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Nouvelles du monde

Les articles qui paraissent ici sont des résumés des nouvelles intéressantes compilées par le personnel de la FAO ou soumises par des correspondants. La FAO n'accepte aucune responsabilité pour les articles reçus en toute bonne foi de ses collaborateurs de l'extérieur.

Afghanistan
Allemagne occidentale
Australie
Birmanie
Canada
Colombie
Etats-Unis d'Amérique
Finlande
France
Guam
Indonésie
Japon
Jordanie
Liban
Mexique
Nouvelle-Guinée
Nouvelle-Zélande
Nicaragua
Pays-Bas
Pérou
Porto Rico
Riou-kiou, îles
Royaume - Uni
Soudan anglo-égyptien
Suisse
Turquie
Union des Républiques socialistes soviétiques

Afghanistan

· L'économie afghane repose en grande partie sur l'exportation des peaux d'agneaux de karakul qui, avec la laine, procure presque 50 pour cent des devises étrangères. Les peaux provenant de l'Afghanistan, grises et noires, se rangent parmi les peaux de qualité supérieure. En règle générale, seuls les béliers fournissent les peaux. Toutes les brebis, sauf celles de qualité très médiocre, sont conservées pour la reproduction.

L'Afghanistan est un pays montagneux, possédant de vastes étendues de désert et de steppe. Les troupeaux de moutons de karakul se trouvent presque entièrement au nord de la chaîne de montagne d'Hindou Koush où les conditions du pacage de printemps sont invariablement bonnes et celles du pacage d'été également favorables. Les pertes en moutons les plus sérieuses sont dues à l'absence de pâturage d'hiver et de fourrage d'appoint au cours de la période difficile de janvier à mars. Un fonctionnaire de l'assistance technique de la FAO a organisé, pour la consommation d'hiver, un système de récolte de camel thorn et de graminées non pâturés sur les terrains de parcours de printemps et d'été. Il a également établi des parcelles expérimentales contenant 15 variétés de graminées qui pourraient être susceptibles d'adaptation à la région de steppes du nord du pays et être ensuite utilisées pour réensemencer l'ensemble des pâturages.

Allemagne occidentale

· En dehors de leur système normal de nutrition par photosynthèse, un nombre considérable d'essences, en particulier les arbres forestiers, peuvent absorber des glucides et des protéines puisés directement dans l'humus, c'est-à-dire dans des matières organiques. Ce processus, appelé mycotrophie, est réalisé grâce aux champignons filamenteux vivant en symbioses sur les racines des plantes-hôtes. Quelques plantes dépendent exclusivement de ces champignons pour- leur nutrition, ne possédant pas les organes indispensables à l'autotrophie (c'est-à-dire les chloroplastes des feuilles et les racines munies de poils absorbants). L'importance de ces champignons est discutée dans une publication intitulée Die Bedeutung der Fadenpilze als Symbioten der Pflanzen für die Waldkultur (R. et M. Falck, Sauerländer's Verlag, Francfort-sur-le-Main, 1954).

Au cours de ces dernières années, l'étude des mycorrhizes et de la mycotrophie retient de plus en plus l'attention et peut avoir une grande influence sur la sylviculture moderne, particulièrement en ce qui concerne les méthodes tendant à assurer une bonne régénération naturelle, à favoriser l'accroissement, et à boiser les sols pauvres et arides tels que ceux des savanes et des steppes. En ce qui concerne ce dernier domaine, les rapports émanant de l'U.R.S.S. signalent des recherches intensives sur les mycorrhizes.

Dans l'étude en question, les auteurs traitent des diverses formes et des diverses fonctions de la mycotrophie chez la végétation forestière, en se référant principalement aux études faites en Géorgie (Etats-Unis).

Australie

· Une récente Forest Products Newsletter de l'Organisation de recherches scientifiques et industrielles du Commonwealth fait ressortir que les ressources actuellement disponibles ne permettent pas de limiter la production au bois dépourvu de tout défaut, réel ou imaginaire. Le scieur doit assurer le rendement maximum de bois utilisable industriellement, le trier d'après les conditions requises suivant les différentes utilisations, et mettre en vente chaque qualité cana la proportion où elle peut être produite. Etant donné que l'acheteur ne demande que du bois sans défaut, sans tenir compte des conditions exigées par l'emploi qu'il veut en faire, la demande pour cette catégorie de bois dépasse rapidement les ressources et l'écoulement des autres qualités est entravé. Il est indispensable que le consommateur ainsi que le scieur se rendent compte que certaines caractéristiques du bois tombant de la scie n'offrent pas d'inconvénients pour certains usages.

Le bois est classe d'après son aspect ou sa résistance. L'aspect est surtout important pour le mobilier, les garnitures, moulures, planchers, portes, fenêtres et autres éléments qui sont exposés à la vue. Toutefois, même pour ces usages, tous les bois ne sont pas revêtus d'un produit de finition transparent. Certains meubles, moulures, portes, etc. sont peints. De grandes superficies de planchera sont couvertes de linoleum ou de tapie, et dans d'autres cas on peut appliquer d'autres enduits opaques. C'est un gaspillage que de faire des frais pour éliminer de légers défauts qui peuvent nuire à l'aspect de bois apparents et d'utiliser ensuite ces bois sous un enduit opaque. Il serait plus économique de déterminer les pièces ou les surfaces qui doivent garder l'aspect naturel après finition, et colles qui doivent être recouvertes et de commander ensuite en conséquence le matériau nécessaire. Si le fournisseur connaît ces besoins, il peut procurer, pour les utilisations où le bois doit être recouvert, des matériaux comportant des imperfections, qui ne nuieront pas à la qualité du travail fini plus qu'une imperfection admissible dans les catégories supérieures n'affecte fâcheusement le fini naturel. Détailler ainsi une commande peut favoriser la production des deux catégories, hâter la livraison et réaliser une économie. C'est pourquoi l'industrie du sciage offre des bois de belle apparence convenant à un fini naturel et une qualité normale destinée à être recouverte.

Lorsque la classification est basée sur la résistance, l'aspect est de peu d'importance. Une pièce de bois destinée à une charpente et dont l'aspect est déparé par de petits défauts qui ne nuisent pas à sa solidité ou à sa résistance à la déformation, convient tout aussi bien à cet emploi qu'un autre élément absolument net de tout défaut. La livraison de bois de cette dernière catégorie pour une charpente ne fait que réduire les quantités disponibles pour le mobilier et la menuiserie et fait obstacle à l'emploi le plus avantageux de ce matériau rare.

Birmanie

· Le Burmese Forester signale que le 27 juin 1954, la Birmanie a célébré pour la première fois une journée de «Fête de l'arbre». De jeunes plants et des graines de diverses essences, allant des arbustes à fleura aux arbres de valeur commerciale furent plantés ou semés dans tout le pays à l'occasion de cette fête placée sous l'égide de l'Agricultural and Rural Development Corporation. A Rangoun, la cérémonie commença dès le début de la matinée par la récitation d'extraits des textes sacrés boudhistes, suivie par des discours prononcés par le Premier Ministre et par de hautes personnalités civiles et militaires Puis par la planta-tion des arbres, if ne foule importante assistait à la cérémonie.

