No.4  November 2009  
   Crop Prospects and Food Situation

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Faits saillants

PAYS EN CRISE AYANT BESOIN D'UNE AIDE EXTÉRIEURE1 (total: 31 pays)

Le point sur les crises alimentaires

Situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Dossiers spéciaux: Les prix des aliments sur les marchés intérieurs des pays en développement restent élevés

Dossiers spéciaux: El Niño-Oscillation australe (ENOA)

Dossiers spéciaux: Comment la Chine a stabilisé les prix des céréales au cours de la récente crise mondiale des prix des aliments

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les Pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

Annexe Statistique

Note

Comment la Chine a stabilisé les prix des céréales au cours de la récente crise mondiale des prix des aliments

Le Gouvernement chinois a accordé une priorité absolue à la production vivrière et à la sécurité alimentaire. Les principaux objectifs de la politique alimentaire adoptée ces dernières années sont notamment l'autosuffisance alimentaire (notamment en riz, blé et maïs), l'approvisionnement des villes en produits alimentaires en veillant à la stabilité des prix et le relèvement des revenus agricoles.

Principales mesures mises en oeuvre

Le Gouvernement chinois a toujours accordé de l'importance à la stabilité des prix. Face à la flambée des cours mondiaux des denrées alimentaires et du carburant ainsi que des prix intérieurs des denrées alimentaires, et aux pressions inflationnistes constatées depuis la mi-2007, le gouvernement central a réagi en multipliant les interventions sur le marché et en prenant diverses mesures (augmentation de la production céréalière, maintien des disponibilités intérieures et stabilisation des prix intérieurs des céréales), comme il est indiqué ci-après:

1) Formulation de stratégies visant à soutenir la production céréalière et les revenus des agriculteurs, notamment augmentation du prix minimum d'achat du riz et du blé et augmentation des subventions non monétaires en faveur de la production céréalière.

Le gouvernement a lancé en 2004 un programme de prix minimum, pour inciter les agriculteurs à accroître la production de riz et de blé. En 2004, les prix minimums du riz précoce et du riz Japonica étaient fixés à 1 400 CNY et à 1 500 CNY la tonne respectivement. Les prix planchers sont restés inchangés en 2005, 2006 et 2007. Toutefois, en 2008, dans le cadre des mesures d'incitation à la production, le gouvernement central a relevé les prix planchers par rapport aux années précédentes, de 100 CNY la tonne pour le riz Indica précoce, de 140 CNY pour le riz Japonica, de 100 CNY pour le blé blanc, de 160 CNY pour le blé roux/mélangé. Le gouvernement a annoncé en 2009 un nouveau relèvement des prix planchers du riz et de la farine de blé, de 15 et 16 pour cent respectivement.

Programmes publics de soutien autres que le soutien des prix,
2005-2008 (en milliards)
 Paiements directsSemences subventionnéesMachines agricoles subventionnéesCarburant/
engrais subventionnés
Total
2005
CNY13.23.90.3017.4
(USD)(1.7)(0.5)(0.0)(0)(2.3)
2006
CNY14.24.10.612.531.4
(USD)(1.9)(0.5)(0.1)(1.7)(4.1)
2007     
CNY15.16.72.027.651.4
(USD)(2.1)(0.9)(0.3)(3.7)(6.8)
2008     
CNY15.112.14.063.8102.9
(USD)(2.2)(1.8)(0.6)(10.3)(14.8)
Sources: Ministère de l'agriculture de la Chine, Département de l'agriculture des États-Unis/Service agricole extérieur et estimations de la FAO.

Les programmes publics de soutien non monétaire comprennent notamment des paiements directs, des subventions accordées pour les semences, des subventions pour les machines agricoles et des subventions pour l'utilisation de carburant et d'engrais sur l'exploitation. La répartition des fonds alloués à ces programmes est indiquée dans le tableau au-dessus. Les niveaux de soutien ont été considérablement relevés d'année en année pour stimuler la production céréalière. En 2008, les subventions allouées à ces programmes ont atteint au total 102,9 milliards de CNY (14,8 milliards d'USD), soit le double de l'année précédente et plus de trois fois et demie le montant alloué en 2006. Les subventions totales par hectare sont passées de 51 USD en 2006 à 166 USD en 2008, tandis que par tonne, elles sont passées de 10 USD en 2006 à près de 33 USD en 2008.

2) Resserrement des politiques d'exportation concernant les céréales et les engrais, notamment suppression des remises de TVA qui favorisaient les exportations de maïs et de riz et de produits utilisés dans l'industrie des biocarburants, introduction temporaire de taxes sur les céréales et les engrais et mise en place de licences d'exportation.

