LES MARCHÉS EN BREF

Céréales

Selon les prévisions, la production mondiale de céréales de 2007 atteindrait 2 125 millions de tonnes, soit une augmentation de 6 pour cent par rapport au niveau réduit de 2006. Elle dépasserait l'utilisation mondiale de céréales en 2007/2008, qui devrait progresser de 2 pour cent pour passer à 2 114 millions de tonnes. Par conséquent, les stocks céréaliers mondiaux vont probablement augmenter de 10 millions de tonnes pour s'établir à 413 millions de tonnes, ce qui reste un très faible niveau. Selon les prévisions, le commerce mondial de céréales en 2007/2008 s'élèverait à 247 millions de tonnes, en légère baisse par rapport à 2006/2007. La perspective d'une forte reprise de la production céréalière mondiale en 2007 constitue une évolution positive pour la campagne commerciale 2007/2008, mais les disponibilités totales pour la nouvelle campagne suffiront néanmoins à peine à couvrir la croissance attendue de la demande, non seulement dans les secteurs traditionnels de la consommation humaine et animale, mais surtout dans l'industrie des biocarburants, qui est en expansion rapide. Par conséquent, les cours internationaux de la plupart des céréales resteront probablement élevés et subiront de nouveau des fluctuations en 2007/2008.

Blé

Selon les prévisions, la production mondiale de blé de 2007 progresserait de plus de 5 pour cent, pour passer à 630 millions de tonnes. L'utilisation totale de blé devrait atteindre 632 millions de tonnes, soit un pour cent de plus qu'en 2006/2007, principalement du fait de l'accélération de la demande dans l'alimentation animale. Les réserves mondiales de blé devraient reculer pour la deuxième campagne consécutive, passant à 148 millions de tonnes, et le rapport stocks mondiaux utilisation tomberait donc à 23 pour cent, ce qui représenterait le plus bas niveau depuis 1980. Les échanges internationaux en 2007/2008 devraient rester pratiquement inchangés, à savoir 109 millions de tonnes, mais les disponibilités exportables pour la nouvelle campagne pourraient être plus abondantes qu'en 2006/2007, principalement du fait du redressement de la production escompté en Australie. Par conséquent, les prix du blé en 2007/2008 resteront probablement fermes, mais quelque peu inférieurs aux niveaux élevés atteints lors de la campagne précédente.

Céréales secondaires

Selon les prévisions, la production mondiale de céréales secondaires de 2007 s'élèverait à 1073 millions de tonnes, en hausse de 9 pour cent par rapport à 2006 et 3 pour cent de plus que la tendance sur 10 ans. L'utilisation industrielle, essentiellement dans le secteur de la production d'éthanol à base de maïs aux États-Unis (la principale partie prenante) est le facteur à l'origine de la forte progression attendue en ce qui concerne l'utilisation totale de céréales secondaires en 2007/2008. Les réserves mondiales devraient se redresser par rapport à leur très faible niveau d'ouverture, passant à 163 millions de tonnes, cette augmentation étant concentrée pour l'essentiel au Brésil, dans l'UE et aux États-Unis. Par conséquent, s'agissant des céréales secondaires, le rapport stocks mondiaux-utilisation devrait s'établir à 16 pour cent, alors qu'il se situait à 14 pour cent lors de la campagne précédente, ce qui était un faible niveau. Le commerce international de céréales secondaires devrait reculer de 2 millions de tonnes, passant à 108 millions de tonnes en 2007/2008, du fait principalement de la baisse des importations de maïs effectuées par plusieurs pays d'Asie. Malgré les disponibilités exportables plus importantes pendant cette campagne, les cours mondiaux resteront probablement élevés et seront fluctuants, soutenus par l'accroissement rapide de la demande pour la production d'éthanol et par les incertitudes qui entourent le secteur du pétrole.

Riz

Les prévisions de la FAO, qui ont encore un caractère provisoire, établissent la production mondiale de paddy de 2007 à quelque 633 millions de tonnes, soit un volume pratiquement identique au record atteint en 2005 et 4 millions de tonnes de plus que l'estimation pour 2006. La forte demande d'importation devrait pousser les échanges internationaux de riz à un nouveau sommet en 2007, à savoir 30,2 millions de tonnes, principalement du fait du retour de l'Indonésie en tant que grand importateur sur le marché international du riz. Comme la production est encore inférieure à la consommation, les réserves mondiales de riz devraient s'amenuiser tout au long de l'année, ce qui touchera surtout les principaux pays exportateurs. Ainsi, la plupart de ces exportateurs détenant des disponibilités réduites, l'accroissement de la demande d'importation devra être compensée par un relèvement des prix, ce qui confirme la tendance actuelle au raffermissement des cours internationaux du riz.

Manioc

La production mondiale de manioc de 2007, qui est encore très incertaine, pourrait dépasser le niveau record de l'an dernier. Ces perspectives favorables sont dues aux mesures prises pour accroître l'utilisation de manioc dans les grands pays producteurs, notamment à des fins industrielles et y compris pour la production d'éthanol. Le commerce mondial des produits dérivés du manioc pourrait connaître une expansion considérable en 2007, car leur prix devrait rester compétitif par rapport à celui des céréales, sans négliger le fait que les disponibilités exportables détenues par la Thaïlande, principal fournisseur sur le marché international, se sont accrues. Les cours internationaux des produits dérivés du manioc se sont raffermis ces douze derniers mois et ils devraient rester fermes en raison du dynamisme de la demande d'importation en Asie et du retour sur la scène internationale de l'UE, qui achète des ingrédients d'aliments pour animaux.

