No.4  November 2009  
   Crop Prospects and Food Situation

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Faits saillants

PAYS EN CRISE AYANT BESOIN D'UNE AIDE EXTÉRIEURE1 (total: 31 pays)

Le point sur les crises alimentaires

Situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Dossiers spéciaux: Les prix des aliments sur les marchés intérieurs des pays en développement restent élevés

Dossiers spéciaux: El Niño-Oscillation australe (ENOA)

Dossiers spéciaux: Comment la Chine a stabilisé les prix des céréales au cours de la récente crise mondiale des prix des aliments

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les Pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

Annexe Statistique

Note

El Niño-Oscillation australe (ENOA)

Un phénomène El Niño faible à modéré en 2009/10

Le phénomène El Niño

El Niño se caractérise par réchauffement anormal des eaux de surface enregistré au centre et à l’est de l’océan Pacifique, associé à des perturbations atmosphériques qui modifient les régimes climatiques dans une grande partie du bassin Pacifique. Ces perturbations sont notamment les suivantes: i) l’Indice d’oscillation australe devient négatif (IOA), ii) les alizés faiblissent et iii) la couverture nuageuse au-dessus du Pacifique tropical augmente. Le phénomène El Niño concerne les courants, tandis que l’oscillation australe se rapporte à l’atmosphère. L’interaction entre ces deux dynamiques est désignée par l’appellation ENOA (El Niño-Oscillation australe). El Niño est un phénomène irrégulier, qui apparaît tous les 2 à 7 ans; son intensité et sa durée varient mais il culmine généralement aux alentours de Noël, d’où son nom, qui en espagnol signifie enfant Jésus. Son intensité est souvent la plus forte jusqu'en février. Des variations importantes de température et du schéma des précipitations sont souvent constatées pendant El Niño, qui ont des effets positifs ou négatifs sur l’agriculture.

Les changements de température enregistrés à la surface de l’océan sous l’effet d’El Niño se répercutent également sur les pêches, en particulier dans le Pacifique Est. Toutefois, ces répercussions varient considérablement d’une apparition du phénomène à l’autre, même lorsque les changements (températures et précipitations) affectant l’océan Pacifique sont identiques. Par conséquent, il n’est pas possible d’établir précisément un lien quantitatif entre l’apparition d’El Niño et l’évolution de la production agricole, et il est difficile de prévoir avec exactitude l’impact de ce phénomène. L’impact sur l’agriculture dépend essentiellement de l’époque où El Niño apparaît et du calendrier des travaux agricoles dans une région donnée. La Niña désigne l’équivalent “froid” d’El Niño.

Le premier phénomène El Niño enregistré remonte à 1578, année où des pluies torrentielles et des inondations ont ravagé les cultures dans le nord du Pérou. Plus récemment, El Niño a entraîné en 1982/83 de graves inondations et une sécheresse dans plusieurs régions du monde, ainsi qu’une réduction des stocks halieutiques et auraient provoqué plus de 10 milliards d'USD de dégâts dus aux conditions météorologiques. En 1991/92, El Niño a entraîné une grave sécheresse en Afrique australe. Le dernier grand phénomène El Niño a eu lieu en 1997/98, la sécheresse et des inondations frappant plusieurs régions d’Amérique du Sud et d’Asie du Sud-Est, avec des répercussions très néfastes sur la production agricole et l’infrastructure.

Le phénomène El Niño en 2009/10

Cette année, depuis début juin, des indicateurs laissant entrevoir le développement du phénomène El Niño ont été constatés. Les prévisions à la fin octobre et les conditions générales dans le Pacifique équatorial indiquent qu'il est très probable que le phénomène El Niño reste faible à modéré jusqu'à la fin de l'année, situation qui devrait persister jusqu'au début de 2010. Il n'est pas prévu à ce stade que le phénomène El Niño soit fort, et les effets connexes sur le climat devraient donc être négligeables dans la plupart des régions, mais ils pourraient cependant être considérables en certains endroits (pour plus d'informations, voir: http://www.fao.org/nr/climpag/cl_ind_3_en.asp).

Effets possibles sur l'agriculture

En Afrique australe, un régime climatique El Niño faible à modéré pourrait accroître la probabilité de précipitations inférieures à la moyenne pendant la saison des pluies 2009/10 (octobre-mars). Toutefois, les estimations de la pluviosité fondées sur les images satellite font état de pluies suffisantes et bien réparties dans la plupart des endroits en octobre. Ainsi, les conditions des sols sont bonnes pour les semis des céréales de la campagne principale 2009/2010, en particulier dans le "triangle du maïs" de l'Afrique du Sud, qui est le principal producteur de la sous-région. Il convient de suivre de près la situation au cours des prochains mois, car la campagne vient à peine de commencer.

