la discussion contribueront à éclairer le travail de la FAO dans le soutien fourni aux pays africains et aux organismes régionaux pour la mise en œuvre de la ZLEACf dans le secteur agroalimentaire et pour améliorer le partage des connaissances, la coopération et l'échange d'informations sur le commerce agricole intra-africain dans le contexte de la ZLEACf.

Nous attendons avec impatience vos contributions et vous remercions de votre aide pour faire avancer l'agenda du commerce agricole dans le processus de la ZLEACf.

Jean Senahoun

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TRADUCTION FRANÇAISE CI-DESSOUS

Will the planned free trade area also include a common agricultural policy, such as CAP (https://en.wikipedia.org/wiki/Common_Agricultural_Policy) in the EU?

So a "joint financing", "community preference" and a "unity of the market" with the goal of sustainable food security for citizens in the participating countries and the rest of Africa.

Are compensation mechanisms, of economic and / or financial kind, planned to compensate the economic concentration power of the market?

A common free market, without unjustified tariffs and non-tariff barriers to trade will most probably increase the common yield strongly, but it will hardly ensure a fair and basic needs securing distribution on its own. Especially with common currencies in some of the participating states.

For this you need at least such procedures as MIP in the EU (https://en.wikipedia.org/wiki/Macroeconomic_Imbalance_Procedure).

Or like article XII from GATT 47

(https://www.wto.org/english/res_e/publications_e/ai17_e/gatt1994_art12_…).

But even those will most probably still not be sufficient enough. 

La zone de libre-échange prévue comprendra-t-elle également une politique agricole commune, telle que la PAC (https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_agricole_commune) dans l'UE?

Donc un «financement conjoint», une «préférence communautaire» et d'une «unité du marché» dans le but d'une sécurité alimentaire durable pour les citoyens des pays participants et du reste de l'Afrique.

Des mécanismes de compensation, de nature économique et / ou financière, sont-ils prévus pour compenser le pouvoir de concentration économique du marché?

Un marché libre commun, sans tarifs injustifiés et sans barrières non tarifaires au commerce, augmentera probablement fortement le profit commun, mais cela ne garantira pas une distribution équitable des besoins de base. Surtout avec les monnaies communes dans certains des États participants.

Pour cela, il faut au moins des procédures telles que la PDM dans l'UE (https://en.wikipedia.org/wiki/Macroeconomic_Imbalance_Procedure).

Ou comme l'article XII du GATT 47

(https://www.wto.org/english/res_e/publications_e/ai17_e/gatt1994_art12_…).

Mais même ceux-ci ne seront probablement pas encore suffisants.

Un marché libre commun sans une réglementation politique suffisante et un système de compensation conduira rarement ou jamais à un résultat durable et socialement acceptable, du moins à mon avis.

 

TRADUCTION FRANÇAISE CI-DESSOUS

Agriculture is both at the foundational end and heart of an economic system, in Africa, notwithstanding. African agricultural products yearn for timely delivery which not only reduces post-harvest losses but has time and place utility along the production-consumption chain. Efficient and effective policies, institutions, programmes and projects are required in most African states for the agricultural chain to realize its diverse goals within the economic system. The African Continental Free Trade Area (AfCFTA) fits squarely into this yearning need, which is required to improve regional and sub-regional trade. However, bold reforms are required from African states, first for them to have faith on intra-African trade, promote continental business cooperation and encourage intra-African collaboration which stands diametrically opposite from the perceived and expected short-term gains from north-south trade between African states and their colonial partners. There's a need for a radical change in the trade routes, a need for new dynamism and a revolutionary courage for African countries to have faith on each other and exploit the gains which member states in regional and sub-regional organizations can offer quickly, timely and effectively on the exchange of agricultural commodities. The long-term gains for intra-African trade supersedes the short-term benefits that have trapped these countries for years through poor-terms in North-South trade. While this shift may require expensive efforts in lowering the transaction costs between African states, however, the long-term gains of job creation and availability of cheaper raw materials for industries and diverse foods that address the pervasive food insecurity challenge, means all efforts should be to ensure AfCFTA works.