À compter du 20 décembre 2007, le Gouvernement chinois a supprimé la détaxe à l'exportation (13 pour cent) dont bénéficiaient le blé, le paddy, le riz (usiné), le maïs et d'autres céréales, ainsi que les fèves de soja et leurs farines dérivées. À partir du 13 juin 2008, la remise de TVA pour les exportations de certaines huiles végétales a également été supprimée. La détaxe à l'exportation (ou remise de TVA) s'inscrivait dans le cadre de la politique d'incitation fiscale mise en oeuvre depuis les années 1980 pour encourager les exportations de tous types de produits.

3) Interventions sur les réserves céréalières et sur le marché, notamment reconstitution des stocks détenus par l'État par le biais d'achats ponctuels de riz et de maïs et octroi de subventions pour acheminer les céréales des provinces du nord-est (principale région excédentaire) aux provinces à déficit céréalier.

Les trois mesures stratégiques susmentionnées ont permis de stabiliser de fait les prix céréaliers sur le marché intérieur et d'augmenter les disponibilités céréalières de la Chine ces dernières années (voir ci-dessous pour de plus amples détails).

La production céréalière devrait augmenter pour la sixième année consécutive

La hausse des prix et celle des subventions publiques ont incité les agriculteurs à cultiver plus de riz, de blé et de maïs. En 2008, la superficie céréalière totale (riz, blé et maïs) s'est élevée à 81,9 millions d'hectares, soit 3,9 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. En 2008, la production de ces trois céréales a atteint 406,7 millions de tonnes, soit un volume record qui représente 17,6 millions de tonnes (4,5 pour cent) de plus que l'année précédente et la cinquième augmentation consécutive en cinq ans. Cette progression de la production céréalière s'est vérifiée en dépit des catastrophes naturelles et des difficultés économiques nationales et internationales. En ce qui concerne la production céréalière totale de 2008, la part du riz représentait 132 millions de tonnes, en hausse de 4,8 millions de tonnes par rapport à l'année précédente, tant en raison de l'expansion de la superficie que de la progression des rendements par hectare; la production de blé s'est chiffrée à 112,5 millions de tonnes, soit 2,6 millions de tonnes de plus que l'année précédente, tandis que celle de maïs a atteint 162 millions de tonnes, soit une augmentation de 10,2 millions de tonnes.

La situation générale des disponibilités est satisfaisante et le rapport stock-utilisation a nettement progressé

L'effet combiné des restrictions imposées sur les exportations céréalières et des mesures de réapprovisionnement des stocks céréaliers a permis de maintenir sous contrôle les marchés céréaliers nationaux.

Les stocks de clôture de riz, de blé et de maïs sont maintenant estimés en nette hausse par rapport aux années précédentes. Selon les estimations, de 2004 à 2009, le rapport entre les stocks de clôture et l'utilisation intérieure en Chine aurait augmenté, passant de 45 pour cent à 54,5 pour cent pour le riz et de 48 pour cent à 76 pour cent pour le blé. Ces rapports sont plus de trois fois supérieurs à ceux enregistrés pour le reste du monde, ce qui montre bien l'importance que le Gouvernement chinois accorde à la sécurité alimentaire nationale.

Les prix intérieurs du riz, du blé et du maïs se sont stabilisés

En mai 2008, le prix du riz thaïlandais 100% B de deuxième qualité, f.o.b. Bangkok (prix de référence du riz sur les marchés internationaux) a culminé à 963 USD la tonne (6 713 CNY la tonne), soit 150 pour cent de plus qu'en janvier 2008 et pratiquement deux fois plus qu'un an auparavant. En revanche, sur la même période, le prix intérieur du riz en Chine a augmenté d'environ 10 pour cent (en termes nominaux) pour le riz Japonica et de 14 pour cent pour le riz Indica (voir la figure ci-dessous). Il est à noter que, tandis que les prix du riz enregistrés en mai 2007 en Chine étaient pratiquement identiques aux prix f.o.b. du riz thaïlandais 100% B, ils ne représentaient que 40 pour cent des prix du riz thaïlandais en mai 2008.

Le prix moyen du riz thaïlandais 100% B était de 697 USD la tonne (4 700 CNY la tonne), soit 125 pour cent de plus qu'en 2006. Contrairement aux cours mondiaux, les prix du riz relevés en 2008 en Chine s'élevaient à 2 701 CNY la tonne pour la variété Japonica et à 2 673 CNY la tonne pour la variété Indica, soit seulement 3 pour cent et 20 pour cent de plus respectivement qu'en 2006.

Comme dans le cas du riz, la Chine a échappé à la flambée des prix du blé et du maïs qui a sévi sur le marché international. De 2006 à 2008, les prix intérieurs en Chine n'ont progressé que de 17 pour cent pour le blé et de 23 pour cent pour le maïs, alors qu'ils se sont envolés sur le marché international - 73 pour cent de plus pour le blé (blé américain dur roux d'hiver No.2, f.o.b. Golfe) et 34 pour cent de plus pour le maïs (maïs américain jaune No.2, Golfe) en USD (51 pour cent et 61 pour cent en CNY).

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