LES MARCHÉS EN BREF

Blé

La forte chute de la production mondiale de blé en 2006, due aux moindres volumes enregistrés dans la quasi-totalité des pays exportateurs, a provoqué l'une des plus fortes contractions de la situation mondiale de l'offre et de la demande de blé depuis plus de deux décennies. Le recul de la production en 2006 s'est révélé le plus important depuis 1994. Les cours internationaux du blé ont réagi à la diminution des disponibilités exportables et à la contraction des réserves par une montée en flèche, atteignant des niveaux jamais vus depuis le milieu des années 90. En dépit des moindres disponibilités et du relèvement des prix, les échanges mondiaux de 2006/2007 devraient être aussi élevés que pendant la campagne précédente, en raison principalement d'une forte augmentation des importations du Brésil et de l'Inde. Étant donné l'augmentation signalée des semis de blé d'hiver et les conditions de végétation favorables qui ont régné à ce jour, la production mondiale de blé de 2007 se redressera probablement, ce qui améliorerait les disponibilités et contribuerait à abaisser les prix à la fin de la présente campagne et au début de la prochaine.

Céréales secondaires

Les marchés mondiaux des céréales secondaires connaissent actuellement des fluctuations exceptionnelles, du fait du fort recul de la production mondiale et de la contraction des disponibilités aux États-Unis, plus grand producteur et exportateur mondial. Le recul de la production constaté pour cette campagne coïncide avec une expansion plus rapide de la demande dans le secteur industriel, notamment pour la production d'éthanol. Dans ce contexte, les stocks mondiaux à la fin des campagnes 2007 seront probablement très réduits, ce qui contribuera à l'instabilité des prix et à des augmentations généralisées. En ce qui concerne l'avenir, la fermeté actuelle des cours devrait favoriser l'expansion des semis et se traduire par une augmentation de la production en 2007 par rapport à 2006. Toutefois, si l'utilisation industrielle continue de progresser au même rythme, il faudra peut-être plus d'une bonne campagne agricole pour que les prix accusent un repli significatif par rapport à leurs sommets actuels.

Riz

Une série de revers, sous forme de typhons, de sécheresse, d'inondations, de maladies et d'infestations d'insectes, ont gâté les perspectives concernant la récolte de riz de 2006, ce qui fait qu'une augmentation de la production mondiale n'est guère escomptée cette année. Les premières indications pour les récoltes de 2007 dans les pays de l'hémisphère Sud sont aussi moroses. De ce fait, il faudra peut-être prélever davantage sur les réserves de riz pour couvrir la consommation intérieure. Les échanges de riz devraient quelque peu s'accroître en 2007, soutenus par l'augmentation des importations des pays d'Afrique et d'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que, s'agissant des exportations, par les réserves importantes détenues par la Thaïlande. Même si l'arrivée sur le marché des nouvelles récoltes pourrait mettre un terme à la montée des prix, ce répit ne sera que temporaire; le resserrement attendu de la situation mondiale de l'offre et de la demande laisse présager la persistance d'une relative fermeté des prix du riz en 2007.

Graines oléagineuses

La croissance de la production mondiale de graines oléagineuses devrait ralentir considérablement en 2006/2007 en raison des reculs enregistrés dans les principaux pays producteurs s'agissant des graines de colza, des arachides et du tournesol, ainsi que de l'augmentation moins marquée de la production de soja en Amérique latine. Les disponibilités mondiales tant d'huiles/de matières grasses que de farines/tourteaux devraient toutefois augmenter encore, grâce aux stocks abondants reportés de 2005/2006. L'utilisation mondiale d'huiles/de matières grasses à des fins alimentaires ou autres, notamment dans le secteur des biocarburants, devrait poursuivre son expansion. Pour couvrir la demande, il semble nécessaire de prélever sur les stocks mondiaux d'huiles/de matières grasses, ce qui devrait soutenir les prix. En outre, la demande de farines/tourteaux devrait continuer de s'accroître, la farine de soja couvrant la plupart de cette augmentation. Étant donné que la consommation devrait être inférieure à la production, les réserves mondiales de farines/tourteaux devraient augmenter encore, ce qui mettra fin à la tendance à la hausse des cours internationaux de ces produits. S'agissant des échanges, une expansion constante des exportations et importations mondiales est attendue aussi bien dans le cas des huiles/matières grasses que dans celui des farines/tourteaux. En 2006/2007, le complexe oléagineux devrait se ressentir de plus en plus des attentes concernant les récoltes d'oléagineux et de céréales au cours de la prochaine campagne 2007/2008. La contraction actuelle des marchés des céréales fourragères pourrait entraîner une réduction des semis et un raffermissement des prix dans le secteur des oléagineux.

Sucre

Les cours mondiaux du sucre ont accusé un net repli par rapport au plus haut niveau depuis 25 ans atteint en février 2006, et à la fin octobre 2006, ils étaient proches de leur valeur tendancielle à long terme. La production mondiale de sucre devrait passer à 155,5 millions de tonnes en 2006/2007, car les producteurs ont réagi à la flambée des prix de ces deux dernières années en consacrant de vastes superficies aux cultures de sucre, et une production record est prévue au Brésil et en Inde. Des conditions météorologiques plus favorables ont aussi entraîné un retour de la production au niveau normal, en particulier en Thaïlande et aux États-Unis. Le recul de 23 pour cent de la production de sucre qui est prévu dans l'Union européenne du fait de la réforme des politiques sucrières a été en partie compensé par des augmentations ailleurs en Europe. Du fait d'un ralentissement de la croissance, la consommation mondiale de sucre devrait s'élever à 152,1 millions de tonnes. La perspective que les prix restent fermes en 2006/2007 pourrait être atténuée par l'excédent de 3,4 millions de tonnes qui est prévu après trois années consécutives de déficit.

Viande et produits carnés

Les marchés mondiaux de la viande devraient enregistrer une reprise progressive en 2007 après les poussées épizootiques qui ont affecté le secteur ces quatre dernières années. Les faibles prix de la volaille et le regain de confiance des consommateurs dans le contexte d'une forte croissance économique et d'une diminution des maladies animales devraient entraîner une relance progressive de la demande de viande dans le monde. Si la production de viande devrait réagir de manière positive à cette demande, l'impact de la cherté croissante des produits fourragers est un facteur d'incertitude quant à la rentabilité du secteur. En ce qui concerne les échanges, après le cycle de pertes et de reprises dues aux maladies animales constaté ces quatre dernières années, les expéditions de viande devraient augmenter de 7 pour cent.

Produits laitiers

La production laitière mondiale pourrait augmenter de plus de 2 pour cent en 2006, principalement du fait des prix relativement plus élevés enregistrés ces deux dernières années. L'accroissement de la production dans les pays en développement est vigoureux, à savoir plus de 4 pour cent, en raison principalement de gains importants dans certains pays d'Asie et d'Amérique du Sud. La production tend généralement à stagner dans les pays développés. La situation commerciale actuelle se caractérise principalement par un recul des exportations de l'Union européenne, où les stocks d'intervention sont réduits et les ristournes à l'exportation ont diminué. La sécheresse en Australie a aussi une incidence sur les disponibilités exportables de ce pays. Par conséquent, les cours internationaux des produits laitiers, qui avaient reculé par rapport à leur sommet sans précédent de 2005, sont remontés et se situent au-dessus de leur niveau tendanciel. Les perspectives pour 2007 font état d'une poursuite de l'expansion des approvisionnements de lait, tandis que les échanges mondiaux de produits laitiers ne changeront guère. Les prix devraient rester fermes.