L'agriculture est à la fois à la base et au cœur d'un système économique, en Afrique, nonobstant. Les produits agricoles africains aspirent à une livraison opportune qui non seulement réduit les pertes après récolte, mais qui a du temps et de l'utilité tout au long de la chaîne de production-consommation. Des politiques, des institutions, des programmes et des projets efficients et efficaces sont nécessaires dans la plupart des États africains pour que la chaîne agricole atteigne ses divers objectifs au sein du système économique. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) correspond parfaitement à ce besoin ardent, qui est nécessaire pour améliorer le commerce régional et sous-régional. Cependant, des réformes audacieuses sont nécessaires de la part des États africains, d'abord pour qu'ils aient confiance dans le commerce intra-africain, promeuvent la coopération commerciale continentale et encouragent la collaboration intra-africaine qui est diamétralement opposée aux gains à court terme perçus et attendus du commerce nord-sud entre les États africains et leurs partenaires coloniaux. Il faut un changement radical des routes commerciales, un besoin de dynamisme nouveau et un courage révolutionnaire pour que les pays africains se fassent confiance et exploitent les gains que les États membres des organisations régionales et sous-régionales peuvent offrir rapidement, en temps opportun et efficacement concernant l'échange des produits agricoles. Les gains à long terme pour le commerce intra-africain l’emportent sur les avantages à court terme qui ont piégé ces pays depuis des années en raison des mauvaises conditions du commerce Nord-Sud. Bien que ce changement puisse nécessiter des efforts coûteux pour réduire les coûts de transaction entre les États africains, cependant, les gains à long terme de la création d'emplois et la disponibilité de matières premières moins chères pour les industries et d’aliments divers, ce qui peut contribuer à réduire l'insécurité alimentaire omniprésente, signifie que tous les efforts doivent être pour assurer le bon fonctionnement de la ZLECAf.

 

 

TRADUCTION FRANÇAISE CI-DESSOUS

Today, some 54% of Africa's working force relies on the agriculture sector for livelihoods, income and employment. The vast majority of this includes smallholder producers and family farmers. Access to larger markets certainly has huge potential for farmers everywhere, yet I would like to focus my contribution on perspective of the small holder farmer and the need for support in participation within trade deals.

Beyond economic stimulation and agricultural develpoment, if the objective is to increase food security (and reduce rural poverty), it is essential that both the AfCFTA along with regional and national policies that acompany the trade deal ensure that strategies will be put in place to include and support small holder producers and especially those that may be more marginzed (including producers that are more vulnerable to food insecurity).

Trade liberalization will not result in increased food security unless domestic producers and traders (including small scale producers and family farmers) are able to participate in increaseing trading opportunities. 

When we look at Argentina, one of the world's biggest agricultural export countries, the vast majority of production in done through large scale production (up to 100,000 hectares or more). This may seem like a strange example when comparing to Africa where the majority of producers are small scale, yet let's keep in mind that opportunities to access the export market are much easier for large and medium scale producers. Having more accessible (including affordable) food imported into a given country can certainly lead to greater food security but let's not forgot about the small holder producers that may not be able to keep up with lower priced produce flowing in and who often loose their livelihoods in this process.

Therefore, developing national needs assessment with regards to the inclusion of small holder farmers, including more marginalized producers (pastoralist, those relying on the labour of their children, ingigenous peoples, youth and more) would seem essential. 

Important considerations, including recommended practices with regards to international trade deals and food security can be found in the FAO publication: Agriculture trade policy and food security in the Carribean (http://www.fao.org/3/a1146e/a1146e00.htm)

Aujourd'hui, environ 54% de la main-d'œuvre africaine dépend du secteur agricole pour ses moyens de subsistance, ses revenus et son emploi. La grande majorité de cela comprend les petits producteurs et les agriculteurs familiaux. L'accès à de plus grands marchés a certainement partout un énorme potentiel pour les agriculteurs, mais j’aimerais centrer ma contribution à la perspective du petit agriculteur et le besoin d'un soutien pour participer aux accords commerciaux.

Au-delà de la stimulation économique et du développement agricole, si l'objectif est d'accroître la sécurité alimentaire (et de réduire la pauvreté rurale), il est essentiel que la ZLECAf et les politiques régionales et nationales qui accompagnent l'accord commercial garantissent que des stratégies seront mises en place pour inclure et soutenir les petits producteurs et en particulier ceux qui peuvent être plus marginalisés (y compris les producteurs plus vulnérables à l'insécurité alimentaire).

La libéralisation du commerce n'entraînera pas une sécurité alimentaire accrue à moins que les producteurs et commerçants nationaux (y compris les petits producteurs et les agriculteurs familiaux) soient en mesure de participer à l'augmentation des opportunités commerciales.

