No.4  novembre 2009  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

PAYS EN CRISE AYANT BESOIN D'UNE AIDE EXTÉRIEURE1 (total: 31 pays)

Le point sur les crises alimentaires

Situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Dossiers spéciaux: Les prix des aliments sur les marchés intérieurs des pays en développement restent élevés

Dossiers spéciaux: El Niño-Oscillation australe (ENOA)

Dossiers spéciaux: Comment la Chine a stabilisé les prix des céréales au cours de la récente crise mondiale des prix des aliments

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les Pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

Annexe Statistique

Note

Examen par région

Afrique

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Afrique du Nord

Top

La moisson des cultures d'hiver (blé et orge) de 2009 est achevée dans la sous-région; la récolte de céréales secondaires (maïs et sorgho) est actuellement rentrée en Égypte et celle de paddy est imminente. La production totale de blé de la sous-région est estimée à 21,5 millions tonnes, ce qui représente un nouveau record par rapport aux 14,3 millions de tonnes rentrés en 2008, année où les cultures avaient souffert d'une pluviosité insuffisante dans certains pays. En Algérie, selon les sources officielles, la production de blé et d'orge de 2009 aurait pratiquement triplé par rapport à celle de l'an dernier réduite par la sécheresse. Outre les bonnes conditions météorologiques, cette forte croissance par rapport à l'année précédente et à la moyenne quinquennale est attribuable aux mesures d'incitation prises par le gouvernement pour accroître la production intérieure, afin d'atténuer les effets négatifs sur les consommateurs de la hausse des cours céréaliers mondiaux. Ces incitations comportaient notamment une hausse des prix à la production et la fourniture d'intrants à prix subventionnés. Une tendance analogue a été observée au Maroc où la récolte de blé de 2009 a atteint 6,5 millions de tonnes, soit 74 pour cent de plus que l'an dernier et plus de quatre fois plus que la mauvaise récolte de 2007, suite au temps exceptionnel qui a régné tout au long de la campagne d'hiver de 2007. Même en Tunisie, où la production est restée limitée ces trois dernières années en raison du manque de pluie, la récolte de blé a été supérieure à la moyenne et a progressé de 67 pour cent par rapport à 2008, tandis que celle d'orge a plus que doublé, pour se situer à 650 000 tonnes. En Égypte, qui est le premier producteur de céréales de la sous-région, la production de blé a progressé de quelque 800 000 tonnes (10 pour cent), tandis que celle de maïs devrait atteindre 7 millions de tonnes environ, soit un résultat moyen, en baisse de 400 000 tonnes environ par rapport l'an dernier.

Les perspectives optimistes pour 2009, associées à une chute importante des cours mondiaux des denrées de base, ont contribué à réduire l'inflation et ont amélioré l'accès à la nourriture dans la sous-région. En Égypte, pays le plus touché, le taux d'inflation global d'une année sur l'autre dans les zones urbaines a fortement chuté, pour atteindre 9,9 pour cent en juin 2009 après avoir culminé à 23,6 pour cent en août 2008. Ce recul est principalement imputable à la fluctuation des prix dans le secteur de l'alimentation, où le taux d'inflation d'une année sur l'autre est passé de 30,9 pour cent en août 2008 à 12,2 pour cent en juin 2009.

Tableau 8. Production céréalière de l'Afrique ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Afrique 19.1 20.5 27.2 99.3 110.7 112.5 22.0 25.5 24.1 140.4 156.7 163.8
Afrique du
Nord
13.2 14.3 21.5 10.5 10.9 14.2 6.9 7.3 5.7 30.6 32.5 41.4
Égypte7.48.08.87.98.48.06.97.35.722.223.622.5
Maroc1.63.76.50.91.53.90.00.00.02.55.210.5
Afrique de
l'Ouest
0.1 0.1 0.1 40.7 46.7 45.5 8.9 11.5 11.5 49.7 58.3 57.1
Afrique
centrale
0.0 0.0 0.0 2.9 3.0 3.0 0.4 0.4 0.4 3.4 3.4 3.5
Afrique de
l'Est
3.5 3.7 3.3 27.9 27.7 26.0 1.8 1.8 1.8 33.2 33.2 31.1
Éthiopie2.52.72.312.512.711.20.00.00.015.015.313.5
Soudan0.60.60.64.74.94.70.00.00.05.35.65.3
Afrique
australe
2.2 2.4 2.3 17.3 22.4 23.7 3.9 4.4 4.6 23.5 29.3 30.6
Madagascar0.00.00.00.40.40.43.64.14.24.04.54.6
Afrique du Sud1.92.12.07.813.712.80.00.00.09.715.814.9
Zimbabwe0.10.00.01.10.81.40.00.00.01.30.81.5
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.


Afrique de l'Ouest

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Après la récolte record de l'an dernier, on s'attend à des résultats plus proches de la normale en 2009 dans la sous-région. Plusieurs pays ont connu des précipitations irrégulières et inférieures à la moyenne jusqu'en juillet, ce qui les a obligés à réensemencer. À partir de la mi-juillet, les précipitations se sont intensifiées, et des pluies violentes ont provoqué de graves inondations dans toute la sous-région. Plusieurs pays ont fait état en août et en septembre de nombreuses victimes et de dommages causés aux infrastructures, Burkina Faso, Gambie, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sierra Leone et Sénégal notamment. Selon les dernières évaluations, plus de 800 000 personnes auraient été touchées dans la sous-région, dont 350 000 au Sénégal, 150 000 au Burkina Faso et 100 000 au Niger. Toutefois, malgré les pluies violentes et les inondations qui ont sévi, la sécheresse a persisté en plusieurs endroits, compromettant les cultures et les troupeaux. Parmi les régions touchées figurent le nord du Nigéria et le Mali, le sud du Niger, le centre du Tchad ainsi que le Libéria et l' ouest de la Côte d'Ivoire. Dans certaines de ces régions, notamment au Mali, au Tchad et au Niger, les cultures et les parcours ont été gravement touchés et on signale des pertes de bétail.

Des missions conjointes d'évaluation des récoltes sont présentes dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest depuis la fin octobre afin d'examiner les estimations préliminaires concernant la récolte céréalière de 2009, établies par les services de statistique agricole nationaux. Bien que l'on ne dispose pas encore d'évaluation de l'impact des inondations et des vagues de sécheresse sur le secteur agricole, les cultures et le bétail ne devraient pas être trop touchés. Toutefois, dans certaines zones localisées de la sous-région, où les rendements et les troupeaux ont été gravement affectés par le retard des pluies ou par les inondations, les populations risquent de se trouver confrontées à des pénuries alimentaires et une aide pourrait leur être nécessaire. En particulier, la production de céréales secondaires devrait reculer au Nigéria, qui est le plus gros producteur de la sous-région, en raison des pluies tardives et mal réparties dans le nord, ce qui devrait également perturber les approvisionnements alimentaires de la région.

En dépit de la récolte record de l'an dernier, les prix des céréales sont restés nettement supérieurs à leurs niveaux d'il y a deux ans, avant la crise des prix des aliments. Par exemple, bien que les prix des céréales secondaires aient quelque peu fléchi par rapport à leur sommet d'août-septembre 2008 dans la majorité des pays, la plupart des prix de gros, en monnaie nationale, du mil sur les marchés du Mali (Bamako), du Burkina Faso (Ouagadougou) et du Niger (Niamey) étaient encore en hausse de 35, 42 et 21 pour cent respectivement par rapport à la même époque en 2007. En juillet, le prix du maïs au Ghana (Accra) avait plus que doublé par rapport à juillet 2007. La situation n'est guère plus brillante pour le riz importé dont le prix, déterminé par les cours mondiaux, a subi les fortes fluctuations du marché international. Au Burkina Faso, au Niger et au Mali, les prix du riz restent très élevés, en hausse de 29, 46 et 22 pour cent respectivement en octobre 2009 par rapport au niveau enregistré deux ans auparavant. Bien que les dernières données montrent qu'en octobre, les prix des céréales secondaires ont amorcé un repli dans certains pays côtiers, du fait de l'approvisionnement des marchés grâce aux nouvelles récoltes de cette année, le fléchissement de la production attendu au Nigéria pourrait causer une nouvelle hausse des prix des céréales dans toute la sous-région, aggravant considérablement la situation des ménages ruraux à déficit vivrier et des consommateurs urbains. Par conséquent, if faudra recourir l'an prochain à des interventions de protection sociale (distributions ciblées, ventes à prix subventionnés, activités vivres-contre-travail ou espèces-contre-travail) pendant la période de soudure, en fonction de l'ampleur des déficits des approvisionnements alimentaires et des pertes de pâturage dans chaque région.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Afrique centrale

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Au Cameroun et en République centrafricaine, la moisson du maïs de la première campagne est sur le point de s'achever dans le sud, tandis que la récolte des céréales tardives vient de commencer dans le nord. Les estimations établies sur la base des images satellite de la pluviosité indiquent que les cultures ont bénéficié de précipitations suffisantes, après un léger déficit hydrique en début de campagne (avril-mai) dans le sud du Cameroun. En revanche, dans le nord de ces pays, les précipitations sont irrégulières et inférieures à la moyenne depuis le début de la campagne, ce qui risque de gêner la préparation des sols et les semis de céréales, sorgho et mil essentiellement. En outre, en République centrafricaine, où selon les estimations, 1,2 million de personnes sont aux prises avec l'insécurité alimentaire, le redressement agricole continue d'être perturbé par les troubles civils persistants et le manque d'intrants agricoles. Cette situation est plus marquée dans le nord du pays, où près de 300 000 personnes auraient été chassées de leur foyer au cours des deux dernières années.

Afrique de l'Est

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En raison des pluies saisonnières insuffisantes, des conflits et des déplacements, plus de 20 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence.

Top

Dans plusieurs pays, la production s'annonce mauvaise en 2009 et on signale une détérioration des parcours et de l'état des troupeaux. La récolte des céréales de la campagne principale de 2009 s'est achevée en Somalie, en République-Unie de Tanzanie (campagnes "msimu" et "masika") et en Ouganda, tandis qu'elle est encore en cours au Kenya. La récolte de la campagne principale de céréales et de légumineuses a commencé au début novembre au Soudan, en Éthiopie et en Érythrée. La production céréalière totale de 2009 est provisoirement estimée à 31 millions de tonnes (riz en équivalent paddy), soit quelque 2 millions de tonnes de moins que la récolte exceptionnelle rentrée en 2008. De fait, les précipitations tardives et inférieures à la moyenne qui sont tombées de mars à juillet dans la plupart de l'Afrique de l'Est ont compromis les activités agricoles et gêné le développement des cultures. Le faible niveau des précipitations cumulées a également réduit les disponibilités hydriques dans les régions pastorales du nord et du sud-est du Kenya, du sud-est de l'Éthiopie, et des régions centrales de Djibouti. Le manque de pâturages et d'eau a provoqué de graves pertes de bétail et/ou aggravé l'état des troupeaux, avec un impact négatif sur les revenus des éleveurs et sur leur accès aux aliments de base. Les taux de reproduction du bétail ont également souffert de l'insuffisance répétée des pluies saisonnières depuis 2007, ce qui rend encore plus difficile la relance des systèmes agro-pastoraux et pastoraux et aggrave l'insécurité alimentaire à long terme.

