Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 4 Rome, septembre 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

URGENCES ALIMENTAIRES – MISE À JOUR 1/

Céréales

Céréales: Production actuelle et perspectives des récoltes

Céréales: Commerce

Céréales: Stocks de report

Céréales: Prix à l’exportation

Engrais

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Céréales

Situation de l’offre et de la demande

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PERSPECTIVES MONDIALES 1/

Blé 2002/03 2003/04
ProductionDownDown
CommerceDownDown
StocksDownDown
PrixUpStable
Céréales secondaires  
ProductionDownUp
CommerceDownDown
StocksDownDown
PrixUpStable
Riz  
ProductionDownStable
CommerceDownDown
StocksDownDown
PrixUpUp
Stable stable Upaugmentation Downdiminution
Les signes indiquent uniquement le sens de la variation par rapport à l’année précédente.
1/ Production: première campagne; stocks: campagnes agricoles se terminant la deuxième année; échanges et prix du blé et des céréales secondaires: juillet/juin et pour le riz, deuxième année.

Les perspectives de la production céréalière mondiale se sont dégradées depuis le précédent rapport, de juin, en raison de la sécheresse et de la vague de chaleur qui ont largement touché l’Europe et ont fait baisser les rendements céréaliers. Aussi les prévisions de la FAO, pour la production céréalière mondiale en 2003,sont-elles en diminution sensible, de l’ordre de 48 millions de tonnes, à 1 865 millions de tonnes (y compris le riz en équivalent usiné), ce qui représente, par rapport à l’année précédente, une progression de seulement 33 millions de tonnes, soit 1,8 pour cent de la production céréalière. En conséquence, et bien que dans le même temps les prévisions de consommation céréalière aient été légèrement revues à la baisse pour l’année en cours, la diminution mondiale du stock céréalier de report, susceptible d’intervenir en 2003/04, est à présent estimée à environ 95 millions de tonnes; c’est un mouvement bien plus accentué qu’on ne l’envisageait auparavant. Sur la base des prévisions actuelles de stocks et de consommation, le rapport stocks/utilisation, au niveau mondial, devrait s’établir en 2003/04 à environ 19 pour cent, à comparer à presque 24 pour cent l’année précédente, ce qui indique une situation mondiale de l’offre et de la demande beaucoup plus tendue. Cependant, une moindre demande à l’importation, allant de pair avec un redressement attendu de la production dans un certain nombre de gros pays exportateurs, devrait atténuer l’effet sur les prix internationaux d’une diminution de l’offre.

On s’attend à une baisse sensible de la production de blé et de céréales secondaires en 2003, mais les perspectives pour le paddy demeurent favorables

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Depuis le dernier rapport, de juin, les prévisions de production mondiale de blé en 2003 ont été nettement réduites, de 28 millions de tonnes, à 556 millions de tonnes, essentiellement en raison de la forte sécheresse qui a sévi en Europe. À un tel niveau, la production mondiale 2003 se situerait à environ 2 pour cent au-dessous de celle de l’an dernier, qui était déjà inférieure à la moyenne et la plus faible depuis 1995. Pour l’Europe seule, les prévisions ont été diminuées d’environ 25 millions de tonnes au cours des dernières semaines, lorsqu’on a pris pleinement conscience des effets de la sécheresse de cet été. On a fait état, sur tout le continent, d’une sécheresse extrême et de températures exceptionnellement élevées, depuis la péninsule ibérique à l’ouest jusqu’aux plaines de la Fédération de Russie, grosses productrices de blé, à l’est. En Asie, il se confirme, selon les dernières informations, que la récolte de blé est en recul cette année d’à peu près 2 pour cent également; on s’attend de même à une production en baisse dans une autre région, l’Amérique centrale, en raison du manque d’eau d’irrigation au Mexique. Ailleurs, une amélioration des principales récoltes de blé est partout constatée ou prévue, par rapport aux mauvais résultats de l’an dernier, sur lesquels la sécheresse avait pesé. En Amérique du Nord, les États-Unis ont déjà engrangé une récolte de blé d’hiver en très nette progression, et celle de blé de printemps s’annonce bonne jusqu’à présent. Au Canada, la récolte semble également en reprise sensible, bien que les conditions météorologiques aient été récemment défavorables.