Quand on regarde l'Argentine, l'un des plus grands pays exportateurs de produits agricoles au monde, la grande majorité de la production est une production à grande échelle (jusqu'à 100 000 hectares ou plus). Cela peut sembler un exemple étrange lorsqu'on compare à l'Afrique où la majorité des producteurs sont des petits exploitants agricoles, mais gardons à l'esprit que les opportunités d'accéder au marché d'exportation sont plus faciles pour les grands e moyens producteurs. Le fait d'avoir des aliments plus accessibles (y compris abordables) importés peut conduire à une plus grande sécurité alimentaire, mais les petits producteurs ne pourraient pas être en mesure de suivre les produits à bas prix qui sont mis en marché et perdent souvent leurs moyens de subsistance dans ce processus.

Par conséquent, le développement d'une évaluation des besoins nationaux en ce qui concerne l'inclusion des petits exploitants agricoles, y compris les producteurs plus marginalisés (pasteurs, ceux qui dépendent du travail de leurs enfants, les peuples autochtones, les jeunes etc.) semble essentiel.

Des considérations importantes, y compris les pratiques recommandées en ce qui concerne les accords commerciaux internationaux et la sécurité alimentaire, figurent dans la publication de la FAO: Politique commerciale agricole et sécurité alimentaire dans les Caraïbes (http://www.fao.org/3/a1146e/a1146e00.htm)

 

 

 

TRADUCTION FRANÇAISE CI-DESSOUS

Dear organisers and colleague participants,

I had expected heavy participation on this topic, given its potential importance for energising the African economy; I am dissapointed to see so few posts. Maybe the scope should be more focused on a few questions next time.  On this occassion I raise a few points for consideration:

1. Increased trade presupposes surpluses to trade among African countries - but we know that most countrires have been in agricultural deficit since the early 1980s - a prime challenge could be to encourage each country to focus on a few key commodities for policy support and which can then yield the surpluses needed to trade among themselves as well as globally.

2. In the case of cereals and other basic foods, many African countries are  significant recepients of food aid - commercial exports among the countries have to compete with this "free" food, apart from competing on price with other commercial imports.

3. The literatire is awash with examples of African governments frequently interfering in free trade - they tend to ban exports of basic foods at the earliest sign of possible domestic shortage. This cannot give confidence in the inter-African sourcing.

4. Africa's food  tastes are increasingly tending towards commodities such as wheat, for which it will never be a globally competitive producer. The tastes are partly driven by food aid and preferential trade deals - what then will Africa trade in for which it can be globally competitive?

5. There will be great temptation for governments to classify basic foods such as maize as "sensitive" or othrwise protected and therefore not open to taffir-free exchanges among African countries. This would rob the AfCFTA of masny potentially high-volume trade commodities. How to combat this temptation?

Lastly, perhaps FAO should make the topic more focused and exciting so as to attract greater participation in this debate.

Mafa Chipeta  

Chers organisateurs et collègues participants,

Je m'attendais à une forte participation sur ce sujet, étant donné son importance potentielle pour dynamiser l'économie africaine; Je suis déçu de voir si peu de messages. Peut-être la prochaine fois, la portée devrait être plus concentrée sur quelques questions. A cette occasion, je soulève quelques points à considérer:

1. L'augmentation du commerce présuppose des excédents commerciaux entre les pays africains - mais nous savons que la plupart des pays sont en déficit agricole depuis le début des années 80 - un défi majeur pourrait être d'encourager chaque pays à se concentrer sur quelques produits de base pour le soutien politique et qui peuvent puis dégager les excédents nécessaires aux échanges entre eux ainsi qu'au niveau mondial.

2. Dans le cas des céréales et des autres aliments de base, de nombreux pays africains sont d'importants bénéficiaires de l'aide alimentaire - les exportations commerciales entre les pays sont en concurrence avec cette nourriture gratuite, en dehors de la concurrence sur le prix avec d'autres importations commerciales.

3. La littérature regorge d'exemples de gouvernements africains qui interfèrent fréquemment dans le libre-échange - ils ont tendance à interdire les exportations d'aliments de base dès les premiers signes d'une éventuelle pénurie nationale. Cela ne peut pas donner confiance dans le sourcing interafricain.

4. Les goûts alimentaires de l'Afrique tendent de plus en plus vers des produits tels que le blé, pour lequel le continent ne sera jamais un producteur d'énergie compétitif à l'échelle mondiale. Les goûts sont en partie tirés par l'aide alimentaire et les accords commerciaux préférentiels - dans quoi l'Afrique va-t-elle faire du commerce pour laquelle elle peut être compétitive à l'échelle mondiale ?

