Définitions (Point 3.1 de lordre du jour)
Principes de travail pour lanalyse des risques (Point 3.2 de lordre du jour)
10. Le Comité a noté que les définitions relatives à lanalyse des risques devaient être interprétées en liaison avec les textes appropriés dans lesquels les termes étaient utilisés ou appliqués. A cet égard, il a été décidé que les définitions devraient se limiter à une explication des termes utilisés et que les déclarations de fond, dapplication ou de principe, devraient figurer dans le texte correspondant, et non dans les définitions proprement dites.
11. Le Comité a fait observer quau cours de sa dernière session, il était convenu que les définitions actuelles de la Gestion des risques et de la Communication sur les risques devaient être examinées de manière plus approfondie à la lumière des rapports des Consultations mixtes dexperts FAO/OMS[7] qui se sont tenues récemment. Un projet de définition de la Politique dévaluation des risques avait été élaboré simultanément. Ces définitions avaient été distribuées aux fins de commentaires. Le Comité avait également décidé quil nétait pas nécessaire délaborer une définition du Profil de risques.
12. Le Comité est convenu dutiliser la définition de la Communication sur les risques recommandée par la Consultation mixte dexperts FAO/OMS sur la communication sur les risques en liaison avec les normes alimentaires et les questions dinnocuité alimentaire comme base de ses discussions. Il est convenu de modifier cette définition en fonction des observations reçues, en insistant particulièrement sur lintérêt dinclure une référence aux facteurs liés aux risques et aux perceptions des risques et en donnant davantage dexemples de parties intéressées.
13. En ce qui concerne la définition de la Gestion des risques, le Comité a décidé dinclure une référence aux mesures tant de prévention que de contrôle et de mettre en évidence le fait que la gestion des risques était distincte de lévaluation des risques. Il a également observé quaux fins du Codex, les décisions de gestion des risques ne se traduiraient pas par des mesures réglementaires mais par létablissement de normes, de codes dusages ou dautres avis à lintention des gouvernements. De ce fait, la référence à la mise en oeuvre de mesures réglementaires a été supprimée.
14. Au sujet de la définition de la Politique dévaluation des risques, le Comité a noté, daprès les points de vue exprimés par les délégations, quil sétait produit récemment des changements conceptuels au niveau des relations entre politique dévaluation des risques, gestion des risques et évaluation des risques. On a fait observer en particulier que la gestion des risques était une activité de grande envergure englobant la politique dévaluation des risques et quil ne sagissait pas simplement de létape suivant lévaluation des risques. Le Comité a noté également que ces relations étaient complexes et supposaient des jugements de valeur à certaines étapes des processus tant dévaluation que de gestion des risques. Il est convenu que des principes de travail sur lapplication des politiques dévaluation des risques devaient être élaborés pour atteindre au moins un niveau dacceptation commune, avant de pouvoir mettre au point une définition appropriée.
Etat davancement des définitions
15. Le Comité a décidé de soumettre à la Commission pour adoption les définitions révisées de la Communication sur les risques et de la Gestion des risques figurant à lAnnexe III du présent rapport.
16. Le Comité a rappelé quau cours de sa dernière session, il avait examiné lAvant-projet de Principes de travail, élaboré dans le cadre dun Programme daction adopté par la Commission lors de sa 22e session, et était convenu que ces Principes devaient faire lobjet dune révision en vue dun examen ultérieur. Le Comité a examiné les Principes de travail section par section et procédé à un débat général sur lapplication de ces Principes et en particulier sur la question de savoir sils étaient destinés aux Comités du Codex ou aux gouvernements. Certaines délégations ont fait observer que plusieurs recommandations étaient dordre général et pouvaient être utilisées dans les deux cas, alors que certaines dispositions pouvaient être interprétées différemment aux niveaux national et international. Le Comité a rappelé quil entrait dans le mandat de la Commission dexaminer les Principes de travail en vue dune application générale dans le Codex, par la suite, il y aurait lieu délaborer des lignes directrices pour contribuer à lapplication uniforme des principes.
Analyse des risques
17. Le Comité a approuvé la proposition de lobservateur de Consumers International dinsérer une phrase indiquant que lobjectif essentiel de lanalyse de risques était la protection de la santé publique.
18. Le Comité est convenu de réorganiser cette section afin de transférer les questions relatives à lévaluation des risques dans la section appropriée. Il a été décidé en outre que les trois composantes de lanalyse des risques devaient être documentées de manière distincte et systématique, la documentation étant accessible aux parties intéressées. Le Comité a décidé dajouter une phrase sur la nécessité dinstaurer le cas échéant une communication et des échanges entre les parties concernées, étant donné que ce principe doit sappliquer à toutes les étapes du processus de lanalyse des risques. Les autres références à la documentation ont donc été supprimées.
