Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Consultations

Comment les activités relatives à l'alimentation scolaire et la nutrition peuvent-elles promouvoir des habitudes alimentaires saines pour toute la vie

Actuellement, les programmes de repas scolaires et d'alimentation scolaire et nutrition gagnent en visibilité et sont mis en œuvre en Afrique. Cette discussion a pour objectif le partage d'expériences et d'opinion sur les caractéristiques de ces programmes et la manière de les faire croître et renforcer leurs impacts à long terme.

Il existe un consensus mondial reconnaissant la nutrition infantile comme un élément essentiel pour améliorer non seulement la santé et le bien-être des enfants dans le monde, mais aussi le développement social et économique des communautés et des pays. Les écoles jouent un rôle central dans ce processus, fournissant les connaissances dont les nouvelles générations auront besoin pour devenir des membres actifs de la société. Elles ont aussi le potentiel de devenir des plateformes puissantes pour la prise en compte de la nutrition tout en promouvant des habitudes alimentaires saines pour toute la vie.

Environ 795 millions de personnes dans le monde souffrent d'insécurité alimentaire, de famine et de malnutrition (SOFI, 2015). Par ailleurs, en 2014 plus de 1,9 milliards d'adultes étaient en surpoids.  Parmi eux, plus de 600 millions étaient obèses. 42 millions d'enfants de moins de cinq ans sont obèses[1]. La majorité de la population mondiale vit dans des pays où la surcharge pondérale et l'obésité tuent plus de personnes que l'insuffisance pondérale.  Le double fardeau de la malnutrition affecte le développement des enfants ; il est donc urgent de traiter la question afin de créer des environnements favorables à la promotion d'une alimentation saine.

En cohérence avec les agences des Nations Unies et la seconde Conférence internationale sur la nutrition (CIN-2), les gouvernements se sont engagés à améliorer l'état nutritionnel des enfants en commençant à un âge précoce. Les dirigeants africains, à travers l'Union Africaine (UA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) avaient déjà convenu que l'éducation, la santé et la nutrition des jeunes enfants et des dirigeants de demain doivent constituer une priorité.  Fort de ce mandat, le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA) a alors inclus des programmes d'alimentation scolaire établis au niveau national.

Les programmes d'alimentation scolaire constituent les interventions de sécurité alimentaire en milieu scolaire les plus connus, souvent conçus comme la composante de politiques de protection sociale. Ces programmes fournissent des aliments (habituellement une collation ou un déjeuner), et lorsqu'ils sont bien conçus et mis en œuvre, ils peuvent améliorer les apports alimentaires et nutritionnels des enfants scolarisés tout en maintenant et/ou accroissant l'assiduité. Les programmes d'horticulture vivrière locale pour les repas scolaires (HGSF, Home-Grown School Feeding en anglais) ajoutent encore une autre dimension en liant les programmes de repas scolaires aux exploitations agricoles familiales. Ceci génère une demande structurée pour leurs produits, et stimule ainsi plus largement l'économie locale. D'après le NEPAD, au moins 20 pays africains ont actuellement mis en place des programmes HGSF, que ce soit des programmes gouvernementaux partiellement soutenus par des partenaires de développement ou des programmes au financement entièrement gouvernemental.

Cependant, afin de promouvoir des habitudes alimentaires saines pour toute la vie, d'autres éléments au-delà de la portée des programmes de repas scolaires et de la demande structurée pour l'agriculture familiale devront être pris en compte. L'alimentation dans les écoles, au-delà de l'assurance de la sécurité alimentaire, doit aussi jouer un rôle sensoriel, nutritionnel et pédagogique. Il est ainsi nécessaire d'associer les repas scolaires, en tant qu'expérience pratique, à des expériences pédagogiques comme l'éducation nutritionnelle et les jardins scolaires.

Pour aider les gouvernements à atteindre ces objectifs, la FAO a mis en place des cadres politiques et réglementaires relatifs à l'alimentation scolaire et la nutrition qui intègrent et renforcent mutuellement les composantes essentielles suivantes :

  • Repas scolaires – fournissant des menus sains, donnant la priorité aux aliments provenant de l'agriculture familiale
  • Éducation et formation alimentaire et nutritionnelle
  • Jardins scolaires
  • Environnement favorable à la nutrition et la santé

Il existe sans doute de nombreuses autres activités liées à l'alimentation scolaire et la nutrition qui affectent le développement des enfants, particulièrement du point de vue de la santé. Les interventions suivantes sont dignes d'être remarquées : éducation à la santé, supplémentation en micronutriments,  déparasitage, suivi de l'état de santé et l'état nutritionnel, exercice et récréation, ainsi que d'autres interventions touchant à la santé publique (par ex. prévention de la malaria). 