En Afrique du Nord, on prévoit une récolte de blé nettement supérieure aux années précédentes, les conditions étant très favorables. Dans l’hémisphère Sud, on s’attend à une meilleure récolte en Amérique du Sud, où on vient de terminer les semis; on prévoit un accroissement des surfaces ensemencées en Argentine et au Brésil, les deux plus gros producteurs de la sous-région. En Océanie, il y a également un certain accroissement des semis de blé d’hiver et, en admettant un retour à la normale après la sécheresse de l’an dernier, on s’attend à un redressement sensible de la production.

Les prévisions pour 2003 concernant la production mondiale de céréales secondaires ont également enregistré une baisse sévère de 21 millions de tonnes par rapport à juin, et s’établissent à 913 millions de tonnes, ce qui néanmoins est encore supérieur de presque 4 pour cent à la récolte de l’an dernier, qui était en diminution. Comme pour le blé, la dégradation des perspectives au cours des dernières semaines est due principalement à la sécheresse et à la vague de chaleur désastreuses de cet été sur toute l’Europe, où il est prévu une diminution de 10 pour cent de la production globale. On a aussi revu légèrement à la baisse les prévisions pour l’Amérique du Nord en raison d’une humidité insuffisante pour certaines cultures de maïs aux États-Unis et d’une sécheresse nuisant au développement des petites cultures de céréales dans les plaines canadiennes. On s’attend néanmoins dans ces deux pays à un sensible redressement par rapport aux résultats de l’an dernier, sur lesquels la sécheresse avait pesé. Ailleurs, les prévisions ont assez peu varié depuis le dernier rapport, de juin. On prévoit en Asie une production proche de celle de l’an dernier, et une légère progression en Afrique, en raison de meilleures récoltes en Afrique du Nord. En Amérique centrale, la récolte de céréales secondaires au Mexique devrait légèrement augmenter par rapport à l’an dernier. En Amérique du Sud, la production va probablement progresser cette année, essentiellement du fait d’une récolte de maïs exceptionnelle au Brésil. En Océanie, bien que les récoltes de maïs et de sorgho d’été soient médiocres, une amélioration des perspectives pour les céréales secondaires d’hiver pourrait faire augmenter la production globale annuelle.

La campagne de paddy 2003 est pratiquement terminée dans l’hémisphère Sud, où les agriculteurs vont bientôt commencer la préparation de la campagne 2004. Dans l’hémisphère Nord, les cultures principales 2003 sont en train de mûrir, l’essentiel de la récolte devant intervenir en septembre/novembre. La FAO a amélioré d’environ 800 000 tonnes ses prévisions relatives à la production mondiale de paddy en 2003, qui atteindraient 593 millions de tonnes, surtout en raison d’une amélioration des perspectives en Chine. Toutefois, en cours de campagne, les perspectives se sont détériorées au Japon, au Pakistan, au Viet Nam, en Égypte, aux États-Unis, au Brésil et dans l’Union européenne. Par ailleurs, l’estimation de la production mondiale de paddy en 2002 a été réduite de 4 millions de tonnes, et s’est établie à 575 millions de tonnes, à la suite de la publication de nouveaux chiffres officiels, notamment pour le Bangladesh et l’Inde. En conséquence, et grâce en particulier à l’amélioration attendue en Inde, la production mondiale de paddy en 2003, selon les prévisions actuelles, serait supérieure de 3 pour cent à celle de l’an dernier, qui était d’un niveau médiocre.

L’utilisation de céréales dans le monde devrait rester au-dessous de la moyenne en 2003/04

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On prévoit que l’utilisation mondiale de céréales en 2003/04 devrait atteindre 1 964 millions de tonnes, en progression de 0,4 pour cent par rapport à l’an dernier, ce qui est toutefois encore inférieur de près de 1 pour cent à la tendance à moyen terme. Cette progression attendue provient principalement de l’augmentation limitée de la consommation de céréales secondaires et de riz, alors que celle de blé devrait se réduire cette année du fait d’un moindre recours au blé dans l’alimentation animale au niveau mondial et d’une hausse des prix internationaux. Ce recul du blé dans l’alimentation devrait être surtout marqué en Europe, en particulier dans l’Union européenne et en Ukraine. En revanche, dans le monde, l’utilisation de céréales consommées directement par l’homme, devrait croître au même rythme que la population et atteindre 990 millions de tonnes. À ce niveau, l’utilisation, par habitant, de céréales pour l’alimentation devrait rester stable au niveau de 166 kilos dans les pays en développement et de 133 kilos dans les pays développés.