Canada

· Un inventaire économique des bois appartenant à des domaines agricoles de la province d'Ontario a porté sur 162 exploitations d'une superficie moyenne de 242 acres (97 ha). Dans chaque domaine, 30 pour cent en moyenne, soit 29 hectares, sont couverts bois, dans lesquels les érables sont généralement bien représentés. Le capital investi dans chaque exploitation est de $22974, et la superficie boisée en moyenne est évaluée à $1437, soit 6 pour cent. Le revenu annuel moyen tiré d'une de ces boisées, en tenant compte des produits utilisés dans la ferme même et de ceux vendus au dehors, est estimé à $500, somme dans laquelle le bois dé sciage représente 40 pour cent, le sirop d'érable 13 pour cent, et le bois de chauffage, les perches, pieux, etc. le restant. Ce revenu représente 4 pour cent du revenu total de la ferme.

Pour les exploitations des parcelles boisées, qui sont une source d'emploi, surtout pendant la morte-saison des travaux agricoles, la main-d'oeuvre est le poste le plus important des dépenses et correspond en moyenne à 294 heures de travail par an (non compris la récolte du sirop d'érable). La plupart des produits sont vendus «à la ferme». Cependant, une partie assez importante du bois est vendue», livré à l'usine», bien que quelques fermiers ne vendent leur bois que sur pied.

Au cours de la période de cinq ans 1946-50, la coupe moyenne annuelle atteignit 27 cubic feet de bois par acre (2 m3/ha). On peut comparer ces chiffres avec une estimation de la Commission royale forestière d'Ontario, figurant dans un rapport de 1947 sur les bois des domaines agricoles, et signalant que si des méthodes sylvicoles rationnelles étaient appliquées on pourrait obtenir, avec des bois âgés de 30 ans, une production aménagée de 36 cubic feet (2,7 m3/ha) atteignant 48 cubic feet (3,6 m3/ha) à 75 ans environ.

L'enquête fait ressortir un point intéressant: plus de la moitié des bois inspectés étaient pâtures, partiellement au moins. Le revenu annuel moyen des bois était de $10,20 par acre ($25/ha) pour les bois non pâtures, et $5,62 par acre ($14/ha) seulement pour les forêts pâturées. Toutefois, il faut noter que les fermes en question tirent la plus grande partie de leurs revenus de l'élevage, dont le rapport, y compris la vente des produits laitiers, représente en moyenne 85 pour cent du revenu total.

· L'étude d'une forêt inexploitée d'épicéa blanc (Picea glauca) et de sapin baumier (Abies balsamea) en Ontario, publiée par la Division de biologie forestière du Ministère de l'agriculture, indique que l'invasion actuelle de Cacœcia fumiferana, qui dure depuis environ dix ans, est semblable à celle qui sévit il y a environ 85 ans. Il est connu que les sapins baumiers adultes offrent des conditions favorables à la reproduction de C. fumiferana et, par suite, à l'apparition ou l'extension des invasions.

Cette étude conclut qu'au cours de l'invasion précédente les sapins baumiers âgés furent en grande partie éliminés de la région, mais que les jeunes plants ne furent pas atteints. Maintenant qu'ils sont arrivés à maturité, ils sont le point de départ d'une nouvelle invasion. Des cubages effectués dans cette région? l'un en 1926 et un autre en 1948, montrent qu'au cours de cette brève période le volume de l'épicéa a diminué de 12 pour cent et celui du sapin baumier a augmenté de 337 pour cent.

La conclusion générale est que les changements dans la composition de la forêt et la réapparition des invasions de C. fumiferana sont des phases d'un cycle naturel de phénomènes associés à la maturité du sapin baumier.

Colombie

· Une usine de Buenaventura, établie en 1941, produit des extraits tannants de qualité supérieure à partir de l'écorce de palétuvier. Après abattage, l'arbre est écorcé à la hache et l'écorce est transportée à l'usine en morceaux mesurant environ 20 à 150 cm. L'épaisseur de l'écorce varie de 15 à 25 mm, et un arbre donne environ de 500 à 1200 kilogrammes d'écorce (poids frais). La meilleure écorce contient environ 16 pour cent de tannin par rapport au poids frais.

Etats-Unis d'Amérique

· Le 1er février 1955, le Service forestier des Etats-Unis, rattaché au Département de l'agriculture, a célébré son cinquantième anniversaire. L'administration a saisi cette occasion pour rappeler au peuple américain:

a) les conséquences de son action délibérée pour créer et conserver le Service forestier et les forêts domaniales;

b) les progrès réalisés par la foresterie, tant dans les forêts des collectivités que dans les forêts particulières, et par les divers services au cours des 50 dernières années;

c) les nombreux produits et services essentiels que peuvent fournir les forêts aménagées et leur importance capitale pour la population et pour l'économie du pays;

d) les progrès encore plus importants qui doivent être réalisés à l'avenir et les différentes mesures indispensables pour parvenir au but envisagé.

On compte sur la participation à cet effort de tous les ingénieurs forestiers, de tous ceux qu'intéresse directement la foresterie et de tous les citoyens dont le concours loyal et éclairé a aidé le Service forestier à traverser bien des épreuves.

Une des solennités de la célébration de cet anniversaire fut le dîner officiel donné le 4 février à Washington, D.C., par la Society of American Foresters et l'American Forestry Association, auquel assistaient 500 amis du Service forestier des Etats-Unis. Un des hôtes d'honneur de ce dîner était Madame Gifford Pinchot, veuve du premier Directeur du Service forestier.

· L'été dernier, l'American Forestry Association, qui groupe un très grand nombre de personnalités représentatives de la foresterie et de l'industrie du bois, a soumis au vote de ses membres un important programme pour le développement de la foresterie nationale. Le programme a reçu l'approbation de 93 pour cent des membres ayant pris part au vote.

Ce programme constitue une véritable déclaration de la politique forestière que l'Association s'engage à soutenir. Tout en réaffirmant son attachement au système des forêts fédérales et des forêts d'état, le programme estime nécessaire la constitution d'un comité mixte formé de membres choisis dans divers comités du Sénat et de la Chambre des représentants, dont la tâche serait «d'examiner la structure d'une répartition recommandable des diverses formes de propriété, par le gouvernement fédéral, les gouvernements des divers états ou les particuliers, intéressant les forêts, les terrains de parcours et les autres terres où se posent des problèmes de conservation», et de définir la politique à mener pour la réalisation de cette répartition. Le comité recevrait sur cette question des rapports établis par des comités semblables nommés par le gouvernement de chaque état.

Le programme recommande «l'élaboration, dans chaque état, de politiques, de méthodes ou de législations visant à éviter l'inutile destruction de peuplements jeunes ou en pleine croissance, et à assurer le maintien d'une production continue sur les terrains boisés».

Un petit nombre de voix se sont élevées pour s'opposer à tout contrôle public, tandis que quelques autres ont estimé nécessaire un certain contrôle au niveau fédéral.

