Point 6.1 Examen du traitement spécial accordé aux pays en développement
Point 6.2 Révision de la procédure dacceptation
31. Le Comité a examiné le document du Secrétariat, qui analyse les dispositions figurant dans les Accords SPS et OTC et envisagé si des dispositions analogues pourraient être appliquées dans les procédures du Codex, et selon quelles modalités. Le Comité a souligné quil nétait pas dans lintention de la Commission, lorsquelle appliquait un traitement spécial ou différencié aux pays en développement, de recommander des normes différentes du point de vue de la protection du consommateur selon les pays, ni dabaisser le niveau de protection sanitaire inhérent à ses normes. Le Comité a affirmé que le droit à la protection de la santé était identique pour tous les pays et que le fondement scientifique des normes Codex pouvait être utilisé pour garantir la protection sanitaire nécessaire que tous les pays devraient être en mesure daccepter.
32. Plusieurs délégations ont soulevé la question des incidences des normes Codex sur le commerce et les échanges et, à cet égard, une attention particulière devrait être accordée aux pays en développement et à leur situation socio-économique. Il a été observé, en particulier, que les normes Codex ne devraient pas avoir pour effet de créer des obstacles au commerce pour les pays exportateurs en développement. Il a été souligné que les petits pays insulaires se heurtaient à des problèmes très particuliers nécessitant une attention spéciale.
33. Certaines délégations ont observé quil fallait reconnaître les difficultés réelles rencontrées par les pays en développement pour respecter leur engagement à accepter les normes Codex. Il a été remarqué que les pays en développement avaient besoin de temps pour adapter leur réglementation nationale et mettre en place des infrastructures capables de satisfaire aux nouvelles normes. Il a également été souligné que les normes relatives à la qualité avaient, elles aussi, un impact majeur sur les transactions commerciales et les échanges.
34. Plusieurs délégations ont déclaré que nombre des problèmes rencontrés par les pays en développement dans leurs échanges provenaient du fait que les partenaires commerciaux nappliquaient pas les normes Codex et quen conséquence, ils devaient satisfaire à toute une série de règlements nationaux différents exigés par les pays importateurs. Lobservateur du CSPI a remarqué que de nombreux consommateurs dans les pays développés ne soutiendraient pas les normes Codex si elles nassuraient pas le même degré de protection que les normes nationales en vigueur dans ces pays.
35. Le Comité a admis que des efforts particuliers devaient être déployés pour encourager la participation des pays en développement au Codex. Plusieurs délégations ont fait observer que parmi les principaux problèmes à résoudre figuraient labsence de services centraux de liaison avec le Codex ou de comités nationaux Codex bien organisés et bien structurés, linsuffisance des moyens disponibles pour évaluer les risques, les difficultés daccès à une documentation importante et le manque de communication. Il a été proposé de favoriser la participation des pays en développement moyennant une formation à lutilisation de lanalyse des risques dans lélaboration des normes Codex; le partage des données sur lévaluation des risques entre pays et le recours fréquent à des communications écrites de manière à parvenir à un consensus au niveau mondial sur les questions soumises à lexamen du Codex, notamment grâce aux techniques permettant une participation à distance comme le courrier électronique, Internet et autres technologies modernes. De lavis de plusieurs délégations, le Codex devrait reconnaître les difficultés rencontrées par les pays en développement pour participer aux sessions en raison de contraintes financières. La délégation du Chili a proposé, pour encourager la participation, des travaux spécifiques exigeant que des réunions ou des groupes de travail spéciaux des Comités du Codex se tiennent dans les pays en développement chaque fois que possible et soient organisés conjointement par le pays présidant la réunion et le pays hôte.
36. Dans la recherche dun consensus plus universel, exigeant la participation active des pays en développement, conduisant ainsi à une plus grande acceptabilité des normes Codex, on a indiqué quil faudrait développer les données sur les taux dingestion et dexposition fournies par des pays en développement et que ces données devraient être partagées avec dautres pays. Il a également été déclaré que les experts des pays en développement devraient occuper une plus grande place dans les groupes dexperts scientifiques qui conseillent le Codex.