Améliorer les habitudes alimentaires inadaptées et réduire la malnutrition sont des défis que doivent relever à la fois les pays développés et les pays en développement. Investir dans la nutrition signifie investir dans le capital humain, et par conséquent améliorer la capacité à avoir une vie épanouissante et productive. Les écoles peuvent jouer un rôle majeur dans la réalisation de ces grands défis. Néanmoins, la rétention scolaire ne peut constituer un objectif en soi, mais uniquement la première étape de la mise en œuvre d'une stratégie de promotion d'habitudes alimentaires saines pour toute la vie. 

Nous sommes impatients d'entendre vos expériences, opinions et suggestions relatives au rôle des écoles dans la promotion d'habitudes alimentaires saines pour toute la vie !

Questions proposées :

  1. Pouvez-vous fournir des commentaires sur les programmes de nutrition scolaires ou repas scolaires déjà mis en œuvre dans votre pays ? Si c'est le cas, sont-ils liés à des activités sur l'éducation nutritionnelle et des menus utilisant des aliments issus de l'agriculture familiale, ou à toute autre intervention relative à la nutrition scolaire ?
  2. Pensez-vous qu'il est nécessaire de soutenir les pays dans la transition vers une gestion nationale des programmes liés à l'alimentation scolaire et la nutrition ?
  3. Quels sont les défis de la promotion des composantes essentielles de l'alimentation scolaire et la nutrition dans le cadre d'une intégration et d'un renforcement mutuel ?

Josephine Kiamba, NEPAD, Afrique du Sud

Andrea Polo Galante, FAO, Italie


[1] http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs311/fr

 

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>> English translation below <<



Si nous parlons d'activités relatives à l'alimentation scolaire et la nutrition par rapport à la santé alimentaire, normalement nous avons plusieurs acteurs:
- Les parents: Ils doivent controler les aliments des enfants qui mangent avant de venir à l'école. Les enfants consomment des produits trop sucrés: jus, bonbon etc..des pates d'hier sans chauffages avant de venir à l'école. Allouer un montant raisonnable à l'élève pour son petit déjeuner à l'école.

- L'enseignant et surtout la direction de l'école doit veiller sur la santé des aliments que les enfants consomment à l'école. L'éducation morale: le lavage des mains avant tout repas,  la boulimie et le chapardage  interdites aux élèves.

- La cantine scolaire: les revendeuses de repas ou les cuisinières doivent bénéficier de formation en hygiène alimentaire, en bonne cuisine et servir un aliment équilibé aux élèves.

- L'élève: il doit éviter de consommer des aliments qui manqueraient de soin en dehors de l'école.

- L'agriculteur: il doit éviter l'utilisation abusive des pesticides qui influent sur la santé de l'homme.

- Les transformateurs des produits agricoles: agro-alimentaire, doivent indiquer la période de péremption des aliments.

- Les commerçants doivent controler la période de péremption des aliments avant de les préparer aux élèves.

- Les assistants médicaux: ils ont le rôle de controleurs sanitaires des cantines scolaires.

Mais, à ce jour, au Togo, les écoles sont loin de vivre une alimentation saine. Sauf certains programmes spécifiques de la société civile crées des cantines, non loin de l'école les midi, les élèves déminus vont manger sous la conduite d'une enseignante. Ici, il n'y a pas une éducation nutritionnelle, les menus sont déterminés par les assistants et les cuisinières. Il y a également un programme pour les élèves, les samedi dans certains centres d'enfants où la cantine est bien organisée sous la supervision des comités d'églises.

- Vu les bénéfices que les élèves tirent de ces programmes, il est nécessaire et important de doter les écoles de cantines soclaires et promouvoir l'éducation nutritionnelle.

- Les défis à relever sont: Le recensement des enfants démunis dans les écoles, la contruction de cantines scolaires, les provisions, le personnel, la formation, la surveillance, La responsabilité des acteurs précités ci-dessus dans les activités relatives à la nutrition et à l'alimentation scolaire.

