Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 4 Rome, septembre 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

URGENCES ALIMENTAIRES – MISE À JOUR 1/

Céréales

Céréales: Production actuelle et perspectives des récoltes

Céréales: Commerce

Céréales: Stocks de report

Céréales: Prix à l’exportation

Engrais

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Céréales: Commerce1/

Le commerce mondial de céréales en 2003/04 au plus bas depuis cinq ans

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Les estimations de la FAO concernant le commerce international des céréales en 2003/04 ont été abaissées de 3,5 millions de tonnes depuis le dernier rapport en date du mois de juin pour être ramenées à 227,5 millions de tonnes. Selon les prévisions actuelles, les échanges mondiaux de céréales s’établiront à 11 millions de tonnes, ce qui représente 5 pour cent de moins que la campagne précédente et le plus faible volume enregistré depuis 1998/99. La majeure partie des ajustements à la baisse effectués ce mois-ci concerne le commerce international de blé, mais les prévisions pour les échanges de céréales secondaires ont aussi été sensiblement réduites depuis le rapport précédent.

Le commerce du blé devrait accuser une baisse marquée

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D’après les prévisions actuelles, le commerce mondial de blé2/ s’établira à 97,5 millions de tonnes en 2003/04, soit un recul de plus de 9 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente et l’un des niveaux les plus bas obtenus depuis le début des années 90. Les importations de la République islamique d’Iran, qui était l’un des plus grands importateurs de blé au monde il y a encore peu de temps, devraient tomber à un million de tonnes, ce qui correspond à une chute de 56 pour cent par rapport à la campagne précédente et au plus faible volume depuis 1979/80, en raison d’une récolte record de blé et d’un volume d’achat sans précédent auprès des agriculteurs. De même, on s’attend à une production sans égale depuis 14 ans au Brésil, ce qui risque d’entraîner une contraction des importations de 10 pour cent par rapport à 2002/03. Contrairement aux prévisions antérieures, il semble aujourd’hui que les importations de blé de la Chine se maintiendront au niveau de l’an dernier et qu’elles n’augmenteront pas, malgré le fléchissement de la production intérieure. En Chine, le volume important de blé provenant d’anciennes récoltes introduites sur le marché, en partie par le biais de ventes aux enchères de l’État, réduit la perspective de voir progresser les importations de manière significative pour la campagne 2003/04. Depuis le dernier rapport, les prévisions d’importations pour le Pakistan ont été diminuées de près de un million de tonnes pour être ramenées à environ 500 000 tonnes, compte tenu de l’accroissement de la production intérieure de blé cette année et des récentes déclarations de responsables gouvernementaux excluant toute possibilité d’avoir recours à de gros volumes d’importations durant la campagne en cours. Néanmoins, en raison de la forte croissance de la consommation intérieure et du niveau des exportations durant les deux dernières campagnes, les disponibilités nationales risquent de ne pas être à la hauteur des prévisions et des quantités beaucoup plus importantes devront peut-être être importées ultérieurement durant la campagne. Ailleurs, les estimations des importations de blé de la République de Corée ont été aussi réduites de manière substantielle par rapport au volume de la dernière campagne, du fait surtout de la baisse des prix internationaux du blé fourrager par rapport au maïs.

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Vue d'ensemble des importations mondiales de céréales

 BléCéréales secondairesRiz (usiné)Total
 2002/032003/04
prévis.
2002/032003/04
prévis.
20032004 2002/032003/04
prévis.
 (millions de tonnes)
Asie42,339,556,456,713,5 112,1 
Afrique26,323,417,215,07,9 51,4 
Amérique centrale7,07,312,412,92,0 21,4 
Amérique du Sud11,611,15,75,71,5 18,8 
Amérique du Nord2,22,66,64,00,7 9,5 
Europe15,913,26,98,61,7 24,4 
Océanie0,80,50,20,20,4 1,3 
MONDE 106,1 97,5 105,3 103,0 27,7 27,0 1 / 239,0 227,5
Pays en déve-        
loppement77,271,269,968,823,623,0170,8162,9
Pays développés28,826,435,434,24,04,068,364,6

Source: FAO  1/ Très provisoire.

