perspectives alimentaires No.3, septembre 2005 
système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture(SMIAR)

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FAITS SAILLANTS

Bilan

Denrées alimentaires de base

Autres produits agricoles pertinents

Taux de fret maritime

Engrais

Annexe statistique

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Denrées alimentaires de base

BLÉ

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Tableau 3. Production de blé (millions de tonnes)

  2004
estim.
2005
prévis.
Variation de 2004
à 2005 (%)
Asie 253.6 262.7 3.6
Extrême-Orient186.4191.12.5
Proche-Orient en Asie44.947.65.8
CEI en Asie21.223.08.3
Afrique 21.7 18.9 -12.9
Afrique du Nord17.214.0-18.2
Afrique de l’Est2.62.5-1.5
Afrique australe1.92.319.5
Amérique centrale
(y compris les Caraïbes)
2.4 3.0 24.3
Amérique du Sud 25.1 21.4 -14.9
Amérique du Nord 84.6 83.7 -1.1
Europe 217.8 204.0 -6.3
UE 25137.3123.7-9.9
CEI en Europe63.765.73.1
Océanie 20.7 20.3 -1.7
Total mondial 625.9 614.1 -1.9
Pays en développement279.0280.0-1.9
Pays développés346.9334.1-3.7

 

PRODUCTION

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Les perspectives de 2005 concernant le blé s'améliorent un peu mais la production mondiale devrait néanmoins être légèrement inférieure au niveau de l'an dernier

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Les prévisions concernant la production mondiale de blé de 2005 ont été légèrement relevées depuis le précédent rapport, passant à 614 millions de tonnes, soit 2 pour cent de moins que la récolte record de 2004 mais toujours plus que la moyenne des cinq dernières années. Le relèvement des prévisions en ce qui concerne l'Australie, le Canada, la Chine, la Fédération de Russie et les États-Unis n'a été qu'en partie neutralisé par la diminution de la production en perspective en Amérique du Sud, en Afrique du Nord et dans certaines régions d'Europe.

En Extrême-orient, la production de blé de 2005 serait, selon les estimations, supérieure à celle de l'année dernière et atteindrait 191 millions de tonnes. En Chine (continentale), la récolte de blé d'hiver, qui s'est poursuivie jusqu'en juin, a été estimée à 90,3 millions de tonnes, soit une hausse de 3,7 millions de tonnes par rapport au niveau moyen de l'an dernier, qui s'explique par l'expansion des superficies ensemencées et les conditions météorologiques propices. La récolte du blé de printemps est en cours et la production totale de blé pour l'année devrait atteindre, selon les prévisions, 95 millions de tonnes. En Inde, selon les dernières estimations, la récolte de blé de 2005 qui a été rentrée en mai s'élèverait à 72 millions de tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport à l'année précédente mais 1 million de tonnes de plus que la moyenne des cinq années précédentes. Au Pakistan, selon les estimations officielles, la récolte de blé de 2005 rentrée en mai a atteint le niveau record de 21,1 millions de tonnes, stimulée par le soutien des prix par le gouvernement et les bonnes conditions météorologiques.

Dans la sous-région des pays asiatiques de la CEI, la récolte de blé touche à sa fin et s'établit, selon les estimations préliminaires, à environ 23 millions de tonnes. Ce volume représenterait une augmentation de 8 pour cent par rapport au résultat inférieur à la moyenne (un peu plus de 21 millions de tonnes) enregistré en 2004, lorsque que la principale récolte de la sous-région, celle du Kazakhstan, a pâti des mauvaises conditions météorologiques.

Au Proche-orient, la production de blé aurait atteint un nouveau niveau record en 2005, la production totale de la sous-région s'élevant à près de 47,6 millions de tonnes. La Turquie, qui est le principal producteur de la sous-région, a rentré une nouvelle bonne récolte. Selon les estimations, la production, qui serait de 20,2 millions de tonnes, est supérieure à la moyenne sur cinq ans. La République islamique d'Iran a rentré une nouvelle récolte record de blé en 2005, estimée à 15 millions de tonnes, suite essentiellement à la politique gouvernementale visant à parvenir à l'autosuffisance en blé mais aussi aux conditions généralement favorables qui ont régné pendant la campagne. De bonnes conditions de végétation - plus précisément des précipitations supérieures à la moyenne en hiver et au printemps - ont également profité aux cultures de l'Afghanistan, où la production atteindrait, selon les estimations, près de 4,3 millions de tonnes, soit juste un peu moins que le volume record de 2003. La production est aussi passée bien au-dessus de la moyenne quinquennale en Syrie, pour s'établir à 5,9 millions de tonnes environ. En revanche, en Arabie saoudite, la production a fortement chuté du fait d'une nouvelle réduction de la superficie ensemencée.

En Afrique du Nord, la production totale de blé de 2005 est estimée en recul de 18 pour cent par rapport au niveau record de l'an dernier et passerait à environ 14 millions de tonnes, en dépit d'une récolte record en Égypte. Le retard des semis en Algérie du fait du démarrage tardif de la saison des pluies et les vagues de sécheresse prolongées au Maroc ont entraîné une forte baisse du volume récolté dans ces pays. Selon les estimations, la production du Maroc atteint moins de la moitié du niveau de l'an dernier, avec 2,5 millions de tonnes environ. La production de blé de la Tunisie a également diminué cette année, tout en restant au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. En revanche, s'agissant du reste de la sous-région, la production de l'Égypte a encore progressé cette année, pour atteindre un nouveau niveau record, estimé à près de 8,2 millions de tonnes, suite à l'augmentation de la superficie ensemencée.

En Afrique de l'Est, la production totale de blé de 2005 s'établirait, selon les prévisions, à environ 2,5 millions de tonnes, soit juste en-deça du niveau de l'an dernier. En Éthiopie, qui est de loin le plus grand producteur de la sous-région, les perspectives sont bonnes du fait des précipitations bénéfiques tombées ces derniers mois, et la production devrait encore progresser par rapport à la récolte déjà supérieure à la moyenne rentrée l'année précédente. Au Soudan, où la récolte a été rentrée en début d'année, la production est estimée à 380 000 tonnes environ, soit 19 pour cent de moins que l'année précédente mais toujours plus que la moyenne.

En Afrique australe, les perspectives concernant la récolte de blé de 2005, qui aura lieu à partir d'octobre/novembre, sont dans l'ensemble bonnes, reflétant une reprise après les deux précédentes campagnes consécutives touchées par la sécheresse. On escompte une augmentation considérable de la production malgré le léger recul de la superficie ensemencée dû au fléchissement des cours de ce produit sur les marchés internationaux au moment des semis. En Afrique du Sud, qui représente normalement environ 85 pour cent de la production totale de la sous-région, les premières estimations officielles indiquent que la production augmenterait d'environ 21 pour cent par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 2 millions de tonnes environ. La part de la production de blé de l'Afrique du Sud dans le chiffre total pour la région devrait s'élever à 90 pour cent cette année.

En Amérique centrale et dans les Caraïbes, une bonne récolte de blé d'hiver irrigué a été rentrée en 2005 au Mexique, qui est pratiquement l'unique producteur de la région. La récolte d'hiver représente plus de 90 pour cent de la production annuelle de blé. Les semis de blé de printemps de 2005 sont sur le point de s'achever. La production totale de cette année atteindrait, selon les prévisions, environ 3 millions de tonnes, ce qui marque un redressement considérable par rapport aux résultats de l'an dernier, très réduits du fait de l'insuffisance des disponibilités d'eau d'irrigation qui avait abouti à une forte diminution des semis.

En Amérique du Sud, les semis de blé d'hiver de 2005 sont pratiquement terminés en Argentine, au Chili, au Paraguay et en Uruguay, tandis que dans les états producteurs du sud du Brésil, la moisson des premières cultures mises en terre vient de commencer. Du fait des réserves insuffisantes d'humidité des sols à l'époque des semis dans les grands pays producteurs et des perspectives moroses concernant les prix, la superficie ensemencée totale de la sous-région aurait, selon les estimations, reculé d'environ 12 pour cent par rapport au niveau record de l'an dernier. Les prévisions préliminaires établissent la production de la sous-région à 21,4 millions de tonnes, soit un recul de 15 pour cent par rapport à 2004.

perspectives alimentaires

 

En Amérique du Nord, le blé d'hiver est déjà rentré aux États-Unis et la récolte du blé de printemps touche à sa fin. Au début septembre, la récolte totale de 2005 était estimée à 59 millions de tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport au bon niveau de l'an dernier. Au Canada, la moisson du plus gros des cultures de blé a commencé à la fin août et les premières opérations ont été quelque peu entravées par de fortes précipitations et de basses températures. Les dernières prévisions officielles établissaient la production à 24,7 millions de tonnes, soit quelque 4 pour cent de moins que le résultat de l'année précédente. Toutefois, le temps chaud et sec qui a prévalu pendant le reste du mois d'août après le temps pluvieux au début de ce même mois pourrait limiter les rendements de certaines cultures à développement tardif, et la production pourrait ne pas être aussi élevée qu'il était escompté au début des moissons.

En Europe, le gros des récoltes de blé de 2004 a déjà été rentré dans le centre et le sud. Les dernières estimations établissent la production totale de l'UE à 123,7 millions de tonnes, soit une baisse de près de 10 pour cent par rapport à la récolte record de l'an dernier mais toujours conforme à la moyenne des cinq dernières années. Cette réduction s'explique en grande partie par un retour à des rendements normaux dans toute la région après les résultats exceptionnels de l'an dernier, où les conditions étaient pratiquement. Bien que les cultures de la péninsule ibérique aient été ravagées par la sécheresse, ces pays ne représentent qu'une part relativement infime de la production totale de l'UE, de sorte que l'incidence sera minime à l'échelle régionale. Toutefois, s'agissant plus précisément du blé dur, qui représente traditionnellement environ 8 pour cent de la récolte totale de blé, le recul de la production cette année est nettement plus marqué. Les semis ont fortement reculé en Espagne et en Italie, deux des principaux producteurs; en outre, ces mêmes pays, ainsi que d'autres pays producteurs de blé dur, ont été parmi les plus touchés par la sécheresse. La récolte totale de blé dur de l'UE est estimée à tout juste un peu plus de 7 millions de tonnes, contre le niveau record de près de 12 millions de tonnes l'an dernier.

En outre, dans les pays des Balkans, une récolte de blé moins abondante a été rentrée cette année, principalement du fait du retour à des rendements normaux après les niveaux records de 2004. Toutefois, ces pays ont aussi enregistré des pertes en raison de la pluviosité supérieure à la moyenne tout au long du printemps et de l'été, avec des pluies parfois torrentielles et de graves inondations en certains endroits. Certaines cultures ont subi des baisses de rendement car elles étaient engorgées d'eau au stade du développement, tandis que des cultures arrivant à maturité ont été si endommagées qu'elles ne seront pas moissonnées. En outre, un pourcentage élevé de céréales de mauvaise qualité est attendu, en raison des risques de maladies dues à l'humidité et de la germination possible des épis si la récolte est retardée. En Roumanie, la production est estimée à 7,2 millions de tonnes, en recul par rapport à la récolte abondante de l'an dernier (près de 8 millions de tonnes) mais toujours plus que la moyenne sur cinq ans. Malgré une augmentation considérable des semis à l'automne dernier, les rendements moyens de cette année devraient, selon les estimations, baisser de 1 000 kg par tonne par rapport au niveau record atteint en 2004. En Bulgarie, la production s'établit à 3,3 millions de tonnes, ce qui marque une nouvelle baisse par rapport à 2004 mais reste proche de la moyenne. La récolte de blé de la Serbie et du Monténégro est estimée à environ 1,9 million de tonnes cette année, contre environ 2,8 millions de tonnes en 2004.