Quelques votants déclarèrent également s'opposer à un article du programme déclarant «que les permis de pâturage sur les terrains publies doivent être considérés gomme une tolérance et non gomme un droit légal», et à divers articles visant l'acquisition de forêts par des organismes publics, en liaison avec l'aménagement et la protection des bassins de réception, les forêts d'agrément et l'assistance technique aux propriétaires privés.

· Un rapport publié par la Station technique expérimentale de l'Institut de technologie de Géorgie discute de l'utilisation des bambous gomme matière première industrielle, en tenant compte de leurs caractéristiques, de leurs propriétés, des stations qui conviennent à leur culture, de leurs emplois possibles et des aspects économiques. Une difficulté capitale subsiste dans la nomenclature assez peu méthodique qui, en dépit du travail qu'elle a exigé, est encore loin d'être satisfaisante.

Aux Etats-Unis, les utilisations du bambou, bien que moins variées qu'en Asie, sont cependant nombreuses. Le rapport conclut que l'exploitation optimum dépend de (a) la création de plantations de différentes espèces de bambous, assez vastes pour permettre les méthodes de production les meilleures et les plus économiques; (b) la plantation sur une grande échelle d'espèces convenant à la fabrication de la pâte à papier afin de constituer un stock suffisant pour les expériences, et (c) de nouvelles études des propriétés physiques des différentes espèces pour déterminer les conditions et procédés de traitement pour chaque emploi.

· Le pentachlorophénol, le naphténate de cuivre, le naphténate de zinc et nombre de produits de préservation du bois moins répandus doivent souvent être dilués avant emploi avec certains types de solvants pétroliers. Ces produits sont préparés sous forme de solutions concentrées pour éviter l'expédition du solvant, qui peut s'acheter sur place.

Les solvants autrefois recommandés comprenaient le mazout, le pétrole, le solvant de Stoddard et de l'huile de vidange de moteurs - l'utilisation de cette dernière se justifie du fait que, aux essais, des poteaux de clôture traités avec des solutions toxiques dans l'huile de vidange ont souvent donné de meilleurs résultats que des poteaux traités avec des solutions dans des huiles légères. Toutefois, des essais faits par la Station expérimentale agricole de l'Illinois, et dans lesquels l'huile de vidange avait été bouillie pour en extraire toute l'eau et toutes les fractions à point d'ébullition peu élevé, puis filtrée pour en retirer toutes les substances gommeuses et toutes les particules de terre et de métal, ont montré que les huiles ainsi traitées ne donnaient pas satisfaction gomme solvants par suite des possibilités de formation de tartre et de précipitation du produit toxique (en particulier en ce qui concerne le pentachlorophénol).

Les vétérinaires ont également découvert que l'hyperkeratoris du bétail a pour cause les chlornaphtalènes, composés qui peuvent être présents dans l'huile de vidange. Pour ces raisons, l'huile de vidange semble à déconseiller gomme solvant des produits de préservation du bois, surtout pour les utilisations agricoles.

· Une étude intitulée The effect of synthetic resin adhesives on the strength and physical properties of wood veneer laminates (Bulletin N° 60, Ecole forestière de l'Université de Yale, New Haven, Connecticut), donne les résultats d'expériences dont le but était de déterminer dans quelle mesure les propriétés des bois lamelles peuvent être influencées par les plans de collage à base de résine synthétique. Les recherches ont porté sur la, résistance à la traction et à la flexion et sur certaines propriétés élastiques du contreplaqué et des bois lamelles collés à chaud fabriqués avec des déroulages de tulipier (Liriodendron tulipifera L.). Six types commerciaux de colles à base de résine synthétique ont été utilisés, et l'épaisseur des feuillets variait de 1/10 à 1/60 d'inch (0,30,04 cm avec un nombre suffisant de plis pour former des panneaux ayant une épaisseur totale d'environ 3/10 d'inch (0,75 cm).

Cette étude a montré que les colles à base de résine synthétique diffèrent fondamentalement des résines d'imprégnation en ce qui concerne leur influence sur les constituants du bois. Parmi les propriétés étudiées, la limite d'élasticité en flexion statique fut la moins affectée, tandis que le module de rupture et les charges de rupture en flexion statique et en traction furent améliorés au maximum. Toutefois, les propriétés ne furent cependant pas toutes modifiées de la même manière par toutes les colles et une même colle n'agit pas dans la même proportion sur toutes les propriétés.

Les résultats de ces essais amènent à penser qu'il ne se produit pas d'imprégnation profonde des parois des cellules et que l'influence du procédé de lamellation peut être attribuée en grande partie: (a) à la compression du feuillet au voisinage du plan de collage; (b) à des dépôts de collé polymérisée dans les cavités des cellules, et (c) à des dépôts de colle polymérisée dans les ponctuations et dans les déchirures des parole cellulaires améliorant ainsi la résistance au cisaillement longitudinal. Les résultats indiquent que la modification fondamentale des propriétés se produit pour une grande part dans la zone du plan de collage.

Finlande

· L'Association centrale des industries finlandaises du bois a publié en 1964 un bulletin intitulé Analysis of Time Study Materials of Some Forest Jobs, par Jaakko Very (en finlandais, avec un résumé en anglais). Des études systématiques du travail des industries du bois sont poursuivies depuis longtemps afin de permettre d'établir le taux des salaires à la pièce. Les facteurs qui influent sur la production d'un ouvrier du trois sont nombreux et changent continuellement, soulevant ainsi des problèmes qui ne se rencontrent pas dans d'autres professions. Les recherches doivent être limitées à l'évaluation du temps de travail, c'est-à-dire à des études des temps.

Bien que les recherches dans ce domaine soient relativement régentes, elles sont aujourd'hui pratiquées dans beaucoup de pays possédant d'importantes industries forestières. Les séries d'observations faites en forêt pour l'étude des temps ne peuvent être aussi précises que les études sur le travail en usine, ce qui met en question la validité des conclusions et la mesure dans laquelle les données recueillies par différents enquêteurs peuvent trouver une application générale. C'est avec cette idée présente à l'esprit que l'auteur de cette publication a procédé sur quelques opérations types du travail manuel en forêts à des études de temps dans les pays scandinaves. Ses conclusions donnent une image assez claires des possibilités de comparaison des temps exigés pour l'exécution des diverses opérations, et des informations précieuses sur le meilleur mode d'interprétation des données brutes fournies par l'étude des temps.

France

· Il est admis que le bois est toujours en France le combustible le meilleur marché, particulièrement en ce qui concerne la cuisson des aliments. Le pouvoir calorifique de 1 kilogramme de bois sec (4110 calories) équivaut à celui de 0,548 kilogramme de charbon, 0,934 mètre cube de gaz de ville, 0,349 kilogramme de gaz liquéfié, et 0,777 kilowatt d'électricité. Sur cette base 4 francs de bois, à 4000 francs la tonne, produiront autant de chaleur que 7,67 francs de charbon, 28 francs de gaz, 33,60 francs de butane, ou 119 francs d'électricité.