5. Les gouvernements seront tentés de classer les aliments de base tels que le maïs comme "sensibles" ou autrement protégés et donc non ouverts au commerce non tarifaire entre les pays africains. Cela priverait la ZLECAf de produits commerciaux potentiellement volumineux. Comment lutter contre cette tentation ?

Enfin, peut-être la FAO devrait rendre le sujet plus ciblé et prometteur afin d'attirer une plus grande participation à ce débat.

Mafa Chipeta

 

English translation below

Le potentiel agricole est énorme, il faut juste une bonne organisation, un partage d'expérience entre les Etats.

The agricultural potential is enormous, you just need a good organization, sharing of experience between the States.

TRADUCTION FRANÇAISE CI-DESSOUS

The African Continental Free Trade Area Agreement and agricultural development: challenges and prospects

Thank you for raising this important topic for discussion. Let us look at a regular scenario in many countries of the African continent: Every year, people in the continent experience food insecurity, which takes an international response to manage until the next harvest. The key question is, what do countries need in place for their citizens to access food and nutritional security year-round? Responses range from supportive policy, inputs for more production, better harvesting and storage techniques, to marketing, transport and redistribution mechanisms.

Analysis of the above issues (available in many countries) will lead to informed decisions on how to better The African Continental Free Trade Area (AfCFTA) Agreement

  1. The extent to which AfCFTA can benefit or harm farmers and local industries will depend on the existing policy and practice at the local and national levels. If national governments have an operational strategy for food security and agricultural development in place, fitting into AfCFTA will be easy—an advantage or sorts. Assuming that governments are already aware of the causes of any national food insecurity they experience (e.g. changes in weather, land unsuitable for production of certain food crops, storage, redistribution, pricing, etc.)—such a country will be better placed to take part in AfCFTA—influence policy formulation from an informed position.

Likewise, countries without a proper national strategy on food security and agricultural development will be at a disadvantage joining AfCFTA—if they are not aware of the causes of food insecurity at the national level, how will they identify what food items they will need from other countries, when and at what price? Or what surplus they have to trade with others without denying citizens. The way to minimize negative impacts is through an organized national food production and food security strategy.

  1. Related to one above, informality/formality on cross-border trader goes back to national policies on food security and agricultural production—how have neighbouring countries addressed cross-border trade in terms of definition and policy support? For example, are shared markets near national borders defined as legal/formal/informal—if local people cross the border to buy/sell?

Trade policies at national and AfCFTA levels will need to define cross-border trade at different levels - head-loads of products by local communities, or lorry/train loads of food items across borders. Definition of cross-border trade—is it the same for countries that share an international border, compared to countries that do not?  

  1. Some challenges faced by MSMEs (in national documents and published papers) relate to storage, packaging, transportation, associations/middlemen/Gatekeepers, pricing, and supportive policy guidelines. Well-run farmer/trader associations would be a suitable starting point. Associations will enable them to combine products, sell wholesale in AfCFTA markets—gives them a better price bargaining power, and a voice at policy formulation forums—national/ AfCFTA/international.   
  2. The choice of food products/goods to classify as liberalized/sensitive/exclusion should be determined by advantages within countries, and market needs. What is the rational to liberalize a product consumed by most of the national population (maize, wheat), against exclusion of an agricultural product (cut flowers) that would affect few citizens?   
  3. The current understanding is that food being a necessity, trade is food items is still taking place amid Covid-19. Countries and regions have safety guidelines from WHO and national levels to guide the packaging and transportation.

AfCFTA needs to have in place lists of food items/products to be exported/imported. Some countries export agricultural produce during harvesting season and import the same in their low season at a higher price! With Covid-19, some of these countries could have found themselves in a season of need, yet they cannot import—a lesson to consider for future policies.

This issue takes us back to national policies on agricultural production, storage, redistribution, and pricing. Do countries have policies that ensure they have stored enough for at least one to two production seasons, to sell the rest as surplus? Maybe there’s need to have a policy in place that countries can only sell at the AfCFTA after they prove to have stored enough for their country’s needs—helps eliminate middlemen from selling products needed at national levels.