Dans les pays européens de la CEI (Fédération de Russie, Ukraine, Bélarus et Moldova), la moisson du blé est sur le point de s'achever et la production totale de 2005 est estimée à 65,7 millions de tonnes, soit quelque 2 millions de tonnes de plus que l'année précédente. Cette augmentation vient principalement d'une progression considérable de la superficie totale récoltée dans la région, qui a atteint quelque 31,3 millions d'hectares, soit environ un million d'hectares de plus que l'année précédente. La production de la Fédération de Russie est estimée à 46,1 millions de tonnes, tandis que celle de l'Ukraine s'établirait à environ 17,6 millions de tonnes et celle du Moldova à tout juste un peu plus d'un million de tonnes.

En Océanie, les perspectives concernant la récolte de blé de 2005 de l'Australie sont beaucoup plus favorables qu'en début de campagne. Après le temps très sec qui a sévi pendant la campagne principale de semis, des pluies bénéfiques sont enfin arrivées la deuxième quinzaine de juin, ce qui a permis d'entreprendre tardivement des semis intensifs. Néanmoins, la superficie ensemencée dans les principaux états producteurs de l'est, qui enregistrent normalement les plus hauts rendements du pays, reste bien inférieure au niveau de l'an dernier. À ce stade, alors que les cultures des principales zones productrices ne parviendront pas à maturité avant plusieurs semaines, les prévisions ont un caractère provisoire, et les avis concernant le volume définitif de la récolte sont très variables. Les dernières prévisions officielles, qui remontent à début septembre mais sont fondées sur les conditions des cultures à la fin août, sont les plus prudentes; elles établissent la production à 19,7 millions de tonnes, soit environ 3 pour cent de moins qu'en 2004, compte tenu des semis tardifs d'une grande partie des cultures et des limitations que cela fait peser sur le potentiel de rendement. Les prévisions d'autres analystes vont jusqu'à 24 millions de tonnes.

COMMERCE

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Le commerce mondial de blé devrait reculer en 2005/06

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Les prévisions concernant le commerce mondial de blé en 2005/06 (juillet/juin) ont été relevées de 2 millions de tonnes depuis le précédent rapport, passant à 105,5 millions de tonnes. Ce relèvement s'explique par l'augmentation attendue de la demande d'importation en Afrique du Nord et dans l'UE. Cependant, selon les prévisions actuelles, les exportations mondiales en 2005/06 reculeraient d'environ 4 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente, du fait principalement de la réduction probable des ventes de blé à destination de plusieurs pays d'Asie.

Les importations totales de blé de l'Asie sont établies actuellement à environ 45 millions de tonnes, soit 5 millions de tonnes de moins que pour la campagne précédente. Le gros de cette diminution est imputable à la Chine (continentale), où la production intérieure est estimée en hausse pour la deuxième année consécutive, ce qui a relevé les disponibilités intérieures et réduit le volume des importations nécessaires. Les importations de l'Indonésie devraient aussi reculer, essentiellement en raison des stocks de report importants de la campagne précédente. En Afghanistan, la forte reprise de la production, qui atteindrait des niveaux quasi-records, devrait aussi entraîner une baisse significative des achats de blé de ce pays. Les importations du Pakistan devraient aussi fortement chuter du fait de l'augmentation de la production. En juillet, le Pakistan a supprimé toutes les taxes frappant les importations de blé par les négociants privés, afin d'améliorer la situation des disponibilités intérieures, mais jusqu'à présent, les achats de blé étranger ont été faibles, en partie du fait de difficultés logistiques, notamment des procédures d'inspection des importations. Un autre exportateur traditionnel, la République islamique d'Iran, ne devrait aussi importer que de faibles volumes cette campagne, car la production semble en augmentation pour la cinquième année consécutive et atteindrait un nouveau record. En revanche, les importations de l'Arabie saoudite devraient, selon les prévisions, augmenter compte tenu de la production très réduite du pays cette année. L'Inde pourrait aussi accroître ses achats de blé pendant cette campagne, même si ceux-ci resteront relativement faibles, la production ayant encore été bonne cette année. En Iraq, les importations totales pourraient dépasser le niveau révisé de la campagne précédente. L'Iraq a récemment intensifié ses achats de blé et de farine auprès de plusieurs pays, dont l'Australie, la République islamique d'Iran, la République arabe syrienne, la Turquie et les États-Unis.

Selon les prévisions actuelles, les importations totales de blé de l'Afrique dépasseraient 29 millions de tonnes, en hausse par rapport au niveau déjà élevé de l'an dernier. Le gros de cette augmentation devrait concerner l'Afrique du Nord, où la sécheresse généralisée a entravé la production dans plusieurs pays. Des achats de blé plus importants sont attendus notamment en Algérie et au Maroc, où l'incidence de la sécheresse a été la plus marquée. En revanche, les importations de l'Égypte, premier importateur mondial de blé, devraient reculer pendant cette campagne, suite à la récolte de blé plus abondante dans le pays. En Afrique subsaharienne, on prévoit une hausse des importations au Nigéria, principal importateur de la région, du fait de la croissance rapide de la demande. En revanche, les importations pourraient légèrement reculer en République sud-africaine, étant donné l'augmentation de la production qui est escomptée, ainsi qu'en Tanzanie, qui détient de vastes stocks reportés de la campagne précédente.

Les importations de blé de la plupart des pays d'Amérique latine et des Caraïbes ne devraient guère changer par rapport à la campagne précédente, mais les importations du principal importateur de la région, à savoir le Brésil, devraient augmenter du fait du recul attendu de la production et de l'accroissement de la demande intérieure. Une partie de l'augmentation des importations de blé du Brésil devrait concerner des achats plus importants de farine en provenance de l'Argentine, qui est le principal fournisseur de blé du Brésil. En Europe, les importations totales devraient demeurer au même niveau qu'en 2004/05, tandis que les importations de l'UE seront identiques au niveau de la campagne précédente, soit environ 7 millions de tonnes.

La concurrence à l'exportation devrait s'intensifier pendant cette campagne, du fait des très vastes quantités exportables disponibles dans la région de la mer Noire et de la baisse attendue de la demande d'importation mondiale. Parmi les principaux pays exportateurs, on s'attend à une forte réduction des ventes de l'Argentine en 2005/06 (juillet/juin), tandis que celles de l'Australie et des États-Unis pourraient aussi légèrement reculer. En revanche, les expéditions du Canada et de l'UE pourraient progresser. Parmi les autres exportateurs, de bons niveaux de production, associés à des prix plus compétitifs, devraient stimuler les ventes de la Fédération de Russie, du Kazakhstan et de l'Ukraine sur des marchés importants en Asie, ainsi qu'en Afrique du Nord.

perspectives alimentaires

 

UTILISATION

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La consommation humaine et l'utilisation fourragère devraient augmenter en 2005/06

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Selon les prévisions, l'utilisation mondiale de blé en 2005/06 s'élèverait à 623 millions de tonnes, soit une hausse de 8 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente, en dépit d'un recul de la production cette année. La consommation humaine de blé devrait atteindre 439 millions de tonnes, soit seulement une légère augmentation par rapport à la campagne précédente, qui suffira cependant à maintenir, dans la plupart des cas, les mêmes niveaux par habitant. Au niveau mondial, la consommation de blé par habitant est établie à 68kg, comme pour la campagne précédente. Sur la base des dernières estimations, les vastes disponibilités de blé fourrager de cette année devraient entraîner une hausse de près de 4 millions de tonnes de l'utilisation de blé dans l'alimentation animale, qui passerait à 114 millions de tonnes. La totalité de cette augmentation devrait cependant concerner les pays développés, où l'utilisation fourragère de blé atteindrait au total 101 millions de tonnes. L'accroissement de l'utilisation fourragère prévue dans l'UE, en Fédération de Russie et en Ukraine sera à l'origine de l'essentiel de la croissance attendue de l'utilisation fourragère dans les pays développés.

STOCKS

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Les stocks mondiaux de blé reculent, mais la baisse est moins marquée dans les grands pays exportateurs

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Les prévisions concernant les stocks de blé pour les campagnes agricoles se terminant en 2006 ont été revues à la hausse, gagnant 4 millions de tonnes pour s'établir à 163 millions de tonnes depuis le précédent rapport. Ainsi, les stocks mondiaux de blé perdraient environ 10 millions de tonnes (soit 5 pour cent) par rapport à leur niveau d'ouverture. La plupart des révisions de ce mois tiennent compte des modifications apportées aux estimations de la production de blé de cette année dans plusieurs pays, dont un certain nombre de pays exportateurs de blé.

Le recul prévu des réserves mondiales pendant cette campagne sera dû pour l'essentiel à de nouvelles diminutions des réserves de la Chine, ainsi que de l'Inde, de la Turquie, de la République arabe syrienne et du Maroc. Les stocks de fin de campagne de l'UE devraient aussi diminuer par rapport à leurs niveaux exceptionnels, du fait d'une chute marquée de la production cette année. Aux États-Unis, les stocks de blé devraient augmenter, car les exportations pourraient fléchir sous l'effet de la concurrence accrue. S'agissant du groupe des principaux exportateurs, les prévisions établissent les stocks de blé à près de 52 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de plus que signalé dans le précédent rapport et à peine moins que leurs niveaux d'ouverture. Selon ces prévisions, les stocks totaux de blé détenus par les principaux exportateurs représentent 32 pour cent du total mondial, ce qui est identique au ratio estimatif de 2004/05 et reste le niveau le plus élevé des deux dernières décennies. En outre, les stocks totaux de blé détenus par les principaux exportateurs, en pourcentage de leur utilisation totale (c'est-à-dire la somme de la consommation intérieure et des exportations) restent assez stables, à savoir 21 pour cent environ, ce qui marque un recul par rapport à la campagne précédente mais est proche de la tendance sur 10 ans.

perspectives alimentaires

 

PRIX

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Les prix ont augmenté ces derniers mois mais les perspectives sont contrastées

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Les cours internationaux du blé ont légèrement augmenté depuis le début de la campagne commerciale de cette année; le prix du blé américain No.2 (HRW, fob) atteignait en moyenne 167 dollars EU la tonne en septembre, soit 16 dollars EU la tonne de plus qu'en mai et 12 dollars EU la tonne de plus qu'à la même époque l'an dernier. La fermeté des prix du blé dur originaire des États-Unis témoignait de l'accélération des ventes en début de campagne sous l'effet d'une vive demande à l'exportation de blé américain, soutenue par la baisse des coûts de transport (c'est-à-dire une baisse des taux de fret maritime du vrac sec) et l'affaiblissement du dollar EU. Alors que les prix du blé dur ont grimpé, ceux du blé tendre ont continué de subir une pression à la baisse, du fait de la concurrence accrue des vastes disponibilités de blé bien moins coûteux (environ 95 dollars EU la tonne) en provenance de la région de la mer Noire qui ont été mises sur les marchés mondiaux. Dans l'UE, en dépit de vastes disponibilités, les ventes sont restées faibles, car l'euro se raffermit par rapport au dollar et le niveau des ristournes à l'exportation (subventions) reste bas, malgré une petite augmentation ces dernières semaines, où il est passé de 4 à 6 euro. Fin septembre, les contrats à terme pour le blé négociés au Chicago Board of Trade (CBOT) et portant échéance en décembre s'élevaient à 120 dollars EU la tonne, ce qui marque une légère augmentation par rapport au mois d'août et à la période correspondante un an auparavant. Dans le futur, les échanges devraient se resserrer, ce qui pourrait exercer une nouvelle pression à la baisse sur les cours, mais le fort recul des disponibilités exportables attendu en Argentine, la réduction des ventes de l'UE et le retour progressif à des niveaux d'exportation normaux en provenance du Golfe des États-Unis devraient maintenir les cours au-dessus des niveaux de l'année précédente.

