Programme conjoint sur les approches transformatives sensibles au genre pour la sécurité alimentaire et la nutrition

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L’Équateur adopte des approches transformatives sensibles au genre pour atteindre l’objectif «Faim zéro»

14 DÉCEMBRE 2021

 

Le Gouvernement équatorien et les organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome, soit la FAO, le FIDA et le PAM, ont lancé le Programme conjoint sur les Approches transformatives sensibles au genre pour la sécurité alimentaire et la nutrition en Équateur, où les trois organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome mettront en œuvre de nouvelles approches pour lutter contre les causes profondes des inégalités de genre en collaboration avec l’Union européenne, qui y apporte aussi son appui financier.

Le lancement a eu lieu à Quito le 1er décembre 2021 au cours d’une cérémonie organisée à l’occasion de la campagne des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, célébrée chaque année entre le 25 novembre et le 10 décembre. L’événement avait pour objectif de promouvoir l’articulation et la coordination de l’action des différents secteurs et organismes au profit de la sécurité alimentaire, d’une meilleure nutrition et d’une agriculture durable.

Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme en Équateur, doté d’une enveloppe d’environ un million de dollars, une série d’interventions sera menée afin de mobiliser des parties prenantes au niveau individuel, leurs familles et leurs communautés ainsi que les institutions et les instances de décision, conformément à la Stratégie agricole nationale en faveur des femmes rurales (ENAMR).

L’événement de haut niveau a réuni des membres du personnel de plusieurs collectivités locales et des femmes à la tête de plusieurs organisations paysannes de tout le pays, illustrant l’interdépendance entre l’égalité des sexes dans le contexte de la sécurité alimentaire et de la nutrition et de la participation accrue des femmes rurales dans les processus de décision et dans les équipes de direction des organisations.

Les représentants des trois organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome ont indiqué que leur organisme s’engage à appliquer une série de méthodes pratiques et théoriques permettant de faire connaître largement les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes qui ont des conséquences préjudiciables sur la société équatorienne.

« Grâce à ce projet, mis en œuvre dans les provinces de Manabi et d’Imbabura en coordination avec le Ministère de l’agriculture et de l’élevage et les collectivités locales, des stratégies s’attaquant aux causes profondes des inégalités femmes-hommes dans le secteur agroalimentaire seront mises en avant, ce qui favorisera les transformations en faveur de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », a déclaré Agustín Zimmermann, Représentant de la FAO en Équateur, durant son allocution.

Fabrizio Bresciani, Économiste régional principal de la Division Amérique latine et Caraïbes du FIDA, a ensuite rappelé que les femmes subissent souvent plusieurs formes de discrimination croisées et que les approches transformatives sensibles au genre visent à éliminer les obstacles structurels à l’égalité des sexes tout en remettant en cause la répartition des ressources entre hommes et femmes et les rôles et responsabilités qui leur sont traditionnellement dévolus, au moyen de systèmes favorisant une meilleure équité dans les foyers, les communautés et les organisations.

Prenant à son tour la parole, Matteo Perrone, le Directeur de pays du PAM, a salué l’important travail de terrain mené dans les provinces de Manabi et d’Imbabura au titre du Programme conjoint. Il a également indiqué que ces initiatives facilitent le dialogue, entretiennent la confiance et encouragent l’évolution des comportements à divers échelons (personne, famille, communauté et institution ou système), en appliquant des méthodes pédagogiques participatives et expérimentales et en faisant explicitement des hommes et des garçons les agents du changement et les défenseurs de l’égalité des sexes.

Le Ministre équatorien de l’agriculture et de l’élevage, Pedro Álava, a fait observer que les violences basées sur le genre sont un problème majeur de la société équatorienne, et qu’il est du devoir de chacun d’y remédier: « Nous ne pouvons plus permettre que six femmes sur dix souffrent d’une forme ou une autre de maltraitance, ni que les féminicides soient encore une réalité en Équateur. » Il a ajouté que les mesures de prévention des violences basées sur le genre doivent être plus systématiques au quotidien et devenir un principe du vivre-ensemble, et a rappelé que le Président, Guillermo Lasso, a fait de cette question une politique nationale en trois volets: « l’Équateur libéré des violences; l’Équateur de l’équité; et l’Équateur des rencontres ».

Plusieurs représentants et représentantes d’organisations paysannes et une centaine d’agriculteurs et agricultrices ont participé à cet événement. Plusieurs personnalités, au premier rang desquelles Rosa Castañeda et Laura Perachimba, ont remercié la FAO, le FIDA et le PAM du soutien apporté dans le cadre des Comunidades de Aprendizaje (communautés d’apprentissage) consacrées au renforcement des compétences agricoles des exploitants et exploitantes, conjointement au Ministère de l’agriculture et de l’élevage. Les deux femmes, qui ont dû surmonter des situations de violence dans leur vie personnelle, ont participé à une formation pour devenir agentes de promotion dans la province d’Imbabura. Elles ont aussi souligné qu’il est important de continuer à participer à ces espaces de renforcement des capacités afin d’être au fait de nouvelles techniques agricoles et ainsi d’améliorer les systèmes d’alimentation et de nutrition.

Les interventions des deux femmes ont encouragé les participants et participantes à s’investir dans les processus destinés à promouvoir l’égalité des sexes et à faire part des expériences de discrimination dont ils et elles ont été victimes. Des orientations sur l’accès aux financements pour les femmes rurales, sur l’assistance technique et sur l’accès aux marchés ont aussi été fournies au cours de l’événement.

Avant le lancement national dans la capitale, le Programme conjoint sur les Approches transformatives sensibles au genre a officiellement été lancé dans le canton de Tosagua (province de Manabi), où il sera mis en œuvre. Des représentants des trois organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome et des collectivités locales ont participé à cet événement tenue le 15 octobre dans le cadre de la Journée internationale des femmes rurales.

 



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