Outre les échecs enregistrés au niveau des cultures et de l'élevage en raison des mauvaises conditions météorologiques, la sécurité alimentaire de la sous-région continue de s'aggraver suite à la perturbation des échanges, à la cherté des produits alimentaires et autres, aux conflits et aux déplacements. Au cours des prochains mois, les besoins alimentaires de plusieurs pays risquent de s'accentuer, tandis que selon les indications, l'aide alimentaire dans la filière est souvent insuffisante. La population exposée à l'insécurité alimentaire dans la sous-région est actuellement estimée à environ 20 millions de personnes, en particulier des agriculteurs marginaux, des éleveurs et des citadins à faible revenu.

En Érythrée, le démarrage tardif des précipitations de la campagne principale "kiremt", qui se déroule normalement de juin à septembre, a compromis les perspectives de bonne récolte. Cette période fait suite à une mauvaise saison des pluies de la campagne secondaire "azmera" (mars à mai) notamment dans les régions de Debub et de Maekel. Les disponibilités de fourrage et de pâturage ont également été insuffisantes et les éleveurs des régions du nord et du sud de la mer Rouge ont particulièrement souffert du manque d'accès aux pâturages et à l'eau suite à la longue vague de sécheresse qui a sévi durant les mois d'été de 2009. L'évolution de la saison des pluies "bahri", qui vient de commencer en octobre, sera déterminante pour la régénération des pâturages et la production de la campagne secondaire sur le littoral.

En Éthiopie, l'arrivée tardive des pluies "kiremt", leur irrégularité et leur niveau inférieur à la moyenne ont compromis les récoltes de la campagne principale Meher et le développement des pâturages dans de nombreux endroits du pays, en particulier dans la région de Gambella, dans les plaines de la Région des nations, nationalités et peuples du Sud, dans l'Oromia orientale, le Dire Dawa, le Harari, le nord de la région des Somalis, et dans certains woredas d'Amhara et du Tigray, ainsi que dans la plupart de la région de l'Afar. En particulier, l'arrivée tardive des précipitations a eu un impact négatif sur les semis Meher de 2009 des cultures de maïs et de sorgho à cycle long. Dans certains woredas de basse altitude du nord de Shewa, de l'est et de l'ouest de Hararghe, d'Arsi et dans de grandes étendues de la Région des nations, nationalités et peuples du Sud, les agriculteurs ont décidé de refaire les semis de blé, de teff et d'orge pour limiter les pertes des cultures à cycle long. Les perspectives de production seraient plus optimistes dans les régions occidentales du pays. Les résultats de la campagne céréalière Meher de 2009, qui sera engrangée de novembre à janvier, devraient être nettement inférieurs aux récoltes exceptionnelles enregistrées en 2007 et 2008, qui dépassaient 15 millions de tonnes. En outre, les perspectives concernant la production céréalière pourraient encore se détériorer sous l'effet néfaste d'El Niño qui, lors d'années similaires, avait provoqué des pluies anormalement fortes pour la saison au moment de la récolte. Dans de nombreux woredas de plaine à Bale, Borena, dans l'est et l'ouest de Harerghe, dans le sud d'Omo et dans la région des Somalis, le manque d'eau et de pâturages a causé des pertes de bétail et provoqué une dégradation générale de l'état des troupeaux, d'où une détérioration des termes de l'échange pour les éleveurs. On estime qu'entre 100 000 et 200 000 bêtes ont traversé la frontière avec le Kenya, fuyant les zones touchées par la sécheresse, ce qui a contribué à l'amenuisement précoce des ressources pastorales locales. La vente à perte des animaux et la collecte de bois de chauffage sont les principales stratégies d'adaptation signalées pour faire face à l'aggravation de la situation de la sécurité alimentaire. Les conclusions d'une Évaluation multi-organisations de la sécurité des moyens de subsistance, menée en juin-juillet 2009 et le suivi ultérieur indiquent que le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire a augmenté, passant de 5,3 millions en mai à 6,2 millions en juillet. Une Mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire est actuellement sur place pour évaluer la situation.

Au Kenya, la récolte de maïs de la campagne des longues pluies de 2009, qui représente 80 pour cent de la production annuelle totale, est en cours et s'achèvera en janvier. La production saisonnière de maïs est provisoirement estimée à 1,84 million de tonnes, soit presque 30 pour cent de moins que la normale. À la fin mai, les précipitations irrégulières et la faible pluviosité cumulée (de 10 à 15 pour cent au-dessous de la normale) avaient compromis les rendements de maïs, en particulier dans l'est du pays, dans les régions côtières et (en partie) dans les provinces de la vallée du Rift. Une grave sécheresse a également sévi dans les régions pastorales du nord-ouest et de l'est, limitant les parcours et dégradant l'état des troupeaux, ce qui a provoqué une augmentation des taux de mortalité. Le manque d'eau a également poussé les troupeaux à une migration forcée sur des distances accrues, en vue de trouver des régions où les réserves d'eau sont plus abondantes, ce qui a affaibli les animaux, favorisant une recrudescence des maladies et attisant les conflits entre éleveurs au sujet des ressources disponibles. Du fait des mauvaises conditions du bétail, les prix ont chuté par rapport à la normale, et les termes de l'échange des éleveurs se sont détériorés, limitant par conséquent leur accès aux denrées alimentaires de base. Selon les estimations, environ 3,8 millions de personnes seraient exposées à une insécurité alimentaire élevée ou extrême, essentiellement dans les régions pastorales et les zones agricoles marginales. Les niveaux actuels d'insécurité alimentaire sont déterminés par l'effet cumulé de plusieurs facteurs, à savoir quatre ou cinq campagnes qui ont connu une pluviosité insuffisante, les effets persistants de la mauvaise récolte de 2008, la cherté des produits alimentaires et l'escalade des conflits concernant les ressources pastorales, qui ont fortement entamé la résistance des ménages.

En Somalie, la récolte de maïs et de sorgho de la campagne "gu" de 2009 est en cours, et la production est provisoirement estimée inférieure à la moyenne. Cette situation s'explique principalement par la performance mitigée des précipitations de la campagne principale "gu" (qui va de mars à juin), la pluviosité inférieure à la moyenne ayant fortement aggravé la sécheresse dans les régions centrales, en certains endroits du sud et à Hiran, Galgadud, Mudug, Nugal, Sool, Sanaag et Togdheer au nord-ouest. En revanche, les perspectives concernant la production céréalière "gu" dans les principales régions agricoles de Shabelle, Bay et du Moyen-Juba au sud sont optimistes, car les périmètres d'irrigation ont bénéficié d'une meilleure pluviosité et les superficies cultivées ont progressé. L'arrivée précoce des pluies "deyr" de 2009 à la fin septembre a commencé à améliorer les disponibilités en eau et en pâturage dans les zones pastorales du nord, du nord-est et du centre touchées par la sécheresse. Les moyens de subsistance dans ces régions ont été gravement touchés par l'insuffisance des pluies constatée pendant plusieurs campagnes consécutives depuis 2007, qui a provoqué la réduction progressive des troupeaux, sous l'effet conjugué d'une augmentation du taux de mortalité et d'une diminution du taux de reproduction. Plus de 3,6 millions de personnes, soit environ 50 pour cent de la population totale, nécessiteraient une aide alimentaire et autre d'urgence, et ce jusqu'à décembre 2009 au moins. Ces populations sont essentiellement concentrées dans les zones rurales et urbaines du sud et du centre, où l'effet conjugué d'éléments aggravants tels que les conflits, les déplacements de population civile, l'inflation et la sécheresse, ont peu à peu érodé la capacité des ménages à affronter les crises.

Au Soudan, la récolte de céréales de la campagne principale est en cours. Les résultats se ressentent de la vague de sécheresse prolongée qui a sévi de mai à juillet, et une Mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire est actuellement sur place pour évaluer la situation. On signale que dans plusieurs cas, la consommation de cultures en vert améliore la situation de la sécurité alimentaire, qui s'était fortement dégradée depuis août du fait de l'escalade des conflits et des déplacements associés. Ces conflits ont aggravé les problèmes de sécurité alimentaire qui surviennent habituellement au cours de la période de disette.

En République-Unie de Tanzanie, les récoltes de la campagne "msimu" de 2009 dans les régions à régime unimodal et celles de la campagne "masika" dans les zones à régime bimodal viennent d'être rentrées. Dans les zones à régime unimodal, la production est estimée bonne suite aux précipitations bénéfiques qui sont tombées de mars à mai. En revanche, à l'exception des régions de Kegera et de Kigoma, les pluies de la campagne "masika" sont arrivées en retard et en quantité inférieure à la moyenne dans la plupart des zones à régime bimodal du nord, du nord-est et des régions côtières, d'où une production inférieure à la moyenne et une détérioration des pâturages et des prairies. Dans le nord-est, les systèmes de subsistance pastoraux ont souvent été perturbés suite à une série de saisons des pluies insuffisantes entre 2005 et 2009, qui ont entraîné une dégradation de l'état des troupeaux et de la productivité, accompagnée d'une hausse des taux de mortalité. Les semis des cultures de la campagne "vuli" de 2009, qui contribuent à environ 30 pour cent de la production céréalière annuelle totale, viennent de commencer dans les zones à régime bimodal avec l'arrivée des premières pluies saisonnières. Si les précipitations "vuli" sont suffisantes tout au long de la campagne, la récolte de maïs vert devrait commencer en décembre. Selon les prévisions préliminaires officielles, la production céréalière de 2009 devrait atteindre 5,8 millions de tonnes, soit 4,2 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle rentrée en 2008.

En Ouganda, la récolte des cultures de la première campagne de 2009 s'est terminée début août. Dans la région d'Acholi, dans le nord du pays, l'arrivée tardive des pluies de la saison principale (mars-juillet), associée à une pluviosité inférieure à la moyenne entre avril et juillet, a gravement entravé le développement des cultures et la production de céréales et de légumineuses de la première campagne de 2009 devrait, selon les estimations, reculer de 50 pour cent par rapport à la moyenne, ce qui limitera la capacité des ménages à reconstituer leurs réserves alimentaires et à améliorer leur sécurité alimentaire après plusieurs années de déplacement en raison de l'insécurité civile. De même, dans le Karamodja, la faible pluviosité cumulée a compromis la croissance des cultures, en particulier du sorgho dont la récolte vient de commencer. L'accès du bétail, à l'eau et aux pâturages a également été limité. La dégradation progressive de l'état des troupeaux a souvent entraîné une baisse des prix des animaux sur le marché, ce qui a aggravé les termes de l'échange pour les éleveurs. En revanche, les disponibilités des principales plantes racines et tubercules sont normales dans la plupart du pays, ce qui permet de compléter en partie la ration alimentaire des ménages. La saison des pluies secondaires de 2009 aurait dû commencer fin septembre, mais la faiblesse du phénomène El Niño a contribué à la bonne répartition des précipitations depuis la mi-août, ce qui a poussé les agriculteurs à intensifier leurs activités et à procéder à la mise en terre précoce des cultures saisonnières. Les précipitations devraient se poursuivre tout au long de décembre, favorisant la production, avec toutefois quelques risques d'inondations, dans l'est en particulier.