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CÉRÉALES SECONDAIRES

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PRODUCTION

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Tableau 4. Production de céréales secondaires (millions de tonnes)

  2004
estim.
2005
prévis.
Variation de 2004
à 2005 (%)
Asie 229.5 231.5 0.9
Extrême-Orient205.8207.00.6
Proche-Orient en Asie19.220.04.2
CEI en Asie4.34.30.0
Afrique 88.6 89.9 1.5
Afrique du Nord12.89.31.5
Afrique de l’Ouest34.035.74.9
Afrique centrale2.92.90.2
Afrique de l’Est21.523.06.9
Afrique australe17.319.09.7
Amérique centrale
(y compris les Caraïbes)
33.4 32.6 -2.6
Amérique du Sud 74.5 72.0 -3.3
Amérique du Nord 346.6 313.2 -9.6
Europe 239.5 208.0 -13.2
UE 25152.3130.2-14.6
CEI en Europe55.251.2-7.4
Océanie 11.2 11.1 -0.4
Total mondial 1 023.3 958.3 -6.4
Pays en développement411.2408.5-0.7
Pays développés612.1549.8-10.2

 

Les prévisions concernant la production de céréales secondaires sont en baisse par rapport à juin mais la production restera supérieure à la moyenne

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L'évolution des principales céréales secondaires dans le monde ces deux derniers mois a amené à abaisser de 11 millions de tonnes les prévisions concernant la production mondiale de 2005, qui devrait s'établir à 958 millions de tonnes. Cette révision est particulièrement marquée aux États-Unis, où la chaleur excessive et la sécheresse qui ont frappé la zone du Corn Belt ont compromis les potentiels de rendement. Les prévisions concernant l'Amérique centrale, l'Amérique du Sud et l'Europe ont aussi été revues en baisse, mais dans une moindre mesure, là aussi essentiellement en raison de l'incidence de la sécheresse plus ou moins marquée dans les zones productrices de maïs de ces régions. Le relèvement des prévisions dans certains pays d'Asie et d'Afrique ne compensent qu'en partie ces ajustements à la baisse. Ainsi, la production mondiale de céréales secondaires de 2005 perdrait 6 pour cent par rapport au niveau record de l'an dernier, tout en restant toutefois largement supérieure à la moyenne des cinq dernières années.

En Extrême-Orient, les perspectives concernant la récolte de maïs de 2005 sont favorables. En Chine, où la récolte de la campagne principale est bien avancée, la production de maïs est provisoirement établie à 128 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de moins que la récolte exceptionnelle de l'an dernier mais toujours nettement au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Les températures élevées et les précipitations insuffisantes enregistrées cette année dans la Plaine du Nord de la Chine ont nui aux semis et aux premiers stades de développement des cultures. En Inde, la mousson a apporté des pluies bénéfiques dans la plupart des États producteurs, à l'exception du Rajasthan occidental, de l'Uttar Pradesh occidental et des régions côtières de l'Andhra Pradesh. La production de maïs de 2005 devrait s'établir à 14,5 millions de tonnes, soit 2,6 pour cent de plus que l'année précédente, en raison des conditions de végétation favorables, d'une augmentation de la superficie ensemencée et du recours accru aux semences hybrides suite à l'augmentation des prix du maïs. Aux Philippines, le retour à la fin août de pluies de mousson abondantes a maintenu une bonne humidité des sols pour le maïs. Au cours du premier semestre 2005, les Philippines ont produit près de 2 millions de tonnes de maïs, soit 15,5 pour cent de moins que l'année précédente, en raison de la sécheresse et du coût élevé des engrais. Toutefois, au cours du deuxième semestre 2005, la production de maïs devrait augmenter de 14 pour cent, passant à environ 3,5 millions de tonnes.

Dans les pays asiatiques de la CEI, la récolte de céréales secondaires de 2005 est terminée. La production est estimée à 4,3 millions de tonnes, volume identique à celui de la récolte inférieure à la moyenne enregistrée l'année précédente. Ce chiffre comprend environ 2,4 millions de tonnes d'orge et 1,5 million de tonnes de maïs. Le Kazakhstan produit environ 60 pour cent des céréales secondaires de la sous-région.

En Afrique du Nord, la récolte des céréales secondaires d'hiver de 2005 est bien avancée. Selon les prévisions, la production totale atteindrait environ 11,5 millions de tonnes, soit une baisse de près de 10 pour cent par rapport à 2004, du fait de la diminution des semis dans la plupart des pays suite à la sécheresse. En Égypte, premier pays producteur, les prévisions officielles indiquent que la récolte de maïs tombera à 5,6 millions de tonnes, du fait du recul marqué de la superficie ensemencée.

En Afrique de l'Ouest, les récoltes s'annoncent bonnes à la suite des pluies régulières et bien réparties dans les principales zones de production du Sahel, et les semis de céréales secondaires sont terminés dans la plupart des pays. Des résultats supérieurs à la moyenne sont envisageables si les bonnes conditions de végétation se prolongent tout au long d'octobre. Dans les zones méridionales des pays riverains du golfe de Guinée, la récolte de maïs a été moyenne, tandis que les semis de maïs de la campagne secondaire sont en cours. Dans le nord, les céréales secondaires se développent de manière globalement satisfaisante.

En Afrique centrale, les conditions de végétation sont bonnes jusqu'à présent au Cameroun, mais les cultures pourraient avoir souffert des graves épisodes de sécheresse au Gabon.

En Afrique de l’Est, la moisson des céréales secondaires de 2005 est terminée dans le sud de la sous-région, tandis qu'elle devrait commencer prochainement dans le nord. Selon les prévisions, la production totale de 2005 de la sous-région s'établirait à environ 23 millions de tonnes, soit 8 pour cent de plus que la moyenne. En Érythrée, la production de céréales secondaires devrait se redresser par rapport au niveau inférieur à la moyenne enregistré en 2004, essentiellement grâce aux meilleures conditions météorologiques. En Éthiopie, la récolte de céréales secondaires s'annonce bonne suite aux précipitations bénéfiques tombées ces derniers mois, et la production devrait légèrement augmenter par rapport au bon niveau de l'an dernier. Au Soudan, les premières indications laissent entrevoir une meilleure récolte, principalement dans les grandes régions productrices. Au Kenya, les prévisions établissent à environ 2,5 millions de tonnes la production de maïs de la campagne dite "des longues pluies", ce qui représente une hausse de plus de 40 pour cent par rapport à cette même campagne en 2004. En revanche, en Somalie, la récolte de la campagne principale "Gu" de 2005, qui vient d'être rentrée dans les principales zones productrices du sud, est estimée à environ 73 000 tonnes, contre 125 000 tonnes l'an dernier pour la même campagne. En Tanzanie, la production de céréales secondaires de 2005 est estimée à environ 4,2 millions de tonnes, soit un peu moins que la bonne récolte rentrée l'an dernier. En Ouganda, les derniers rapports font état d'une production moyenne en 2005, compte tenu des conditions météorologiques satisfaisantes qui ont régné dans les principales régions productrices.

En Afrique australe, les dernières estimations de la FAO concernant les céréales secondaires de 2005 laissent entrevoir une production totale de 19,0 millions de tonnes, soit près de 10 pour cent de plus que l'année précédente et 12,5 pour cent de plus que la moyenne, grâce essentiellement à la récolte record de 13,0 millions de tonnes enregistrée en Afrique du Sud. La production de maïs, principale denrée de base de la sous-région, a également augmenté dans les mêmes proportions, pour atteindre 17,6 millions de tonnes, ce qui est plus que la moyenne. En Afrique du Sud, premier producteur de la sous-région, les dernières estimations officielles établissent la production de maïs à 12,4 millions de tonnes, soit 31 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. Les récoltes de maïs ont été également relativement meilleures que la moyenne en Angola et au Mozambique. Toutefois, dans la plupart des autres pays de la sous-région, comme le Zimbabwe, le Botswana, le Malawi, la Namibie, le Lesotho, la Zambie et le Swaziland, de graves vagues de sécheresse ont sévi pendant la période de végétation et fait reculer la production, d'où les pénuries alimentaires qui touchent actuellement certains endroits de la sous-région.

En Amérique centrale et dans les Caraïbes, les semis de maïs pluvial d'été de la campagne principale de 2005 sont presque achevés au Mexique, et les estimations préliminaires indiquent une légère augmentation de la superficie ensemencée par rapport à celle de l'an dernier à la même époque. Ailleurs dans la sous-région, la récolte des céréales secondaires de la campagne principale de 2005 est bien avancée. Les bonnes conditions météorologiques qui ont régné pendant la période de végétation ont entraîné une augmentation générale tant de la superficie ensemencée que de la production par rapport aux niveaux de l'an dernier à la même époque dans la plupart des pays. Au total, les estimations provisoires établissent la production de maïs de la sous-région de 2005 à 24,6 millions de tonnes, volume identique à la bonne récolte de l'année précédente.

En Amérique du Sud, la moisson des céréales secondaires de 2005 est terminée dans les principaux pays producteurs du sud. La production totale de la sous-région devrait avoisiner 72,3 millions de tonnes, soit près de 3 pour cent de moins que la récolte de l'an dernier et bien au-dessous du niveau record de 2003, à savoir 80,4 millions de tonnes. Ce recul est imputable essentiellement à la nette diminution de la production de maïs du Brésil, qui a neutralisé les bons résultats obtenus dans presque tous les autres pays sud-américains. Au Brésil, la production totale de maïs de 2005 est estimée à 35 millions de tonnes, soit près de 16 pour cent de moins qu'en 2004; en effet, les terres ont été reconverties à la culture du soja et du riz, dont les prix sont plus attrayants, et la sécheresse a eu une incidence négative sur les semis et les rendements des première et deuxième récoltes des États producteurs du sud et du centre-ouest. En revanche, les estimations officielles établissent la récolte de maïs de l'Argentine au niveau record de 19,5 millions de tonnes, du fait d'une augmentation d'environ 16 pour cent des semis et de l'incidence positive des bonnes précipitations tombées au stade du remplissage des grains, qui ont favorisé les rendements. Au Chili, en Colombie, au Pérou et en Uruguay, la production de maïs de 2005 confirme la tendance à la hausse enregistrée ces dernières années et grâce aux bonnes conditions météorologiques, les résultats sont estimés nettement supérieurs à la moyenne des cinq dernières années.