En revanche, dans les pays d' Afrique de l'Est, El Niño devrait entraîner une intensification des précipitations par rapport à la normale d'octobre à mars, ce qui est généralement favorable pour les cultures des campagnes secondaires 2009/10 mises en terre en octobre-novembre et récoltées en février-mars. Toutefois, ces précipitations pourraient gêner la récolte des céréales de la campagne principale, qui se déroule à partir d’octobre-novembre. Le phénomène El Niño pourrait aussi se traduire par des pluies exceptionnellement violentes et des inondations dans la sous-région, ce qui aurait une incidence néfaste sur la production vivrière et l'état du bétail, comme cela a été le cas en 1997/98. Selon les informations recueillies jusqu'à présent, les précipitations tombées en octobre ont été supérieures à la normale, voire violentes, dans l'est de la sous-région, y compris en Éthiopie, en Somalie, à Djibouti et au Kenya. Ces pluies ont mis fin à la sécheresse qui sévissait dans les zones de parcours et sont bénéfiques pour les semis de la campagne secondaire.

En Asie, le phénomène El Niño est associé à des précipitations inférieures à la moyenne d'octobre à mars en certains endroits de l'Inde, au Bangladesh et au Myanmar, en certains endroits de la Chine et à Sri Lanka, et à des pluies violentes en certains endroits d'Afghanistan, au Pakistan et au Népal. Étant donné que le gros de la récolte de riz de la campagne principale est rentré d'octobre à novembre, la production rizicole de 2009 ne devrait guère être touchée et l'on prévoit des résultats pratiquement record. Toutefois, en Inde, la récolte de riz de la campagne principale devrait être réduite en raison de l'insuffisance des pluies de mousson cet été, qui selon certains analystes a été due à El Niño. Il est possible qu'un temps sec règne au cours des prochains mois, ce qui risquerait d'avoir une incidence négative sur les cultures des campagnes secondaires, principalement le riz. En revanche, au Pakistan, en Afghanistan et au Népal, les précipitations abondantes pourraient avoir un effet bénéfique sur les récoltes de blé et de riz d'hiver.

En Amérique latine et aux Caraïbes, El Niño pourrait avoir des effets considérables au niveau régional. En Amérique centrale, El Niño provoque généralement des précipitations inférieures à la normale en certains endroits et des ouragans moins nombreux ou moins intenses pendant la saison des ouragans dans l'Atlantique. En septembre et octobre, la pluviosité a été insuffisante dans toute la région, ce qui a eu un effet néfaste sur les semis de céréales et de haricots de la campagne secondaire "de postrera" 2009 en certains endroits du Nicaragua, du Guatemala, du Honduras et de El Salvador. Toutefois, les fortes précipitations tombées au début novembre, lors du passage de l'ouragan IDA, ont entraîné de graves dégâts à l'infrastructure et au secteur agricole. La sécheresse est terminée, mais les pluies sont tombées trop tardivement pour éviter une réduction de la superficie ensemencée.

En Amérique du Sud, le phénomène El Niño devrait, selon les prévisions, entraîner des précipitations inférieures à la normale dans le nord de la région. Au Venezuela, le temps sec qui a régné ces derniers mois a compromis la récolte de maïs de 2009 dans les principales zones productrices et la production devrait être réduite. Aucune autre anomalie météorologique notable n'a été signalée dans le nord de la région. En revanche, dans le sud, qui comprend les grandes régions céréalières de l'Argentine, du sud du Brésil et de l'Uruguay, des pluies supérieures à la normale sont prévues pour la période allant d'octobre à mars. En Argentine, les violentes précipitations tombées en octobre, qui sont associées au phénomène El Niño, ont retardé le démarrage des semis de maïs de 2009/10. Toutefois, elles ont eu un effet assez bénéfique sur la récolte de blé 2009 dans les zones agricoles du centre-est, qui souffraient d'un temps extrêmement sec depuis mai. Globalement, l'incidence d'El Niño dans les pays situés au sud de la région devrait être plus forte vers la fin de l'année, lorsque la récolte de blé et les semis de céréales secondaires de 2009/10 seront bien avancés. Si les prévisions concernant des pluies supérieures à la normale venaient à se vérifier dans la sous-région, on pourrait constater une réduction de la superficie consacrée aux céréales secondaires et une baisse de la qualité du blé.

La FAO continuera de surveiller étroitement les anomalies climatiques et d’évaluer leurs effets éventuels sur la production agricole dans les diverses régions du monde et donnera l’alerte en cas de l’apparition de situations défavorables, de manière à ce que des mesures préventives soient prises.

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