Les prix se stabilisent, voire diminuent, tout en restant cependant bien au-dessus de la moyenne

Top

Dans l'ensemble, les prix des céréales sont encore au-dessus de la moyenne dans la région et dépassent en moyenne de 50 à 70 pour cent le niveau enregistré avant la crise de juin 2007. En République-Unie de Tanzanie, les prix de gros du maïs ont affiché un nouveau record, à savoir 419 USD la tonne en août 2009 à Dar es Salam, pour retomber ensuite à 334 USD la tonne en octobre. Ce prix dépasse encore de 30 pour cent celui relevé à la même époque en 2008. Au Kenya, le prix de gros du maïs à Nairobi a atteint un niveau record en mai 2009 (442 USD la tonne), pour redescendre ensuite à 364 USD la tonne en octobre 2009, soit encore 5 pour cent de plus qu'un an auparavant. En Ouganda (Kampala), le prix de gros du maïs a culminé à 355 USD la tonne en avril 2009, suite aux achats importants faits pour répondre aux besoins des écoles, des opérations de secours et des institutions. Depuis, le prix du maïs est retombé, passant à 294 USD la tonne en août 2009; ensuite, la tendance saisonnière s'est inversée et il est remonté à 345 USD la tonne en octobre 2009. En Éthiopie, le prix de gros du maïs, céréale la plus consommée, atteignait selon les rapports 270 USD la tonne en septembre 2009, soit nettement moins que le record de 600 USD la tonne relevé en septembre 2008. Ce prix reste analogue à celui enregistré au début de 2008, mais encore en hausse de 45 pour cent par rapport à la mi-2007. À la même époque, le prix de gros du sorgho blanc (principale denrée de base dans la plupart des régions de plaine du pays) à Addis-Abeba s'est stabilisé à environ 500 USD, soit bien au-dessous du prix record de 853 USD la tonne relevé en août 2008. Au contraire, le prix de gros du blé (essentiellement consommé dans les centres urbains) a affiché une tendance à la hausse de janvier à août 2009, passant de 443 USD à 617 USD la tonne, pour ne reculer qu'en septembre où il s'est établi à 483 USD la tonne, soit environ 47 pour cent de moins qu'un an auparavant. En Somalie, le prix de détail du sorgho roux à Mogadiscio est en recul depuis le début de l'année, se situant à 156 USD la tonne en septembre 2009, soit quelque 40 pour cent de moins que le niveau enregistré le même mois en 2008. Au Soudan, les prix de gros du blé et du Sorgho à Khartoum se sont montrés relativement stables d'avril à juillet 2009, puis ont commencé à grimper au début de la période de disette. En septembre 2009, le prix du blé atteignait 482 USD la tonne, soit 38 pour cent de moins qu'un an auparavant, tandis que celui du sorgho était de 519 USD la tonne, soit environ 13 pour cent de plus qu'en septembre 2008.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Afrique australe

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La préparation des sols en vue des semis de la campagne céréalière principale 2009/10 est en cours dans toute l'Afrique australe, et les gouvernements continuent de fournir leur appui pour renforcer la production céréalière, notamment en distribuant des engrais et des semences aux agriculteurs. Dans la plupart des pays, le gros des semis s'effectue habituellement en novembre. Dans certaines régions de l' Angola, au Botswana, en Namibie, dans l'ouest de la Zambie, dans le triangle du maïs en Afrique du Sud et dans le sud-est de Madagascar, les pluies ont été bien réparties au cours des dix derniers jours de septembre et en octobre, tandis qu'en Zambie, au Zimbabwe et au Mozambique, elles ont été inférieures à la moyenne. L'arrivée précoce des pluies saisonnières en certains endroits de la sous-région, associée à la distribution en temps voulu des intrants, devraient fournir un soutien aux activités agricoles en ce début de campagne. En Afrique du Sud, la superficie qu'il est prévu d'ensemencer en maïs devrait progresser de 6 pour cent par rapport à la campagne précédente, grâce à la réduction des semis de tournesol et à l'exploitation des jachères de blé. Toutefois, il est à redouter qu'un climat à tendance sèche dû au phénomène El Niño à la fin de 2009 ait un impact négatif sur le développement des cultures de la campagne principale au cours des prochains mois, et la situation doit être suivie de près.

Suite aux bonnes récoltes rentrées début 2009, du fait des bonnes conditions météorologiques et de l'utilisation accrue d'intrants agricoles, la situation de la sécurité alimentaire reste relativement stable dans toute l'Afrique australe. La production céréalière totale, y compris les récoltes de l 'Afrique du Sud qui est le plus gros producteur de la sous-région (dont la part s'élève à 50 pour cent de la production), est estimée à 30,6 millions de tonnes pour 2009, soit 4 pour cent de plus que le bon niveau de l'an dernier. À l'échelle nationale, les productions record enregistrées au Malawi, au Mozambique, en Zambie (maïs) et à Madagascar (riz), ont amélioré les disponibilités en céréales et contribué à stabiliser les prix. Au Zimbabwe, toutefois, malgré l'augmentation considérable de la récolte céréalière de 2009 (73 pour cent) par rapport à celle de l'an dernier qui avait souffert de la sécheresse, le pays est encore tributaire des importations à hauteur de 690 000 tonnes de céréales environ (soit près de 20 pour cent de la consommation totale) pour répondre à ses besoins de consommation pour la campagne commerciale 2009/10 (avril/mars). Seuls l' Afrique du Sud, l' Angola et le Lesotho ont enregistré une baisse de leur production céréalière par rapport à l'année précédente, en raison des inondations (en Angola) et de la réduction de la superficie ensemencée (Afrique du Sud et Lesotho). La récolte totale de maïs de 2009, principale denrée alimentaire de base de la sous-région, qui est estimée à 22 millions de tonnes, marque la quatrième hausse de production consécutive. En Afrique du Sud, la récolte de blé, qui représente plus de 90 pour cent de la production totale de blé de la sous-région, devrait s'achever en novembre. Selon les dernières estimations, la production chuterait de 6 pour cent par rapport à l'an dernier pour avoisiner 2 millions de tonnes, chiffre toutefois supérieur à la moyenne quinquennale.

En dépit de l'amélioration de la production céréalière totale en Afrique australe, des poches d'insécurité alimentaire persistent dans la sous-région, suite aux épisodes de mauvais temps en certains endroits au cours de la campagne agricole 2008/09, qui ont provoqué des pertes de récolte dans les zones touchées.

COMMERCE

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Selon les estimations de la FAO, les besoins totaux d'importations de céréales dans la sous-région (à l'exception de l'Afrique du Sud et de Maurice) auraient reculé de 18 pour cent au cours de la campagne commerciale 2009/10 par rapport à celle de 2008/09, du fait de la forte chute des besoins d'importation de maïs (34 pour cent de moins), suite à l'accroissement des niveaux de production en 2009 (tableau 9). Le Malawi et la Zambie sont pratiquement parvenus à l'autosuffisance en maïs et les excédents exportables de maïs d'Afrique du Sud s'élèvent à environ 2,1 millions de tonnes pour 2009/10. Au Botswana, en Namibie, au Zimbabwe, les besoins d'importations ont diminué cette année, de même qu'au Swaziland et à Maurice, tandis qu'ils se sont accrus en Angola et au Lesotho.


Tableau 9. Besoins d'importations et situation effective des importations* pour l'Afrique australe (non compris l'Afrique du Sud et Maurice) en 2009/10 et comparaison avec 2008/09
  Estimation des importations en 2008/09 Besoins d'importations en 2009/10 Besoins d'importations couverts** au début d'octobre 2009
 (milliers de tonnes)(milliers de tonnes)variation par rapport à 2008/09 (%)(milliers de tonnes)(%)
Total des céréales
Total 4 364 3 568 -18 1 192 33
Achats commerciaux3 9013 209-1895930
Aide alimentaire463359-2223365
Maïs
Total 1 912 1 260 -34 437 35
Achats commerciaux1 6041 129-3438334
Aide alimentaire193130-335542
*Les données d'importation disponibles varient d'avril au début d'octobre 2009.
** Contractés et/ou reçus.
Notes: Année commerciale avril/mars pour la plupart des pays. Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.


PRIX

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Les prix des denrées de base (exprimés en USD) affichent une tendance générale à la baisse depuis le début 2009. Toutefois, ils restent supérieurs à leur niveau d'avant la crise survenue il y a 2 ans, empêchant l'accès normal à la nourriture, ce qui accentue l'insécurité alimentaire des ménages vulnérables. Malgré des augmentations saisonnières depuis juillet, les prix du maïs en Zambie (moyenne nationale) et au Malawi (Lilongwe) ont reculé par rapport aux sommets atteints en février-mars, les disponibilités sur le marché ayant augmenté après les bonnes récoltes de 2009. Toutefois, en septembre, les prix étaient encore en hausse de 41 et 103 pour cent par rapport à ceux enregistrés deux ans auparavant. Les prix du maïs au Zimbabwe (Harare) ont eux aussi reculé après avoir atteint un niveau record en décembre 2008, mais ils donnent des signes de stabilisation suite aux réformes du marché introduites en mars 2009. Au Mozambique (Maputo), les prix du maïs semblent se stabiliser depuis mai et sont inférieurs à ceux de l'an dernier, tout en restant supérieurs à la moyenne. À Madagascar, les prix ont considérablement chuté depuis janvier 2009 et en septembre, ils avoisinaient ceux qui prévalaient à la même époque en 2007. En Afrique du Sud, les prix du maïs (blanc) et du blé baissent régulièrement depuis mi-2008, et en septembre, ils se situaient à 29 et 31 pour cent respectivement de moins que les niveaux enregistrés à la même époque en 2007.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

DERNIÈRES MESURES D'INTERVENTION PRISES EN AFRIQUE

Tchad

04-11-2009: le gouvernement a fixé des prix plafonds pour le mil, le maïs et le riz, à savoir respectivement 26 400 francs CFA (59,20 USD), 27 500 francs CFA (61,67 USD), 42 000 francs CFA (94,19 USD) le quintal.

Égypte

22-10-2009: l'interdiction qui pèse sur les exportations depuis mars 2008 devrait être maintenue pour une autre année et rester en vigueur jusqu'en octobre 2010, sauf dans le cas des brisures de riz, assujetties à la place à une taxe. Toutefois, cette restriction a été assouplie en février 2009 afin de permettre aux exportateurs de vendre du riz à l'étranger s'ils en livrent une quantité équivalente à l'organisme public chargé des achats de céréales, dans le cadre du programme de subventions alimentaires. Au titre des mesures révisées, le gouvernement a annoncé à la mi-octobre 2009 qu'il lancerait chaque mois des appels d'offre pour octroyer des licences d'exportation aux négociants et qu'il réviserait la valeur des taxes d'exportation sur le riz. Au total, entre 400 000 et 600 000 tonnes de riz devraient être exportées au cours de la campagne commerciale 2009/10 (septembre/août).