L'Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine et le développement agricole: Enjeux et perspectives

Merci d'avoir soulevé cet important sujet de discussion. Examinons un scénario régulier dans de nombreux pays du continent africain : chaque année, les populations du continent connaissent l'insécurité alimentaire, ce qui nécessite une réponse internationale à gérer jusqu'à la prochaine récolte.



La question clé est: de quoi les pays ont-ils besoin pour que leurs citoyens puissent accéder à la sécurité alimentaire et nutritionnelle toute l'année? Les réponses vont de la politique de soutien, des intrants pour plus de production, des meilleures techniques de récolte et de stockage, aux mécanismes de commercialisation, de transport et de redistribution.

L'analyse des questions ci-dessus (disponibles dans de nombreux pays) conduira à des décisions éclairées sur la façon d'améliorer l'Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)

  1. La mesure dans laquelle la ZLECAf peut bénéficier ou nuire aux agriculteurs et aux industries locales dépendra de la politique et des pratiques existantes aux niveaux local et national. Si les gouvernements nationaux ont mis en place une stratégie opérationnelle pour la sécurité alimentaire et le développement agricole, l'adhésion à la ZLECA sera facile. En supposant que les gouvernements sont déjà conscients des causes de l'insécurité alimentaire nationale qu'ils connaissent (par exemple, les changements météorologiques, les terres impropres à la production de certaines cultures vivrières, le stockage, la redistribution, les prix, etc.) - un tel pays sera mieux placé pour participer à la ZLECAf - influencer la formulation des politiques à partir d'une position éclairée.

Également, les pays dépourvus de stratégie nationale appropriée en matière de sécurité alimentaire et de développement agricole seront désavantagés lors de leur adhésion à la ZLECAf - s'ils ne sont pas conscients des causes de l'insécurité alimentaire au niveau national, comment identifieront-ils les produits alimentaires dont ils auront besoin d'autres pays, quand et à quel prix ? Ou quel excédent ils doivent échanger avec les autres sans renier les citoyens. La manière de minimiser les impacts négatifs passe par une stratégie nationale organisée de production alimentaire et de sécurité alimentaire.

1. Dans le même ordre d'idées que ci-dessus, le caractère informel / formel du commerce transfrontalier remonte aux politiques nationales de sécurité alimentaire et de production agricole - comment les pays voisins ont-ils abordé le commerce transfrontalier en termes de définition et de soutien politique? Par exemple, les marchés partagés près des frontières nationales sont-ils définis comme légaux / formels / informels - si les populations locales traversent la frontière pour acheter / vendre?

Les politiques commerciales aux niveaux national et de la ZLECAf devront définir le commerce transfrontalier à différents niveaux - charges de tête des produits par les communautés locales, ou charges de camion / train de produits alimentaires à travers les frontières. Définition du commerce transfrontalier - est-ce la même chose pour les pays qui partagent une frontière internationale que pour les autres pays?

  1. Certains défis auxquels sont confrontées les MPME (dans les documents nationaux et les articles publiés) concernent le stockage, l'emballage, le transport, les associations / intermédiaires / gardiens, la tarification et les directives de politique de soutien. Les associations d'agriculteurs / commerçants bien gérées seraient un bon point de départ. Les associations leur permettront de combiner des produits, de vendre en gros sur les marchés de la ZLECAf – ce qui leur donne un meilleur pouvoir de négociation sur les prix et une voix dans les forums de formulation des politiques - national / ZLECAf / international.
  2. Le choix des produits / biens alimentaires à classer comme libéralisés / sensibles / exclusion devrait être déterminé par les avantages au sein des pays et les besoins du marché. Quelle est le rationnel de libéraliser un produit consommé par la majeure partie de la population nationale (maïs, blé), contre l'exclusion d'un produit agricole (fleurs coupées) qui toucherait peu de citoyens ?
  3. La compréhension actuelle est que la nourriture étant une nécessité, le commerce des produits alimentaires se déroule toujours dans le contexte du COVID-19. Les pays et les régions ont des directives de sécurité de l'OMS et des niveaux nationaux pour guider l'emballage et le transport.

La ZLECAf doit avoir en place des listes de produits alimentaires / produits à exporter / importer. Certains pays exportent des produits agricoles pendant la saison des récoltes et les importent en basse saison à un prix plus élevé ! Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, certains de ces pays auraient pu se retrouver dans une saison de besoin, mais ils ne peuvent pas importer - une leçon à considérer pour les politiques futures.