If we talk about activities related to school feeding and nutrition in relation to health food, normally we have several players:

- Parents: They must control the food children eat before going to school. Children consume too many sweet products: juice, candy etc..and pasta cooked the day before without heating. Parents should allow a reasonable amount of money for the student to take breakfast at school.

- Teachers and especially the school management must ensure the healthiness of the food children eat at school. Moral education: washing hands before every meal, bulimia and prohibit students pilfering.

- The school canteen: vendors of meals and cooks should receive food hygiene training, good cooking and serving of balanced food to students.

- The student: should avoid eating foods that fail to care outside school.

- The farmer: must avoid the misuse of pesticides that affect human health.

- The processors of agricultural products: food, must indicate the expiry date.

- Traders must control the expiry period food.

- Medical assistants: they have the role of sanitary controllers of school canteens.

But to date, Togo, schools are far from offering a healthy diet. A part from a few specific programs of civil society which create canteens not far from the school, the poor students will eat under the guidance of a teacher. Here, there is no nutritional education; the menus are determined by assistants and cooks. There is also a program for students on Saturday in some centers for children where the canteen is well organized under the supervision of church committees.

- Given the benefits that students receive from these programs, it is necessary and important to provide schools with canteens and promote nutritional education.

- The challenges are: Identification of needy children in schools, the construction of school meals, supplies, personnel, training, supervision, liability of the aforementioned players above in activities related to nutrition and school feeding.

>> French translation below <<

 

1. Could you provide comments on school nutrition or school meals programmes already being implemented in your country? If so, have they been linked with activities on nutrition education and menus using food from family farming, or any other school nutrition intervention?

It has not linked with activities on nutrition education as well as menus from family farming. It is from other school nutrition intervention by World Food program (WFP). Because of lack of rainfall, Ethiopia is frequently at risk of food insecurity in many part of region particularly rural pastoralist of south Oromia likes Borena and Bale Zones. A report from the UN, World Food Programme (WFP) says in Oromia region "the area covered with seasonal crops so far is less than 10 percent of the planned area....in view of the very late arrival of the rains and the associated limited planting so far, there is high probability for near total failure of winter production in most winter dependent areas of the country, especially those in central and eastern Oromia regions." Coinciding with crop failures in these areas is an increase in food prices. A report from the U.S. Famine Early Warning System (FEWSNET) says, "Staple food prices have started rising again in many parts of the country, possibly due to the late start of the rain. Prices typically do not start to seasonally rise until May. Ethiopia, which is also hosting refugees who fled the conflict in Somalia and South Sudan, will need food assistance in the coming years. The school feeding program becomes urgent because this not only feeds hungry children but keeps them in school. World Food Program is reaching 689,000 students currently in Ethiopia. Do you hope to expand the program? Currently WFP's "Food-for-Education" programme is operational in 1186 schools in 6 regions. Because of resource constraints, there is no plan to expand school meal programme at the moment.

2. Do you think that it is necessary to support countries in transitioning towards national ownership of School Food and Nutrition related programmes?

Perfectly, because external funding for the SFP will come to an end in near future, bringing into question that long-term sustainability, if the government is unable to absorb the costs in their entirety. Ethiopia World Food Programme (WFP) provides school meals for long time. It just earned a grant of 26 million dollars for Ethiopia from the U.S. Dept. of Agriculture's (USDA) McGovern-Dole school meals program. However, these supplies take more than 6 months to arrive. If communities based national ownership approaches that could assist with programme sustainability will connect such as creation of school gardens; using the school’s Kitchen facilities for income-generation activities as for instance catering, preparation and sale of snacks; sale of surplus agricultural production at nearby markets, and where feasible, in the coastal regions and partnerships of various forms with the private sector, churches and other religious bodies and non-governmental organizations ( NGOs) working in the area.

3. What are the challenges of promoting School Food and Nutrition core components in an integrated and mutually reinforcing matter?

External funding for the SFP will come to an end in near future, bringing into question that long-term sustainability, if the government is unable to absorb the costs in their entirety.