· Un important décret a été pris le 30 décembre 1954 par le gouvernement français. Il a pour but de faciliter le groupement des forêts privées morcelées ou des terrains à reboiser en vue d'y rendre plus économique l'aménagement, les opérations culturales, la protection et le reboisement. Il a également pour but d'éviter les inconvénients du morcellement des forêts.

Le nouveau décret permet la création de «groupements forestiers», formés de personnes physiques ou morales dont les membres sont dispensés du paiement de tout droit ou taxe de transfert sur la valeur des biens qu'elles apportent au groupement sauf s'il s'agit d'entreprises industrielles ou commerciales, auquel cas cette taxe est fixée à un taux très avantageux. Les associations ou sociétés déjà constituées peuvent se transformer en «groupements forestiers». En cas d'indivision, le ou les propriétaires indivis, représentant au moins les deux tiers de la valeur de la propriété, peuvent décider de faire cesser l'indivision en constituant un «groupement forestier» aux termes du décret.

Une loi antérieure avait autorisé le Ministre de l'agriculture à constituer des «périmètres de reboisement» de parcelles incultes. Le nouveau décret peut obliger les propriétaires des parcelles comprises dans le périmètre à constituer une association syndicale, dite «association forestière», à moins que les intéressés ne décident la constitution d'un «groupement forestier». Le nouveau décret autorise également l'Etat à appréhender les biens réputés vacants et sans maître avec une procédure simplifiée. Les parcelles ainsi appréhendées, si elles sont comprises dans un «périmètre de reboisement», peuvent alors être cédées à une commune, à condition qu'elle en fasse apport à un «groupement forestier».

Guam

· Les installations militaires et l'essor pris par la construction de logements nécessitent l'importation de quantités considérables de sciages, est vraisemblable que ces importations s'accroîtront encore à mesure qu'il deviendra nécessaire de remplacer les milliers de constructions temporaires édifiées pendant la guerre et de loger une population sans gesse croissante. Tous les bons peuplements de l'île ont été exploités et se sont repeuplés en essences impropres à la construction. On ne rencontre pour ainsi dire plus de bons peuplements d'Intsia bijuga et ce qui subsiste de Calophylum inophylum, Caloxylon marianum et Artocarpus incisus sont des arbres généralement tordus et bas-branchus. Il existe de petits peuplements de Tectona grandis dans l'île. Il est improbable que des bois de construction de qualité supérieure soient jamais produits à Guam en quantité suffisante pour pouvoir affecter les besoins d'importation.

Indonésie

· L'étendue de la forêt du Kalimantan (Bornéo indonésien) est estimée à 41,5 millions d'hectares. Sur cette superficie, 13 millions d'hectares environ sont occupés par une forêt primitive authentique dont environ 5 millions d'hectares seulement sont accessibles actuellement. La superficie forestière restante comprend les forêts côtières marécageuses, les forêts arbustives peu connues du centre du Kalimantan (Kutai) et les forêts secondaires, partiellement détruites par la culture nomade, avec une régénération naturelle assez pauvre. Là où la culture nomade a été pratiquée trop longtemps, rendant impossible la régénération naturelle des arbres de grandes prairies d'ylang-ylang ont remplacé les forêts.

Un expert de l'assistance technique de la FAO écrit que les forêts du Kalimantan et colles de l'ouest de l'Afrique équatoriale sont en apparence très semblables: mêmes marécages et mêmes jungles, même sol montagneux et accidenté, même multitude d'espèces d'arbres de tous âges, présentant les mêmes contreforts, les mêmes couleurs d'écorces et le même port.

La superficie exacte des divers types de forêts n'est cependant pas connue mais elle sera évaluée par des reconnaissances aériennes au cours des prochaines années. Parmi les quelques centaines d'espèces d'arbres qui s'y trouvent, une douzaine d'espèces seulement sont exploitées à l'heure actuelle à titre de «bois commerciaux». Elles sont classées suivant leur durabilité, les essences les plus durables étant rangées dans la première catégorie.

La production réglementée de bois en 1953 a été estimée à 112000 mètres cubes, exploités en totalité par des bûcherons employés par des adjudicataires et travaillant avec des outils manuels. La production non réglementée, qui échappe à tout contrôle du Service forestier, est évaluée à environ 300000 mètres cubes par an, y compris le volume correspondant à la destruction de la forêt par la culture nomade.

Le gros de la riche rain-forest accessible, qui couvre 5 millions d'hectares, s'étend de la côte orientale à la chaîne montagneuse du centre du Kalimantan, où l'exploitation du bois est pratiquée depuis longtemps sur les rives de la rivière Mahakam (Kutai) et de ses affluents.

Des estimations effectuées par sondages dans les peuplements situés le long des rivières Segoj et Senjur deux affluents de la rivière Mahakam, indiquent un matériel sur pied atteignant jusqu'à 300 et 400 mètres cubes à l'hectare, dont 10 à 50 pour cent en bois commerciaux. Le volume de bois commerciaux à l'hectare, établi d'après des inventaires complets en 1953 et 1954 et vérifiés par le délégué de l'assistance technique de la FAO dans la région de la rivière Mahakam, varie entre 30 et 150 mètres cubes de bois de 45 centimètres de diamètre et au-dessus à 1,30 mètre du sol.

La zone forestière à Agathis de la région de la rivière Sampit, dans le Kalimantan méridional, est évaluée à environ 25000 hectares. Par contraste avec le taux d'accroissement extraordinaire de 20 à 25 mètres cubes à l'hectare des plantations d'Agathis du mont Slamet, dans le centre de Java, les forêts naturelles de conifères du Kalimantan méridional croissent sur les sols mous, pauvres et arides de lisières marécageuses et semblent ne s'accroître qu'à raison d'un mètre cube à l'hectare. Les peuplements les plus purs contiennent jusqu'à 20 et 25 pour cent de feuillus. Cette forêt est exploitée depuis 1949 à raison de 200 mètres cubes par jour, par une entreprise mixte. La surface exploitée se couvre deux ou trois ans après la coupe d'une régénération naturelle très dense d'Agathis comportant 50 à 60 semis au mètre carré, ce qui fait penser que le rôle de l'aménagement se limitera aux coupes d'éclaircie et d'amélioration.

Japon

· Un bulletin de la station expérimentale forestière est consacré à une étude sur l'économie d'un village de montagne situé dans la région de Fukushima, Ce village, dont le territoire est partiellement occupé par une forêt domaniale, est divisé par les conflits de deux intérêts opposés: il était autrefois renommé pour l'élevage des chevaux et, aujourd'hui encore, les éleveurs restants désirent que de vastes étendues pastorales soient laissées à leur disposition dans la forêt domaniale. D'autre part l'industrie du charbon de bois, basée sur les produits du taillis, est en voie de développement constant grâce à l'amélioration des communications vers les marchés de consommation. La production de charbon de bois, autrefois limitée aux besoins des habitants, constitue maintenant pour la population agricole un revenu supplémentaire très important et un excellent emploi de temps pendant la morte-saison. L'enquête a montré que le revenu du taillis à l'unité de surface était de loin supérieur à celui du pacage. On a clone conseillé aux fermiers de remplacer l'élevage des chevaux par celui des vaches, qui peuvent être nourries à l'étable, ce qui permet de réduire l'étendue des terrains de parcours. La sylviculture doit clone s'orienter ici vers l'extension des surfaces consacrées au taillis en vue de la production rémunératrice du charbon de bois.