Le fléchissement prévu du commerce international de blé durant la campagne en cours reflète également une diminution de la demande d’importation des pays d’Afrique du Nord, ce qui est en grande partie imputable à l’augmentation de leur production intérieure. D’après les estimations actuelles, les importations cumulées de blé de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie devraient reculer de 3,5 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente. On prévoit également un affaiblissement sensible de la demande d’importation dans l’UE cette année. Contrairement aux deux dernières campagnes où les importations de l’UE ont atteint un niveau record, le volume des importations cette année ne devrait représenter que 5 millions de tonnes, contre 12 millions de tonnes en 2002/03. En dépit du déclin de la production de blé, les importations de blé devraient fortement diminuer en 2003/04 du fait de l’instauration d’un régime de contingentement et d’une nette diminution des approvisionnements en blé de l’Ukraine et de la Fédération de Russie, principaux fournisseurs de l’UE lors des deux dernières campagnes.

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Les pays qui devraient augmenter leurs importations de blé en 2003/04 sont peu nombreux. En Afrique, la demande la plus importante devrait provenir de l’Éthiopie où les importations doivent doubler pour combler le déficit intérieur. Les importations devraient également progresser dans plusieurs pays européens qui n’appartiennent pas à l’UE car la forte sécheresse de cette année a réduit la production et entraîné une flambée des prix du pain. La Roumanie pourrait tripler les importations de blé en 2003/04 suite à la récente décision du gouvernement de lever les taxes sur les importations de blé de mouture à hauteur de un million de tonnes. En ce qui concerne les pays de la CEI, l’Ukraine ne devrait plus être l’un des plus grands exportateurs de blé au monde, mais l’un des principaux importateurs, car on prévoit un recul sensible de la production nationale. Afin de couvrir le déficit intérieur résultant d’un repli de la production, la République de Moldova sera également amenée à devenir importateur net une nouvelle fois.

Hausse probable des ventes des principaux exportateurs de blé durant la campagne en cours

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Il est probable que durant la campagne en cours les expéditions des principaux exportateurs de blé augmenteront fortement après une brutale contraction durant la campagne 2002/03. Grâce au rebond de leur récolte, l’Australie, le Canada et les États-Unis devraient accroître leurs ventes. Les exportations de l’Argentine devraient aussi augmenter, ce qui est dû en partie à des reports supérieurs à la moyenne de la campagne précédente. Par contre, en raison de la chute de la production, les exportations de l’UE devraient nettement diminuer en 2003/04. Parmi les pays exportateurs non traditionnels, il est probable que la Fédération de Russie réduira ses exportations d’environ 12 millions de tonnes en raison d’une moisson médiocre. Les exportations de la Hongrie et de la Bulgarie devraient aussi nettement diminuer, et il est probable que la République tchèque, la Pologne et la Roumanie n’exporteront pas du tout de blé car elles ont eu de mauvaises récoltes. Le Pakistan ne devrait guère exporter car ses stocks sont beaucoup moins importants que durant la précédente campagne, et l’Inde a toujours beaucoup de difficultés à exporter son blé en raison des problèmes de transport.

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Les échanges de céréales secondaires devraient diminuer en 2003/04

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Selon les dernières prévisions, les échanges mondiaux de céréales secondaires ne devraient atteindre que 103 millions de tonnes en 2003/04, soit 1 million de moins que lors de la campagne précédente; ce chiffre est inférieur de 2 millions de tonnes à la prévision de juin. Globalement, le déclin prévu du commerce de maïs et d’orge devrait expliquer l’essentiel de la légère diminution des échanges de céréales secondaires, tandis que les exportations de sorgho devraient un peu augmenter; le commerce des autres principales céréales secondaires (orge, avoine et seigle) devrait rester au même niveau qu’en 2002/03.