Poverty and limited access to essential resources, services and the foods needed to provide a nutritionally balanced diet is also another big challenge. The design is not Community-based School Feeding Program (SFP) such as creating a sustainable programme with a strong community base that can addresses aspects of the communities developmental challenges, in addition to the need for improving education. It also not provides jobs for community women as cooks etc. both the numbers of meals provide and the quality of food decline.

By:

Dr. Godana A. Dassie

1.      Pouvez-vous fournir des commentaires sur les programmes de nutrition scolaires ou repas scolaires déjà mis en œuvre dans votre pays ? Si c'est le cas, sont-ils liés à des activités sur l'éducation nutritionnelle et des menus utilisant des aliments issus de l'agriculture familiale, ou à toute autre intervention relative à la nutrition scolaire ?

Il n’y a pas eu de lien avec des activités d’éducation nutritionnelle, ni de menus provenant de l’agriculture familiale. par contre, il y a eu un lien avec une autre intervention de nutrition en milieu scolaire réalisée par le Programme alimentaire mondial (PAM). En raison du manque de pluviosité, l’Éthiopie présente souvent des risques d’insécurité alimentaire dans de nombreuses zones, en particulier les zones rurales d’élevage pastoral de l'Oromie du sud, comme les zones de Borena et Bale. Dans un rapport des Nations Unies, le programme alimentaire mondial (PAM) indique que dans la région de l’Oromie, « la superficie couverte par des cultures saisonnières est jusqu’ici moins de 10 % de la superficie planifiée… étant donné l’arrivée très tardive des pluies et la plantation limitée qui y est associée, il est très probable que la production hivernale se traduise par de mauvaises récoltes dans la plupart des zones qui dépendent de l’hiver dans le pays, en particulier les régions de l’Oromie centrale et orientale. » Les mauvaises récoltes dans cette région coïncident avec une augmentation des prix des denrées alimentaires. Un rapport du Système d'alerte rapide aux risques de famine (FEWSNET) des États-Unis signale que « les prix des aliments de base ont connu une nouvelle augmentation dans de nombreuses régions du pays, en raison, sans doute, de l’arrivée tardive des pluies. » Généralement, les prix ne commencent à augmenter qu’à partir du mois de mai en raison du cycle saisonnier. L’Éthiopie, qui accueille également des réfugiés qui ont fui le conflit qui sévit en Somalie et dans le Sud Soudan, va avoir besoin d’aide alimentaire au cours des prochaines années. Il devient urgent de mettre en place un programme d’alimentation scolaire non seulement parce que cela permet d’alimenter des enfants qui souffrent de la faim, mais aussi d’éviter les abandons scolaires. Le Programme alimentaire mondial aide actuellement 689.000 étudiants en Éthiopie. Pensez-vous  que le programme sera étendu? Actuellement, le programme « Vivres pour l’éducation » du PAM est opérationnel dans 1186 écoles de 6 régions. Étant donné les contraintes de ressources, il n’est pas prévu d’étendre le programme d’alimentation scolaire pour le moment.

2.     Pensez-vous qu'il est nécessaire de soutenir les pays dans la transition vers une gestion nationale des programmes liés à l'alimentation scolaire et la nutrition ?

Absolument; en effet, le financement externe du programme d’alimentation scolaire arrivera bientôt à terme, ce qui posera la question de sa pérennité à long terme si le gouvernement n’est pas en mesure d’absorber les coûts de façon intégrale. Le Programme alimentaire mondial pour l’Éthiopie (PAM) assure les repas scolaires depuis un bon moment. Il vient de recevoir une donation de 26 millions de dollars pour l’Éthiopie de la part  du programme d’alimentation scolaire McGovern-Dole du département de l’agriculture des États-Unis (USDA).  Toutefois, il faut attendre plus de six mois pour que ces approvisionnements arrivent dans le pays. Les approches d’appropriation nationale basées sur les communautés pourraient contribuer à la pérennité du programme moyennant la création de jardins scolaires, l’utilisation scolaire pour mener des activités rentables comme la restauration, la préparation et la vente de collations ; l’écoulement de produits agricoles excédentaires sur les marchés voisins et, chaque fois que possible, dans les régions côtières, ainsi que l’établissement de partenariats de différents types avec le secteur privé, les églises et d’autres organismes confessionnels et organisations non-gouvernementales (ONG) travaillant dans ce domaine.