19. Le Comité a examiné la nécessité dharmoniser les procédures du Codex avec celles des autres organisations. Plusieurs délégations ont fait remarquer que le Codex devrait prendre linitiative dans ce domaine et que lharmonisation devrait être réciproque; certaines délégations ont proposé de ne faire référence quaux organisations intergouvernementales. Le Comité est convenu de conserver la phrase se rapportant aux organisations non-gouvernementales entre crochets et de mentionner lharmonisation le cas échéant.
20. Le Comité a procédé à un échange de vues sur la possibilité dintroduire dans la section une référence aux besoins spécifiques des pays en développement. Tout en reconnaissant que ces besoins doivent être pris en compte, plusieurs délégations ont indiqué que le document examinait les principes de lanalyse des risques dans le Codex et que les besoins des pays au plan national ne faisaient pas lobjet de lexamen. La délégation des Philippines a souligné quil faudrait tenir compte de la situation des pays en développement dans le cadre du Codex pour inclure lexamen des données de ces pays dans le processus danalyse des risques. Le Comité est convenu de spécifier que les besoins des pays en développement devaient être recensés et pris en considération dans ce contexte.
21. Le Comité a approuvé la proposition du représentant de lOMS de spécifier, outre louverture et la transparence auxquelles il est fait référence actuellement, que le processus danalyse des risques devrait être cohérent.
Evaluation des risques
22. Les quatre Déclarations de principes sur le rôle de lévaluation des risques en matière de salubrité des aliments ont été intégrées à cette section. Le Comité a accueilli favorablement la proposition de la délégation française dinclure une déclaration en vue de sélectionner les experts en fonction de leur compétence et de leur indépendance.
23. La section se rapportant aux effets aigus et chroniques sur la santé a été réunie à la section relative à lexposition, et le Comité est convenu de mentionner des hypothèses différentes au lieu des hypothèses extrêmes, car il sagit dune formulation plus générale englobant tous les cas possibles.
Politique dévaluation des risques
24. Certaines délégations ont insisté sur la nécessité didentifier clairement les responsables de lévaluation et de la gestion des risques, étant donné que le texte actuel pourrait être interprété comme sappliquant aux gouvernements plutôt quau processus du Codex. Le Secrétariat a rappelé que le mandat donné par la Commission au CCGP était de définir des principes pour lanalyse des risques applicables au sein du Codex, en vue de leur incorporation au Manuel de procédure, et non des recommandations à lintention des gouvernements. Le Comité a noté que lidentification des responsables de lévaluation des risques (Comités dexperts et Consultations dexperts mixtes FAO/OMS) et de la gestion des risques (Comités du Codex) pourrait figurer en note de bas de page après la mise au point définitive de la définition.
25. Le Comité a approuvé la proposition de lobservateur de la CE dindiquer que le mandat donné par les responsables de la gestion des risques aux responsables de lévaluation des risques doit être clairement spécifié et délimité. Le Comité a examiné la proposition de la délégation française relative à la possibilité de mener à bien ce mandat et a décidé de le laisser entre crochets en vue de recueillir dautres observations. Le Comité est convenu dajouter une phrase indiquant que les responsables de la gestion des risques devraient inviter les parties intéressées à soumettre des propositions et observations pour garantir le caractère systématique et complet du processus dévaluation des risques.
26. Le Comité a reconnu quil nétait pas possible, à ce stade, de parvenir à une conclusion, compte tenu de la nécessité dapprofondir lexamen de la gestion des risques et des principes dans leur ensemble, afin de clarifier les questions portant sur la politique dévaluation des risques. Il a été convenu de distribuer le texte amendé en vue de recueillir de nouveaux commentaires et de procéder à son examen lors de la prochaine session.
Gestion des risques
27. Le Comité a noté que le point essentiel était de savoir comment traiter la question de lincertitude dans lévaluation scientifique au cours du processus de gestion des risques; plusieurs délégations et lObservateur de la CE ont fait remarquer quil existait toujours un certain degré dincertitude dans les preuves scientifiques disponibles et que cette incertitude ne devrait pas empêcher ladoption de mesures nécessaires pour protéger la santé publique.
28. La délégation suédoise a proposé de préciser que dans certaines circonstances, le principe de précaution pourrait être appliqué dans le cadre de la gestion des risques pour faire face au problème de lincertitude, de la manière suivante: Labsence de certitude scientifique totale ne peut être invoquée pour retarder la mise en oeuvre des mesures destinées à empêcher les effets négatifs sur la santé humaine des dangers présents dans les aliments. Lorsquune évaluation des risques préliminaires fait état dune menace deffets négatifs sur la santé humaine résultant dun danger présent dans un aliment, il est légitime de prendre des mesures pour empêcher ces effets sans attendre de disposer de données scientifiques supplémentaires et dune évaluation complète des risques. Ces mesures devraient être proportionnelles aux risques potentiels pour la santé et faire lobjet dun suivi.