Le total des importations de céréales secondaires des pays d’Asie pourrait légèrement augmenter par rapport à la campagne précédente en dépit du fléchissement de la demande de la République arabe syrienne et de l’Indonésie. La République de Corée devrait importer un peu plus de maïs et l’Arabie saoudite devrait accroître ses importations d’orge en raison d’une forte demande. En ce qui concerne l’Afrique, on prévoit une bonne récolte d’orge en Algérie, au Maroc et en Tunisie, ce qui devrait amener ces pays à réduire considérablement leurs importations de cette céréale. Les importations de maïs du Malawi, de l’Érythrée, de l’Éthiopie, de la Zambie et du Zimbabwe devraient fortement baisser, essentiellement grâce à de meilleures récoltes.

En ce qui concerne l’Amérique latine et les Caraïbes, on prévoit que le Mexique importera davantage de maïs et de sorgho en raison de la forte augmentation de sa demande de céréales fourragères. En revanche, il est probable que les autres importateurs traditionnels de la région n’importeront guère plus que durant la campagne précédente. En Europe, plusieurs pays devraient accroître fortement leurs importations suite à la longue sécheresse de l’été 2003. On prévoit une nette hausse des importations de maïs de la Roumanie et de la Fédération de Russie, et l’UE pourrait accroître ses importations de maïs et de sorgho car la dernière récolte de céréales fourragères a été mauvaise.

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L’offre de céréales secondaires devrait rester suffisante

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Les quantités de maïs disponibles à l’exportation devraient être nettement plus importantes en 2003/04 car la récolte des États-Unis a été très bonne. L’offre du Brésil devrait également augmenter grâce à une récolte record. Les exportations de la Chine devraient rester élevées, même si elles n’atteindront pas le niveau enregistré en 2002/03, en raison d’une probable baisse de la récolte et des stocks. Les exportations d’orge devraient également augmenter en 2003/04, essentiellement du fait que le Canada et l’Australie ont eu de meilleures récoltes que l’année précédente. L’importance des stocks de report devrait permettre à l’UE, premier exportateur mondial d’orge, de maintenir ses ventes au niveau de l’année précédente. En revanche, on prévoit une forte contraction des exportations d’orge de la Fédération de Russie, de l’Ukraine et de la Bulgarie en raison de la baisse de la récolte en cours.

Tensions sur le marché mondial du riz

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Selon la dernière prévision de la FAO, le commerce mondial du riz en 2003 devrait atteindre 27,7 millions de tonnes (équivalent riz usiné), soit 600 000 tonnes de plus que lors du précédent rapport, ce qui ne représente que 1,4 pour cent de moins que le record enregistré en 2002. La prévision a été revue à la hausse car les perspectives de récoltes se sont détériorées dans plusieurs pays, en particulier le Bangladesh et le Brésil. Les quantités disponibles à l’exportation paraissent suffisantes pour couvrir la demande d’importation additionnelle, mais la situation du marché mondial devrait se tendre dans les prochains mois, à moins que les récoltes ne soient nettement meilleures que prévues.

Parmi les pays d’Asie, la prévision d’importations du Bangladesh pour 2003 a été revue à la hausse, de 502 000 à 700 000 tonnes, sur la base des statistiques officielles indiquant que la récolte de 2002 a été moins bonne que celle de l’année précédente. Si cette prévision se réalise, les importations de 2003 dépasseront d’environ 30 pour cent l’estimation officielle des importations de 2002, soit 544 000 tonnes. Cette progression devrait être favorisée par la baisse des droits d’importation entrée en vigueur en février dernier.

Les importations de la Chine devraient aussi augmenter, car ce pays a conclu un marché officiel avec le Gouvernement thaïlandais qui devrait permettre une hausse des exportations de riz parfumé thaïlandais vers la Chine. Néanmoins, les importations chinoises restent modestes, de l’ordre de 350 000 tonnes, ce qui représente 100 000 tonnes de plus que l’année dernière, mais est très inférieur aux 4,7 millions de tonnes que la Chine s’est engagée à importer cette année avec un droit préférentiel de 1 pour cent dans le cadre de l’Accord sur l’OMC. Comme le prix intérieur du riz n’a pas rebondi malgré la contraction de la production de ces dernières années, la Chine n’a guère de raison d’importer, sauf des variétés de qualité supérieure.