En Amérique du Nord, les perspectives concernant la production céréalière aux États-Unis n'ont guère changé après les ravages causés par l'ouragan Katrina. Les dégâts aux cultures sont limités pour la plupart au nord du delta du Mississippi, consacré principalement à la canne à sucre, au coton et au soja. Plus au nord, dans la partie orientale du Corn Belt et dans la vallée de l'Ohio, les cultures ont profité de l'humidité supplémentaire apportée à ces régions. La chaleur et le temps sec qui ont sévi dans les parties centrales et méridionales du Corn Belt pendant la majeure partie de juin et juillet ainsi qu'au début du mois d'août ont eu des incidences bien plus graves sur la principale récolte de maïs, dont le potentiel de rendement a baissé. Début septembre, la moisson du maïs étant à peine commencée dans les États producteurs du sud, la récolte totale a été jugée bonne à excellente à 51 pour cent seulement, contre 69 pour cent à la même époque l'an dernier. Les États les plus durement touchés sont l'Illinois, le Missouri et le Texas, où respectivement 57 pour cent, 43 pour cent et 38 pour cent des récoltes ont été jugées très mauvaises ou mauvaises. Les dernières prévisions officielles établissent la production totale de maïs à environ 270 millions de tonnes. Ce chiffre représente une baisse de 10 pour cent par rapport au niveau record de l'an dernier mais constitue néanmoins le deuxième meilleur résultat jamais enregistré; en effet, bien que les rendements seront probablement inférieurs à la moyenne, de très vaste étendues ont été ensemencées cette année. Au total, la production de céréales secondaires du pays devrait s'établir selon les prévisions à 288 millions de tonnes. Au Canada, la récolte de céréales secondaires est en cours, et malgré une campagne généralement bonne, on s'attend à un fléchissement de la production par rapport au niveau exceptionnel de l'an dernier. Les dernières prévisions concernant la production totale de céréales secondaires s'établissent à 25,3 millions de tonnes, contre 26,7 millions de tonnes en 2004, résultat qui reste nettement supérieur à la moyenne des cinq dernières années.

En Europe, les perspectives concernant la récolte de céréales secondaires de 2005 se sont quelque peu détériorées ces deux derniers mois, principalement s'agissant du maïs dans les pays méridionaux touchés par la sécheresse. Ainsi, les prévisions concernant la production totale de céréales secondaires de la région ont été révisées à la baisse depuis juin, tombant à 208 millions de tonnes, soit 13 pour cent de moins que le volume record de l'an dernier. Dans l'UE, la majeure partie des céréales à petits grains a été récoltée dans de bonnes conditions, mais comme les superficies et les rendements sont en baisse par rapport à l'an dernier, on s'attend à un net recul de la production, à savoir de 15 pour cent pour l'orge, de 19 pour cent pour le seigle et de 11 pour cent pour l'avoine. En outre, les fortes précipitations estivales en certains endroits, notamment en Allemagne, ont considérablement réduit la qualité des récoltes de cette année. S'agissant du maïs, le gros de la récolte doit encore être rentré. La sécheresse estivale a entraîné une baisse des rendements des principales cultures de la région en France, en Italie et en Espagne. Malgré ses effets dévastateurs à l'échelle locale dans certains pays, en particulier en Espagne et au Portugal, la sécheresse n'a pas eu globalement une aussi grande incidence que la sécheresse généralisée de 2003.

Dans les pays des Balkans, l'été a été marqué par des pluies trop abondantes et des inondations, qui ont compromis les rendements et la qualité des céréales secondaires à petits grains (orge, principalement). Toutefois, après les conditions optimales de 2004, on s'attendait déjà à une baisse de la production cette année. En Roumanie, la production d'orge est estimée en baisse d'environ 20 pour cent par rapport au volume exceptionnel de l'an dernier, mais reste néanmoins supérieure à la moyenne. Les pluies estivales ont été moins préjudiciables à la récolte de maïs, qui devrait atteindre, selon les prévisions, 10 millions de tonnes, soit juste au-dessous du record de l'an dernier.

Dans les pays européens de la CEI, la moisson des céréales secondaires de 2005 est bien avancée et la production totale est estimée à environ 51 millions de tonnes, soit une baisse de près de 4 millions par rapport à l'an dernier et moins que la moyenne des cinq dernières années. Ce recul s'explique par l'effet conjugué de la réduction des superficies cultivées, en raison de conditions météorologiques défavorables à l'époque des semis, et de la légère baisse des rendements par rapport aux niveaux élevés enregistrés l'an dernier. Sur ce total, la production d'orge devrait représenter environ 27 millions de tonnes et celle de maïs 9,7 millions de tonnes.

En Océanie, les perspectives concernant la production de céréales d'hiver en Australie ont connu un brusque revirement depuis le début de la campagne, alors que la sécheresse semblait sérieusement compromettre les semis. Des pluies bénéfiques sont tombées vers la mi-juin, ce qui a permis de procéder à la hâte aux travaux des champs et de finir les semis dans les délais. De fait, la superficie consacrée à l'orge, principale céréale secondaire d'hiver, aurait augmenté cette année, de nombreux agriculteurs préférant cette culture au blé, car elle donne des résultats relativement meilleurs même lorsqu'elle est semée tardivement. Ainsi, même à supposer que les rendements soient modestes (légèrement inférieurs à la moyenne des cinq dernières années), selon les dernières prévisions officielles, la production totale d'orge gagnerait 3 millions de tonnes par rapport à l'année précédente, se montant à 6,6 millions de tonnes. Les semis de sorgho d'été (à récolter en 2006) seront effectués en septembre et octobre. Les perspectives sont favorables car les sols ont accumulé des réserves d'humidité suffisantes lorsque les pluies d'hiver sont finalement arrivées; les semis pourraient augmenter d'environ 10 pour cent, si les agriculteurs exploitent les jachères qui n'ont pas pu être ensemencées en céréales d'hiver à cause de la sécheresse enregistrée précédemment.

COMMERCE

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Le commerce des céréales secondaires devrait reculer en 2005/06

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Les prévisions actuelles établissent les échanges mondiaux de céréales secondaires de 2005/06 à 104,5 millions de tonnes, soit une diminution de 2 millions de tonnes depuis la dernière estimation pour 2004/05. Le recul des exportations par rapport à la campagne précédente serait essentiellement imputable à la baisse des expéditions d'orge, tandis qu'une diminution est également prévue dans le cas du maïs et du sorgho. Les estimations concernant les exportations de céréales secondaires de 2004/05 ont été relevées de près de 5 millions de tonnes depuis le dernier rapport, suite à la forte augmentation des ventes signalées par les grands exportateurs, dont l'Argentine, l'Australie, les États-Unis et plusieurs pays d'Europe.

Les importations totales de céréales secondaires des pays d'Asie devraient rester pratiquement inchangées par rapport à la campagne précédente, les achats prévus par la plupart des pays restant au même niveau que pour la campagne précédente. Toutefois, les importations de maïs et d'orge de la République islamique d’Iran devraient continuer d'augmenter, stimulées essentiellement par la croissance rapide de la demande de fourrage, tandis que les perspectives favorables concernant la production d'orge de la République arabe syrienne pourraient entraîner une diminution des importations dans ce pays.

Les importations totales des pays d'Afrique devraient augmenter de près d'un million de tonnes par rapport à la campagne précédente et dépasser tout juste 16 millions de tonnes en 2005/06. Les achats d'orge et de maïs devraient augmenter dans plusieurs pays d'Afrique du Nord, essentiellement du fait des perspectives de production moins favorables. Les importations totales devraient aussi croître dans le groupe des pays d'Afrique subsaharienne. La réduction des importations de la République sud-africaine, du Kenya et du Soudan sera probablement largement neutralisée par une augmentation de la demande d'importation en Zambie et au Zimbabwe.

Au cours de cette campagne, les importations de céréales secondaires de la plupart des pays d'Amérique latine et des Caraïbes devraient légèrement augmenter. Au Mexique, le plus grand importateur de la région, selon les prévisions actuelles la production de maïs de cette année demeurerait inchangée par rapport au niveau de la campagne précédente, d'où une augmentation des importations pour faire face à la croissance rapide de la demande de fourrage. Le Brésil devrait devenir importateur net de maïs au cours de la présente campagne, sa production intérieure étant en recul. Toutefois, en Europe, les importations devraient rester atones, principalement en raison de l'abondance des disponibilités. Dans l'UE, où la production devrait baisser cette année, les importations pourraient néanmoins fléchir, car les stocks de report sont abondants et l'on prévoit l'importation de vastes quantités de blé fourrager.

S'agissant des exportations, les ventes de maïs de l'Argentine et de la République sud-africaine devraient augmenter considérablement suite à la forte reprise de leur production. Les exportations des États-Unis devraient également progresser, même si les perspectives d'une nette augmentation des expéditions ont été compromises par l'ouragan Katrina, qui a pratiquement mis au point mort le trafic de céréales dans les ports du golfe du Mississippi. Les exportations de maïs de la Chine devraient rester inférieures au niveau de la campagne précédente. Toutefois, comme les frais de transport ont augmenté dernièrement et que les activités d'exportation tardent à revenir à la normale aux États-Unis, le maïs de la Chine pourrait devenir plus compétitif, ce qui permettrait à ce pays d'accroître ses exportations vers des marchés voisins. Parmi les autres grands intervenants, l'effondrement de la production de céréales secondaires en Bulgarie et en Roumanie pourrait entraîner une baisse des ventes d'orge et de maïs de ces deux pays. Les exportations d'orge de l'Ukraine devraient également reculer pendant la campagne en cours, essentiellement en raison de la diminution de la production. Toutefois, les exportations de la Fédération de Russie pourraient avoisiner le volume de la campagne précédente malgré le léger ralentissement de la production attendu, car les stocks restent abondants et les disponibilités locales de céréales fourragères dépassent la demande intérieure.

UTILISATION

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L'utilisation fourragère pourrait baisser tandis que les utilisations alimentaire et industrielle devraient augmenter

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L'utilisation mondiale de céréales secondaires ne devrait pas changer de manière significative en 2005/06 par rapport à la campagne précédente, se situant toujours à environ 977 millions de tonnes. Les disponibilités abondantes de blé fourrager, le léger ralentissement de la demande dans les régions aux prises avec des épizooties et le ralentissement général de la croissance économique qui est prévu en sont les raisons principales. De fait, contrairement à ce qui s'est passé en 2004/05, où l'utilisation fourragère avait été le moteur de la forte augmentation de l'utilisation totale de céréales secondaires, l'utilisation fourragère de 2005/06 devrait accuser un repli de près de 10 millions de tonnes, passant à 617 millions de tonnes. D'un autre côté, tant la consommation humaine de céréales secondaires que les autres utilisations (industrielle, notamment) devraient augmenter considérablement en 2005/06. La consommation alimentaire totale devrait remonter à 178 millions de tonnes après avoir reculé en 2004/05. Selon les prévisions, l'utilisation industrielle de céréales secondaires s'accroîtrait à nouveau pendant la campagne en cours, principalement du fait de la forte demande de l'industrie de l'éthanol, qui est en plein essor, ainsi que de l'augmentation des capacités des usines de synthèse d'éthanol à base de maïs. Aux États-Unis, selon les prévisions officielles, l'utilisation de maïs dans la production d'éthanol devrait atteindre 38 millions de tonnes en 2005/06, soit une augmentation de 4,3 millions de tonnes par rapport à 2004/05. Les prix élevés du pétrole devraient également stimuler la demande de sources d'énergie de remplacement dans d'autres pays.

STOCKS

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Les stocks mondiaux de céréales secondaires menacent de s'effondrer en 2006

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Depuis le dernier rapport, les prévisions concernant le niveau des stocks mondiaux de céréales secondaires pour les campagnes agricoles qui s'achèveront en 2006 ont été revues à la baisse, perdant jusqu'à 17 millions de tonnes pour passer à 172 millions de tonnes. Cet ajustement est dû essentiellement à une forte réduction des prévisions concernant la production mondiale de 2005. Selon les prévisions actuelles, les stocks mondiaux de céréales secondaires de fin de campagne devraient reculer d'environ 20 millions de tonnes (soit 11 pour cent) par rapport à leur niveau d'ouverture relativement élevé. Contrairement aux prévisions antérieures, les réserves totales de céréales secondaires des principaux exportateurs pourraient s'effondrer, principalement dans l'UE suite à une forte chute dela production. Selon les dernières estimations, les stocks détenus par les principaux exportateurs à la fin des campagnes de 2006 pourraient atteindre 80 millions de tonnes, soit un repli de 12 millions de tonnes depuis le précédent rapport et 10 millions de tonnes de moins que leur niveau d'ouverture élevé. Ainsi, la part globale des stocks de céréales secondaires détenus par les grands exportateurs devrait rester proche du niveau enregistré lors de la campagne précédente.