37. De nombreuses délégations ont évoqué la nécessité dune assistance technique dans plusieurs domaines, notamment: renforcement des structures nationales du Codex; formation à lapplication de l'analyse des risques; amélioration des compétences et des infrastructures. On a rappelé et fortement soutenu laction menée par la FAO et lOMS, ainsi que par dautres institutions multilatérales et bilatérales. Cependant, il a aussi été affirmé que les pays en développement devraient trouver le soutien politique interne nécessaire pour renforcer leurs dispositifs nationaux Codex et leurs systèmes de contrôle des aliments dans le cadre des priorités nationales afin que lassistance technique extérieure puisse être durablement utile. Il a été indiqué que les échanges dexpériences et dinformations entre les pays pouvaient parfois permettre de renforcer les structures du Codex dans les pays en développement et quil était possible dexaminer ces questions au niveau régional.
38. Le Représentant de la FAO a appelé lattention sur la nécessité dune plus grande conformité aux normes Codex. Il a rappelé que la FAO poursuivait ses activités normatives, à savoir: élaborer des lignes directrices sur la qualité des aliments, notamment sur la sécurité alimentaire; aider les pays en développement à mettre en place des lois, réglementations et normes applicables aux denrées alimentaires; former des inspecteurs, des techniciens et du personnel de laboratoire; contribuer à léquipement des laboratoires. Grâce à un soutien extérieur, il a été possible de trouver un financement pour aider les pays en développement à participer aux réunions du Codex, notamment aux Comités régionaux de coordination. On a également rappelé que des ateliers nationaux et sous-régionaux sur la mise en place et la gestion des services centraux de liaison avec le Codex avaient jusquà présent été organisés dans plus de trente pays. La représentante de lOMC a indiqué que certaines mesures pratiques avaient été prises pour faciliter la participation, par exemple la programmation coordonnée des réunions du Comité SPS de OMC et des principales réunions du Codex de manière à réduire les frais de déplacement. La question de lassistance technique est régulièrement inscrite à lordre du jour du Comité SPS. La représentante a noté quavec laide de la Banque mondiale et grâce aux contributions généreuses versées aux fonds fiduciaires, des mesures pratiques étaient en voie de réalisation, par exemple la mise à disposition du réseau Internet dans les pays les moins avancés dAfrique et la convocation dateliers sur les échanges dinformations. La représentante de lOMS a signalé que le document intitulé Innocuité des aliments et globalisation des échanges: un défi pour le secteur de la santé publique avait été traduit en sept langues et envoyé par le Directeur général de lOMS à tous les ministres de la santé. Par ailleurs, elle a indiqué quil avait été demandé aux ministères de la santé denvisager laffectation dune partie de leur budget national consacré à lOMS pour financer la participation aux sessions du Codex.
39. Le Comité a également noté que la communication à distance sétait étendue, du fait quune majorité des inscriptions des services centraux de liaison avec le Codex à la liste Codex-L de distribution électronique des documents provenait des pays en développement. En outre, le Comité du Codex sur le lait et les produits laitiers a créé deux groupes de travail électroniques[7] (ouverts à tous les membres de la Commission), chargés délaborer et dexaminer les projets de normes qui seront soumis à la prochaine réunion du Comité.
40. La délégation de lInde a réitéré que les normes minimales devraient être représentatives et être fixées une fois que tous les facteurs socio-économiques régionaux ont été examinés. Elle a proposé que les normes pour les produits alimentaires ayant des incidences importantes sur le commerce international soient identifiées et retenues pour examen par consensus en tenant compte des priorités.
41. Le Comité est convenu quune approche scientifique uniforme et cohérente devait être adoptée pour lélaboration des normes concernant la sécurité des aliments et que ces normes devaient être respectées par tous les pays. Il a souligné que le niveau de protection des normes de sécurité des aliments ne pouvait être abaissé pour des raisons commerciales. Le Comité a insisté sur la nécessité dune plus grande participation des pays en développement au processus du Codex grâce à des infrastructures et des moyens de communication améliorés (en particulier Internet et autres moyens de participation à distance), ainsi que de la mise en place dune assistance technique, de partenariats et dactivités régionales. Il a fait observer que tout traitement spécial ou différencié devrait être envisagé au cas par cas et a pris note des conclusions figurant dans le document de travail. Il a été proposé que les questions susmentionnées soient prises en compte lorsquon envisagerait la révision du Code de déontologie du commerce international des denrées alimentaires (voir aussi point 10).