Suite à l’amélioration des perspectives de récolte, la prévision relative aux importations de riz de l’Indonésie a été revue à la baisse de 100 000 tonnes, à 3,3 millions de tonnes, soit 200 000 tonnes de moins qu’en 2002. L’office indonésien des produits alimentaires (BULOG) a récemment annoncé qu’il cesserait d’importer jusqu’à la fin de l’année pour acheter en priorité du riz d’origine nationale. Néanmoins, les négociants privés devraient continuer d’importer du riz.

En ce qui concerne les importations de la République islamique d’Iran, la prévision reste inchangée, à 700 000 tonnes, ce qui est nettement moins que le niveau estimatif des importations de 2002 (1 million de tonnes). Ce pays aurait récemment proposé ses services pour centraliser la distribution du riz d’origine thaïlandaise dans les républiques issues de l’ex-URSS, ce qui nécessiterait la construction d’un entrepôt au port de l’île de Kirsch et d’un réseau de transport et de distribution.

Malgré une mauvaise récolte, les importations du Japon ne devraient pas dépasser le niveau minimum sur lequel ce pays s’est engagé dans le cadre de l’OMC (650 000 tonnes), car la baisse de la récolte ne devrait pas avoir d’effet sur les importations avant 2004. Il est peu probable que ces effets soient aussi marqués qu’en 1994, année durant laquelle les importations du Japon avaient atteint un niveau sans précédent de 2,5 millions de tonnes, suite à une baisse de 26 pour cent de la récolte de l’année précédente.

Les importations des Philippines devraient tomber à quelque 1,1 million de tonnes. Ce chiffre n’a pas été modifié depuis le précédent rapport et il est inférieur de 14 pour cent à l’estimation de la FAO pour 2002. Cette année, le gouvernement a autorisé les riziculteurs à importer du riz, moyennant un droit de douane de 50 pour cent, avec un plafond de 10 000 tonnes par importateur et par an, démantelant ainsi le monopole d’importations que détenait l’Office national des produits alimentaires depuis 1993. En outre, dans le but de lutter contre la contrebande, le gouvernement a publié une liste de huit ports par lesquels devra transiter l’essentiel du riz importé.

Pour le reste de l’Asie, les prévisions d’importations n’ont pas été modifiées depuis le précédent rapport. Les importations devraient être moins élevées que l'année dernière en Iraq et en Sri Lanka, où le gouvernement a récemment annoncé une majoration du droit d’importation qui passera de 7 à 9 roupies le kilo (93 dollars EU la tonne). En revanche, on prévoit toujours une augmentation des importations de la République de Corée, de la Jordanie, de la Turquie et de l’Arabie saoudite.

Globalement, les importations de riz de l’Afrique devraient se situer aux alentours de 8 millions de tonnes, soit environ 400 000 tonnes de moins que le niveau record de 2002. Si cette prévision se confirme, ce serait la première fois que les importations de cette région diminueraient depuis 1996. En ce qui concerne les principaux importateurs de riz de l’Afrique, la prévision relative à la Côte d’Ivoire a été revue à la hausse de 200 000 tonnes, à 1,1 million de tonnes, car la Chine et la Thaïlande ont indiqué que leurs expéditions vers ce pays ont déjà considérablement augmenté cette année en dépit de l'insécurité qui y règne. De même, les ventes de riz thaïlandais au Bénin auraient déjà atteint 150 000 tonnes entre janvier et juin, ce qui est dû en partie au détournement du riz qui, en temps normal, transite par le Nigéria et la Côte d’Ivoire vers les pays voisins. En conséquence, la prévision d’importation du Bénin a été revue à la hausse, à 200 000 tonnes contre 90 000 tonnes auparavant.