22-10-2009: le gouvernement a déclaré qu'il continuerait de subventionner les prix des denrées alimentaires de base (pain essentiellement) dans le cadre d'un programme social.

28-10-2009: le gouvernement a totalement libéralisé le prix des engrais.

Malawi

19-10-2009: Le gouvernement a levé l'interdiction qui pesait sur les exportations de maïs en septembre 2009 et prévoit d'exporter 80 000 tonnes de maïs au Kenya et au Zimbabwe touchés par la sécheresse, à un prix qui devrait s'élever à 340 USD la tonne.

30-10-2009: le gouvernement distribue quelque 6 678 tonnes de maïs aux 147 492 personnes estimées exposées à l'insécurité alimentaire par le Comité d'évaluation de la vulnérabilité du Malawi dans les districts de Balaka, Chikwawa et Nsanje. Cette intervention, dirigée par le Département de gestion des catastrophes, se poursuivra jusqu'en mars 2010.

4-11-2009: le gouvernement a fixé un prix minimum de soutien de 30,85 MWK (0,22 USD) le kilo pour le maïs pour la campagne agricole 2009/10.

Nigéria

19-10-09: le gouvernement fédéral a prévu de mettre sur le marché 25 000 tonnes de céréales diverses, qui seront prélevées sur la Réserve stratégique nationale. Ces produits, subventionnés à 30 pour cent, seront vendus comme suit: 50 kilos de maïs à 1 925 NGN (12,5 USD), 50 kilos de sorgho et de mil à 1 855 NGN (12 USD).

Ouganda

31-08-2009: le gouvernement a interdit les exportations de maïs et d'autres céréales.

République-Unie de Tanzanie

24-09-2009: le Ministère de l'agriculture a annoncé qu'il dégagerait 118 milliards de TZS (91 millions d'USD) pour subventionner le coût des intrants pour 2,1 millions d'agriculteurs en 2009/10. Cette subvention a augmenté de 50 pour cent par rapport à l'année précédente.

Zambie

23-7-2009: le Gouvernement zambien a annoncé la levée de l'interdiction qui pesait sur les expéditions de maïs et a commencé à autoriser l'exportation de cette céréale à hauteur de 100 000 tonnes.

19-10-2009: le gouvernement a totalement levé les droits d'importation de 5 pour cent qui frappaient l'huile végétale vierge.

19-10-2009: en vue de renforcer la croissance du secteur agricole, le matériel agricole n'est plus soumis à la TVA.

30-10-2009: le gouvernement a décidé de poursuivre son Programme de soutien pour les engrais à l'intention des petits exploitants. Le nombre de bénéficiaires est passé à 500 000, contre 250 000 l'an dernier. Ce élargissement a été rendu possible en réduisant de 50 pour cent la quantité d'engrais par ménage bénéficiaire (laquelle est passée de huit à quatre sacs de 50 kilos chacun).

Zimbabwe

19-10-2009: la réglementation des importations des denrées alimentaires en détaxe, qui est entrée en vigueur en mars, a été prolongée jusqu'en décembre 2009. Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'une vaste réforme économique qui comporte l'abandon du dollar du Zimbabwe au profit de l'adoption du dollar des États-Unis et du rand sud-africain en tant que monnaies légales, et qui autorise les négociants privés à intervenir sur le marché.

30-10-2009: le gouvernement a annoncé la mise en oeuvre d'un programme d'aide d'une valeur de 210 millions d'USD au profit des agriculteurs dans tous les secteurs. Ceux-ci auront accès à des prêts (sous forme de bons échangeables contre des intrants agricoles) accordés par les banques commerciales et remboursables à l'issue de la vente de leurs récoltes en 2010.

Asie

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Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

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Extrême-Orient

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Récoltes quasi exceptionnelles dans l'ensemble malgré une production céréalière réduite dans certains pays suite à la mousson insuffisante et aux inondations

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La récolte de riz de la campagne principale de 2009 est soit terminée soit en passe de l'être dans la sous-région. Les prévisions de la FAO établissent la production totale de céréales en 2009 (y compris le riz en équivalent paddy) à 1,07 milliard de tonnes, soit un peu moins que la récolte exceptionnelle de l'an dernier, qui s'élevait à 1,09 milliard de tonnes, mais toujours au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Dans certains pays toutefois, en dépit des incitations (prix attrayants et programmes de soutien aux intrants agricoles), le mauvais temps a assombri les perspectives de récolte. La récolte de riz, principale céréale de base de la sous-région, qui représente près de 50 pour cent de la production totale, devrait atteindre 601 millions de tonnes, soit 2,7 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de 2008, en raison des pertes importantes dues à la sécheresse et aux inondations qui ont sévi cette année. La récolte de blé plus abondante rentrée plus tôt dans l'année n'a pas suffi à compenser les pertes anticipées pour la récolte de riz en cours.

Le gros de la diminution de la production céréalière de cette année, essentiellement en ce qui concerne les cultures d'été telles que le riz et les céréales secondaires, devrait se constater en Inde, au Japon, en République de Corée, en République populaire démocratique lao et à Sri Lanka. En revanche, on prévoit une amélioration de la production par rapport à l'an dernier dans des pays comme le Cambodge, l' Indonésie, la République populaire démocratique de Corée, la Malaisie, le Myanmar et le Pakistan, qui ont moins souffert de l'irrégularité des moussons. Les autres pays, à savoir le Bangladesh, le Bhoutan, la Chine, les Philippines, la Thaïlande et le Viet Nam devraient enregistrer cette année une production céréalière qui avoisinera plus ou moins celle de l'année précédente.

Le blé d'hiver et de printemps a été récolté plus tôt dans l'année et le volume engrangé s'élève au total à 223 millions de tonnes, niveau record en hausse de plus de 3 pour cent par rapport au précédent sommet atteint en 2008. Les résultats des grands pays producteurs de blé de la sous-région ( Chine, Inde, Pakistan et Indonésie) sont en forte progression.

Tableau 10. Production céréalière de l'Asie ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Asie 285.4 278.6 296.6 269.3 276.4 268.5 601.5 623.0 606.4 1 156.2 1 178.0 1 171.5
Extrême-Orient 211.9 216.1 223.1 242.9 255.4 244.7 595.8 618.1 601.3 1 050.6 1 089.7 1 069.1
Bangladesh0.70.91.00.40.50.543.447.047.344.648.448.7
Chine109.3112.5115.0163.6175.9167.2187.4193.4197.2460.3481.7479.4
Inde75.878.680.640.437.033.8145.0148.7125.6261.2264.3240.0
Indonésie0.00.00.013.316.317.057.260.362.670.476.679.6
Pakistan23.321.524.04.23.73.78.310.49.635.835.637.3
Thaïlande0.00.00.04.14.54.532.131.731.836.236.136.3
Viet Nam0.00.00.03.63.73.735.938.739.039.542.442.8
Proche-Orient 45.9 35.6 44.6 20.6 16.2 18.9 5.0 4.2 4.5 71.5 56.0 68.0
Afghanistan4.32.65.10.80.60.80.60.60.75.73.96.6
Iran (République
islamique d')
15.09.813.05.12.93.23.32.62.823.515.319.0
Turquie17.217.820.511.410.812.00.60.80.829.229.333.2
Pays asiatiques
de la CEI
27.5 26.8 28.8 5.8 4.8 5.0 0.7 0.6 0.7 34.0 32.2 34.4
Kazakhstan16.416.017.03.22.42.60.30.30.319.918.719.8
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

En Chine (continentale), la récolte de la campagne secondaire de blé de printemps de 2009 s'est achevée en août et, selon les estimations, la production atteindrait 6 millions de tonnes, ce qui représente un volume record. La production totale de blé de 2009 est estimée à 114,9 millions de tonnes, chiffre record qui représente 2,2 pour cent de plus que le sommet déjà atteint l'an dernier et s'explique par le soutien des pouvoirs publics et les conditions météorologiques propices. En ce qui concerne la récolte de maïs de 2009 qui vient d'être rentrée, les résultats sont estimés à 158 millions de tonnes, ce qui est moins que le volume record de l'an dernier, mais plus que la moyenne sur cinq ans. La récolte de riz précoce de 2009, culture mineure qui représente moins de 20 pour cent de la production annuelle de paddy, a été rentrée en juillet. La production est estimée à quelque 38 millions de tonnes, soit environ 3,3 pour cent de plus que la bonne récolte de l'an dernier, du fait de l'augmentation des superficies et des rendements. Selon les prévisions officielles, la production totale de paddy de 2009 atteindrait 196 millions de tonnes, soit quelque 2 pour cent de plus que le record de l'an dernier. Du fait de cette récolte exceptionnelle, la Chine a supprimé à compter du 1er juillet les taxes à l'exportation qui pesaient sur certaines céréales, à savoir le blé (3 pour cent), le riz (3 pour cent) et les fèves de soja (5 pour cent). Elle a également supprimé les taxes spéciales portant sur l'exportation de certains engrais.

En Inde, suite à l'arrivée tardive de la saison des moussons, qui a été nettement insuffisante puisqu'elle n'a fourni que 77 pour cent de la pluviosité moyenne habituelle dans tout le pays, les récoltes Kharif de la campagne principale devraient fortement reculer. Selon les prévisions préliminaires de la FAO, la récolte de paddy s'élèverait à 126 millions de tonnes et celle de céréales secondaires à 34 millions de tonnes en tout, soit respectivement près de 16 et 9 pour cent de moins que le volume record enregistré l'année précédente. La récolte de riz étant actuellement touchée par la sécheresse, le gouvernement a interdit les exportations de cette céréale, à l'exception de la variété basmati. Plus tôt dans la campagne, le prix officiel de soutien du paddy a été relevé, passant de 850 INR à 950 INR (19,80 USD) le quintal, et des augmentations analogues ont été annoncées pour d'autres cultures vivrières. Le recul de la production de riz est en partie compensé par la récolte record de blé rentrée un peu plus tôt dans l'année, qui est estimée à 80,6 millions de tonnes. Bien que la production totale de céréales vivrières s'annonce en baisse pour cette campagne, la sécurité alimentaire globale du pays est jugée satisfaisante, grâce au niveau élevé des réserves alimentaires publiques disponibles et à la distribution de riz ou de blé à des prix subventionnés en vertu du Décret sur la sécurité alimentaire nationale, notamment à l'intention des familles qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté.

Au Pakistan, la récolte de paddy de 2009, qui est en cours, devrait atteindre le volume record de 9,6 millions de tonnes. Selon les estimations, la récolte de blé rentrée en juin serait elle aussi exceptionnelle, à savoir 24 millions de tonnes, soit quelque 3 millions de tonnes de plus que l'an dernier. Ces bons résultats s'expliquent par le relèvement du prix de soutien public, qui est passé à 940 PKR les 40g (11,40 USD), par le temps clément et par la vente d'engrais à prix subventionnés. La production de blé ayant augmenté, le pays devrait redevenir un exportateur net de cette céréale en 2009/10. En septembre, le gouvernement a supprimé les droits d'exportations de 35 pour cent qui frappaient le blé. En 2010, les exportations de riz devraient avoisiner 3 millions de tonnes.