Cette question nous ramène aux politiques nationales sur la production agricole, le stockage, la redistribution et les prix. Les pays ont-ils des politiques qui garantissant qu'ils ont stocké suffisamment pour au moins une à deux saisons de production pour vendre le reste comme excédent ? Il est peut-être nécessaire de mettre en place une politique selon laquelle les pays ne peuvent vendre à la ZLECAf qu'après avoir prouvé qu'ils ont stocké suffisamment pour les besoins de leur pays - aide à éliminer les intermédiaires de vendre les produits nécessaires au niveau national.

 

English translation below

En principe si la réflexion est bien menée cela devrait aboutir à des impacts positifs pour tous à la seule condition que chaque pays ait une maîtrise sur des produits alimentaires essentiels de base.

Aucun pays au sud du Sahara n'a une maîtrise sur la culture des céréales, sur l'élevage, sur la péché. Rien n'est en suffisance, on doit importer toujours.

Pensons d'abord à régler ces faiblesses de souveraineté alimentaire avant de s'embarquer dans un marché avec des pénuries.

Exemple: le Sénégal, à la faveur du climat, a une certaine maîtrise de l'exportation de l' arachide. Mais cela n'a pas profité à sa sécurité alimentaire. Il importe de loin son alimentation. Il vend son arachide librement mais qu'a t- il réellement gagner depuis?

Si....des terres dégradées une déforestation sans précédent, une surexploitation des produits halieutiques, des bourses  familiales de compensation pour les couches vulnérables crées par des systèmes économiques qui n'arrangent personne.

Ce pays  doit travailler  pour une maîtrise de la production souveraine  des céréales et en particulier le riz et satisfaire la demande toujours croissante:

il doit satisfaire d'abord  son marché intérieur.

En faite l idée de cette Zone de libre échange doit être précédée par la mise en cohérence des besoins alimentaires, les capacités de production, et les facteurs environnementaux qui  influencent la production des moyens d'existence. Chacun saura de quoi il dispose, de quoi il est capable, de quoi il a besoin et enfin qu'est ce qu il pourra amener dans le marché comme produit naturel ou fini sans altérer le ravitaillement de son marché intérieur.

Exemple: le Sénégal à 700 km de côtes très poissonneuses. Son marché intérieur est insuffisamment ravitaillé en poisson; les populations profitent peu de cette richesse nationale.

L'alimentation du pays est impacté négativement par le marché mondial.

Aujourd'hui, la rareté du poisson est sur toutes les lèvres. Les derniers venus dans le secteur ne laissent rien à la péché artisanale sensée de fournir le marché intérieur...

Avec cette zone de libre échange le Sénégal pourrait éviter à une large mesure des accords appauvrissants de pêche, vendre sa ressource dans la zone de libre échange sans porter préjudice à la ressource et assurer une alimentation riche en protéine a sa population ou la réduction de 50% de la prévalence de l'anémie chez les femmes en âge de procréer et les autres groupes vulnérables reste le défi actuel de la Cellule de lutte contre la malnutrition.

In principle, if the reflection is carried out well, this should lead to positive impacts for all on the only condition that each country has control over essential basic food products.

No sub-Saharan country has control over the cultivation of cereals, over livestock, over fisheries. Nothing is enough, they must always import.

Let us first think of resolving these weaknesses in food sovereignty before embarking on a market with shortages.

Example: Senegal, thanks to the climate, has a certain control over the export of groundnuts. but that did not benefit its food security. It imports his food from afar. The country sells its peanuts freely but what has it really gained since then?

Degraded land, unprecedented deforestation, overexploitation of fishery products, family compensation grants for vulnerable groups created by economic systems that do not help anyone.

This country must work for a control of the sovereign production of cereals and in particular rice and satisfy the ever increasing demand:

it must first satisfy its internal market.

In fact the idea of this Free Trade Zone must be preceded by the alignment of food needs, production capacities, and environmental factors that influence the livelihood production. Everyone will know what he has, what he is capable of, what he needs and finally what he can bring to the market as a natural or finished product without altering the supply of his internal market.

Example: Senegal has a very rich fishing coast of 700 km. Its internal market is insufficiently supplied with fish; the population benefits little from this national wealth.

The country’s supply is negatively impacted by the world market.

Today, the scarcity of fish is on everyone's lips. The latest arrivals in the sector leave nothing to the artisanal fisheries to supply the internal market...