Ailleurs, des diminutions importantes des stocks sont aussi à prévoir en Chine et au Brésil, où le recul de la production devrait aussi entraîner une réduction des stocks de maïs. De même, suite aux perspectives de production plus pessimistes cette année, les réserves d'orge devraient s'amenuiser dans la plupart des pays d'Afrique du Nord, notamment au Maroc.

PRIX

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Les prix des céréales secondaires ont quelque peu augmenté, mais restent en général inférieurs au niveau de l'an dernier

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Les cours des céréales secondaires des États-Unis ont légèrement progressé en juillet, essentiellement en raison des préoccupations suscitées par les conditions météorologiques, pour légèrement reculer par la suite du fait de l'amélioration des conditions de végétation, de la baisse de la demande mondiale et de l'augmentation des disponibilités de blé fourrager en provenance des pays de la mer Noire. Le maïs américain No. 2 (fob Golfe) se chiffrait en moyenne à 97 dollars EU la tonne en septembre, soit une augmentation de 3 dollars EU depuis mai et un niveau identique à celui enregistré l'an dernier à la même époque. En revanche, la forte demande régionale a eu des effets positifs sur les prix sud-africains, en particulier ceux du maïs blanc, dont les disponibilités semblent plus limitées cette campagne. Les disponibilités abondantes provenant des précédentes récoltes et la demande plus ténue ces dernières semaines ont maintenu la pression sur les contrats à terme pour le maïs américain. Fin septembre, les contrats à terme pour le maïs négociés au Chicago Board of Trade, portant échéance en décembre, étaient cotés à 80 dollars EU, soit 2 dollars EU de moins qu'à la même époque l'an dernier. Début septembre, les exportations en provenance des ports du Golfe des États-Unis ont cessé en raison de l'ouragan Katrina. Près de 70 pour cent du maïs américain étant exportés par les ports du Golfe des États-Unis, les prix américains ont diminué après quelques jours d'incertitude, dont ont aussi témoigné les fluctuations des prix à terme pendant cette période. Toutefois, sur une note plus positive, l'interruption des échanges début septembre s'est produite avant le début de la récolte principale aux États-Unis; l'infrastructure logistique endommagée est actuellement remise en état et les exportations retournent progressivement à la normale, aussi les incidences à long terme sur les expéditions de maïs des Etats-Unis, et sur les prix, devraient-elles être infimes.

perspectives alimentaires

 

RIZ

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PRODUCTION

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Tableau 5. Production de riz (millions de tonnes)

  2004
estim.
2005
prévis.
Variation de 2004
à 2005 (%)
Asie 546.7 555.0 1.5
Afrique 19.1 19.9 4.4
Afrique du Nord6.46.40.7
Afrique de l’Ouest8.08.46.3
Afrique australe3.33.711.1
Amérique centrale
(y compris les Caraïbes)
2.4 2.5 2.2
Amérique du Sud 23.3 23.8 2.1
Amérique du Nord 10.5 10.4 -1.1
Europe 3.4 3.5 0.4
UE 252.82.7-3.1
Océanie 0.6 0.3 -41.6
Total mondial 606.0 615.3 1.5
Pays en développement580.0590.01.7
Pays développés26.025.4-2.4

 

La production mondiale de riz de 2005 reste en bonne voie pour atteindre un niveau record malgré un temps peu clément en Asie

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Les dernières prévisions de la FAO établissent la production mondiale de paddy de 2005 à 615 millions de tonnes, soit 6 millions de tonnes de moins que prévu en juin mais un niveau qui reste un record puisqu’il dépasse de 9 millions de tonnes la récolte de l’année précédente. Ces chiffres révisés à la baisse par rapport à ceux du mois de juin sont essentiellement le reflet d’une détérioration des perspectives en Chine et en Inde, les deux premiers pays producteurs mondiaux de riz, en raison de conditions météorologiques défavorables.

En Asie, malgré la dégradation des perspectives ces dernières semaines, la plupart des pays devraient toutefois rentrer des récoltes plus importantes cette année. En particulier, au Bangladesh, la production devrait enregistrer une reprise de 5 pour cent. En Chine (continentale), l’augmentation attendue par rapport à l’an dernier sera probablement moins importante que prévu en raison du temps peu clément en certains endroits du pays. La production de cette campagne devrait s’élever à 180 millions de tonnes, ce qui représenterait une progression de seulement un million de tonnes par rapport aux estimations révisées de la production pour 2004, diffusées récemment par l’Office national des statistiques. La Province chinoise de Taïwan a également souffert des mauvaises conditions météorologiques ; bien que légèrement révisées à la baisse, les prévisions concernant la production laissent toutefois entrevoir une petite reprise par rapport aux résultats de 2004. En Inde, la mousson, qui est sur le point de s’éloigner, a été irrégulière en 2005 dans les régions productrices de paddy, les pluies étant arrivées tardivement et ayant été inégalement réparties. Par conséquent, les prévisions de la FAO en ce qui concerne la production de 2005 ont été abaissées à 129 millions de tonnes, soit un volume qui reste supérieur de un pour cent aux estimations révisées de 2004, la croissance résultant essentiellement de l’expansion des semis. Au Pakistan, le gouvernement a récemment revu à la baisse ses prévisions de production pour la campagne en cours mais l’on s’attend tout de même à une récolte record. En revanche, les prévisions concernant la production de paddy des Philippines pendant la campagne de 2005 (juillet 2005-juin 2006) ont été relevées et laissent à présent entrevoir une croissance annuelle de 2 pour cent. Cette révision reflète les bons résultats escomptés de juillet à décembre 2005. Une forte hausse de la production est également attendue au Sri Lanka, du fait d’une augmentation de 19 pour cent de la récolte de la campagne principale Maha, déjà terminée, et des bonnes perspectives en ce qui concerne les cultures de la campagne secondaire Yala, actuellement au stade de la récolte. En Thaïlande, tout indique que la production connaîtra une vive reprise après les très mauvais résultats de l’an dernier. Le gouvernement a continué de fournir un soutien aux agriculteurs pendant toute la campagne de 2004, et a déjà annoncé qu’il était prêt à acheter 9 millions de tonnes de paddy provenant de la prochaine récolte de la campagne principale de 2005, qui sera rentrée en novembre. Les prix appliqués dans le cadre du nouveau programme d’achats sont nettement supérieurs à ceux pratiqués en 2004 car l’on a reconnu que les producteurs étaient confrontés à des frais croissants. Les perspectives étant meilleures au Viet Nam, la production devrait atteindre un nouveau record.

À ce jour, seuls quelques pays de la région devraient voir leur production chuter en 2005. Dans le cas de l’Indonésie, la baisse devrait être modérée, les responsables prévoyant des résultats proches des résultats remarquables de 2004. Une contraction des superficies et des problèmes d’inondation en août devraient également avoir des effets négatifs sur la production en République de Corée. Les problèmes persistants de sécheresse ont sapé les perspectives de récolte au Laos et, en particulier, au Népal, où selon les rapports, 23 des 75 districts seraient mis à rude épreuve ; la production devrait décliner dans ces deux pays.

En Afrique, la production de paddy devrait croître de 4 pour cent, selon les prévisions actuelles, pour s’établir à quelque 19,9 millions de tonnes en 2005. En Égypte, premier producteur de la région, on prévoit une hausse de la production qui devrait atteindre un nouveau record après les résultats de l’an dernier déjà les plus élevés jamais enregistrés, sous l’effet conjugué de prix intérieurs élevés et d’une demande d’exportation croissante. En Afrique de l’ouest, de nombreux pays traversent leur période de soudure et selon les rapports, les prix du riz flamberaient dans plusieurs endroits, en particulier en Guinée, au Tchad, au Mali, au Niger et même au Nigéria. Dans plusieurs de ces pays, les gouvernements ont pris des mesures en vue d’atténuer la situation, par exemple, par la suppression d’une taxe sur la valeur ajoutée de 18 pour cent au Mali, ou l’organisation de distributions de riz gratuites et ciblées au Niger. S’agissant de la nouvelle campagne de paddy, la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest ont bénéficié de pluies abondantes et bien réparties dès la fin du mois d’août, ce qui laisse espérer que les récoltes de paddy seront bonnes au Burkina Faso, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Toutefois, des pénuries de semences ont été signalées au Mali et au Niger, ces deux pays ayant été affectés par la sécheresse et une infestation acridienne l’an dernier. Au Nigéria, la production devrait aussi connaître une forte hausse. Le gouvernement, qui s’est lancé dans la promotion et la distribution de variétés de riz améliorées, a approuvé récemment l’allocation d’un milliard de nairas (7,4 millions de dollars EU) en vue de la reproduction en masse de jeunes plants de riz Nerica sur cinq ans. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’Initiative rizicole démarrée par le gouvernement en vue d’accroître l’autosuffisance en riz du pays.

Ailleurs en Afrique, la campagne rizicole de 2005 est terminée dans la plupart des pays. Elle a été favorable à Madagascar, dont la production a augmenté de 12 pour cent pendant cette campagne, tandis qu’au Mozambique, une légère contraction a été notée.

La plupart des semis de paddy étant terminés en Amérique centrale et aux Caraïbes, la production de la sous-région resterait, selon les prévisions de la FAO, proche de 2,5 millions de tonnes, soit 3 pour cent de plus qu’en 2004, dont les résultats avaient été mauvais, mais un volume qui reste en dessous de ceux atteints entre 2000 et 2003. Dans plusieurs pays, les conditions de végétation ont continué d’être défavorables, en particulier à Cuba, l’un des plus grands producteurs de riz de la sous-région, qui devrait engranger sa plus petite récolte depuis 2000. En République dominicaine, le secteur a été affecté par de fortes pluies et des inondations au début de cette année. Toutefois, principalement en raison d’un soutien institutionnel plus important, en particulier, d’un accroissement de 32 pour cent des crédits, la production de paddy pourrait progresser de 10 pour cent. Au Costa Rica, en raison des pluies très abondantes qui, selon les rapports, auraient causé des pertes, en particulier dans la principale région productrice de Chorotega, il se peut que la production tombe en dessous des niveaux de l’an dernier. Dans le reste de la sous-région, les récoltes s’annoncent bonnes dans l’ensemble, notamment au Mexique, au Nicaragua et au Panama, qui sont tous sur le point de rentrer des récoltes plus importantes cette campagne.

perspectives alimentaires

 

En Amérique du Sud, la campagne de paddy est terminée ou est sur le point de s’achever dans la plupart des pays. La production de la sous-région devrait augmenter de 500 000 tonnes par rapport à 2004, pour s’établir à 23,8 millions de tonnes. Cette croissance rend compte en grande partie d’une situation nouvelle au Brésil, qui à lui seul représente plus de la moitié de la production totale de la région. Au vu des résultats d’une sixième étude menée sur le terrain, la production de ce pays aurait enregistré une hausse de 3,1 pour cent cette année, selon les estimations. En Équateur et au Pérou, les prévisions officielles laissent également entrevoir des récoltes plus importantes par rapport à la campagne de 2004. En revanche, en Argentine, la production aurait légèrement fléchi selon les estimations, l’amélioration des rendements n’ayant pas complètement compensé une régression des superficies ensemencées. Au Chili, les températures peu élevées qui ont prévalu au stade de la formation des panicules ont fait baisser les rendements et la production. En Colombie, une contraction des superficies rizicoles, conjuguée à la chute des prix, devrait entraîner un recul de la production de 5 pour cent environ pendant cette campagne. Le gouvernement est en train de mettre en place une série de mesures pour faire face à la chute des prix, en réintroduisant, en particulier, des mesures d’incitation en faveur des minotiers pour qu’ils entreposent le riz pendant les mois où l’offre est à son maximum, en août et en septembre. Selon les estimations, les inondations graves qui ont endommagé les cultures au Guyana au début de cette année auraient entraîné un fort recul de la production. Pour permettre aux producteurs affectés de repiquer leurs cultures, le gouvernement a mis en place un ensemble de mesures d’aide aux victimes d’inondations, comprenant la fourniture de semences et le versement d’une indemnisation aux agriculteurs touchés. La récolte de paddy aurait également été réduite en Uruguay cette année. Les cours du riz sur les marchés ont considérablement chuté dans le pays, ce dont souffrent les producteurs ; bon nombre d’entre eux pourraient avoir des difficultés à obtenir des crédits pour financer les cultures de la prochaine campagne. Au Venezuela, les perspectives de production se sont quelque peu détériorées, une régression des superficies plantées étant prévue consécutivement à la baisse des prix à la production et aux disponibilités importantes de 2004. Les producteurs ont demandé au gouvernement de relever le prix institutionnel de cette culture par rapport à celui de l’an dernier (514 bolivars le kilo, soit 239 dollars EU la tonne) pour tenir compte de la hausse des coûts.