3.     Quels sont les défis de la promotion des composantes essentielles de l'alimentation scolaire et la nutrition dans le cadre d'une intégration et d'un renforcement mutuel ?

Le financement externe du programme d’alimentation scolaire arrivera bientôt à terme, ce qui posera la question de sa pérennité à long terme si le gouvernement n’est pas en mesure d’absorber les coûts de façon intégrale.

Un autre enjeu d’une importance majeure est la pauvreté et l’accès limité à des ressources essentielles, aux services et aux aliments nécessaires pour assurer un régime alimentaire équilibré sur le plan nutritionnel. La conception n’est pas d’un programme d’alimentation scolaire (SFP) basé sur la communauté comme le serait la création d’un programme durable s’appuyant sur un socle communautaire solide pouvant aborder des aspects des problèmes de développement des communautés, outre le besoin d’améliorer l’éducation Il ne contribue pas non plus à la création d’emplois pour les femmes de la communauté, comme cuisinière, etc. et le nombre de repas offerts ainsi que la qualité de l’alimentation diminuent.

Par: Dr. Godana A. Dassie

>> English translation below <<

Ana Paula Spencer, coordinatrice du Programme Conjoint des Nations Unies « Soutien à la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle dans les Écoles » au Cabo Verde

1. Pouvez-vous fournir des commentaires sur les programmes de nutrition scolaires ou repas scolaires déjà mis en œuvre dans votre pays ? Si c'est le cas, sont-ils liés à des activités sur l'éducation nutritionnelle et des menus utilisant des aliments issus de l'agriculture familiale, ou à toute autre intervention relative à la nutrition scolaire ?

Au Cabo Verde, le Programme de Cantines Scolaires a été initié avec l’appui du PAM en 1979 et couvre aujourd’hui 100% des écoles maternelles et primaires publiques. Depuis 2010, le gouvernement a totalement pris en charge ce programme suite à une transition réussie. Afin d’améliorer la qualité de l’alimentation scolaire et de transformer le programme de cantines en un Programme National d’Alimentation Scolaire incluant également l’éducation alimentaire et nutritionnelle comme axe d’intervention prioritaire,  des efforts ont été entrepris par les institutions nationales avec l’appui du Programme Conjoint des Nations Unies « Soutien à la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle dans les Écoles » (FAO, PAM, OMS, UNICEF). Les interventions s’organisent en 4 composantes :

  1. Renforcement de la capacité institutionnelle de gestion du PNAE. L’objectif est d’assurer la continuité de l’accès de tous les élèves à un repas équilibré et diversifié. Cela passe notamment par le renforcement du cadre légal et institutionnel de l’alimentation et de la santé scolaire (ex : proposition de loi d’alimentation et santé scolaire approuvée le 28 mai 2015) en mettant l’accent sur la coopération intersectorielle, le renforcement des capacités nationales en matière de gestion, logistique, suivi-évaluation et mobilisation de ressources et la promotion des échanges d’expériences au niveau national et international.
  2. Approvisionnement des cantines scolaires. L’objectif est de diversifier le menu scolaire avec des produits locaux (fruits, légumes, poisson, haricots) tout en générant des opportunités économiques pour les producteurs. Les menus scolaires sont revus par des nutritionnistes en tenant compte de la production et des habitudes alimentaires locales ainsi que des recommandations de l’OMS. Différents modèles d’approvisionnement des cantines en produits nationaux sont en cours de test dans des écoles pilote, comme l’achat par appel d’offres public, l’achat décentralisé par les écoles ou le partenariat avec des projets de producteurs/pêcheurs locaux (fourniture d’équipements et facteurs de production, remboursés sous forme de produits livrés aux cantines).
  3. Education alimentaire et nutritionnelle. L’objectif est d’améliorer les connaissances et les compétences de la communauté éducative en nutrition et hygiène alimentaire, notamment via le renforcement de l’importance de ces thèmes dans les programmes scolaires, des actions de sensibilisation et formation (communauté scolaire et population) et la promotion d’outils pédagogiques (manuels et guides sur l’alimentation saine, mise en place de jardins scolaires éducatifs, etc.).
  4. Gestion des cantines scolaires. L’objectif est d’améliorer la gestion et la qualité des services fournis par les cantines des écoles maternelles et primaires. Cela passe principalement par l’amélioration des infrastructures et équipements des cantines, l’établissement de normes de manipulation des aliments, la formation des cuisinières et responsables de cantine et le test de modèles plus efficients de gestion des cantines impliquant le secteur privé (catering).