En Thaïlande, qui est le plus gros exportateur de riz, la production de paddy de 2009 est provisoirement estimée à 31,8 millions de tonnes, soit plus qu'en 2008 et que la moyenne des cinq dernières années, mais légèrement moins que la récolte record de 2007. Les excédents exportables de riz pour la prochaine campagne sont estimés à 8,6 millions de tonnes environ de 10 millions de tonnes, niveau proche de celui de 2009, mais inférieur au volume quasi exceptionnel enregistré en 2008. Le gouvernement a fixé le prix garanti à l'exploitation pour la deuxième récolte de paddy à 11 800 THB (332 USD) la tonne, dans le cadre d'un nouveau programme d'intervention qui a démarré le 16 mars et s'est prolongé tout au long de juillet. Ce programme d'intervention aurait débouché sur l'achat de 4,1 millions de tonnes de paddy, d'une valeur estimée à 46 millions de THB (1,4 milliard d'USD). Une récolte record est officiellement prévue au Viet Nam pour le paddy en 2009, ce qui pourrait donner des excédents exportables sans précédent (environ 6 millions de tonnes de riz) pour 2010. Selon les rapports, les sociétés détenues par l'État ont été chargées d'acheter jusqu'à 2 millions de tonnes de riz pour soutenir la production de la deuxième campagne de paddy.

La hausse des exportations et la baisse des importations maintiendront le volume des échanges céréaliers pratiquement au même niveau

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L'Extrême-Orient en tant que sous-région est en général un exportateur net de riz et un importateur net de blé. En 2010, malgré un léger recul de la production de riz de 2009, la progression des stocks de report de la récolte de 2008 devrait contribuer à l'augmentation des exportations de riz (c'est-à-dire des excédents exportables) par rapport à l'année précédente, des principaux exportateurs de riz de la sous-région, comme la Thaïlande, le Viet Nam et le Pakistan. La récolte record de blé de 2009, en revanche, devrait entraîner une augmentation des exportations et une réduction des importations brutes et nettes lors de la campagne 2009/10 (essentiellement en 2010) par rapport aux chiffres correspondants relevés l'année précédente dans plusieurs pays, à savoir les Philippines, le Bangladesh, le Pakistan et la Chine (voir le tableau 11). Le commerce total, qui représente la somme des importations et des exportations de blé et de riz, devrait rester pratiquement inchangé. Toutefois, l'accroissement des disponibilités exportables et la moindre demande d'importation devraient faire fléchir les cours internationaux de ces produits, tout autre chose demeurant identique par ailleurs.

Tableau 11. Extrême-Orient - Échanges indicatifs de riz et de blé prévus en 2009/10 (en milliers de tonnes)1/
  2008/09 Moyenne 2004/05-2008/09 2009/10 2009/10 par rapport à 2008/09
(%)
2009/10 par rapport à la moyenne
(%)
Exportations
Riz (usiné)24 00923 72924 6132.53.7
Blé2 6783 0004 44065.848.8
Importations
Riz (usiné)8 0908 2727 670-5.2-7.3
Blé30 93630 80828 539-7.7-7.4
Situation nette     
Exportations nettes de riz15 91915 45716 9446.49.6
Exportations nettes de blé28 25827 80824 099-14.7-13.3
Volume total des échanges 2/     
Riz (usiné)32 09932 00132 2830.60.9
Blé33 61433 80832 979-1.9-2.5
Riz et blé65 71365 80965 262-0.7-0.8

1/ Les chiffres concernant les échanges de riz de la plupart des pays sont donnés pour la deuxième année mentionnée; pour le blé, les chiffres se rapportent pour la plupart des pays à la campagne commerciale juillet/juin.
2/ Importations plus exportations.


Les prix des produits alimentaires restent élevés dans plusieurs pays

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Les prix nominaux des denrées alimentaires de base, riz et blé essentiellement, ont reculé par rapport au sommet de 2008 mais restent très élevés par rapport aux niveaux d'avant la crise alimentaire dans plusieurs pays. L'effet des prix sur la consommation alimentaire totale des populations vulnérables devrait être encore considérable.

En Inde, qui n'a pratiquement pas pris part aux échanges cette année, les prix du riz à Mumbai, par exemple, se sont envolés depuis juin en prévision de la récolte de la campagne principale Kharif touchée par la sécheresse, et ont augmenté de 35 pour cent en octobre 2009 par rapport à ceux enregistrés le même mois deux ans auparavant. Les prix du blé ont suivi la même tendance ces derniers mois, mais en raison de la bonne production intérieure, ils n'ont grimpé que de 19 pour cent par rapport au niveau d'il y a deux ans. Cette hausse est légèrement plus marquée que l'inflation économique générale.

Au Pakistan, l'un des principaux exportateurs de riz, le prix intérieur a plus ou moins suivi la tendance des cours mondiaux d'exportation (cours thaïlandais, par exemple). En termes nominaux, les derniers prix mensuels de détail du riz dans la région centrale de Multan ont augmenté de 63 pour cent par rapport au niveau d'il y a deux ans. En revanche, les prix de détail du blé ont régulièrement augmenté ces deux dernières années, aussi bien en termes nominaux que réels. Au Pakistan, le prix du blé se ressent des exportations transfrontalières à destination de l'Afghanistan voisin.

Aux Philippines, pays importateur net de riz, le prix national moyen a suivi de très près la tendance du prix d'exportation thaïlandais en USD. En termes nominaux, le prix de détail du riz en septembre 2009 avait augmenté d'environ 30 pour cent par rapport au niveau d'il y a deux ans. Les prix intérieurs du maïs sont actuellement en baisse suite à la récolte record rentrée en 2009.

Au Bangladesh, les prix des denrées de base ont diminué pour retomber à leur niveau d'avant la crise alimentaire de 2008. Le prix de détail du riz (moyenne nationale) s'élevait à 19 BDT le kilo en septembre 2009, soit 40 pour cent de moins que le sommet d'avril 2008 et 12 pour cent de moins qu'en septembre 2007. Le prix de détail de la farine de blé (moyenne nationale) aurait atteint 15,3 BDT le kilo en septembre 2009, soit 51 pour cent de moins qu'en septembre 2008 et 35 pour cent de moins que le prix enregistré le même mois il y a deux ans.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 





Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Proche-Orient

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Dans toute la sous-région, les semis des céréales d'hiver de 2010 devraient débuter en novembre avec l'arrivée des premières précipitations saisonnières. La production céréalière de 2009 est estimée à 66,3 millions de tonnes, contre 56,5 millions de tonnes l'an dernier, lorsque la sécheresse extrême avait dévasté les cultures. Les récoltes de blé et d'orge, rentrées entre juin et août, ont bénéficié de précipitations supérieures à la moyenne et bien réparties dans les principaux pays producteurs tels que la Turquie, la République islamique d'Iran et l' Afghanistan.

En revanche, en Iraq, le temps généralement mauvais qui a sévi durant presque toute la campagne céréalière a entraîné un fort recul de la production de céréales d'hiver. Le manque d'eau et la forte salinité des sols ont entravé les cultures, obligeant les exploitants à réduire les semis, souvent de jusqu'à 50 pour cent. La production totale de blé et d'orge de 2009 atteindrait à peine 1,8 million de tonnes, soit un peu plus que le volume récolté en 2008 qui était le plus bas enregistré ces derniers temps. En Israël, la production de blé de 2009 est estimée à 80 000 tonnes, soit 35 pour cent de plus que l'année précédente, mais toujours nettement au-dessous de la moyenne des cinq dernières années (à savoir 130 000 tonnes), suite à la sécheresse prolongée qui sévit dans le Néguev, la plus grande région productrice du pays. Au Yémen, selon une récente Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, la production céréalière de 2009 serait moyenne. Toutefois, la situation de la sécurité alimentaire s'aggrave dans les gouvernorats du nord de Sa'ada et Amran où, en raison de l'escalade du conflit, le nombre de PDI a augmenté ces trois derniers mois, passant de 100 000 à 150 000 personnes.

En République islamique d'Iran, la récolte de blé rentrée en juin-juillet 2009, estimée à 13 millions de tonnes, affiche une reprise par rapport à celle de 2008 qui avait souffert de la sécheresse. Les résultats restent au-dessous de la moyenne quinquennale (13,63 millions de tonnes) et nettement inférieurs au volume record de 15 millions de tonnes enregistré en 2007. De ce fait, le pays devrait importer quelque 3,5 millions de tonnes de blé au cours de la campagne commerciale 2009/10 (avril/mars), soit nettement moins que le volume estimatif pour 2008/09, qui était de 8,5 millions de tonnes. En Afghanistan, grâce à la bonne répartition des précipitations, à l'utilisation accrue de semences améliorées et d'engrais et à l'expansion de la superficie ensemencée (probablement en raison du succès du programme de réduction des cultures de pavot), la récolte de blé d'hiver et de printemps aurait de source officielle atteint 5,06 millions de tonnes, volume record qui représente 93 pour cent de plus que la production de 2008, qui avait souffert de la sécheresse.

Pays asiatiques de la CEI

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Dans les huit pays asiatiques de la CEI, la récolte céréalière de 2009 touche à sa fin. La production céréalière totale atteindrait un record de 34,2 millions de tonnes, soit 7 pour cent de plus qu'en 2008. La production a augmenté dans la plupart des pays d'Asie centrale grâce au temps favorable et à l'expansion de 6 pour cent des superficies ensemencées. La récolte céréalière a légèrement baissé par rapport à l'année précédente en Azerbaïdjan et a fortement reculé en Arménie et en Géorgie (13 et 8 pour cent de moins respectivement).

Au Kazakhstan, la production céréalière de cette année s'est chiffrée à 19,8 millions de tonnes, soit 6 pour cent de plus qu'au cours des années précédentes et 23 pour cent de plus que la récolte moyenne de cinq dernières années. Cette croissance fait suite à l'augmentation des semis (8 pour cent de plus) qui n'a été que partiellement entravée par une légère baisse des rendements. Au cours de la campagne commerciale 2008/09, les exportations céréalières du Kazakhstan ont reculé pour s'établir à 6,2 millions de tonnes environ. On prévoit actuellement une progression des exportations de quelque 6 pour cent pour la campagne commerciale 2009/10. Les semis de 2010 (prévus pour le printemps prochain pour la plupart) devraient progresser de 8,3 pour cent et, selon les premières prévisions, la production devrait augmenter d'environ 6 pour cent par rapport à cette année.

Au Tadjikistan, la production céréalière de 2009 a atteint le niveau record de plus d'un million de tonnes, soit 29 pour cent de plus qu'en 2008 et nettement au-dessus de la moyenne quinquennale. Le Tadjikistan dépend toujours des importations céréalières (blé en particulier). En 2008/09, les importations de blé ont atteint 1 million de tonnes environ, mais elles pourraient reculer en 2009/10 du fait de la hausse de la production intérieure.

Au Kirghizistan, la production céréalière totale de 2009 a progressé de 9 pour cent, avec une augmentation de 16 pour cent de la production de blé. Cette progression tient à l'expansion des superficies ensemencées et à l'amélioration des rendements suite aux bonnes conditions météorologiques. Le Kirghizistan continue d'importer du blé du Kazakhstan en grandes quantités, en raison de la mauvaise qualité de son blé. Le Turkménistan et l'Ouzbékistan ont également rentré de meilleures récoltes (blé notamment) en 2009, et ces deux pays envisagent d'accroître leurs semis de blé cette année en réduisant les superficies sous coton qui connaissent des problèmes d'irrigation.

