AFWC/ EFC/ NEFC Comité des questions forestières méditerranéennes - Silva Mediterranea

Conférence SER Europe 2022 à Alicante

13/12/2022

Lors de la 13ème conférence européenne de la Société pour la restauration écologique (SER) intitulée «Restaurer la nature, retisser des liens», qui s’est tenue à Alicante en Espagne, du 5 au 9 septembre 2022, le Comité des questions forestières méditerranéennes - Silva Mediterranea a organisé un atelier intitulé «Le Programme phare de la région méditerranéenne - Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystème» pour présenter la candidature de la région méditerranéenne aux Programmes phares de restauration, mis en place dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystème 2021-2030 (Décennie des Nations Unies). 

Sur la base d’une définition bioclimatique des forêts méditerranéennes, la région méditerranéenne compte plus de 25 millions d’hectares de forêts et environ 50 millions d’hectares d’autres terres boisées. De nombreuses menaces, dont les effets du changement climatique ou encore la croissance démographique, mettent en péril la continuité de ces écosystèmes et entraînent leur dégradation. 

En 2017, à l’occasion de la cinquième Semaine forestière méditerranéenne tenue à Agadir au Maroc, dix pays méditerranéens ont adopté l’engagement d’Agadir, qui a pour objectif d’établir une nouvelle Initiative régionale méditerranéenne sur la restauration des forêts et des paysages afin de prévenir, arrêter et inverser les processus de dégradation et restaurer au moins 8 millions d’hectares de terres et d’écosystèmes dégradés dans la région méditerranéenne d’ici 2030.

La 24ème Session du Comité de Silva Mediterranea, tenue à Antalya en Türkiye en mars 2022, qui se concentre sur la mise en œuvre et les progrès effectués cinq ans après l’adoption de l’engagement d’Agadir. Les sujets abordés comprenaient les activités de restauration qui sont promues et mises en œuvre dans la région, l'intégration de la restauration dans les objectifs nationaux et régionaux, et la superficie totale actuellement en cours de restauration ou déjà restaurée. 

L'évaluation des activités de restauration promues et mises en œuvre dans la région a permis de présenter la région méditerranéenne comme Programme phare de restauration dans le cadre de la Décennie des Nations Unies. 

Les Programmes phares de restauration ont été identifiées comme les exemples les plus prometteurs de restauration d’écosystèmes pour lesquels un pays ou une région souhaiterait obtenir une reconnaissance au niveau global, afin d’inspirer d’autres pays ou d’autres régions à persévérer dans leurs efforts de restauration. 

Au cours de l’atelier, une évaluation des activités de restauration promue et mises en œuvre dans la région méditerranéenne a été présentée, en mettant l’accent sur le Liban, le Maroc, la Tunisie et la Türkiye, qui ont approuvé le Programme phare, avec le soutien de l’Union pour la méditerranée (UpM), le Réseau méditerranéen des forêts modèles (MMFN), l'Association internationale des forêts méditerranéennes, et l’Initiative de restauration du Liban (LRI). 

Le Liban a présenté des études de cas sur la restauration après les incendies. Au Liban, les incendies sont une des principales causes de dégradation des terres, à la fois des forêts et des terres agricoles.

La Maroc a démontré que les interventions de restauration qui ont lieu dans des contextes socioéconomiques et culturels complexes, très souvent avec très peu de soutien de la part des populations, devraient viser à établir une approche participative pour une gestion durable des forêts. 

La Tunisie a insisté sur le fait que la co-gestion et la préservation des paysages forestiers permettrait d’identifier les meilleures façons de s’adapter au changement climatique et d’atténuer ses effets. 

La Türkiye a présenté plusieurs exemples de bonnes pratiques de restauration et d’activités de réhabilitation qui entraînent des bénéfices en termes de fixation de carbone. Elle a également déclaré que plusieurs lois avaient été adoptées afin d’augmenter la superficie forestière et la diversité d’arbres et afin de protéger les valeurs environnementales.

L’atelier a été suivi par environ 20 personnes, dont des chercheurs et des experts dans le domaine de la restauration, ainsi que des représentants du secteur privé. L’événement a été enregistré et restera disponible aux membres de la SER.

Giovanbattista de Dato