Jordanie

· La première «Journée de l'arbre», fut célébrée à Amman, capitale du Royaume hashémite de Jordanie, le 15 janvier 1949, la cérémonie eut lieu dans la cours du Collège El-Hussein, sous l'égide du feu roi Abdullah. Cette journée est devenue fête nationale. La septième Journée de l'arbre fut célébrée dans tout le pays le 15 janvier 1955, avec un faste sans précédent. La cérémonie d'ouverture eut lieu à Amman, dans les terrains d'un nouvel hôpital. La cérémonie commença, suivant la tradition, par la lecture du Coran. Le Directeur des forêts prononça un discours, insistant sur l'importance des forêts dans la vie nationale, et encourager la population à planter des arbres. Le premier arbre fut planté par le Ministre de l'économie au nom du roi Hussein et du gouvernement de Jordanie; 15000 plants de pin d'Alep et de cyprès furent plantés dans les terrains de l'hôpital. Des plants furent distribués par l'Administration des forêts pour être plantés au cours des cérémonies qui eurent lieu dans tout le royaume.

Liban

· Un récent décret vient de nommer 39 nouveaux brigadiers et gardes forestiers, ce qui représente un accroissement de 45 pour cent des effectifs du Service forestier; celui-ci a été en même temps élevé du rang de «Service» à celui de «Direction». Le personnel est doté, depuis le début de l'année, d'un uniforme d'allure militaire, avec un cèdre d'argent sur fond vert foncé comme écusson distinctif. Par ces mesures, le gouvernement entend assurer désormais une protection efficace des forêts.

Mexique

· La grande route panaméricaine qui traverse le Mexique du nord au sud, depuis Ciudad Juarez jusqu'à El Ocotal, n'est pas seulement jalonnée de grandes villes, mais parcourt aussi des régions sous développées possédant des ressources naturelles extrêmement variées. Vida silvestre y recursos naturales a lo largo de la carretera panamericana (préparé sous la direction d'Enrique Beltran et édité par l'Instituto Mexicano de Recursos Naturales Renovables A.C.), décrit ces régions du point de vue écologique et géographique, ainsi que les ressources naturelles qui s'y trouvent: végétaux, forêts et pares nationaux, poissons, amphibies, reptiles, oiseaux, mammifères et gibier.

Le dernier chapitre présente un intérêt particulier et traite de l'influence de la route sur les problèmes de la conservation et de l'utilisation rationnelle des ressources naturelles. Les incidences d'une route sur les conditions de vie des populations indigènes des zones traversées sont trop souvent négligées. En fait, on prend surtout en considération les problèmes de l'ingénieur, les intérêts du tourisme et la nécessité d'assurer les meilleures conditions de transport entre les grands centres traversés. Mais la route permet aussi, sur de nombreux points, la transformation complète de l'économie agricole. Dans les zones boisées, par exemple, elle permet la mise en valeur des forêts. Mais si les méthodes employées pour mener à bien ces transformations ne font pas l'objet de plans rationnels, les risques sont grands de voir exploiter jusqu'à épuisement les ressources naturelles ainsi mises à la portée de la population.

Nouvelle-Guinée

· Un progrès important en Nouvelle-Guinée australienne a été la création de l'usine de contreplaqué de Bulolo qui a commencé à fonctionner en janvier 1954 et qui produit actuellement d'importances quantités de contreplaqué de premier choix, entièrement exporté vers l'Amérique et l'Australie.

Les besoins accrus de la construction dans le Territoire ont provoqué une augmentation de la production de sciages. On débite annuellement plus de 136000 mètres cubes, mais il est toujours indispensable d'importer de petites quantités de sciages. Toutes les mesures sont actuellement prises pour gréer de nouvelles soieries afin de remédier à cette situation.

Un sérieux effort a été tenté, particulièrement par les exploitants des peuplements de conifères de la région de Goldfield, pour tirer le rendement maximum de cette matière première exceptionnelle en cherchant des débouchés pour les bois de petites dimensions. D'importantes quantités de cosses ont été exportées en Australie pour la production de placage pour les séparateurs de batteries.

La diversité des essences commercialement utilisables pour cette industrie est toujours plus grande à mesure que s'étend le rayon d'exploitation des scieries. Les travaux de recherche entrepris par l'administration sont constamment dirigés dans ce sens.

En Nouvelle-Guinée néerlandaise, les deux scieries gouvernementales de Sarong et de Hollandia, ainsi que les scieries privées de Manokwari et de Hollandia, produisent principalement des assortiments de dimensions normalisées. Les normes de classement du Bornéo du Nord sont autant que possible appliquées aux grumes et les normes de classement de Malaisie aux sciages. La production de sciages n'est pas encore suffisante pour répondre à la demande locale.

On a exporté avec succès des pièces équarries à la hache de bois de fer (Intsia bijuga) vers l'Union Sud-Africaine ainsi que des cargaisons de grumes de feuillus (Intsia bijuga et Pometia pinnata) vers les Pays-Bas.

Le copal (résine d'Agathia labillardieri) est surtout expédié vers les Pays-Bas.

Les chiffres approximatifs des échanges pour 1953 sont les suivants:

Production indigène de sciages, bois équarris et grumes

9100 m3

Importations de sciages

2000 m3

Exportation de bois équarris et de grumes

980 m3

Exportations de copal

564 t.

Nouvelle-Zélande

· Dans l'île du Sud, les forêts de Podocarpus et autres conifères, dont le plus caractéristique est le «rimu» (Dacrydium cupressinum), ne se régénèrent qu'avec de grandes difficultés et seulement dans des conditions très particulières. Ils sont remplacés soit par des morts-bois, soit par des Nothofagus.

Forests and Climate in the South Island of New Zealand par J. T. Holloway (tiré à part des Transactions of the Royal Society of New Zealand, Vol. 82, 2e partie, septembre 1954) tente d'expliquer l'état apparent de déséquilibre ou d'inadaptation des forêts naturelles aux conditions climatiques actuelles. L'auteur émet l'hypothèse que l'ensemble de la végétation de l'Ile est actuellement dans un état d'évolution dynamique déterminé par des modifications climatiques intervenues au XIIIe siècle environ de notre ère. Ces changements ont consisté en un rafraîchissement sensible du climat, qui abaissa la limite supérieure des Nothofagus dont l'aire couvrait autrefois les hautes altitudes des montagnes occidentales. Ce phénomène fut accompagné d'une diminution des précipitations, ce qui favorisa l'extension des pâturages à graminées cespiteuses.

