Environmental and social safeguards

NES 8 – Peuples autochtones

Il est reconnu, au titre de la NES 8, que les traditions et les savoirs des peuples autochtones offrent des perspectives qui permettront de surmonter nombre de défis auxquels la planète sera confrontée dans les prochaines décennies. Les savoirs et les systèmes alimentaires autochtones revêtent une importance particulière dans un contexte de hausse de la demande de denrées alimentaires et d’adaptation au changement climatique. Pour être complet, un programme d’activités consacrées à la sécurité alimentaire, à la gestion durable des ressources naturelles et à la lutte contre la pauvreté dans le monde ne peut pas ne pas prendre en compte les besoins des peuples autochtones.
Objectifs
  • Reconnaître les peuples autochtones, leurs droits humains, leur dignité, leurs spécificités culturelles, leur autonomie, leur identité et leurs aspirations, et en promouvoir le plein respect.
  • Éviter que les peuples autochtones ne subissent d’effets préjudiciables qui découleraient d’activités soutenues et mises en œuvre par la FAO et ses partenaires, et, lorsqu’il n’est pas possible d’éviter de tels effets, les réduire le plus possible, les atténuer et y remédier.
  • Promouvoir les droits des peuples autochtones à l’autodétermination et au développement dans le respect de leur culture et de leur identité.
  • Reconnaître et respecter les droits des femmes et des hommes autochtones en ce qui concerne les terres, les territoires et les ressources qu’ils possèdent et occupent traditionnellement ou qu’ils utilisent ou ont acquis.
  • Reconnaître, respecter, protéger et préserver la culture, les savoirs et les pratiques des peuples autochtones et leur donner la possibilité de s’adapter aux évolutions selon une approche et un calendrier qui leur convient.
  • Promouvoir des interventions qui sont conçues, gérées et mises en œuvre pour et par les peuples autochtones, notamment les femmes et les jeunes autochtones.
  • Veiller à ce que les programmes et les projets de la FAO soient conçus en partenariat avec les peuples autochtones, à ce que ceux-ci soient consultés et participent de manière pleine, effective et utile et à ce que leur consentement libre, préalable et éclairé soit obtenu avant le début de toute activité dans le cadre d’un projet.
  • Veiller à ce que les peuples autochtones bénéficient d’une répartition juste et égale des avantages et des possibilités découlant des activités soutenues et de l’exploitation commerciale de leurs terres ou de leurs ressources, en adoptant une approche adaptée sur le plan culturel et inclusive et en tenant dûment compte de l’égalité des sexes.
  • Prêter assistance aux pays en ce qui concerne le respect, la protection et la concrétisation des droits des peuples autochtones.
  • Protéger le patrimoine culturel pour qu’il ne subisse pas de dommages ni d’altérations inappropriées, ne soit pas rendu inaccessible, ne disparaisse pas et soit à l’abri d’exploitations abusives, promouvoir sa préservation et sa protection et veiller au partage équitable des avantages tirés de son intégration et de son utilisation dans le cadre des programmes et des projets de la FAO.
  • Promouvoir une concertation constructive avec les parties concernées, y compris les femmes et les jeunes, concernant la préservation, la protection, l’exploitation et la gestion du patrimoine culturel.

Définitons clés

Selon l’Organisation des Nations Unies, l’expression «peuples autochtones» renvoie à des groupes distincts dont les caractéristiques entrent dans l’une des définitions les plus couramment acceptées. Quelle que soit la dénomination locale, nationale et régionale, le fait qu’un groupe de personnes se définisse lui-même comme un peuple distinct constitue un critère fondamental de la définition des peuples autochtones. Les autres principaux critères entrant dans cette définition sont notamment les suivants: la perpétuation volontaire de particularités culturelles (des langues, des lois, des institutions coutumières culturelles, sociales, économiques ou politiques, par exemple); un attachement collectif à des terres, des territoires et des ressources qu’ils possèdent et occupent traditionnellement ou qu’ils utilisent ou ont acquis; des moyens de subsistance traditionnels et un patrimoine culturel matériel et immatériel associé à leurs terres, leurs territoires et leurs ressources; une antériorité dans l’occupation et l’utilisation d’un territoire spécifique qui leur confère une priorité; un assujettissement, une marginalisation, une dépossession, une exclusion ou des discriminations, que ceux-ci soient ou non d’actualité. Les peuples autochtones peuvent avoir leur propre langue (ou dialecte), qui est souvent différente de la ou des langues officielles du pays ou de la région dans lequel ils résident.

Dans certains pays, les peuples autochtones peuvent être désignés par d’autres expressions, telles que «groupes ou minorités ethniques», «indigènes», «aborigènes», «tribus montagnardes», «nationalités minoritaires», «tribus répertoriées», «premières nations», «groupes tribaux», «éleveurs pastoraux», «chasseurs-cueilleurs», «groupes nomades», «habitants des forêts», etc. Quelle que soit la terminologie employée, les mesures à prendre dans le cadre de la NES 8 s’appliquent aux groupes qui répondent aux critères exposés ci-dessus. Il y a lieu de faire référence à ces groupes en employant, quand c’est justifié, l’expression reconnue au niveau international, à savoir les «peuples autochtones»

Autres normes