Aux États-Unis, l’ouragan Katrina, qui a frappé la côte du golfe de Louisiane le 29 août, semble n’avoir que légèrement endommagé les rizières en Louisiane et dans le Mississipi et selon les dernières estimations du Département de l’agriculture des États-Unis, la production du pays devrait avoisiner le niveau exceptionnel de 2004. En Australie, les estimations concernant la récolte de 2005 ont été revues à la baisse pour s’établir au niveau le plus bas jamais atteint, reflétant une autre révision à la baisse des estimations concernant les rendements, affectés par la sécheresse. La sécheresse pourrait également avoir quelque peu compromis les récoltes dans l’ Union européenne, ce qui, conjugué à une contraction des semis, devrait entraîner un recul de 3 pour cent de la production. Dans d’autres endroits en Europe, l’amélioration escomptée des rendements devrait conduire à une hausse de la production en Ukraine. Celle-ci devrait aussi augmenter en Fédération de Russie, en raison des bonnes perspectives de récolte à Krasnodar, principale région productrice.

COMMERCE

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Les échanges de riz devraient augmenter en 2005, tandis que les premières perspectives pour 2006 indiquent un recul

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La FAO a revu ses prévisions à la hausse en ce qui concerne le commerce international du riz pour l’année civile 2005, qui s’établirait à 27 millions de tonnes, soit 1 pour cent de plus que l’année précédente, annulant ainsi la contraction attendue. Toutefois, s’agissant de l’année prochaine, les premières indications en ce qui concerne l’année civile 2006 laissent augurer d’un recul qui pourrait se révéler relativement important (de 4 pour cent), les échanges atteignant alors environ 26 millions de tonnes. Cette diminution serait due en grande partie à la baisse des exportations de l’Inde, de la République de Corée, du Pakistan, du Viet Nam et de l’Égypte par rapport aux volumes relativement élevés qu’ils prévoient d’expédier en 2005. En revanche, les exportations de la Thaïlande vont probablement reprendre et des augmentations sont aussi prévues aux États-Unis. Le recul des importations mondiales l’an prochain rendrait compte principalement de la réduction des livraisons à destination des Philippines mais aussi du Bangladesh, de l’Indonésie, de la République islamique d’Iran, du Nigéria et de la Fédération de Russie.

Les autres grands exportateurs devraient pallier l’insuffisance des exportations thaïlandaises en 2005

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Bien que la situation n’ait guère changé dans l’ensemble par rapport à l’an dernier, les perspectives actuelles en ce qui concerne les échanges de 2005 indiquent que les parts relatives des principaux intervenants sur le marché varieront énormément. En particulier, une contraction de 23 pour cent des ventes de la Thaïlande pourrait être neutralisée par un accroissement des expéditions en provenance de l’Inde, du Pakistan, du Viet Nam, des États-Unis et de l’Égypte.

En Inde, les livraisons de riz ont été particulièrement élevées entre janvier et mai et pourraient atteindre 4,2 millions de tonnes sur toute l’année, soit 18 pour cent de plus qu’en 2004. Les ventes du Pakistan ont également fortement augmenté entre janvier et juillet et devraient s’établir à un niveau record d’ici à la fin de l’année. Les perspectives du pays en ce qui concerne ses exportations futures sont nettement meilleures depuis qu’il a conclu un accord commercial avec la Chine en juillet 2005, qui facilite les importations à destination de ce pays. Ayant levé le quota d’exportation de 3,8 millions de tonnes, le Viet Nam devrait expédier 4,5 millions de tonnes, ce qui représenterait une hausse de 11 pour cent par rapport à l’an dernier. Les exportations de la République de Corée devraient doubler, par suite de la conclusion d’un accord avec la République démocratique de Corée en vue de la livraison de 500 000 tonnes. En revanche, les ventes de la Thaïlande s’annoncent moins bonnes et nettement inférieures au volume record expédié l’an dernier. La contraction prévue reflète des disponibilités réduites par rapport à la campagne de 2004, mais aussi la politique de soutien mise en place par le gouvernement, qui a entraîné une hausse des prix par rapport à ceux qui prévalent sur d’autres marchés. De même, les exportations de la Chine baisseront probablement, bien que les prix peu élevés en vigueur puissent inciter le gouvernement à renforcer les ventes dans les mois à venir. En dehors de l’Asie, l’Égypte devrait exporter un volume record d’un million de tonnes, soutenue par une forte demande de pays du Proche-Orient et d’Europe centrale et de l’Est. L’Argentine et l’Uruguay devraient également voir leurs expéditions progresser, bien que selon les rapports, les approvisionnements en provenance de ces pays aient été perturbés par des manifestations d’agriculteurs au Brésil. Selon le Département de l’agriculture des États-Unis, les exportations de riz de ce pays pourraient augmenter, pour atteindre le deuxième volume jamais enregistré dans l’histoire des États-Unis, grâce à des prix à l’exportation considérablement réduits. Toutefois, l’on continue de s’inquiéter des répercussions que pourrait avoir l’ouragan Katrina vu les dégâts graves qu’il a causé aux voies navigables, aux silos et aux installations portuaires de la Nouvelle-Orléans.

Les importations accrues des pays asiatiques en 2005 compenseront probablement les reculs enregistrés en Afrique et en Amérique latine et aux Caraïbes

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Sur le plan des importations, les dernières prévisions de la FAO laissent présager une augmentation considérable des livraisons de riz à destination des pays asiatiques, qui devraient s’élever à 12,9 millions de tonnes, soit pratiquement 9 pour cent de plus que l’an dernier. Cette hausse devrait rendre compte du net accroissement des flux à destination du Bangladesh et des Philippines, où les récoltes relativement mauvaises de 2004 ont entraîné cette année de fortes hausses des prix intérieurs. De même, l’accroissement des prix intérieurs a conduit l’Indonésie à assouplir l’interdiction qui frappait les importations de riz, tout d’abord en août, lorsque le pays a accepté de laisser entrer des variétés de riz non produites localement, puis en septembre, lorsqu’il a autorisé Bulog, l’entreprise logistique d’état, à importer 250 000 tonnes. Par conséquent, le pays devrait recevoir près d’un million de tonnes, soit 900 000 tonnes de plus qu’en 2004.

Compte tenu des prévisions actuelles, les importations des pays africains pourraient reculer de 5 pour cent pour passer à 8,2 millions de tonnes, en raison de livraisons moins importantes à destination du Nigéria. Le gouvernement a récemment autorisé deux entreprises à importer 100 000 tonnes de riz décortiqué à un tarif correspondant à la moitié du tarif de 100 pour cent en vigueur, mais n’a pas encore officiellement renoncé à l’interdiction frappant les importations de riz à partir de 2006. En Afrique du Sud, les importantes récoltes de maïs et de blé cette année entraîneraient une baisse de la demande d’importation de riz, selon les estimations. En revanche, compte tenu des chiffres des ventes d’exportation, les expéditions à destination du Sénégal devraient progresser, tandis que celles à destination du Niger pourraient doubler et passer à plus de 300 000 tonnes pour répondre aux graves pénuries de céréales enregistrées au début de cette année.

En Amérique latine et aux Caraïbes, les importations du Brésil, du Pérou et du Nicaragua devraient reculer alors que les approvisionnements en produits locaux augmenteraient. Les expéditions à destination du Mexique ne devraient guère changer par rapport à l’an dernier. En revanche, des achats records sont attendus cette année à Cuba, du fait de récoltes insuffisantes persistantes. Le Costa Rica devrait aussi importer des quantités accrues.

Dans le reste du monde, l’Australie achèterait, selon les estimations, 100 000 tonnes de riz, essentiellement décortiqué, pour réduire les pénuries intérieures. Les États-Unis ont récemment abaissé leurs prévisions en ce qui concerne leurs importations, lesquelles indiquent désormais une contraction par rapport à l’an dernier. Les achats de l’Union européenne devraient continuer d’avoisiner 900 000 tonnes. En août, la Commission européenne est parvenue à un accord avec les pays partenaires de l’OMC au sujet des importations de riz usiné ou semi-blanchi et de brisures de riz à destination de l’UE. Comme dans le cas du riz décortiqué, les tarifs douaniers seront souples et dépendront du niveau des importations réelles par rapport aux niveaux de référence prédéterminés. Bien qu’au début de l’année, la Fédération de Russie ait plus que doublé les droits de douane frappant les importations de riz, les importations à destination du pays devraient rester proches de celles de l’an dernier, reflétant, dans une certaine mesure, les retards pris dans l’application des nouveaux taux tarifaires.

UTILISATION

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La consommation alimentaire croît au même rythme que la population

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L'utilisation totale de riz devrait avoisiner 415 millions de tonnes en 2006, soit environ 3 millions de tonnes de plus que l'an dernier. Environ 88 pour cent de ce total seraient destinés à la consommation humaine, 2 pour cent seulement étant consacrés à l'alimentation animale et le reste à d'autres utilisations. La consommation humaine de riz devrait être de l'ordre de 56,8 kg par habitant, en baisse par rapport à la moyenne de l'an dernier.

 

STOCKS

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Les stocks mondiaux de riz devraient diminuer pour la sixième année consécutive

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Par suite de l’ajustement à la baisse des chiffres concernant la production mondiale de paddy de 2005 (dont une part importante sera consommée en 2006), les prévisions en ce qui concerne les stocks mondiaux de riz à la clôture de la campagne commerciale 2005/06 ont aussi été abaissées, de 500 000 tonnes, pour s’établir à présent à 94,9 millions de tonnes, soit 3,5 millions de tonnes de moins que leurs niveaux d’ouverture et un déclin pour la sixième année consécutive.

Parmi les pays exportateurs traditionnels, la baisse des réserves mondiales de riz serait particulièrement marquée en Chine et en Inde, qui devraient réduire leurs stocks de report de plus d’un million de tonnes chacun. Une contraction plus modeste est attendue en Égypte et aux États-Unis, tandis que les stocks resteront probablement proches de leur niveau d’ouverture en Thaïlande et augmenteront au Myanmar et au Viet Nam.

Plusieurs grands pays importateurs devraient également réduire leurs stocks, en particulier en Indonésie, où ils pourraient baisser de plus d’un million de tonnes, principalement en raison de la faiblesse des importations. Les stocks pourraient aussi être moins importants au Bangladesh, dans l’UE, au Népal et aux Philippines, tandis qu’au Brésil, ils pourraient s’accroître du fait des bons résultats des récoltes cette année.