perspectives alimentaires

Nouveau déclin très marqué des stocks mondiaux de céréales en 2004

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Dans la mesure où les prévisions de production mondiale céréalière ont été sensiblement réduites depuis son précédent rapport, la FAO a réduit fortement, de presque 95 millions de tonnes, soit 20 pour cent de moins que l’an dernier, ses prévisions de stocks mondiaux de report pour 2004, qui s’établissent à 372 millions de tonnes. Alors que les diminutions de stocks mondiaux, qui se succèdent depuis 1999, sont surtout imputables à une chute des stocks en Chine, le net recul prévu en 2004 est dû également à une baisse notable des stocks de grains en Europe. En procédant à une analyse par type de céréales, on s’attend à ce que cette baisse durant l’actuelle campagne soit due en majeure partie au blé, encore que les stocks de céréales secondaires, comme ceux de riz, vont également connaître une contraction significative.

En 2003/04, le commerce mondial céréalier devrait atteindre son plus bas niveau depuis cinq ans

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Depuis son précédent rapport, de juin, la FAO a abaissé de 3,5 millions de tonnes ses prévisions pour 2003/04 concernant le commerce mondial de céréales, le nouveau montant s’élevant à 227,5 millions de tonnes, ce qui est inférieur de 11 millions de tonnes, soit 5 pour cent, au niveau atteint lors de la précédente campagne. Il s’agit du volume commercialisé le plus faible depuis 1998/99. Cette révision à la baisse, postérieure à juin, correspond à un recul des prévisions concernant le blé et les céréales secondaires, qui fait plus que compenser la progression au niveau du riz. On prévoit que la baisse en 2003/04 de la commercialisation mondiale de céréales par rapport à l’an dernier sera due essentiellement à une diminution des expéditions de blé, en raison de bonnes récoltes dans plusieurs pays importateurs.

Production, disponibilités, commerce et stocks céréaliers mondiaux

 2001/022002/2003
estim.
2003/04
prévis.
 (millions de tonnes)
Production 1/ 1 907 1 833 1 865
Blé589569556
Céréales   
secondaires917880913
Riz (usiné)400384396
Disponibil. 2/ 2 540 2 417 2 332
Utilisations 1 951 1 957 1 964
Commerce 3/ 243 239 228
Stocks de clôture 4/ 584 467 372
Source: FAO
1/  Les données se réfèrent à l’année civile, première année mentionnée. Y compris le riz usiné.
2/  Production, plus stocks d'ouverture.
3/  Base juillet/juin pour le blé et les céréales secondaires et année civile pour le riz.
4/ Ne correspond pas exactement à la différence entre les disponibilités et les utilisations du fait de campagnes commerciales couvrant des périodes différentes selon les pays.

Les prix sont en général à la hausse mais les perspectives sont mitigées

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Les prix du blé ont augmenté sur le marché international les deux derniers mois avec la dégradation des prévisions de récoltes en Europe. Toutefois, cette hausse a été limitée par une demande mondiale à l’importation, qui est faible dans l’ensemble, et par la perspective persistante d’une reprise sensible de la production, cette année, aux États-Unis, en Australie et au Canada, trois gros exportateurs dont la production avait été compromise en 2002 par la sécheresse. En août, le blé américain No. 2 HRW valait en moyenne 155 dollars EU la tonne, en hausse de 8 dollars EU la tonne par rapport à mai, mais ce qui est encore inférieur de 10 dollars EU la tonne au prix qu’on enregistrait un an plus tôt. Sur le marché du maïs, les prix ont continué à subir une pression à la baisse au cours des deux derniers mois, en raison essentiellement de bonnes perspectives de récolte aux États-Unis, d’une récolte exceptionnelle au Brésil et de la poursuite de ventes importantes, effectuées par la Chine. Cependant, la baisse sur les marchés internationaux de l’offre de blé destiné à l’alimentation animale, allant de pair avec une meilleure tenue des prix mondiaux du blé, a généralement soutenu les prix du maïs. En août, le maïs jaune américain No.2 valait en moyenne 100 dollars EU la tonne, en retrait de 8 dollars EU par rapport à mai et de 10 dollars EU un an plus tôt. Par contre, les prix du riz sur les marchés internationaux ont régulièrement augmentés depuis mai, comme l’indique l’Indice des prix du riz à l’exportation FAO, qui est passé de 80 points en mai à 85 en août. La poussée à la hausse provient surtout du fait que de gros pays exportateurs, comme l’Australie, l’Inde, le Pakistan et les États-Unis, ont des difficultés pour faire face à la demande, qui par ailleurs reste soutenue à l’importation, notamment des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, et du Proche-Orient.

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©FAO, 2003