With this free trade zone, Senegal could largely avoid impoverishing fishing agreements, sell its resource in the free trade zone without harming this resource and ensure a protein-rich diet for its population or the reduction of 50 % of the prevalence of anemia among women of reproductive age and other vulnerable groups, which remains the current challenge of the country’s Malnutrition Control Unit.

 

TRADUCTION FRANÇAISE CI-DESSOUS

Dear members of the FSN Forum,

Thank you to those who have already contributed their comments and feedback to this important discussion. The contributions so far have provided valuable insights on how intra-African trade can improve food security by increasing the diversity and supply of food products, particularly during COVID-19 and other emergencies. A clear message to the chief trade negotiators involved in the ongoing AfCFTA negotiations on tariff concessions is to ensure the free flow of staple foods is maximised so that the net food importing countries are not left out. A related concern is ensuring that the potential dynamism of the AfCFTA (economies of scale, a billion-strong market) is not jeopardised by contradictory regulatory practices (ECOWAS for example) by putting in place appropriate continental measures to address national and regional bottlenecks and harmonise systems. Other comments touched on creating a more inclusive and supportive environment for smallholder and MSME growth (sub-regional trade corridors linking production centres and urban markets; aggregation through cooperatives and partnerships with larger players in value chains; productivity improvements through irrigation and inputs; and increased use of digital and other innovative solutions). On non-tariff barriers such as SPS/TBT, the need for capacity and skill development was noted. Comments on informal cross-border trade mentioned the high cost of doing business as the main culprit and need for countries to set actionable targets and benchmark their performance.

One commenter noted that the primary beneficiaries of the AfCFTA would be the more competitive large commercial farmers instead of smallholder farmers and hence the need for more inclusive approaches (joint consultation frameworks like the Niger-Nigeria Joint Commission to resolve market access and border closure issues; regional and continental chambers of commerce and similar agribusiness apex bodies to dialogue with policymakers and investors; inclusive farm systems and value chains; and SPS compliance capacity building). Another comment was on the challenges of accessing reliable trade and market data on formal and informal trade (this could be addressed through initiatives such as the African Trade Observatory, the AU’s Biennial Review, NTB portals and commodity information bulletins published periodically by FAO and others).

Many thanks to those who have contributed so far. We welcome further inputs and reactions and encourage future contributors to refer as much as possible to the six guiding questions in the topic note.

Kind regards,

Jean Senahoun

FAO Regional Office for Africa

Chers membres du forum FSN,

Merci à ceux qui ont déjà fourni leurs commentaires et leur rétroaction à cette discussion importante. Jusqu'à présent, les contributions ont fourni des informations précieuses sur la façon dont le commerce intra-africain peut améliorer la sécurité alimentaire en augmentant la diversité des des produits alimentaires ainsi que leur approvisionnement, en particulier pendant le COVID-19 et d'autres situations d'urgence. Un message clair aux principaux négociateurs commerciaux impliqués dans les négociations dans le contexte de la ZLECAf sur les concessions tarifaires est de veiller à ce que la libre circulation des aliments de base soit maximisée afin que les pays importateurs nets de denrées alimentaires ne soient pas exclus. Une préoccupation connexe est de veiller à ce que le dynamisme potentiel de la ZLECAf (des économies d'échelle, un marché d'un milliard de personnes) ne soit pas compromis par des pratiques réglementaires contradictoires (la CEDEAO par exemple) en mettant en place des mesures continentales appropriées pour remédier aux goulets d'étranglement nationaux et régionaux et harmoniser des systèmes. D'autres commentaires ont porté sur la création d'un environnement plus inclusif et favorable à la croissance des petits exploitants et des MPME (des couloirs commerciaux sous-régionaux reliant les centres de production et les marchés urbains ; de l’agrégation par le biais de coopératives et de partenariats avec des acteurs plus importants des chaînes de valeur ; de l’amélioration de la productivité grâce à l'irrigation et aux intrants ; de l’utilisation accrue de solutions numériques et innovantes). Concernant les obstacles non tarifaires tels que SPS / OTC, la nécessité du développement des capacités et des compétences a été noté. Les commentaires sur le commerce transfrontalier informel ont mentionné le coût élevé des affaires comme principal responsable et la nécessité pour les pays de fixer des objectifs réalisables et d’évaluer leurs performances.