D’après les données des exportateurs, les importations de riz du Nigéria auraient chuté au cours du premier semestre 2003, ce qui paraît plausible puisque le gouvernement cherche à réduire le recours à l’importation et s’est fixé pour objectif de parvenir à l’autosuffisance d’ici à 2006. En conséquence, la FAO a revu sa prévision à la baisse de 200 000 tonnes, à 1,5 million de tonnes, contre 1,8 million de tonnes en 2002.

Pour tous les autres pays d’Afrique, les prévisions d’importations restent inchangées par rapport à celles du précédent rapport, c’est-à-dire une diminution pour le Cameroun, le Ghana, la Guinée et le Sénégal et une augmentation pour la Jamahiriya arabe libyenne et les Comores.

Pour la région Amérique latine et Caraïbes, les prévisions d’importations de riz ont également été revues à la hausse d’environ 200 000 tonnes depuis le précédent rapport, à quelque 3,5 millions de tonnes, soit 28 pour cent de plus qu’en 2002. Cette révision est due à l’augmentation des importations du Brésil, suite à la détérioration des perspectives de récolte de la campagne 2003. D’après les dernières prévisions, le Brésil devrait acheter 1,15 million de tonnes de riz, soit deux fois plus que l’année dernière. Les importations de la Colombie, de Cuba, du Mexique et du Venezuela devraient également augmenter.

Les importations de la Fédération de Russie devraient diminuer suite à l’introduction (à partir d’août et pour une période de neuf mois) d’un droit minimum de 0,3 euro le kilo (environ 33 dollars EU la tonne) au cas où le droit ad valorem de 10 pour cent serait inférieur à ce montant.

En revanche, l’Australie pourrait être obligée d’importer beaucoup plus de riz que d’habitude, peut-être dans les 100 000 tonnes, afin de préserver le niveau minimum de ses expéditions vers ses marchés d’exportations traditionnels sans provoquer de pénurie sur le marché intérieur.

Contraction de l’offre de plusieurs grands exportateurs de riz

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La prévision de la FAO concernant les exportations mondiales de riz paddy en 2003 a été revue à la hausse car plusieurs exportateurs devraient réagir à l’augmentation de la demande d’importation prévue pour le deuxième trimestre de l’année en mettant sur le marché des quantités plus importantes que ce qui était prévu initialement. Les prévisions d’exportations ont été revues à la hausse pour la Chine, la République de Corée, les États-Unis et le Viet Nam, et à la baisse pour l’Inde, le Myanmar et le Pakistan.

D’après les dernières prévisions, les exportations de la Chine devraient atteindre 2,6 millions de tonnes, contre moins de 2 millions de tonnes l’an dernier; ce chiffre dépasse de 600 000 tonnes la précédente prévision. La révision a été motivée par une augmentation de 79 pour cent des expéditions notifiées pour la période janvier-juillet par rapport à la période correspondante de l’année dernière. En outre, compte tenu du niveau du prix du riz sur le marché intérieur, la Chine reste un exportateur compétitif, ce qui devrait favoriser une augmentation de ses livraisons.

Sri Lanka, grâce à une récolte record en début d’année, devrait pouvoir exporter quelque 100 000 tonnes de riz, alors qu’il n’en exportait presque plus depuis 1995.

Les exportations de riz de la République de Corée vers la République démocratique populaire de Corée, entièrement au titre de l’aide alimentaire, devraient atteindre 150 000 tonnes, dans le cadre d’un marché passé entre les deux pays en mai dernier, portant sur 400 000 tonnes au total; les expéditions ont commencé en juillet. L’an dernier, la République de Corée a déjà fourni 400 000 tonnes de riz à son voisin du Nord sous forme d’aide alimentaire.

La prévision relative au Viet Nam a également été revue à la hausse, de 3,9 à 4 millions de tonnes, ce qui est nettement plus que les 3,2 millions de tonnes livrées en 2002. À la fin de juillet, le Viet Nam avait déjà accru ses livraisons de 50 pour cent par rapport aux sept premiers mois de 2002.