En Arménie, selon les estimations, la production céréalière aurait chuté de 13 pour cent en 2009, en raison des vagues de sécheresse qui ont frappé plusieurs régions du pays. En Azerbaïdjan, une récolte proche de celle de l'année précédente a été rentrée en 2009. La production céréalière de l'année prochaine devrait reculer en partie du fait du manque d'intrants et d'engrais dans le pays. Suite aux mauvaises conditions météorologiques et au manque de matériel en Géorgie, la récolte céréalière a perdu 8 pour cent par rapport à 2008 et 25 pour cent par rapport à la production moyenne des cinq dernières années. Les mauvaises conditions météorologiques ont entraîné un recul global d'environ 10 pour cent de la superficie consacrée aux céréales et une baisse des rendements du blé et de l'orge semés en hiver, ce qui n'a été qu'en partie compensé par les rendements supérieurs à la moyenne enregistrés pour le maïs.

DERNIÈRES MESURES D'INTERVENTION PRISES EN ASIE

Bangladesh

23-10-2009: le gouvernement a levé l'interdiction qui pesait sur les exportations de riz depuis novembre 2008 et a autorisé les négociants privés à exporter 10 000 tonnes de riz parfumé entre le 1er septembre et le 31 décembre 2009.

Chine

12-10-2009: le Conseil d'État a relevé le prix minimum d'achat du blé, qui passe de 60 CNY la tonne à 1 720-1 800 CNY (252-264 USD la tonne). Le prix minimum d'achat du riz serait aussi relevé. Le gouvernement continue en outre d'acheter d'autres cultures principales, y compris du maïs, du soja et du colza, pour constituer des réserves publiques afin de stabiliser la production intérieure.

23-10-2009: les taxes à l'exportation sur le blé et le riz (3 pour cent), la farine de blé, l'amidon de blé et la farine de riz (8 pour cent), le soja (5 pour cent) et la farine de soja (10 pour cent) ont été supprimées. Les taxes sur les exportations de maïs avaient déjà été levées en 2008.

Inde

20-08-2009: le gouvernement a relevé de 5,40 pour cent le prix minimum de soutien du riz, qui est passé à 950 INR le kilo (198 USD la tonne).

22-10-2009: le gouvernement a abaissé de 18 pour cent le prix minimum à l'exportation du riz basmati, qui est passé de 1 100 USD la tonne en janvier 2009 à 900 USD la tonne.

22-10-2009: Les importations de sucre en franchise de droits ont été maintenues jusqu'en mars 2010 pour le sucre brut et jusqu'en novembre 2009 pour le sucre blanc.

22-10-2009: le gouvernement a annoncé le maintien de l'interdiction frappant l'exportation de riz autre que basmati qui avait été introduite en 2008, en vue de la récolte de riz exceptionnellement faible prévue en 2009/10. En vertu des nouvelles dispositions, l'interdiction sera maintenue jusqu'à la mi-2010.

22-10-2009: le gouvernement a annoncé la vente d'un million de tonnes de blé supplémentaires prélevées sur les réserves stratégiques en vertu du programme de vente sur le marché libre, après avoir vendu dans les mêmes conditions, le 18 août 2009, 3 millions de tonnes de blé et 2,5 millions de tonnes de riz prélevées sur les réserves publiques.

27-10-2009: le gouvernement a annoncé le retrait de la taxe d'importation de 70 pour cent imposée sur certaines variétés de riz pour stimuler les disponibilités, les pluies de mousson tardives et irrégulières ayant entraîné une réduction significative des semis et de la production de la campagne principale (Kharif). Les importations en franchise de droits du riz semi-usiné ou usiné seront désormais autorisées jusqu'au 30 septembre 2010.

Indonésie

22-10-2009: l'Agence logistique (Bulog) prévoit de mettre sur le marché 2 250 tonnes de riz pour éviter une flambée des prix avant la récolte de deuxième campagne.

Japon

22-10-2009: le Japon réduit le prix du blé importé qu'il vend aux minoteries nationales de 23 pour cent en moyenne, le faisant passer à 49 820 JPY (549 USD) la tonne.

Pakistan

23-10-2009: pour contrecarrer la hausse des prix des aliments, en particulier du sucre, la Cour suprême de Lahore a ordonné aux négociants de garantir un prix au détail de 40 PKR le kilo (0,50 USD), soit une baisse de 27 pour cent par rapport au sommet du mois dernier.

23-10-2009: le gouvernement a supprimé le droit d'exportation de 35 pour cent qui avait été imposé sur les produits à base de blé en 2007 du fait des pénuries et du niveau élevé des prix intérieurs.

Philippines

28-10-2009: l'Autorité nationale de l'alimentation a annoncé qu'elle autoriserait les négociants du secteur privé à importer jusqu'à 563 000 tonnes de riz par an. Cette mesure vise à renforcer la participation des marchés avant la libéralisation du secteur, qui verra notamment la suppression des restrictions quantitatives sur les importations, en 2012.

Sri Lanka

23-10-2009: les engrais continuent d'être subventionnés à Sri Lanka. Le gouvernement fournit à chaque agriculteur cinq kilos d'engrais, d'une valeur comprise entre 9 000 LKR (78,60 USD) et 350 LKR (7,50 USD), pour soutenir le secteur rizicole.

Thaïlande

21-10-2009: le 17 juillet, le Comité national de la politique sur le riz a décidé de mettre sur le marché 763 920 tonnes de riz prélevées sur les stocks d'intervention reportés de la campagne commerciale 2008/09, dont 300 000 tonnes de riz parfumé, par le biais d'appels d'offre pour le marché intérieur et d'exportation.

22-10-2009: le programme d'intervention mis en place par le gouvernement pour le riz, qui devait prendre fin le 30 juillet 2009, a été reconduit en septembre pour un mois, suite aux protestations. Le prix du riz blanc 100% B, qui sert de référence, a été maintenu à 535 USD la tonne.

Viet Nam

08-09-2009: l'Association vietnamienne pour l'alimentation (AVA) a confirmé l'achat de 400 000 tonnes de riz décortiqué pour reconstituer les réserves publiques dans le cadre de la première phase du plan d'achat annoncé par le gouvernement à la mi-juin. En vertu de ce plan, la AVA est chargée d'acheter deux millions de tonnes de riz d'été-automne pour éviter une baisse des prix intérieurs au plus fort de la récolte, lorsque la demande d'exportation est faible.

22-10-2009: Le Viet Nam interdira les exportations de riz à destination de pays où les ventes feraient concurrence aux contrats publics négociés par les deux principaux organismes exportateurs sous le contrôle de l'État. Selon l'Association vietnamienne pour l'alimentation, à partir du 1er août, les exportateurs ne seront plus autorisés à vendre du riz à des sociétés étrangères qui ont signé des contrats bénéficiant du soutien du gouvernement, ou à des négociants étrangers qui sont en concurrence sur des marchés où le Viet Nam espère conclure des contrats.

Kazakhstan

28-10-2009: le Ministère de l'agriculture a annoncé que, pour tenter d'améliorer la compétitivité de ses exportations céréalières, il dépenserait 33 millions d'USD pour subventionner les expéditions à destination des ports de la Baltique et de la mer Noire.

Amérique latine et Caraïbes

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Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

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Amérique centrale et Caraïbes

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Selon les prévisions de la FAO, la production céréalière totale de 2009 de la sous-région s'établirait à 41,2 millions de tonnes, soit environ 3 pour cent (1,4 million de tonnes) de moins que le record de l'année précédente mais toujours 2,4 millions de tonnes de plus que la moyenne des cinq dernières années.

Au Mexique, la récolte des céréales secondaires de la campagne principale de 2009, culture pluviale d'été qui représente quelque 75 pour cent de la production annuelle, est en cours dans les États de Guanajuato, Mexico, Jalisco et Puebla. En dépit de la sécheresse extrême qui a sévi dans certains des États susmentionnés, y compris à Aguascalientes, tout au long de juillet et qui aurait touché 840 000 hectares, la production devrait être très proche du niveau record rentré en 2008. De fait, en septembre, l'augmentation des disponibilités d'eau enregistrée dans la plupart des États agricoles, associée à des programmes de réensemencement des cultures à cycle court et des cultures fourragères, a amélioré les perspectives de récolte. Le sorgho d'été est actuellement moissonné. La production de 2009 s'annonce excellente, et l'on escompte un volume record de 6,2 millions de tonnes. En ce qui concerne la récolte de l'année prochaine, la préparation des sols est en cours pour les importants semis de blé d'hiver, à récolter en 2010, dans la quasi-totalité des zones entièrement irriguées des États du nord-ouest.

Au Guatemala, qui a souffert d'un long épisode de sécheresse au milieu de l'été de 2009, les précipitations ont été inférieures à la normale dans le couloir aride de l'Oriente. Par conséquent, les récoltes de haricots et de maïs de la campagne primera sont réduites en certains endroits et la superficie consacrée aux cultures de la campagne postrera est en recul. Toutefois, cette situation ne devrait pas avoir un impact très important sur la production nationale totale, étant donné que les dégâts ont été localisés et en partie compensés par des résultats en hausse dans les zones où de nombreux agriculteurs avaient effectué les semis plus tôt, pour profiter des premières pluies de mai. L'arrivée tardive des précipitations en novembre n'a pas permis d'améliorer les perspectives de récolte.

Au Costa Rica, en El Salvador, au Honduras et au Nicaragua, la récolte du maïs de la première campagne de 2009 touche à sa fin. Les semis de la deuxième campagne, notamment de haricots, ont souffert de la sécheresse en certains endroits. Les pluies violentes tombées pendant la première semaine de novembre ont entraîné des inondations et des glissements de terrain en El Salvador et au Nicaragua, provoquant des pertes de vie humaine et des dégâts à l'infrastructure et au secteur agricole. En ce qui concerne les céréales et les haricots, les dommages n'ont pas encore été évalués.

La campagne agricole a été également bonne en Haïti, où la récolte du maïs de la première campagne s'est achevée en juillet-août et où les semis de la deuxième campagne, à récolter à la fin de l'année, sont bien avancés. Les prévisions établissent provisoirement la production totale de maïs de 2009 à 230 000 tonnes, soit 15 pour cent de plus qu'en 2008 et 12 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes. Ces chiffres s'expliquent principalement par une augmentation de 10 pour cent de la superficie sous maïs et par les effets bénéfiques de la bonne répartition des précipitations, ce à quoi il faut ajouter les subventions publiques versées pour les intrants.

En Jamaïque, la récolte du maïs de la campagne principale de 2009 est terminée et la production est estimée inférieure à la moyenne. En dépit de la pluviosité supérieure à la moyenne enregistrée au début de la principale saison des pluies (avril-septembre), des déficits hydriques ont été constatés entre juin et septembre. Étant donné qu'environ 95 pour cent des terres céréalières ne sont pas irrigués, la faible pluviosité cumulée a eu une incidence négative sur les rendements par hectare.