L'île du Sud est particulièrement propice à l'étude des changements climatiques et à leurs conséquences biologiques en raison de sa situation géographique, de la variété des climats régionaux, de l'absence, jusqu'à l'arrivée des premiers colons de race blanche, de toute action humaine suffisamment importante pour affecter l'ensemble des forêts, de l'absence de mammifères, de la longévité de la plupart des espèces de Podocarpus du mode particulier de propagation de Nothofagus par avalaison, ce qui facilite la reconstitution de ses voies de migration.

· Le classement de Pinus radiata a fait l'objet de nouveaux travaux. Les deux catégories de bois de charpente ont été reclassées sous le nom de charpente n° 1 et charpente no 2 et sont maintenant admises dans tout le pays, à condition que leur durabilité soit assurée, s'il y a lieu, par un traitement de préservation. Pour certains éléments de charpente soumis à des efforts de flexion, la hauteur de la section a été augmentée par rapport à celle admise auparavant pour le rimu. Une catégorie «industrielle» est maintenant comprise dans les catégories normalisées et est très recherchée, tant sur le marché indigène que sur les marchés australiens, pour toutes les utilisations où le bois doit être travaillé de nouveau (mobilier, menuiserie et articles divers). La qualité du bois débité dans les longueurs nettes de défaut est maintenant reconnue comme très bonne pour le travail aux machines et le finissage. Une nouvelle catégorie, dénommée «commerciale», intermédiaire entre la catégorie «revêtement», et la catégorie «caisserie», convient à des ouvrages en bois brut sous forme de pièces entières, ou, après débit à la fabrication d'objets de prix inférieur à ceux utilisant la catégorie «industrielle».

Pour compenser l'insuffisance actuelle des ressources en bois résineux indigènes pour les travaux soignés à bois apparent (utilisation pour laquelle les résineux exotiques ne trouvent actuellement qu'une application limitée en raison de leurs défauts propres), on utilise maintenant de plus en plus les feuillus indigènes, spécialement les bois de Nothofagus et de tawa. Un essai de classement établi pour les trois espèces de Nothofagus les plus importantes suit, d'une manière générale, les règles établies pour le rimu dans les normes nationales de classement (New Zealand Standard Specification) N° 169. Les catégories utilisées pour le tawa l'ont déjà fait largement admettre pour les planchers et les travaux intérieurs. On prévoit que les résineux exotiques seront de qualité suffisante pour répondre aux exigences des travaux à bois apparent.

Les normes nationales de classement pour les bois de charpente ont été formulées à une époque lorsque l'utilisation de bois naturel sans défaut en longueurs entières était considérée comme le procédé logique dans la construction pour tous les emplois à bois apparent. Il est nécessaire de réviser cette conception pour utiliser en plus grandes quantités, spécialement pour les planchers, des éléments sans défaut plus courts prélevés dans des débits de classe inférieure. Ces bois pourraient être employés pour un parquetage bouveté en bout, et, éventuellement, les bois indigènes de qualité supérieure pourraient plus logiquement être employés pour les parquets formant parement, sur sous-plancher en pin exotique. Telle est la tendance générale actuelle.

Nicaragua

· On trouve dans la région montagneuse du nord-ouest du pays, à des altitudes supérieures à 600 mètres, une étendue importante de forêts de conifères. Sa surface totale est estimée à 170000 hectares, consistant principalement en Pinus oocarpa, et ces forêts ressemblent beaucoup à celles des régions adjacentes du Honduras. Le volume moyen à l'hectare ne dépasse pas 50 à 100 mètres cubes et la forêt est très vulnérable au feu et à l'érosion.

Le reste de l'aire de la forêt de pins est presque complètement limité à la partie nord-est de la région côtière Atlantique, principalement entre le Rio Grande et le Rio Coco. Les données existantes indiquent une surface de 670000 hectares mais, à la suite d'une reconnaissance aérienne un expert de l'assistance technique FAO estime que la superficie réelle est plus étendue. Les pins se trouvent principalement en boqueteaux d'étendue variable. Près du Rio Coco, la forêt de pins semble s'étendre sur des superficies considérables et être de bonne qualité. Dans l'ensemble, cependant, les forêts formées de Pinus caribaea sont en mauvais état et le matériel ne dépasse pas en moyenne 15 mètres cubes à l'hectare. La totalité de la superficie est brûlée chaque année et même trois fois par an en maints endroits. La régénération naturelle, bien qu'elle semble florissante en beaucoup d'endroits, ne parvient pas à s'installer et les arbres réservés dans les exploitations ou ceux qui survivent après de nombreux passages du feu sont de mauvaise forme et présentent de grandes cavités causées par le feu et les attaques des termites.

II y a deux vastes zones de forêts de feuillus, la plupart à feuilles persistantes, avec certaines surfaces peuplées d'espèces à feuilles caduques. La première est située principalement sur les pentes montagneuses du nord-ouest et les plaines contiguës s'étendant vers l'océan Atlantique, l'autre sur les versants opposés et dans certaines plaines s'étendant vers l'océan Pacifique. Une grande partie des forêts de ce pays est encore inaccessible en raison du manque de routes, mais on pourrait facilement y remédier. Une route reliant les régions côtières du Pacifique et de l'Atlantique ouvrirait l'accès d'une partie importante des forêts de feuillus, tandis que les forêts de pins de la côte Atlantique ne présentent pas de difficultés particulières en ce qui concerne la construction de routes. Un réseau routier d'environ 400 kilomètres y a déjà été construit par une compagnie d'exploitation forestière et il existe une très bonne route entre Puerto Cabezas et le Rio Coco (160 km). Cette compagnie dépense environ 2,85 dollars E.-U. pour la construction des routes par millier de board feet de sciages produits.

La construction de routes dans la partie montagneuse septentrionale du pays est beaucoup plus onéreuse. Néanmoins les compagnies de sciage existantes ont construit un bon réseau routier et transportent les grumes jusqu'à Managua, sur des distances dépassant parfois 200 kilomètres.

Pays-Bas

· Un décret royal du 17 février 1954 a créé la Bosschap (commission forestière) si longtemps attendue. Cette commission est un organisme officiel qui a le pouvoir de promulguer des décrets et de contrôler toutes les entreprises forestières, sans considération d'importance ou de titre, ainsi que les forêts de la Couronne. Cette commission se compose de 14 membres, dont sept représentent les organisations patronales (un pour les forêts domaniales, un pour les forêts communales et cinq pour les forêts particulières) et sept les organisations ouvrières officiellement reconnues (les trois unions d'ouvriers agricoles auxquelles sont également affiliés les ouvriers forestiers).

La Commission forestière est chargée de la réglementation des questions suivantes:

1. sylviculture et exploitation des produits forestiers;:

2. stockage et transformation des produits forestiers;

3. administration des domaines forestiers;

4. normalisation des produits forestiers;

5. recrutement, congédiement, salaires et conditions de travail des ouvriers forestiers, à l'exception des employés considérés comme fonctionnaires;

6. inspection et enregistrement des entreprises forestières.

Le gouvernement ne peut refuser de ratifier les décisions de la Commission que dans les cas de conflit avec l'intérêt général ou avec la loi. Il est hors de doute que la Commission aura une grande influence sur la politique forestière et sur la législation futures.