Craignant que les disponibilités en riz ne soient pas suffisantes en période de crise, les pays de l’ANASE ont approuvé en juillet un accroissement de la Réserve d’urgence de riz de l’Asie de l’Est, qui est passée de 87 000 tonnes à 200 000 tonnes en 2005-2006.

PRIX

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Les cours internationaux du riz se sont raffermis en août et septembre

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Les cours internationaux du riz ont quelque peu fléchi en juin et juillet, comme en témoigne l’indice FAO des prix du riz (1998-2000=100), qui a perdu un point chaque mois pour tomber à 100 en juillet, soit son niveau le plus faible depuis février 2004. En août et en septembre, les prix se sont légèrement raffermis, l’indice passant respectivement à 101 et 102, en raison des cours plus élevés, notamment du riz Indica (de qualité inférieure et de qualité supérieure) et du riz aromatique. En revanche, le sous-indice des prix du riz Japonica s'est maintenu à 93 entre juillet et septembre.

La faiblesse des cours internationaux en juin et juillet reflétait essentiellement l’atonie de la demande d’importation et des disponibilités relativement importantes dans certains grands pays exportateurs après les récoltes des campagnes secondaires de 2004. Le regain de la concurrence exercée par l’Inde et la Chine a aussi eu tendance à faire baisser les prix. En août, l’annonce de prix d’achat plus élevés en Thaïlande et la reprise des expéditions à destination de l’Afrique et de l’Iraq a cependant redonné de la vigueur au marché. Les cours internationaux ont continué à se raffermir pendant les premières semaines de septembre, reflétant le retour de l’Indonésie sur le marché des importations, les très bonnes ventes à destination de l’Afrique et un nouveau contrat de livraison à destination de l’Iraq. En septembre, la Thaïlande a vendu 900 000 tonnes de riz appartenant à l’État dans le cadre de soumissions à des prix relativement élevés sans que cela entraîne un ralentissement du marché. La fermeté des prix devrait perdurer dans les mois à venir, en partie sous l’effet conjugué de la hausse des coûts de production et de commercialisation et de la flambée des prix du pétrole. Les cours devraient également vivement réagir à l'évolution de la situation en ce qui concerne les récoltes et les politiques gouvernementales.

perspectives alimentaires

 

VIANDE ET PRODUITS CARNÉS

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PRIX

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La reprise de la demande et la perspective d'un raffermissement des échanges maintiennent les prix de la viande à un niveau élevé en 2005

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Alors que la nouvelle flambée de grippe aviaire indique que le virus se propage vers l'ouest, de l'Asie à la Fédération de Russie, ce qui ravive les inquiétudes face à un éventuel bouleversement du secteur mondial de la viande, les marchés internationaux de la viande se sont caractérisés ces derniers mois par une forte reprise après les perturbations constatées précédemment suite aux épizooties de 2004. La croissance de la demande de viande, avec le retour de la consommation à des niveaux pratiquement normaux et la réouverture de marchés auparavant fermés, a exercé une forte pression à la hausse sur les cours internationaux au premier semestre 2005. L'indice FAO des prix de la viande (calculé à l'aide de la moyenne pondérée des cours mondiaux indicatifs de la viande) a culminé à 109 points au cours de cette période, dépassant le niveau élevé de 108 points enregistré dans la base de données de la FAO en février 1991.

Le relèvement des prix de la volaille et de la viande bovine a contribué pour l'essentiel à cette augmentation de la valeur de l'indice. En milieu d'année, l'indice FAO des prix de la volaille avait gagné plus de 13 points depuis janvier, et près de 20 points depuis les premières épidémies de grippe aviaire début 2004. Les prix internationaux de la viande bovine sont restés fermes du fait de la contraction des disponibilités exportables, le boeuf originaire des États-Unis étant absent des grands marchés en raison des inquiétudes suscitées par l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). La forte hausse des prix de la viande porcine constatée en 2004 s'est maintenant ralentie, alors que les consommateurs recommencent à acheter de la volaille et de la viande bovine, en dépit de leur coût plus élevé.

Alors que les marchés mondiaux de la viande se remettent progressivement des inquiétudes suscitées par les maladies animales et la sécurité sanitaire des aliments qui ont régné sur les marchés en 2004, les quelques prochains mois seront influencés par bon nombre d'autres facteurs. Il convient de citer notamment les dommages causés récemment par l'ouragan Katrina aux ports et aux entrepôts frigorifiques dans le golfe du Mexique, qui devraient perturber les expéditions de volaille des États-Unis dans l'immédiat, d'où une nouvelle pression à la hausse sur les cours mondiaux de la volaille. L'incertitude règne également en ce qui concerne la propagation récente de la grippe aviaire vers l'ouest et l'Europe, ainsi que la réaction éventuelle des consommateurs, de l'industrie et des gouvernements. Toutefois, à plus longue échéance, en l'absence d'escalade des flambées épidémiques, les prix de la viande pourraient fléchir en 2006. L'un des principaux facteurs qui pourraient contribuer à réorienter à la baisse les prix de la viande, toutes catégories confondues, serait une reprise rapide du commerce de viande bovine des États-Unis vers l'Asie suite à un accord par lequel le Japon accepterait l'entrée de viande bovine américaine.

La production de viande se redresse alors que les prix restent fermes

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Selon les prévisions, la production mondiale de viande devrait s'accroître de 2,5 pour cent en 2005 pour passer à 267 millions de tonnes, soutenue par les recettes favorables dans le secteur de la viande. Après deux années de croissance nulle, les perspectives concernant la production de viande des pays développés s'améliorent légèrement. La forte progression de la production de viande attendue en Amérique du Nord (pour répondre à la demande intérieure) et en Australie compenserait largement la baisse de la production dans l'UE, où les politiques ont limité toute croissance significative ces cinq dernières années. En revanche, du fait de la forte croissance dans les pays d'Amérique du Sud à vocation d'exportateurs et de la reprise de la production de viande en Asie, près de 80 pour cent de l'augmentation de la production de viande (chiffrée à 7 millions de tonnes) devraient provenir de pays en développement. Alors que les pays en développement accroissent leur consommation de produits carnés, qui représente maintenant 58 pour cent du total mondial (contre 43 pour cent au début des années 1990), leur consommation de viande devrait atteindre 31 kg par habitant, soit une progression de plus d'un kilo par rapport à l'an dernier et près du double du niveau des années 1990. Ce chiffre est à rapprocher de la consommation estimative des consommateurs des pays développés, qui s'élève à 84 kg par habitant, ainsi que de la moyenne mondiale, à savoir 42 kg par habitant.

Tableau 6. Statistiques mondiales sur la viande1

  2003 2004
estim.
2005
prévis.
  millions de tonnes
Production 253.6 260.1 266.6
Viande de volaille76.478.581.4
Viande porcine98.4100.9102.7
Viande bovine61.462.764.2
Viande ovine et caprine12.212.713.0
Autres viandes5.25.25.3
Exportations 2 19.5 19.0 20.8
Viande de volaille 8.2 7.5 8.4
Viande porcine 4.2 4.4 4.7
Viande bovine 6.1 6.1 6.7
Viande ovine et caprine0.70.70.8
Autres viandes0.20.20.2
  kg
Consommation per caput 40.3 40.8 41.9
Viande de volaille12.212.312.8
Viande porcine15.715.916.1
Viande bovine 9.8 9.9 10.1
Viande ovine et caprine1.92.02.0
Autres viandes0.80.80.8
1 Des statistiques plus détaillées sur la viande sont disponibles sur le site web de la FAO (www.fao.org) à l’adresse suivante: http:/www.fao.org/es/ESC/en/20953/21014/index.html
2 Y compris la viande (fraîche, réfrigérée, congelée, préparée et en boîte); en équivalent de poids carcasse; non compris les expéditions d’animaux sur pied, les abats comestibles et les échanges intracommunautaires de l’UE. Jusq’en 2003 EU (15), à partir de 2004 EU (25)
Note: Totaux calculés à partir de chiffres non arrondis.

En raison de la forte croissance enregistrée dans les pays en développement, la production de viande bovine devrait progresser de 2,4 pour cent en 2005, pour passer à 64,2 millions de tonnes. Bien que les chiffres concernant le cheptel bovin enregistrés dans la base de données de la FAO soient au plus bas, la production de viande de boeuf des pays développés est estimée en légère hausse, car les prix élevés du bétail et les pénuries fourragères incitent à multiplier les abattages aux États-Unis et en Australie. Au Canada, la restructuration engagée par le secteur après la crise de l'ESB a permis de renforcer la capacité d'abattage et a conduit à un relèvement de la production de viande bovine. La situation est très différente dans l'UE, où les réformes engagées par les gouvernements entraînent une réduction des cheptels et des abattages et contribuent à l'érosion progressive de la part des pays développés dans la production mondiale de viande bovine. Les prix élevés de la viande de boeuf suscitent une augmentation de la production dans de nombreux pays asiatiques, dont la Chine, l'Indonésie, les Philippines et le Viet Nam, tandis que le renforcement des marchés passés pour les buffles développe la production dans d'autres, notamment l'Inde et l'Égypte. Par ailleurs, la vive demande d'exportation entraîne une progression des abattages et de la production en Amérique du Sud, d'où un nouvel accroissement de la part des pays en développement dans la production totale, qui passe à 54 pour cent en 2005. La part des pays en développement a dépassé pour la première fois celle des pays développés en 2002.

En dépit de la relative fermeté des prix et des excellentes perspectives commerciales, la production mondiale de viande porcine ne devrait guère augmenter en 2005 et atteindra 102,7 millions de tonnes. Dans les pays développés, la production devrait à peine progresser, en grande partie du fait que la production de l'Amérique du Nord et de l'Europe ne varie guère en fonction des prix, de par la nature des unités de production industrielles et les contraintes environnementales. Pour assurer les exportations, la production de l'Amérique du Sud a gagné 6 pour cent, tandis que la forte demande au Mexique, au Viet Nam et dans de nombreux autres pays accroît la part des pays en développement dans la production mondiale; selon les estimations, cette part serait de 62 pour cent en 2005, contre 61 pour cent en 2004 et 55 pour cent en 1995. Toutefois, en Chine les perspectives de production et la consommation régionale potentielle pourraient ralentir du fait de la récente poussée de streptocoque suis, maladie pathogène du porc qui a provoqué la mort de 40 personnes en Chine.

La production mondiale de volaille devrait, selon les prévisions, gagner près de 4 pour cent en 2005, passant à environ 81,4 millions de tonnes. Cette augmentation est soutenue par la croissance rapide de la consommation, en dépit de la constante hausse des prix et des inquiétudes suscitées par la persistance des flambées de grippe aviaire en 2005 et la progression du virus vers l'ouest. En Asie, la production, qui avait baissé en 2004, devrait s'accroître de plus de 3 pour cent pour passer à 26,7 millions de tonnes. En dépit de la persistance d'épidémies sporadiques dans certains pays, tels que le Viet Nam et l'Indonésie, la consommation de viande de volaille par habitant regagne progressivement du terrain en Asie en 2005, après être tombée au bas niveau sans précédent de 7,4 kg par habitant en 2004 (pour plus de renseignements sur l'impact de la grippe aviaire sur les marchés, voir l'encadré).