2. Pensez-vous qu'il est nécessaire de soutenir les pays dans la transition vers une gestion nationale des programmes liés à l'alimentation scolaire et la nutrition ?

Oui, il est nécessaire de fournir une assistance technique aux pays pour le processus de transition, en deux temps:

  1. Pour la prise en charge nationale du programme (modèle du PAM axé sur la cantine scolaire), par le transfert de connaissances et compétences techniques et le renforcement des institutions nationales pour assurer la gestion ;
  2. Pour la transformation du programme afin d’inclure l’éducation nutritionnelle et d’améliorer la qualité et la diversité des repas, en prenant en compte le contexte national.

Au Cabo Verde par exemple, une première transition a eu lieu en 1996 et a échoué, du à certains facteurs comme : (i) aucune enveloppe spécifique n’était prévue pour l’alimentation scolaire dans le budget de l’état, d’où un arrêt de l’alimentation scolaire lors de restrictions budgétaires ; (ii) manque d’informations externes et de partage d’expériences sur la stratégie et la gestion du programme, d’où une mise en œuvre différente selon les régions du pays ; (iii) non anticipation de l’augmentation de fréquentation scolaire liée aux repas et insuffisance des ressources.

En revanche, la transition initiée en 2007 a fonctionné grâce à une stratégie, un plan d’action et des responsabilités bien définis (feuille de route), l’institution d’une commission multisectorielle de coordination et d’échange ainsi que l’allocation d’une ligne de budget spécifique pour l’alimentation scolaire. Avec l’appui du Programme Conjoint des Nations Unies, cette coordination multisectorielle est renforcée et différentes approches sont testées pour améliorer la qualité du programme.

3. Quels sont les défis de la promotion des composantes essentielles de l'alimentation scolaire et la nutrition dans le cadre d'une intégration et d'un renforcement mutuel ?

Le travail d’intégration  est nécessaire, toutefois il présente de nombreux défis :

  • L’intérêt/le bénéfice de chaque secteur ou partenaire doit être clairement défini et connu, dans une logique « win-win » afin que chacun assume ses responsabilités, ce qui nécessite un échange permanent entre les partenaires impliqués
  • Les différents secteurs en sont à des étapes différentes de leur formulation stratégique, activités et calendrier d’action, ce qui peut rendre difficile la planification commune et demande une adaptation et un temps supplémentaire à dédier aux réunions conjointes. Au Cabo Verde, la formulation d’une loi d’alimentation et santé scolaire est le résultat d’un travail important de coordination entre les secteurs de l’éducation et de la santé qui doit être poursuivi.
  • La mobilisation de ressources pour le financement des actions d’alimentation scolaire, au moyen du transfert de ressources entre les partenaires, mais également de ressources supplémentaires que les institutions nationales doivent mobiliser pour améliorer la qualité du programme. Au Cabo Verde par exemple, l’institution chargée de l’action sociale scolaire a été transformée en fonction pour lui donner plus de liberté dans la mobilisation de financements, y compris auprès du secteur privé.

L’identification de projets ou d’activités concrètes sur le terrain qui impliquent la coopération entre différentes institutions nous semble être une voie importante pour renforcer l’intégration. Au Cabo Verde, les projets-pilotes d’approvisionnement des cantines scolaires en produits locaux sont un exemple concret de cette coopération : le ministère de l’agriculture/de la pêche y voit une opportunité de professionnaliser et de donner accès à de nouveaux marchés aux producteurs/pêcheurs et leur fournit donc un appui technique spécifique, alors que le secteur de l’éducation y voit une opportunité de diversifier le menu scolaire en réduisant les distances d’approvisionnement et en ayant la garantie de la qualité des produits.

1. Could you provide comments on school nutrition or school meals programmes already being implemented in your country? If so, have they been linked with activities on nutrition education and menus using food from family farming, or any other school nutrition intervention?