Pérou

· Un numéro récent du Boletin de la Facultad de Ingenieria Forestal, de l'Université de Los Andes, Merida (Venezuela), est consacré à un rapport sur les ressources forestières du Pérou. Il y est question de l'introduction et de la culture dans les Sierras d'Eucalyptus globulus qui connaissent un succès complet. La facilité de culture de cet arbre, sa rusticité et sa rapidité de croissance en volume ont permis de pallier la rareté du bois de feu et du bois d'œuvre dans les vallées inter-andines, depuis longtemps presque dépourvues d'arbres. L'eucalyptus a non seulement fourni des ressources locales, mais il constitue aussi une source facilement accessible de bois de mine. Les prix élevés offerts par les mines ont encouragé l'entreprise privée à planter des forêts industrielles sans aide de l'Etat.

Les craintes de voir affecter de bonnes terres agricoles à ces plantations se sont révélées sans fondement et les eucalyptus sont généralement plantés dans des terres marginales où, en raison de l'altitude élevée, du climat froid ou de la médiocre qualité du sol, ils sont économiquement plus rémunérateurs et donnent de meilleurs rendements que les récoltes agricoles. Excepté sous forme de brise-vent et de clôtures, ils ne semblent pas avoir été plantés dans des zones se prêtant à une agriculture intensive.

Porto Rico

· Le Centre de recherches forestières tropicales vient d'achever l'installation d'un laboratoire destiné à des essais de travail aux machines et à d'autres essais physiques simples sur des bois indigènes. Le programme de recherches actuel envisage l'essai de 50 essences au cours de cette année. Ces essais comprennent le poids spécifique, la durée et les caractéristiques du séchage, le rabotage, le ponçage, le perçage, le mortaisage, le tournage, la courbure, le fendage, la tenue des clous, le collage et le finissage. De plus, on doit y essayer des bois locaux pour la fabrication d'un certain nombre d'objets, tels que des récipients.

Riou-kiou, îles

· Les méthodes sylvicoles les plus importantes sont celles qui sont adoptées pour l'aménagement des forêts particulières ou collectives. Dans l'ensemble, il s'agit de méthodes empiriques, transmises de génération en génération, ou de l'adaptation de méthodes dont les initiateurs ont depuis longtemps disparu. Les habitants des îles révèrent leurs propres Sages et les évoquent afin de recevoir leur inspiration au cours de la Semaine de l'arbre et des autres activités forestières de la collectivité. Parmi eux, un homme, que l'on reconnaît généralement comme étant celui dont l'œuvre a été la plus marquante, Saion, qui fut Premier Ministre au début du XVIIIe siècle, exceptionnel tant pour avoir établi les bases d'une politique et de méthodes toujours en vigueur, que pour en avoir consigné par écrit l'essentiel. Passant en revue la situation forestière en 1738, il écrivait:

«La raison pour laquelle les montagnes boisées ont perdu leur prospérité et nous apparaissent telles qu'elles sont maintenant, est l'ignorance des conditions physiques régnant en montagne. Cette ignorance a eu pour résultat l'ouverture délibérée, par le feu et la cognée, des accès étroitement cachés et protégés, permettant ainsi à l'atmosphère des montagnes de s'échapper jusqu'à ce que les arbres de l'intérieur soient endommagés; telle est l'une des raisons. Par suite de l'ignorance où se trouvent ceux qui pénètrent dans ces montagnes des méthodes permettant d'entretenir les forêts qui les couvrent et de les mettre en valeur, les arbres ne sont pas soignés et c'est le point de départ de la dégradation de ces voilà une autre raison. La prééminence excessive inconsidérément donnée à l'agriculture amène la population à brûler les forêts; c'est la troisième raison. Comme il est impossible à ce pays de ne pas construire de bateaux ou de ne pas construire ou réparer les palais royaux avec des bois d'œuvre de grandes dimensions, en dépit du fait que les montagnes boisées se dégradent de plus en plus, il sera donc nécessaire de commander des bois de charpente de grandes dimensions hors du pays. Si tel est le cas, nous devrons payer ce bois et les frais de son transport, et nous serons clone dans l'obligation d'enjoindre aux fermiers de nous verser de l'argent ou du riz pour pouvoir le faire. Mais en agissant ainsi, chacun dans le pays sera financièrement appauvri. Etant donné cette situation, la conservation des montagnes boisées doit appeler tous nos soins et toute notre énergie».

Royaume - Uni

· Depuis plusieurs mois, la Timber Trade Federation insiste auprès du gouvernement pour qu'il soit de nouveau permis d'importer des feuillus en provenance de la zone dollar. Ces importations furent, pendant longtemps, limitées à des fournitures que l'on ne pouvait obtenir d'autres sources. Le Board of Trade a maintenant établi un contingent s'élevant à 3 millions de livres sterling (f.o.b.) par an pour l'importation de feuillus, destinés à tous les emplois, en provenance des pays de la zone dollar. Le contingent sera accordé en deux tranches semestrielles aux industries utilisatrices de feuillus et aux importateurs de feuillus, les contingents individuels étant déterminés d'après la consommation et les importations au cours d'une période déterminée.

Classés de manière homogène et de débit soigné, les bois feuillus en provenance des Etats-Unis jouissent de la faveur des industriels, en particulier des fabricants de meubles, qui les utilisent. Les bois du Canada notamment le bouleau et l'érable, se rangent également parmi les essences d'une haute valeur commerciale. Le Times de Londres estime que la libéralisation des importations en provenance de l'ensemble de la zône dollar contribuera à la stabilisation des prix mondiaux des feuillus.

· Le Bulletin N° 22 de la Commission forestière est intitulé Experiments on Tree Planting on Peat (Expériences de plantations d'arbres dans la tourbe).

Il n'existe, pour la forêt britannique, aucun champ d'expansion plus vaste que les collines et les landes couvertes de tourbe du nord et de l'ouest. Avant la première guerre mondiale, des propriétaires particuliers avaient tenté à plusieurs reprises de repeupler ces terrains en conifères; la plupart de ces tentatives ne donnèrent aucun résultat, mais, avec la création de la Commission forestière après la guerre, ce problème fut à nouveau mis à l'étude.

Le Bulletin donne le bilan actuel des résultats de ces expériences, y compris la classification des terrains tourbeux, le type de végétation qui croît dans la tourbe et les différentes classes topographiques - c'est-à-dire la pente, l'exposition et l'altitude relative. On a constaté que le succès ou l'échec des grandes plantations expérimentales correspond à cette classification fondamentale, modifiée, naturellement, par les méthodes de préparation du terrain.

Les premières expériences ont montré que des méthodes spéciales de préparation du terrain étaient essentielles. Le procédé adopté est le labour et la plantation sur les bilions de tourbe, tant pour faciliter le drainage que pour préparer la mise en place des plants avec leurs racines étalées sous le billon de tourbe retourné, avec des sillons écartés d'environ 1,5 mètre. Bien qu'il ait été reconnu avantageux d'apporter à la préparation du terrain quelques modifications, suivant les types de végétaux et de tourbe, on n'a pas encore déterminé dans quelle mesure il serait économiquement avantageux de développer le drainage et la plantation sur bilions.