La production mondiale de viande ovine en 2005 devrait augmenter pour passer au niveau record de 13 millions de tonnes, en hausse de 2,8 pour cent par rapport à l'année précédente. La forte demande d'importation est couverte par la croissance de la production en Australie, due à la sécheresse, ainsi que par la meilleure productivité et la légère augmentation des troupeaux de sélection en Nouvelle-Zélande. Alors que la production de viande d'agneau et de mouton est en recul aux États-Unis, la tendance à la baisse des cheptels s'est récemment inversée à la suite du programme de conservation des brebis. En revanche, en Europe la production recule dans certains grands pays producteurs, en raison du découplage des primes accordées pour les brebis. En Asie, qui représente près de 60 pour cent de la production mondiale, la fermeté des prix stimule la production, en hausse de plus de 3 pour cent dans les principales régions productrices de la Chine et du Pakistan.

COMMERCE

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Le commerce de la viande devrait enregistrer une forte croissance avec la réouverture des marchés

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Le regain de confiance des consommateurs, associé à l'ouverture progressive des marchés, entraîne une augmentation du commerce mondial de la viande, qui devrait en 2005 faire un bond sans précédent de 10 pour cent, atteignant le niveau record de 20,8 millions de tonnes. Cela fait suite au premier recul d'une année sur l'autre enregistré ces 25 dernières années au début 2004, lorsque les rapports sur l'ESB et les pertes de vie humaine causées par la grippe aviaire en Asie avaient suscité de graves inquiétudes quant à la sécurité sanitaire des aliments et la santé des animaux et avaient conduit à des restrictions commerciales. La fluctuation des parts du marché qui caractérise les marchés touchés par des épidémies s'est accélérée en 2005, et les produits sud-américains concurrentiels devraient assurer 33 pour cent des exportations mondiales, soit 10 pour cent de plus qu'il y a une décennie.

La fermeté des cours mondiaux de la viande bovine, alors que les disponibilités exportables de boeuf de l'Amérique du Nord restent dans les entrepôts frigorifiques ou sur pied, est soutenue en 2005 par la forte croissance du commerce de viande bovine, qui serait en hausse de 11 pour cent et passerait à 6,7 millions de tonnes. Cette augmentation fait suite à une baisse de un pour cent des échanges en 2004, les importateurs ayant réagi rapidement pour remplacer les produits nord-américains, qui représentaient traditionnellement 25 pour cent des exportations mondiales. Le déficit de l'offre et les fluctuations des prix en 2005 continuent d'être accentués par le niveau élevé des prix intérieurs du boeuf dans l'UE; associé à l'appréciation de l'euro et à la première diminution des ristournes à l'exportation en quatre ans, cela confirme pour la troisième année consécutive la position de l'Europe en tant que grand importateur net de boeuf. De fait, en 2004/05, près de 131 000 tonnes de viande bovine ont été importées à des taux de droits de douane de 100 pour cent, pour la plupart en provenance d'Amérique du Sud.

La demande mondiale de viande de boeuf, stimulée par l'augmentation des importations du Mexique, du Japon, de la République de Corée et de la Fédération de Russie (qui, après les États-Unis est le premier importateur mondial de viande bovine) suscite une forte croissance des exportations de l'Australie, en dépit des cheptels bovins limités. En Amérique du Sud, la croissance annuelle des exportations a atteint en moyenne de 20 à 40 pour cent depuis 2003; la région a accru sa part des exportations sur les marchés mondiaux de la viande bovine, qui est passée de 17 pour cent en 2000 à environ 43 pour cent en 2005. Le Brésil, qui est devenu le plus grand exportateur mondial de viande bovine en 2004, devrait accroître ses expéditions de 22 pour cent en 2005, malgré le taux de change défavorable, et il devrait ainsi assurer plus d'un quart des exportations mondiales. Les prix élevés et les accords commerciaux bilatéraux ont aussi stimulé les expéditions de l'Inde et de certains exportateurs non traditionnels comme le Chili. La forte progression du commerce des pays en développement a fait passer leur part des échanges mondiaux à environ 53 pour cent en 2005, chiffre identique à leur part de la production mondiale de viande bovine.

Avec la fermeture des marchés et le recul de la consommation en 2004 suite à la grippe aviaire, les échanges mondiaux de produits de la volaille sont tombés à 8 pour cent en cours d'année, ce qui représente une chute sans précédent. Toutefois, le commerce reprend en 2005 et il devrait gagner 11 pour cent pour atteindre le niveau record de 8,4 millions de tonnes. Les excellentes perspectives commerciales alimentent la croissance de la production tant aux États-Unis qu'au Brésil, qui représentent à eux deux 35 pour cent de la production mondiale et assurent plus de 70 pour cent des exportations mondiales.

Malgré la relance de la consommation et des échanges de viande bovine et de volaille, les exportations de viande porcine sont aussi restées fortes en 2005 et le commerce devrait progresser de 7 pour cent, passant à 4,7 millions de tonnes. Alors que l'on s'attend à un léger ralentissement des importations du Japon, celles d'autres pays asiatiques, tels que la République de Corée et Singapour, bénéficient de la croissance économique relativement forte et, dans le cas de la Corée, de la multiplication des restrictions imposées par le gouvernement pour protéger l'environnement et limiter le nombre d'animaux, d'où une réduction de la production. En Chine, la décision prise en milieu d'année par le gouvernement de ne pas délivrer de permis d'importation pour le porc utilisé dans la transformation pourrait limiter la croissance des échanges dans ce secteur, tandis que l'épidémie de streptocoque suis devrait ralentir la demande et les exportations de viande porcine. Grâce au taux de change favorable, les exportations de viande porcine en provenance des États-Unis devraient progresser de 22 pour cent, tandis que les expéditions du Canada devraient aussi augmenter malgré l'incertitude suscitée par la décision judiciaire de l'Australie visant à limiter les importations en raison des préoccupations sanitaires concernant les porcelets. La forte concurrence du Brésil sur le marché de la Fédération de Russie limite la croissance des exportations de l'UE, en dépit d'une progression des expéditions de certains nouveaux pays adhérents vers les marchés voisins. Par ailleurs, des accords bilatéraux avec le Japon soutiennent la croissance des exportations du Mexique et du Chili.

Les échanges de produits à base de viande ovine devraient se chiffrer à 788 500 tonnes en 2005, soit une hausse de 7 pour cent par rapport à l'année précédente, étant donné que la contraction des disponibilités mondiales d'agneau sur certains marchés importateurs clés, ainsi que le recul des prix en Australie au début 2005, ont stimulé les expéditions. Les importations des États-Unis pourraient rester limitées du fait des taux de change défavorables. Toutefois, sur d'autres marchés, tels que le Japon, la Chine et bien d'autres au Proche-Orient, les prix de la viande ovine demeurent compétitifs par rapport aux autres viandes, ce qui entraîne une hausse des importations tant de l'Australie que de la Nouvelle-Zélande, qui assurent à eux deux environ 86 pour cent des exportations mondiales. Les exportations en provenance d'exportateurs moins traditionnels, tels que l'Argentine, l'Uruguay, la Chine et le Pakistan, sont aussi en augmentation.

Impact de la grippe aviaire sur les marchés mondiaux de la volaille

L'épidémie de grippe aviaire s'est propagée dernièrement de l'Asie à la Fédération de Russie, où le virus a été signalé en août 2005, ce qui ravive les inquiétudes quant à son impact potentiel sur la santé animale et humaine en Europe. Auparavant confinées à l'Asie1/, les flambées de grippe aviaire dues au virus hautement pathogène H5N1 ont provoqué la mort d'une soixantaine de personnes, ébranlé les marchés mondiaux de la volaille en 2004 et entraîné une diminution de la consommation, l'effondrement des liens commerciaux traditionnels et d'immenses pertes industrielles dans les pays touchés, et ont aussi bouleversé les moyens de subsistance des petits producteurs.

La persistance de l'épidémie de grippe aviaire H5N1, qui s'est propagée plus rapidement avec l'abaissement des températures, a entraîné la mort ou l'abattage de plus de 150 millions d'oiseaux en Asie du Sud-Est depuis fin 2003. Ces chiffres sont globalement assez faibles par rapport aux élevages de volaille de cette région (près de 8 millions d'oiseaux), mais l'impact économique sur les petits et moyens éleveurs de nombreux pays touchés a été considérable. Alors que les cours mondiaux étaient en hausse, sur de nombreux marchés touchés les prix ont perdu de 20 à 50 pour cent dès les premières flambées; toutefois, les prix et la consommation regagnent progressivement du terrain en 2005. Du fait de la persistance de flambées épidémiques sporadiques dans certains pays, tels que le Viet Nam et l'Indonésie, la consommation de viande de volaille par habitant avait enregistré une chute sans précédent en 2004 en Asie, tombant à 7,4 kg par habitant, mais elle devrait se redresser en 2005.

L'impact commercial de la grippe aviaire, notamment sur les petits producteurs, a incité de nombreuses industries du poulet en Asie, même celles qui n'étaient pas directement touchées par la maladie, à accélérer l'intégration verticale du secteur pour se prémunir contre l'impact des maladies animales. Ce processus concerne des pays tels que l'Inde et le Pakistan, ainsi que des pays où la grippe aviaire sévit à l'état endémique, comme le Viet Nam et la Thaïlande. Toutefois, alors que les mesures de biosécurité parviennent effectivement à limiter l'épidémie dans les élevages commerciaux, les pays où le virus sévit à l'état endémique continuent de signaler de nouveaux cas touchant la volaille locale et les oiseaux de combat dans les villages, ce qui empêche de fait ces pays de s'engager sur le marché international. L'épidémie a une autre conséquence qui pourrait être permanente, à savoir la modification de la composition des exportations des pays touchés, en particulier la Thaïlande, en faveur de produits cuits à forte valeur ajoutée, les produits frais/réfrigérés/surgelés étant frappés d'interdictions.

Alors que l'Asie assurait plus d'un cinquième des exportations mondiales de volaille avant l'épidémie de grippe aviaire, la prolongation en 2005 des interdictions commerciales frappant les pays asiatiques touchés par le virus limitera probablement les exportations de la région, qui atteindront moins d'un million de tonnes, soit 12 pour cent des expéditions mondiales. Il s'agit là d'un recul considérable par rapport au volume de 1,8 million de tonnes, d'une valeur estimée à 2,5 milliards de dollars EU, fourni par les exportateurs asiatiques en 2003. La plupart de cette chute concerne la Thaïlande, où la valeur des exportations représentait la moitié du total régional, près de 40 pour cent de la production intérieure étant consacrée aux exportations. Le coût pour les économies de la région dépassera largement les pertes commerciales estimatives, chiffrées à environ 1 milliard de dollars EU. S'agissant des aides compensatoires versées par les gouvernements, des campagnes de vaccination, des élevages perdus et de la baisse des prix des oiseaux mis sur le marché, ainsi que des effets indirects sur des secteurs en amont (alimentation animale, parmi d'autres), il est probable que leur coût restera inconnu, mais il pourrait atteindre de 10 à 15 milliards de dollars EU2/.

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1/ Neuf pays d'Asie (République de Corée, Viet Nam, Japon, Thaïlande, Cambodge, Lao, Indonésie, Chine et Malaisie) ont signalé officiellement des épidémies de grippe aviaire hautement pathogène à l'Organisation mondiale de la santé animale depuis fin 2003. Le virus H5N1 a été signalé pour la première fois en dehors de l'Asie par la Fédération de Russie à la fin juillet 2005. En outre, des épidémies de H5N2 ont été signalées par Taïwan, les États-Unis et l'Afrique du Sud, tandis que le Canada, le Mexique et le Pakistan ont fait état de cas d'autres types de grippe aviaire, dont certains sont classés comme faiblement pathogènes.
2/ Estimation des pertes totales de PIB par Oxford Economic Forecasting.

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©FAO, 2005