In Cabo Verde, the Program for School Canteens  started with the support of WFP in 1979 and today it covers 100% of the nursery and state primary schools. Since 2010, the government has been in charge of this program following a successful transition. In order to improve the quality of school food and to transform the school canteens program into a National Program for School Canteens which includes food and nutrition education as the main focus of intervention, efforts were taken by national institutions with the support of the Joint United Nations Programme Support for Food Security and Nutrition in Schools (FAO, OMS, PAM, UNICEF). The interventions were organized in 4 components:

  1. Reinforcement of the institutional capacity for management of the National Program for School Feeding. The objective is to ensure continuity of access for all pupils to a balanced and diversified meal. This is achieved particularly by reinforcing the legal and institutional framework of school food and health (e.g.: proposal for a law on school food and health, passed on the 28 May 2015) putting the accent on inter-sectorial cooperation, reinforcement of national capacities in terms of management, logistics, follow-up assessment, mobilization of resources and promotion of sharing of experiences at national and international levels.
  2. Supplies to school canteens. The objective is to diversify the school menu with local products (fruit, vegetables, fish, beans) generating economic opportunities for the producers. The school menus are revised by nutritionists taking into account production and local feeding customs as well as the recommendations of the WHO. Different forms of supplying school canteens with national products are being tested in pilot schools, like buying through public tenders, decentralized buying by schools or partnership with local producers/fishermen organizations (provision of equipment and production assets reimbursed by products for school canteens).
  3. Food and Nutrition Education. The objective is to improve the knowledge and competences of the education community regarding food nutrition and hygiene, in particular through the reinforcement of these subjects in school programs, awareness and training activities  (school community and population) and the promotion of educational resources ( manuals and guides on healthy eating, establishing educational  school vegetable gardens, etc.).
  4. Management of school canteens. The objective is to improve management and quality of services provided by canteens in nursery and primary schools. This mainly involves improving infrastructures and equipment in the canteens, establishing norms for handling of food, training of cooks and canteen managers and trying out more efficient models of canteen management involving the private sector (catering).

 

2. Do you think that it is necessary to support countries in transitioning towards national ownership of School Food and Nutrition related programmes?

Yes.  It is necessary to provide technical assistance to countries for the transition process, in two instances:

  1. When taking national charge of the program (WFP model related to school canteen), by the transfer of knowledge and technical competences and the reinforcement of national institutions to provide management;
  2. For the transformation of the program in order to include nutritional education and improve the quality and diversity of meals, taking into account the national context.

For example, in Cabo Verde a first transition took place in 1996 and failed, due to certain factors such as: (i) no specific package was planned for school food in the estate budget, so school food was halted due to budgetary restrictions; (ii) lack of external information and sharing of experience on strategies and management of the program, so the implementation was different in different parts of the country; (iii) unforeseen increase in school attendance linked to the provision of meals and insufficient resources.

On the other hand, the transition started in 2007 was successful thanks to a strategy, an action plan and well established responsibilities (roadmap), the establishment of a multi-sectorial commission  for coordination and exchange as well as the allocation of a specific budget line for school food. With the support of the Joint United Nations Programme, this multi-sectorial coordination was reinforced and different approaches were tested to improve the quality of the program.

3. What are the challenges of promoting School Food and Nutrition core components in an integrated and mutually reinforcing matter? 

The task of integration is necessary, however it presents several challenges:

  • The interest/rewards of each sector or partner must be clearly defined and known, within a win-win logic, so that each bears their responsibilities, which requires a permanent exchange between the partners involved.
  • The different sectors are in different stages of their strategic formulation, activities and action plans, which could make it difficult to have a common plan and requires adaptation and additional time dedicated to joint meetings. In Cabo Verde, the formulation of a school food and health law is the result of important work on coordination between the education and health sectors which had to be carried out.
  • Mobilization of resources to finance school food, by means of transferring resources between the partners, but equally additional resources that the national institutions must mobilize in order to improve the quality of the program. For example, in Cabo Verde the institution in charge of school social services was transformed so as to give it the freedom to mobilize funds, including from the private sector.

The identification of projects or concrete activities in the field which involve cooperation between different institutions seems to be an important way of reinforcing integration. In Cabo Verde, the pilot projects for supplying school canteens with local products are a concrete example of this cooperation: the Ministry of Agriculture and Fishing sees in this an opportunity to professionalize producers/fishermen and give them access to new markets and therefore provides them with specific technical support, while the education sector sees an opportunity to diversify school menus by shortening supply distances and by having the quality of the products guaranteed.