Graines oléagineuses

En dépit du ralentissement de la production mondiale de graines oléagineuses, les disponibilités mondiales de farines et d'huile en 2006/2007 devraient, selon les prévisions, rester abondantes par rapport à la demande, compte tenu du niveau record des stocks en début de campagne. Cependant, les prix des graines oléagineuses et des farines ont continué d'augmenter, en grande partie sous l'influence de la flambée des prix des céréales fourragères. Le niveau anormalement élevé des prix du maïs a un effet d'entraînement sur ceux du soja, car ces deux produits sont concurrents sur les marchés tant de l'alimentation animale que de l'énergie. En ce qui concerne les huiles végétales, la fermeté des prix reflète principalement les mauvaises récoltes de cultures à haut rendement en huile et un ralentissement de l'expansion de l'huile de palme, sur fond de croissance de la demande en biocarburants. Les prévisions préliminaires pour la campagne commerciale 2007/2008 semblent indiquer qu'il pourrait être mis un frein à la croissance soutenue de la production mondiale de graines oléagineuses, car la culture du maïs se développera probablement au détriment de celle du soja. Étant donné que la demande d'huile et de farine ne cesse de progresser, les stocks mondiaux à la fin de la campagne pourraient diminuer après trois années de croissance ce qui, associé à la contraction des marchés céréaliers, laisse présager que les prix resteront fermes dans le complexe oléagineux pour le reste de l'année.

Sucre

Les cours mondiaux du sucre sont tombés à leur plus bas niveau de ces deux dernières années en avril 2007, lorsque les prix du sucre brut ont atteint en moyenne 9,72 cents E.-U. la livre, dans l'attente d'un excédent mondial beaucoup plus important que prévu. Les cours internationaux ont atteint un niveau jamais vu depuis 25 ans au début 2006, les marchés mondiaux du sucre enregistrant pour la troisième année consécutive de faibles disponibilités et un accroissement de la demande pour la production d'éthanol. Dans bon nombre de pays, le niveau élevé des prix du sucre a encouragé les producteurs à développer les cultures; en raison des récoltes record rentrées dans les principaux pays producteurs, les résultats pour 2006/2007 devraient atteindre un peu plus de 159 millions de tonnes, soit près de 5 pour cent de plus que pendant la campagne précédente. La croissance de la consommation qui est attendue, à savoir 2,3 pour cent, ne devrait offrir qu'un soutien très limité face à la baisse en perspective pour le reste de la campagne de commercialisation 2006/2007.

Viande et produits carnés

Le regain de confiance des consommateurs dans la qualité et la sécurité de la viande, après une diminution de l'incidence des poussées épizootiques l'an dernier, devrait se traduire par une nette reprise de la demande de viande dans les pays en développement en 2007, tandis que sur les marchés plus établis des pays développés, la croissance de la consommation restera modeste. Dans l'ensemble, la production mondiale de viande commence à réagir à la reprise de la demande et devrait progresser de 2,3 pour cent en 2007. L'indice FAO des prix de la viande s'est considérablement redressé par rapport au bas niveau de 2006 et, en mars 2007, il avait gagné 7,8 pour cent par rapport à mars 2006. En outre, la cherté croissante des produits fourragers exerce une pression supplémentaire à la hausse sur les prix. Les exportations mondiales de viande devraient s'accroître de 4,8 pour cent, à mesure que les interdictions commerciales sont levées et que les marchés retrouvent un fonctionnement plus normal.

Produits laitiers

Les prix des produits laitiers sur le marché international ont flambé depuis le recul enregistré en 2006 et se situent actuellement à des sommets sans précédent. L'indice FAO des produits laitiers échangés a gagné 46 pour cent depuis novembre 2006. Les cours mondiaux du lait en poudre ont enregistré la plus forte hausse et sont maintenant élevés par rapport à ceux d'autres produits laitiers, étant donné que les stocks de l'Union européenne sont épuisés et que les ristournes à l'exportation n'ont pas été appliquées. La flambée des prix des produits laitiers devrait parvenir à son terme au cours des quelques prochains mois, notamment en ce qui concerne le lait en poudre. Les prix d'autres produits, tels que le fromage, devraient rester fermes ou encore augmenter. Les perspectives pour 2007 sont une croissance plus forte de l'offre de lait dans le monde, qui pourrait progresser de 2,7 pour cent, soutenue en grande partie par une expansion dans les pays qui réagissent le plus aux cours internationaux. La sécheresse en Australie, la suspension des exportations de lait en poudre de l'Inde et les taxes à l'exportation en Argentine limitent les disponibilités exportables à court terme. Toutefois, la réforme de la politique laitière de l'UE est en train de modifier la structure des marchés internationaux, alors que sa part sur les marchés d'exportation recule, ce qui offre des débouchés aux nouveaux exportateurs.