Un participant a noté que les principaux bénéficiaires de la ZLECAf seraient les grands agriculteurs commerciaux les plus compétitifs au lieu des petits exploitants, d'où la nécessité d'approches plus inclusives (des cadres de consultation conjoints comme la Commission mixte Niger-Nigéria pour résoudre les problèmes d'accès aux marchés et de fermeture des frontières; des chambres de commerce régionales et continentales et les organismes faîtiers similaires du secteur agroalimentaire pour dialoguer avec les décideurs et les investisseurs; des systèmes agricoles des chaînes de valeur inclusifs; et du renforcement des capacités de conformité SPS). Un autre commentaire portait sur les défis concernant l’accès aux données fiables sur le commerce et le marché du commerce formel et informel (cela pourrait être résolu par des initiatives telles que l'Observatoire du commerce africain, la Revue biennale de l'UA, les portails BNT et les bulletins d'information sur les produits de base publiés périodiquement par la FAO et d'autres organisations).

Un grand merci à ceux qui ont contribué jusqu'à présent. Nous nous félicitons des contributions et réactions supplémentaires et encourageons les futurs contributeurs à se référer autant que possible aux six questions directrices de la note thématique.

Cordialement,

Jean Senahoun

Le Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

 

English translation below

A priori, la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) offre effectivement à l'Afrique une occasion de déployer son potentiel économique en faveur d'une croissance inclusive et d'un développement durable. Car, elle suppose l’offre d’un espace d’échange plus grand non seulement pour écouler les diverses productions des pays excédentaires, mais aussi pour faciliter l’approvisionnement des pays déficitaires en denrées alimentaires ; le tout permettant une valorisation suffisante des espaces agro-écologiques et une utilisation efficiente des productions périssables que sont les produits agricoles.

Malheureusement, l’Afrique et ses diverses régions n’arrivent souvent pas à réaliser cet exploit parce qu’il y a toujours des blocages. Le taux d’intégration des échanges en Afrique ne dépasse pas les 15%. Les dispositions réglementaires prises aux niveaux régional et continental ne marchent pas souvent, parce que, contrairement à leurs peuples, les Etats africains ne sont pas intégrés. Face aux dispositions régionales et continentales, il y a souvent des décisions et des pratiques nationales contradictoires dans les pays ; ce qui n’est pas de nature à faciliter les choses.

C’est ainsi que le Traité révisé de la CEDEAO peine à être réellement effective depuis des décennies. Cette réalité fait penser que la même situation pourrait se passer avec la ZLECAf qui vient d’être créée. C’est pourquoi, je suis d’avis que « l’accord portant création de la ZLECAf devra être étayé par des mesures et des politiques d'accompagnement » pour amener les Etats à voir sa pertinence et l’intérêt pour eux de l’appliquer.

Pour plus d’information, je joins cet article que j’ai écrit à l’issue d’une discussion en ligne que j’ai facilitée en 2015 sur l’intégration des échanges en Afrique de l’Ouest.

Generally speaking, the creation of the African Continental Free Trade Area (AfCFTA) can offer Africa an opportunity to deploy its economic potential in favor of inclusive growth and sustainable development. This is because it enables a larger area of exchange, not only to sell the products of countries with surpluses, but also to facilitate the supply of the countries having foodstuffs deficits; all of which allows for the development of agro-ecological spaces and the efficient use of perishable agricultural products.

Unfortunately, Africa and its various regions often fail to achieve this feat because there are still blockages. The integration rate of trade in Africa does not exceed 15%. Regulatory arrangements made at regional and continental levels often do not work, as, unlike the populations, African states are not integrated. Faced with regional and continental provisions, there are often contradictory national decisions and practices in the countries which is not likely to make matters easy.

This is the reason for which the revised ECOWAS Treaty has struggled to be truly effective for decades. This suggests that the same situation could happen with the AfCFTA which has just been created. I am therefore of the opinion that "the agreement establishing the AfCFTA must be supported by accompanying measures and policies" to get states to really see its relevance and raise their interest of applying it.

For more information, I am attaching this article that I wrote following an online discussion I facilitated in 2015 on trade integration in West Africa.

TRADUCTION FRANÇAISE CI-DESSOUS

Allow me to continue my previous comment by asking: 

How much of the intercountry trade across Africa, particularly small scale trade is cleared by informal unrecorded agreements with gratuities or other favors, making accurate estimates of actual volume impossible to determine?

Permettez-moi de poursuivre mon commentaire précédent en demandant:

Quelle proportion du commerce international à travers l'Afrique, en particulier le commerce à petite échelle, est compensée par des accords informels non enregistrés avec des gratifications ou d'autres faveurs, rendant impossible une estimation précise du volume réel?