Les essences les plus fréquemment employées sont le pin sylvestre, le mélèze du Japon, l'épicéa commun et l'épicéa de Sitka tandis que Pinus contorta et le mélèze hybride sont moins employés. Pour chacune des principales essences, des conclusions Sassez fondées ont pu être tirées en ce qui concerne leur adaptabilité aux différents types et méthodes de préparation du terrain. Des expériences de plantations mélangées ont été tentées, mais il n'est pas encore possible de tirer des conclusions définitives dans ce domaine. Il est maintenant de pratique courante de fumer les tourbes les plus pauvres à l'aide de phosphate.

La conclusion générale est encourageante, car les succès obtenus dépassent de beaucoup ceux des premières expériences. Toutefois, après 30 ans d'expériences consciencieuses, 20 nouvelles années d'observation sur les plantations d'essai sont considérées indispensables avant de pouvoir tirer des conclusions sûres pouvant servir de guide dans la pratique courante:

Soudan anglo-égyptien

· Un rapport du Service forestier donne une image, trop familière maintenant, des résultats des grands besoins en bois de chauffage aux environs de Khartoum, capitale du Soudan anglo-égyptien. Le bois de chauffage envoyé par chemin de fer depuis les districts méridionaux était insuffisant, et pour accroître les ressources on mit en exploitation les arbustes morts des régions situées au nord-est de Khartoum et au nord-ouest d'Omdurman. Beaucoup de permis furent consentis aux propriétaires de domaines situés sur le Nil Bleu et sur le Grand Nil pour défricher leurs terres à condition de mettre les arbres en vente sur les marchés locaux. La population arabe locale fut employée à transporter ce bois mort vers les villes sur des distances allant jusqu'à 115 kilomètres, amenant parfois le bois à des centres collecteurs sur les rives du Grand Nil, d'où il était transporté par bateau à Omdurmam. Par suite de la forte demande de bois de chauffage tout le personnel forestier, autour des villes, était constamment occupé à empêcher l'abattage illicite du bois vert.

Ce rapport donne également un autre aspect de la situation. Malgré l'opposition habituelle à la mise en réserve des terres destinées à constituer des réserves forestières centrales les conseils locaux se sont montrés plus raisonnables en ce qui concerne la question des réserves provinciales. Des parcelles de bois de chauffage et de perches créées en 1948 ont eu un tel succès que la population locale s'empresse d'acheter et a demandé l'extension des plantations. C'est la première fois dans l'histoire de cette Division forestière que l'on a demandé au Service forestier de reprendre des terres et de les boiser.

Suisse

· Un article paru dans le journal des ouvriers du bâtiment et du bois de Suisse remarque que seuls les plus âgés de ses lecteurs peuvent encore se rappeler les jours où rues et ponts - même dans les grandes villes - étaient pavés de bois. Néanmoins le pavé de bois revient peu à peu sur le marché et se taille une place dans une branche spécialisée, comme revêtement de sol dans des endroits où il ne peut pas être concurrencé par d'autres matériaux: bâtiments industriels tels qu'ateliers salles de machines, laminoirs, aciéries, fabriques d'automobiles, ateliers de chemins de fer, entrepôts, hangars, et aussi dans les écuries, des bâtiments destinés aux sports et les gymnases.

Les propriétés du pavage en bois qui ont rendu possible ce regain de faveur sont les suivantes: il est élastique, chaud aux pieds, il amortit les sons et les vibrations, il est léger ce qui permet de l'utiliser pour les étages supérieurs et conserve pendant une durée illimitée une surface mate et non glissante. Après de nombreuses heures de travail sur du pavé de bois, les ouvriers ne manifestent pas les mêmes signes de fatigue que lorsqu'ils stationnent sur du ciment ou de la pierre.

Les pavés de bois sont faits de bois du pays, et taillés habituellement à une largeur de 8 centimètres et une hauteur de 6 à 10 centimètres. Ils sont imprégnés de la même manière que les traverses de chemins de fer et durent presque indéfiniment.

Comme ils sont tirés des «déchets» qui ne peuvent pas être habituellement affectés à d'autres emplois, il est très heureux, dans l'intérêt de la forêt, que le pavé de bois retrouve une place sur le marché.

Turquie

· Un fonctionnaire de l'assistance technique de la FAO signale qu'on aménage actuellement à Ankara un nouveau centre pour l'Institut de recherche forestière en Turquie. On espère qu'il sera prêt à être occupé en 1955. Au cours des dernières années, des expériences - les premières de ce genre en Turquie - ont été faites pour améliorer les pâturages et ont donné des résultats très encourageants. Non seulement la production de lait par animal s'est accrue, grâce à l'amélioration du fourrage, mais, même avec un nombre moindre d'animaux, la production de lait par hectare est plus élevée. On reconnaît maintenant de plus en plus que le pacage en forêt, bien qu'il ne soit pas toujours compatible avec la foresterie, a beaucoup d'avenir s'il est convenablement aménagé, et que dans bien des cas, cette double utilisation de la forêt est un avantage.

Union des Républiques socialistes soviétiques

· Un rapport présenté au quatrième Congrès forestier mondial contient certains renseignements intéressants sur une expérience de reboisement de dunes de sable en Lettonie. Le boisement des 7900 hectares de dunes mobiles, commencé en 1830, est maintenant pratiquement achevé, mais certains problèmes ne sont pas encore résolus.

Faisant abstraction de graminées telles que Elmus arenarius et Ammophila arenaria ou d'arbustes tels que Betula verrucosa, Alnus glutinosa et en particulier Salix purpurea, les seules essences forestières qui semblent capables de prospérer dans un sol dont la teneur en calcaire et en humus est si faible sont Pinus sylvestris, P. banksiana et P. montana qui présente un intérêt moindre. Il semble démontré que la teneur du sol en potasse, en phosphore et en eau est suffisante pour assurer la végétation du pin, mais le système radiculaire des arbres doit se développer sur une très grande surface pour puiser suffisamment d'eau. Pour une raison encore inexpliquée, les racines ne pénètrent pas assez profondément dans le sol pour atteindre les horizons où l'humidité est suffisante. Le problème du maintien d'une humidité suffisante près de la surface a été résolu en plaçant une couche de tourbe (épaisse de 5 cm) ou de branchages (épaisse de 10 cm) à une profondeur de 40 centimètres au fond des sillons préparés pour la plantation des jeunes arbres.

Tandis que les plantations d'essences feuillues pures n'ont pas semblé réalisables sans préparation du sol, de bons résultats furent obtenus en mélangeant des résineux aux essences feuillues, en particulier à Alnus glutinosa et à A. incana, ce qui a amélioré non seulement le taux de reprise, mais aussi la vitesse de croissance au cours des 10 ou 16 premières années. L'écartement le plus favorable pour obtenir le plus rapidement possible un couvert complet n'a pas encore été déterminé.


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