juin 2007  
 Perspectives alimentaires
  Analyse des marchés mondiaux

Page pécédenteTable des matièresPage suivante

LES MARCHÉS EN BREF

CÉRÉALES

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

MANIOC

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET FARINES D’OLÉAGINEUX

SUCRE

VIANDES ET PRODUITS CARNÉS

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

ENGRAIS

TAUX DE FRET MARITIME

Dossiers spéciaux

Appendice statistique

Indicateurs du marché et factures des importations vivrières

Annonce

Dossiers spéciaux

BOURSES DE PRODUITS ET MARCHÉS DÉRIVÉS: UN BOOM MONDIAL

Top

* Rapport aimablement communiqué par ANNE E. BERG1/

En mai de cette année, la FAO a organisé une conférence d’une journée et demie en marge d’une réunion intergouvernementale importante de l’Organisation qui a traité de l’évolution et des perspectives des marchés internationaux de céréales et de riz2/. La conférence intitulée “Les bourses de produits et leur rôle dans le développement et la transparence des marchés.” s’est déroulée à Istanbul (Turquie). Des participants venus de multiples pays et organisations se sont adressés à une audience internationale sur des questions intéressant l’évolution, les expériences de développement et les perspectives des bourses de produits et des marchés dérivés. Des représentants de plusieurs pays, dont la Chine, l’Inde, l’Ukraine, la Turquie, le Malawi, le Botswana, l’Argentine et les États-Unis, ont fait part de leurs expériences dans le domaine du développement des échanges. Des intervenants membres d’organisations internationales, telles que la FAO, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et le Fonds commun pour les produits de base (FCP), ont apporté une contribution en décrivant la tendance de plus en plus marquée de faire appel à des stratégies d’atténuation des risques en agriculture. Diverses questions connexes importantes ont été soulevées durant la conférence, y compris sur des sujets de préoccupations liés au développement rural, à l'octroi de crédit, aux options de produits, à l’assurance agricole et au soutien des revenus. La FAO prévoit de diffuser le compte-rendu de la conférence plus tard dans l’année.

Les bourses de produits et les marchés dérivés sont de plus en plus nombreux dans le monde. Fondés sur un nouveau modèle associant des plates-formes électroniques, des normes de surveillance rigoureuses et une perspective globale du développement rural, les bourses de produits et les marchés dérivés ont rallié le soutien des gouvernements dans plusieurs pays émergents. Selon la Banque des règlements internationaux, le volume conceptuel des échanges sur les marchés dérivés a atteint des quadrillions de dollars, excédant de plusieurs fois les volumes des échanges sur les marchés boursiers internationaux. En raison surtout du renouvellement de l’attention portée à la sécurité alimentaire et à la forte poussée du développement des biocarburants, les échanges de produits agricoles se placent au premier rang des secteurs de marchandises et ont enregistré un taux de croissance composé de 32 pour cent par an depuis 2001.

Plusieurs facteurs se conjuguent pour contribuer à l’accroissement des échanges de produits agricoles et des marchés dérivés. La libéralisation des marchés depuis les années 90 a joué un rôle prépondérant: la baisse des obstacles au commerce a exposé le monde aux forces de la concurrence. La réduction des programmes nationaux de soutien des prix et les programmes de soutien direct des revenus mis en œuvre, comme dans l’UE, pour remplacer le soutien des prix du marché ont encouragé à adopter des stratégies de gestion des risques. Certains pays, tels l’Afrique du Sud, le Brésil, l’Argentine et la Nouvelle-Zélande, mènent aujourd’hui à bien leurs activités dans un environnement où les subventions ont été abolies.

Une augmentation rapide du développement des marchés financiers et de la productivité des marchés émergents (qui représentent de nos jours 50 pour cent du PIB mondial) est un autre facteur de la croissance des échanges de produits agricoles. Les capitaux affluent vers les marchés émergents et dans des secteurs qui ne sont plus contrôlés par l’État. Un grand nombre de nouvelles bourses de produits et de marchés dérivés sont le fruit d’initiatives du secteur privé, lequel perçoit les vastes opportunités offertes sur fond de marchés libres. Cela est particulièrement vrai en Inde où les principales bourses sont dans une situation de concurrence farouche pour les produits et les contrats de franchisage. Des projets pour reproduire la réussite de l’Inde sont en cours d’élaboration pour l’Afrique. De plus, étant donné que les prix des produits de base réagissent à la poussée de la demande des consommateurs, ils sont de plus en plus souvent considérés comme de nouveaux types d’investissement. Les volumes des échanges des bourses ont atteint des niveaux record dans des pays tels que la Chine, les États-Unis, le Japon, le Canada et l’Argentine, qui font le commerce de produits alimentaires de base (céréales, oléagineux et sucre), ces produits étant progressivement considérés comme des produits de remplacement dans le secteur de l’énergie.

L’identité nationale se révèle également être un déterminant important du développement des échanges de produits agricoles. Les pays privilégient les produits en corrélation avec les pratiques commerciales et les prix nationaux en termes de quantité, de qualité et de monnaie. En raison de la récente hausse des taux de fret maritime, les produits locaux peuvent supprimer le risque de base lié à l’importation.

Enfin, les progrès technologiques ont favorisé l’intensification rapide du commerce. Les bourses de produits aussi bien que les marchés dérivatifs ont assimilé les capacités de commerce instantané et de diffusion des prix que présentent les plates-formes électroniques. De nombreuses bourses de produits, comme celles qui existent déjà en Inde et en Afrique et qui sont prévues en Australie, se servent de téléphones portables pour transmettre des informations sur les prix et les produits. Les gouvernements approuvent d’emblée ces systèmes qui offrent une plus grande transparence et se prêtent bien au régime réglementaire de surveillance.

Les bourses de produits et les marchés dérivés deviennent des moteurs importants du développement rural. Puisqu’ils sont interconnectés, ils deviennent des centres utiles à l’intégration de la chaîne d’approvisionnement, aux décisions de semis prises par les agriculteurs et à l'octroi de crédits. En utilisant le cybercourtage, ils intègrent des marchés fragmentés dans l’espace et le temps, encouragent le ‘pouvoir de fixation des prix’ des producteurs et relèvent le niveau des revenus. Les bourses de produits qui choisissent de devenir des entrepôts accrédités afin de participer au processus de livraison des marchés dérivés améliorent l’infrastructure du marché. Les bourses de produits et les marchés dérivés servent également de centres de connaissances car elles permettent aux producteurs d’acquérir de précieuses compétences agricoles et commerciales, et de créer des produits dignes de récompenses pour leur qualité. En offrant un éventail de prix réservés, ces marchés encouragent également une utilisation rationnelle du stockage et évitent aux producteurs de vendre au plus bas de la récolte, ce qui est une pratique traditionnelle. En bref, les bourses de produits et les marchés dérivatifs modernes apportent une révolution bienvenue aux économies agricoles du monde entier.


1.  Consultante et experte en marchés des produits de base. Mme Berg a également participé à l’organisation de la conférence et a été l’un des principaux intervenants. Elle peut être contactée à l’adresse suivante: [email protected].

2.  Les communications présentées dans le cadre de la réunion peuvent être téléchargées sur le site suivant: http://www.fao.org/es/ESC/en/20953/21026/21634/event_110580en.html

Page pécédenteTable des matièresPage suivante

 

SMIAR   système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture(SMIAR)