42. Le Comité a rappelé que, suite à la décision prise par laCommission à sa vingt-et- unième session dentreprendre la révision de la procédure dacceptation, il avait examiné à sa dernière session des propositions concernant lamendement de la procédure. Il était convenu que le texte devait en être remanié pour plus ample examen. Le Secrétariat a présenté la version révisée du document qui avait été préparé, conformément à la recommandation de la vingt-deuxième session de la Commission, qui avait jugé préférable de poursuivre la révision de la procédure plutôt que de supprimer cette dernière.
43. Le Comité a admis que les procédures actuelles navaient pas souvent été utilisées et a rappelé que les normes Codex servaient de référence dans le cadre des Accords de lOMC, indépendamment du fait quelles soient ou non acceptées. Il a donc été convenu que lactuelle procédure devait être révisée et mise à jour car elle nétait plus adaptée au présent contexte, mais quelle ne devait pas être supprimée.
44. Le Comité a également fait observer que, même si les notifications dacceptation nétaient pas fréquentes, de nombreux gouvernements utilisaient les textes du Codex comme base pour établir leur législation ou comme référence pour les importations et les exportations dans les domaines où il nexistait pas de législation nationale, ainsi que soulignaient les renseignements fournis par les comités de coordination. Le Comité a reconnu la nécessité de mettre en place un mécanisme qui permettrait aux gouvernements de communiquer plus facilement des informations sur lapplication et lutilisation des normes Codex.
45. Certaines délégations ont estimé que le système actuel devrait être maintenu, car il laissait aux gouvernements un certain temps pour examiner les nouvelles normes et adapter leur réglementation en conséquence, notamment dans les pays en développement. Dautres délégations ont souligné quen raison de lexigence de notification au titre de lAccord SPS, la mise en place dun autre système analogue au sein du Codex constituerait une charge supplémentaire pour les gouvernements, sans aucun résultat appréciable. Il a également été suggéré quafin de simplifier le système, les gouvernements soient tenus dadresser une notification uniquement dans les cas où leur législation nationale diffère sensiblement des textes du Codex. Afin déviter les doubles emplois et de coordonner les efforts, la délégation du Chili a proposé détudier lélaboration dun accord avec les comités SPS et OTC.
46. Se référant au système de notification prévu dans le cadre des Accords SPS et OTC, certaines délégations ont fait observer quen sa qualité dorganisme indépendant, le Codex avait lui aussi besoin de son propre système de notification. Celui-ci serait utile pour fournir aux pays membres des renseignements sur lapplication des textes Codex dans les règlements nationaux, en particulier dans le cas des pays en développement qui pouvaient se heurter à des difficultés pour obtenir des informations sur la législation des pays importateurs. En outre, létablissement dun recueil comparatif permettrait de suivre le processus dharmonisation des normes dans le contexte des Accords de lOMC.
47. Afin de simplifier le système de notification et de le rendre efficace, plusieurs délégations ont appuyé une proposition visant la définition de priorités de notification et la mise à lessai dun nombre limité de normes (à déterminer), de manière à évaluer son efficacité après quelques années. On a cependant rappelé quà la demande de la Commission à sa vingt-et-unième session, létablissement de priorités avait été envisagé par les comités de coordination et quaprès avoir pris connaissance des rapports soumis, la Commission avait décidé à sa vingt-deuxième session dinterrompre cet exercice.
48. Plusieurs délégations ont été davis que les propositions énoncées dans le document devraient être simplifiées; en particulier, les gouvernements ne devraient pas être tenus dindiquer les différences entre leurs règlements nationaux et les textes du Codex. Le Comité a accepté de ne pas introduire cette exigence dans le nouveau système de notification et a pris note dune proposition visant à maintenir la modalité de «libre distribution» telle quelle figure dans les actuelles dispositions.
49. Le Comité est convenu que le document devrait être remanié par le Secrétariat compte tenu des délibérations ci-dessus, de manière à mettre en place un système simplifié de notification qui sera examiné à sa prochaine session.