Masse Gning

«Nous sommes convaincus que le mil détient encore un important potentiel [inexploité] en termes de production, d’utilisation et de place sur le marché.»
15/09/2023

Sénégal

 

Au Sénégal, si vous parlez des années 1970 avec un vieux paysan, celui-ci s’en souviendra certainement comme si c’était hier. Les sécheresses récurrentes détruisaient alors les cultures et mettaient à rude épreuve la résilience des familles d’agriculteurs. Mais, comme souvent dans ce genre de situation, les difficultés ont eu un effet mobilisateur et, cinquante ans plus tard, les résultats sont visibles dans tout le pays. 

 

C’est à cette époque et plus précisément en 1976 qu’est née la Fédération des organisations non gouvernementales du Sénégal (FONGS). Ce mouvement paysan rassemble aujourd’hui 120 000 membres venant de 33 associations de tout le pays et offre des formations, des informations et des financements ruraux. Il mène des actions de sensibilisation auprès du gouvernement, stimule la participation des femmes et des jeunes agriculteurs et aide ses membres à renforcer leurs compétences entrepreneuriales.  

 

Le mil occupe plus de la moitié des surfaces cultivées au Sénégal et, quand il est question d’améliorer sa commercialisation, Masse Gning joue un rôle moteur. 

 

«Je produis du mil depuis l’enfance et c’est la principale céréale que je consomme», dit Masse, qui a grandi au sud de Dakar, la capitale. 

 

Membre de la FONGS depuis les années 1970, il a dirigé pendant plus de dix ans un projet visant à améliorer la filière des céréales sèches et plus particulièrement du mil dans l’ouest du Sénégal. 

 

Il s’agit, par exemple, d’introduire de nouvelles machines de traitement après récolte et de construire des boulangeries qui permettent de vendre des produits à valeur ajoutée. Il est aussi question de la création de nouveaux marchés grâce à des contrats avec des minoteries, des établissements scolaires et des centres de santé. La promotion des produits est par ailleurs assurée lors des foires locales ou au moyen de messages radiophoniques et les autorités sont vivement invitées à mener des politiques en faveur de l’agroécologie et de la consommation locale. 

 

Tous les mois, Masse Gning facilite l’organisation de réunions qui permettent à tous les acteurs de la filière de se faire entendre et de réaliser suffisamment de profits grâce à des prix équitables et concurrentiels. Y participent des membres d’organisations paysannes, des femmes actives dans la transformation des céréales, des artisans boulangers et des producteurs familiaux de mil. 

 

À l’heure actuelle, Masse œuvre en vue de l’intégration du mil au sein des filières existantes du pain et des beignets. 

 

«Nous sommes convaincus que le mil détient encore un important potentiel [inexploité] en termes de production, d’utilisation et de place sur le marché.» Ce qui suscite de grands espoirs non seulement pour la période actuelle mais aussi pour les cinquante prochaines années.