AFWC/ EFC/ NEFC Comité des questions forestières méditerranéennes - Silva Mediterranea

Exemples de la région méditerranéenne pour construire des écosystèmes résilients dans la restauration forestière

27/11/2023

La 26e session de la Commission des forêts et des parcours pour le Proche-Orient (NEFRC) s’est tenue du 10 au 13 septembre à Amman (Jordanie), conjointement avec la troisième session du Groupe de Travail sur les Forêts et les Systèmes Agrosylvopastoraux des Zones Arides du Comité des Forêts de la FAO (COFO). Parallèlement à la 26e session de la Commission des forêts et des parcours pour le Proche-Orient (NEFRC), l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a organisé la 5e Semaine Forestière du Proche-Orient.  

Les participants à la 5e Semaine Forestière du Proche-Orient ont discuté de sujets émergents concernant la forêts et les parcours dans la région du Proche-Orient. De nouvelles expériences nationales et régionales ont été partagées sur plusieurs sujets, telles que la gestion durable des ressources naturelles, le développement de chaînes de valeur pour les produits forestiers et pastoraux et l’autonomisation socio-économique des communautés locales et vulnérables dans les écosystèmes sylvopastoraux. La FAO a également dirigé plusieurs ateliers et réunions techniques.  

Par exemple, le Comité des questions forestières méditerranéennes-Silva Mediterranea, a organisé l’atelier intitulé “Initiatives de restauration dans la région méditerranéenne : le programme phare de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes et d’autres initiatives”.  

En mars 2022, Silva Mediterranea a posé sa candidature pour que la région méditerranéenne soit reconnue comme fleuron de la restauration mondiale dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes 2021-2030, en raison des progrès de restauration réalisés dans la zone géographique. La région a été présélectionnée avec succès pour recevoir le statut de fleuron. Ce fleuron méditerranéen se concentre sur une collection de pratiques efficaces de restauration après incendie dans la région méditerranéenne, qui offrent une opportunité de partage des connaissances et d’apprentissage pour toutes les parties prenantes qui traitent de la gestion des feux de forêt. 

Au cours de l'atelier, des intervenants des quatre pays, soit le Maroc, la Tunisie, le Liban et la Turquie, qui ont soutenu la soumission du programme phare pour la région méditerranéenne, ont présenté des études de cas de restauration réussie d'écosystèmes forestiers dégradés. Il s’agit notamment d’exemples de pratiques post-incendie et d'autres initiatives conçues comme des solutions basées sur la nature qui pourraient permettre de renforcer la résilience et d'accroître les revenus des parties prenantes locales.  

Le Liban a présenté les résultats d’une approche de restauration post-incendie, qui incluait la télédétection et la détection proximale associées à des rapports de terrain pour évaluer le comportement du feu et prédire les processus de dégradation post-incendie.  

Les techniques de restauration visant à favoriser la régénération de la végétation, à réduire l'érosion des sols et à préserver leur fertilité consistent notamment à laisser des cendres, des débris brûlés et des feuilles mortes sur le sol de la forêt. Le dépôt de matières organiques et inorganiques sur le sol permet de réduire la perte de nutriments présents dans l'écosystème avant l'incendie, ce qui accroît également la fertilité. 

Le Maroc a présenté les principaux résultats de la composante Marocaine d’un projet de l’Initiative Internationale pour le Climat (IKI), “L'accord de Paris en Action”, en mettant l’accent sur les activités menées dans la forêt de la Maâmora pour régénérer l'écosystème du chêne-liège et développer de nouvelles chaînes de valeur de la truffe avec un engagement accru des communautés locales.  

La Tunisie a présenté plusieurs modèles de restauration visant à stimuler l'économie locale et à améliorer les moyens de subsistance, en encourageant la participation active des communautés locales. Les moyens de subsistance de nombreuses communautés vivant dans des zones forestières en Tunisie dépendent des ressources de ces forêts, par exemple pour le pâturage. La restauration efficace nécessite toutefois d’interdire ou de limiter le pâturage du bétail dans les zones nouvellement boisées. Ces modèles intègrent ainsi une composante de soutien aux moyens d’existence locale et encouragent des activités alternatives génératrices de revenus pour réduire l’impact sur les ressources forestières.  

La Türkiye a présenté des exemples de restauration extensive post-incendie de grande envergure, y compris la réhabilitation des zones brûlées et l´établissement de forêts résistantes au feu, par la création de zones tampons et l’instauration de plantes natives à feuilles larges, moins inflammables.  

L'atelier a ainsi présenté des études de cas réussies sur la restauration des écosystèmes forestiers dégradés dans la région méditerranéenne. Il serait souhaitable qu'elles inspirent d'autres pays méditerranéens à entreprendre des interventions de restauration en tant que solutions basées sur la nature qui peuvent renforcer la résilience et générer des revenus pour les parties prenantes locales.  

Cet ensemble de bonnes pratiques efficaces en matière de restauration post-incendie dans la région méditerranéenne et dans le cadre de l’initiative phare méditerranéenne, constitue une opportunité de partage des connaissances et d'apprentissage pour toutes les parties prenantes qui s’occupent de la gestion des incendies de forêt dans la région. Il contribuera également à renforcer la volonté politique nécessaire pour redoubler les efforts de restauration conjoints dans la région et accroître la résilience d’un plus grand nombre de paysages vulnérables au risque d’incendie de forêt.                                                                                                                                                                                                                             

Giovanbattista de Dato (FAO)