En raison de la forte demande des pays d’Amérique latine, les États-Unis ont revu à la hausse leurs prévisions d’exportations de riz, qui devraient atteindre le niveau sans précédent de 3,7 millions de tonnes, ce qui représente 150 000 tonnes de plus que la prévision précédente et 400 000 tonnes de plus que les exportations de 2002.

En ce qui concerne la Thaïlande, on prévoit toujours un volume d’exportation de 7,5 millions de tonnes, soit à peine 2 pour cent de plus que l’an dernier. Au 14 août, la Thaïlande avait expédié 4,3 millions de tonnes de riz, ce qui représente 3 pour cent de plus que l’an dernier. Elle paraît bien placée pour tirer parti des occasions que pourrait lui offrir la contraction de l’offre d’autres grands pays exportateurs, car elle a des stocks importants.

En Inde par contre, la forte baisse des stocks de riz a incité le gouvernement à majorer le prix à l’exportation de 10 pour cent pour le troisième trimestre 2003, le portant de 6 610 à 7 300 roupies (159 dollars EU) la tonne pour le riz brut et de 6 915 à 7 500 roupies (164 dollars EU) la tonne pour le riz précuit. Cette mesure a entraîné une baisse des prévisions d’exportation, de 4 millions à 3,8 millions de tonnes, ce qui est beaucoup moins que le record de 6,6 millions de tonnes enregistré en 2002. Cette révision est aussi motivée par la suspension temporaire, depuis le mois d’août et pour une durée indéterminée, des quotas de riz accordés aux exportateurs par la Société nationale des produits alimentaires, en réaction à la baisse des stocks et au retard des livraisons dû au manque de wagons de chemin de fer pour le transport terrestre. En mars dernier l’Inde a levé l’interdiction d’exporter du riz paddy (riz non décortiqué) et a supprimé les licences d'exportation pour le riz basmati. En même temps, l’UE a modifié sa politique, ce qui pourrait l’amener à annuler la suspension du droit d’importation de 250 euros la tonne visant le riz basmati non décortiqué provenant de l’Inde et du Pakistan. Cette annulation est une des mesures que la Commission européenne a l’intention de négocier avec ses partenaires commerciaux dans le cadre de l’Article 28 de l’Accord de l’OMC.

Au Pakistan, il est probable que les mauvaises récoltes de la région du Sindh en 2003 se répercuteront principalement sur les exportations de 2004, car le riz de la nouvelle récolte arrivera sur le marché à partir de septembre. Toutefois, comme il y aurait actuellement pénurie de riz, le déficit de cette année pourrait aussi limiter sérieusement les quantités disponibles à l’exportation au quatrième trimestre. La baisse des stocks a déjà fait monter le prix du riz d’origine pakistanaise par rapport à celui de l’Inde et du Viet Nam. De plus, la hausse du fret pourrait réduire encore l’avantage compétitif du Pakistan. En conséquence, les prévisions d’exportations du Pakistan ont été revues à la baisse de 100 000 tonnes, à 1,8 million de tonnes, ce qui serait néanmoins mieux qu'en 2002, qui a été une mauvaise année.

Les exportations du Myanmar ont aussi diminué dans les premiers mois de 2003 et, en conséquence, les prévisions d’exportations pour 2003 ont été revues à la baisse de 200 000 tonnes, par rapport aux 900 000 tonnes indiquées dans le précédent rapport, ce qui signifie que les quantités exportées seront du même ordre de grandeur qu’en 2002. Cette année, l’essentiel des exportations sera réalisé par le secteur privé, car la réforme de la politique nationale du riz annoncée en juin a supprimé le monopole de l’État pour le commerce extérieur du riz.


1.  Les échanges mondiaux (exportations) de blé et de céréales secondaires sont calculés sur la base de la campagne commerciale (juillet/juin), alors que pour le riz c’est l’année civile (janvier/décembre) qui est prise en considération.

2. Y compris la farine de blé en équivalent céréales.

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©FAO, 2003