À Cuba, les premières estimations concernant l'importante récolte de riz de 2009, qui est rentrée actuellement, sont positives. Les estimations établissent la production au niveau record de 500 000 tonnes environ, soit bien plus que les résultats déjà bons de 2088 (436 000 tonnes). Les perspectives favorables concernant la production tiennent à l'augmentation de la superficie ensemencée, en hausse de près de 15 pour cent par rapport à 2008, ainsi qu'à la mise en oeuvre de politiques publiques pour stimuler la production intérieure des denrées de base.

En dépit d'une récente révision à la baisse des estimations, la production de riz paddy de la  République dominicaine de 2009 se situe à 788 000 tonnes, soit toujours 3 pour cent de plus qu'en 2008 et bien plus que la moyenne des cinq années précédentes.

Tableau 12. Production céréalière de l'Amérique latine et des Caraïbes ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Amérique latine
et Caraïbes
27.0 21.1 20.5 127.7 137.7 118.3 24.5 26.4 27.4 179.2 185.2 166.2
Amérique
centrale et
Caraïbes
3.6 4.0 4.1 34.0 36.1 34.5 2.4 2.5 2.6 40.0 42.6 41.2
Mexique3.64.04.129.731.930.10.30.20.233.536.134.4
Amérique
du Sud
23.4 17.1 16.4 93.7 101.7 83.8 22.1 23.9 24.8 139.2 142.6 125.0
Argentine16.38.37.526.627.016.71.11.21.444.036.625.6
Brésil4.15.95.353.961.653.711.312.112.669.379.671.5
Colombie0.00.00.01.91.91.82.42.42.64.34.34.5
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.


Amérique du Sud

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La récolte du blé d'hiver de 2009 a commencé ou est bien avancée dans l'ensemble de la sous-région. Les prévisions établissent pour l'instant la production totale de blé de 2009 de l'Amérique du Sud à 16,4 millions de tonnes, soit 4 pour cent de moins que le volume déjà médiocre de 2008 et 22 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes (21,1 millions de tonnes). Au total, la superficie ensemencée n'a atteint que 6,8 millions d'hectares, du fait essentiellement de la sécheresse prolongée qui sévit en Argentine depuis le mois de mai.

En Argentine, la récolte du blé d'hiver vient de commencer dans les provinces du nord-est et dans les zones septentrionales de Santa Fe. À ce jour, les rendements enregistrés dans ces provinces sont nettement inférieurs à la productivité nationale moyenne, et les prévisions préliminaires concernant les récoltes sont mauvaises du fait des conditions météorologiques défavorables qui ont régné aux principaux stades de développement des cultures. En revanche, bien que la récolte n'ait pas encore commencé, les perspectives sont bonnes dans les provinces d'Entre Rios, dans le sud de Santa Fe et dans la plupart des zones agricoles de Buenos Aires, ce qui pourrait compenser en partie le recul de la production attendu dans les autres régions. Néanmoins, la production totale de blé de 2009 est estimée provisoirement à seulement 7,5 millions de tonnes, soit l'un des volumes les plus faibles jamais enregistrés et environ la moitié de la moyenne des cinq années précédentes.

Étant donné les faibles résultats attendus pour la campagne en cours, les excédents exportables de blé accuseront probablement un fort recul durant la campagne commerciale 2009/10, passant à 1,5 ou 2 millions de tonnes seulement, contre 3,8 millions de tonnes expédiées en 2008/09 et plus de 10 millions de tonnes en 2007/08.

En Uruguay, le blé d'hiver de 2009 sera récolté à partir de novembre dans les États producteurs de Colonia, Soriano, Río Negro et Paysandú. Stimulée par les faibles coûts de production (le prix de l'urée a baissé de 48 pour cent et celui des engrais phosphatés d'environ 50 pour cent) par rapport à la même période en 2008 ainsi que par des conditions météorologiques propices, la production devrait doubler par rapport aux résultats déjà bons obtenus en 2008, pour atteindre 1,4 million de tonnes. L'Uruguay devrait accroître ses exportations de blé en 2009/10 grâce aux nouveaux débouchés commerciaux offerts par le recul de la production de l'Argentine.

Au Brésil, la récolte du blé d'hiver de 2009 est déjà bien avancée dans l'État du Paraná et vient de commencer dans le Rio Grande do Sul, le deuxième État producteur de blé. Les prévisions préliminaires laissent entrevoir une production de 5,3 millions de tonnes, ce qui est un peu moins que les projections faites précédemment et proche du volume quasi-record de l'an dernier, à savoir 5,9 millions de tonnes. Les bons résultats escomptés s'expliquent en partie par les mesures prises par le gouvernement fédéral afin de réduire la dépendance du Brésil à l'égard des marchés extérieurs pour répondre à la demande intérieure.

La récolte du maïs de la deuxième campagne de 2009 s'est achevée en août et la production totale (première et deuxième campagnes) dans la sous-région de l'Amérique du Sud est estimée à 74,8 millions de tonnes, soit bien moins qu'en 2008 mais proche de la moyenne des cinq années précédentes. Au Brésil, principal producteur de maïs de la sous-région, le volume total de maïs rentré en 2009 s'est élevé à 51,1 millions de tonnes, soit environ 13 pour cent de moins que le niveau record obtenu en 2008. En revanche, la production de maïs a chuté en Argentine, passant à seulement 12,7 millions de tonnes, soit 42 pour cent de moins qu'en 2008.

Les semis du maïs d'été de la campagne principale, à récolter en 2010, ont démarré dans tous les pays du sud de la sous-région et touchent à leur fin dans plusieurs pays. En Argentine, les intentions de semis officielles laissent entrevoir une superficie d'environ 1,9 million d'hectares, en recul de 44 pour cent par rapport à l'an dernier. Cette diminution est due principalement au démarrage tardif des semis du fait du faible niveau d'humidité des sols. En sus des pénuries d'eau, les producteurs de maïs connaissent de graves difficultés financières, suite aux mauvais résultats de la dernière campagne et à la faiblesse des cours céréaliers.

Au Brésil, les semis du maïs de la campagne principale de 2010 ont commencé en septembre et ont bénéficié des précipitations abondantes tombées dans la plupart des États du centre et du sud. L'intensité des précipitations et leur bonne répartition ont favorisé le développement des cultures dans la plupart du pays mais, en dépit du temps propice à l'époque des semis, les prévisions préliminaires concernant la superficie ensemencée font état de 13,7 millions d'hectares, ce qui représente un recul de quelque 4 pour cent par rapport à l'an dernier. Dans le nord-est du pays, les semis commenceront en février.

Prix

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Dans les pays d'Amérique centrale et des Caraïbes, les prix des denrées alimentaires de base ne cessent de baisser après avoir culminé à la mi-2008, tout en restant en général bien supérieur au niveau d'avant la crise.

Au Guatemala, le prix du riz continue à reculer du fait, en partie, de la bonne récolte de 2009 actuellement rentrée, qui n'a pas souffert de la sécheresse. Le prix de gros du maïs blanc a aussi constamment baissé; il représente maintenant 14 pour cent de moins qu'en octobre 2008 et est quelque peu inférieur au niveau d'avant la crise. Les prix du maïs sont aussi passés au-dessous du niveau d'avant la crise au Nicaragua et en El Salvador, du fait des récoltes globalement bonnes rentrées cette année. En revanche, le prix des tortillas de maïs est resté en général stable ces 12 derniers mois. Au Nicaragua, le prix de gros du riz (deuxième qualité) à Managua a reculé de 10 pour cent au cours de l'année passée, mais il reste encore près de 53 pour cent au-dessus du niveau d'avant la crise.

Au Mexique, les prix des haricots noirs sont restés à un niveau record. Ils ont commencé à grimper au début de 2008. Cette tendance à la hausse est favorisée par les mauvaises prévisions concernant la production des cultures de printemps et d'été. Dans certains des grands États producteurs, à savoir Zacatecas, Chihuahua, Durango et Sonora, qui représentent plus de 70 pour cent de la totalité de la production nationale de haricots, on signale un recul d'environ 20 pour cent de la superficie ensemencée pour la campagne 2009. En outre, la cherté du transport et l'absence de réserves nationales pour couvrir la demande intérieure contribuent à maintenir les prix à un niveau élevé.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

En Haïti, les estimations officielles concernant le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire continuent d'être révisées à la baisse. Selon la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) à la fin du mois de juillet, la population en proie à l'insécurité alimentaire est passée à 1,9 million, soit 25 pour cent de moins que le chiffre estimatif du trimestre précédent. Les prix intérieurs ont reculé ou sont restés stables (exception faite d'une légère hausse ces derniers mois dans le cas du riz et du sorgho) depuis le sommet de la mi-2008. Cette situation s'explique en partie par les bons résultats de 2008 et par la bonne production estimée pour 2009.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

En Amérique du Sud, les prix du blé sur le marché argentin ont poursuivi ces derniers mois la tendance à la hausse amorcée en février 2009, ce qui s'explique principalement par le recul spectaculaire de la production de blé que le pays a connu pour la deuxième année consécutive. Le prix de gros du blé sur le marché de Cordoba a progressé de 10 pour cent de septembre 2008 à septembre 2009, et au cours des seuls trois derniers mois, il a augmenté de 13 pour cent, une diminution des semis et de la production étant attendue l'année prochaine.

Au Brésil, qui importe plus de la moitié du blé dont il a besoin, les prix de cette céréale ont augmenté de décembre 2008 à août 2009, tout en restant bien inférieurs au niveau d'il y a deux ans, du fait du fléchissement des cours mondiaux. En dépit des bons résultats obtenus ces deux dernières années, le pays devra encore importer plus de la moitié de ses besoins de consommation en 2009/10, en faisant appel essentiellement à des pays en dehors du Mercosur. L'évolution des prix intérieurs du blé devrait continuer de suivre de près celle des marchés internationaux.

En Uruguay, les prix n'ont cessé d'augmenter au cours de l'année écoulée, mais ils devraient être en baisse suite à l'excellente récolte de blé qui va arriver sur les marchés à partir de la mi-novembre.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

DERNIÈRES MESURES D'INTERVENTION PRISES EN AMÉRIQUE LATINE ET AUX CARAÏBES

Argentine

23-10-2009: les restrictions frappant les exportations de blé et de maïs ont été supprimées, les principaux exportateurs et minotiers ayant accepté d'assurer un bon approvisionnement des marchés intérieurs. Le gouvernement octroiera des licences d'exportation en 2009/10, en contrepartie de quoi les exportateurs s'engagent à mettre sur le marché intérieur 6,5 millions de tonnes de blé et 8 millions de tonnes de maïs. En outre, les taxes frappant les exportations de blé et de maïs seront supprimées pour les petits et moyens agriculteurs.

Brésil

30-10-2009: le gouvernement a limité les licences d'exportation pour la farine de blé, le vin et les huiles en provenance de l'Argentine, afin de soutenir l'industrie meunière dans le sud du pays, qui a pâti des incitations offertes par l'Argentine aux exportateurs de farine de blé.


