Programme conjoint sur les approches transformatives sensibles au genre pour la sécurité alimentaire et la nutrition

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Exposer les normes sociales liées au genre pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes

17 DÉCEMBRE 2021

Plusieurs membres du personnel des organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome et d’organisations partenaires ont participé à une série d’ateliers intensifs dans le cadre desquels, au fil des séances, ils et elles ont répertorié et examiné les normes sociales qui entravent le développement communautaire.

Au cours de deux ateliers dont les différentes séances se sont tenues en septembre et en décembre 2021, une cinquantaine de participants et de participantes ont réfléchi à des concepts et ont pris part à des exercices et à des débats autour de l’outil d’exploration des normes sociales (Social Norms Exploration Tool), une méthode participative d’enquête sur les règles informelles et non écrites qui gouvernent les comportements et les interactions au sein des communautés.

Les ateliers ont été organisés dans le cadre du Programme conjoint sur les approches transformatives sensibles au genre pour la sécurité alimentaire et la nutrition, mis en œuvre par les trois organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome, soit l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM), en collaboration avec l’Union européenne, qui soutient financièrement le Programme.

En partenariat avec l’Institut pour la santé reproductive (IRH) de l’Université de Georgetown, les ateliers ont visé à renforcer les capacités du personnel des organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome et de leurs organisations partenaires chargés de la conception, de la planification et de la mise en œuvre d’études diagnostiques rapides destinées à examiner en profondeur les normes sociales liées au genre en Équateur et au Malawi, les deux pays d’intervention du Programme.

Avec l’aide de cette série d’ateliers, des évaluations détaillées des normes sociales à l’origine d’inégalités femmes-hommes dans le contexte de la sécurité alimentaire et de la nutrition seront réalisées dans certains districts du Malawi et plusieurs provinces de l’Équateur dans le cadre du Programme à l’aide de la méthode de l’outil d’exploration des normes sociales de l’IRH.

À la racine des inégalités

Au cours des ateliers, les animateurs de l’IRH ont présenté l’outil en détail et mis à disposition un espace de discussion interactif. Ils ont proposé des orientations relatives aux concepts essentiels sur lesquels repose l’outil et ont présenté des exemples pratiques ainsi que les cinq étapes du processus, de la planification et de la préparation des activités de terrain à l’application des résultats, en passant par le repérage de groupes de référence, l’étude des normes sociales et l’analyse des résultats.

Les projets de recherche plus classiques passent généralement par la consultation des communautés puis l’extraction de résultats à analyser, sans assurance qu’une suite y sera donnée. L’outil de l’IRH, en revanche, permet aux personnes dans un contexte donné de faire part de leurs points de vue et d’inventorier des problèmes, sociaux ou autres, de les hiérarchiser et de les évaluer sur la base de leurs propres connaissances des conditions locales. En conjuguant les différents éclairages recueillis et l’analyse, il agit comme un catalyseur, permettant à la communauté elle-même (avec l’aide du personnel chargé du programme) d’agir sur ce qui est ainsi mis au jour.

Le premier atelier a eu lieu les 28 et 29 septembre et était destiné aux personnes chargées de l’étude au Malawi. Vingt-cinq personnes, issues des organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome au siège et dans les pays, de CARE International au Malawi, de CARE États-Unis, de l’Université du Malawi et de l’Université d'agriculture et de ressources naturelles de Lilongwe, y ont participé. Avec le soutien de CARE États-Unis et des organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome, CARE International au Malawi est le principal partenaire chargé de la réalisation de l’étude diagnostique rapide. En outre, le personnel des deux universités participera au projet afin de veiller à la transmission des connaissances avec les instituts de recherche et les établissements d’enseignement locaux.

Au Malawi, l’objectif global attendu du Programme conjoint est l’émancipation économique des femmes et des jeunes, obtenue au moyen d’une meilleure inclusion financière. Les organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome y travailleront en mettant en place des activités diverses visant à renforcer les capacités et à remettre en cause les normes sociales discriminantes aux niveaux des personnes, des ménages, des communautés, des institutions et des sphères décisionnelles et réglementaires.

Le deuxième atelier a eu lieu les 9 et 10 décembre au bénéfice d’environ 25 membres du personnel des organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome, de l’Union européenne et de deux organisations non gouvernementales, le « Fondo ecuatoriano Populorum Progressio – Grupo Social (FEPP) » et la « Corporación Grupo Randi Randi. »

En Équateur, le Programme conjoint vise à améliorer les capacités de production des femmes, à leur donner davantage accès aux marchés et aux services et à accroître leur participation aux processus de prise de décisions afin de réduire les inégalités femmes-hommes dans l’agriculture familiale. L’idée est de contribuer à la prévention des inégalités femmes-hommes dans l’accès aux systèmes de production, à la commercialisation, aux services financiers et non financiers (assistance technique, crédit, assurance) et aux associations communautaires afin que les femmes rurales gagnent en autonomie sur le plan économique, qu’elles aient davantage de contrôle sur les ressources et qu’elles participent plus à la prise de décisions.

« Grâce au Programme conjoint, nous renforçons les capacités du personnel des organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome et de leurs partenaires, ce qui nous permet d’être bien préparés à répondre comme il se doit à ces problèmes », explique Hajnalka Petrics, la Coordonnatrice mondiale du Programme conjoint. « Faire évoluer les comportements est un processus long et complexe, et nous devons d’abord évoluer nous-mêmes. En sensibilisant davantage leur personnel et leurs partenaires à ces sujets, les organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome et l’UE seront mieux placés pour examiner les causes profondes des inégalités femmes-hommes qui nuisent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. »




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