29. La délégation de lAllemagne, sexprimant au nom des membres de lUnion européenne, a soutenu lintroduction du principe de précaution compte tenu de son importance pour les décisions en matière de gestion des risques et lélaboration de lignes directrices concernant lutilisation de ce principe; ce principe est également essentiel pour obtenir la confiance des consommateurs dans le processus danalyse des risques et montrer clairement que la protection de la santé publique est lobjectif primordial du Codex. Ce point de vue a été appuyé par dautres délégations et par les observateurs de la CE, de Consumers International, de lIBFAN et de lIACFO.
30. La délégation des Etats-Unis sest opposée à lintroduction du principe de précaution étant donné quil nexiste pas de définition reconnue au niveau international et que le concept de précaution est déjà intégré à lévaluation des risques; ce concept ne devrait pas être utilisé par les responsables de la gestion des risques pour supplanter lévaluation des risques. Cette délégation a rappelé quen vertu de lArticle 5.7 de laccord SPS, les gouvernements nationaux peuvent adopter des mesures provisoires en cas de preuves scientifiques insuffisantes, mais devraient sefforcer dobtenir des informations complémentaires en vue dune évaluation des risques plus objective; au niveau international et dans le cadre du Codex, les normes devraient sappuyer sur des preuves scientifiques. Ce point de vue a recueilli ladhésion dautres délégations et des observateurs du CRN, de la COMISA et de la GCPF.
31. La délégation de la France a proposé, au cas où le principe de précaution ne serait pas inclus dans les Principes de travail, dajouter la phrase suivante dans la section relative à la gestion des risques: La Commission du Codex Alimentarius ne doit pas adopter des normes ou textes apparentés lorsque les preuves scientifiques sont insuffisantes ou quil est difficile dévaluer les effets nocifs.
32. Lobservateur du CIAA a souligné que des lignes directrices claires étaient nécessaires pour définir le principe de précaution et son application afin de ne pas entraver linnovation technologique et de sassurer que lindustrie puisse développer ses activités dans un cadre transparent et prévisible. Lobservateur de lEFLA, en se référant à ses observations écrites, a attiré lattention du Comité sur les implications juridiques du débat et, si le principe devait être introduit en tant que tel, a insisté sur la nécessité de le définir et de préciser les conditions de son application en portant une attention particulière à la question de la charge de la preuve.
33. La délégation du Canada sest reportée à la définition du principe de précaution dans le domaine de lenvironnement et indiqué quaux fins du Codex, il serait préférable de faire référence à une démarche de précaution, qui correspond à la pratique en vigueur lors de lexamen des questions de protection de la santé et ne constitue pas un nouveau concept. La délégation néo-zélandaise a souligné limportance de clarifier les principes de la politique dévaluation des risques, puisquil sagit là de lélément essentiel dans lapplication dune démarche de précaution dans le cadre du Codex, tandis que le principe de précaution est plus pertinent au niveau national.
34. Plusieurs délégations ont estimé quen dépit dun accord général sur lapplication dune démarche de précaution pour la protection de la santé publique, la principale difficulté consistait à définir et expliquer cette approche dans le cadre de la gestion des risques au sein du Codex. Le Comité a reconnu que dans le Codex, un concept de précaution avait été systématiquement adopté pour les questions de protection de la santé, mais il serait utile détudier de façon plus poussée le moyen dintégrer ce concept dans la gestion des risques, éventuellement en définissant des lignes directrices. Il a été décidé que pour le moment, le texte resterait entre crochets et que lon chercherait à obtenir des observations sur une définition du principe de précaution ou une déclaration relative à une démarche de précaution et sur les conditions de son application. Le Secrétariat préparerait ensuite une analyse de tous les aspects et propositions connexes en vue dun nouvel examen. La délégation du Royaume-Uni a demandé que lanalyse comprenne des lignes directrices pour lapplication du principe ou de la démarche de précaution.
Communication sur les risques
35. La délégation de lAustralie a fait observer quétant donné que les principes étaient destinés à être utilisés au sein du Codex, la référence, dans le projet de texte, à la communication avec le public nétait pas appropriée. Le Comité est convenu déclaircir cette question. Le Secrétariat a informé le Comité que la Commission examinerait tout particulièrement les recommandations de la Consultation mixte dexperts FAO/OMS relative à la communication sur les risques, afin de fournir des orientations au CCGP en vue du réexamen de cette question. Le Comité a décidé de reporter létude de cette section à sa prochaine session.
Documentation
36. Le Comité a noté que cette section comportait certaines redondances et quelle devrait être révisée en conséquence et réexaminée à la prochaine session.
Etat davancement de lAvant-projet de Principes de travail pour lanalyse des risques
37. Le Comité est convenu de renvoyer à létape 3 lAvant-projet de Principes de travail tel quil a été amendé au cours de la présente session, afin de recueillir de nouvelles observations et de procéder à un réexamen lors de la prochaine session.