Amérique du Nord, Europe et Océanie

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Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Amérique du Nord

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La superficie consacrée au blé d'hiver devrait de nouveau reculer aux États-Unis

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Aux États-Unis, les semis de blé d'hiver en vue de la récolte de 2010 étaient terminés à 75 pour cent environ à la fin octobre, ce qui est toutefois un peu au-dessous de la moyenne quinquennale (85 pour cent environ) à ce stade de la campagne. Les retards se sont concentrés pour l'essentiel dans le Midwest et dans le Delta, où le temps humide a entravé la récolte de soja de 2009. Les terres qui viennent d'être consacrées au soja passent normalement sous blé d'hiver l'année suivante. Toutefois, même avant que les retards provoqués par les conditions météorologiques puissent avoir une incidence, éventuellement, sur la superficie définitive ensemencée en blé tendre d'hiver, il était déjà prévu que la superficie totale emblavée en vue de la récolte de 2010 recule pour la deuxième année consécutive, du fait du repli des prix par rapport aux niveaux constatés un an auparavant. Les premières indications font entrevoir une diminution de l'ordre de 3 pour cent par rapport à l'année précédente.

Les dernières estimations officielles concernant la récolte de blé de 2009 des États-Unis s'établissent à 60 millions de tonnes, volume nettement supérieur à la moyenne, mais en baisse de 8 millions de tonnes par rapport au record de l'an dernier. À la fin octobre, selon les rapports, la récolte de maïs de 2009 était achevée à environ 20 pour cent, ce qui est nettement moins que la moyenne quinquennale enregistrée à cette époque de l'année, à savoir 60 pour cent environ. Les moissons ont été perturbées par le temps humide, ce qui suscite des inquiétudes quant à la qualité du grain et rend moins probable la matérialisation des rendements record prévus pour cette année. Les dernières prévisions officielles établissent la récolte de maïs de 2009 à environ 331 millions de tonnes, soit 7,6 pour cent de plus que l'an dernier et un tout petit peu moins que le volume record de 2007.

Au Canada, le gros du blé est semé au printemps et les cultures à récolter en 2010 ne seront pas mises en terre avant mars-avril de l'année prochaine. Les dernières informations concernant la récolte céréalière de 2009 confirment ce qui était prévu: la production de blé accuse une chute considérable, pour passer à 24,6 millions de tonnes, soit 14 pour cent de moins que l'an dernier, ce qui s'explique principalement par le temps sec défavorable qui a régné au début de la campagne et réduit les rendements moyens, tandis que dans le cas des autres principales céréales - orge, maïs et avoine - les résultats sont aussi en baisse, du fait de la diminution des superficies ensemencées et des moindres rendements.

Tableau 13. Production céréalière de l'Amérique du Nord, de l'Europe et de l'Océanie
( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Amérique du
Nord
75.9 96.6 85.0 378.9 353.8 369.1 9.0 9.2 10.0 463.8 459.7 464.1
Canada20.128.624.628.027.422.50.00.00.048.156.047.1
États-Unis55.868.060.4350.9326.5346.69.09.210.0415.7403.7417.0
Europe 204.7 243.3 226.1 197.5 249.5 226.8 3.6 3.5 3.9 405.8 496.3 456.8
UE120.1150.4137.1138.0163.2153.02.82.63.0260.9316.2293.0
Serbie2.12.02.24.47.06.90.00.00.06.59.09.1
Pays européens de
la CEI
79.5 87.9 83.9 49.9 73.1 60.9 0.8 0.8 0.9 130.3 161.9 145.7
Fédération de
Russie
63.861.261.030.241.731.70.70.70.894.7103.793.5
Ukraine13.924.220.513.824.421.60.10.10.127.848.742.2
Océanie 13.9 21.7 23.0 10.0 13.4 13.1 0.2 0.0 0.1 24.0 35.2 36.2
Australie13.621.422.79.512.812.50.20.00.123.234.235.3
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.


Europe

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Les semis de céréales d'hiver sont bien avancés et un temps sec sévit en certains endroits à l'est de la région

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Dans l' UE, la plupart des céréales d'hiver ont été mises en terre dans les régions du nord et du centre, mais les semis ne sont pas encore terminés dans le sud. De nombreux pays n'ont pas encore communiqué d'estimations fermes, mais les premières indications font supposer un léger recul de la superficie sous blé par rapport à l'année précédente, du fait de la baisse des prix et des moindres rendements attendus pour cette céréale par rapport à d'autres cultures qui lui font concurrence comme les oléagineux. De plus, si les conditions météorologiques ont été dans l'ensemble propices aux semis dans toutes les parties occidentales, un temps sec a prévalu dans certains pays de l'Est, en particulier en Roumanie et en Hongrie, ce qui a gêné le déroulement des semis.

Les estimations établissent désormais la production céréalière de l'UE de 2009 à 293 millions de tonnes au total, soit quelque 7 pour cent de moins que l'année précédente. La production de blé a perdu 9 pour cent, tandis que celle de céréales secondaires a reculé de 6 pour cent par rapport aux niveaux exceptionnels de l'an dernier, mais dans les deux cas, les résultats demeurent bien supérieurs à la moyenne sur cinq ans.

Dans les pays européens de la CEI, la récolte céréalière de 2009 est terminée et les semis des céréales d'hiver à récolter en 2010 ont commencé. La production céréalière totale des quatre ex-républiques d'Union soviétique (non compris les trois États baltes) a atteint 145,4 millions de tonnes, soit quelque 16 millions de tonnes (10 pour cent) de moins qu'en 2008. Toutefois, elle représente toujours 10 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes et la deuxième plus importante jamais enregistrée.

Les bons résultats de cette année sont attribuables à l'accroissement de la superficie ensemencée. Les rendements ont baissé de 12 pour cent par rapport à 2008, du fait du temps sec et froid qui a sévi au début de la campagne de printemps ainsi que de l'insuffisance de l'infrastructure agricole. La grave sécheresse qui a régné en juillet et en août en certains endroits de la Russie, au Bélarus et en Ukraine n'a pas eu d'incidence significative sur le volume récolté. Des récoltes de blé moins abondantes que l'année précédente ont été rentrées en République de Moldova, en Russie et en Ukraine. La récolte de céréales secondaires est elle aussi en baisse en République de Moldova et en Ukraine. Du fait de la production réduite de cette année en Russie et en Ukraine, les exportations de blé et de céréales secondaires de ces deux pays devraient fléchir en 2009/10. La politique suivie par les gouvernements de ces pays vise désormais à soutenir la production céréalière et le prix des céréales, mais la situation économique limite les ressources budgétaires pouvant être dégagées à cet effet. L'évolution des cours mondiaux du blé durant la présente campagne dépendra en grande partie du moment auquel le Gouvernement russe décidera de lancer sa campagne d'intervention.

Les semis des céréales d'hiver, à récolter l'année prochaine, ont commencé tardivement du fait de la sécheresse localisée enregistrée dans plusieurs régions de Russie et dans l'est de l'Ukraine. Toutefois, les précipitations tombées récemment ont permis la reconstitution des réserves d'humidité des sols, mais les résultats dépendront en grande partie de l'étendue des semis et des conditions météorologiques au cours des prochains mois.

Dans la Fédération de Russie, le volume de céréales a atteint 93,3 millions de tonnes en 2009, soit quelque 10 pour cent de moins que le résultat exceptionnel de 2008. La superficie totale consacrée aux céréales a augmenté de 3,7 pour cent, mais les rendements ont baissé de 13 pour cent du fait des conditions météorologiques néfastes. Selon les estimations, les exportations de céréales pendant la campagne commerciale 2009/10 reculeront de 19 pour cent, en raison de la concurrence accrue et de la moindre demande sur le marché céréalier mondial. En dépit du ralentissement des exportations qui est attendu, les conditions tant externes qu'internes se sont globalement améliorées en octobre pour les producteurs céréaliers russes qui veulent exporter, suite à la hausse des cours mondiaux qui relève la compétitivité des céréales en provenance de Russie sur les marchés internationaux, en dépit du raffermissement du rouble. Un accroissement des semis de blé d'hiver, à récolter l'année prochaine, est attendu, tandis que la superficie sous orge devrait diminuer par rapport à l'an dernier. Des semis plus étendus sont signalés dans la région de la Volga, tandis que dans les régions centrales, la superficie ensemencée est en recul du fait du temps très sec, en particulier dans l'est. Les semis se poursuivent actuellement.

En Ukraine, la récolte céréalière de 2009, qui s'établit à quelque 42,2 millions de tonnes, représentait 13 pour cent de moins que le record de 2008, tout en restant supérieure à la moyenne des cinq années précédentes. Les exportations de céréales de l'Ukraine en 2008/09 se sont élevées à 24,5 millions de tonnes, plaçant ce pays parmi les principaux exportateurs mondiaux de blé. Pour la campagne commerciale 2009/10, les exportations céréalières de l'Ukraine devraient reculer, suite à la réduction de la récolte et à la moindre demande sur le marché céréalier international.

Les semis de céréales d'hiver, à récolter en 2010, ont commencé dans le sud et dans l'est. Les emblavures totales devraient être pratiquement identiques à celles de l'an dernier. Le temps sec enregistré en août-septembre a eu une incidence néfaste dans certaines zones. La situation s'est améliorée suite aux précipitations tombées à la fin septembre et au début octobre, mais la sécheresse qui a sévi auparavant a gêné l'émergence et l'établissement des cultures d'hiver en de nombreux endroits du sud et de l'est de l'Ukraine. Les réserves d'eaux souterraines restent nettement inférieures à la normale et les perspectives d'ensemble concernant la récolte de 2010 sont préoccupantes.

Au Bélarus, la production céréalière totale de 2009 a progressé d'environ 5 pour cent par rapport à celle de l'année précédente et représente 22 pour cent de plus que les résultats moyens des cinq années précédentes. La superficie sous blé a légèrement augmenté par rapport à 2008, ce qui a été toutefois neutralisé par un recul des rendements, et la production de blé est donc restée au même niveau que l'année précédente. En ce qui concerne les céréales secondaires, tant la superficie ensemencée que les rendements par hectare ont enregistré une hausse en 2009.

En République de Moldova, du fait des conditions météorologiques globalement favorables, la production céréalière totale de 2009 a considérablement augmenté, passant à 2 millions de tonnes, mais elle reste néanmoins en recul de quelque 4 pour cent par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.

Océanie

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La récolte de céréales d'hiver s'annonce toujours bonne

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Les perspectives concernant la récolte des céréales d'été de 2009 de l'Australie demeurent globalement bonnes et le pays se prépare à ce qui sera probablement la plus grosse récolte rentrée depuis le niveau record de 2005, du fait d'une légère progression des semis, mais surtout des meilleures perspectives de rendement après les précipitations en général bénéfiques qui sont tombées, en particulier dans les États de Victoria, d'Australie méridionale et de la Nouvelle-Galles du Sud. Les dernières prévisions officielles de septembre établissent la production de blé de 2009 à 22,7 millions de tonnes, soit 1,3 million de tonnes de plus que l'année précédente. On prévoit également une augmentation considérable de la production d'orge, qui passerait d'environ 1 million de tonnes à près de 8 millions de tonnes.

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